pain pain
musique. il a les yeux plus beaux que cepheus
si ce n'est vela
une profonde galaxie
dans laquelle tu songes soudain te perdre plus souvent
sans pour autant parvenir à soutenir le poids des étoiles qui brillent et s'alignent - les collisions de leur beauté qui te parviennent et les éclats que tu y lis ; tu pourrais le peindre, là, de suite, car tu le trouves si beau inquiet et quelque peu malheureux
peut-être à cause de toi
sûrement à cause de toi
et tu es à la fois bouleversée de le rendre comme ça si tu n'en es fière de lui attribuer une telle beauté
c'est toi qui a peint ça oly
comme quoi tu ne peindras jamais
quelque chose d'heureux
tes doigts serrent doucement le tissus sur ta peau, une douleur diffuse encore présente mais pas réellement gênante et tu joues légèrement avec les bords du nœud
c'était prévu mais il est si triste de prévoir la séparation de quelque chose, le tâcher - le rendre aussi sale que tu l'es ((tu te sens coupable)) ça te mord le ventre puis les côtes et ça te décarcasse sans un mot ni regard
tu commences à comprendre
((sans réellement le pouvoir))
ce que tu t'es fais
et tu pourrais en être triste et désolée mais la seule raison qui te vient pour t'excuser c'est cette préoccupation dans ses yeux ; quand il brise encore une fois votre serment tacite pour faire résonner quelques si délicates notes dont tu ne te lasses pas
faudrait qu'on parle, je crois il croit il croit il croit mais tu n'as rien à dire toi il n'y a jamais eu de mots pour toi ((on les a tous coupés)) sous tes petits pieds il n'y a jamais rien eu à exprimer si ce n'est des monts et vents de tristesse et d'injustice qui te semblent aujourd'hui si justifiés
parce que tu n'es tout simplement pas
une bonne fille
oh oly - n'as-tu rien à dire ou n'y a-t-il jamais eu quelqu'un pour réellement t'écouter ? celui qui a égorgé tes syllabes c'était toi ou tout le reste du monde ? ((les normes)) la vie ((les adultes)) mais les enfants surtout oh si seulement si seulement oui tu avais su
résister
avoir un peu plus de volonté
pour briller
tu serais sûrement plus que le fade reflet de sa candeur et sa beauté - tu serais sûrement plus qu'une ombre
mais ça te va tristement bien
il se relève, vous enlève de ton assassinat sur quelques rêves à tes pieds et sur tes bras et te
tend la main
tu la regardes quelques secondes, circonspecte et il est impensable pour toi de songer à y toucher - et si tu le salissais ((si lui était sale)) tu aurais sûrement encore la nausée ((comme tu l'as toujours)) et il faudrait peut-être tuer autre chose comme ta curiosité naissante par rapport à cette chaleur quand tu effleures ses doigts des tiens - curieuse et stupéfaite de ne pas te sentir oppressée ou acculée pour ne pas dire agressée et peut-être que ça te ferait te sentir un peu
mieux
parce que se sentir bien c'est encore si loin
tu finis par entrelacer vos doigts et te relever à ton tour sans faire attention aux dessins - ça ne tournait plus trop rond dans ta tête ((est-ce que ça a déjà été le cas)) tu le suis et hoche silencieusement la tête à sa question - ça t'étonne un peu, parce que tu ne le pensais pas demander quelque chose d'aussi doux - pour toi comme pour lui
mais tu te rappelles que tu ne le connais pas
qu'il n'est qu'un nom entendu au coin d'un couloir
et des années de présence à tes côtés
sans la moindre information qui s'échappe
- quelques coupes de cheveux et des habits qui changent mais pas bien plus que ça ((il
n'était pas bien plus que ça)) parce que maintenant tu ne peux plus dire que c'est encore le cas. tu t'assoies sur le canapé et, par réflexe, attrape l'un des plaids que tu enroules autour de toi, tes cheveux tombant en vrac sur tes épaules comme ton visage et cachant ton expression trop neutre et endormie - tu aimerais bien dormir, tu te sens lourde et fatiguée ((vidée))
tu lèves un peu le regard dans la pièce, l'impression de la redécouvrir encore une fois avant de finir par élever la voix
lynch ça te fait tout drôle - c'était joli, sur ta voix ((ça te fait bizarre de penser ça)) avec ton bel accent anglais et ta sonorité si douce et un peu brisée - il n'y a rien qui suit pendant un temps, juste son nom qui pèse sur tes lèvres et tu finis par avouer, coupable
j'avais juste envie de le dire ça te fait tout aussi drôle de parler parce que
tu n'aimes pas ça
et tu n'es pas douée
mais tu te sens toujours un peu mieux quand il est là et ça te rend peut-être un peu plus humaine et vivante - normale, sans doute. tu finis par relever la tête vers lui pour mieux rapidement en détourner les yeux - on ne change pas tout du premier coup
tu n'es pas en cours ? qu'elle dit en n'y étant pas non plus.
go away
© Y A M ▬