Jousting with fever // Juliette I. Nielsen

Mon épouvantard… Je n’en ai pas revu depuis un fameux cours de Défenses contre les Forces du Mal lors de ma deuxième année à Poudlard il me semble. Cette vision d’une île sauvage sur laquelle trône un manoir blanc, seul, isolé. Un ciel gris et pour seul mouvement, les vagues se fracassant sur les rochers. Moi-même, j’ignore ce que cette scène signifie, mais je me souviens parfaitement qu’elle avait eu le don de me glacer le sang.

Quand on me fait respirer de l’Amortensia, je sens l’odeur du citron pressé, de la menthe fraîche et l’odeur chaude de l’herbe sous le soleil estival.

Ma baguette est faite en bois de cerisier et elle contient une plume d’oiseau-tonnerre. Elle mesure exactement 29 centimètres mais elle est plutôt fine pour sa taille… Une baguette assez capricieuse, qui m’a valu quelques sorts… Ratés. Mais une baguette juste parfaite face à un autre sorcier bien qu’il faille toujours doser la force du sortilège.

Mon patronus prend la forme d’un renard. Pas forcément imposant. Je ne l’ai découvert qu’assez tard, mais aujourd’hui pour qu’il prenne cette forme, j’essaie de repenser à la première fois où j’ai bloqué l’attaque de ma sœur, cette fois où je leur ai prouvé ma force.

Car oui, dans ma famille, l’entraînement a une place primordiale et tous ou presque ont réussi à maîtriser la Légilimancie, normal pour une famille fermement attachée au Département des Mystères, mais moi, j’ai appris à maîtriser l’autre versant psychique, l’occlumancie.

Ma matière favorite ? J’ai toujours adoré les cours de Sortilèges. Apprendre à user toujours un peu plus de la magie et découvrir ces subtilités, quoi de plus intéressant pour un jeune sorcier ? Que ce soit des sortilèges offensifs ou simplement de commodité.

Mon fidèle compagnon, c’est Rubine, ma fidèle chouette, et cela depuis ma première année à Poudlard ! Très souvent en vadrouille d’ailleurs, mais qui a le don de toujours être présente quand je l’appelle, voir… Juste avant que je ne le fasse, à croire qu’elle est la seule à réussir à lire dans mes pensées… Rubine ?

Ambitieuse – Travailleuse – Déterminée – Obstinée – Audacieuse – Aventureuse – Curieuse – Maligne – Malicieuse – Trompeuse – Réfléchie – Fière – Égoïste – Protectrice – Vengeresse – Acharnée – Jalouse – Intelligente – Observatrice – Joueuse – Exigeante – Passionnée – Rêveuse – Coléreuse - Piquante - Fidèle - Étonnante

Certaines personnes naissent avec un certain caractère prédéfini et semblent perpétuellement bloquées dans ces déterminismes qui leur sont associés. Mais tous les cas, chaque âme est forcément modelée par les épreuves subies, endurées, pour finalement prendre une autre forme qu’à la première seconde de vie.

Une silhouette fine, presque frêle traversant les couloirs d’un pas décidé, frappant le sol  carrelé à chacun d’entre eux. Une longue chevelure blonde, virevoltante, libre à chaque déhanchement alors que quelques jeunes gens peuvent croiser son regard vif et perçant, d’un bleu azuréen peu commun. Juliette ne cherchait pas particulièrement la popularité et l’admiration, à vrai dire, elle n’en avait pas grand-chose à faire. Mais son physique si détonant avec son attitude avait su marquer plus d’une personne.

Une étudiante sérieuse, travailleuse. Une éducation qui la poussait à l’excellence, elle qui avait suffisamment observé le monde magique pour savoir que certes, le talent permettait d’ouvrir de nombreuses portes, opportunités, mais le talent sans travail ne permettait pas de viser les plus hautes. N’allez pas croire que cette jeune femme se rêve ministre comme son Père, le pouvoir politique ne l’a jamais intéressé, en revanche elle déteste qu’on réduise ses libertés de choix, et cette liberté passe par le travail.

Appréciée des professeurs pour son travail et ses notes, elle n’est pourtant que rarement dans leurs élèves préférés, Juliette se contentant d’étudier et ne cherchant pas particulièrement à devenir une des chouchous de l’un d’entre eux.

Au début, certaines amis de maisons s’amusaient à la comparer à un ange, son physique aidant bien la comparaison, mais ne leur a pas fallu longtemps avant de voir que si elle était un ange, alors le ciel serait souvent orageux…

Juliette, c’est un courant océanique violent sous une surface lisse, une jeune femme au tempérament volcanique derrière un visage angélique. Curieuse de nature, cela ne fait pourtant que quelques années qu’elle n’hésite plus à aller de l’avant pour trouver les réponses à ses questions, une curiosité naturellement qui se mêlent le plus souvent d’une malice prononcée, d’un goût de l’aventure, du jeu, de l’interdit. Dans une vie que ses parents voulaient tracer pour elle, Juliette prenait de plus en plus de plaisir à vivre pour elle-même, selon ses propres envies.

Un goût du jeu et de l’interdit qui a plusieurs fois faillit la même dans de mauvaises postures mais heureusement pour elle, tel un poisson agile, elle est toujours passée entre les mails des filets. Sortir discrètement dans les couloirs, s’adonner à quelques duels organisés, c’était également cela qui faisait vibrer le cœur de cette jeune femme.

On la dit talentueuse, elle en joue.
Chacun possède ses propres armes et Juliette a rapidement compris qu’elle en possédait également… Qui pourrait se douter que derrière ses grands yeux bleus célestins se cache une duelliste des plus acharnées et déterminées ? Que sous cette chevelure d’angelot se trouve une étudiante fière, qui ne supporte pas qu’on la rabaisse, capable de monter quelques plans ou stratégies par pure vengeance et obstination. Un penchant égoïste dont Juliette n’a pas forcément conscience mais qui est présent dans nombre de ses choix.

Pourtant elle n’est pas méchante, Juliette.
Simplement exigeante avec soi-même, avec les autres. Exigeante comme le sont ses parents envers chacun de leurs enfants. Exigeante comme le système l’est avec chaque étudiant qui désire un avenir libre et se rapprochant de l’idée du bonheur.

Elle est passionnée, Juliette. Faisant de son mieux dans cette action qu’elle désire entreprendre, quitte à délaisser celles qui lui sont contraignantes. Travailler jusqu’à l’excellence en sortilèges mais délaisser la botanique par exemple…

Passionnée et protectrice, passionnée comme rêveuse, passionnée et malicieuse, malicieuse autant qu’aventureuse.

« Comprends-moi bien Juliette, à la maison, je te laisse faire, même ta comédie à Noël mais ici, si tu essais de me faire de l’ombre, tu le paieras cher. »

Dans le petit jardin de la cour centrale de Poudlard, ce n’était pas la première fois que les deux cadettes Nielsen s’accrochaient. Le soleil commençait déjà à décliner alors que les deux jeunes femmes se toisaient du regard, Juliette et Mary Nielsen. Et on se trouvait loin de l’amour fraternel habituel entres elles deux… Mary n’en était pas à sa première menace envers sa sœur. Et pourquoi une telle menace ? La grande sœur Mary n’aimait pas particulièrement que sa jeune sœur ose parler avec…

« Tu sais très bien que tu n’as aucune chance avec Hugo, alors tu vas gentiment arrêter de lui faire les yeux doux. »

Il y a quelques années, Juliette seraient restée silencieuse avant de partir, laissant simplement sa sœur dicter ses règles, mais depuis il y avait eu beaucoup trop de tromperies et disputes. « C’est assez impressionnant. Tu es quand même obligée de passer par une nouvelle menace pour un garçon, qu’elle preuve de confiance en toi, Mary. »

« Je te connais Juliette, et je sais-… »

Les yeux de Juliette esquissèrent un sourire alors qu’elle retint un rire « Que quoi ? Que je veux détruire ta vie ? Voler tes copains un par un ? Je te rassure Mary, tu es la seule qui aime faire cela. »


C’était pourtant un bel été, le premier que Juliette passait en rentrant de Poudlard pour la première fois, des étoiles plein les yeux. Un été chaud, les rues de Londres étaient bondées, les bords de la Tamise fourmillaient de vacanciers et passants profitant du soleil près de l’eau. Matthew, c’était ce moldu avec qui Juliette avait passé toute sa scolarité pré-Poudlard, celui qui l’avait tant fait rire, oublié l’ambiance de sa famille, celui qui lui avait donné son premier baiser. C’était le premier garçon qui avait su s’immiscer dans le cœur de la jeune fille et le premier qui l’avait brisé.
Un bel été et Juliette se souvient de cette après-midi où elle était partie le retrouver au parc, où elle l’avait retrouvé, Mary pendu à ses lèvres, collé à lui. D’un pas rageur, vif, Juliette les avait séparés d’un simple regard empli de colère, si rare dans les yeux de l’habituelle douce Juliette. Un bras encore autour des épaules du jeune homme pétrifié, Mary lui avait lancé son naturel sourire narquois…
L’explication avaient été encore plus violente.
« Pourquoi ? POURQUOI ? Tu les as tous, même ceux que tu veux à Poudlard ! Il t’apportait quoi ! Rien, tu t’en fichais ! Alors que moi… »
Le sourire narquois n’avait pas quitté le visage de Mary sur tout le chemin du retour. « Eh bien, ma chère Juliette… C’était amusant, et tu es bien naïve. » Juliette résista à l’envie d’utiliser sa baguette sur par respect des règles, mais ne se retient pas d’hurler contre sa sœur « Moi je l’aime ! Je l’aimais et ce n’était pas un à jeu à la différence de toi ! » Mary ne retint pas un rire avant d’envoyer une dernière pique « Et c’était amusant. J’étais la seule à savoir réellement comment le combler… Si seulement tu avais pu lire directement en lui... Dommage.»
Une pique des plus violentes pour Juliette… Non seulement Mary lui avait fait comprendre clairement en cet instant qu’elle se fichait bien de sa sœur si c’était pour son propre plaisir, mais elle la rabaissait une fois de plus… Lui rappelant bien durement que Juliette, la seule occlumens n’avait rien à voir avec le reste de sa famille de le legilimens, qu’elle serait toujours bonne à être mise à l’écart.


« Tu parles encore de ce type ? Comment s’appelait-il déjà… Matthieu ? Matt… Ah non, Matthew ! Un peu maladroit mais mignon, je comprends pourquoi tu l’avais choisi… » Une certaine foule s’était attroupée autour de deux jeunes femmes, Juliette fit un pas en avant, tendue. « Je n’en ai rien à faire, de tes… Soupirants. Et j’ai autre chose à faire que chercher à te voler tes « proies ». Matthew, c’est du passé, et ma vengeance, c’est du passé aussi. »


Soir d’hivers, soir de Noël dans la demeure des Nielsen. Dans la cuisine, Zara la mère de Juliette faisait s’activer toutes les casseroles, saladiers et aliments du bout de sa baguette alors que dans le salon, le patriarche de la famille, William Nielsen, Directeur du département des mystères lisait la dernière gazette du sorcier, laissant soin à ses enfants de préparer la table, préparer la grande partie d’échec de Noël.
Une tradition familiale qui pouvait s’étendre sur des heures et des heures… Une partie très différente du jeu des moldus puisque la guerre ne se faisait pas tant sur le plateau mais dans les esprits. Chaque membre de la famille se devait de devenir legilimens, comme les nombreuses anciennes générations de leur grand arbre généalogique.
Seule Juliette jouait différemment, la jeune occlumens, se créant une forteresse contre laquelle se fracassait des attaques de la part de chaque membre de la famille… Elle avait dû développer ses sens d’observation. Observer les mimiques de chacun, leurs expressions à défaut de communiquer avec eux par pensée.
La partie s’étendait, ne laissant finalement plus que William, Juliette et Mary. « Alors les filles… Qui va bien pouvoir rester cette année. »
William s’était fait expert en legimancie et chaque année il finissait par gagner. Soit en perçant à jour à autres joueurs, soit en menant Juliette à l’épuisement. Mais cette année, Mary était bien décidée à résister le plus longtemps possible. « Moi. Juliette est crevée, elle ne tiendra pas longtemps. » La occlumens sourit légèrement à sa sœur, attrapant malicieusement sa reine rouge qui alla écraser le fou jaune de Mary.« Légèrement fatiguée. Toi en revanche, tu es tellement à l’Ouest que tu sembles avoir perdu tout sens du jeu. »
Depuis la cuisine, la voix calme de leur mère résonna dans toute la maison : « On se calme les filles et on range les griffes. »
La partie se poursuivit, Mary cherchant par tous les moyens à mettre à mal sa sœur… « Tu sais Mary, c’est bien beau d’essayer d’évincer, mais à t’acharner de cette manière, tu vas juste réussir à laisser papa tuer ton roi. » Mary avança un pion, serrant les dents « Papa veut une fin de partie intéressante Mary, et pas chiante comme avec toi. » William sourit légèrement, ayant l’habitude de ce genre de réactions. « Moi au moins je ne perds pas un pion à chaque tour, et je ne suis pas sûre moi, que papa désire jouer avec une voleuse. »

Un silence de plomb venait de tomber dans la maison, mais que William croisa ses doigts sur la table, son regard allant de l’une à l’autre de ses filles. « Des explications. »

Juliette se souvint toujours du regard de haine qui lui avait lancé sa sœur, mais aussi un regard avec une pointe de peur. « C’est à se demander comment tu fais pour suivre toutes les options de ton année, Mary. Et comment tu fais pour faire partie de tous ces clubs. Et comment tu peux être avec deux mecs en même temps à Pré-au-Lard. ».

La jeune occlumens se leva, laissant tomber son roi. « Bonne fin de partie, moi je vais aider maman et Damien à la cuisine. »

La soirée se termina dans les cris, dans la rage d’un sorcier qu’il fallait mieux ne pas énerver, sauf que le vol d’un retourneur de temps de la part d’une de ses filles fit trembler toute la maison.


Mary restait entourée de sa clique d’amies, voire de suivantes, fusillant sa jeune sœur du regard qui s’avança vers elle, en venant à lui murmurer à l’oreille « Je n’en ai rien à faire de ce mec, mais si tu veux vraiment régler ça… Je dirais ce soir, minuit, dans l’aile Est. Mais je doute que tu viennes, Mary. A croire qu’on peut lire dans les pensées de presque tous, et n’avoir aucun courage. »

Et la nuit, comme il fallait s’y attendre, Juliette était seule dans le couloir, après avoir minutieusement évité les surveillants, définitivement, elle ne craignait plus sa sœur. Et vu l’heure, un sourire éclaira doucement son visage, alors qu’un éclair d’envie traversa son esprit. Elle n’avait pas encore fini la nuit, après tout, on racontait cet après-midi qu’il y aurait quelques duels dans la Tour Nord…

Il n’y a pas grand-chose à dire, sinon que j’ai maintenant 20 ans, étudiante en médecine. ovo

Je connais le forum depuis sa création il me semble, donc je débarque après avoir déjà stalké de loin. ovo