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 Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira

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Devon A. Edelstein


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Devon A. Edelstein





Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira
23.12.16 1:30

Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix

Ses paupières se soulèvent avec lenteur. Dans le silence de la pièce, l'on entend que les draps qui se froissent à son mouvement de jambes. Devon était du genre à se lever à une heure totalement aléatoire, cela variant avec ses humeurs. Non, il n'était pas vraiment compliqué, juste un peu 'imprévisible' dans ces cas-là. Il s'étire et baille en même temps, tout en sortant de son lit sans vraiment faire de bruit. Il a le pas léger, comme si il pouvait flotter, ce qui ne concorde pas avec tout ce qui circule dans sa tête, que ses émotions se chevauchent en se remettant une énième fois en question après une remarque qu'il aurait mal prit la veille. Il soupire. Ce n'est plus la peine de vouloir en comprendre le sens, ce n'était pas important. Il se tourne vers sa boule de poils, qui sur son lit, dort à poings fermés.

Il sort de la salle commune, une fois vêtu, pour aller s'attabler et manger quelque chose. Que faire, là. Il n'avait vraiment pas grand chose à faire fallait dire. Comme un solitaire qui traverse seul le schéma de sa lourde routine (faut le dire), pour maigre consolation qu'une vision d'un lac qu'il va admirer lorsqu'il en a le temps libre. Sur cette pensée, le Serdaigle s'est levé et a prit la direction de la sortie, histoire de marcher un peu en prenant au passage deux viennoiseries dans le panier. Il ajustait la capuche de son hoodie sur sa tête, une viennoiserie en bouche, empruntant le chemin du lac.

C'était comme un rituel, lui qui adorait les paysages comme celui qu'offrait le lac. Il s'évadait ainsi, se perdant volontiers dans son monde, oubliant les informations traitées qui ne cessaient de circuler en envahissant ses propres pensées ; le résultat d'un enfant peut-être trop nerveux. Non, il ne dira jamais ce mot ; 'Hyperactif', car il ne l'était pas. Il était juste plus unique dans ses manières de faire, tout simplement. Il ne fallait pas confondre, c'était totalement différent.

Arrivé près d'un chêne, il s'installait au pied de l'arbre en soufflant. Le paysage se dévoilait devant lui, oubliant alors. Effaçant ces voix qui ne cessaient de le submerger, les faisant taire sans nulle douceur, comme on ferme une porte. Passer du bruit au silence. Devon s'attaque à son deuxième croissant, son iris sombrement grise posée sur les maigres vaguelettes de l'eau, lac stagnant ne jouant qu'au gré du vent.

Et au moment où ses paupières se fermaient dans un clignement, des pas pas si lointains s'approchèrent de sa place. Devon quitta le paysage pour tourner la tête vers le lieu d'où provenait les pas, stoppant un instant de respirer par mécanisme. Il aperçut alors une tignasse bleutée rayonnante, pour suivre du regard la silhouette qui se dessinait petit à petit, s'approchant de son emplacement.
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Re: Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira
23.12.16 21:43

Je ne crois pas en la chance. Ce mot seul suffit à m’énerver, en particulier dans la bouche des faibles, qui l’utilisent encore et encore comme une excuse pour leur propre incompétence. On ne récolte que ce que l’on mérite. Les occasions se créent: j’en sais quelque chose. Après plusieurs années passées à Poudlard à espionner mes « camarades » à la recherche du moindre défaut, du plus petit secret, je n’aurais jamais collecter autant d’informations si je m’étais laissée balloter par les événements, comme avant que ce monde cruel ne m’ouvre les yeux sur son injustice. Si vous ne forcez pas le destin dans votre sens, personne ne le fera.


Pourtant, ce matin, j’avoue que le hasard a bien fait les choses.


Même si je ne peux plus nager dans le lac avec autant de liberté qu’autrefois, je continue de me réveiller de bonne heure. Installée dans mon lit, la couverture servant de rideau pour me protéger des regard curieux, je relis avec attention mes carnets, analysant mes progrès, et déterminant mes futures cibles à pister durant la journée. D’ordinaire, je parviens rapidement à choisir une ou deux personnes dignes d’intérêt, mais aujourd’hui, mon esprit ne cesse de revenir encore et encore aux rumeurs de la veille. La respiration lente de mon familier Aludra endormi sur mon épaule ne m’apporte aucun réconfort: sa pâleur spectrale me déchire les entrailles, tant elle me rappelle ce que j’ai perdu. Je me mords les lèvres presque au sang pour retenir mes larmes: patience, Moira, patience, hors de question de craquer. Ma vengeance viendra bien assez tôt. Heureusement, les gargouillis de mon estomac m’offre une distraction suffisante: je réfléchirais mieux une fois le ventre plein.


C’est là que je l’ai croisé.


Je l’avais déjà remarqué à plusieurs reprises dans les couloirs du château. Entre solitaires, on se repère facilement, et Devon Amadeus…non je ne plaisante pas, c’est vraiment son prénom…je disais donc que Devon Amadeus Edelstein se remarque plutôt rapidement. Je ne le connais pas, il n’appartient pas à ma classe, mais sa réputation parle d’elle même: grande gueule, susceptible, et autre jolies appellations fleurissent dès qu’on l’évoque. Personnellement, j’y ajouterai le qualificatif de rare. Je ne croise pas tous les jours des personnalités dans son genre. Et ça, ça m’intrigue. J’aime savoir comment une personne pense, ce qui l’a fait réagir. Ce Devon ne constitue nullement une priorité, mais je suis de nature curieuse et aujourd’hui plus qu’aucun autre, j’ai besoin de me distraire. Alors, imaginez, je marche tranquillement entre les rangées de lits, les affaires éparpillées et les élèves émergeant à peine de leur sommeil, quand je le vois au loin, ajuster son hoodie, et filer comme une ombre vers la sortie, un croissant dans la bouche. Intriguée, je l’observe au loin, avant d’instinctivement lui emboiter le pas.


Une occasion en or comme ça, ça ne se rate pas.


Dehors, le froid me glace les os: emportée par mon élan, je n’ai même pas pris la peine de prendre une veste ou ma blouse: me voilà en débardeur et sarouel, à suivre un type plus vieux que moi dont j’ignore tout, hormis son prénom ridicule. Parfois, je me demande comment ai je pu devenir aussi conne. En plus, je l’ai perdu de vue. Et merde. La colère sourde en moi revient à pleine puissance, à m’en donner la nausée. Bon, tant que je suis dehors autant aller vers le lac: la vue de ses eaux noires suffira amplement à m’apaiser. Je préférerai encore nager librement, mais vu l’heure, les élèves fourmilleront bientôt dans les jardins, je ne passerai pas inaperçue. Je descend lentement vers la berge, quand je distingue au loin une figure assise au pied d’un grand chêne .


Devon. Avec toujours son croissant dans la bouche. Décidément, il faudra que je repense plus calmement à cette histoire de hasard.


Vite, une excuse, une raison pour m’approcher. Manger dehors, comme lui? Non, je ne me suis pas servie au buffet. M’entrainer avec ma baguette? Là encore, elle repose quelque part sur mon lit, sous la garde de mon rat Aludra. Je fouille instinctivement mes poches, cherchant désespérément n’importe quoi: ma main saisit mon paquet de clopes moldus. Je souris, nerveusement. J’espère que de là où je suis, il ne me verra pas trembler tandis que je porte une cigarette à ma bouche. Je m’approche, lentement, la démarche raide, le pas mal assuré: je maudis en silence mon manque de naturel. Je me racle la gorge, avant de lui demander, d’une voix faible:


« - Hey! Toi là! Amadeus c’est ça? T’aurais pas du feu? »



Merde. Ça sonnait tellement mieux dans ma tête, pas aussi agressif. Parler n’a jamais été mon fort, mais là, je me surpasse. J’espère qu’il ne le prendra pas mal…
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Devon A. Edelstein


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Re: Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira
28.12.16 0:28

Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix

Son regard se pose sur la silhouette féminine qui se dessine devant lui au fur et à mesure. Il a l'air un peu stupide avec sa viennoiserie en bouche et les sourcils qui se froncent doucement en se posant mille et unes questions. Il remarque qu'elle cherche dans ses poches,puis en ressort un paquet de cigarettes ; technique pour se rapprocher de lui ? Tant d'hypothèses se dessinent dans sa tête. Tant de scènes à anticiper. Il y a un fait avéré, Devon ne fume pas. D'ailleurs, c'est bien un des seuls gamins qui n'a besoin de rien pour s'amuser. Les sorties ne sont pas non plus son style. C'est encore un de ces mecs qui fait le gamin de merde comme dans les cours du collège.

Il tire le croissant de sa bouche, paraître un minimum correct et par politesse ; celle qui est apprise lorsque l'on regarde ses parents le faire et que, par admiration on reproduit. Celle qui reste profondément marquée en nous. Elle se racle la gorge, elle tremble. Il en déduit qu'elle a froid, sans vraiment trop réfléchir, même si au fond, ça n'y ressemble pas. Il y aurait probablement un peu des deux, pense-t-il. Et puis, son regard s'agrandit, les yeux comme deux billes grisonnantes et pourtant si vivantes. Elle vient de le nommer Amadeus. Sortant de sa bouche, cela lui laisse un écho des plus étranges longeant le canal auditif. On l'appelle rarement de son second prénom, c'est même jamais vraiment arrivé depuis qu'il est à Poudlard, où ne s'en rappelle-t-il plus du tout. Quoi qu'il en soit, il la fixe un instant comme cela, jusqu'à chasser son expression faciale d'un revers de main. « Non, désolé. Je ne fume pas. », il a un air à moitié désintéressé, du moins c'est que son visage donne comme impression. Il n'a aucunement fait attention au ton qu'elle a employé pour poser sa question, il a même répondu calmement.

Être complexe, Devon est d'un temps assez sale caractère, d'un autre plutôt calme. Il aurait très bien pu réagir au quart de tour, de manière tout à fait impulsive, mais ce n'est pas dans ses habitudes. Il serait même rare de l'observer dans un tel état. D'ailleurs, a-t-il déjà été violent au point d'user de ses coups ? D'aussi loin les souvenirs remontent, non. Cependant, rien n'était écrit, il pourrait très bien le faire, pour protéger des proches. Ha, la blague. Du genre à taquiner, certes, il aurait bien lâcher une petite pique innocente à la demoiselle, mais non. À la place il lâchera gentiment « J'aime bien tes cheveux. Tu dois en prendre soin, non ? », il tourne la tête vers elle, l'observant. Il aime le bleu, c'est joli, le bleu. Il penche un peu la tête, l'inclinant vers la gauche, intrigué. N'aurait-elle pas trop froid là ?  

Il termine son croissant, le regard qui se vide dans l'horizon, disparaissant peu à peu, pour s'effacer dans le reflet du château qui ondule au gré du vent. Il arrive à limite déprimer, en fait. Enfin, c'est une sensation. Pourtant, sa compagne le harcèle, le tiraille et souvent, elle l’étouffe. Oui, la solitude peut être une compagne douloureuse, il le sait, il le ressent quelques fois. Il revient à la réalité, il se laisse réveiller par la présence à ses côtés. Il se tourne vers elle, terminant son croissant définitivement en avalant le dernier morceau.  

Il ne s'attendait pas à rencontrer quelqu'un. Non pas qu'il avait envie de rester seul, mais il pensait que vu l'heure, personne ou presque ne passerait ici, du moins, que personne ne viendrait l'accoster.
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Re: Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira
30.12.16 1:06

« J'aime bien tes cheveux. Tu dois en prendre soin, non ? »

…pardon??

Je m’attendais à tout, vraiment. À une pique, au silence, au mépris, à l‘indifférence, mais pas à cette réponse sortie de nulle part. Déjà, c’est à peine s’il a réagi à ma première question: tout au plus une réponse courtoise, dénuée de toute émotion. Moi qui pensait qu'employer son second prénom suffirait à le sortir de ses gonds, je ne sais plus quoi penser. Les rumeurs sur son caractère seraient elles donc fausses? Et le voilà à me sortir une question des plus étranges à moi, une parfaite inconnue, tout en me dévisageant et en dévorant son croissant. Non mais sérieusement, qu’est ce qui ne tourne pas rond dans ta tête? Je m’adosse à un arbre, cherchant au moins un minimum de soutien face à ce parfait alien. D’ordinaire, quand j’entame une conversation, même si je ne la maitrise pas toujours, j’arrive quand même à manipuler les émotions de mon interlocuteur, à susciter une ou deux vives réactions qui me permettent de déceler leurs faiblesses. Mais que voulez vous que je dise après ce..ce..ce compliment? Cette réalisation me percute de plein fouet: essaye-t-il de me draguer? Il semble pourtant plus passionné par sa pâtisserie que par moi. Mais comment expliquer autrement cette interrogation aussi stupide? Je veux dire, c’est le matin, je sors à peine de mon lit, je ne suis ni coiffée ni lavée, et lui trouve que je prends soin de mes cheveux? Il se fout de ma gueule, je ne vous aucune autre solution!


Décidément, Devon Amadeus (je ne me ferais jamais à ce prénom) demeure une énigme.


Et dire que je ne peux même pas sortir mon briquet pour me détendre avec une cigarette. Mais dans quelle galère me suis je encore embarquée? Je me masse les tempes, essayant de faire passer la nouvelle migraine qui s’installe dans mon crâne. Bon, essaye de te détendre Moira, réfléchis à la situation différemment. De toute évidence, sa réputation de caractériel semble largement démesuré. En soi, c’est déjà une information intéressante mais aussi une claire déception. Non pas que j’apprécie les emmerdeurs, mais disons que je connais comment ils fonctionnent, comment les titiller…et j’adore ça. Pousser une personne dans ses derniers retranchements, lui faire tomber le masque, découvrir sa vraie personnalité derrières les faux semblants, voilà ce que j’aime le plus dans ma traque de certains élèves. Une fois que l’on perce le voile de leur âmes pour en contempler toute la noirceur, on en devient rapidement obsédée. Donc patience, Moira, patience. Ce Devon te parait peut être calme maintenant, mais qui sais ce qu’il cache. De telle rumeurs ne naissent pas de rien, il doit forcément y avoir une raison, une histoire croustillante qui satisfera ma curiosité et complétera à merveille ma fiche à ton nom, Amadeus.


Je reprends mes esprits, avec une assurance nouvelle…avant de la perdre aussitôt: perdue dans mes pensées, j’en ai perdu la notion du temps! Depuis combien de temps attends il ma réponse? Une, deux, trois minute? Autant dire une éternité! Et merde, pourquoi faut il que je sois aussi épouvantable dès qu’il s’agit de parler à quelqu’un? Heureusement, la présence du lac à proximité et de ses embruns m’apaisent, sinon, j’ignore comment je pourrais garder un visage aussi impénétrable. Avec un peu de chance, il croira que je contemplais les eaux noires s’échouant sur les berges: de toute façon, s’il ne se tenait pas à côté de moi, je passerai certainement cette matinée seule sur le rivage, les pieds dans l’eau, à me rappeler les longs étés de Cornouailles et les rires de deux enfants courant sur une plage de sables fins…Mais oui, voilà la solution! Abandonne ton image de grosse dure, change de tactique! Si je ne peux pas l’atteindre avec des petits piques, même involontaires, joue le jeu de la fausse franchise, déstabilise le. En m'ouvrant à lui, j'arriverai certainement à ce qu'il en fasse de même. Aussi, je reste silencieuse encore un petit moment, me forçant à tourner la tête pour ne pas le regarder directement. Comme quand je nage, je réduis le rythme de ma respiration, et ferme les yeux, me laissant caresser par le vent si délicieusement froid d’hiver. Parfait. Maintenant, répond. Pense à articuler. Va puiser en toi le peu de naturel qui te reste, et sois honnête, juste pour cette fois: le jeu en vaut la chandelle:


« Si tu parles de ma couleur, alors oui, j’en prends soin. Ça compte beaucoup pour moi. J’aime que mon corps reflète qui je suis, d’où je viens, et où je vais. C’est comme pour ça d’ailleurs »


Je lui montre le tatouage recouvrant tout mon bras droit, cet entrelas de lierres, de fleurs, de crânes et de papillons du même bleu que mes yeux et mes cheveux. Les mots se bloquent à nouveau dans ma gorge un instant, la gêne de m’exposer ne serait ce qu’une seule seconde me paralyse. J’aimerai me taire, chaque mot, chaque syllabe me donne l’impression de me mettre à nu. Mais pas le choix: si je veux explorer sa part d’ombre, autant y aller à fond.

« En un seul coup d’œil, le premier venu peut savoir qui je suis. Il suffit juste de savoir regarder. Ça m’aide ainsi à différencier les personnes qui en vaille la peine des autres, des hypocrites, de ce qui cache qui ils sont vraiment. Mais ça, tu dois déjà en connaitre un rayon sur le mensonge , pas vrai, Amadeus? »

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Devon A. Edelstein


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Re: Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira
30.12.16 3:59

Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix

Il l'observe. Il a l'impression de l'avoir décontenancer, tant elle semble perdue. Le brun ne semble rien afficher, mais il sent que la fierté de l'avoir décontenancer vient le piquer légèrement. Pensait-elle pouvoir le faire sortir de son moment de calme ? Peut-être, au vu de son petit caractère bien formé. Un chiant. Le mec qui tire la tronche à ses instants. Celui qui peut tout de suite dire qu'il n'aime pas telle ou telle personne sans en craindre les conséquences. Il a tout le temps du monde : il pourrait rester là, en attendant qu'elle réponde, cela lui serait égal, il a le temps à perdre.

Après un instant, elle répond enfin, reprenant contenance. Elle lui parle alors de sa chevelure, se dévoilant doucement au Serdaigle à ses côtés. Il l'écoute, il la regarde et peut même être empathique. Il avait cette particularité d'être à double face ; doté d'empathie, il pouvait comprendre les autres, malgré le fait qu'il soit peu enclin à s'attacher. Plutôt, il ne voulait pas s'attacher, c'était trop dur. Trop de souffrance. Tout ce qui l'avait un jour été vœu de promesses s'était envolé, comme de la poussière au vent, s'échappant de ses mains pour ne laisser qu'une terre aride devenue infertile. Tout ce qu'ils avaient laisser derrière eux n'était plus qu'un néant, et lui avait un trou béant qu'il s'était promit de ne plus combler comme il l'avait fait autrefois. Les autres n'avaient plus autant leur importance, sachant qu'il allait les perdre un jour ou l'autre.

Il regarde son bras qu'elle lui exhibe, observateur, curieux. Sa pupille se contracte, tandis qu'il longe les traits de l'encre sur la peau pâle de la Serpentard. Elle lui donne ses explications, sans trop rien dévoiler de plus sur elle, puis, la fin de sa phrase se fait doucement acide. « Mais ça, tu dois déjà en connaître un rayon sur le mensonge, pas vrai, Amadeus? », il relève les yeux sur elle, intrigué soudainement par ce qu'elle vient de lui dire. Cet écho percutant lui laissant une trace dans ses pensées l'attire vers elle. Que connaît-elle de lui ? Peut-être tout, peut-être rien. Il esquisse un sourire en coin, sans provocation ni prétention. « Ah bon ? Et qu'en sais-tu ? » il incline la tête sur le côté, légèrement. « Que vois-tu toi, en moi ? », lui demande-t-il, curieux. Il s'aventurait sur le terrain de la demoiselle, peut-être avec un risque, mais il se moquait pas mal de cette conséquence, tandis qu'il avait envie de rentrer dans ce cercle, pour en sentir quelque chose, pour en ressortir avec quelque chose. Croire que Devon était dupe était un peu le sous-estimer. Parfois, il aimait jouer, entrer dans les jeux, quitte à se retrouver terrassé.  

Il n'a pas l'habitude qu'on s'intéresse à lui, Devon est un personnage certes haut en couleur, mais qu'on ne regarde pas, un étudiant lambda qui marche dans les couloirs sans se faire remarquer. Il serait loin de s'imaginer avoir quelque chose de particulier qui intéresserait les curieux. Il est ordinaire. Un être aux tons monochrome, inintéressant. Pourtant, le voilà emporté dans la tempête, y plongeant volontiers tête première dans l’œil du cyclone. Le voilà, objet d'un questionnement chez elle, objet de sa curiosité.

On cache tous quelque chose derrière un masque, ou un tiroir fermé à double tour, un ou deux démons qui nous suit. Sa perspicacité ne lui fait presque aucun défaut. Elle va chercher à le déstabiliser, peut-elle en avoir de l'espoir ? Devon avait une carapace bien trop dure, bien qu'il n'en ait pas du tout l'air. Puisse-t-elle essayer de gratter le mur qu'il avait construit autour de lui, nourrissant une volonté de fer, inébranlable. Il cache les quelques traces de ses blessures passées, dont il est seul à connaître. Il érige une protection contre la liaison possible, même si il a des personnes autour de lui, dans son cercle amical. Sa confiance se gagne difficilement, même si il faisait des efforts, il ne serait aucunement capable de se dévoiler, d'accorder sa confiance. Pas aussi simple. La méfiance. Comme des chaînes qui le rattachaient à ce qui le hantait, à ce qui pourrait le mettre à genou. La crainte au fond de lui d'être abusé pour être laissé en charpie aux charognards. Non, jamais il ne laissera aux autres l'opportunité de briser son mur.
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Re: Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira
30.12.16 19:55

« Que vois-tu toi, en moi ? »


Je me mords les lèvres, réprimant un cri de victoire: il a mordu à l’hameçon! Voyez le comme il penche sa tête, comme ses yeux brillent, piqués par la curiosité. Moi qui craignait de perdre la main, je me retrouve à nouveau en position de force. Sa question est juste parfaite: plus besoin de le forcer à s’ouvrir, il m’y invite explicitement, et ça sans avoir besoin de m’exposer d’avantage. Excellent. Je reporte mon attention sur lui, et le détaille de la tête au pied: après tout, il me le demande, non?  En dehors de son regard intéressé, rien ne transparait dans son visage pâlot, hormis un léger sourire amusé. Peut être devine-t-il le jeu qui s’installe entre nous? Tant mieux, j’aime m’opposer à une personne perspicace qui sait prendre du plaisir dans l’adversité. Je continue mon examination: je m’attarde sur chacune des miettes de son hoodie, sur ses mains fines et délicates, des mains qui ne connaissent pas la violence des combats. Au moins, si les choses dérapent, il n’en viendra pas au main, contrairement à moi. Un avantage de plus dans mon camps. Je ne pense pas pouvoir remarquer d’autres détails intéressant, mais je ne m’arrête pas là: certaine personne ne supporte pas de se sentir ainsi déshabiller du regard. Je doute qu’il se laisse impressionner par si peu, mais on ne sait jamais. Je ne lui connais aucune relation après tout, et les coup d’œils appuyés d’une jeune inconnue pourrait éveiller en lui quelques sentiments indésirables, facile à manipuler. Je m’arrête enfin, et le regarde droit dans les yeux, avant de répondre de manière lente, en réfléchissant à chacun de mes mots pour garder ma voix calme, posée:


« -Moi, rien du tout. Je ne te connais pas. Tu es juste un nom, un type qui aime bouffer des croissants seul devant un lac. Mais je ne suis pas sourde. J’entends de drôle d’histoires, sur un élève au sale caractère, une tête brulée qui rejette tout ceux qui l’approchent…»



Je hausse les épaules, puis m’assied calmement contre mon arbre, en face de lui, silencieuse. Laissons planer mes phrases, le temps qu’elle face de l’effet. En attendant, je soutiens son regard du mien, plongeant mes yeux saphirs dans les siens. Je me sens fébrile, excitée comme lorsque je sens avec plaisir ma respiration me manquer sous l’eau. Après tout, ces duels silencieux, ce choc de volonté, c’est le seul lien qu’il me reste avec les autres. Ça, et mon poing dans leur dent. Mon instinct ne trompait pas au final: ce Devon va m’offrir un divertissement de qualité. Il ne paye pas de mine, vu de loin. Tout comme moi, il sait rester discret, invisible aux yeux des autres. Mais derrière cette façade, je le sais, il cache quelque chose, une face plus sombre protégés par une épaisse muraille construite au fil des années. Et moi, une étrangère dans sa vie, une personne qu’il ne croisera peut être plus jamais après cette entretien, je vais me délecter de détruire cet admirable édifice, je vais le réduire en ruine jusqu’à ce que ses blessures sèchent au soleil, visible à tous. Mais ne vendons pas la peau de l’ours trop vite: je ne le sous-estimerais plus, je ne le laisserai pas me déstabiliser et me perturber comme la dernière fois. Je mène la danse désormais, que tu le veuilles ou non. Je reprends, ma voix d’ordinaire tremblante plus assurée.

« - Alors laisse moi te poser une question. Qui a raison, entre ce que je vois, un solitaire comme tant d’autres, ou les ragots, les rumeurs? Je vois mal les deux exister ensemble, à moins que, comme je le disais, tu ne t’y connaisses bien dans l’art du mensonge…Je me trompe, A-ma-de-us?»


Je l’imite, et incline ma tête, attendant sa réponse telle un rapace qui guette sa proie: décidément, je prends beaucoup trop de plaisir à répéter ce prénom ridicule.
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Devon A. Edelstein


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Re: Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira
07.01.17 1:33

Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix

Rejeter. Bien grand mot. Lui disait éviter, ce n'était pas la même chose. Il lui offre un petit sourire en coin, la laissant plonger dans son moment où elle devient fébrile, remarquant à quel point elle se complaît dans cette situation. Il n'est pas débile, il se lance lui-même dans ce petit jeu qui s'avère être intéressant. Pour une des quelques fois où on s'intéresse à sa personne, Devon s'avoue à lui-même que c'est relativement amusant. Cela change de cette routine qui débarque avec ses bagages dans sa vie. De nombreuses fois à se remettre en question, à mal prendre une ou deux piques qui ne lui sont pas vraiment destinés, se plonger dans les bouquins... Tout ça, c'était le prix à payer d'un être aux fondations qui s'effritent au fil du temps derrière sa barricade, un monde en ruines avec un ciel qui se grise de temps en temps. Pourtant, il semble solide, il n'a aucune intention de se dévoiler devant une personne qui cherche à le déstabiliser. Il sait ce que c'est de se risquer à se dévoiler, à perdre ce qui fait de lui tout ce qu'il est. Bien qu'il relativise et reste objectif, il ne se permet pas de sous-estimer sa partenaire.

Définitivement, ça fait toujours aussi bizarre de l'entendre prononcer son second prénom, celui que sa mère lui avait choisi, soit on l'abrégeait, soit on l'appelait par son prénom. Mais cette fois, elle lui pose deux questions, détachant, arrachant son prénom comme un tissus qui se craque, une déchirure qui ne l'atteint pas. Devon reste de glace, son petit sourire en coin tirant ses traits. Il la regarde, joueur, ses pupilles qui se dilatent à l'excitation assombrissent ses iris. Il se redresse légèrement, joignant ses mains sur ses jambes, se penchant vers elle. « Je ne contredirai pas le sale caractère, et permets-moi, ce n'est point un crime. Par contre... », il marque une pause, se risquant à réfléchir à toute vitesse, laissant le suspense alourdir l'ambiance. Devon inspire, plongeant dans le regard océanique de son interlocutrice, « Qui d'après toi joue un jeu d'acteur ? » simple question qui fend le silence. Il ne s'attend pas à grand chose, elle pouvait se permettre de nier, elle pouvait ne pas répondre. Il ne veut pas non plus chercher la bête, il espère peut-être que le jeu en vaille la peine.

Il sait qu'on ne crache pas le morceau aussi facilement, mais il veut faire durer le jeu aussi longtemps que possible et être à la hauteur des attentes de la Serpentard face à lui. Qu'était-ce, la satisfaction si il n'y avait pas un peu de défis ? Il se replace, se redressant un peu, posant la courbure de sa mâchoire sur son poing. Elle pense pouvoir atteindre un être qui est loin d'être docile sur le sujet, ce n'est pas la matière où Devon se laissera facilement avoir. Il est réaliste, il sait qu'il n'est pas le seul à traîner des chaînes aux chevilles, il sait qu'il n'est pas le seul à barricader ses édifices en débris pour préserver ce qu'il reste par crainte d'ouvrir les portes de son être et annihiler les fondations qui se fissurent. Il sort sa baguette de l'intérieur de son pull, jouant avec entre ses doigts. Il relève les yeux sur la demoiselle en faisant par la suite un geste avec sa main. « Tu voulais du feu, non ? », il lui sourit, « Bien que je n'ai pas de briquet, je te propose une autre alternative. Tu ne risques rien, si tu n'as pas confiance. »

Décidément, cette journée n'était pas un gâchis, au contraire. Il n'avait aucunement été menaçant dans ses propos, si il touchait une corde sensible ce n'était pas pour s'amuser à observer une quelconque souffrance chez l'autre et s'en délecter. C'était surtout pour éviter de ressentir l'ennui, faire durer cet instant qui s'avérait très intéressant.
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Re: Entre l'eau et le ciel, au son de nos voix // Moira

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