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 n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)

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Duelliste illégal
Lancelot Thompson


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Lancelot Thompson





n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
26.12.16 16:05

Il a beau s'en défendre, Lancelot, la fête de Noël reste l'une des plus importantes à ses yeux.
Le jeune chevalier a beau tenter d'accroître son prestige personnel en jouant au dur, il n'aura jamais que la délicatesse du roseau qui ploie sous l'effet du vent, par peur d'être déraciné. Son cœur tendre s'émeut d'une telle célébration. Bien qu'il ne se souvienne plus vraiment de ce qui se passait en Suède pour Noël, certaines traditions sont restées dans la famille. La famille de Lancelot a toujours fêté Noël le 24 décembre, jamais le 25 - une fois cette échéance arrivée, il est déjà trop tard. Il se souvient également des saveurs qui accompagnaient les réjouissances, le saumon et les pâtés, le pains et la salade de betterave - toutes ces saveurs qu'il a dû abandonné en arrivant à Poudlard. Lancelot soupire. Plus jeune, il aurait probablement tenté d'imposer ses propres traditions, et aurait réalisé une incursion dans les cuisines pour forcer les elfes de maison à concocter les plats que lui désirait. A présent, un tel souhait lui paraît tellement dérisoire. Sa tête est occupée par bien d'autres pensées.
En particulier, ce discret paquet cadeau, qui trône sagement sur sa table de chevet, le nargue affreusement.
Lancelot n'arrive pas à croire qu'il ait osé faire cela. Acheter un cadeau à Arthur. Une partie de son esprit tente de se convaincre que c'est là une tentative d'affirmation de son pouvoir sur le gamin, en achetant finalement son affection par des attentions. Il ne peut cependant oublier totalement la petite voix qui lui répète que s'il offre ce cadeau, c'est avant tout parce qu'il a envie de lui faire plaisir, et de voir un sourire naître sur ce visage jovial.
Bah, au moins, je serai un bon ami, cela me paraît suffisant.
L'emballage est très soigné ; Lancelot étant de bonne humeur, et en forme, il s'est appliqué à réaliser un paquet cadeau digne de ce nom. Il en tire une curieuse fierté, il ne comprend pas bien trop pourquoi. Le papier est bleu, orné d'un ruban doré qui se termine en un flot qu'il a noué lui-même. Quelques paillettes décorent le tout (il aurait pu s'en passer, mais cela n'aurait été pas aussi satisfaisant). Un second cadeau trône à côté, jaune cette fois ; il sera pour Perceval, mais il le donnera à un autre moment. Arthur étant le premier, parce que celui qu'il manipule, et parce qu'on fait passer les enfants d'abord, il se met en route vers le point de rendez-vous donné à Arthur, où il arrive le premier.
Le cadeau est trop gros pour être fourré dans sa poche, c'est pourquoi il le pose discrètement, à l'ombre d'une statue. Avec un sourire, il contemple son ouvrage. Impossible à voir quand on arrive, cela devrait donc ménager la surprise.
Lancelot ensuite attend patiemment. Il s'assoit en tailleur par terre, un manuel de droit sur les genoux. Si le Serpentard travaille, c'est qu'il est de très, très bonne humeur ; prendre de l'avance sur ses révisions, cela ne le dérange donc nullement. Ainsi, la prochaine fois que cela ira mal, il n'aura pas besoin de s'en faire. Il sait qu'il a encore beaucoup à attendre : le rendez-vous avec Arthur n'est que dans une heure...
(Mais il avait peur de le rater.)
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Duelliste illégal
Arthur B. White


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Arthur B. White





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
28.12.16 14:23

De tous les mois de l'année, décembre était sans conteste le mois préféré d'Arthur.
Il n'y avait pas besoin de se demander pourquoi : le calendrier de l'Avent, les rues moldues et sorcières qui se décoraient et s'illuminaient la nuit, les cadeaux que l'on préparait avec soin, la fête de famille, et le Père Noël, bien sûr, une invention moldue à laquelle Arthur, pourtant enfant très observateur avait cru pendant longtemps, tant l'idée d'un gros bonhomme rouge distribuant des présents aux enfants sages lui plaisait. Il y avait une magie dans cette fête qui ne ressemblait pas à celle qui se pratiquait à Poudlard et qui en était une, pourtant. Arthur n'en avait jamais douté. Peut-être ne pratiquait-on pas la sorcellerie à Noël, mais cela n'empêchait pas que quelque chose de scientifiquement non explicable était à l'œuvre et créait une atmosphère de contes de fée.
Arthur voulait y croire, en dépit de tout l'aspect irrationnel de cette ambiance. Et il était assez intelligent pour se duper lui-même. Oubliant presque qu'il n'avait pour seul objectif que de récolter un maximum d'argent pendant ses années d'école, on voyait souvent Arthur siffler des chants de Noël lorsqu'il pensait qu'il était seul et que personne ne pouvait l'entendre, on voyait ses yeux briller de milles feux, on sentait son cœur sous le coup de l'allégresse, et tout ce qui pouvait y avoir de manipulateur en lui s'évanouissait comme par magie. Arthur aimait Noël, et cela se sentait.
Il n'avait que très peu de cadeaux à faire, et un seul à Poudlard : est-il nécessaire que je rappelle qui alors que ça fait depuis le début que je ne parle que de lui. Non, pas Arthur lui-même, mais son meilleur ami et meilleur sous-fifre. Arthur n'avait pas beaucoup d'autres amis, en fait, ce qui lui laissait tout le temps nécessaire pour rechercher le cadeau qu'il comptait lui offrir avant les vacances. Il ne se tracassait pas, il savait que Lancelot accepterait tout ce qu'il pourrait lui donner, mais il voulait quand même faire des efforts pour trouver quelque chose qui lui plairait vraiment. Lancelot était vraiment adulte et responsable : il n'avait pas les mêmes goûts qu'Arthur et ne se satisferait pas d'une peluche comme Arthur. Impossible qu'il se mette à la serrer très fort dans ses bras et à enfouir son nez dans sa douce fourrure. Évidemment, admirer la réaction de Lancelot dans une telle situation serait très amusant, mais pas à Noël, pardi ! Non, il fallait un véritable cadeau pour lui, et c'est là que la chose se compliquait.
Qu'est-ce qu'on offrait à un adulte ?
Théoriquement, depuis le mois d'octobre dernier, Arthur avait le bonheur d'être majeur, mais il était loin d'être adulte pour autant. Mon dieu. Majeur. Il n'en revenait toujours pas. Il l'accepterait peut-être quand il aurait trente ans, quarante ans, mais pas dix-sept. D'ailleurs, Arthur savait quoi offrir à des hommes de cet âge-là, de l'âge de son père : des charentaises, un range-journaux, des bretelles... Mais à un jeune homme d'une vingtaine d'années, froid comme la glace et toujours un peu distant, quel cadeau pouvait convenir ? La brillante intelligence d'Arthur rencontrait quelques difficultés à répondre à cette toute simple question.
Écumer les rues de Pré-au-Lard pendant des heures, dans un froid parfois mordant, des dizaines de distraction toutes plus attirantes les unes que les autres en guise de pire ennemi, des friandises croquées entre deux boutiques pour se redonner du courage, des déceptions et des moues réprobatrices, pour enfin trouver le cadeau idéal qui, Arthur l'espérait, saurait ravir le très difficile Serpentard.
Emballer le cadeau, tirer sur le papier, en couper trop, pas assez, recommencer, s'embêter avec le scotch plutôt qu'avec sa baguette magique, glisser, tomber, finaliser le paquet, rédiger de sa petite écriture ronde un magnifique « Pour Lancelot » avant de s'écrouler sur le sol comme s'il avait parcouru un marathon.
Mais ça valait la peine.
Le jour du rendez-vous, Arthur était excité comme une puce - il risquait de se faire remarquer s'il rentrait par inadvertance dans quelqu'un. Attendre jusqu'à l'heure prévue était si difficile qu'il ne pouvait tout simplement pas tenir en place. La patience n'était pas forcément son fort, et elle avait complètement disparu désormais. Il avait vérifié dix fois que le cadeau de Lancelot était bien emballé, puis avait cédé à la tentation et était parti en avance au lieu de rendez-vous.
La déception de constater que Lancelot s'y trouvait déjà s'effaça bien vite devant l'idée qu'il n'aurait pas besoin d'attendre. Il était encore au bout du couloir, heureusement désert, qu'il était déjà en train de crier :

« Lanceloooooooooooooooot. »

Et de se mettre à courir vers lui comme un petit chien vers son os.
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Duelliste illégal
Lancelot Thompson


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Lancelot Thompson





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
30.12.16 15:22

Les yeux glissant sur les lignes de son manuel, Lancelot parvient presque à oublier sa propre existence pendant quelques instants. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles Lancelot n'aime pas forcément étudier. Outre le fait que c'est difficile et que cela lui demande beaucoup d'énergie, ce que le solaire Lancelot a du mal à supporter par moments, il n'aime pas vraiment ces moments où il ne peut pas être au centre des regards. Lancelot est gentil, quoiqu'un peu arrogant, on l'aime bien car il est étrangement facile à vivre, et on n'a aucun problème à lui accorder l'attention qu'il demande. Malgré tout, en cet instant, étudier lui fait plutôt du bien. Est-ce une façon pour lui d'ignorer totalement la pointe de stress qui menace de le submerger et de se transformer en vague de panique ? Alors qu'il s'intéresse au droit des créatures magiques, sujet épineux car lié à de véritables considérations éthiques, Lancelot a presque oublié qu'il était là pour donner un cadeau à Arthur.
Aussi, quand celui-ci crie son nom et se met à courir dans le couloir, Lancelot lève les yeux avec surprise, et observe sa progression sans trop comprendre ce qui lui arrive. Heureusement, cela lui revient très vite. Le jeune homme pose soigneusement son manuel derrière la statue, et se lève pour l'accueillir. Son sourire est sincère lorsqu'il prend Arthur dans ses bras. Puis il le relâche, et passe une main affectueuse dans ses cheveux.
« Joyeux Noël, petit garnement ! » : lance-t-il d'une voix enjouée.
Le petit Arthur est en train de grandir. Déjà, Lancelot peut percevoir les différences : son visage légèrement affiné, sa taille certes petite, mais qui a déjà comblé quelques centimètres du fossé qui les sépare. Bientôt, il aura besoin d'un rasoir de façon régulière, songe-t-il en pensant à son propre menton. Mais ce n'est pas tellement un problème. Lancelot veut croire que, même si jamais Arthur finissait par devenir plus grand que lui. il saurait toujours garder un peu de contrôle sur lui. Suffisamment, en tout cas, pour être le vrai chef des duellistes.
« Alors, dis-moi, est-ce que tu veux un cadeau ? » : demande-t-il d'une voix presque moqueuse.
Il peut voir les yeux d'Arthur s'illuminer de bonheur, et s'il était un petit chiot, il remuerait la queue.
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Arthur B. White


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Arthur B. White





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
19.02.17 22:00

Il court, Arthur, il court, et à ce moment-là, plus rien n'existe pour lui.
Lancelot l'attendait au bout du couloir, tiré de sa lecture par son hurlement joyeux, et se relevait pour l'accueillir comme il se devait. Il aurait de toute façon remarqué le rouquin rien qu'à sa façon de marcher si ce dernier avait prétendu être silencieux. L'envie de se servir de son élan pour sauter sur Lancelot traversa l'esprit d'Arthur - ce serait très drôle, et il était certain que son ami saurait le rattraper - mais il jugea plus prudent de ralentir et de le serrer dans les bras ensuite. Il courrait encore un peu lorsque Lancelot l'enlaça - comme un petit frère de sept ans et non dix-sept, nota-t-il. Ces marques d'affection le touchaient. Arthur savait ce qu'il coûtait à Lancelot de se montrer si expressif. Le Serpentard était si fier, si droit dans son élégance qu'on ne l'imaginait même pas sourire à quiconque. Et il était pudique. Il n'enlaçait ni ses amours, ni ses amis. Mais Arthur était particulier. Il était un enfant qui avait trop vite grandi. Il était une ombre qui soufflait de pernicieux conseils à votre esprit. Il ne ressemblait à rien de ce qui faisait à Poudlard : innocent et perverti, discret et omniprésent, vénal et naïf ; on ne savait pas vraiment ce qu'il était. Tout cela méritait bien un câlin.
Arthur, lui, se sentait protégé par la main de Lancelot dans ses cheveux. Il ne pensait pas avoir besoin de quelqu'un qui s'occupe ainsi de lui avant de rencontrer son meilleur ami. Il ne connaissait pas vraiment la peur et se sentait plutôt sûr de lui. Il se débrouillait parfaitement sans lui. Et pourtant, Lancelot occupait une place qui avait été jusque là vacante, sans qu'il s'en rende compte. Les voies de l'amitié sont impénétrables, elles aussi.

« Joyeux Noël, mon cher ami. » répondit Arthur d'un ton sérieux - il voulait paraître adulte, et pas un simple "garnement".

Il se recula et essaya de se redresser de toute sa hauteur - mais ce n'était pas facile, même en se mettant sur la pointe de pieds - on repassera pour la crédibilité. Toutefois, sa résolution fondit comme neige au soleil lorsque Lancelot, en lui parlant comme à un enfant, lui demanda s'il voulait un cadeau. La réponse était un immense oui : Arthur aimait autant ouvrir ses cadeaux qu'en offrir, même si le plaisir d'offrir était très différent de celui de recevoir. Mais un cadeau de Lancelot... il se demandait bien ce qu'il pouvait lui offrir. Quel présent jugeait-il digne ou adapté à un petit Arthur ? Cela en disait long sur lui, après tout.
Arthur se surprit à hocher la tête comme un petit chien, un immense sourire courant d'un bord à l'autre de son visage.

« Bien sûr ! s'écria-t-il avec enthousiasme. Mais d'abord, à toi. Moi aussi, j'ai un cadeau pour toi. Alors, surpris ? »

(parce qu'il aimerait bien pouvoir surprendre un jour Lancelot, Arthur, et voir l'étonnement se peindre sincèrement sur son visage, mais pour l'instant, cela ne s'était encore jamais produit)
Il tira de sa poche un petit cadeau qui, cependant, avait tout de même de la valeur. Arthur était particulièrement fier de sa trouvaille et, en la voyant, avait immédiatement pensé qu'elle irait parfaitement à son ami. Ce n'était pas ce que Lancelot désirait le plus au monde, mais cela lui ferait plaisir.

« Pour toi, Lance. ♥ »
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Lancelot Thompson


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Lancelot Thompson





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
24.02.17 11:33

Lancelot se sent trop souvent perdre pied face à l'océan nommé Arthur. Dès lors qu'il s'aventure un peu trop loin du rivage, il commence à apercevoir autre chose que les flots doux d'un gamin surexcité. Ce sont des lames gigantesques, de la taille d'un titan, qui menace de l'assaillir. Lancelot est probablement le seul à avoir déjà remarqué les ombres dans le personnage d'Arthur. Le seul à se douter que dans les profondeurs abyssales, c'est peut-être un monstre qui se tapit en riant. Lui qui pensait avoir le plus lourd secret à garder, il se rend compte qu'il n'est peut-être qu'un petit joueur.
Mais le Serdaigle est si mignon en cet instant. Sa frimousse s'illumine de joie et d'amitié si pures qu'on n'oserait envisager un seul instant qu'il puisse y avoir anguille sous roche. Peut-être est-il déjà victime du sortilège, Lancelot ; peut-être est-il devenu le prisonnier d'Arthur dès que ses iris ambre se sont posés sur lui, le condamnant à n'être jamais que son chevalier. Le Serpentard n'est guère expressif en terme d'affections ; cela ne fait pas partie de son éducation, c'est peut-être suédois, c'est peut-être dans l'attitude de ses parents, plus enclins à la violence qu'à la douceur. (Même Lancelot l'a remarqué, très jeune.)
Arthur est si sérieux, avec son insistance sur le cher ami, et le Serpentard se retient de pouffer. Il sait très bien ce que le petit a en tête : il veut qu'il le reconnaisse comme un grand, qu'il l'estime à son niveau. Chose que Lancelot ne peut faire - il faut bien qu'il conserve un semblant d'emprise, même si son empire sur lui s'effondre bien vite comme un château de cartes. Le Suédois n'a aucun intérêt à accepter Arthur comme son égal - cela reviendrait à admettre qu'il lui deviendra supérieur.
Mais l'enthousiasme d'Arthur gâche le tableau, laissant libre court à Lancelot de faire preuve de sa condescendance paternaliste habituelle. Un léger éclat de satisfaction étire ses lèvres et étincèle dans ses yeux, avant de disparaître aussi vite qu'il est venu. Alors comme ça, Arthur a un cadeau pour lui. N'est-ce-pas la preuve qu'il tient à lui, que Lancelot peut encore avoir un peu de pouvoir sur lui ? Grand prince, il acquiesce gentiment, le laissant lui donner un cadeau de taille petite, mais qui pèse assez lourd dans sa main. Lancelot sourit, puis ouvre gentiment le paquet. Sous ses yeux ébahis se découvre une broche, ornée d'une perle pâle, assortie à ses cheveux. Et en passant la main sur le métal, le jeune homme se rend compte qu'il ne s'agit probablement pas d'une breloque que l'on peut trouver partout.
« Oh, Arthur... » : lance-t-il, et pour le coup il est sans voix.
Le silence se prolonge pendant quelques secondes, avant qu'il ne dise merci et enfile délicatement sa broche sur son uniforme, en parallèle à son insigne de Serpentard. Elle lui va drôlement bien, décide-t-il, même s'il ne peut pas totalement en décider, dans la mesure où il ne s'est pas vu dans un miroir.
Avec un sourire doux, il relève la tête vers son meilleur ami.
« Tiens. J'ai quelque chose pour toi aussi, tu l'as bien mérité. »
Lancelot va chercher le paquet derrière la statue, un peu plus grand, dans un emballage impeccable (même si la forme rectangulaire du présent facilite grandement la tâche). Il le tend avec Arthur, un Joyeux Noël flottant sur ses lèvres.
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Duelliste illégal
Arthur B. White


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Arthur B. White





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
24.02.17 17:56

Arthur sentait une petite pointe de condescendance dans la façon qu'avait Lancelot d'accepter son cadeau. Il ne croyait sans doute pas que son jeune ami fût capable de se débrouiller tout seul pour acheter quelque chose, et encore moins d'avoir du goût pour un présent. Une partie de lui infantilisait trop Arthur - jusqu'au moment où le rouquin, subitement, lui prouvait le contraire et l'étonnait par sa débrouillardise et ses initiatives. Ce schéma était habituel entre eux, Arthur en avait l'habitude. Il ne dit donc rien, attendant que Lancelot déballe son cadeau pour faire son petit commentaire.
La surprise se peignit sur le visage de Lancelot - la voilà, cette bienheureuse surprise tant attendue, il se sentait si fier de lui pour avoir réussi à la susciter. Il ne s'attendait sans doute pas à un cadeau de ce type. Une broche, c'était un accessoire élégant, et en la voyant, Arthur avait immédiatement su qu'elle conviendrait à son ami - comme le Suédois l'avait remarqué, sa perle claire était de la même teinte que ses cheveux, mais ce n'était qu'un élément parmi tant d'autres qui expliquait pourquoi il avait choisi cet objet. La broche était belle et élégante, mais aussi un peu froide, tout ce qui caractérisait le Serpentard en fin de compte. Et puis, soyons honnêtes, Lancelot était bien le genre de personne à porter des broches, ça rendait bien sur lui. Ce dernier la caressa du bout du doigt, laissant échapper sa stupeur mais aussi toute l'émotion qu'il ressentait à cet instant. Arthur aurait pu éprouver la sensation d'une victoire colossale sur son ami, qu'il venait enfin d'impressionner d'une très surprenante manière, mais il était si heureux de le voir ravi qu'il ne songea pas du tout à prendre avantage de cette situation. C'était cela, l'amitié : il ne profiterait jamais de la situation pour rappeler qu'il était meilleur que Lancelot d'une façon ou d'une autre. Arthur se contenta d'un sourire, un sourire sérieux cette fois-ci, pas la bobine d'un enfant de dix-sept ans avec une idée derrière la tête : juste le coin des lèvres relevées, et une douceur absolue dans les yeux qui prouvaient qu'il se sentait lui-même particulièrement ému à ce moment-là. Il était aussi heureux d'avoir trouvé un cadeau qui fasse plaisir à Lancelot que de la réaction que celui-ci lui offrait. Il ne brisa pas le silence, comprenant que son ami était malgré lui bien bouleversé, et le laissa attacher la broche avec dignité à côté de son insigne de Serpentard. Lancelot ne s'en rendait pas compte à cet instant, mais il venait de participer malgré lui à un acte qui le désignait comme le chevalier attitré d'Arthur - peut-être pas sa propriété, car Lancelot n'était pas son objet, mais en tout cas une personne qui comptait suffisamment pour lui pour qu'il songe à le marquer ainsi. Et bien sûr, comme à son habitude, Arthur ne se rendait pas exactement compte de ce qu'il faisait : il se doutait bien de la portée symbolique de son cadeau, mais pour autant, il ne la recherchait pas vraiment, il l'obtenait presque sans le vouloir. Ce mélange de semi-inconscience était sa marque de fabrique, après tout.
Une fois remis de ses émotions, Lancelot tira de derrière la statue un paquet plus grand que celui qu'Arthur lui avait remis, et bien sûr impeccablement plié - jamais le rouquin n'avait vu un emballage si parfaitement réalisé. Émerveillé par tant de maîtrise technique, Arthur observa le paquet pendant quelques instants, réticent à déchirer le papier.

« Merci Lance ! C'est vraiment magnifique, ton cadeau, je n'ose même pas l'ouvrir. »

Mais il ne pouvait pas faire poireauter son ami et trouva le courage nécessaire pour s'attaquer au désemballage. Spontanément, Arthur était du genre à tout arracher pour dévoiler le cadeau le plus vite possible, mais avec un pliage pareil, ce n'était pas possible, on éprouvait trop de respect. En retenant son souffle, il arracha le plus délicatement possible les attaches pour laisser le papier glisser et révéler le présent soigneusement caché.
C'était un livre, comme Arthur s'en doutait, mais ce qu'il n'avait pas prévu, c'était son contenu : un livre d'une grande beauté qui faisait la présentation des personnalités les plus fameuses. Du premier ministre moldu en passant par le plus grand médicomage de tous les temps, l'ouvrage se faisait un devoir de mettre en lumière tous ceux qui, par leur travail personnel et leur application, s'étaient taillés une place parmi les grands de ce monde. Arthur n'ignorait pas que l'ambition ultime de Lancelot était de devenir ministre de la magie, et pourquoi pas entrer dans ce type de livre, mais la variété des personnalités était telle que même un petit Arthur pouvait s'y retrouver. Le livre était un panthéon des grandes figures qui proposait un modèle accessible à tous, mais en particulier des ambitions. Arthur n'aimait ni l'école ni étudier, mais il aimait rêver aux plans ultimes qu'il pourrait organiser.

« Merci ! s'écria Arthur en se retenant de lui sauter dans les bras. C'était exactement celui que je voulais ! Comment as-tu su ? »
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Lancelot Thompson


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Lancelot Thompson





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
27.02.17 21:42

Lancelot n'est pas peu fier de son cadeau. Pourtant, à bien y regarder, il semble plutôt être le genre de présent qu'on lui destinerait : quoi de mieux qu'un livre sur les plus grands hommes du monde sorcier (qui fait probablement l'impasse sur le rôle des femmes, mais passons, ce n'est qu'un détail pour le Serpentard) à l'élève le plus ambitieux de tout Poudlard ? Il est manifeste que le recevoir lui ferait beaucoup plaisir, et qu'il en tirerait une grande inspiration. Mais il faut considérer que Lancelot est déjà en possession de cet ouvrage, et ce depuis un moment. Bien sûr, comment pourrait-il en être autrement ? Le jeune homme peut parfois avoir l'air d'un petit manipulateur en herbe qui se croit au dessus de tout le monde, mais cela va bien au delà de cela. Lancelot ne compte pas seulement devenir un personnage important ; il souhaite devenir exceptionnel. Ça change tout. On ne peut pas être exceptionnel en se comportant comme tout le monde, ni en imitant quelqu'un ; malgré tout, ces grandes personnalités fournissent des modèles qu'il peut être intéressant de considérer. Le Serpentard s'est passionné pour leur formation, et l'origine de leurs rêves ; il a prêté une grande attention aux obstacles qu'ils ont dû contourner ou surmonter (généralement la seconde option, car ils sont grands ces hommes), se disant que tout problème peut se reproduire à un moment donné, et qu'avoir une idée des solutions possibles, sans pour autant les plaquer sur sa propre situation, lui fera gagner du temps. Il a aussi étudié avec minutie les détails de leur réussite, et il a pu en dégager un certain nombre de points communs. Bien sûr, certaines qualités, comme le charisme, ne peuvent s'acquérir aisément ; toutefois, Lancelot pense en avoir plus que son meilleur ami. Mais l'intelligence est réelle chez eux comme chez lui.
Et Arthur, dans tout cela ? En dehors du charisme - il ressemble bien trop à un adorable enfant -, il dispose de toutes les qualités nécessaires à un leader. Lancelot est forcé de l'admettre, bon gré mal gré. Et malgré son aveuglement à son égard, qui le pousse à croire qu'il peut contrôler le Serdaigle alors même qu'il danse dans le creux de sa main (fort heureusement, Lancelot ne sait rien de la valeur que revêt la broche aux yeux d'Arthur, sinon... eh bien, il la porterait quand même. Et il trouverait une façon de marquer le plus jeune), le Suédois a totalement conscience de cette envie de diriger qui tiraille Arthur - peut-être même encore mieux que le principal intéressé. Et il sait qu'Arthur aura probablement de cet ouvrage le même usage que lui : une étude qui n'a rien de scolaire, mais qui relève de la quête personnelle, pour se donner les moyens de son ambition.
Et il sourit, Lancelot - mine de rien, il savait.
« C'était évident. » : rétorque-t-il sans développer davantage, conscient qu'Arthur ne pourra guère le forcer à cracher le morceau.
Pourtant, cela n'a rien de compliqué - une allusion par-ci, un regard appuyé par là. Et puis, la reconnaissance de la nature réelle d'Arthur - Lancelot n'a jamais réussi à déterminer comment il devait réagir face à elle. Le côté adorable du rouquin lui donne envie de le protéger tout autant que de le laisser s'appuyer sur lui, au risque de perdre sa chère autonomie ; ce n'est pas tellement contradictoire, même si les deux instincts sont fondamentalement opposés. Mais que faire de la nature calculatrice d'Arthur, qui ne réapparaît jamais - Lancelot se demande comment il fait d'ailleurs, même lui qui est pourtant doué à ce jeu peut paraître à cet égard un peu transparent - mais qui flotte dans l'air lorsqu'il prononce certains mots. Sans la conscience des enjeux secrets de la vie du Serdaigle, il est impossible de détecter la malice de son regard.
C'est peut-être ce qui permet à Lancelot de le contrôler un peu.
En tout cas, ça le rend d'autant plus agréable.
Reprenant les morceaux d'emballage soigneusement déplié - un miracle pour le petit Arthur, et une victoire pour un Lancelot qui tente à tout prix de le faire aller là où il le désire -, Lancelot froisse le papier. C'est un signe ; comme pour dire au gamin, tu vois, tu respectes mon œuvre, mais je peux la détruire. C'est un peu tordu par les cheveux, mais il sait qu'Arthur sera sensible au symbole - c'est toujours comme cela avec eux. Ce jeu de domination n'arrête jamais ; du moins est-il heureux qu'il ne les empêche nullement de s'apprécier mutuellement.
Et c'est avec une expression radoucie que Lancelot ajoute :
« Est-ce que tu as reçu les cadeaux de tes proches ? Tu as reçu quoi ? »
Lancelot, oui - ils les lui ont envoyé avec beaucoup d'avance, ne faisant guère confiance à l'organisation de Poudlard, surtout en cette année troublée, pour être certain qu'il les aurait. Mais la question n'est pas là : il veut savoir ce qu'il en est d'Arthur. Sachant ce que lui a offert à son meilleur ami, il est très curieux de connaître les intentions de la famille White.
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Arthur B. White


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Arthur B. White





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
27.03.17 10:59

Arthur caressait doucement la couverture de son cadeau d'un air rêveur. Les rainures dorées sous ses doigts creusaient des sillons dans lesquels sa peau se glissait et s'extirpait selon un rythme complexe et élaboré. Il y lisait les mots qui y étaient gravés sans même avoir besoin de les regarder. Le regard d'Arthur était tourné vers son ami, qui ne cachait pas sa satisfaction à l'idée de l'avoir bien compris. On aurait pu répliquer que Lancelot lui avait offert un cadeau qui lui ressemblait plus qu'à Arthur : le Serpentard était connu pour son ambition démesurée et l'intérêt inégal qu'il accordait aux autres. Pourtant, il avait compris qu'Arthur pouvait être intéressé par les modèles que lui. N'était-ce pas évident ? Quand bien même le rouquin était déjà bien malin et indépendant, il ne pouvait pas se passer de son fidèle serviteur. Il avait parfois besoin de quelqu'un pour le rassurer, lui montrer des possibilités qu'il choisirait par la suite d'exploiter, et l'aider à surmonter ses faiblesses. En un sens, Arthur n'était pas parfait, et il le savait. Il aspirait à devenir encore meilleur dans tout ce qu'il faisait, non pour devenir parfait, mais pour pouvoir prendre définitivement son envol une fois qu'il serait sorti de Poudlard - et mine de rien, les années filaient si vite que ce moment finirait par arriver. Il avait vu le livre parmi les affaires de Lancelot et l'avait feuilleté. Passionné par ce qu'il y avait trouvé, Arthur s'était dit qu'il pourrait y trouver un intérêt. Mais il ne s'était pas douté que Lancelot l'avait observé - ou alors n'était-ce qu'un hasard qu'on ne pouvait pas expliquer. Mais cela avait-il vraiment de l'importance ? Seuls comptaient les faits.

« Ah, je vois. » répondit Arthur en imitant l'air sérieux de Lancelot, comme si l'évidence de ce cadeau s'imposait en effet.

Arthur cessa de caresser la couverture, dont il avait de toute façon déjà fait le tour. Il avait bien entendu hâte de commencer sa lecture, mais il n'avait pas non plus envie de quitter Lancelot, qui ramassait le papier avant de le froisser froidement, comme s'il avait besoin d'évacuer quelque chose mais qu'il n'osait pas exprimer explicitement ses émotions. Peut-être avait-il douté un instant que le cadeau ne plairait pas à Arthur. C'était une réaction humaine, bien entendu, et immédiatement après avoir acheté son propre présent, Arthur s'était pris à le regretter, se disant qu'il avait peut-être fait une erreur en choisissant cette broche-là plutôt qu'une autre. Comme c'était une affaire de goût, Arthur estimait raisonnable de pouvoir se tromper, comme à chaque fois que la rationalité n'entrait pas en ligne de compte. Mais il avait surmonté son hésitation en faisant confiance à son amitié avec Lancelot. Le Suédois avait-il éprouvé quelque chose de similaire ? Cela ne paraissait pas assuré, mais ça n'aurait pas déplu à Arthur, qui adorait voir les émotions de Lancelot de Glace se manifester à la surface.
La conversation dévia tout naturellement vers les cadeaux des proches. Puisque Noël n'était pas encore passé, Arthur n'avait rien reçu, aussi fut-il surpris de voir son ami lui poser la question. Envoyer les cadeaux en avance alors que l'on passait la fête en famille, ça n'avait pas vraiment de sens, n'est-ce pas ? Cela l'interrogea sur les pratiques de la famille Thompson. En y réfléchissant bien, il ne serait pas étonnant que les parents de Lancelot se révélassent particulièrement froid et peu attachés à la famille. Un cadre familial aimant et chaleureux comme celui que connaissait Arthur aurait fait de Lancelot une anomalie inexplicable. Mais mieux valait essayer de faire parler le Serpentard plutôt que de partir sur des théories peut-être justes qui ne permettraient cependant pas d'aborder le cœur du problème.

« Pourquoi feraient-ils cela ? demanda candidement (trop candidement) Arthur. Ils me le donneront le jour de Noël, lorsque j'aurai prouvé que j'ai bien été sage pendant toute l'année. Mais toi, tu en as déjà reçus, du coup ? »

N'importe qui ayant connaissance des véritables activités d'Arthur aurait pu douter que le rouquin fût vraiment « sage », il en avait conscience ; pourtant, le fait de mentir à ses parents ne lui causait aucun remords. Arthur aimait les voir se bercer d'illusions, à croire que leur petit garçon empruntait toujours le droit chemin et ne se laissait jamais embobiner dans les affaires louches. Et puis, s'ils savaient, ils feraient sans doute leur possible pour l'arrêter. Arthur ne s'était jamais dit qu'il ne les aimait pas correctement en les trompant de la sorte. Tout cela lui paraissait si... normal. Comme le fait de recevoir ses cadeaux à Noël.
Mais qu'en était-il de l'énigmatique Lancelot ?
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Lancelot Thompson


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Lancelot Thompson





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
30.03.17 10:36

Lancelot se sent extrêmement satisfait. Son cadeau lui plaît, et le présent qu'il a offert à Arthur a fait son effet. Outre le bonheur d'avoir fait plaisir et d'avoir reçu une preuve d'affection, il y voit l'avancement de ses projets. Ceux qui le mèneront, à terme, à devenir président du Magenmagot. Il a à demi-conscience de l'influence qu'Arthur a sur lui, et il sait interpréter le moindre signe de dépendance et d'adoration que l'autre garçon lui envoie. Il a à cœur, dès lors, de ne pas lui envoyer de signal équivalent. Et pour le coup, il trouve qu'il s'en sort avec les honneurs. La fierté étire son sourire, et en cet instant, le Serpentard est auréolé de sa gloire future. On devine dans son maintien hautain, dans la froide félicité de ses yeux, le futur juge qui, tenant entre les mains l'avenir de son prévenu, saura en jouer pour décider de la décision appropriée. On devine l'empire que le jeune homme parviendra à établir, sur ses accusés comme sur le reste du monde. Il n'y a, peut-être, qu'une seule ombre au tableau, un caillou dans sa chaussure qui l'empêche de briller comme une étoile au firmament - Arthur. Ce prénom adoré et honni à la fois, qu'il s'est efforcé de tracer en lettres d'or sur le papier qu'il vient de froisser. Et le sérieux avec lequel le jeune homme lui répond, par imitation plus que par réelle conviction, le porte au sommet de l'euphorie. L'envie de prendre le petit dans ses bras et de lui ébouriffer les cheveux n'a jamais été aussi forte.
Arthur ne semble pas comprendre quel peut être l'intérêt d'envoyer les cadeaux de Noël en avance. Le sourire glacé de Lancelot le cueille avec condescendance ; car lui sait ce qu'il a reçu, déjà, et n'a nul besoin de prouver sa sagesse. Ses parents seraient très mal placés pour exiger de sa part une telle retenue ; quoique leur fils fasse à Poudlard, cela ne saurait excéder la gravité de leurs propres agissements. Peut-être achètent-ils son silence, en le gâtant à chaque fois, sans trop savoir ce qui trône encore dans sa mémoire. Même pour Lancelot, ces souvenirs ne sont pas très nets ; c'est à peine s'il lit les mots c'était mal tracés à l'encre rouge à la surface de sa mémoire. Il se souvient de cris, de bruits trop étranges que des oreilles infantiles ne sont guère censées entendre ; parfois il y avait des ombres qui lui brouillaient la vue, des mains protectrices qui recouvraient son regard comme de secondes paupières, pour qu'il n'y comprît rien. Mais il en sait assez, Lancelot ; assez pour asséner des œillades accusatrices qu'il ne pense pas, pour exercer son emprise sur des cibles qui présentent encore moins de facilités qu'avec Arthur.
Il tait ces souvenirs ; il n'a jamais dit au Serdaigle qu'il lutte avec sa propre famille comme il le fait avec son meilleur ami. Il serait inconvenant de souligner une situation trop similaire, au risque de briser leurs illusions. Qu'il apprécie réellement Arthur ne fait aucun doute ; toutefois, il serait difficile d'expliquer à l'observateur que cette amitié peut être teinté de haine et de jalousie sans que cela ne la discrédite nullement.
« Eh bien, j'ai eu exactement ce que je voulais. Des livres, une nouvelle chemise que je pourrai mettre en dehors de l'école par temps moyen, et une pochette en cuir de dragon. »
Il a également reçu un paquet de dragées de Bertie Crochue, mais tait totalement ce fait, l'estimant peu digne de son auguste personne. Ce serait se mettre au niveau d'Arthur, s'abaisser à un stade bien trop puéril pour qu'il ne puisse le tolérer. Lancelot est humain, mais il se plaît à prétendre que non ; bien qu'il ne puisse prétendre à la perfection, il tente de s'en rapprocher le plus possible, quitte à mentir. Le mensonge est pourtant une tare ; mais le Suédois croit que maintenir le mirage de l'absolu suffit amplement à combler ses manques. Il a donc le droit d'apprécier de vulgaires bonbons, tant qu'il ne le montre en public ; qui plus est, si quelqu'un remarque le paquet parmi ses affaires, il pourra toujours prétendre qu'il appartient à quelqu'un d'autre, qui se sera trompé.
Avec un peu plus de douceur - et la voix colorée d'ironie -, il demande :
« Qu'as-tu demandé à tes parents ? Des sucreries ? »
En cet instant, son hypocrisie est si grande qu'elle lui arracherait la gorge, s'il n'avait pas tant envie de rire.
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Arthur B. White


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Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
01.04.17 12:58

Arthur nota avec intérêt que Lancelot évita soigneusement de lui expliquer la raison pour laquelle on pouvait envoyer des cadeaux en avance et se trouva donc réduit à devoir trouver par lui-même l'explication. Lorsqu'il tombait ainsi sur un aspect de son ami qu'il ne parvenait pas à éclaircir facilement, Arthur se rappelait à quel point Lancelot était complexe, plus complexe que les plans qu'il mettait en place pour leur bien à tous les deux. Le Serpentard prenait toujours garde à garder cachés certains aspects de sa personnalité ou de son passé, partant du principe qu'Arthur saurait le déchiffrer entièrement s'il disposait de certaines clés nécessaires - et il n'avait pas tort. Il y avait toujours des pans entiers de Lancelot qu'Arthur n'arrivait pas à éclairer, et même les sourires les plus cajoleurs ne pouvaient amener le Suédois à baisser toutes ses murailles et à jouer franc jeu avec lui. Évidemment, cela ne dérangeait pas le rouquin - les personnes trop simples à lire étaient à ses yeux ennuyeuses, alors qu'un complexe Lancelot lui offrait des énigmes permanentes parfaitement à même de stimuler son intellect. Qui plus est, le Serdaigle savait faire preuve de patience et se doutait qu'un jour, il trouverait la clé. Pour le moment, Arthur se contentait de rassembler toutes les pièces qui ne correspondaient pas et les mettait soigneusement de côté en attendant de pouvoir en faire quelque chose. Peut-être Lancelot n'avait-il pas voulu attirer l'attention sur ses relations difficiles avec sa famille en se montrant muet sur la question (explication la plus logique, à laquelle Arthur croyait), mais si c'était le cas, c'était une erreur stratégique, puisque c'était justement sur ces creux que le rouquin se jetait voracement pour accroître sa connaissance de Lancelot.  Après tout, ce qu'on ne disait pas n'était-il pas plus important que ce qui était dit ?
Les cadeaux que Lancelot avait reçus, vaguement énoncés, étaient plus conventionnels - on n'aurait pas attendu autre chose, après tout. Un soupçon d'élégance avec une chemise bien taillée et une pochette en cuir, le bon goût et l'utilité se mêlaient avec sobriété chez ce jeune homme froid et distingué. Les livres, mêlée pêle-mêle qui pouvait contenir tout et son contraire, contenait sans doute des ouvrages tout aussi sérieux que celui que Lancelot lui avait offert - Arthur ne pensait pas qu'un roman figurait dans le lot, à moins qu'un ouvrage littéraire particulièrement renommé et indispensable à la culture de tout homme public ne fut paru dans l'année. Si ces cadeaux contribuaient à l'aura glorieuse de Lancelot, on pouvait cependant s'attrister de l'aridité certaine de ce qu'ils représentaient. Étaient-ce vraiment des cadeaux destinés à faire plaisir, à émerveiller, bref, de vrais cadeaux de Noël un peu inutiles mais toujours un peu magiques ? Assurément pas. Arthur ne pouvait pas prévoir ce qu'il allait recevoir - quoiqu'il pourrait, mais cela n'avait à ses yeux aucun intérêt -, mais il savait que ses cadeaux à lui correspondraient à la vraie description d'un cadeau de Noël. Il regretta presque en cet instant de ne pas avoir offert quelque chose de plus divertissant à Lancelot et se promit de lui prendre un chapeau parlant sur le même modèle que le Choixpeau l'année prochaine.

« Ça te ressemble bien. » commenta Arthur d'un ton neutre, qui chez lui était toujours légèrement joyeux.

Les yeux du rouquin se posèrent un instant sur la broche qui brillait fièrement sur la poitrine de son ami et se dit qu'il n'avait pas mal choisi son cadeau non plus. Mais avant qu'il pût se féliciter davantage, Lancelot lui demanda avec une certaine hauteur ce qu'il avait commandé comme cadeaux. Pourquoi cherchait-il tant à le rabaisser alors qu'ils en étaient aux échanges de cadeaux de Noël ? Pourquoi lui parler de sucreries alors qu'Arthur en avait déjà à volonté le reste de l'année ? Ce ton fit penser à Arthur qu'il y avait un cadeau que Lancelot avait reçu et dont il avait honte, cadeau dont il avait honte et qu'il n'avait pas pris la peine de mentionner. Arthur ne prit pas la peine de retenir un sourire espiègle : il pouvait bien laisser savoir à son ami qu'il savait parfaitement que celui-ci avait reçu un cadeau divertissant et qu'il trouvait mignonne cette façon de le nier. Oui mignonne, de quoi entacher davantage l'ego de Lancelot. Arthur se sentit à nouveau fier de son cadeau, mais sans doute achèterait-il quand même, l'an prochain, ce fameux chapeau magique...

« Ni sucreries, ni jouets, affirma clairement Arthur, je n'ai plus six ans après tout. » Et toc. « Mais j'ai commandé beaucoup de livres aussi, et j'aurais bien aimé avoir un nouveau balai rien qu'à moi, mais je ne sais pas si je l'aurai, après tout mes parents sont... ils ne sont pas sorciers. »

Arthur énonça ce fait sans la moindre gêne, il n'avait pas honte de ses origines, et tant pis ce que les Sigmas pensaient. La gêne, c'était ces illuminés, après tout. Mais Arthur reprit rapidement ;

« En revanche, j'ai beaucoup plus de chances d'avoir une console de jeux, même si je ne pourrai y jouer que pendant les vacances. Un de mes oncles est un geek avéré, ce serait bien son genre de pousser mes parents à m'en acheter une, même si je ne peux pas vraiment en profiter. »

Pas un instant Arthur ne disait si cela correspondait ou non à son souhait réel ; peut-être un peu des deux, après tout. Il se réjouissait de tout cadeau qu'on pouvait lui offrir, à moins qu'il ne lui fût présenté avec intention manifeste de lui manquer de respect - ça lui était déjà arrivé, une fois, et Arthur s'était cru en position de ne pas s'en satisfaire. Mais il était grand, désormais, plus personne ne lui ferait de plaisanterie de ce genre, pensait-il.

« J'y pense, ajouta Arthur sans la moindre arrière pensée. Tu sais au moins ce qu'est une console de jeux ? Tes copains de collège en possédaient sans doute une, mais... »
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Lancelot Thompson


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Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
06.04.17 11:09

Lorsque Lancelot peut conserver sa part de mystère, et garder l'ascendant qu'il entreprend de construire sur Arthur, il se sent satisfait. Oh, peut-être y a-t-il comme une pointe de tristesse qu'il ne saurait s'expliquer (celle-ci naît dans le profond attachement qu'il nourrit pour son meilleur ami) et qu'il rejette, comme si ce n'était qu'une donnée corrompue, qui n'a pas vocation à être analysée. Il ne cherche pas à ce qu'Arthur le comprenne, en tout cas : en aucune façon. Quand bien même serait-il ce chevalier servant idéal, il aurait besoin de ces parts d'ombre, de ces replats discrets où il pourrait trouver le repos à l'abri des regards. Jamais il ne livrerait ces parts de lui-même. Mais peut-être Lancelot doit-il apprendre que l'on peut dévouer sa vie à autrui, tout en conservant son jardin secret. Arthur n'en trouverait jamais la clé, car auparavant il en aura cédé assez pour que le rouquin n'en trouve plus le besoin. Bien sûr, à cet instant, le Serpentard ne saisit rien de ces subtilités. Il se contente de dresser de hautes murailles entre lui et le monde extérieur, murailles perméables à travers lesquelles il parvient à se faire aimer, mais qui le protègent suffisamment de tous ceux qui voudraient regarder dans son cœur.
Aussi ne cite-t-il pas les ouvrages qu'il a reçus. Certains correspondent à l'image de l'ambitieux, de lourds traités que pourtant Lancelot apprécieraient, d'autres seraient plus douteux - mais aussi ceux-ci, écrits en suédois, demeureraient-ils secrets. Et puis, n'oublions pas le paquet de bonbons. C'est pourquoi Arthur considère que ces cadeaux lui ressemblent ; c'est en fait très exact. Le Suédois n'a rien dit de ce dont il a honte ou qu'il ne souhaite pas montrer : en cela, il est le parfait reflet de ses cadeaux, certains étant dignes d'être exposés à la lumière, quand d'autres sont condamnés par le sceau du secret. Il sourit ; il préfère ne pas commenter, car la pente est glissante. D'ailleurs, le sourire malicieux du petit ne laisse-t-il pas supposer que, peut-être, le jeune Serdaigle est parfaitement conscient de la raison pour laquelle son ami insiste sur les sucreries ? Lancelot sent la gêne l'envahir ; en réponse à cela, il conserve le dos droit et le visage raide et digne de celui qui refuse de céder.
« Une console de jeux ? je sais ce que c'est mais pourquoi tu en demandes une ? » : demande Lancelot, subitement intéressé ; ses parents sont des sorciers, bien que de sang-mêlé, et ils n'ont jamais jugé nécessaire de lui en offrir une. Bien sûr, il aurait pu y jouer chez les autres, s'il s'était fait des amis. Mais c'est de Lancelot dont on parle, et avant son entrée à Poudlard, il était véritablement imbuvable, s'adaptant très mal à la classe. Parler suédois en cours pendant un an a éveillé l'hostilité de ses petits camarades, on se demande pourquoi... « Tu y as déjà joué ? »
Il n'est pas fier de sa question ; pourtant elle devenait nécessaire, elle lui brûlait les lèvres. Et puis Lancelot n'est pas dupe : il est persuadé qu'Arthur saura détecter la lueur d'intérêt dans son regard. Ce faisant, pourquoi la lui cacher ? Certes, c'est une façon de lui céder du terrain ; malgré tout, il pense que cela vaut mieux s'il l'abandonne volontairement, plutôt que de pousser Arthur à le conquérir.
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Arthur B. White


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Arthur B. White





Re: n'oublie pas mon petit soulier. (arthur)
11.04.17 12:04

Arthur se demandait si, jusqu'à la fin de leur vie, leur relation serait condamnée à porter les marques de ce combat silencieux pour la domination sur l'autre, si chaque parole comprendrait toujours une part offensive destinée à déstabiliser un adversaire qu'on appréciait, s'ils pourraient un jour se conduire de façon honnête et désintéressée, sans arrière pensée. Cela ne semblait pas possible, mais cela valait la peine d'essayer. Tout comme Arthur analysait la moindre parole de Lancelot, la désossait méthodiquement pour comprendre ce qu'elle cachait, Lancelot recherchait instinctivement tout ce qu'Arthur ne disait pas et qui, pourtant, était contenu dans ses mots. Il avait peut-être perçu que le rouquin l'accusait silencieusement de mal connaître les moldus et leur technologie. En tant que né-moldu, Arthur avait baigné dans ce monde pendant toute son enfance, et le monde sorcier ne s'était découvert à lui que tardivement, comme un secret bien gardé qu'il lui avait fallu mériter. Pour beaucoup, ces origines auraient pu être honteuses, en particulier pour les sigmas qui insistaient plus volontiers sur leur statut de sorcier que sur le temps passé chez leurs homologues non-magiques. Mais Arthur renversait facilement la tendance en affirmant qu'avoir des parents moldus ne faisait qu'enrichir sa culture. Il se demandait tout de même si Lancelot comprenait son point de vue. Il ne semblait pas avoir été particulièrement marqué par ses années d'école chez eux.
Arthur fut donc légèrement - mais agréablement - surpris de constater que Lancelot semblait intéressé par la console de jeux. Apparemment, cet objet avait dû lui faire envie, mais son statut de sorcier avait sans doute dissuadé ses parents de lui en acheter une. Arthur pencha imperceptiblement la tête sur le côté. Il savait bien qu'il disposait d'un avantage sur son ami, mais il ne s'attendait pas à mettre aussi rapidement le doigt sur le cœur du problème. C'était la première fois qu'Arthur voyait une lueur de convoitise s'allumer dans les yeux de Lancelot pour autre chose que le pouvoir ou la gloire personnelle. Le rouquin éprouva un élan de pitié pour le Serpentard et ne se sentit pas capable de jouer avec lui davantage. Le pauvre Lancelot avait dû se sentir bien frustré de ne pas posséder sa propre console. Arthur avait deux choix : se vanter, ou bien...

« Bien sûr, j'en ai eu plusieurs quand j'étais petit, mais elles sont vieilles maintenant, expliqua Arthur comme si l'explication allait de soi. Tous les petits moldus en ont, tu sais ? Et c'est super addictif, une fois que tu as commencé. Je suppose que toi, tu n'en as jamais eue ? »

Il savait que Lancelot allait lui répondre que non, et qu'il tâcherait de lui cacher ce que ce manque avait provoqué en lui : il laissa donc à Lancelot à peine le temps de lui répondre que déjà, il enchaînait :

« J'ai une idée. Si j'en reçois une, tu veux que je t'invite à la maison ? Je n'aurai pas beaucoup de jeux parce que ça coûte bonbon, mais je suis sûr que je peux utiliser un peu d'argent de poche moldu pour nous payer un jeu d'occasion sympa, qu'est-ce que tu en dis ? »

S'il ne recevait pas la console en question, Lancelot serait bien entendu déçu, mais il n'en voudrait pas à Arthur : pour une fois, ce n'était pas quelque chose que le Serdaigle pouvait prévoir et contrôler. Arthur n'avait pas vraiment de prises sur ses parents : il pouvait les tromper sur son compte, et il était franchement doué, mais il ne pouvait pas les forcer à faire tout ce qu'il voulait. Mais si son souhait se réalisait, eh bien, tant mieux.
Avec un peu d'amusement, Arthur constata qu'il avait laissé échappé le fait que dans le monde moldu, il était loin d'être aussi riche que dans le monde sorcier, ce qui, connaissant son business lucratif à Poudlard, était franchement comique. Mais de son point de vue, ce n'était pas plus mal : au moins, il conserverait un minimum d'humilité à son retour à la maison.
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