Sol !
Olivier prononçait le nom une seule fois, cela suffisait. Après, il sifflait doucement, et l'animal gracieux sortait d'un buisson ou de derrière un arbre pour venir grimper sur la jambe de son maître. Puis le poufsouffle lui tendait le bras et la Kneazle finissait son ascension sur l'épaule du garçon. Ronronnant doucement, elle posait sa tête confortablement tandis que sa queue retombait distraitement sur le torse d'Olivier, qui savait à ce moment là qu'il était temps de rentrer. Il avait pris l'habitude de la laisser sortir du château avant de manger, puis venait la récupérer environ deux heures après, pour rejoindre la salle du trône et se préparer à dormir.
Cette fois ci, elle avait du se rendre dans la forêt interdite, puisqu'Olivier s'était avancé un peu plus loin que d'habitude sur les sentiers en direction des lieux défendus. Désormais, il retournait d'un pas serein vers le château, avec ce petit sourire qui étirait quotidiennement ses lèvres. Sourire, c'est important. Les gens sont plus avenants, plus ouvert à la discussion, et surtout ils ne posent pas un tas de questions personnelles pour nourrir les rumeurs et autres choses inintéressantes au possible.
D'ordinaire, Olivier franchissait le hall et grimpait directement les escaliers en direction du dortoir improvisé, histoire de lire un petit peu avant de s'endormir. Mais parfois, il se sentait pris d'un élan plus ou moins nostalgique et il errait dans les couloirs du château, poursuivant des chimères détenant quelques précieux souvenirs.
Cette fois ci, ses pas ne le menaient pas dans les étages supérieurs, mais l'enfonçait dans les tréfonds du château, direction les catacombes. Ce n'était pas défendu, mais beaucoup moins fréquenté depuis que les sigmas avaient attaqués les maisons Poufsouffle et Serpentard. Heureusement, Olivier n'y avait rien laissé de matériel. Seulement quelques souvenirs éparses, explosé aux quatre coins de l'endroit.
Il ne marchait pas très vite, aucunement agité par un objectif impérieux. Il divaguait, laissant ses yeux se promener sur les parois obscures, cherchant à accrocher quelque chose, d'une quelconque manière.
Sol sur son épaule, avait cessé de ronronner, et son petit crâne oscillait de droite à gauche. Puis, sans prévenir, sa longue queue se mis à fouetter l'air. D'abord de manière irrégulière et imprévisible, avant de s'agiter frénétiquement. La tête désormais fixe, vers l'arrière, ses mâchoires s'ouvraient et laissait s'échapper un feulement suraiguë et agressif.
Olivier fronçait ses sourcils. On lui avait expliqué que l'animal s'agitait de la sorte quand il percevait une présence indésirable et peu recommandable pour son maître. Sans se retourner, il accélérait légèrement la cadence, tout en extirpant sa baguette de sa poche. Puis, quand le feulement de Sol devint plus bruyant encore, il fit volte face, sans pour autant tendre le bras. L'animal s'arrêtait un instant, avant de reprendre les petits feulements et le battement de queue. Il y avait une fille qui le suivait, elle lui disait vaguement quelque chose.
Levant lentement sa main désarmée pour rassurer l'animal en lui caressant lentement le sommet du crâne, Olivier s'adressait à la jeune femme.
Tu fais quoi ici toi ?
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