ÉVENT #1 — MÉNAGE DE PRINTEMPS

Tu ne t’es pas attardée sur le reste.
Le système d’entrée, le hall…
Par contre tu n’es pas allée plus loin.
La bibliothèque.
Ravagée.
Elle te fend le cœur.
Pourtant le tableau te saisis.
Au vol.
L’impression qu’il y a eu du vécu ici.
Quelque chose d’intense.
Laissé à l’abandon.
Il y a une part de toi qui ne veut rien toucher.
Ne pas déranger ce chef d’œuvre de désordre.
De vieilles choses.
C’est l’artiste en toi.
Mais il y a ce côté ordonné.
Ce côté qui ne supporte pas de voir les bouquins dans cet état.
Alors tu te baisses et en saisi le plus possible avant de les poser sur le fauteuil le plus proche.
Recommençant, encore et encore pour dégager le sol.
Tu n’as as l’habitude Zephyrus de ranger de cette façon, normalement en quelques coups de baguettes tout est réglé, mais là, tu veux faire ça autrement, du moins pour le début.
Ainsi tu continues.
Récoltant les pions et jeux brisés.
Ramassant le miroir sur lequel ton reflet n’apparait pas.
Tu en frotte frénétiquement la surface avec la manche de ton pull.
Rien.
Tu fronces les sourcils perplexe et opte pour t’en occuper plus tard, tu le dépose près des livres, sur un fauteuil non loin.
Soupire.
Traversant la pièce à grandes enjambées maintenant que c’est possible, tu vas ouvrir les fenêtres, c’est bien mieux, on évitera ainsi de s’intoxiquer.
Maintenant il ne te reste plus qu’à aller chercher un balai, à moins que quelqu’un monte ou descende avec tout le nécessaire pour venir à bout de cette emprunte du temps, devenue une saleté à laquelle les hommes ont donnés le nom de poussière.
Enfin.
Tu ne vas pas non plus attendre que quelqu’un se pointe.
Besoin de personne, c’est bien ça non ?
Ainsi tu tourne les talons.

T'étais entrain de sortir de la bibliothèque, enfin... ce qu'il en restait, quand un serpillière t'as sauté droit au visage.
Fracas.
Elle tombe au sol après t'avoir maculé le visage d'eau souillé et t'avoir partiellement trempée le haut du corps.
Tu soupires.
Un voix te fait lever les yeux.
Alban.
Pardon...
Tu ne le connais pas vraiment Zephyrus, juste de nom et de vue.
C'est rien, tu ne lui en veux pas, il y a bien plus grave dans la vie, mais pourtant tu ne lui en fait pas part.
Retirant ton pull et réajustant ta chemise tu constates qu'il ne fais pas bien chaud aussi, mais tu vas devoir faire avec... pour ça aussi.
Tu te penches et ramasse la serpillière avant de t'adresser à Alban.

▬ Tu sais où sont les balais ? Il m'en faudrait un pour la bibliothèque... tu penses que tu pourrais m'aider ?

Cette seconde question elle te gênais.
Demander de l'aider c'est pas dans ta nature de solitaire, mais pourquoi faire cette activité ménagère chiante toute seule ?
Surtout qu'on ne vas pas se mentir, mais tu es bavarde.
Enfin... des fois quand ça te prends.
Pour ne pas à avoir à le regarder dans les yeux, tu as juste commencé à frotter le sol avec la serpillière, sait-on jamais que cette gêne ce voit aussi sur tes pommettes roussis.