« Mmmh. Vous. Ce sera vous. » Je fais claquer ma langue contre mon palais et je te pointe du doigt. Élu surpris que tu es. Tu entrouvres la bouche, je ris, mignarde. C'est ton incompréhension qui m'émerveille et ramène sur mon visage mes plus délicates intentions. Je m'approche en sautillant presque, délicate. Je pose une main évasive sur ton épaule. Trop grand. Mais vous l'êtes tous. Comme si l'univers avait décidé qu'il vous faudrait baisser la tête et ployer devant moi. Mes doigts galopent d'une épaule à une autre et mon index fini sa course sur un nez toujours étonné.
« C'est vous dont j'ai absolument besoin. Vous et vous seul.» Je penche la tête et je le dis avec toute ma conviction. Exposer le besoin. Rendre important.
Indispensable. Convaincre n'était pas difficile. Il suffisait après tout de savoir... Tirer avantage de chacun. Je fronce les sourcils et j'affiche une moue qui se veut à mi-chemin entre le désespoir et l'ennuie enfantin. Mes mains terminent dans mon dos et je prend une posture maladroite. Je compte silencieusement. De cinq jusqu'à zéro, mes yeux dans les vôtres.
« Qu-En quoi puis-je vous aider? » J'exulte et je sautille, ouvrant de nouveau la bouche pour l'écarquiller en un sourire charmé. Ou charmeur. Je n'ai jamais su réellement.
« Ooooh vous êtes troooop mignon. Et adorable! Voyez-vous je vais voir une amie, cela fait plus d'un an que nous ne nous sommes pas croisé... J'ai donc prévu de nombreux présent et j'ai largement présumé de mes capacités. Les paquets sont trop imposants et je ne peux pas les accio! » Je me mets sur la pointe des pieds pour attendre ton oreille après avoir vérifié que personne ne nous écoutait.
« Ce sont des douceurs pour la plupart et j'ai passé tellement de temps à les préparer! S'ils venaient à tomber... Oooh... Je suis tellement embêtée. » Exposer le problème, suggéré une solution, insister sur mon incapacité et ma bonne volonté. Je me recule et je désigne des yeux les petits paquets blancs qui s'entassent dans la salle commune. Les rubans sont tellement rose que je me demande s'ils plairont. Un instant. Et puis je me dis que ce n'est jamais assez rose. Rapidement.
« Je peux les porter si vous voulez? »
Je papillonne des yeux et pose l'extrémité de ma main contre le bout de mes lèvres et je dis:
« Vraiment? »Mais en vérité je n'ai pas une seule fois douté, car j'obtiens toujours ce que je veux. Toujours. Et que mes désirs, même les plus futiles sont des ordres. Mais j'esquisse un sourire tendre. Qu'ils sont mignons à croire qu'il peut en être autrement!
***
«Oh, un peu de nerf mon ami, nous sommes bientôt arrivé. Vous ai-je déjà dit que vous étiez adorable? Mais un peu lent. Mais ce n'est pas grave c'est très mignon.» J'avance d'un pas alerte à côté de toi et nous avançons. J'essaie de t'encourager du mieux que je le peux, supportant faussement ta peine et ton labeur en tenant dans mes mains une toute petite boîte. Je suis gentille et serviable. Pas autant que toi, mais tout de même.
« Plusieurs fois mademoiselle. Vous êtes certaine de ne pas vouloir faire de pause? » Suggéras-tu, de l'espoir dans la voix. Je dis:
« Aww c'est vraiment très gentil, mais je vais bien. Comment pourrais-je m'arrêter quand vos pauvres bras supportent les paquets les plus volumineux! Ne vous inquiétez pas et allons-y!»« ... Je ne disais pas cela pour vou-» Fut la dernière qui franchis tes lèvres. Je te coupais instantanément pour m'écrier:
« Nous y sommes! Oh bravo! Nous avons réussi! » D'un coup je m'avance et sans m'annoncer je dis :
« Booooo ! Je suiiis rentrée!» En français, puis je reprends en anglais:
« Vous pouvez poser ça sur le bureau. Ici. Voilà... Et disposer. Pchit! Ah et prenez ce muffin avant de partir!» Je dépose le muffin et je ferme la porte derrière.
« Les gens sont si serviable ici !»