▬ Terrence Ziggler.

SURNOM on le surnomme peu, seuls ceux qui peuvent se prétendre proches de lui, ou sa famille, s'hasardent à l'appeler Terry ; d'autres optent pour Zigg. ÂGE âgé de 20 ans, né un 25 mars à Conwy (Pays de Galles). ORIGINES de nationalité galloise. SANG né-moldu. GROUPE les hiboux ; et histoire d'améliorer sa pratique des sorts "sur le terrain", il pense rejoindre le club de duels. ANNÉE D'ÉTUDE 6e année. PARCOURS SCOLAIRE Droit Magique. MAISON Serpentard.

BAGUETTE MAGIQUE 31,7 cm, plutôt rigide, en bois de noisetier et corail. PATRONUS tamanoir. EPOUVANTARD il se voit, les traits marqués et le regard hagard, semblable à ceux de son grand-père en ce temps, incapable de prononcer autre chose qu'une succession de mots incohérents, l'air vide comme s'il n'avait plus la moindre emprise sur ce qui l'entoure. De nulle part sorte des lianes noires qui viennent coudre sa bouche et crever ses yeux, puis s'enroulent ensuite autour de ses bras et ses jambes jusqu'à les sectionner. Les membres volent alors autour de lui, comme désartibulés. L'impuissance et la folie. AMORTENTIA un mélange de sueur, comme après l'effort, d'odeur de l'air après la pluie et celle du vent sur les plages de Conwy, ainsi qu'une once assez âpre de whisky, le tout adoucit par une note sucrée qui lui rappelle les crempogs (pancakes galloises) au petit matin. DON MAGIQUE aucun.

ANIMAL DE COMPAGNIE Cosmo, un hibou petit-duc de couleur gris perle, qu'il possède depuis trois ans, cadeau de ses parents. QUALITÉS perspicace, observateur, rationnel, impliqué, déterminé, tenace, ne se laisse abattre par rien ni personne, appliqué, fidèle à ses convictions, en règle générale il ne fait rien sans raison, il sait ce qu'il veut et où il veut aller, organisé, grand self-contrôle (s'emporte peu mais sait balancer des petits piques d'un ton posé qui sont pires qu'une grande colère). DÉFAUTS fier, têtu, plutôt solitaire, double-jeu (s'il y trouve un intérêt, il sait donner aux gens ce qu'ils veulent pour mieux les critiquer derrière), ne supporte pas qu'on lui donne tort, peu bavard mais s'il a quelque chose à dire, il le dit sans détour, n'est pas du genre impressionnable, ne perd jamais en mémoire son intérêt propre.

MATIÈRES OPTIONNELLES CHOISIES La rhétorique des sorciers au XXIème siècle. NIVEAU SCOLAIRE Correct, voire bon. Terrence a l'avantage d'avoir une excellente mémoire, aussi, il s'en sort globalement bien dans les matières théoriques, il a une capacité de compréhension rapide qui l'aide nettement. Pour autant, son talent en matière de sortilèges n'est pas « inné », et il doit redoubler d'effort pour saisir toutes les subtilités de certains sorts. Il n'hésite jamais à prendre du temps pour faire et refaire des exercices. Il a une nette facilité à écrire et exposer son opinion. APPRÉCIATIONS « Terrence est un élève qui a un très grand potentiel mais semble ne jamais l'exploiter à 100 %. S'il paraît nettement intéressé par des matières comme l'Histoire de la magie ou La rhétorique, il participe peu à l'oral et ne fait jamais plus qu'il n'en faut dans les travaux de groupe. Plutôt solitaire, c'est dans ses rendus sur parchemin qu'il lui arrive de briller. », « Terrence paraît avoir un réel désintérêt pour l'occultisme et le fait comprendre sans détour », « Assez bien en DCFM et sortilèges, malgré une réelle application. » REDOUBLEMENT Non. MÉTIER ENVISAGÉ il souhaite travailler au sein du Département des accidents et catastrophes magiques, en tant qu'Oubliator ou parmi le Comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus.

LES B.U.S.E obtenu.
BREVET DE TRANSPLANAGE recalé, malgré de nombreux efforts et un grand nombre d'heures perdues à essayer de comprendre pourquoi ce blocage… il est arrivé ponctuellement à transplaner, mais ça a été de manière trop aléatoire, il n'y arrive pas sur commande (pas à l'examen) et est terrorisé par le concept de la désartibulation. L'idée même du transplanage lui paraît trop illogique pour le né-moldu rationnel qu'il est et savoir les risques encourus semblent définitivement le bloquer. S'il transplane en s'accrochant à quelqu'un d'autre, ça lui provoque une violente crise de tremblements et des sueurs froides, qu'il subit en essayant de ne rien en montrer, le regard toujours droit et le visage fermé. Il assume pas cette faiblesse, mais jusqu'à présent, elle lui pourrit la vie. Tous les ans, il retente l'examen... il y arrivera peut-être, un jour.

CARACTÈRE Terrence n'est pas une personne foncièrement désagréable, disons juste qu'il n'aime pas brasser du vent. Il préférera se taire s'il estime qu'une conversation ne nécessite pas qu'il intervienne et s'il se sent pas concerné par ce qui peut se dire, vous le saurez assez rapidement. Il a parfois pour habitude de faire des étirements de bras ou faire craquer son cou quand il s'ennuie. Parmi ses autres tics, il a aussi celui de remonter très fréquemment ses lunettes du bout de son index.

Après, attention, ce n'est pas le genre de type dont on peut dire très facilement « c'est mon ami » ou « il me veut du bien ». Disons que si vous avez un but commun avec Terrence, ce sera un très bon allié. S'il trouve un intérêt quelque part, il se démènera pour atteindre son but et redoublera d'effort et de précision. Mais s'il n'a pas de raison d'intervenir… il n'interviendra pas. Point barre. Pour autant, ça ne signifie pas qu'il s'en fout, c'est juste que ça ne le concerne pas. Ce qui est très particulier avec Terrence, c'est qu'il a une mémoire folle. Il accumule un nombre incalculable d'informations, même s'il a toujours le corps bien droit, le regard neutre, il a les oreilles et les yeux qui traînent partout, tout le temps. On ne soupçonnerait pas sous son air impassible un fervent « hibou ». Et pourtant. Il raffole de cette dualité, du fait qu'à le voir, il donne plus l'idée d'un mec qui regarde uniquement son nombril qu'un sac à ragots. Ce sera là votre erreur.

Il a tendance à tout regarder, tout écouter, tout mémoriser. Rien ne lui échappe, et même s'il donne toujours l'impression de s'en foutre royalement, il n'en pense pas moins. A l'oral, il n'est pas de ceux qui trouvent nécessaire de s'exprimer sur tout et n'importe quoi… mais il n'en pense pas moins. Et sur certains bruits de couloir et autres rumeurs de l'établissement, il aura toujours des choses à dire, à l'écrit tout du moins. Il possède d'ailleurs une plume à papote et une écriture très incisive quand il s'agit de s'exprimer de faits de société ou de potins. C'est souvent ce qui surprend ses professeurs, qui ne suspectent pas une telle adresse dans l'écriture, à le voir souvent silencieux et le visage fermé.

En effet, il est bon de savoir que Terrence est quelqu'un de très informé, il est abonné à différents journaux (sorciers et moldus) et aime se tenir au courant. Il se fait d'ailleurs envoyer une fois par semaine des journaux moldus (The Times et l'équivalent du Courrier international). Il est de ceux qui estiment nécessaire de maîtriser des sujets avant de se permettre d'en discuter. Autant vous dire que la crise économique en Grande-Bretagne, le Printemps arabe et ses répercussions dans le monde magique, le développement de certains groupuscules mal intentionnés sont des sujets qui l'intéresse mais dont il verbalise assez rarement ses pensées. Parce qu'il n'a pas envie qu'on lui colle une étiquette particulière… il veut juste comprendre et maîtriser ces sujets qui, pour beaucoup, sont inhérents à la condition sorcière, mais qu'il a eu à apprendre sur le tard, de par ses origines moldues.

Si on met cette curiosité bien réelle envers les faits de société, prenez cependant garde à son côté « langue de pute ». S'il est avec des gens qu'il apprécie, il n'hésitera pas, par moment, à faire des remarques envers d'autres personnes quand celles-ci ne seront plus dans la pièce. Et si, par mégarde, il se ferait prendre sur le fait, il assumerait sans mal. Il ne cherche pas le conflit frontal, mais n'est pas du genre à se faire démonter. Il a une grande fierté le Terrence, et si on veut lui chercher des noises, il répliquera dans un premier temps par des remarques acerbes bien placées, qui font mouche généralement, puisqu'il mémorise beaucoup de choses concernant les autres, et si on continue, il n'hésitera pas à répondre aux coups par des coups – physiques ou magiques, au choix. Il n'est cependant pas de ceux qui initient les affrontements, mais il les alimente sans problème. Il n'est pas de ceux qui s'écrasent. Il aime avoir le dernier mot, il aime qu'on lui donne raison (même s'il a tort), et si on lui balance sa condition de né-moldu, il prendra la mouche mais n'abandonnera en aucun cas. Et si l'affrontement devient tel qu'il se fait battre, il finira à l'infirmerie mais ne s'arrêtera pas tant qu'il aura la foi de se redresser. C'est typiquement le genre de type qui refuse de mettre le genou à terre, même s'il est dans l'erreur ou que la raison de se relever ne nécessite pas tant d'énergie. Il préfèrera sauter d'un pont que se remettre en question.

Sachez enfin que dans son enfance, il était vu comme un gosse très prometteur dans l'univers moldu, réactif et perspicace, il s'en sortait toujours très bien à l'école ou pour découvrir de nouvelles choses. Mais toutes ces certitudes-là ont été remises en cause en découvrant le monde magique. Tout cet univers qu'il apprenait à connaitre, tous ces faits logiques et rationnels que son scientifique de grand-père lui transmettaient se mirent à voler en éclat. Et cela lui mit un coup. Lui qui aime les choses cohérentes, voilà qu'on pouvait faire sortir des oiseaux d'un bout de bois, ouvrir une porte dans la toucher, faire des sacs de taille extérieure normale et grand comme un hôtel quatre étoiles à l'intérieur. C'était trop. Son ego n'a pas du tout apprécié cette transition. Il est passé d'un enfant prometteur à un moldu complètement perdu qui devait tout « réapprendre » et que beaucoup prenaient de haut. Cela a renforcé ce côté « fermé » qui le caractérise et le fait qu'il a tout de même des avis sarcastiques sur bien des choses.

« Ses paroles étaient brèves et expressives, disant toujours ce qu’elles voulaient dire, rien de plus ; pas d’enjolivements, pas de broderies, pas d’arabesques. Sa conversation était un fait sans aucun épisode. »

— Alexandre Dumas, Les Trois mousquetaires.

Vous vous retrouvez face à un épouvantard, et vous vous rendez compte que vous avez oublié votre baguette — heureusement, vous avez votre cerveau et vos jambes. Que faites-vous ? Faisant en sorte de garder au mieux mon self-control, je prends une grande inspiration, et malgré la terreur et la bile que je sens monter du fond de ma gorge, je me convainc à fermer les yeux et je masse par réflexe l'une de mes tempes du bout des doigts. Le but du jeu est de ne pas trahir ses émotions, de reprendre le dessus. Maintenir les yeux fermés malgré la présence que je sens là, toute proche, terrifiante. Et ces bras, et ces jambes désartibulés, et ces yeux crevés et me voir moi-même, inutile, mutilé… non, fermer les yeux, fermer les yeux. Ne pas les ouvrir. Ne. Pas. Les. Ouvrir. Le plus dur alors est de parvenir à bouger, pour trouver quelqu'un d'autre… faire demi-tour, essayer de tourner le dos à la créature, être plus rapide qu'elle pour trouver quelqu'un avec une baguette, quelqu'un qui attirera d'autant plus l'attention de l'épouvantard et pourra lancer le sortilège adéquat. Tourner le dos et maintenir les yeux plisser craignant qu'elle surgisse de nulle part devant moi et hausser la voix, agiter les bras, trouver quelqu'un d'autre. Ce sera ça la solution.

Vous avez déçu votre baguette qui a décidé de ne plus vous obéir et qui n'en fait plus qu'à sa tête. Que faites-vous ? Fort heureusement, la vie ne se résume pas à une baguette magique, sans considérer uniquement l'aspect moldu des choses, même le sorcier a bien d'autres éléments à se portée pour lui faciliter le quotidien… et puis, à ce jeu-là, la baguette se lassera bien avant moi ! Je ne me remettrais pas en cause, c'est à elle d'accepter mon point de vue et mes agissements. C'est tout.

C'est enfin les vacances d'été ! Vous êtes prêt à partir dans le sud de la France avec vos amis, mais votre père s'est cassé une jambe et vous demande de travailler pour lui à sa boutique de balais magiques. Quelle est votre réaction ? Je me vois mal partir dans le sud de la France, je ne connais rien de ce pays et encore moins travailler pour vendre des balais… mais imaginons. Très clairement, je ferais comprendre à mon père que ça me déplaît comme demande. Sans être trop égoïste, parce que ça reste mon père, je discuterais quand même avec lui pour savoir s'il n'a pas envisagé toutes les autres solutions : pourquoi pas embaucher quelqu'un ? Voire même former cette personne, des bras en plus dans une boutique de balais, ça ne doit pas faire de mal, ça pourrait être une solution plus pérenne, non ? Parce que bon, même si je veux aider, ça peut être pas mal de regarder sur le long terme, et puis, de mon côté aussi j'avais un engagement avec mes potes. C'est lui le premier qui m'a dit qu'il fallait toujours être responsable de ses actes et de ses promesses. Donc tout abandonner de mes vacances et laisser mes potes en plan au dernier moment, ça se fait pas non plus, pas vrai ?

C'est enfin les vacances d'été ! Vous êtes prêt à partir dans le sud de la France avec vos amis, mais votre père s'est cassé une jambe et vous demande de travailler pour lui à sa boutique de balais magiques. Quelle est votre réaction ? Je serais partagé, parce qu'il y a toujours des choses qui m'échappent dans les préparations magiques et je craindrais quand même des répercussions importantes, même si je sais que l'infirmière parvient à soigner les plaies et autres blessures des plus graves… De l'autre, je n'apprécierais pas passer pour un débile et me ridiculiser aux yeux des autres. A la rigueur, sans fayoter auprès du prof, je demanderais plutôt à mes voisins de table l'ingrédient à ajouter, tout simplement.

ON DIT QUE... Terrence n'a pas son brevet de transplanage parce qu'il réfléchit trop et craint d'être désartibulé.

ON DIT QUE... Terrence a une plume à papote et a entamé l'écriture d'un livre de cape et d'épée, plongé dans le monde sorcier, sur l'inspiration des grands auteurs moldus du genre. Il a aussi toujours avec lui un carnet sur lequel il note des « trucs de la vie », des idées pour son roman et toutes sortes de remarques sur les gens de l'école.

ON DIT QUE... Terrence est un sportif moldu frustré, il n'est pas plus attiré que ça part les sports sorciers mais aimerait faire du vélo, de l'escrime ou du basket. Ça lui manque tout ça.

ON DIT QUE... Terrence est très peu intéressé par tout ce qui touche aux dragons ou à la Dragonrun. On dit qu'il a peur des dragons, en réalité.

Oh vous savez, l'histoire de Terrence ne mérite guère un grand H majuscule. C'est tout simplement la vie assez banale d'une famille installée à Conwy, ville maritime du Pays de Galles, dont on connaît surtout l'imposant château médiéval. Dans cette famille, avant toute chose, il y a le père, Cliff Ziggler 57 ans, trésorier au sein d'un gros centre touristique de la côte et la mère, Helen Ziggler (née Pryce), qui travaille aux ressources humaines de la caserne des pompiers. Une première rencontre par l'intermédiaire d'amis communs, une alchimie qui se créé et plusieurs années plus tard… un premier enfant, une fille, Mandy.

Un esprit espiègle très affûté la petite Mandy, qui sera plus que ravie de jouer les grandes-sœurs, à l'arrivée du cadet 3 ans plus tard, Terrence. Bébé, Terrence démarque déjà par sa chevelure blonde platine, qui tire à l'extrême le blond cendré de sa mère. On dit qu'il foncera par la suite… vingt ans plus tard, ce n'est toujours pas le cas. Enfin. Alors que le père bénéficie d'une promotion, le couple s'installe dans une maison plus grande. Helen a toujours son goût pour le jardinage et la décoration d'intérieur tandis que Cliff n'a d'yeux que pour ses poissons. Le père Ziggler est en effet un fan de pisciculture, et plus précisément il est passionné par les carpes Koï. Il possède deux gros aquariums avec de nombreux spécimens : rouges, dorées ou blanches pour la plupart, dont des tachetées. Si enfant le garçon les trouvait amusantes, à la longue il s'est mis à les détester. Il ne l'a jamais dit à son père mais Terrence ne supporte plus ces poissons, il n'en peut plus de les voir s'engraisser, devenir toujours plus gros puis mourir, sans n'avoir rien fait d'autre que tourner en rond dans un aquarium. Y a-t-il vie plus insipide ?

La maison Ziggler a toujours été un lieu de passage entre les collègues de ses parents pour des repas en fin de semaine et les amies de Mandy… Terrence, lui, est un garçon assez solitaire, et s'il a des contacts amicaux à l'école, jamais personne qu'il n'ait invité à la maison. Il a 7 ans quand ses parents leur annoncent, à Mandy et lui, qu'ils vont avoir un petit-frère. Pire, quelques jours plus tard, ils apprennent que ça va être des jumeaux : deux petits-frères. Et cette nouvelle ne lui plaît pas vraiment, à Terrence, à la base. Il aime être le seul garçon, il aime le fait qu'on dise de lui qu'il est doué que ce soit en sport (il fait du basket) et plus globalement à l'école. Il faut dire que sa curiosité naturelle se développe plus que jamais à cet âge-là. Ce soir en question, quand il apprend que sa mère est enceinte, il s'en va comme une furie sur son vélo. Il a toujours adoré le vélo et s'est senti le roi du monde la première fois qu'il en a fait sans les roulettes. Sur son vélo, il pédale longtemps cette fois-là, jusqu'à rejoindre le parc de la ville. Il est en colère, comme si… comme si on aurait du lui demander son avis ! Que ses parents n'ont pas le droit de faire d'autres enfants comme ça ! Eux qui disent n'avoir déjà pas suffisamment de temps pour leurs projets à eux, pour Mandy et lui… Mais ça, bien entendu… personne ne l'écoute dans cette famille ! Il s'est alors arrêté sous un arbre et retient ses larmes en donnant des coups de pied dans l'arbre lorsque les lampadaires proches de lui mettent à surchauffer et les ampoules éclatent une à une. Cela a le mérite de le faire sursauter et il n'ose pas croire qu'il peut en être responsable. Il est trop petit, comment ça peut être lui ? Sans doute un souci électrique.

Car déjà, il commence à développer un esprit plutôt terre à terre, par le biais de son grand-père maternel, Carlyle Pryce, ancien physicien rattaché à l'université de Cardiff qui a travaillé sur l'énergie et l'environnement. Ses parents étant souvent très pris par leur travail, ce sont les grands-parents maternels qui s'occupent de Mandy et Terrence, après l'école. C'est sûrement un cliché mais la Mamie Silvia parle jardinage et cuisine avec Mandy pendant que le petit garçon écoute avec des yeux brillants son grand-père lui parler, avec des mots simples, de logique, de physique, de l'univers et des lois de la gravité. Des choses concrètes. Rationnelles. C'est cet homme qui donne le goût des sciences à Terrence, en grandissant, celui-ci dit qu'il veut faire comme son grand-père. Celui-ci atteint un âge avancé mais conserve encore une belle énergie et est ravi de trouver dans son petit-fils un interlocuteur curieux.

Le garçon se rapproche aussi beaucoup de sa sœur, ils n'ont que trois ans d'écart et jouent ensemble aux mêmes jeux, à cache-cache dans le jardin ou s'inventent des rôles de mafieux avec de l'argent de Monopoly. Des trucs de gosses. L'arrivée des jumeaux les perturbent tous les deux, il faut être honnête, mais Mandy le relativise plus. Elle dit qu'ils pourront jouer au foot ensemble ou aux cartes et faire des équipes de deux. Elle est forte pour voir le bon côté des choses Mandy. Terrence, lui, il boude, et leurs parents les laissent plus longtemps encore chez les grands-parents, afin de s'occuper des petits. Parce que, comme ils le répètent, « des jumeaux c'est pas d'la tarte ! ». C'est d'ailleurs Mamie Silvia qui, une fois, est elle aussi témoin d'un phénomène bizarre avec le blondinet. Elle est en train d'essuyer la vaisselle et lève distraitement les yeux vers la fenêtre donnant sur le jardin. Là, Terrence joue avec un ballon à faire des lancers au panier de basket. Et brusquement, il fait un lancer et le ballon semble s'immobiliser, comme coincé au panier… avant de se mettre brusquement à tourner, tourner, tourner, tourner et tourner encore pendant plusieurs longues minutes sur le cercle métallique, sous le regard fixe de l'enfant qui ne cille pas le moins du monde. Comme s'il le contrôlait. Bien trop longtemps pour que cela soit normal. La grand-mère fronce les sourcils et soudainement le ballon s'envole dans les airs, comme soulevé par une force invisible, et traverse tout droit le panier. L'enfant paraît ravi. La grand-mère est sceptique. Mais elle n'en dira rien.

Les choses auraient pu suivre leur cours par la suite. Des grands-parents, une famille de quatre enfants, un niveau de vie confortable… Si seulement. Terrence a 10 ans lorsque que son grand-père « perd la boule ». C'est ce qu'il croit, sur le coup, comme beaucoup dans le quartier. En rentrant de l'école, il trouve sa grand-mère les larmes aux yeux, qui dit que son mari a eu un accident. Une voisine la console comme elle peut. Plus tard dans la journée, Terrence apprend que son grand-père est sorti faire des courses et récupérer le journal, comme d'habitude, en début d'après-midi, mais il n'est pas rentré. On les prévient par téléphone, on leur dit de se rendre à l'hôpital. Et là… jamais Terrence n'a vu le vieil homme ainsi. A croire qu'il vient de prendre 15 ans en quelques heures. Et ce qui le traumatise à jamais, ce n'est pas les cheveux plus blancs encore, ou les tremblements des bras, non. C'est le regard vide, hagard, les sursauts de « lucidité folle », si on peut appeler lucidité un homme qui prétend qu'un groupe de personnes avec des grandes capes noires s'est matérialisé à ses côtés dans la rue, comme sortis de nulle part. Qu'ils parlaient à une créature bizarre petite à grandes oreilles et qui leur répondait. Qu'ils projetaient des éclairs de lumière. Qu'ils prononçaient des mots qu'il ne comprenait pas. Que certains d'entre eux sont partis dans les airs et d'autres se sont mis en rond et ont disparu tout aussi vite après l'avoir visé d'une grande lumière. Qu'il ne se souvient de rien d'autre. Voilà le discours qui perce parfois dans la folie du vieil homme. Lui, l'un des êtres les plus rationnels qui soient, parle de choses qui relèvent des contes les plus grotesques ! A partir de ce jour-là, il n'est plus jamais possible d'avoir une conversation cohérente avec l'homme. C'est comme si on lui avait démonté le cerveau. Il se répéte en boucle et s'il n'a pas les yeux dans le vague, opaques, il a des sursauts de propos grotesques. Voilà ce qu'est devenu l'homme que Terrence admirait le plus.

Il faut à Terrence trois années de plus, et bien d'autres ensuite pour mettre des mots sur tout ça, et voir grandir en lui une frustration immense. Dans un premier temps, alors que les jumeaux grandissent et ne cessent de prendre toujours plus de place, se chamaillant sans arrêt, Terrence et Mandy font front et se rejoignent sur un certain nombre de choses. L'aînée est une bibliothèque ambulante et lit tout et n'importe quoi : BD, mangas et romans, toutes sortes de romans… si bien qu'elle prête à son frère tous les ouvrages qui lui ont plu. Il met de côté certains trucs trop « girly », selon lui, il dévore le reste. Et d'autant plus les romans d'aventure… jusqu'à se découvrir une passion : les romans historiques de capes et d'épées. Il se voit mousquetaire du roi, combattant à l'épée et saluant avec élégance, chapeau à plume et cape sur le dos. Ces lectures-là l'empêchent de trop penser à son grand-père toujours gentiment fou, à sa grand-mère qui dépérit, à ses parents toujours trop occupés et à ses deux braillards de frères bien trop bruyants. C'est par Mandy aussi qu'il prend le goût des journaux et de l'actualité. Elle, elle a rapidement en tête qu'elle veut faire soit auteure de romans, soit journaliste. Écrire, elle aime ça. Elle est convaincue que son frère aimera aussi. Un jour elle s'achete un carnet pour se noter des « trucs de la vie », qu'elle dit. Elle en achete un pour Terrence aussi. Et lui, il se note également des trucs de la vie. De sa vie. Même si y'a pas énormément à en dire. Le collège, les retours à vélo le mp3 aux oreilles avec de la musique rock qui lui fat secouer la tête de gauche à droite. Les matchs de basket (parce que même s'il est pas vraiment quelqu'un à l'esprit d'équipe très développé, il aime bien ce sport) sont aussi quelques événements de sa vie, de même que les cours d'escrime, qu'il a commencé. Et ces putains de poissons qui lui foutent de l'urticaire. Il continue à se documenter sur les sciences, pour perfectionner ce que son grand-père n'a pu qu'aborder en surface, et qu'il ne pourra plus jamais approfondir.

Puis vient un jour une lettre, à son nom. Il a 14 ans. C'est rare qu'il reçoive des lettres. La plupart du temps c'est son abonnement au magazine Sciences & Vie, des trucs du genre. De la publicité. C'est ce qu'ils croient à l'origine, sans même l'ouvrir la lettre est déchirée. Il en vient une autre identique le lendemain, et cela surprend suffisamment le père Ziggler pour qu'il la tende à son fils en lançant : « Je crois que tu as une admiratrice ! ».

Le commentaire attira l'attention de tous. Sans trop savoir à quoi s'attendre, il décachète l'enveloppe. A l'intérieur une lettre sur un papier comme il n'en a jamais vu. Ça fait très officiel même si un peu ancien. Si c'est de la pub, ils se sont bien emmerdés. Il est question d'une école et c'est signé d'un certain « Bogeyman ».

- On dirait un nom de catcheur ! Avait soufflé Owen.
- C'est quoiiii ? Avait questionné Ellis.
- Poudlard, je connais pas, c'est un institut ? Avait demandé Mandy.

Autant vous dire que personne autour de la table ne comprend ce dont il est question. Les parents s'interrogent mais ne voulent pas se prendre la tête, et Helen déclare que c'est soit de la pub, soit un canular et que dans tous les cas ça n'a aucun intérêt. La lettre finit elle aussi à la poubelle.

Jusqu'au troisième jour où l'on sonne à la porte. Là c'est carrément un drôle de type qui apporte la lettre et la tend directement à Terrence. « C'est pour toi. » qu'il dit. Et là, le contenu est le même, sauf que l'homme qui l'a porté est là pour l'appuyer. La soirée est longue, très longue et déroutante. Pour toute la petite famille. L'énergumène sort un bout de bois qu'il appelle « baguette » et se met à faire de la lumière avec et à transformer un vase en chauve-souris. Ça n'a aucun sens. C'est irrationnel, dingue, incohérent, absurde… tout ce que vous voulez. C'est impossible. Chacun y va de sa petite phrase et de son exclamation, jusqu'à ce que l'homme (Edgard a-il dit) se tourne vers Terrence et le questionne : « Dis-moi jeune homme… n'y a-t-il jamais eu jusqu'à présent des évènements, des phénomènes étranges ? Des moments où tu sais que tu as agi sur le cours des événements comme aucun moldu – euh, aucun humain – n'aurait pu le faire ? »

Et là, il est bien coincé Terrence. Il ne peut pas dire non. Il murmure un « Oui » du bout des lèvres, un peu honteux, et l'homme affiche un large sourire satisfait, avant d'annoncer qu'il reviendra d'ici deux jours avec plus d'informations et la liste des courses pour l'école. Laissant une famille Ziggler dans l'incompréhension la plus totale. A partir de là, son père semble prendre un peu plus de distance, lui qui est déjà dépassé par plein de choses qui ne sont pas son travail, avoir un fils « sorcier », soi-disant, ce n'est pas quelque chose qu'il peut entièrement assumer. Les jumeaux sont complètement jaloux. Mandy n'en parle pas trop, elle reste Mandy. Et leur mère… fait ce qu'une mère ferait, elle le prend dans ses bras et murmure « Tout se passera bien ». Elle n'en sait rien. Elle le dit tout autant pour le convaincre que se convaincre elle-même.

Edgard revient comme il l'a annoncé et explique plein de choses d'un ton posé, on comprend que ce n'est pas la première fois qu'il fait ça, expliquer à une famille « moldue » que l'un de leurs enfants a des capacités spéciales. Que le monde a une face qu'ils ne soupçonnent pas. Petit à petit, bon gré mal gré, ils finirent pas intégrer tout ça… et quand Mandy, Terrence et Edgar vont au Chemin de Traverse, tout devient réel comme jamais. La jeune fille veut protéger son frère et il est ravi de sa présence. Edgard fait office de tuteur et tient parfaitement son rôle. Ils achètent ce dont il aura besoin et découvrent pour la première fois un univers incroyable. Terrence a du mal à se positionner, à comprendre, à croire aussi. Mais il n'apas le choix.

Lorsqu'il arrive sur le quai 9 3/4, que le Poudlard Express l'attend sur le quai, qu'il est entouré de gens plus étranges les uns que les autres et que sa mère, ses frères et sa sœur l'embrassent pour lui dire au-revoir, il comprend que si, il va bien entamer une année scolaire dans une école de « magie ».

Comme pour la plupart des nés-moldus, la première année passe à une vitesse folle. Il y a trop à voir, à apprendre, à découvrir et à essayer. C'est comme être dans le plus absurde des films, dans un parc d'attraction sans fin, entièrement plongé dans un univers qui dépasse l'entendement. Mais le conte de fées a aussi ses nombreuses et très grandes frustrations… comme celui d'être passé d'un gamin doué qu'on encensait à un type insipide dans la moyenne, qui tremblote en utilisant sa baguette et n'arrive pas à avoir une pleine confiance dans les éléments qui l'entourent. Il lui faut prendre sur lui et il se ferme progressivement. Il craint d'être la risée des autres élèves, il ne supporte pas les remarques et commence à répondre aux remarques par des critiques toujours plus cinglantes. S'il n'est pas certain de parfaitement maîtriser sa baguette (et pourtant, il y travaille, ah, ça, qu'est-ce qu'il y travaille !), il n'y a pas besoin d'être un sorcier pour savoir maîtriser l'art des répliques bien placées. Il commence à développer son talent d'observateur silencieux et à rebondir sur des choses qu'il n'est pas censé savoir, en règle générale mais qu'il utilise comme des « armes » envers qui veut se foutre de lui, de ses hésitations en matières pratiques ou de son sang moldu.

Finalement, au fur et à mesure des années, avec la préparation des B.U.S.E, il affine sa maîtrise magique et a même de bons résultats en métamorphose. Il s'en sort bien dans les matières théoriques et celles qui laissent plus de part à l'écriture et au développement d'une opinion. L'arithmancie l'attire aussi très rapidement par l'idée de mêler science et magie. Et plus généralement, il se forge une image d'un type assez mystérieux mais à l'écoute et pouvant être d'une bonne aide quand il le veut. Un type laconique qu'il vaut mieux éviter d'emmerder, tant qu'à faire.

Dans cet univers qui le dépasse toujours, il est parvenu progressivement à prendre ses marques, à équilibrer le moldu et le sorcier en lui et à se dire que oui, la réalité est belle et bien là : ces deux univers coexistent. Au milieu de tout ça, il a fini par comprendre que la folie de son grand-père est lié à ce monde qui vient de l'accueillir. Il apprend que les interventions des sorciers dans le monde moldu sont régulés mais ne parvient pas - malgré un passage aux archives - à savoir ce qui a pu se passer cette journée de 2006 où son grand-père est tombé nez à nez avec un groupuscule sorcier qui s'est ensuite évaporé dans la nature. Il en tient une grande rancœur, d'autant qu'il a appris que des sortilèges ont bien été lancés sur le vieil homme, mais qu'aucun traitement ne peut être envisagé. C'est trop tard, il est trop âgé et sa santé bien trop fragile. Dans la continuité de tout cela, il en apprend alors plus sur le Ministère de la Magie et son rôle de régulation en zone moldue. Il découvre le monde des Oubliator et des actions menées lors de contact non souhaité avec des moldus. Il a le projet de travaillé là-dedans, de corriger ce qui doit l'être et de faire en sorte que si l'univers magique doit rester dissimulé, il n'y ait pas plus de personnes qui se retrouvent dans le même état que son grand-père...

COMMENT ÇA VA ? Nickel !
C'EST QUI SUR TON BEL AVATAR ? Tsukishima Kei de Haikyuu!!
ET TU AS QUEL ÂGE ? Tr0.
COMMENT AS-TU TROUVÉ FW ? Top-sites.
FILLE, GARÇON OU ESCARGOT ? Pokémon.
CRÉDIT Codage fait par mes petites mains.
UN COMMENTAIRE ? Je veux RP ici.