C'était bizarre, mais j'étais content que Rief réussisse à sourire malgré tout. La situation était peut être gênante mais elle semblait lui convenir. Il n'avait pas envie de partir ou juste de mettre fin à ce moment en retournant dans la boite. J'avais envie de rester encore un peu avec lui. Juste un peu. Il me regardais un moment tout comme je l'avais fais. Le silence qui s'était installé était apaisant, presque agréable en réalité, comme si on prenait simplement le temps de se découvrir l'un l'autre à travers un regard. J'en rougissais toujours un peu, accrochant mon regard au sien alors que ma demande semblait le troubler un peu. Je pensais pas que ce serait à ce point en réalité.
Il me fixais, bafouillant encore un peu ce qui me fit rire discrètement. Le voir comme ça à rougir devant moi en essayant de ne pas trop paniqué. C'était beaucoup trop mignon. Mais je me gardais bien de lui faire la remarque à voix haute, certain qu'il allait devenir aussi rouge que mes cheveux. Je cache à peine mon sourire. Il n'avait rien dit, rien fait non plus, mais le voir comme ça c'était tout aussi bien. J'aimais bien me dire que c'est moi qui bousculais ses sentiments, qui le rendais un peu maladroit, vulnérable aussi. Je suis certain qu'il avait jamais été aussi troublé devant quelqu'un. Alors j'en profite et je m’approche un peu de lui quand il me sort comme excuse que ce n'était pas le genre de choses à demander. C'est un peu vrais. C'est le genre de chose qui ce fait, comme dans cette boite, comme il l'avait fait en me serrant contre lui. On sent que c'est un de ces moment qu'on doit saisir. Et on se lance, mais Rief osera jamais faire ça, du moins, pas maintenant. Peut être que je pouvais arrêter de le tourmenter un peu et simplement l'embrasser.
J'avance, j'allais le faire quand une voix qui ressemblait beaucoup à un cri était venue me faire sursauter. J'en ouvrit de grand yeux, observant cet homme sorti de nul part avec sa panoplie fluo qui vendait toutes sorte de choses en criant. Dans un jeux vidéo mon instinct m'aurait dit d'aller parler à ce mec pour savoir s'il avait pas des objets rare à vendre.. mais là, tout de suite. J'avoue que je me serais passé de sa présence. Il voit pas qu'il est en train d’interrompre un truc la ?! Halluciné, je glisse mon regard quelques secondes vers Rief avant de voir une paire de main plus grosse que ma tête venir accrocher un collier fluo autour de mon cou. Qu'est ce que ce putain de passe la au juste ? Silencieux. Je restais un moment à cligner des yeux bêtement devant la scène avant de réagir un minimum.
« Waaa mec..t'as pas vus qu'on était en train de parler... Genre d'un truc super important tu vois.. alors je t'en prend deux autres si tu promet de nous oublier pour le reste de la soirée.. et de plus hurler dans le dos des gens aussi.. sérieux mec c'est quoi cette agression ...j'ai faillit avoir une attaque .. mais cool ton cadeau, c'est sympa, puis ça me va vachement bien aussi.»
Il en riait fort, jetant un regard à Rief une seconde avant de me tendre deux collier à fleur pendant que je cherchais un peu de monnaie dans ma poche sous mon pagne. J'avais peut être quelque chose comme six mornilles et lui tendit le tout, le complimentant au passage sur sa super perruque dans un grand sourire, il me retourna le compliment sur mes chaussures et je lui fit grâce de la monnaie, attrapant un pinceau au passage dans un clin d’œil en concluant cette transaction d'une poignée de main qui ce résumer à se la claquer deux trois fois, paume et poing. Je sais pas comment ce genre de truc me venait naturellement mais il avait l'air content, et surtout, il s'en allait pour nous laisser de nouveau seul, nous saluant dans un dialecte que je ne comprenais pas, certainement la langue locale. Je le regardais s'éloigner dans un sourire, tournant finalement les talons pour faire face à Rief de nouveau.
«Il avait l'air cool ce mec... »
J'approche une fois de plus de lui. J'avais l'impression que la gêne était parti en même temps que l'homme fluo, comme s'il avait emporté tout les doutes ou les malaises avec lui dans son sillage. Je regardais Rief sans me sentir triste, sans avoir peur, ou sans me poser de question. Juste cette chaleur agréable, cette sensation de bonheur au creux du ventre qui le faisait palpiter de milles couleurs. Je m'étais planté devant lui, passant un des colliers autour de son cou. Les couleurs fluo se reflétaient sur son visage et dans ses yeux. J'avais l'impression d'y voir des étoiles. Une constellation d'étoiles multicolore. Comme tout à l'heure dans cette boite, il était beau sous le claire de lune, dans ce calme serein, tout prêt de moi. Je me senti rougir. Le temps s’arrête une fois de plus alors que dans mon esprit résonne une évidence. C'était un de ces moments parfait. Un de ceux qu'il ne fallait pas laisser partir.
J'avais gardé les mains sur le collier, tirant dessus délicatement pour l'attirer à moi. Pas l'ombre d'une hésitation, simplement de la tendresse dans ce geste et dans ce nouveau baiser. J'en avait fermé les yeux, capturant ses lèvres sans réfléchir. On aura tout le temps de réfléchir plus tard. Quand on sera sobre et seul. Quand ces fleurs de couleur se seront éteinte. Pour l'instant je voulais qu'on brille au moins autant qu'elles. Briller comme les étoiles jusqu'à ce que le soleil ce lève et les chassent.
Ce n’était pas que je n’en avais pas envie, de l’embrasser. C’est juste que...c’était plus facile de l’enlacer et de me cacher dans son cou pour l’embrasser. Plus discret moins...direct. Et puis c’était vraiment une drôle de façon de demander ça. Un baiser ça ne se demande pas, ça s’offre. S’il voulait m’embrasser, pourquoi est-ce qu’il ne le faisait pas ? Là tout de suite, dehors au milieu de tous ces gens, je ne me sentais pas de passer le pas. Parce que ce n’était pas juste un baiser qu’il me demandait. C’était plutôt une preuve de réciprocité. Comme s’il en avait besoin..Embarrassé, je ne lui disais pas vraiment non, mais je restais planté sur mes pieds à réfléchir sur la question quand un vendeur de breloques fit une entrée pour le moins spectaculaire. Sur le coup, on restait tous les deux cons jusqu’à ce que Kieran se mette à lui parler. C’était un peu gênant, ce qu’il disait.Un truc super important…. Moi je me serai contenté de dire non merci ça ne nous intéresse pas et d’aller plus loin. Mais le gryffondor semblait parler son langage qui était celui des gens un peu bourrés mais bienveillants. Ils se complimentèrent tous les deux. C’était une scène une peu sortie de la quatrième dimension, Kieran acheta quelques breloques avant de lui faire une poignée de main secrète et le mec s’en alla trouver d’autre victime plus loin, partant avec une démarche chaloupée qui faisait danser son pagne fluo.
J’avais assisté à l’échange et j’en revenais pas.
« Cool ? C’est toi qui avait l’air cool ! C’était quoi ça, cette poignée de main secrète !?» m’exclamais-je avec enthousiasme.
Sérieusement comment deux personnes pouvaient réaliser ce genre de truc sans préparation ? C’était comme si Kieran parlait un langage différent, un langage cool et original qui lui permettait de se lier d’amitié avec tout le monde. Et franchement...c’était...impressionnant. Vraiment cool. De mon côté j’essayais d’imiter ce que j’avais vu, agitant ma main dans le vide pour répéter le mouvement. Jusqu’à ce que je relève les yeux pour remarquer qu’il s’approchait de moi pour me passer un de ces colliers autour du cou. Il faisait ça délicatement, avec une certaine lenteur. Mon regard croisé le sien et je n’avais pas envie de regarder ailleurs. Je n’étais pas embarrassé, par lui, par la proximité ni par le regard tendre qu’il m’accordait. Parce que je le regardais de la même façon. Parce qu’il était beau avec son léger sourire, son regard intense. Il était mignon quand il rougissait. Avec un petit sourire. C’était dans ces moments, ces moments suspendus que je le réalisais. J’étais plein de sentiments pour lui. Et ce soir, ils fleurissaient au milieu de ma poitrine, un peu comme les fleurs fluos.
Kieran me tira doucement par se nouveau collier et m’entraîna contre lui pour un autre baiser. Celui là j’avais eu le temps de le voir arriver et je n’avais pas résisté. J’en avais envie. Moi aussi. Je me sentais à la fois calme et excité. Nerveux. L’angoisse s’était envolée pour l’instant mais il restait cette drôle de sensation dans mon estomac quand il m’embrassais. Ce soubresaut dans ma poitrine. La même sensation de vertige et d’abandon qu’on a dans une attraction forte. La sensation de s’envoler. Mes lèvres se détachèrent des siennes assez rapidement et je reculais un peu mon visage, juste assez pour le regarder. Mes yeux bleus se posèrent sur les siens un instant . S’il voulait une preuve de réciprocité, j’allais lui donner. Je regardais ses lèvres. Maintenant j’étais prêt. Je passais mes bras au dessus de ses épaules, comme lorsque nous étions sur le piste de danse mais cette fois-ci, ce fut mes lèvres qui touchèrent les siennes.
D’abord un baiser innocent du bout des lèvres. Un baiser facile. Un autre, plus appuyé. J’espérais que je n’y allais pas trop fort, mais je me sentais pousser des ailes. Mes lèvres s’ouvrirent pour accueillir un baiser plus langoureux avec un soupir. Ma langue, timide au départ se laissa entraîner par les mouvement de la sienne que je cherchais à imiter. Je sentais la boule métallique contre ma langue. Ce n’était pas désagréable. J’entrouvrais les yeux pour voir une fois de plus, son visage, les yeux fermés en gros plan. Il avait l’air si appliqué...C’était si….adorable. J’avais l’impression que mon coeur allait exploser en un million de confettis. Je ne sentais plus mes jambes et je me laissais emporter par ces bruits humides et ces sensations. Une de mes mains descendit sur le torse que Kieran. Je pouvais sentir sa peau. Enivré, j’en voulais plus. Je voulais le toucher. Et je voulais qu’il me touche aussi. Les baisers devenaient plus courts mais aussi plus nombreux et plus intenses. La main qui était descendue sur son torse remonta alors vers son visage, toucha son oreille avant de s’installer sur sa joue. Sur le coup j’avais oublié la peinture. J’avais oublié le reste. C’était un de ces moments rares et précieux, un de ces moments d’abandon complet. J’avais cette sensation de chaleur dans tout mon corps et plus particulièrement dans le bas-ventre. C’était le moment d’arrêter avant de se perdre, parce que je soupçonnais que ce n’était pas Kieran qui allait s’arrêter. Je ralentissais un peu et je finissais par reculer un peu mon visage. Je me sentais un peu étourdi. Je prenais quelques secondes pour reprendre mon souffle, pour apprécier le moment, sa chaleur, son odeur.
« Heum...désolé si j’embrasse mal. J’ai pas beaucoup d’expérience, N’hésite pas à me donner des conseils, okay ?»
Je lui adressais un léger sourire avant de remarquer que j’avais encore étale la peinture partout, même sur son visage maintenant. Mince alors. Je détachais mes bras de son cou et je le regardais de la tête au pied.
«Mince...tu ne ressembles vraiment plus à rien maintenant….»
C’était dommage, ses jolis tatouages fluos de guerriers maori. Tout étalé en une flaque multicolore et moche. Je sortais ma baguette.
«On ne va pas laisser ça comme ça quand même. Aguamenti...»
Un flot d’eau sorti de l’extrémité de ma baguette et je visais directement le torse du rouquin. Un peu d’eau pour effacer les preuves du crime...et puis pour jouer un peu. Ca partait bien avec de l’eau, n’est-ce pas ?
Rief était resté à nous regardé moi et ce mec fluo, un peu comme s'il assistait à une scène de SF sorti tout droit du dernier Star Wars. Je suis certain qu'il trouvait ça bizarre, mais bon j'étais quand même sacrément alcoolisé et ce mec aussi, j'avais fais assez de soirées de ce genre pour maîtriser correctement l'ivrogne de base ça rendait tout de suite les choses plus facile, et plus bizarre du coup. Je lui fis un grand sourire, restant un peu mystérieux sur cette histoire de poignée de main. J'avais envie de lui sortir une connerie, genre « si je te le dis faudra que je te tue ensuite », mais j'en riais un peu trop à le voir essayer de faire pareil. C'était mignon un Rief bourré, et c'était pas tout les jours qu'on voyais ça. C'est aussi pour ça que j'avais envie de l’embrasser.
Il s'était laissé faire, peut être qu'il s'y attendait, ou qu'il l’espérait simplement. Je voulais bien le guider s'il en avait envie, rendre ça moins bizarre, juste plus simple. Parce que ça l'était à cette instant. Juste lui et moi guidé par nos envie. Mes lèvres collées aux siennes, je profitais de chaque secondes de plaisir qu'il voulait bien me donner. J'en frissonnais toujours autant, regrettant un peu qu'il se libère déjà de mon baiser. J'ouvris les yeux pour accrocher les siens dans un sourire bêtement satisfait. Il ne disait rien, il me regardait simplement avant de s'avancer à son tour pour m’embrasser. J'en restais étonné une seconde, juste le temps pour mon cœur de rater un battement avant de littéralement fondre au fond de ma poitrine. Finalement il l'avait quand même fait, même si c'était pas quelque chose qu'on demande, même s'il était pas capable de dire ce qu'il éprouvait pour moi, il m'embrassait quand même.
C'était un peu timide pour commencé. Peut être un peu maladroit mais on l'était tous quand notre cœur battait si fort. On se sent fébrile, un peu idiot mais on y met tout notre cœur. J'accompagnais ses baiser sans le brusquer, le laissant découvrir à son aise ces nouvelles sensations jusqu'à ce qu'il rende ça plus intense tout d'un coup. Sa langue langue chercha la mienne, la caressant une nouvelle fois en ce laissant guider langoureusement une fois de plus. J'en avait des frissons dans tout le corps, soupirant un peu sans y faire attention, simplement porté par un désir qui m'envahissait de nouveau à travers une vague de chaleur agréable. Je senti ses bras m'enlacer un instant et glissa mes main dans son dos pour le tenir contre moi. J'en aurait tremblé d'émotions si mon corps tout entier ne frémissais pas déjà d’excitations au contacte de ses mains. Il en glissa une sur mon torse nu, j'avais l'impression que ma peau s'embrasait à chaque fois qu'il la frôlait de ses doigts, rendant l'instant encore plus agréable de seconde en seconde. J'en perdais un peu la tête, me laissant complètement submergé par ce désir d'être encore un peu plus proche de lui, de caresser son corps jusqu'à ce qu'il en tremble à son tour. Sa main se posa sur ma joue alors que la mienne venait se perdre une fois de plus dans ses cheveux dans une caresse un peu plus avide. Je ne pensais plus à rien sauf à lui et cette envie de ce cacher au monde pour l'embrasser encore et caresser la moindre parcelle de son corps jusqu'au bout de la nuit. J'en avait le tournis quelques secondes, le corps palpitant toujours comme un millier de feu d'artifice. Peut être qu'il valait mieux arrêter avant que la situation ne nous échappe complètement. J'étais pas en état de résister ou de me calmer s'il finissait par se montrer un peu trop désirable.
Il s’arrête enfin. J'en rougissais un peu en le regardant, reprenant mon souffle une seconde dans un sourire étrangement timide. Même si c'était finit, je me sentais toujours un peu léger et bizarre, comme si le moindre de ses geste allait simplement me faire céder. C'était peut être un peu gênant du coup, mais j'en souriais quand même, riant un peu à sa remarque en lui adressant un regard taquin.
« Est ce que c'est une invitation à recommencer ? Moi j'ai trouvé ça un peu trop bien en faite. »
C'était un peu démodé comme phrase mais c'était très mignon venant de lui. Je plantais mon regard dans le sien une seconde, toujours amoureux, peut être un peu plus désireux qu'avant. Il détacha ensuite ses bras de mon cou et laissa son regard glisser sur tout mon corps qui n'était plus qu'un gros gribouillage de peinture colorée et délavé. C'est vrais que je ressemblait à rien, mais je m'en fichais plutôt pas mal, pour le coup j'étais même plutôt content de garder cette trace comme une preuve de ce qui venait de se passer. Mais visiblement c'était pas le cas de Rief. Il sorti sa baguette et je n’eus même pas le temps de dire quoi que ce soit que je me faisais déjà aspergé d'eau. J'en avait retenu mon souffle une seconde, crispant mon corps au contacte froid de l'eau en pinçant mes lèvres une seconde. C'est ce qu'on appelle une douche froide, mais dans le fond j'en avait certainement besoin.
« Tu pourrais prévenir avant.. et je te signal que t'es au moins aussi peinturluré que moi avec ta chemise. On dirait qu'on t'a vomi un arc-en-ciel dessus... »
J'étire un sourire sur mes lèvres, chassant le reste de peinture de mon corps maintenant que j'étais trempé et retrouvant une couleur de peau normal. S'il crois que je vais le laisser s'en tirer comme ça. Il se trompait lourdement. Je pris ma baguette coincée dans la doublure de mon short et lui réserva le même sort en la pointant droit sur son torse à mon tour. C'était plus compliqué d'enlever les taches de couleurs du tissu, mais rien que pour la satisfaction de voir sa chemise lui coller à la peau je n’hésitais pas à l'inonder un peu plus en riant un peu trop de ces conneries.
« Peut être que tu devrais l'enlever ce serait plus simple. . Enfin.. je dis ça je dis rien hein.. c'est pas du tout intéressé comme argument..»
Après tout pourquoi je serais le seul à moitié nu hein ? Je lui glissais un regard appuyé pour souligner le sous entendu. Avec tout ça j'avais simplement balayé les doutes et toutes ces choses qui me faisaient hésité. Il n'allait pas ce vexer, s'enfuir ou me rejeter. Peut être que je pouvais de nouveau le regarder dans les yeux en laissant échapper quelques conneries bourrées de sous entendu. Juste pour le voir rougir un peu, et parce que j'étais beaucoup trop curieux de ses réactions aussi. Je ne le quittais pas du regard, agitant ma baguette sous son nez en guise de menace. S'il voulait finir encore plus trempé que ça, ça pouvait toujours s'arranger.
Si on m’avait fait regarder ce moment dans une boule de cristal je ne l’aurai jamais cru. Moi qui embrassait Kieran comment on en était arrivé là ? C’était un travail pointilleux de tout retracer, comme retrouver le trajet d’un seul fil dans une tapisserie. Kieran l’imbécile collant qui était devenu progressivement mon ami. On s’était rapproché considérablement mais...comme un idiot qui portait des lunettes opaques je n’avais rien remarqué, que ce soit les sentiments qu’il éprouvait pour moi ou moi pour lui. Et ça aurait pu continuer comme ça longtemps, comme deux lignes parallèles sans jamais se toucher si ce n’était pas pour l’intervention de Kieran. Le fil bleu se croisait avec le fil rouge et cela faisait des étincelles. . Là tout de suite je ne m’occupais pas de savoir si cette intersection serait temporaire ou plus...permanente. J’étais trop occupé à apprendre comment faire des étincelles.
Et ça fonctionnait, c’était indéniable. On pouvait essayer de blâmer l’alcool ou le moment, mais j’avais l’impression qu’il y avait une sorte d’alchimie entre nous. Quand il m’embrassait, je le sentais vibrer des orteils au haut de mon crâne. Electrifié. Et quand je lui avait lancé ce regard avant de l’embrasser, j’ai vraiment eu l’impression qu’il comprenait ce que je voulais dire, sans utiliser de mots. Peut-être que j’avais tort et que tout ça été éphémère. Mais je comptais bien en profiter. Ca fait toujours de l’expérience utile là où je n’en avais pas. Mais certains baisers devaient se terminer avant de se transformer en autre choses. Ils commençaient toujours calmement, maîtrisés et puis...ça commençait à s’emballer. Et je n’avais pas envie que ça commence à déraper ce soir. Soyons prudents. Kieran riait un peu en me rassurant. J’étais un peu surpris :
« Vraiment ? Tu trouves ?» avant de réaliser qu’il me faisait marcher un peu et d’ajouter avec un sourire«Je n’ai plus besoin de pratique alors.»
J’éclatais d’un léger rire. Maintenant je m’attendais à ce qu’il me dise à quel point j’embrassais mal. Je savais que Kieran avait toujours été ..;comment dire..en recherche d’affection. C’était un peu cruel, je sais, mais il venait de réveiller mon côté un peu joueur. Sans autre préambule que l’incantation du sort, je l’aspergeais d’eau à l’aide de ma baguette magique. De l’eau bien fraîche. J’éclatais de rire en le voyant trempé. Bon c’est pas comme s’il avait beaucoup de vêtements… La peinture commençait à s’effacer. Tiens ça marche. Heureusement que mon ami ( ami ?) ne m’en tient pas tellement rigueur se contentant de répliquer qu’on m’avait vomi un arc-en-ciel dessus. Sur le coup, cette image absurde m’arracha un grand éclat de rire, vite interrompu par un soudaine jet d’eau froide. Ah purée c’était froid. Mais c’était rafraîchissant dans un certain sens. Maintenant ma chemise était mouillée - toujours un peu tâchée même si ça se voyait moins - et surtout collante. L’eau avait aussi éclaboussé mon bermuda blanc et une partie de mes jambes. Mais je n’étais pas en colère, au contraire je l’avais bien mérité. Et rien de tel qu’une petite bataille d’eau pour bien poursuivre la soirée.
Je reculais prudemment, à l’affut de ses gestes. Une fois le premier échange terminé, c’était clair que ça allait se finir en bataille d’eau jusqu’à la mort. Nan, je déconne. Jusqu’à la défaite de l’un d’entre nous. Le gryffondor me suggéra d’enlever ma chemise. Intéressant. D’après le ton de sa voix je devinais que c’était ce qu’il cherchait à faire. C’était un peu bizarre parce que je ne pouvais imaginer personne à part lui me dire ce genre de truc. Me sexualiser. Cétait bizarre. Mais c’était un atout et en combat en utilise tout ce qu’on peut. Même pour rire.
«Ah ouais, hein ? T’aimerais bien... »
Si je m’étais vraiment entendu je me serais mis des baffes pour cette phrase. C’était cliché et débile. Du genre deux de Q.I. débile. Mais bon. J’avais pas tellement envie de réfléchir, j’avais plutôt envie de continuer à l’arroser. De la main et sans le quitter des yeux je faisais mine de déboutonner ma chemise lentement et en lui souriant. Un peu comme un strip-tease mais de loin.. Un bouton. Puis un autre et puis une fois que j’étais sur d’avoir son attention c’est à dire vers le milieu...Un bon sortilège informulé pour lui lancer un jet d’eau droit dans le visage et effacer ce qu’il restait de peinture. Gagné. Un cri de victoire, suivi d’un rire mais court puisque Kieran prenait déjà sa revanche. On échangeait encore quelque jets d’eau dans la bonne humeur jusqu’on soit complètement trempés, qu’on ait bien ennuyé les fumeurs du coin et qu’épuisé, recrachant un peu d’eau je levais les mains en signe de reddition.
«Arrête ! C’est bon...je...j’me rends. Peace. »
Je rangeais ma baguette dans mon bermuda en signe de paix avant de relever les mains. Bermuda qui était devenu un peu transparent à cause de l’eau mais dieu merci, toujours opaque là où il fallait. Mes cheveux humides retombaient sur mon crâne mais ça ne me dérangeait pas tant. Cette bataille avait au moins l’avantage d’être vivifiante et de m’avoir fait boire un peu d’eau.
La vie est curieuse des fois. Elle nous fais sourire, elle nous blesse et elle nous surprend. Je crois que je n'aurais jamais imaginé finir dans les bras de Rief ce soir. Je l'avais espéré, un désir caché quelqu part sans mon esprit. Au final, l'alcool, l'ambiance et ses sourire m'avaient simplement fait chavirer. J'aimais trop la vie pour passer à coté, qu'il ai accepté mes sentiments ou non,j'aurais au moins vécu ce moment. Je ne l'aurais pas regretter. Vivre avec des remords, pas des regrets. Ce soir je n'avais que ce bonheur scintillant qui brillait au fond de mes yeux. Rien d'autre. On aura tout notre temps pour les questions quand le soleil aura repris sa place et que l'alcool aura quitté nos corps.
Rief avait l'air d'apprécier mes remarques, ou plutôt mes taquineries à son sujet. Je voulais juste l’embêter un peu comme j'aimais bien le faire même si pour le coup c'était tellement ambiguë qu'y avait plus besoin de sous entendu. Il se prêtait même au jeu avec moi, je fis mine d'en être offusqué, tirant une moue boudeuse sur mes lèvre avant qu'il ne m’asperge d'eau glacial. Je crois que j'ai crée un monstre en faite. Mais je lui rendait bien. On était pire que des gosses, mais on était trop soul pour s'en soucier ou même s'en rendre compte. Trempé de la tête au pied, on en riait tout les deux, des éclats de rire qui résonnaient à travers la nuit porté par un bonheur simple. L’espièglerie d'un instant. Je me rendais compte que j'avais rarement entendu le Serdaigle rire à plein voix comme il le faisait. Pourquoi il riait jamais ? Ça lui allait tellement bien que je trouvais presque ça triste. Mais au fond, peut être que je me sentais aussi un peu satisfait d'être un des seul qui ai eu la chance de le voire rire aux éclats avec cet lueur rayonnant au fond des yeux. Peut être que c'était un peu grâce à moi, je crois que j'avais envie d'y croire un peu. Juste pour ce soir.
« J'vois pas pourquoi tu dis ça... »
Il me nargue avec sa chemise. Je prend l'air presque innocent, ouvrant de grand yeux rond en les roulant vers le ciel dans un sourire bien trop amusé pour que je sois crédible. J'envisageais même pas de l'être de toute façon. Mais Rief en profite. Il me nargue, encore. Il déboutonne lentement sa chemise sous mon nez juste pour me provoqué. J'en reste faussement indigné, ouvrant grand la bouche avant de la refermé en m'en mordant la lèvre, plissant les yeux devant son audace. Je dois avouer que j'aimais beaucoup cette facette de sa personnalité. Celle qui me taquiné, qui me provoquait un peu en venait se montrer plus immature que moi. Comme cette fois sur les balcons ou il m'avait recouvert le visage de peinture verte après que l'esprit frappeur nous ai prit pour cible. Une fois de plus c'était peut être quelque chose que j'étais le seul à pouvoir voir. Je souris alors, sifflant un peu pour l'encourager ou juste le voir rougir un peu. Mais il avait lâchement profité du fais que je le matais un peu trop pour venir m'arroser de nouveau.
« Ça c'est cruel ! Tu triche ! »
Un informulé en plus ! On avait pas encore vus ça en cours nous. Puis faire diversion avec son corps quasi nu et dégoulinant d'eau franchement c'était déloyal. Cette fois j'étais totalement trempé de bas en haut. J'en avait même secoué mes cheveux pour les enlever de mon visage avant de contre attaquer alors qu'il paradait déjà comme s'il avait gagné la guerre. La bataille faisait rage, on avait même fait reculé quelques inconnu qui fumaient là, heureusement qu'on avait l'air totalement bourré ça rendait les gens indulgent. On pouvait continuer cette bataille quitte à nous noyer. Rief abandonna enfin. Les mains en l'air il capitula. J'en riais, je menaçant encore de ma baguette en prenant des poses de ninja quasi experte. Agitant un peu les bras au ralenti pour profiter de ma victoire.
« Tu te rend hein.. Alors... qu'est ce que je gagne hein ? »
Je me redresse, le dos droit, la tête haute. Je fis tourné ma baguette en l'air en la lançant pour frimer un peu mais n'eus que l'effet inverse quand le bois glissa dans ma main , ricochant une ou deux fois sur mes paumes qui tentaient de l'attraper, j'en avait même perdu l'équilibre à essayé de la rattrapé dans un enchaînement d'action si grotesque qu'elles auraient eu leurs place dans un dessin animé à gag. On a rien vus. Mes yeux glissent vers lui une seconde, espérant qu'il n'ai rien vus à ce fail mais éclata de rire instantanément, haussant un peu les épaules en guise d'excuse ou de justification, j'étais plus très sûr. Je me sentais idiot, mais je me sentais bien. Une fois que j'avais récupéré ma baguette, solidement tenue dans ma main, je m'avançais vers lui en souriant toujours autant. C'est pas parce que je viens de me prendre la honte que j'en avait oublié ma victoire. Je plante mon regard dans le sien, un peu éméché et amusé et lui minaudes quelques mots en approchant mon visage du sien.
« Alors... Et ma récompense hum ? Faut bien me donner quelque chose sinon il se pourrait que je me serve moi même.. »
J'en gloussais un peu, rattrapé par la fatigue et l'alcool maintenant que des sentiments plus fort comme l'angoisse et la tristesse avaient définitivement foutu le camps. Ils avaient au moins eu l'avantage de me gardé à peut prêt sérieux. Maintenant fallait pas trop compter sur moi pour être raisonnable ou quoi que ce soit qui nécessite un esprit sobre. Mon sourire ne me quittera plus maintenant, une langue passait sur mes lèvres de temps en temps, un réflexe, parce que ça faisait bouger mon piercing et que j'aimais bien ça. Mes yeux quand à eu s'encrèrent dans les siens tandis que mes doigts libres glissaient fourbement sur sa chemise, imitant la petite bête qui grimpait. C'est finit, il m'avait fait perdre la tête.
C’était un beau moment. Un moment de connerie, un moment d’amitié presque. Une bataille d’eau. Sur le coup je me disais qu’il faudrait en organiser une avec les autres, qu’on s’amuserait tous bien, à part peut-être certaines filles qui n’apprécieraient pas qu’on gâche leur maquillage et leur coiffure. Mais nous on s’en fichait bien et on s’amusait. On avait besoin de rien d’autre. Peut-être que c’était l’alcool oui. Mais je m’amusais bien et je n’avais pas envie que ça s’arrête. Kieran s’était bien fait avoir par ma petite ruse et j’étais plutôt fier de moi. J’avoue c’était déloyal, mais c’était trop tentant. Et vu que c’était moi qui avait commencé les hostilités, je décidais - après que nous soyons tous les deux complètement trempés - de me rendre. Le rouquin en profita pour faire quelques poses de victoires particulièrement hilarantes. C’était une défaite, certes, mais avec mon consentement. Il fallait bien arrêter avant d’inonder l’entrée et de faire fuir tous les clients.
« Tu gagnes...la satisfaction d’avoir gagné»répondis-je simplement avant de le voir subir le plus gros échec de sa vie en rattrapage de baguette.
J’éclatais de rire. Quand on essayait de faire le malin il fallait pouvoir assumer le ridicule. En même temps il me semblait que Kieran assumait toujours tout. On ne pouvait pas dire que le gryffondor craignait le ridicule, bien au contraire. D’une certaine façon..ça devait être sa philosophie. De faire ce qu’il voulait, comme il le voulait et d’en assumer les conséquences. Et toujours avec le sourire, son sourire idiot...Il s’approcha de moi pour réclamer sa récompense. Récompense ? Quelle récompense ? Je haussais les sourcils de surprise. Il ne pensait tout de même pas à...Tsss...Kieran était déchaîné ce soir et il ne me laissait pas une minute de répit. Ou alors peut-être que je me trompais un peu sur ses intentions...Mais la façon qu’il avait de me regarder, intensément, et de se lécher les lèvres c’était… indécent. Ses doigts courraient doucement le long de ma chemise, mais vu son état j’avais la sensation qu’ils dansaient directement sur ma peau. Comme s’il était vraiment en train de me chatouiller, de m’effleurer. Cette sensation de chatouillement me procura un drôle de frisson, le genre à vous redresser d’un seul coup et d’inspirer profondément. Le genre qui vous fait prendre conscience de votre corps, de sa proximité avec un autre et d’un désir à demi avoué d’être touché. J’essayais de masquer mon embarras comme je le pouvais. Je remontais mes lunettes maculées de gouttelettes d’eau alors que je faisais semblant de le sermonner avec mon ton de préfet :
«Kieran Nails ! J’espère que tu ne me considères pas comme un vulgaire butin ! 5 points en moins pour gryffondor ! »
J’éclatais d’un léger rire pour briser cette tension électrique entre lui et moi. Cette tension qui était presque palpable mais qui m’effrayait un peu. Alors je poursuivais en baissant les yeux pour l’éviter, lui et son regard magnétique avec son sourire adorable qui allait forcément m’entraîner ailleurs. Alors je disais n’importe quoi.
«Okay, okay. J’ai compris. Je t’ai vu lorgner dessus toute la soirée et, je vois bien que tu la veux... »
Mes doigts s’emmêlèrent un peu alors qu’il déboutonnaient progressivement ce qui restait de ma chemise. Je relevais les yeux vers lui avec un léger sourire alors que je m’occupais d’enlever le tissu collant. La vérité...c’est qu’une partie de moi se serait laissé faire. Je l’aurai laissé me déshabiller et me toucher avec plaisir. Une partie de moi mourrait d’envie que ça arrive. Sentir sa peau humide contre la mienne, ses caresses, ses baisers... Mais l’autre était terrifiée à l’idée de ce que j’allais ressentir et surtout de ce que jusqu’où j’allais le laisser aller. Ca commençait avec une caresse et puis...un nouveau désir risquait de prendre place. Alors je préférais prendre les devants, quitte à lui couper un peu l’herbe sous le pieds parce qu’honnêtement je ne savais pas si je serai capable de l’arrêter s’il commençait.
J’ajustais mon collier de fleurs et je lui tendais le tissu mouillé.
«Et voilà, tu as gagné ma chemise ! Enfin… je te la prête. J’aimerai bien la récupérer..»
Je savais que Kieran m’avait déjà vu torse nu mais..;c’était différent maintenant. Son regard avait changé. Ou plutôt, maintenant je savais qu’il me regardait différemment. Je me sentais soudainement vulnérable. Et j’avais un peu froid aussi. Je passais mes mains sur mes épaules chassant les gouttelettes d’eau qui restaient.
Au moins mes pitreries le faisaient rire, à croire que j'étais le seul à savoir faire ce genre de choses. Toujours le mot pour rire ou la connerie facile. Si y'en a qui supportent pas, certain ne s'en lassent jamais. J'étais juste content que Rief aime bien ça, qu'il se laisse aller à sourire et à rire un peu plus, ça lui allait tellement bien. Ça et les joues roses. C'est peut être pour ça que j'en rajoutais un peu. Que je le taquinais d'une autre manière. Peut être que j'aurais pas dû, que c'était trop tôt, ou juste un peu trop audacieux sur le coup. J'en avait perdu la tête une seconde, porté par l'alcool et les sentiments qu'il m'inspirait. Peut être qu'il m'en veux pas trop au fond. Peut être qu'il attendait juste que je le bouscule un petit peu. Juste un peu pour le lancer. Mes doigts glissaient toujours sous son corps, je l'avais senti frémir un instant. Je m'en satisfaisais un peu c'est vrais mais je n'étais pas encore assez désespéré pour me montrer insistant. Juste taquin. J'avais envie de voir jusqu’où il irait avant d'en être mal à l'aise. Mes doigts sur son corps étaient un bon début.
Il tente de m'amadouer en jouant le préfet sérieux. Ça m'avait fait pouffé de rire à le voir redresser ses lunettes sur son nez en me sermonnant comme il le ferait à l'école. Je rétorquais d'un air insolent, souriant en haussant les sourcils l'air de dire : J'm'en fiche. J'espère qu'il est conscient que j'allais l’embêter le reste de sa vie maintenant. L'appeler Monsieur le préfet avec ce même regard qu'à l'instant, et ça à chaque fois qu'il allait faire de l'autorité dans les couloirs à crier après les gens. Je suis certain que ça allait le faire râler un peu, mais peut être dans le fond qu'il trouvera a amusant aussi. Pour le moment il se contente de sourire une fois de plus et de me céder ma récompense. J'en restais un peu surpris, ouvrant de grand yeux curieux alors qu'il baissait les yeux pour déboutonner sa chemise lentement.
J'en restais troublé un instant. Je savais que Rief n'était pas le genre de garçon à accepter ce genre de choses aussi rapidement. Pas que ça m'aurait déplut, c'était même plutôt carrément le contraire. Mais tout s'était enchaîne un peu vite. A une vitesse folle en réalité. Avant ce soir c'est à peine s'il avait touché quelqu'un d'autre. Il n'avait embrassé personne, il n'avait probablement jamais tenu quelqu'un dans ses bras tendrement, ni embrasser sa peau. Alors tout ça c'était dingue, sans oublié que j'étais aussi un homme. Même si on passe sa vie à dire qu'à notre époque c'est plus un problème, la réalité était loin d'être aussi simple. J'avoue que c'était une des raisons qui m'avait freiné. Je pouvais accepté qu'on ne veuille pas de moi pour ce que j'avais dans la tête. On est pas compatible avec tout le monde, parfois on arrive pas à s'accorder, c'est la vie. Mais entendre dire que la seule chose qui coincé, c'est de pas être du bon sexe. C'était un peu triste. Ça ne semblait pas déranger Rief plus que ça, du moins, il n'avait rien dit, peut être simplement porté par l'alcool qui coulait dans son sang. Demain était un autre jour. Je n'avais pas envie d'y penser maintenant
La vue de son corps qui se dévoile étaient une diversion tout a fait plaisante. J'en profitais sans gêne, sans grande discrétion non plus alors qu'il retirais sa chemise qui lui collait à la peau. Il avait l'air un peu gêné je crois. Son regard évitait le mien pour la première fois. Peut être que je m'étais montré un peu trop pressé. Trop ivre aussi, je me rendais plus vraiment compte mais l'alcool inhibe assez notre raison et notre sens de la modération. Je m'en voulais peut être un peu, ne sachant pas tellement quoi dire pour effacer cette ombre. Je lui souris une nouvelle fois, plus tendre qu'avide cette fois et prend sa chemise avant de l'enfiler malgré le tissu mouillé.
« Et si je décide de la garder comme doudou ? »
Je lui tire la langue en l'ajustant sur mon dos. Des conneries, une fois de plus. C'était plus mignon qu'autre chose, et c'était un peu vrais aussi. Dormir enveloppé de l'odeur de quelqu'un d'autre parce qu'on porte un de ses vêtement, c'était un des meilleurs truc au monde. Même si pour le coup, après la douche qu'elle s'était prise elle en aurait perdu sa bonne odeur.
« Alors ? Elle me va bien ? »
Je fis un tour sur moi même et regretta instantanément ce geste. J'en avait le tournis et tituba une fois ou deux pour retrouver mon équilibre et pris appuie sur les épaules de Rief pour rester debout alors que je riais un peu trop fort. Des fois j'en oubliais que j'étais complètement beurré. Je soupir un coup dans un large sourire et remonte mon visage jusqu'à celui de Rief, toujours torse nu. Il n'avait pas à en être gêné. Je l'avais déjà vus comme ça, même si forcément, ici, sous ce clair de lune et ces lumière fluo, après ce qui s'était passé je lui trouvais un petit quelque chose de différent et de terriblement séduisant. Une claque mentale plus tard, je me redressais complètement sans pour autant le lâcher et étira un autre sourire sur mes lèvres.
« Tu veux qu'on retourne dans la boite, t'as l'air d'avoir froid. »
On était trempé, et l'air était tout de même frais vus l'heure. Ce serait idiot qu'il finisse malade le reste des vacances, je m'en serais senti coupable en plus du reste. Je l'imaginais hésiter une seconde, réfléchir à quoi faire ou quoi dire. La peur de me décevoir en acceptant de rentrer, le doute s'il disait vouloir rester seul. C'était compliqué ouais, c'était peut être à moi de faire ce choix, après tout c'est moi l'expert comme il disait. Mais ce soir je voulais juste profiter de lui au maximum, tout oublier, perdre la tête, même si c'était simplement sur une piste de danse ou au bord de la plage.
Je lâche ses épaules une seconde pour attraper son visage entre mes mains et déposer un dernier baiser sur ses lèvres. Je prenais ma récompense en quelques sorte. Profiter de ses lèvres tant qu'on était seul, à l’abri des regards et des murmures. Ici c'était plus simple, je savais même pas s'il accepterais de s'afficher avec moi devant les autres. Je me posais pas la question. Je m'en fichais, du moins pour se soir. Si on se réveille demain et qu'on se rend compte que tout ça était bien réel. Peut être qu'il sera temps d'y penser. Je souris contre ses lèvres en m'y détachant à regret et lui tend simplement la main pour rentrer.
Quand Kieran s’approchait de moi, quand il me touchait, m’embrassait ou encore me lançait ce regard si différent...Je ressentais de nouvelles sensations fleurir dans mon corps et dans ma tête. D’abord le sentiment d’être devenu un objet de désir. Cela ne s’était jamais produit auparavant et j’avais encore du mal à savoir comment réagir à ça. C’était très flatteur et en même j’avais la crainte que cela n’efface tout ce qu’il savait déjà de moi. Que Rief l’ami disparaisse. Mais le sentiment d’être voulu, d’être désiré...en corps et en âme était grisant. Ensuite le sentiment de désirer quelqu’un, un sentiment nouveau et tout aussi effrayant. Pourquoi ? Jusqu’où je m’autorisais à aller, à quel point je comptais me rendre vulnérable ? On dit bien “tomber amoureux” : mais à quel point avais-je chuté ? Pour l’instant tout allait bien mais à quel point ce sentiment allait me grignoter de l’intérieur, désirant toujours plus ? Et puis, évidemment il y avait tout ces questionnements.
C’était peut-être l’alcool ou l’enivrement du moment mais pour l’instant, tout cela n’avait qu’une place mineure dans ma tête. J’avais envie de m’amuser. J’avais envie de dire oui. J’avais envie de le laisser me toucher, m’embrasser et de le faire en retour. Je ne pense pas que je l’aurai fait si je n’en avais pas fondamentalement envie. Si ? Kieran avait ce côté si attractif que je pouvais aisément me laisser entraîner avec lui. C’était lui qui définissait le rythme auquel on dansait, mais là, ça commençait à devenir un peu rapide pour moi. Bien sûr je ne l’aurais jamais admis, que ce soit à moi ou à Kieran. Alors je me contentais d’essayer de détourner son attention plutôt que de rougir et de bafouiller comme une pucelle. Et je le faisais en prenant mon ton de préfet pour me défendre alors que lui jouait au mauvais élève. Je ne sais pas pourquoi mais je sentais que ça allait être une sorte de running gag, le préfet contre le mauvais élève et que Kieran allait en abuser.
C’est aussi pour ça que j’enlevais ma chemise pour là lui donner. Parce que dans ma tête, je l’imaginais bien me déshabiller en me glissant des baisers dans le cou et au bout d’un moment ce désir qui naissait en moi commençait à m’effrayer parce que j’avais peur de perdre le contrôle.
Heureusement cette simple offrande semblait lui convenir puisqu’il s’empara du vêtement mouillé pour l’enfiler. J’esquissais un léger sourire en le voyant le mettre. Mouillé, la chemise était devenue beaucoup plus petite et difficile à mettre. En le regardant, je me demandais si on faisait la même taille...il y avait une différence indéniable entre nos deux corps. La carrure. La taille. Il me tirait la langue, montrant son piercing brillant en réclamant ma chemise comme un doudou. Kieran avec un doudou...ça lui ressemblait bien. Je me doutais qu’il s’agissait d’une blague mais je le prenais au mot.
« Si tu veux un doudou, je peux te trouver mieux qu’une chemise sale et mouillée.»
C’était dit sans sous-entendu. Je pensais plutôt à un T-shirt ou quelque chose du genre. Il tourna sur lui même comme une princesse avant de tituber. Apparemment il avait vraiment abusé sur la boisson. Je m’avançais pour le rattraper et il s’appuya sur mes épaules pour tenir debout. J’étais un peu inquiet, je voulais lui demander si tout allait bien, mais de toute évidence ce n’était qu’un vertige passager puisqu’il était mort de rire, près de moi. Je le regardais en silence jusqu’à ce que son rire finisse par s’évanouir et que son regard croisa le mien. Il allait bien, avec son sourire ravageur et sans que je le réalise, je le regardais avec l’envie de l’enlacer. Un peu plus sûr de lui, il me proposa de retourner dans la boîte. Ma tête dodelina de droite à gauche, hésitant. «Heu...»
Rentrer dans la boîte c’était quitter cette petite bulle rien qu’à nous pour s’exposer au regard des autres et à le remarque. C’était un peu idiot de penser ça et notre baiser n’était sans doute pas passer inaperçu mais...j’étais un peu inquiet à l’idée de retrouver les autres. Quelque part j’avais envie de rester égoïstement avec lui. De discuter, de rire, de jouer ensemble...Si on rentrait en boîte ça devenait officiel. C’était un peu...angoissant. Comment réagir ? Je ne savais pas comment faire face à un public, torse nu alors que tout le monde ou presque était habillé. Vulnérable… D’un autre côté j’avais froid et je pouvais boire quelque chose.
Kieran avait perçu mon hésitant et mon trouve et envoya tout valser avec un baiser. Un baiser un peu différent de toute à l’heure, moins pressé, moins désordonné. Je fermais les yeux et je me laissais emporter par ses lèvres. Doucement, tendrement. Et puis, il me tendait la main.
Kieran ne méritait pas quelqu’un d’hésitant. Il méritait quelqu’un de bien, quelqu’un de prêt à s’engager à 100%. Alors même si j’avais des réserves pour l’instant. Même si j’étais absolument pas expérimenté et que j’avais plein de questions sans réponses…J’attrapais sa main. Pour le moment. Tant pis. On verra demain.
« Allons-y. » répondis-je à mi voix, avec un sourire.
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