L'épouvantard de Saleem est une immense étendue d'eau. Il est ablutophobe. Il n'a jamais su nager et il a toujours évité le lac de Poudlard comme la peste. Les kelpies le dégoûtent particulièrement et la seule idée de mettre un pied dans l'eau le fait hurler de tout ses poumons. Son amortentia a une odeur d'épices extrêmement puissantes. Saleem aime la cuisine qui fait chialer, s'étouffer et qui brûle bien la gorge au troisième degré. Comme il n'est jamais franchement tombé amoureux et que la bouffe est la chose la plus importante au monde, ça vaut carrément mieux que l'âme soeur. Sa baguette est faite d'ébène et possède un coeur en poil de troll. Elle est de taille moyenne, à peu près vingt centimètres, et particulièrement rigide. Il en a déjà cassé deux, faites du même bois, car il n'y fait pas attention ou s'en sert pour l'enfoncer dans les côtes de ses petits camarades. Son patronus est une guêpe. Elle est hargneuse et rapide, tout comme lui. Elle a la particularité d'être minuscule, ce qui fait qu'on ne la distingue pas forcément, et qu'elle peut vous piquer le cul en traître. Saleem n'a aucune matière favorite, les études le blasent. Il travaille pour ne pas se faire couper les vivres par sa famille et n'en à rien à foutre d'avoir un métier plus tard, sa seule volonté étant de s'éclater aux dépens des autres. Il a l'intention de devenir oubliator au compte du ministère. Saleem est legilimens, ce qui signifie qu'il peut s'infiltrer dans votre conscience, la plupart vos souvenirs, y foutre le bordel comme ça lui chante. Il n'avait pas de prédisposition particulière pour le devenir, il a juste bossé comme un âne pendant quelques temps parce que ça le fait marrer de mindfucker son entourage. Saleem fume comme un pompier moldu. Il a pour habitude de consommer des trucs pas hyper légaux qu'il vole à sa soeur botaniste mais est forcé de se calmer dans l'enceinte de Poudlard. Il pue tout le temps la chicha. Son animal de compagnie est un sale crapaud cornu beaucoup trop vieux que Saleem se trimballe pour faire chier les gens, par exemple et le glissant sous leurs sièges ou dans leur pupitres. | Vous croyez aux gens méchants ? Peut-être qu'il n'y a tout simplement rien de bon dans l'animal politique. Celui qui s'est mis debout sur ses pattes arrière pour voir les choses de haut, et qui a décrété qu'il serait désormais Dieu, celui-là n'a rien de fondamentalement gentil. Bien sûr maintenant Dieu est mort. C'est nous autres qui l'aurions tué.
Je n'ai pas tué Dieu. Je peux vous le dire car tout à l'heure, il est venu me parler. Il me l'a dit avec son calme habituel, le regard compatissant : "Saleem, tu es mauvais." Puis il s'est tenu sur le seuil de la porte en attendant une réponse, visiblement gêné, alors pour qu'il parte, je lui ai dit : "Je sais."
Saleem est la réponse à toutes ces saloperies que l'on a voulu faire passer, au fond du manoir Hingsley, dans une sordide ambiance de rancune, pour quantité négligeable. Toutes ces fois où on l'a forcé, où on l'a tordu, où on lui a cassé les burnes pour le persuader qu’il est une erreur de la nature. Saleem est donc plus existant qu'en vie, l’âme nécrosée par un ennui terrible, un ennui changé en poison. Car là où il y a de la lumière, faut bien de l’ombre pour donner le change.
Saleem a ce rictus abject qu'on ne voit que sous certaines lumières et sous certaines ombres, cette perversion gratuite de tous les garçons de son âge décantée à plein, ce faux semblant de charme qui n'agit que si l'on y croit. Un peu comme Dieu, finalement.
"Saleem ?" Dieu m'adresse souvent la parole d'un air inquiet, cherchant dans mon regard quelque chose à sauver. Mais il n'y a plus rien à sauver dans ces yeux poubelle. Alors Dieu évite par malaise de regarder le sang séché sur mes phalanges, la clope puante à mon bec, la saleté de mon sourire, et en cela, en cela, Saleem est supérieur à Dieu. Enfin, Salem est surtout méchant.
Mais ça, c'est ce qu'ils disent. Moi, je pense que Saleem est un type très sympa. |