❝ n e e d y o u t o m a k e i t r e a l; ft Alice

I want your touch
I want your kiss
I want tough love, ah
I want it all

Tu t’es perdu dans le fil de tes pensées. Penser autant te fait perdre le fil, en fait. Ce sujet te passionnait, c’était inconcevable. Cependant, lui en parler pendant de longues heures n’était pas vraiment dans tes priorités, et tu n’arrivais pas à te concentrer. Elle te fixait de ses yeux ronds ignorants et naïfs, ça ne pouvait que te toucher. Derrière ses questions idiotes et sans aucun sens, cela faisait naître en toi un instinct presque fraternel.

— “J’espère que tu es consciente que tu poses des questions complètements idiotes.”
Tu la regardais un peu de haut quelques secondes, un fin et sournois sourire aux lèvres. Sa compagnie, cette seconde “rencontre” - 8 ans après - t’avait quelque peu ouvert les yeux. ouvert l’esprit. Tu te forçais depuis trop longtemps à te réfréner, à contenir ton sale caractère. Discret, tu es devenu effacé. Dans le but de t’opposer à lui… tu t’es corrigé. Et c’est face à elle que tu l’as compris, trop tard. Tu poussas un long soupire, un peu ennuyé par cette situation.


— “Les constellations ont été depuis des milliers d’année le repaire des hommes, car comme tu le sais la Terre tourne. Donc des étoiles qui apparaissent chaque année à la même période signifiait le retour de l’Hiver, ou bien le moment de ranger le troupeau. Ce genre de choses. J’espère que tu sortiras instruite de cet entretien.” Tu jettes un bref coup d’oeil à l’horloge qui sonne dix-neuf heures pétantes et tu commences à rassembler tes affaires.

I want your fear
I want your life
I want your mind
Oh, oh, oh, oh, oh
I want it all

— “Ne crois pas que je passe ma vie ici, je ne travaille pas que sur ça. Je ne délaisse aucune matière. Je trouve juste l’existence de notre univers juste fascinante. Et j’aime savoir ce qui m’entoure.” Tu lui adresses un sourire rapide, mais tout de même un peu froid. Il allait falloir que ce soit toi qui l’évites à l’avenir. Cette fille t’inspirait de grands changements et instinctivement, ça te faisait peur. Elle cachait un secret, peut-être même aussi lourd que le tien.. mais ton instinct t’ordonnait de t’éloigner. Car quelque chose grattait tes pensées les plus profondes, inspectait inconsciemment les sillons brumeux de ton âme. ça ne te plaisait pas.


— “Je vais rejoindre mes amis pour le dîner. Je te laisse. Peut-être à une prochaine fois.” Ta carapace si peu ouverte se verrouille à nouveau et tu passes à côté d’elle, laissant tomber quelque chose de ta poche. Une petite lettre pliée en 6, un peu usée qui mourrait lentement dans ta poche un peu humide. Sans te retourner, ton dos large comme un bouclier, tu descends lentement les escaliers de la tour pour disparaitre de son champ de vision. Elle allait demeurer seule quelques instants, dans cet endroit débordant de connaissances sur le cosmos infini. Tu lui recommandais fortement d’en lire quelques-uns, pour soigner son idiotie. Idiote.

Oh, oh, oh, oh, oh
I want it all