Slytherin's heirs ─ bal masqué ▬ feat Cassidy.

Vous êtes comme des jumeaux, coincés dans leur propre langage. Pourquoi les aigles et pas les serpents ? Sa réalité est tellement proche de la tienne. Elle lui a demandé directement, exactement comme lors de ta répartition. Tous sauf Serpentard, tout sauf Serpentard. A l’instar de la rouquine, tu désirais profondément décevoir ton père, qui avait placé tout ses espoirs en toi, et qui te voyait déjà préfet en chef de Serpentard, un petit avant-gout afin de te former à sa succession au ministère.

— “Je ne pensais pas derrière cet esprit si déterminé, il y avait autant de dualité..”  Tu aurais voulu continuer ta phrase mais tu t’arrêtes sur une de ses paroles. Tu as l’instinct que c’est une mauvaise idée d’aborder le sujet mais la curiosité te pique.

— “Ta soeur ? Aurait dû ? Je ne comprends pas.”  
Tu t’excusas intérieurement, si tu avais touché et remué un sujet sensible. Après tout, c’était elle qui avait abordé le sujet, elle savait qu’elle serait sujette aux questions indélicates.

Elle contrôle sa respiration. C’était peut-être la première fois que tu l’entendais parler autant. Le son de sa voix était agréable, son monologue était rythmé et respirait comme une mélodie d’été.
Du fourchelangue.. Tu lui as lancé la perche, elle l’attrape et te rejoint. Ses murmures reptiliens sont comme des mots doux. Aurais-tu pu envisager d’apprécier ses sifflements solitaires et sinueux? Sss… ils se rapprochent. C’est un bourdonnement qui manque de t’étourdir. Vos yeux se croisent dans un affrontement sans émotions.

— “Sssalfsoosss tihaa ilaastohoo ssiheiss ahe ssslo ssikissso.”  
 

Une antithèse nuancée, quand on sait que Venus apparait différente pour chaque homme. Mais tu avais trouvé la poétique très distinguée, en espérant qu’elle en comprenne le sens. En tant que Serdaigle, tu n’avais aucun doute sur son intellect, s’il égalait son impétuosité.

Tout en restant près du rebord de la fenêtre, tu te tournes vers l’extérieur et regarde à travers les vitraux d’époque, les ouvrant dans un grincement mélodieux. Un vent glacial se répandit, faisant danser le lustre en cristal. Deux rétines jaunâtres se distinguèrent dans les ténèbres de la nuit, comme des phares qui illumineraient une station d’essence.
Un reptile, d’une certaine taille se hissa sur le rebord de l’ouverture et s’immobilisa en fixant Zephyrus qui se tenait devant lui.

Tu te surpris à ne plus ressentir de peur. Quelque chose avait changé en toi, ce soir. De tes doigts tremblants, tu effleuras l’animal immobile. Il ondula à votre contact pour descendre et ramper vers ta partenaire. Deux autres reptiles firent leur apparition. Tu demeurais calme, comme maitre de la situation. Le premier serpent, qui comme intrigué par la présence d’une compatriote autre que toi, s’arrêta net à la cheville de cette dernière.

— “Isssitchosssso tssaloo isshor issisohsso.”  
 
  

Sss. Les serpents sifflent une symphonie siphonnée. Elle te berce, comme une musique que tu aurais écouté en boucle étant petit, et que tu aurais oublié jusqu’à maintenant. Tu as l’impression que ce sont des vieux amis, encore une fois dont tu aurais perdu la mémoire. Quel était ce sentiment ? Cette sensation de puissance. Ce n’était que des reptiles, des animaux lents au sang-froid. Et pourtant ton coeur battait la chamade, comme au milieu d’un opéra. Tu es leur chef d’orchestre, du bout de ta baguette tu les fais danser, et du bout de leur âmes, ils se mettent à chanter.

Pendant un instant, tu interromps les duels de regard avec ta partenaire, avec ta reine. Tes iris havanes se posent sur l’un des serpents. Tu es assis sur le rebord de la fenêtre, et il se met à grimper sur ses genoux… tes cuisses… Ton souffle s’arrête. Ton sang ne fait qu’un tour, il est devenu poison pour tes veines qui suffoquent. La bête te fixe de ses yeux jaunes et vides. Il n’y a rien. Tu te perds dans le cosmos infini de sa vue. Tes doigts finissent par remuer lentement, et tu élèves tes mains pour caresser l’animal. Plus de crainte, juste une étrange fascination désormais.

Zephyrus semble beaucoup plus à l’aise, au contraire et s’avance vers toi. Sans sourciller, tu l’écoutes, intrigué par cette voix doucereuse. Elle s’adresse à toi comme un susurrement perfide. La chambre des secrets ?
Oh Adam, hypnotisé par les paroles d’Eve, tu te laisses facilement convaincre. Le serpent lui murmure des insanités. Elle est la Terre, et lui une mauvaise herbe bien enracinée.

Tu te lèves d’un coup, les yeux pétillants.
— “La chambre des secrets ?”   Bien évidemment que tu en avais déjà entendu parlé. Ton père te racontait cette histoire étant petit. Le basilic, la porte aux sept serpents, l’héritier de serpentard. Tout ça tu l’avais entendu.
Tu t’approches d’elle, glissant tes doigts de son épaule dénudé, le long de son bras pour effleurer ses doigts.

— “Ooslaa tsaaoch kessseiis yallass ssshoassslass shiis tiss.”  
 
L’insouciance peut-être, l’impudence de l’imprudence de nos jours. Ta curiosité te perdrait. Mais tu en avais envie, terriblement, de découvrir cet endroit qui pourrait peut-être tout expliquer. Pourquoi ce don ? Pourquoi vous ? Et que de mieux que de dominer sur un serpent géant afin de dominer sa peur ?
Enfin non, tu devais te raisonner. Aller aussi loin ne pouvait être que mauvaise idée et catastrophes. Surtout qu’il vous faudrait au moins briser 50 règles du règlement.

— “Je suis terriblement tenté.”   Tu prends son visage entre tes mains, colle ton front contre le sien, un sourire narquois aux lèvres, un sourire qui booste ton hémoglobine, qui se remet à gicler dans tes veines. Fontaine de jouvence. Un sourire qui déforme tes traits angélique. Un sourire reptilien, qui déplore tes creux squelettiques. Un sourire sincère qui veut tout dire.

— “Issshto eeh sssko tisshe immitohe issheess isshkitaesss saalfosss Laaafsshets allooo.”  
 

Ta tête tourne. L’ambition t’a sûrement un peu égaré. Tu ne dois pas t’écarter du chemin que tu as essayé de te construire. Tu dois arrêter de lui ressembler, à ce cher paternel dont il serait si fier. Si fier que tu ouvres la chambre des secrets, que tu lâches le basilic dans l’école. Un exploit admirable qui te rendrait digne des plus grands Hingsley. Mais c’est juste une curiosité, l’envie de découvrir jusqu'où nous pouvons aller, en temps qu’élève. Bien sûr que tu ne désires pas découvrir ni contrôler ce monstre qui te tuerait d’un seul regard.

Zephyrus a raison. Tu es préfet, tu es un gryffondor. Et sûrement pas l’héritier de Salazar Serpentard. Mais peut-être te laisserais tu guider par ton propre instinct pour découvrir un jour la chambre, sans Zephyrus si elle ne désire pas partager ce lourd secret.
D’un sourire un peu plus réservé, tu caresses la paume de sa main.
—  “Tu as raison.” Un soupire.

— “Ne me dis rien, je ne veux plus le savoir pour le moment. Un jour je serais prêt, mais pas ce soir…” Alors que la porte qui vous séparait de la grande salle s’entrouvre doucement, tu aperçois au loin une chevelure familière. Un visage masqué peut-être, mais tu reconnaîtrais cette traînée noire et améthyste entre mille. Cette petite taille qui courbait le dos avec impétuosité. Il était temps de tourner le dos à Zephyrus pour le moment. Vous aviez besoin de réfléchir. De prendre du recul l’un par rapport à l’autre.

Un des serpents glissent le long de ton dos, siffle contre l’échine de ta nuque, épouse ta colonne vertébrale comme une partie de lui même. Tu caresses le bout de sa tête sans crainte.

— “Seeiiss sstissh ssahaas spoho ihiss hoss hiss, tisseii tohoss saaassss stalfosss.”


Le serpent incline légèrement la tête et descendit pour rejoindre la fenêtre. Ils étaient temps pour eux de retourner à l’air pur, aux ténèbres du jardin.
C’est maintenant vers Zephyrus que tu te tournes.
— “Merci pour ce soir.” Tu marques une pause. “Pour toi, ce n’est pas un adieu.”

Tu n’es pas très démonstratif. Les sentiments, ça ne se parle pas, ça se montre à peine. Ton regard pénétrant en dit long.
— “Je suis désolé de t’abandonner, mais j’ai quelque chose à faire.” Tu attrapes sa main une dernière fois et y dépose un baiser. La tête ailleurs, tu finis par lâcher prise et retourner hâtivement dans la grande salle.

(Déjà dit en MP mais merci pour ce rp juste génial ♥ hâte de te retrouver pour faire toujours plus de mauvais coups ! Et je confirme que c’est un non pour le fait de l’oublietter :p)