being happy is the goal but greatness is my vision ♔ ((hermès))

story ♔
Sa mère, c’est l’odeur du soleil en été, le chant des oiseaux à l’aube et le frisson de délice qui vous ébranle au toucher d’une plume dans votre cou –gamine enchanteresse aux doux rêves parfumés.
Son père, c’est l’innocence poignardée, le vice bête et méchant, l’assaut des bas-instincts et des basses idées dans une ruelle mal éclairée une nuit d’octobre
–immondice au visage dissimulé par l’obscurité.
Enfant non désiré —fruit d’un viol.

Maria, c’était une jeune fille tout ce qu’il y a de plus simple, avec ses rêves, ses passions, sa bonne humeur et sa vivacité. Issue d’un milieu moyen, ni vraiment modeste, ni vraiment aisé, et entourée de parents qu’on qualifierait d’aimants à première vue, elle n’avait jamais été préparée à se confronter à l’horreur, à l’abandon, aux responsabilités et à l’envie d’en finir avec sa carcasse souillée.
Elle n’avait que quinze ans. Elle n’avait rien demandé.

Pourtant elle avait ses principes, et considérant que l’enfant qu’elle allait mettre au monde n’avait rien demandé non plus, pas une fois elle ne songea à mettre fin à ses jours avant que ceux-ci ne puissent commencer. Et de cette décision, qu’on pourrait juger noble ou sotte selon les points de vue, les choses se gâtèrent. Ses parents qui n’avaient pas vu la chose arriver en raison de son déni de grossesse décidèrent de la répudier –l’agression les avait déjà bien refroidis, comme si leur honneur s’était trouvé entre les cuisses de leur fille et que c’étaient eux et non elle les victimes de ce crime ; pire, comme si elle avait contribué volontairement à les salir.
C’est comme ça qu’à seize ans, Maria s’était retrouvée seule, sans diplôme, et avec un salaire de misère pour élever son nouveau né.

Alors qu’il connait les circonstance de sa conception, Hermès se pose toujours la même question quand il pose les yeux sur sa mère trop fatiguée ; comment as-tu fais pour m’aimer, moi qui t’ai tout pris malgré tout ?
Parce qu’elle aurait pu le détester, cet enfant non-désiré qui lui avait apporté plus de mal que de bien jusque là, mais non. Pas une seule fois il n’a lu la haine dans ses yeux bleu qui ne ressemblaient pas aux siens.
L’amour, et seulement l’amour.
Un amour étouffant.

Toute sa vie, elle l’a surprotégé son petit garçon qui était tout ce qu’il lui restait. Hermès a passé son enfance dans une bulle de coton, petit monde artificiel dans lequel il était l’enfant-roi et où tout se passait comme il le souhaitait. Le problème c’est qu’en grandissant, la bulle a éclaté, mais son sentiment d’invulnérabilité n’en n’était pas moins atténué –sale gosse pourri gâté qui ne voyait pas les sacrifices faits pour qu’il en soit ainsi.
Et puis finalement, Maria n’en pu plus de faire semblant –dépression. Il a alors bien fallut apprendre à l’enfant terrible qu’il était le résultat d’un acte monstrueux que sa mère a réussi à encaisser sans broncher pendant une bonne dizaine d’année ; mais c’était là, ça la bouffait de l’intérieur, et elle avait atteint ses limites.
L’enfant-roi est tombé, s’est brisé sur le plancher.

Commencèrent alors les crises de colère et de fureur pour le garçon qui à son tour se voyait étouffer sous le poids des révélations –sous le poids de son sang à moitié répugnant. Les insolences à répétitions et les faits de violence perpétrés à l’école lui valurent d’être renvoyé de trois établissements en une année de temps ; douze ans, et déjà peine perdue selon certains.
Curieusement, c’est l’arrivée des services sociaux un matin sur le pas de la porte de leur petit appartement qu’il trouva enfin l’oxygène qui lui manquait tant.
Maria fut envoyé en clinique afin de se soigner, se reposer –essayer enfin d’apaiser cette douleur brûlante qui la consumait à feu doux depuis cette nuit d’octobre. Hermès lui, fut accueilli dans un famille d’accueil un peu particulière : un homme, deux enfants (des garçons). Première fois pour lui qu’il se retrouvait dans un environnement uniquement masculin.
Et on ne lui fit pas de cadeau.
Aucun écart n’était toléré, la moindre frasque était punie à la juste mesure –c’était toujours trop pour lui qui n’avait pas été sanctionné une seule fois par sa mère– et il en fut ainsi pendant près de deux ans, jusqu’à ce que Maria, en bien meilleur état, quoique toujours sous médication, le récupère.
C’était difficile les premiers mois. Et puis les premières confrontations passées, une drôle de complicité s’est nouée entre Hermès et Donovan, son « père » d’accueil. C’est lui qui, le jour de ses quatorze ans, lui a tout avoué ; tu es un sorcier Hermès, je le sais car j’en suis un, et quand on sait ces choses-là on les reconnait à vue d’oeil.

Tu es un sorcier.
Comme ton père probablement.
Hermès ne savait pas s’il devait en rire ou en pleurer.

Pourtant les choses finirent par prendre une jolie tournure dans sa vie. Maria et Donovan continuèrent de se voir, d’abord pour s’occuper des modalités pour envoyer le jeune homme à la fameuse Poudlard, puis parce qu’ils appréciaient de passer du temps ensemble. Inévitablement, il étaient fiancés quand Hermès s’engagea sur la voie 9¾ la première fois.
Lui qui n’avait qu’une mère et un monstre invisible de père se retrouvait désormais avec une figure tangible et aimante pour paternel, ainsi que deux frères, dont l’un de son âge ; deux sorciers, trois moldus. Il n’en avait rien montré à personne, mais la joie avait fait couler quelques larmes sur ses joues d’adolescent. Jamais on ne lui prendra ce bonheur là, quand bien même il avait toujours ses sautes d’humeur envers sa mère trop étouffante, son nouveau père trop autoritaire et son petit frère trop curieux ; mais c’étaient les siens désormais, il ferait avec, tant pis.

À Poudlard, il découvrit la liberté, l’adrénaline du danger des dragonruns lui faisait bouillir le sang dans les veines, celle des duels illégaux lui collait des frissons délicieux dans le dos –à Poudlard, Hermès a compris que le plus que l’amour, les filles, ou quoique ce soit de ce registre là, c’était dans le risque qu’il prenait son pied, et aujourd’hui, 21 ans, il doit en être un peu accroc désormais.
Elle serait parfaite sa scolarité, si sa putain d’incapacité à vivre normalement en société et l’inquiétude causée par les Sigmas ne lui pourrissait pas la vie ponctuellement.
Il aime le risque.
Mais pas ce genre là.