Ghosts are real, that much I know. __ ft. Camilya O. Crown.

Ghosts are real,
that much I know.

CHAPTER I : Rencontre inopinée.

Dans les légendes urbaines moldues, dans ce monde dénué de sortilèges, de maléfices et de baguettes magiques, il n’est pas rare d’être face à des contes pour enfants parlant de sorcières, sirènes, dragons et… Fantômes. Leur rapport à ces êtres et pour dire, uniquement fictif. Ils ne les voient pas. Ils ne leurs parlent pas. Ce sont des légendes, ils sont même caractérisés comme des êtres terrifiants, horrifiant les plus jeunes durant leur sommeil. Les moldus en ont simplement peur. La hantise d’apercevoir une âme vagabonde au corps translucide surgir de nulle part dans la nuit noire, à des endroits communs comme inespérés, alors ils en font des créatures fantastiques et inexistantes pour se persuader eux-même du meilleur. Mais ici, à Poudlard, et qu’importe l’endroit peuplé exclusivement de sorciers, c’est la réalité. Du moins, je sais que les fantômes existent.

Certains se dissimulent, d’autres préféraient se montrer en publique et se donner en spectacle. A ton époque, quand t’étais encore qu’un sale mioche de Poudlard et tu te souvenais des entités volantes qui racontaient leurs exploits entre deux cours, à l’heure du repas dans la Grande Salle, tout un mélange entre êtres à mourir et êtres morts. Ce qui était encore mieux en ces temps-là, c’était de se sentir lié à sa maison, aux anciens par les revenants dévalant les couloirs. Aujourd’hui, le vide s’était installé. La Grande Salle n’était remplie que pas les voix vociférantes des étudiants, les couloirs ne logeaient que les tableaux murmurant à chaque passage. Mais eux, ils avaient disparus. Comme s’ils étaient morts, toutefois ils sont éternels. Ils étaient vivants à une époque, ils succombèrent à la mort un jour et finirent leur existence dans un corps immatériel dans l’enceinte de Poudlard. Des personnes respectables après tout, elles n’étaient pas comme les esprits frappeurs, qui eux n’avaient jamais été vivants et se permettaient de malmener nos consciences, nos vies. Des créatures machiavéliques.

Si tu réfléchissais à tout cela, c’était pour la simple et bonne raison que tu te retrouvas, un peu par le hasard des actes, dans les catacombes du château. Cet endroit ne t’avais jamais rassuré, tant par l’obscurité du lieu que par l’odeur de renfermé qu’il dégageait. A cet endroit, on retrouvait les sous-sols, infestés de rats; la salle des potions, dont seul le professeur assez siphonné pouvait passer sa journée entre les bocaux de dents et de poils. Néanmoins il y avait aussi de la vie : la salle commune des Poufsouffles, même si leur présence ici te laissait perplexe, juste l’accès au cuisine qui devait leur faire plaisir, mais aussi celle des Serpentards. Ces vicieux serpents, comme tu les appelais à l’époques. Ceux qui sont mêlés de loin ou de près à toutes les histoires inexplicables qui hantaient Poudlard. Pour les autres pièces, tu ne savais pas tellement, on parlait de pièces insolites, de légendes liées à celles-ci, pourtant tu n’y croyais pas.

Jusqu’à ce qu’une voix portante résonna dans le long couloir. Suivie de chuchotements à peine audibles, mais dont la voix te disait quelque chose.

Paniqué, t’accourus à toutes les portes, posant l’oreille contre ces dernières, cherchant la source de ses nuisances. Il n’y avait rien. Pas un chat. Sauf quand t’arrivas devant une porte en bois reculée. Vu sa tête, elle devait être là depuis la nuit des temps et très peu utilisée, la poignée était légèrement affaissée, la serrure quasiment démolie, puis ta main enclencha l’ouverture.

Une jeune femme trônait au centre de la pièce, tu ne voyais qu’elle pour le moment, un peu tétanisée. Les voix continuaient, des plaintes incessantes dont la familiarité ne t’étonnas pas. Tu n’avais pas besoin de les regarder. La majorité des fantômes soi-disants disparus s’étaient réunis ici. Tu toussotas un peu, refermant la porte agilement. « Mesdames, Messieurs, il vous arrive souvent de terroriser une jeune fille dans un tel endroit ? ». Enfin, tes orbes se fixèrent sur eux, tu les dévisageais un par un, certains étaient connus et te firent sourire, d’autres ne te disaient rien. « Vous feriez mieux de sortir d’ici de temps à autres, histoire de ne pas paraître pour des entités démoniaques aux yeux des enfants, non ? » Un petit rire s’échappa de tes lèvres, ton corps musclé s’approcha de la gamine. Cheveux bruns, peau claire, les traits fins, une étudiante à coup sûr. Tu lui adressas un regard inquiet. « Vous allez bien mademoiselle ? »

Avec les revenants, jamais le temps de dire les choses : ils riaient déjà, te traitant de Prince Charmant à la rescousse de la jeune demoiselle en détresse, des vrais fourbes. Tu riais jaune, tu pouvais pas les taper mais tu l’aurais bien fait. Cependant, tu te permis de les foudroyer du regard. « Et vous alors ? Avez-vous perdu vos réputations d’antan ? Cessez de râler dans votre prison que seul votre reste de corps vous inflige ». Les rires stoppèrent, pour ton plus grand bonheur. Ton torse tourna vers la miss, sourire chaleureux pour lui faire oublier où elle était. « Ethan Fitzgeral, professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Vous êtes … ? ». Un des fantômes fit une remarque à ton sujet, comme quoi il t’avait connu, que t’étais un sale morveux et qu’ils étaient ravis que tu sois devenu professeur, comme quoi ta vie était foutue. Mais t’étais imperturbable. « Ne les écoutez pas, ils n’ont plus toute leur tête. ». Un vif soupir, un peu moqueur, te retenant de rire vola dans l’air de la pièce. « J’espère que vous n’avez pas peur des fantômes au moins ».

Les fantômes existent, et il ne faut pas les vexer.

Ghosts are real,
that much I know.

CHAPTER II : I came for some reason..

Camilya Crown. Le nom ne lui disait rien et pourtant la jeune fille ne paraissait pas être de ceux qui composaient les trois premières années. Tu ne savais dire si cela venait de son visage, son corps ou simplement son attitude face à ton arrivée. Tout jeune étudiant, c’est-à-dire ceux dont l’âge ne dépassait pas les dix-sept ans, serait effrayé dans une telle situation, il ne répondrait pas simplement qu’ils ne les aurait pas vu. On ne peut pas louper des fantômes ricaneurs, plaintifs et geignards. Elle était restée sereine tout ce temps, une gamine digne d’être foutue dans les enclos lors des soins pour les créatures magiques, histoire que ce ne soit pas un idiot crieur et perturbé qui fasse que détruire le cours. Oui, tu connaissais ce genre de personnes, ces élèves pénibles qu’il fallait brûler vifs. Faire couler le sang de leur épiderme et voir leurs cheveux se consumer rapidement quand la flamme les avait atteint.

Ceci n’était pas une pensée très orthodoxe pour un professeur, mais tu t’en fichais pas mal, n’est-ce pas Ethan ? Tu avais accouru ici en héros à la rescousse d’une jeune demoiselle en détresse et au final tu n’étais plus qu’un membre lambda de cet endroit sinistre et mystérieux. C’était à cause de la brune, elle t’avait fait oublier la raison de sa venue, elle était déstabilisante, presque trop sage pour être existante. L’idée qu’elle fut un fantôme elle aussi te traversa l’esprit, mais en t’approchant, tu frôlas son bras par inadvertance, elle était bien réelle. Matérielle. La curiosité, hein ? C’est ce qui l’amenait dans cet endroit connu et oublié de tous. L’héroïsme n’était que la vertu des Gryffondor, des audacieux. La ruse celle des vipères et la solidarité celle des gloutons. Il ne restait qu’une solution. « Tu es une Serdaigle, n’est-ce pas ? ». Un sourire radieux s’accompagna de la question, plutôt rhétorique. Elle te dévisagea, mine inquiète jusqu’à ce que tu comprennes la raison de celle-ci.

« T’en fais pas. Je suis pas venu là pour te pénaliser si c’est ce qui t’inquiète ». T’osais pas lui avouer que t’avais eu peur pour elle, c’était idiot non ? Au fond ton acte était noble et honorable, pourtant tu te refusais de le dire. Peur de passer pour un coureur de jupons, un homme à la recherche du remerciement suprême pour l’avoir secouru. C’était pas du tout le but, puis cette rencontre tournait d’une drôle de manière. Dans une même pièce se retrouvait ton passé, ton présent et ton futur, qu’elle représentait, l’héritage de Poudlard et du monde sorcier. « En tout cas, tu es bien courageuse de rester ici seule. » Tu sentais que t’allais rester ici un bon moment, tu te positionnas proche du mur, en face des esprits, et glissa le long de ce dernier pour finalement t’asseoir sur le sol rudimentaire. « Ils t’ont appelés à l’aide ? T’ont fait du chantage ? Ça se passe comment ? ». Ton crâne heurta la pierre à l’arrière et automatiquement tu te frottas l’endroit douloureux, grimaçant quelque peu. « De mon temps ils se baladaient dans les couloirs et nous harcelaient. Ce serait bien s’ils recommençaient. Tu ne penses pas ? D’ailleurs, t’en penses quoi d’eux ? Tu trouves pas qu’ils ont des sales tronches à rester enfermés ici ? »

Moquerie de ta part en direction des sans-corps. Coup d’oeil complice. Ils ne peuvent plus rien pour se venger de la mort, alors autant s’amuser.