Invité | Re: Attraper une Ghoul pour les nuls ▬ PV Tullie [Terminé] | « — Mais pourquoi est ce que je te suis toujours ? »
Tu marquas une pause dans le laçage de tes bottines. La phrase qu’avait prononcé ton ami il y a de cela quelques minutes te revenait soudainement à l’esprit. Plutôt anodine en soi, si cette phrase te revenait maintenant en tête c’était surtout parce que tu venais de remarquer qu’elle t’était étrangement familière. En réfléchissant un instant, tu te rappelas que Winston avait comme qui dirait pris la fâcheuse habitude de la prononcer à chaque fois que vous reveniez tous deux d’une escapade un peu abrupte. Preuve que tu l’emmenais beaucoup trop souvent dans tes multiples pétrins. Mais tu n’y pouvais rien, sa présence te rassurait. Tu aimais pouvoir te lancer dans l’inconnu tout te sachant accompagnée, bien sûr, mais surtout en sachant que tu pouvais compter sur Winston pour quasiment – à valeur de 85% du temps – toujours te sortir des galères. Même des plus ridicules problèmes. Avec le temps, tu avais même pris la vilaine habitude de ne plus faire attention aux itinéraires. Tu te contentais de le suivre en lui vouant une confiance à la lisière du surréalisme. A bien y réfléchir, tu n’étais même pas sûre de pouvoir te rendre en salle de Défense Contre les Forces du Mal sans son aide.
Cette pensée t’arracha l’ombre d’un sourire, puis tu te remis à ton travail appliqué. C’était exactement parce que tu détestais perdre ton temps à lacer tes chaussures, et aussi parce que tu les trouvais moins confortables que tes défunts chaussons à tête d’ours, que tu préférais porter ces derniers dès que tes cours de la journée étaient passés. Mais maintenant que l’un de tes chaussons avait disparu, tu n’avais plus le tellement le choix. Toutes tes autres paires étaient à lacet. C’était comme choisir entre l’Enfer et Satan lui-même. Tu en revenais toujours au même problème. Ton regard s’attarda un instant sur le dit malheureux chausson laissé pour compte dans un coin à mi-chemin entre ta table de nuit et ton lit. Bah, un petit tour à près-au-lard et le problème serait vite réglé. Ou mieux même : tu pourrais toujours expliquer tes déboires à ta mère dans l’un de vos échanges quotidiens par courrier et suite à quoi tu étais quasiment certaine d’en recevoir des nouveaux dans un laps de temps très court. Comme quoi, être fille unique ça avait son lot de privilège… Un soupire outrepassa tes lèvres et tu détournas les yeux. Tu avais bien conscience de ne pas te fouler, c’était même pire que ça puisque tu te contentais de tendre la main pour recevoir ce que bon te semblait. Parfois, la honte te rattrapait bien souvent au galop.
Cela faisait combien de temps, déjà, que tu laissais tes pensées vagabonder ? Cinq, dix minutes, tout au plus ? « Et Winston qui doit m’attendre en bas… ». Cette nuit encore, après avoir retrouvé, non sans difficulté, le chemin menant à l’aile dédiée à votre maison, tu t’étais une fois de plus débrouillée pour faire jurer à ton ami de t’attendre afin de vous rendre au dîner ensemble. Tu avais même insisté, prête à lui faire du chantage affectif, afin d'être bien certaine. Chose dont il avait l'habitude maintenant. Et, fidèle à lui-même, il avait su trouver les mots pour te rassurer tout en te pressant d'aller te préparer. Ainsi donc tu t’étais rendue en quatrième vitesse dans ton dortoir afin d’enfiler quelque chose d’autre que tes chaussons et que ta veste à présent portée disparue. Sachant pertinemment que vous risquiez fort – toi tout du moins – de ne pas vous attarder, tu optas pour tes bottines que tu avais l’habitude de porter au quotidien ainsi qu’un gilet en laine à grosses mailles. Ton préféré. Le beige, avec les quelques mouchetures oranges, noires et bleues. Un cadeau de ta grand-mère maternelle, l'éternelle tricoteuse.
Lorsque tu t’estimas fin prête, tu te remis sur tes jambes et partis en direction de la salle commune aux Poufsouffles. A bien y regarder, il ne restait plus grand monde. Ni dans ton dortoir, ni même dans la salle commune. Hormis peut-être les rares qui étaient rapidement venus à bout de leur dîner et ceux qui, comme vous, tardaient à s'y rendre. Chose rare. Désireuse de ne pas t’égarer plus loin dans tes des pensées, tu secouas la tête de droite à gauche comme pour t’éclairer l’esprit.
« — Winston !! Crias-tu en le rejoignant au pas de course pour te mettre à sa hauteur. Désolée pour l’attente, je n’arrivais pas à faire mon choix, diras-t-on. »
Le rose aux joues, tu te contentas d’éluder la question en lui servant une fausse excuse plutôt que de reconnaître que, effectivement, tu avais perdu la grande majorité de ton temps à flâner et à batailler contre tes lacets. D’un geste protecteur dicté par l’inconscient, tu rabattis les pans de ton gilet sur ton buste. Ton regard passa des iris magnifiquement bleus au petit nez aquilin et délicat, rouge vif par endroit.
« — Hm, tu devrais peut-être faire un détour à l’infirmerie après le repas. Juste pour désinfecter les plaies, au moins, sait-t-on jamais. »
Tu grimaças un demi-sourire désolé.
Cette fois encore, ce qui s’était passé était en – grosse – partie de ta faute. Pour changer.
« — On y va ? Lanças-tu nonchalamment. La faim te tordait l’estomac depuis une bonne heure déjà. »
Baissant un instant les yeux en remarquant le changement de haut qui s'était opéré sur ton ami, tu remarquas enfin la chemise à carreaux, que tu aurais été capable de reconnaître entre dix et que Winston tenait alors sous son bras. Ton regard noisette s'illumina. Et lorsque, finalement, tu relevas les yeux vers les siens, tout ton corps semblait clamer un « c'est pour quoi ? hein ? n'est-ce-pas que c'est pour moi ? » aisément compréhensible de tous. |
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Invité | Re: Attraper une Ghoul pour les nuls ▬ PV Tullie [Terminé] |
Tullie _ Winston !!
Allons bon, un jour tu lui fera croire que tu es cardiaque, elle arrêtera peut être de te faire peur à chaque fois en hurlant comme une folle à lier. D'ailleurs accrochez là un jour à un mur avec du gros ruban adhésif, si vous oubliez d'en mettre sur sa bouche vous êtes foutus. Tout en pensant à cette belle image de ta copine, tu te levas du canapé sur lequel tu étais assis, pour la rejoindre en même temps qu'elle s'approchait de toi, redevenue la Tullie habituelle, bavarde et excitée. Elle avait un autre gilet. Elle n'avait pas réussi à faire son choix. Tullie parfois tu es vraiment l'archétype et le stéréotype de la femme. Et des fois tu es toi ...
Tullie _ Hm. tu devrais peut-être faire un détour à l’infirmerie après le repas. Juste pour désinfecter les plaies, au moins, sait-t-on jamais.
Winston _ Hm. Tu as peut être raison, mais je pense pas que ça restera très longtemps.
Tu n'étais pas très réaliste sur ce coup là. Elle s'apprêtait à partir et toi à lui rendre ta chemise bleue qui de toute évidence avait semblée passer au dessus des priorités premières de Tullie. Mais finalement tu pensais vite et mal puisqu'elle baissa un instant son regard vers tes bras croisés et donc ta chemise. Ses yeux se relevèrent dans ta direction, brillants, et son sourire communicatif t'obligea a plisser tes lèvres. Tu étais toujours heureux face aux gens heureux. Tu es constamment influencé par Tullie et ses petites sautes d'humeur. Oui oui, c'est pour toi. Mais tu ne pensais pas qu'elle allait mettre un gilet, alors tu décida de porter la chemise le temps de manger puis de la lui donner à la fin de la soirée.
Winston _ Laisse moi deviner, tu vas préférer dormir avec comme doudou plutôt que de la porter ?
Tu rigolais mais le ton de ta voix était définitivement neutre, presque blasé. La voix de Winston Fitzgerald. Avec le petit son d'un garçon qui n'a pas mué. Vous restez encore un petit moment à discuter, vous chamailler, vous poursuivre, et tu finis avec les nouveaux chaussons de Tullie dans la figure. Elle va finir définitivement pieds nus cette fille. Et vous empruntez le chemin assez proche des cuisines et de la salle de Repas pour vous installez sur les tables. Vous n'allez pas raconter votre petite escapade aux autres, ce serait la honte de ne pas avoir réussi à attraper une Ghoul. Mais peu de temps apres les autres vous expliquent que certaines ont ete ramenées avec beaucoup de mal. Que d'autres trainent encore un peu et qu'il va falloir faire preuve de vigileance et alerter un préfet ou un membre du personnel si vous avez vu quelque chose de suspect dans l'école. Tu regardes Tullie droit dans les yeux, et en Coeur vous répondez un "Nooon on a rien vu" pas très réaliste.
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