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 the fault in our stars × ft. Lancelot

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B. Perceval Mcdonald


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B. Perceval Mcdonald





the fault in our stars × ft. Lancelot
09.05.16 13:37


La porte se pousse, laisse la silhouette se glisser dans son entrebâillement. À cette heure de la matinée, généralement il n'y a guère grand-monde dans le salon commun. Chaleureuse salle si pleine de vie le soir venu. Mais actuellement, alors que Perceval profitait d'une absence imprévue d'un de ses professeurs, il n'y avait que quelques âmes égarées, enfoncées dans les fauteuils moelleux et somnolentes ou bien attablées plus loin et penchées sur des ouvrages divers. Démuni et privé de son corps sur l'histoire de la domestication du hibou et son usage à travers les âges, Perceval avait laissé ses pieds le guider jusqu'ici. Dans l'espoir d'y retrouver une connaissance, d'y croiser un ami — quelqu'un pour partager sa solitude et mêler ses paroles aux siennes.
Son souhait avait été exaucé semble-t-il ; du moins c'est ce qu'il comprit en apercevant une chevelure claire à demi-cachée par le rebord d'un canapé sur lequel son propriétaire s'était allongé. Perceval s'approcha et contourna l'objet, cherchant à confirmer son hypothèse. Il ne peut retenir son exclamation quand ce fut chose faite. « Ah — Lance. T'es là ! »

Et c'est un sourire alors, qui fend le visage de Perceval.
C'est bien lui ; son ami. Et c'est presque drôle de le voir là en fait. Combien de jours depuis qu'ils n'avaient eu l'occasion de se croiser plus de cinq minutes, au détour d'un couloir ou bien à l'angle d'une salle de classe ? Perceval ne sait plus — c'est peut-être bien des semaines même dont il s'agit. Autrefois pourtant, ils étaient souvent ensemble. Premières années un peu perdu, qui s'étaient avancé côte à côte pour la première fois dans le grand hall de l'école. La déception en entendant les noms de maison opposé qui s'échappent du Choixpeau, mais les oeillades lancé depuis leur table et qui semblait dire “ça ne change rien — tu es le premier.
Il pouvait presque les revoir, flottant dans leur robe de sorcier trop longue ; s'attrapant par la manche sitôt que les professeurs donnaient des travaux de groupe. Ou étaient passés ces enfants, se demandait alors Perceval. Les choses avaient commencé à changer un peu l'année suivante. Lancelot s'était découvert des instincts de frère protecteur envers un jeune Serdaigle égaré ; en réponse, Perceval avait renforcé d'avantage ses liens avec Darwin principalement, à la fois repère et repaire, ainsi que les autres Poufsouffle. Mais ils continuaient de se voir évidemment — on ne posait même pas la question durant les travaux pratiques désormais “Thompson et McDonald, vous pouvez vous lâcher on ne va pas vous changer de place va” soupiraient les professeurs.
Et puis petit à petit, Lancelot s'était éloigné. Toujours présent en cours, toujours assis près de lui. Mais quelque chose changeait ; Lancelot changeait. Et Perceval n'avait pas compris, n'avait pas su comment réagir. Aujourd'hui, séparés par des cursus différents, il y avait des jours ou ils ne se croisaient même plus. Et il se demandait — ou était passé leur lien, leur adolescence ? Ou était le Lancelot qui serrait ses poings fièrement pour masquer son angoisse, assis dans ce wagon solitaire ? Parti ; envolé avec les souvenirs.

Mais Perceval est Poufsouffle.
Perceval n'abandonne pas ses amis. Peu importe combien ils changent.

Alors il s'avance, se laisse tomber sur le canapé à ses côtés. Et il sourit Perceval, parce qu'il sait qu'au fond si, c'est toujours le même Lancelot. Et c'est peut-être un peu sa faute aussi — il aurait dû être plus présent, plus insistant, plus attentif.
Sa main vient taper son épaule avec chaleur et amitié. « Ça fait un moment. C'est cool de te voir — je te cherchais en plus. » Des années qu'il le cherche, des années qui le voit s'éloigner à reculons, qu'ils prennent des chemins différents. Des années qu'il jette des regards en arrière et cherche à comprendre sans vraiment oser demander ; peut-être aujourd'hui est-il temps de rattraper Lancelot. De lui rappeler qu'il existe, qu'il n'est pas seul. Qu'il peut parler. « J'ai entendu dire que t'avais été mal l'autre jour ? 'Fin c'est Kenji qui me l'a dit, car Joyce lui a raconté qu'elle est venu te chercher à l'infirmerie et que tu vomissais tes tripes — bref. Ça va mieux du coup ? » La joie de le revoir après tant de temps le rendait plus bavard, plus désireux de profiter de ces instants devenus rares ; mais toujours si précieux.
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Lancelot Thompson


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Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
14.05.16 14:30

Si vous vous demandez si Lancelot Thompson est capable de sécher, la réponse serait très simple.
Oui, bien sûr.
En particulier lorsque le temps écoulé depuis le lever du soleil lui paraît bien trop court pour qu'il daigne honorer les salles de classe de sa présence. Il ne se soucie pas véritablement de la gravité de son acte ; Lancelot n'a jamais prétendu à l'excellence, tout au plus a-t-il affecte-t-il d'être suffisant. Il a conscience, cela dit, de l'ampleur de ses rêves et des efforts à déployer pour y parvenir ; il a conscience de la faiblesse dont il fait preuve dans ces moments de relâchement, qui l'en éloignent toujours un peu plus. Et il ne s'en soucie pas véritablement, Lancelot. A d'autres moments, il aura la vigueur de la foudre qui s'abat sur un arbre, et son potentiel de destruction sera assez extraordinaire pour pulvériser les faibles murs qui se dressent entre lui et ses aspirations. Mais en cet instant, il se sent éreinté, et n'aspire qu'à goûter le repos entre les bras de Morphée. A se demander, par quelle malédiction sa vie est-elle devenue si compliquée ; pourquoi ne parvient-il donc pas à cueillir ce pouvoir qui ne demande qu'à être conquis ?
Ne pas réfléchir, surtout pas.
Alors il s'allonge sur un des canapés du salon commun, priant pour échapper à l'attention des préfets, fermant les yeux dans l'espoir d'être capturé par le sommeil.
Une voix l'interpelle, cependant, le tirant de sa somnolence, et Lancelot ouvre les yeux.
Il n'a pas vraiment conscience que cela fait un moment qu'ils se sont parlés. Peut-être la situation actuelle lui convient-elle. Lancelot n'a jamais été du genre fidèle, sauf avec son rouquin de meilleur ami. Il serait le genre de personnes à s'approcher de vous, à plaisanter avec vous, à vous apporter son soutien, à vous répéter que vous êtes exceptionnel, pour du jour au lendemain vous ignorer totalement, parce qu'il aura trouvé mieux. Lancelot ment souvent. Toutefois, Perceval, ah ça. Quelque chose de différent, assurément, car même en cet instant de contrariété où on l'empêche de se reposer, le Serpentard est ravi de le voir. Il l'aime vraiment beaucoup, le Percy. Même si c'est un Poufsouffle et que cette maison n'a jamais vraiment plu à Lancelot, sans pour autant le décevoir. Mais Percy, lui, est différent. Percy, c'est son premier ami ici, et être à ses côtés a toujours été un délice si grand qu'il recherchait sa compagnie - qu'il la recherche encore, mais bien moins souvent. Il fait partie de son existence, et il ne saurait envisager un monde sans lui. Pourtant, il peut très bien se projeter dans un monde où ils vivent loin l'un de l'autre - avec regrets, peut-être, mais sans effroi particulier.
Lancelot se redresse, lui adresse un sourire amical. Il est rare de voir son minois non tordu par ses sarcasmes ; privilège de la fraternité, assurément.
« Oh, bonjour, Percy. »
Peut-être n'est-ce pas tout à fait comme avant. Peut-être qu'autrefois, il lui aurait presque sauté dans les bras. Il ne le fait pas non plus avec Arthur. Le gamin le change, décidément. L'astreint à de plus grandes distances.
La pensée de son dernier séjour à l'infirmerie (car ils tendent à se multiplier, allez savoir pourquoi) amène une grimace sur son faciès de prestidigatateur. Il pourrait lui répondre normalement ; mais bien sûr, le fantôme d'Arthur le hante, et c'est de lui que Lancelot parle en premier :
« Ouais, ouais, t'inquiète. C'est juste qu'Arthur a mal préparé sa potion, alors on a été malades tous les deux. Surtout lui. Tu aurais dû le voir, quand même : un vrai enfant. Et toi, il t'arrive quoi depuis ? »
Non, Lancelot, ne t'enfonce pas. Non seulement tu ne fais que lui parler d'Arthur, mais en plus, tu lui trouves que tu n'as absolument pas la moindre idée de ce qui lui est arrivé récemment. Et visiblement, ça ne semble nullement te déranger.
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B. Perceval Mcdonald


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Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
19.05.16 19:26

Autrefois il aurait sourit plus franchement, plus grandement. Autrefois il aurait peut-être tendu les bras, l'aurait attrapé pour le faire basculer dans un rire et un éclat de malice enfantine. Autrefois, Lancelot était plus joyeux, plus démonstratif — plus proche de lui ? Ça étreint un peu le cœur, ça pique un peu de voir qu'un rien, que le temps suffit parfois à éloigner ceux qui, autrefois, se juraient de ne jamais se quitter. Promesses enfantines d'amitié éternelle, rêves de grandeur partagée et petits doigts entremêlés. Ils étaient censé refaire le monde, réinventer la vie, voir tout, ne rien oublier — de ces gamins au cœur naïf, que reste-t-il ? Des cendres encore chaudes, envolées à la vie qui les a dépassé sans les attendre.  
Mais Perceval ne dit rien et il n'y a pas ombre d'un reproche pour voiler son cœur et ses yeux. Parce qu'au fond, c'est peut-être tout simplement que Lancelot devient adulte, là ou lui demeure encore quelque peu immature et attaché à des années passées qui n'ont plus raison d'être. Avance, semblent-elles lui dire, avance t'es ridicule. Avant qu'il ne soit trop tard, qu'il soit laissé derrière pour de bon et que jamais il ne parvienne à se tenir à nouveau au côté de ce dos familier.
Au fond — c'est peut-être bien Lancelot qui a raison et lui qui est en tord, se dit-il.

Cependant, la distance n'est pas encore trop grande ; trop insurmontable. La trace du lien est encore présente, encore solide et refusant de se rompre. Le surnom est toujours là, flottant sur les lèvres amies, fidèle marque de complicité jamais totalement oubliée. Percy — car c'était lui le premier à l'appeler ainsi, silhouettes noyées dans des robes de sorcier trop longues, face à face dans ce wagon ou flottait l'odeur de la peur de l'inconnue. Alors il sourit Perceval ; de ce sourire soleil en coin, qui retrousse la commissure de ses lèvres et déborde de son cœur. C'est discret mais chaleureux, réservé mais aimant. Il écoute, s'esclaffe. Il boit les paroles de Lancelot, profite de ce moment devenu rare mais d’autant plus précieux.
Arthur. Évidemment — il est toujours là, tapi dans l'ombre de Lancelot, dans le creux de son cœur. Autrefois oui sans doute qu'il a été un peu jaloux, un peu envieux de voir cet enfant plus jeune lui ravir la place de favori. Sans doute, en étant honnête. Mais Perceval aussi grandit, avance et quand il regarde en arrière il se trouve presque honteux de l'adolescent exclusif qu'il était ; toujours envahi de ce besoin de reconnaissance, de témoignage d'amour qu'il n'assumait jamais, qu'il refusait d'admettre.
Désormais cependant, c'est un sourire, un hochement de tête et de la compréhension dans le regard et sur les lèvres. Arthur était important pour Lancelot, alors ça lui convenait. Parce que son ami lui importait avant de savoir qui le rendait le plus heureux — et il réalise, à ces pensées étonnamment sincères qu'il a peut-être bien grandit oui.
Pas beaucoup ; juste assez pour mieux comprendre et admettre qu'on peut s'éloigner sans obligatoirement se perdre.

« Bien joué les gars, arf — Arthur a pas l'air très résistant physiquement parlant, en plus. 'Fin il a une carrure de crevette, un peu. Quoique — est-ce que je suis bien placé pour parler, alors que j'étais dans le top 5 des plus petits premières années ? » il s'esclaffe un peu et même si Arthur n'est pas pour lui un ami, guère plus qu'un camarade quoique certainement une vague connaissance, il compatit un peu pour le rouquin. « Les potions, c'était pas trop notre fort d'façon. » Et il y a des souvenirs de formules oubliées, de mélange bouillonnant et de cris d'adulte indignés qui s'embrouillent dans son esprit.
Perceval étends ses pieds sur le tapis tel un félin paresseux, étire ses bras derrière sa tête et il peut entendre ses muscles endoloris craquer à chaque roulement de poignet.

Il cligne des yeux, réfléchi brièvement. Qu'est-ce qu'il lui est arrivé récemment ? « Ben — t'étais là quand les goules ont déboulées dans le château ? Dans tous les cas t'en as forcément entendu parler j'imagine. C'est ; 'fin c'est un peu ma faute. » Silence. Il revoit la porte du grenier, Bastia et lui-même étendus sur le parquet poussiéreux en train de mettre les créatures timides en confiance. Grimace. « Ok bon c'est carrément ma faute, avec Bastia. On était au grenier et on a pas fait gaffe. Enfin au final, elles ont été relâchées en forêt donc tant mieux. Mais le dirlo' nous a passé un savon. » Il revoit encore, avec un bref effort de concentration, les moustaches frémissantes du Bogeyman alors qu'il semblait hésiter entre rire et colère devant les facéties étonnantes de ce duo désaccordé d'apparence.
Et Perceval n'est pas certain, après tout cela, s'il doit être fier ou honteux de ses frasques d'enfant.
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Lancelot Thompson


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Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
07.06.16 19:32

Si encore Perceval faisait montre de sa déception.
Si encore Perceval affichait son désarroi.
Si encore Perceval lui disait les choses.
Mais Perceval se tait, entretient l'illusion d'une relation qui semble le satisfaire. Et Lancelot ne s'interroge pas. Mauvais ami, dira-t-on. Mais les gens changent, savez-vous. Les gens évoluent, sortent de leur coquille, voient du monde. Lancelot a des ambitions, et le chef d'un groupe secret lui sera toujours plus utile qu'un simple téméraire. Cette logique comptable, aussi effroyable soit-elle, est pourtant celle du Serpentard, inconsciemment. Le jeune homme ne se rend pas compte qu'il satisfait ses intérêts en agissant de la sorte. Mais Percy pourrait le voir. S'il savait tout. Et il aurait raison de lui en vouloir.
Lancelot ne s'est pas éloigné de lui parce qu'il le désirait. Il a simplement pensé à autre chose. Il est trop difficile, pour lui, de se consacrer aux autres. Il est solitaire et n'a guère l'habitude d'ouvrir son cœur aux autres. Du moins le Poufsouffle pourra-t-il se targuer d'être le premier. C'est quelque chose que nul ne pourra lui retirer.
Et Lancelot continue ses rélexions inconsidérées.
Mauvais ami.
Lancelot se met à rire. La première année. Ce temps, il l'aime bien. Il est juste différent. Mais c'était un temps de bonheur. Avant, Lancelot c'était le gamin qui foutait le bordel. Un turbulent que l'on n'appréciait guère. Et qui ne profitait guère de son existence. C'est avec Percy qu'il a appris à aimer l'école, même si cela ne l'a nullement empêché de passer la moitié de son temps à sécher. On ne le changera pas, Lancelot.
« Pfff. Tu fais toujours partie du top 5, figure-toi. » Juste pour le charrier, évidemment ; parce que Lancelot adore Perceval, parce qu'il le veut quand même à ses côtés. « La prochaine fois que je me fais un ami, promis, je choisis un intello. C'est bien plus utile. »
Mais il affirme cela avec le sourire caractéristique de celui qui plaisante.

Lancelot se remémore le fameux épisode des goules. Il se souvient avoir brièvement tenté d'en attraper une, avant de se dire que cela n'en valait pas la peine. Au final, les gens se débrouillaient parfaitement sans lui, non ? En revanche, le sourire qui s'esquisse sur ses lèvres, cette fois, témoigne d'une forme de cruauté qui devrait inquiéter Percy, si Lancelot ne se considérait pas comme son ami.
« Ah bah bravo. A cause de toi... oh, non, rien, laisse tomber. »
Il a failli dire que cela empiétait sur le travail des duellistes. Mais non. Il cherche peut-être à diffuser des rumeurs sur sa position de chef, cela dit, il ne se permettrait pas de le faire avec Perceval. S'il le lui demandait clairement, il lui dirait non. La vérité.
« Mon pauvre ami. En plus avec Bastia, quoi. Je ne savais pas que tu étais ami avec elle ? »
Et une lueur d'intérêt apparaît dans l'œil de Lancelot. Oui, Bastia, il la connaît, il a des plans pour elle. Mais il ne se sentirait pas près à en parler avec Perceval, encore une fois. Que tente-t-il de le faire ? De le protéger de ses propres mauvaises actions, ou simplement l'écarter de ce qu'il n'assume guère ?

HRP:
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B. Perceval Mcdonald


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B. Perceval Mcdonald





Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
11.07.16 23:15


Ricanement plaisantin. « Tu pourrais jamais être ami avec un intello, tu lui foutrais trop la trouille avec tes regards de sadique, on croirait que tu le force à faire tes devoir à ta place. » Et il y a trop de confiance et de jeux communs pour que les moues inquiétantes de Lancelot ne tourmente le cœur de son ami. Ces plaisanteries échangées quelques instants plus tôt laissent encore le spectre d'un sourire flotter sur son visage. Perceval hésite à lui demander ce qu'il s’apprêtait à dire en revanche, se demandant s'il lui a attiré des ennuis par le biais de la libération imprévue des goules ; il renonce cependant puisque Lancelot enchaîne.

Haussement d'épaules. Il lui semble se remémorer que les deux verts ne se portent pas dans leur cœur mutuellement, peut-être. Il ne sait plus — en tout cas il ne les voit pas dîner ensemble dans la Grande Salle. « Disons que Bastia est moins froide et terrible que certains le disent. J'ai eu l'occasion de discuter avec elle et bah — on s'est plutôt bien entendu ? J'en suis le premier surpris, je pensais pas qu'un Poufsouffle pouvait avoir autant de Serpentards dans son répertoire. » Le sourire en coin est complice, un peu taquin.
Des éclats de ce qu'ils étaient avant, de ce qu'ils pourraient peut-être redevenir un jour ; pas maintenant non. C'est trop tôt, il y a trop de non-dits, trop de distance à combler entre leurs cœurs de jeunes hommes qui s’extirpent de l'enfance.

Mais si aucun d'eux n'ose, jamais ils n'avanceront. Et ils demeureront ainsi — à contempler les ruines de ce qui fut leur lien et leurs promesses innocentes de garnements facétieux, avec l'indifférence de ceux qui ne soucient plus des amitiés passées qui se perdent dans les abimes des souvenirs.
Non — Perceval ne voulait pas cela pour Lancelot et lui.

Inspiration. Vas-y ; et l'ordre sonne impétueux dans son esprit. Il est assez de fermé les yeux, assez de croire en cette amitié éternelle et infaillible dont on berce les oreilles des enfants avec des récits de ces héros d'anciens temps réunis par la fraternité et la loyauté, autour d'une table pour une quête utopique. Il est assez de croire que rien ne changera. Car les choses ont déjà changé et si Perceval ne veut pas les voir se désagréger comme la pierre érodée par l'assaut des vagues contre les falaises de son cœur, alors il doit agir. Pour lui, pour Lancelot — pour ces enfants aux étoiles plein les yeux qu'ils étaient. « J'suis plutôt content qu'on ait l'occasion de parler. Y a quelque chose dont j'aurai voulu discuter avec toi depuis un moment — » Quelques coups d’œil aux alentours, pour s'assurer l'intimité nécessaire aux échanges de mots à venir.

Il ne veut pas de curieux ; rien que Lancelot et lui. Comme au premier jour. Car Lancelot, c'est bien ce qu'il est, ce qu'il a toujours été.
Le premier.
Et en ce titre, même si les choses ne seront plus jamais comme avant, ils auront au moins cette satisfaction de savoir qu'avant l'autre, il n'y avait rien.

Perceval se redresse un peu ; se penche légèrement en avant pour pouvoir regarder son ami. Le dossier du canapé est presque inconfortable contre son dos. « Tu sais, ça fait un moment déjà que je te vois changer. Au début, c'était pas grand chose, je crois. Ou peut-être que j'ai pas fais assez attention — j'en suis désolé d'ailleurs. Je sais que j'ai pas forcément été à la hauteur. » et la constatation est amère, la vérité rappe sur sa langue désagréablement. Il a honte, Perceval. Lui qui se disait toujours présent, toujours là pour ses amis. Pourquoi avait-il laissé les choses s'éloigner ainsi avec Lancelot, pourquoi n'avait-il pas agit plus tôt ? Peut-être s'aveuglait-il d'illusions, se disait que c'était mieux ainsi — à moins qu'il n'ait simplement su comment faire.

Si encore, dispute l y avait eu, quelque chose que quelques bousculades et des mots trop hauts et sincères auraient suffit à régler. Mais rien n'est jamais aussi simple s'aperçoit Perceval et parfois, il faut plus de courage pour mettre à nu son cœur devant un être cher que pour chevaucher un dragon. Mais diable ; s'il pouvait faire l'un, il pouvait faire l'autre ! « T'as changé ouais. T'avais l'air tellement — tellement occupé. Y a quelque chose de différent et tu ne m'as jamais expliqué. T'es devenu le type un peu mystérieux au final, sur qui des rumeurs courts sans cesse, que je préfère ignorer parce que je me dis, merde, un jour peut-être que tu m'expliqueras. Mais à cause de ça — à cause de moi qui n'a pas su comment réagir, faut que ce soit le hasard d'un cours manqué qui nous mette sur la route l'un de l'autre et nous permettent de parler. » Expiration. C'est plus difficile qu'il ne le croit. Et son ventre est tordu par l'incertitude ; de savoir si Lancelot parlera, s'il partage ses sentiments ou s'il se fiche de continuer de tordre leur relation comme une brindille en attendant de voir ce qu'elle peut supporter — jusqu'à la cassure nette, inévitable.
Son regard vacille, hésite. L'attente le dévore.
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Lancelot Thompson


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Lancelot Thompson





Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
13.07.16 19:26

Il s’en est fallu de peu pour que Lancelot ne balance tout de façon accidentelle. Il n’a pas encore décidé s’il désirait lui en parler ou non : le faire au nom de leur amitié, se taire par mesure de sécurité ? Lancelot n’a pas encore déterminé quelle serait la meilleure option, par conséquent, pour le moment, le silence est son meilleur allié. Prétendre ne le dérange d’ailleurs pas tant que cela ; Lancelot s’étonne de ne pas se sentir davantage perturbé. Probablement parce qu’il ne fait que cela. Mentir à longueur de journée. A tout le monde. Même à Arthur. Alors il peut mentir à Perceval. Cela ne voudra pas dire qu’il ne le considère pas comme un ami, bien au contraire. Simplement qu’il ne peut pas changer juste pour lui. Lancelot change déjà un peu trop à son goût, ces derniers temps. Et puis, comment expliquerait-il à Percy, qui le connaît parfaitement, qu’il ne prend pas la place de chef parce qu’il a des scrupules ? Lancelot Thompson ne saurait avoir des scrupules. Lancelot Thompson est bien trop avide pour cela.
La conversation prend l’allure d’une danse dans laquelle Lancelot esquive quelques pas pour éviter de se placer sous le feu du projecteur. Et elle se veut légère, juste celle de deux étudiants normaux, qui n’ont rien à cacher. Et Lancelot rit avec une innocence troublante, tant elle semble véritable.
« Bah, toi au moins, tu saurais que je ne laisserais personne faire mes devoirs à ma place. Je n’ai pas peur des mauvaises notes. »
Et c’est vrai ; avec ses airs sadiques, Lancelot, il pourrait convaincre n’importe qui de faire ses devoirs. Mais non. Il ne le fait pas parce qu’il ne craint pas les conséquences d’un échec. De toute façon, il a toujours réussi à passer dans la classe supérieure, non ? Il travaillera quand il aura vraiment besoin de le faire, pour intégrer le Magenmagot. Sinon, tant pis, il préfère profiter de sa jeunesse.
Lancelot répond au sourire de Percy en lui tapotant le bras.
« Ou peut-être que c’est toi qui n’est pas à ta place. Ça te dirait de changer de maison ? »
En fait, Lancelot ne sait pas si c’est possible, mais qu’importe. Il se demande pourquoi son ancien meilleur ami – et toujours ami, évidemment – serait à Poufsouffle. C’est assez absurde, alors que c’est quelqu’un qui lui correspond si bien, et Lancelot ne se voit pas ailleurs qu’à Serpentard. Trop d’ambition, trop d’intelligence mal employée en lui. Il pourrait en dire de même pour Arthur. Ce gosse ferait fureur dans sa maison. Enfin, le Choixpeau sait ce qu’il fait. S’il n’a aucun problème à envoyer à Serpentard un sang-mêlé aux origines obscures et douteuses, il peut bien accepter les autres, non ?

L’air change soudain ; la tension, palpable, éveille les sens du jeune Suédois. Ses yeux s’étrécissent ; il semble sur le coup presque prêt à considérer Percy comme un… ennemi. Il a changé, dit Perceval ; le rythme cardiaque de Lancelot s’accélère, son poing se serre, ses lèvres se figent en une parodie de sourire rassurant. Lancelot est un danger. Il l’a toujours été. Ceux qui l’ont défié en duel l’ont toujours dit : quand il se bat, il semble prêt à tuer son adversaire. Ses limites, on ne les voit pas vraiment. Il n’en a probablement pas conscience lui-même.
Et Lancelot aurait été prêt à lui dire qu’il a toujours été mystérieux, que cela ne change rien – jusqu’à ce que Percy évoque les rumeurs. Des rumeurs qu’il aimerait entendre de sa bouche, tiens. Le Serpentard sait jouer.
« Oh ? Je suppose que c’est normal, en même temps, on vieillit un peu. Ce n’est pas de ta faute. J’ai toujours été quelqu’un qui s’adapte aux circonstances. »
Sous-entendu : quelqu’un qui n’est pas vraiment sincère. Quelqu’un qui joue la comédie bien trop souvent, qui ment comme il respire. On adore voir ce genre de personnages en fiction, car ils sont fascinants ; mais à les fréquenter, c’est une toute autre histoire. Lancelot n’est pas un bon ami. Être à ses côtés, c’est courir le risque de finir blessé à cause de ses manigances. Non pas qu’il soit dangereux en soi. Il attire simplement le danger, parce que c’est ce qu’il aime.
« Moi-même, je suis désolé si on se voit moins. J’aurais aussi dû penser que ça t’affecterait aussi. »
Là, en revanche, il est sincère. Lancelot n’est pas un mauvais type, il aime sincèrement ses amis, et n’a jamais envie de les faire souffrir – même quand il leur fait du mal. La douleur de Percy lui déplaît ; sans doute cela cause-t-il une douleur, quelque part au fond de son cœur.
Malgré tout, il y a cette froideur qui recouvre ses iris, et sa voix glacée lorsqu’il reprend la parole laisse entendre qu’il est prêt à tout. Absolument tout.
« Et donc. Qu’entends-tu comme rumeurs à mon propos ? »
Dis-le, Percy. Sinon, Lancelot ne t’en parlera jamais.
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B. Perceval Mcdonald


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Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
15.07.16 15:20


« Sadique, intelligent et beau — mais c'est que tu as toutes les qualités, je comprends mieux mon intérêt d'être ami avec toi. » La plaisanterie glisse dans l'air, détends les esprits alors qu'il rit un peu. La main sur son bras est fraternelle et chaude. « Qui sait ? J'aurai pu être Serpentard — j'aurais eu le plaisir de partager ton dortoir et l'odeur de tes chaussettes. »

Mais il n'est plus temps de ces taquineries complices.
Il est temps de vérité — même douloureuse puisse-t-elle être.

C'est normal oui ; on vieillit un peu oui. Ils ne sont plus des enfants. Croyait-il réellement qu'ils resteraient amis pour la vie, espérait-il naïvement que dans cinq ans, dix ans, ils seraient toujours les même,toujours à partager un canapé et des mots à la volée ? Oui ; et Perceval réalise en même temps qu'il s'avoue en silence ce mensonge auquel il s'accroche encore, qu'il est foutrement crédule. Stupide, stupide petit Poufsouffle — c'es peut-être bien là, la raison profonde qui a poussé le Choixpeau magique à arrêter son choix sur le blason du blaireau. Cet espoir, cette confiance aveugle que Percy place dans ses amitiés, sans imaginer que le temps suffit à éroder la complicité, que les gens changent et les liens aussi — quelle naïveté de sa part, réalise-t-il. Il a le cœur au bord des lèvres et l'estomac tordu par les vérités adultes, celles qui détruisent les illusions qu'on se forge enfant pour se protéger du monde réel ; celles auxquelles on s'accroche avec l'énergie du désespoir et de la crainte, viscérale, de finir seul.

« Oui c'est vrai ; t'as cette capacité à faire avec les choses comme elles viennent. Et puis, c'était inévitable — qu'on grandisse aussi. » Mais il lui semble que Lancelot est plus mature, plus réaliste qu'il ne le sera jamais. Il y a toujours eu une part de lui, là ou d'autres auraient craint et redouté le Serpentard, qui admire au contraire ces traits de sa personnalité. Lancelot est ambitieux ; Lancelot est capable de tout, parce qu'il a l'intelligence et les compétences. Et surtout la faculté de ne pas s'attarder en arrière et de contempler les vaincus. Chevalier accompli, champion du roi victorieux — à quel moment au juste, Percy a-t-il eu la prétention de pouvoir continuer de se tenir à ses côtés ? Cela lui semble ridicule, maintenant qu'il se trouve confronté à ces pensées. Lui, Perceval le naïf.

Pourtant, quoiqu'on pourrait en dire, Perceval continue de chérir son lien avec Lancelot. Pour ces élans de sincérité, pour les souvenirs de l'enfant qu'il a été — une image qui n'appartient qu'à lui, qu'à eux. Et dans un élan de jalousie que lui même comprends, Perceval se surprends à penser avec une fierté féroce qu'il connait un Lancelot ignoré de tous même de toi Arthur (mais ça ne lui ressemble guère de nourrir de telles pensées, ça n'est pas lui aussi la chasse-t-il aussi vite ; et puis à quoi bon, puisque ce Lancelot-ci a disparu, endormi dans un recoin de l'esprit de son ami — si ce n'est même tué par le temps et les  événements). Il balaye son excuse d'un mouvement de tête. Elles sont inutiles — cependant, le voici soulagé de constater qu'il reste des sursauts de son Lancelot d’antan. « C'est rien ; je n'ai pas fais des efforts non plus de mon côté, je me persuadais qu'on était trop occupé. C'est ma faute aussi. »

Le changement est imperceptible presque. Mais il existe et Perceval en est conscient. Il sait qu'il doit parler ; ils n'ont fait que gratter la surface du problème, effleurer timidement les non-dits. Et il est trop tard pour renoncer — il n'en a nul désir de toutes manières. Alors il relève la tête, plante ses iris dans ceux glacés de son ami, sans crainte. Je n'ai pas peur de toi, Lancelot. Car il sait qu'aussi terrible son ami peut-il être, aussi effroyables sont ces colères auxquelles, par deux fois seulement (deux fois de trop) il a assisté ; une part de lui, dominante, demeure convaincue que leur amitié compte encore suffisamment pour que Lancelot ne s'en prenne à lui. Espoir.  

« On dit que t'es le chef des duellistes illégaux. » Dis moi que c'est faux. Dis moi que j'ai eu raison de croire en nous, en ce qu'on a été et qu'on pourrait encore être. « Je ne crois pas que ça soit vrai ; car une part de moi persiste à croire que tu me l'aurais dis si c'était un truc aussi énorme. Par contre, je pense que tu sais qui c'est. Et que t'es suffisamment proche de lui et investi dans les duels, pour qu'on confonde vos positions hiérarchiques. Ou que tu fais exprès qu'on croit que tu es le chef et qu'on répande justement ces mêmes rumeurs, car tout ceci n'est qu'une vaste stratégie calculée. »

Il l'a dit.
Car il n'est pas idiot, non. Perceval est loin d'être un abruti, bien au contraire (Serpentard malin, aurait-on pu murmurer sur le chemin de ce jaune qui est un tout au lieu d'être une couleur uniforme — mais la loyauté des Poufsouffle et l'amitié sincère qu'il accorde domine sur le reste). Perceval il est calme, il a l'air un peu isolé parfois, un peu du genre à rester avec son groupe de chahuteurs là ou lui se déplace presque tranquillement. Mais Perceval a des yeux, des oreilles — et il sait s'en servir. Et là ou les autres murmurent, lui doute.
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Lancelot Thompson


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Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
16.07.16 12:11

Il la sent la différence, Lancelot, car cette discussion a un goût d’inédit.
Il ne s’agit plus de rire et de prendre des nouvelles de l’autre ; l’on aborde des thèmes bien trop sérieux. Et le Suédois sait qu’il risque de devoir prendre une décision en cet instant, une décision qui pourrait détruire son amitié avec Percy, ou mettre en danger ses activités avec Arthur – voire les deux. Il fait comme si de rien n’était, joue à l’innocent, toutefois, ce n’est qu’un masque, destiné à cacher ses craintes. Lancelot n’a pas envie d’en parler à Percy. Il n’a pas envie de le perdre non plus. Tout cela forme un problème un peu trop complexe pour qu’il ait envie de le résoudre. Ah, l’amitié…
Perceval a raison, Lancelot s’adapte. Et c’est même assez curieux, parce qu’on ne le voit pas trop capable de s’habituer à quoique ce soit. Plus jeune, c’était un véritable problème ; à l’école, il refusait de parler anglais, parce qu’il estimait que c’étaient aux autres de s’accommoder à lui. Oui, dit comme ça, il a vraiment changé, Lancelot. Et Perceval aussi, probablement, même si Lancelot a un peu du mal à discerner ces évolutions. Peut-être le fait de tenter de lui parler sérieusement. Ils ne l’ont jamais fait. Cela ne leur est simplement jamais arrivé, ils n’en avaient pas besoin jusque là. Et le Serpentard est obligé de reconnaître qu’il ne s’attendait pas à une telle réaction de la part de son vieil ami. Comme quoi, tout le monde change avec l’âge.
Lancelot retient son souffle comme Percy commence à lui dire ce qu’il sait.
Et ce qu’il pense.
Le jeune homme est impressionné, en fait. On dirait que Percy le connaît trop bien. Peut-être même mieux que lui-même. Lancelot n’aurait jamais songé à travailler pour quelqu’un, et son ambition démesurée est manifeste – il ne tente pas vraiment de la cacher. Malgré tout, le Serpentard ne s’est jamais vraiment rendu compte qu’il pouvait suivre un autre, presque aveuglément. Cela le dérange. Du coup, cela le surprend vraiment, que Percy soit capable de prévoir l’évolution de son caractère.
« Je retire ce que j’ai dit. Tu ferais un très bon Serdaigle, toi »
Cette faible tentative de plaisanterie ne parvient cependant pas à alléger l’atmosphère. Percy est beaucoup trop sérieux. Il attend une réponse. Et si Lancelot lui ment en cet instant, il sait qu’il le perdra à jamais. Il n’en a pas envie, en fait. Il l’a perdu de vue ces derniers temps, mais ça reste un de ses meilleurs potes, tout de même ; il ne veut pas que ça s’arrête. S’il lui ment, il s’expose à ce qu’un jour, Percy découvre la vérité, et il aurait toutes les raisons de lui en vouloir. Ah, Lancelot, tu as le cœur trop faible. Mais c’est l’âge qui fait de lui un véritable ami. Lui qui, avant, n’aurait sans doute été qu’un vaurien avec qui passer du temps.
« Effectivement, ce n’est pas moi, les rumeurs sont fausses. Et oui, je sais aussi qui est le chef. »
Voilà, c’est dit. Son secret vient de s’envoler hors de lui, s’échappant à voix basse de ses lèvres d’habitude toujours scellées. Lancelot observe longuement Perceval, pour essayer de déterminer sa réaction. Déçu ? Excité ? Indifférent ? Il se demande comment son ami va réagir. Et c’est plutôt mauvais signe, car autrefois, il aurait tout de suite su.
Est-ce la preuve qu’il a toujours manqué quelque chose à leur amitié ?
Ou bien qu’ils sont simplement éloignés l’un de l’autre ?
Avec un soupir, Lancelot reprend :
« Évidemment, j’aimerais prendre sa place. »
Voilà qui lui ressemble bien plus, à Lancelot. Malgré tout, il s’étonne. Le dire à voix haute, ça lui paraît étrange. Comme si cet objectif devenait hors de sa portée. Pourtant, c’est bien lui qu’il poursuit. Mais Lancelot ne sait pas trop, il y a quelque chose de bizarre dans cette affirmation qui, pourtant, reflète l’état de son cœur.
Oh, oui, il change.
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Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
23.07.16 19:28


Et soudain, la lumière se fait. Et soudain, la vérité se dévoile lentement, comme une jeune femme timide qui retire un à un ses vêtements à travers une obscurité charmeuse. La plaisanterie née un instant plus tôt est balayée par les révélations, quoiqu'elle parvient sur l'instant, à arracher un sourire à Perceval — bien vite tué par l'atmosphère trop lourde, trop solennelle. Il s'en veut, un peu. Il ne voulait pas transformer cette réunion innocente et joyeuse en quelque chose de si sérieux ; décisif. Mais Percy sait, au fond, que c'est nécessaire. S'il ne fait rien, son amitié avec Lancelot allait mourir, s'éteindre peu à peu telle la flamme mourante d'une bougie consumée. Hors il ne veut pas ; il ne veut pas perdre Lancelot, il ne veut pas abandonner son premier ami sans tout tenter.

Si, par la suite, ils venaient à s'en déchirer, à s'éloigner jusqu'au point de non-retour — alors, bien évidemment, cela ferait mal. Mal à en pleurer, mal à en frapper les poings sur les murs et à prendre conscience que leur insouciance d'enfant est définitivement morte. Mais au moins, aura-t-il la satisfaction d'avoir éclaira tout les non-dits, de n'avoir laissé aucun recoin obscure entre eux — au moins n'y aura-t-il pas le regret du si j'avais osé lui en parler. Et puis au fond, Perceval ne perds pas espoir. Ce n'est là que le plus catastrophique des scénarios. Il y en a un autre, une possibilité qu'il chérie précieusement, au chaud dans son cœur palpitant comme un petit oiseau. Celle que leur relation n'est pas perdue, au contraire. Qu'il peut encore préserver l'étincelle et la ranimer même, peut-être.

Car ils sont Lancelot et Perceval.
Les premiers, les improbables — les complémentaires.

Alors la vérité tombe, couperet décisif. Percy ne s'est pas trompé ; il cligne des yeux, il ne tombe pas, n'est pas secoué d'un seul frisson malgré ce qu'il imaginait. Parce qu'il a vu juste, parce qu'il est encore capable de lire en Lancelot, de le comprendre assez bien — et ça, c'est une chose précieuse. Est-il choqué ? Non, oui. Peut-être un peu, même si au fond, ce n'est probablement pas si étonnant, il s'y était préparé. Est-ce qu'il lui en veut ? Non. Pas le moins du monde. C'est ce que réalise Perceval alors qu'un aveu de plus, à demi-mot, s'échappe des lèvres de son ami. Une vérité qu'il n'a pas réclamé, que Lancelot lui offre de lui-même, une confidence qui prouve que, peut-être, il n'est pas le seul souffrant de leur éloignement et désirant recoller les morceaux de leur amitié d'antan, fissurée par un éloignement mutuelle et des secrets saupoudrés de responsabilités diverses.

Un sourire en coin alors que les épaules de Perceval se dénoue d'un poids qu'il n'était pas conscient de porter. Son poing se lève et, doucement, avec la tendresse d'un ami, d'un frère, vient cogner contre l'épaule de Lancelot. « J'espère bien. Mon pote de toujours ne peut que viser la première place, c'est ainsi que j'te connais. Si tu me disais qu'être un sous-fifre te comble de joie, j'me serai sérieusement inquiété de ta santé. »

Et c'est tout.
Pas de cris, d'exclamations. Pas de déception, de triomphe à grand renfort de "je le savais" ou de curiosité insistante. Perceval ne demandera pas d'avantage, ne poser pas de questions gênantes ou indiscrètes. Que lui apporterait de savoir qui est le chef des duellistes illégaux, au fond ? Il ne juge pas Lancelot, pas un instant. Lui-même n'est pas blanc d'apparence et dissimule ses propres secrets. L'honnêteté de son ami lui a réchauffé le cœur, car la confiance entre eux est toujours présente — fragile, peut-être. Mais elle n'a pas encore disparue. « Tu sais Lance — si t'as besoin, j'suis là. J'veux dire, au fond, j'm'en fiche un peu de l'identité du chef des duellistes ou quoi c'est pas ça qui importe. Juste, ce truc que tu portes sur tes épaules, c'est pas rien non plus. Je sais pas ce qui se passe dans ta tête, même si j'te connais plutôt bien j'pense. Juste — voilà. J'suis toujours ton ami. C'que t'es, ce tu fais et que tu veux devenir, c'est surfait dans l'histoire. Pour moi tu restes le gamin tendu comme un arc et au regard de tueur dont personne voulait partager le wagon, le jour de notre première rentrée. Personne sauf moi, parce que j'étais tellement paumé que je savais pas du tout c'que je foutais. »

C'est tout ce qui importait, au fond. Pour lui, Lancelot est Lancelot, rien de plus ou de moins. C'est même déjà énorme, en un sens. Percy se frotte la nuque, un peu gêné. Il ne s'attendait pas, en franchissant cette porte un peu plus tôt, en venir à des confessions de ce genre. « Puis — C'est pas comme si, de mon côté, je t'avais fais un rapport détaillé sur toutes mes activités de téméraire. » Une touche de nonchalance, teinté d'un aveu fait il y a longtemps qui revient aujourd'hui sur le tapis.
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Lancelot Thompson


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Re: the fault in our stars × ft. Lancelot
27.07.16 21:06

Lancelot reste sur ses gardes.
Il a conscience qu'il y a des choses qui ne se font pas, entre amis. Et malgré tous ses défauts, il pense quand même être un bon pote vis-à-vis de ceux qu'il apprécie vraiment. Peut-être pas le plus fiable de tous, il est vrai, et on serait en droit de se méfier de lui lorsqu'il semble trop gentil. Être un bon ami, cela veut dire que l'on ne transgresse pas certaines règles, et que l'on accorde sa confiance à l'autre.
Lancelot se dit qu'il aurait probablement dû en parler à Percy, bien plus tôt.
Mais en même temps, quand l'aurait-il fait ? Ils se sont perdus de vue, Perceval avait l'air toujours occupé - et le Serpentard pense cela en oubliant totalement que c'est lui qui, le premier, s'est éloigné de son ami, trop accaparé par ses nouvelles affaires -, et puis, comment l'aurait-il annoncé ? Il aurait été logique de dire qu'il a fondé les duellistes ; mais non, il n'est rien qu'un vulgaire second, un bras droit. Le genre de situation que le Suédois n'a pas envie d'avouer. Il préfère probablement laisser courir les rumeurs qui le disent chef, c'est beaucoup plus glorieux.
Il s'attriste un peu : depuis quand sa relation avec Perceval a-t-elle tant dégénéré, au point que les deux jeunes gens ne partagent même pas leurs secrets. Est-ce qu'il est sûr, d'ailleurs, que Percy n'a jamais rejoint un autre de ces groupes ? Il lui semble que non. Il n'en sait rien. Et cela lui fait mal.
Okay, il adore Arthur - mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a que lui dans sa vie, non mais.
Mais au final, Percy ne semble pas si perturbé que cela, et Lancelot reste quelques secondes interdit, avant d'éclater de rire.
« Je ne t'ai jamais dit que j'étais un sous-fifre. T'es vraiment trop fort, mec. »
Il l'aime bien, Percy, parce qu'en plus il est parfaitement capable de comprendre la situation sans que Lancelot ait besoin de tout dire. Son ami lui fait un bien fou.
Il redevient un peu plus sérieux, adressant un sourire posé à son pote Poufsouffle.
« Merci. Vraiment. J'aurais probablement dû t'en parler plus tôt, mais bon. Tu sais, si je ne suis pas capable de gérer maintenant, je ne deviendrai jamais président du Magenmagot, non ? » Lancelot lui adresse un clin d'œil. « Bordel, je m'en souviens tellement. Et regarde comme t'as grandi, maintenant tu peux prendre le train sans moi. »
Une pause. Sans moi. Combien de choses se sont passées depuis qu'ils se sont éloignés ? Lancelot se sent mal ; le poids de la culpabilité menace de le submerger. Il ne sait pas si, honnêtement, il pourra encore regarder Percy dans les yeux. Il se dit qu'il ne le mérite pas.
Même si visiblement, il y a des choses que lui aussi cache.
« De téméraire ? Depuis quand tu en fais partie ? »
Le Serpentard demande cela sur un ton léger ; de toute façon, il est très mal placé pour exiger des comptes. Cela dit, cela lui fait tout de même bizarre. Perceval, chez les Téméraires ? Oh, mais il l'aurait tellement préféré chez ses duellistes…
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