Hide and seek [Joakim]

Le combat venait de se finir. Défaite cuisante d’un cinquième année contre un quatrième. Joakim avait parié sur le cinquième année, le connaissant assez bien. ET EVIDEMMENT, il venait de perdre deux gallions et trois mornilles. Parce que c’est connu, dès que Joakim parie, celui-ci ne peut s’empêcher de perdre. Comme quoi le blond portait réellement la poisse. Son voisin de droite rigole grassement, content d’avoir gagné. AHAH c’est facile d’avoir le blond aussi ! On le titille un peu sur sa peur de perdre un parie et il mise plus gros que la somme prévue ! Joakim ne peut s’empêcher de rager, il peste contre lui-même pour avoir une nouvelle fois succombé aux piques du parieur gagnant. Avec la somme qu’il venait de perdre, il aurait pu acheter au moins trois paquet de cigarettes ! Maintenant, il allait devoir faire pousser illégalement du tabac sous son lit et pas sûr que ça plaise aux autres du dortoir –parce qu’avoir des plantes à fleurs dans une chambre de gars apparemment ça fait gay. Mouvement de panique général. Tout le monde court dans tous les sens et il faut quelques secondes de compréhension au finlandais pour réellement comprendre le problème. Ni une ni deux, il commence par chercher dans sa mémoire un endroit potable où se cacher.

Derrière un des grands pans de rideau s’il retenait sa respiration et ne faisait pas dépasser ces affaires, ça pourrait le faire. Alors le blondinet se jette vers l’un des rideaux. Ce qu’il y trouve derrière le laisse sans voix pendant quelques secondes. Cinq personnes s’y étaient déjà cachées. Woh. Y’a plus de place, dégage, tu vas nous faire remarquer ! lui crache-t-on à la gueule. Le gryffondor lève les mains en silence, d’accord. Il repart. Pas la peine de se faire remarquer, surtout dans un moment comme celui-là. D’ailleurs, en y repensant. Il n’avait pas donné l’argent à ce profiteur de Jean. Cool. Ça le réjouissait, même s’il gardait en tête que la plantation de tabac mélangé peut-être à de la racine de mandragore serait plutôt cool.

Les pas se rapprochent non loin de lui, il n’a le temps de se retourner. Alors il commence à errer rapidement dans les couloirs, espérant trouver un endroit non occupé par la population. Après trente secondes de marche rapide, la petite porte à sa droite l’intrigue. Espérant trouver moins que six personnes à l’intérieur de ce placard, il l’ouvre, priant. Bingo ! Personne, absolument personne ! Alors il y entre rapidement, essayant de faire le moins de bruit possible. Il s’était baissé –parce qu’il est grand le bougre, et le contact d’une main sur ses fesses le fit sursauter le cognant de ce fait au plafond –super bas. Aaaaaaaaaah putain, fait attention ! Le blond se tient la tête en braillant dans sa barbe doucement, pour être sûr que les profs ne l’entendent pas. Soudain, les cinq sens aux aguets, il se redresse –tel un suricate. Il tend l’oreille. Chhhhht, dit-il doucement oubliant déjà son mal de crâne et son ton mécontent, il était redevenu doux. Les profs n’allaient pas tarder à passer. Il entendait déjà leur conversation.

Et c’était certains. Mais si ça n’avait pas été le cas ? Les fesses bien bombés d’un jeune puceau aurait été souillé par les mains d’une personne du sexe opposé. Et si plus personne n’aurait voulu se marier avec lui, que lui serait-il arrivé ? Il aurait dû se prostituer pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère ? Et qu’aurait pensé son grand-frère de tout ça hein ? Il ne le regarderait plus jamais comme avant. Il serait renier, encore plus qu’avant.
Joakim délirait complètement, sa tête partait totalement en vrille là. Penser. Dès qu’il commençait à le faire, ça partait toujours très loin, trop loin. Il se faisait un petit trip tout seul. Il décroche un sourire, sourire qu’il est le seul à pouvoir détecter étant dans le noir total et étant aux dernières nouvelles le propriétaire de son corps. En tout cas, tu m’as fait peur…
Et s’il s’était fait dessu- ça va trop loin là, il le sait.

Il coupait presque sa respiration, se collant le plus possible à la paroi essayant par la même occasion de ne pas prendre trop de place, après tout il n’avait pas envie que la demoiselle lui sortent une réplique clinquante du genre t’es gros pousses-toi ou tu sens la transpiration de ouf. Joakim n’avait aucune idée de qui pouvait être cette jeune fille mais par ses premières paroles, il avait pu deviner qu’elle n’avait définitivement pas sa langue dans sa tête et qu’elle avait un petit sens de la répartie plutôt drôle si l’on s’y penchait un peu –quoi que les pics étaient sans doute sa spécialité. Le petit corps féminin se colle alors un peu plus au sien. Ça va trop vite entre eux là. Il l’entendit marmonner quelque chose, énervée. Il tend alors l’oreille.

Deux personnes s’étaient postées devant la porte du placard. Eh merde. Ils avaient intérêt à ne surtout pas ouvrir cette porte. Parce que s’ils le faisaient, comment Joakim devrait justifier le fait qu’il se retrouve en pleine nuit dans un placard avec une petite minette sur les genoux ? D’accord, c’était un petit don juan dans l’âme mais Poudlard était définitivement contre ce genre de rapport –ou en tout cas la nuit uhuh.

Joakim entend alors un des professeurs rigoler et la demoiselle s'étonner qu'un être humain puisse avoir des émotions. La blond sourie une nouvelle fois, elle était amusante cette demoiselle. C'qui serait cool c'est qu'ils se cassent vite... Parce que je me sens un peu compressé là. Pas que tu m'déranges hein.

Joakim espérait juste que ces deux professeurs étaient l’un de ces vieux ne pouvant s’empêcher d’aller pioncer à minuit dernier carras. En fait, le blond n’avait ni mesuré ses paroles, ni compris la rage de sa copine de placard, alors il était surtout concentré sur les deux hommes, ne cherchant pas vraiment à comprendre où même à remarquer la colère de la demoiselle. Parce que rien de ce qu’il ne disait n’était réellement à prendre en compte, tout est du second degré. Alors quand il sent la fille se coller le plus possible au mur, il fait de même, ayant déjà oublié sa remarque et pensant qu’elle n’aimait pas être collé à un homme, aussi beau qu’il soit.

Il essaie de regarder à travers le fente que forme la vieille porte du placard, il plisse les yeux et voit les deux hommes, toujours poster tel des phares devant leur planque. Le blond fait doucement plaquer sa langue, plus pour lui-même que pour les professeurs. Il n’a définitivement jamais de chance de ce côté-là, ce qui l’exaspère au plus haut point. Pestant contre ses deux pipelettes qui parlaient gaiement de leur rencontre du samedi dernier. Une nénette apparemment bien éméchée. Oh ! L’un des professeurs s’étaient rendu compte du pot aux roses le lendemain, pendant sa cuite, la demoiselle avait plus de cent-dix ans. Drôle de situation, foi de Lain. Le blond était quelque peu amusé par les confidences qu’ils échangeaient sans se rendre compte qu’ils étaient sur écoute. Parce que, bien sûr, ils n’étaient clairement pas seuls dans ce couloir et que les rumeurs circulent encore plus vite que la piste à Poudlard, surtout quand il y a une bonne dizaine de témoins.

La voix de la demoiselle, doucement, retentit une nouvelle fois. Alors à son tours, il répond, sans se douter de sa réaction ou quoi que ce soit. En étant soi-même, mais avec beaucoup moins d’entrain que d’habitude pour ne pas mettre sur la piste nos deux professeurs arnaqués par une vieille mamie.

« Joakim pour te servir, et toi ? C’est vrai qu’on a que ça à faire t’façon, faire connaissance, parce qu’apparemment, ils ont clairement l’intention de rester planter là pendant un petit moment, histoire d’en faire craquer plusieurs, comme s’ils savaient que dans le coin, il y avait du monde qui n’attendaient qu’une chose. Qu’ils se cassent. »

Cette fille semble reconnaitre le blond, faut avouer, son ego en prend un petit coup, il bomberai presque le torse s’ils n’étaient pas aussi serrés. Mais la question se pose, qui était-elle ? Parce que s’il connaissait cette demoiselle, il se souviendrait sans doute de sa voix ou même de son parfum. Pourtant, là, rien ne lui indiquait qui elle était. Le finlandais laisse échapper un sourire de ses lèvres, sa petite phrase gonfle son estime de soi.

« Mouais, c’est moi… »

Mais qui pouvait-elle être ? Et alors qu’il se pose la question, elle se crame toute seule. Il avait deviné. Cette forme d’espièglerie, ce ton comme pleins de reproches et de dégouts. Ça, c’était la petite rousse toujours au côté de l’un de tes grands fans, Kieran. Les deux jumeaux inséparables, les siamois. Le jour et la nuit. Quelque fois, Joakim avait l’impression de se voir lui et Benji, mais peut-être en plus voyant. Aileas, s’il se souvenait bien. Non, parce que lorsque Kieran vient toquer à sa porte, il fait son fanboy, mais aussi son frère vraiment trop trop fier de sa sœur. D’un côté, c’était un peu relou, parce qu’il n’aimait pas réellement cette demoiselle, de l’autre, c’était touchant qu’il apprécie autant sa sœur. Joakim aurait pu être jaloux. Mais il ne l’était pas. Si sa sœur avait été géniale, il aurait pu l’être, mais sa sœur ne l’était pas. Pas à ses yeux en tout cas.

Pour Joakim, Aileas n’était autre que la réincarnation de la fille chiante à toujours casser l’ambiance, et c’était vraiment le cas ! Pour les seules fois où il avait eu à lui parler en tout cas. Et la rousse approuve ce que le blond a supposé. Il n’aimait pas ça, quand ils étaient d’accord, surtout pour quelque chose d’aussi… Définitivement, ça sentait mauvais. Il fallait agir rapidement et avec intelligence. Son cerveau bouillonne quelques secondes, puis un éclair de génie lui passe par la tête. Mais soudain, sans qu’il ne comprenne, le corps plutôt froid de la rousse lui tombe dessus. Il laisse échapper un murmure de surprise en attrapant sans réellement s’en rendre compte les hanches de sa voisine. Eh, ça va ? Il relâche les hanches de la rousse et prononce doucement.

« Eh, j’ai peut-être une idée. Couvre bien tes cheveux, faut pas qu’on les voit. J’vais lancer un stupefix sur les profs et on se barre en courant. Si on se fait chopper, tu diras que j’ai agis seul et que c’est moi qui t’ai forcé à venir me voir cette nuit. Moi c’est ma dernière année, alors c’est pas grave si je me fait virer, mais toi il te reste encore un moment à rester ici alors pas la peine de te faire des ennemis… »