Je dois avouer que cela faisait un moment que j’avais un peu honte de moi. Et malheureusement pour moi, on ne cessait de me le rappeler. A juste titre peut-être mais quand même. Le problème quand on est préfet, c’est qu’on est censé être parfait. Et à le moindre erreur, tout le monde s’amuse à vous le renvoyer dans la figure, c’était fatiguant. Et surtout ça m’empêchait d’être un bon préfet quand le moindre imbécile diminue votre autorité de cette façon. J’avais la nette impression qu’on ne m’écoutait pas ( enfin, encore moins que d’habitude). Et j’avais parfaitement conscience que c’était de ma faute, mais je n’arrivais pas à sortir de cette impasse. Et chaque jour mon fardeau devenait un peu plus lourd.
Je me baladais dans les couloirs, le regard baissé, réfléchissant à mes problèmes. J’avais bien essayé de demander de l’aide à Darwin, mais il était tellement occupé en ce moment, je sentais bien qu’il n’aurait pas de temps à m’accorder. Je me retrouvais donc un peu seul, dans la dèche, incapable de remonter la pente tout seul. Qu’est-ce que je pouvais faire à part espérer que quelqu’un fasse quelque chose de pire et que tout soit oublié ? Je poussais un long soupir, désespéré.
Et puis là, arrivant dans l’autre sens au milieu du couloir, Joyce Fitzgerald. préfète des Serpentards, elle n’hésitait pas à enlever des points et surtout personne n’osait venir lui chercher des noises. Pendant un instant je considérais cette option, puis je passais à côté d’elle la tête basse. Il n’y avait aucune chance qu’elle accepte de m’aider. Pourquoi le ferait-elle ? Je marchais encore un peu. Mais après tout qu’est-ce que j’avais comme option ? Il n’y avait pas tellement de préfets disponibles et en attendant les résultats des élections...Et puis, qu’est-ce que j’avais à perdre ? Ma réputation ne pouvait pas souffrir davantage si je me faisais jeter par la préfète en public. Oui, pourquoi pas. J’avais donc fait demi-tour pour foncer droit sur elle, avec un air sérieux et un peu gêné :
«Excuse-moi, Joyce Fitzgerald ?»
Une fois que j’avais capté son attention, je poursuivais :
«Est-ce que je pourrais te….parler deux minutes. En privé ?»
Ben oui, parce qu’il ne fallait pas déconner, je voulais pas forcément que tout le couloir soit au courant de mes problèmes.
Qu'importe ce qu'elle pouvait dire, qu'importe ce qu'elle désirait montrer. Elle ne pouvait pas cacher le fait qu'elle s'en voulait terriblement. Avoir agit ainsi durant le cours de son frère, certes Demeter l'avait vraiment chercher en se moquant ainsi de Kenji alors que Joyce était dans les parages. Mais elle ne pouvait pas oublier et elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir. Devait-elle aller le voir pour lui en parler ? Histoire de remettre les choses aux claires une bonne fois pour toute, même si il semblerait évident que le Serpentard après ses cinq années à Poudlard, était au courant qu'il ne fallait jamais. Ô grand jamais, rire de Kenji.
Soupir.
Et elle se retourna à l'appel de son nom.
On aurait pu comme dire que son cerveau c'était mit sur pause lorsqu'elle c'était retournée. Joyce ne s'attendait aucunement à ce qu'on l'appelle, et encore moins que la personne qui la dérangerait serait ce Serdaigle. Si sa mémoire était toujours bonne, il s'agissait d'un des préfet des aigles; Rief Irving. Bien qu'il était l'un de ses aînés en cours de médicomagie, on ne pouvait pas vraiment dire qu'ils avaient déjà eu de réelle conversation. Alors c'est en partie pour cela que la Serpentard ne pu cacher son léger étonnement, que pouvait bien lui vouloir le préfet à la chevelure bleutée. En fait, au fond, cela inquiétait bien plus la demoiselle Fitzgerald que cela ne la surprenait.
Parce que de son point de vue, la seule raison pour laquelle Rief Irving souhaitait lui parler en privé, était simplement parce que l'un des étudiants de sa maison aurait transgressé une partie du règlement. C'est pour cela qu'elle n'arrivait pas à être rassurée, qu'elle semblait étonnée et surtout légèrement absente. Au coin de son esprit, la Serpentard c'était fait une liste de toute les personnes potentielles qui aurait pu poser soucis. Et cela la rassura encore moins.
Haussement de sourcils.
« Euh oui, bien sûr. »
Joyce regarda autour d'eux pour voir ou ils pourraient discuter sans être entendu ni dérangés. Comme les deux préfets étaient au sixième étage, à moins de changer d'étage il n'y avait pas trois milles possibilités. Surtout qu'aucun des deux n'aimeraient réellement discuter dans le cagibi, entouré par de nombreux épouvantards. Alors la préfète des serpents décida d'ouvrir la porte de la salle de classe vide, afin d'y vérifier que personne ne s'y trouvait.
« Ça t’ira ici ? J'espère que ce n'est rien de grave. »
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