Kieran n’osa pas faire de remarques concernant l’élection des préfets et donc sa possible élection. Il se contenta simplement de m’adresser un sourire après que je lui ai attaqué le crâne sans pitié et de remettre sa tignasse rousse en ordre. Même si bon, nous connaissons bien le jeune Nails, il n’était pas vraiment du genre à adopter la raie sur le côté. Mais j’imagine que le temps nous donnerai les résultats. Et qui sait, si le jeune homme finissait éventuellement préfet, cela lui donnerait une bonne raison de suivre le règlement. Enfin il devrait probablement l’apprendre avant mais soit.
Ensuite la conversation s’aventura vers un côté plus léger et plus amical. C’était l’avantage et l’inconvénient des Nails, c’était un peu difficile de ne pas les connaître, entre Kieran qui faisait des bons en agitant les bras pour avoir de l’attention et Aileas qui partageait la même salle commune que moi. Et honnêtement je plaignais un peu le pauvre bougre qui tomberait éperdument amoureux d’elle. Aileas avait un bon fond évidemment, elle pouvait se montrer sensible dans de rares occasions mais le reste du temps...c’était une dure à cuire. Et à mon avis elle devait dispenser son affection et sa confiance au compte-goutte. Donc, le futur élu de son coeur aurait déjà traversé tous les obstacles majeurs avant d’atteindre son paternel. Son frère fit donc le choqué, me repoussant du plat de la main qui eut pour résultat de me faire vaciller un peu, avant de reprendre ma place avec un léger rire. C’était le premier à taquiner sa soeur lui aussi. Mais j’imagine que ce n’était pas pareil quand quelqu’un d’autre le faisait. Je devais faire un peu attention.
Par contre je ne m’attendais pas à ce que la conversation prenne un tournant si intime. Même si Kieran, lui ne semblait pas gêné. J’étais un peu décontenancé au départ. Kieran aimait les garçons...et les filles aussi ?! Je gardais mes lèvres serrées en silence. Après mûre réflexion, cela lui ressemblait pas mal en effet. Le rouquin aimait tout le monde. Pas étonnant qu’il soit bisexuel. Il m’expliqua qu’une fille l’avait embrassé et qu’en gros il ne savait pas quoi en penser. Moi ça me mettait un peu mal à l’aise.
«Eh bien, tu en as du succès !»
Ce qui m’ennuyait, ce n’était pas tellement que Kieran me parle de sa vie amoureuse. Ni que je réalise qu’avec 3 ans de moins que moi, il en a vécu dix fois plus. Enfin peut-être un peu. J’enviais sa confiance qui fonctionnait apparemment comme un charme magnétique autour de lui. Mais ce qui m’ennuyais un peu, c’est que me concernant, je n’avais aucune certitude. Mais de mon côté je trouvais que les deux Nails avaient raison. J’avais une petite idée sur l’amour et les sentiments. C’était de l’alchimie. Une histoire de phéromones, d’ocytocine, d’endorphine et de dopamine. En théorie. Alors selon il y avait d’abord l’attraction physique et donc chimique. Et puis seulement les sentiments. Seulement chez moi j’avais l’impression que cela ne fonctionnait pas correctement. Quand j’avais ressenti quelque chose, c’était souvent parce que cette personne possédait un trait de personnalité qui me plaisait. Du moins c’était ce que je pensais. Une fois de plus, sans aucune certitude. Toutefois je voulais faire remarquer quelque chose à Kieran :
« Oui mais… dans ce cas là tu te positionnes comme la personne à qui on demande. C’est facile de dire oui ou non. Par contre, tomber amoureux de quelqu’un et lui demander de sortir avec toi. C’est plus difficile. Ca te rend plus vulnérable. »
C’était un peu bizarre parce que les deux Nails avaient des avis apparemment différents et pourtant je les trouvais juste tous les deux. Parce qu’ils ne regardaient pas du même côté du spectre.
«Et puis dire oui pour dire oui… si la personne ne te plaît pas...c’est juste une perte de temps ou un manque de respect...Enfin, je crois...»
Je n’avais quasiment aucune expérience en sentiment amoureux, contrairement à Kieran. Mais j’imagine que c’est personnel à chacun. Et surtout je ne tenais pas vraiment à rentrer dans le vif du sujet. La théorie d’accord mais la pratique… J’espérais qu’il ne me poserait pas de questions personnelles, parce que je ne pourrais pas lui dire la vérité, mais je ne pourrais pas lui mentir non plus. Je savais que ce que Kieran cherchait à faire, c’était de me redonner confiance en moi. Mais vraiment, je l’interprétais comme une forme de gentille pitié. “Mignon et gentil”. C’était sympa mais pas forcément flatteur. Je croisais les bras et je poussais un soupir. Mais je ne crois pas qu’il comprenait. Néanmoins, je forçais un sourire.
« Merci, Kieran. Mais je il n’y a personne qui m’intéresse en ce moment. En plus, c’est un truc de famille. On n’est pas des précoces en la matière.»
C’était un peu sec, mais comme ça le débat était clôt. La dernière chose que je voulais, c’était de me sentir poussé. Comme si quelque chose n’allait pas chez moi juste parce que je refusais de sauter sur tout ce qui bougeait. Ou d’attendre un signe de réciprocité avant de faire le moindre mouvement. J’étais prudent. Pas parce qu’il fallait être prudent en amour, mais parce qu’il fallait être prudent à Poudlard. Si je voulais continuer ma scolarité tranquillement, je ne comptais pas montrer mes faiblesses à qui que ce soit, juste pour qu’ils puissent les utiliser, presser la plaie juste pour me faire mal. Je me retournais, fixant le ciel cette fois-ci, cherchant de quoi alimenter la conversation.
« En parlant de ça, je suis pas sûr mais… je pense qu’il y a quelqu’un qui est à fond sur ta soeur.»
C'était bizarre de parler de ça avec Rief, peut être parce qu'on avait jamais pris le temps d'aborder des sujets comme ça, on était pas assez proches et puis dans le fond c'était pas le genre de truc qu'on racontait à n’importe qui. Enfin pour lui, parce que moi je dois avouer que c'était aussi banal que de raconter ses vacances. Mais Rief lui avait l'air clairement mal à l'aise avec ça même s'il essayait de pas trop le montrer. Faut dire qu'à sa place je pense que je me serais aussi senti un peu gêné de parler de ça avec un gamin qui m’expose toutes ses histories sans complexe. Je sais pas tellement si j'avais du succès, je dirais que je suis comme tout le monde, je plaît à des gens, d'autres non, des gens me plaisent, d'autres non. C'est pour ça que j'avais un peu de mal avec ses arguments du « je ne plaît à personne », y'a rien de plus faux surtout qu'il était quand même loin d'être moche ou idiot, j'imagine qu'il pouvait prêter intérêt à bien des gens mais peut être qu'il préférait ce mettre des œillères, dans le fond ça fait peur, un peu comme Aili qui s’obstine à fermer les yeux devant la possibilité d'avoir quelqu'un. Franchement des fois ça me donnait envie de leurs sauter dessus et de les secouer pour qu'il acceptent de prendre des risque, d'être un peu vulnérable de temps en temps.
Oui c'est blessant de devoir affronté le refus de quelqu'un qu'on aime. Mais la vie est comme ça, on ce blesse, on tombe, on ce relève on continue parce qu'on sait qu'il y'aura aussi ces moments de bonheurs qui nous attendent, même si c'est difficile des fois, sourire ça coûte rien et préférer rester en retrait, à l'écart de tout ça par crainte c'est ce refuser de vivre, simplement. Pourquoi est ce qu'ils ce privent tous de vivre ? J'ai pas l'impression d'être un surhomme, je suis vulnérable tout autant qu'eux, pourtant moi j’essaie un minimum d'être heureux, même a deux. Est ce qu'ils sont plus heureux comme ça ? J'avais pas l'impression qu'Aili était si heureuse que ça. Rief non plus. Quoi que j'étais mal placé pour juger du bonheur des autres mais franchement, je me souviens pas l'avoir déjà vus sourire bêtement, rire aux éclats ou simplement avoir le regard pétillant. Aili ça lui arrivait plus tellement, avec moi elle faisait des efforts mais le reste du temps c'était différent. Des fois j'aimerais être une petite souris et me glisser dans leurs salle commune pour avoir la satisfaction de les voir rires stupidement aux blague de quelqu'un ou sautiller d’émerveillement à je ne sais quelle discutions. J'aimais bien cette image, ça m'aidais à pas trop m'inquiéter pour ma frangine quand j'étais pas dans les parages.
Mais bon, au ton sec de Rief, j'en concluais que la discussion était close et ça assombrissait un peu le jolie tableau que je me paginais des gens comme eux loin de mon regard. Peut être qu'il voulait juste pas parler de « la personne », parce qu'on ce connaît pas assez ou parce qu'il avait peur que je tienne pas ma langue. Je m'en offusquais pas trop, après tout c'était légitime alors je souris simplement, pinçant les lèves en haussant les sourcils dans un simple signe de tête pour signifier que j'avais bien compris. J'voulais pas qu'il prenne la fuite ou qu'il saute de ce balcon pour éviter de me répondre, ou qu'il m 'engueule encore.. je crois que j'avais assez pris pour ce soir. Il préféra lui même changer de sujet, s'attaquant à ma sœur cette fois et de ce « garçon à fond sur elle». C'était assez étonnant.. Assez pour me faire tourner la tête vers lui en haussant les sourcils.
« Ah ouais ? »
Là j'avoue que je m'y attendais pas. Aili m'avait rien dit, normalement elle le fait en soupirant de tout son être comme quoi machin est chiant à faire ci ou ça.. mais là, rien. Je me demandais si c'était vrais ou s'il disait ça juste pour me faire réagir. Voir ma réaction avant de m'avouer quelque chose de plus important. La technique du « j'ai un pote qui », parce que vraiment je voyais pas tellement les gens venir raconter leurs amourettes à Rief.. C'était peut être lui ce « garçon ». Alors je souris en plissant un peu les yeux, cherchant à sonder son regard quelques secondes, au pire ça le ferait juste s'offusquer en agitant les gras et ce seras amusant.
« Hum.. j'ai trouvé ta façon de te défilé plutôt louche.. Puis cette façon que t'as eu de pas trop t’inquiéter du sort qu'on réserverait à l'élue de son cœur... T'es pas en train de me faire le coup du « Je connais quelqu'un qui », pour voir comment je le prendrais si tu m'avouais que t'étais en kiff sur ma sœur hein ? C'est ça ? T'es amoureux d'elle ? Si c'est ça je dois t'avouer que je suis un peu jaloux. »
Sourire en coin, je ne le quittais pas des yeux, retenant un rire qui voulait accompagner cette supposition un peu tordu. Quoi qu'on était à l’abri de rien mais je pense que je serais réellement étonné de savoir qu'il en pinçait effectivement pour elle, en faite je remarquais que j'avais jamais été confronté à ce cas, elle était tellement imperméable à toutes formes de rapprochement que les gens allaient jamais jusqu'à s'attacher à elle. Je saurais même pas comment réagir, ni quoi dire. Alors jouer les idiots ça restait pas mal, surtout que c'était pas forcément des conneries.
Vous étiez bien tranquilles et l'ambiance se faisait douce — un peu trop même, non ? Rhodes, qui flânait du côté des toits jusqu'à présent, semble trouver à son goût de vous embêter un peu. Le voilà qui apparaît dans votre dos, se manifestant en passant à travers le corps de Kieran !
" Alors les morveux, on profite des étoiles en amoureux ? Qui porte la culotte de vous deux ; tronche de tomate ou monsieur cheveux bleus ? Allez faîtes pas cette tête, l'amour c'est chouette ! J'vais vous faire voir la vie en vert, après tout je suis votre éternel calvaire ! "
Et ... Et si il a osé. Il vient de vous balancer un pot de peinture verte qu'il cachait depuis le début sur la tête avant de disparaître dans un ricanement. Vous voilà coloré de la tête aux pieds. Pourquoi diable ce maudit esprit se baladait avec ça ?! Apparemment, il s'ennuyait et guettait des victimes depuis un moment, pas de chance c'est tombé sur vous !
Invité
Re: ★ Twinkle Twinkle Little Star [PV Kieran]★
13.06.16 11:45
Twinkle Twinkle Little Star
En général je ne m’attardais jamais sur ce genre de conversation. Tout le monde était le bienvenu pour m’expliquer leur problèmes de coeur. Je les écoutais et je les conseillais du mieux que je pouvais. Les amoureux transi, les hésitants qui se demandaient s’ils devaient retourner avec leur ex, les peines de coeurs…Tout cela fonctionnait très bien tant que le focus sur moi était réglé au minimum. Mais s’ils commençaient à poser des questions gênantes, à s’intéresser, à insister, comme Kieran. Je m’arrangeais pour m’esquiver le plus vite possible. Pourquoi ? Parce que je n’avais rien à dire sur le sujet. Je ne voulais même pas me plaindre. Je ne voulais pas que tout le monde sache que non, je n’avais jamais embrassé personne, que non, je n’avais jamais ressenti le coup de foudre ou les papillons dans l’estomas. Non je n’avais jamais senti mon coeur fondre comme un eskimo en plein été pour quelqu’un. Et ça ne faisait sentir… comme si j’étais anormal. Inadéquat. Comme si j’avais un coeur de pierre ou que j’étais déprimé. Mais ce n’était pas le cas. J’étais peut-être trop raisonnable pour tomber amoureux. Et si jamais ça se savait, ils me regardaient avec pitié. Ils essayaient de me réconforter. Mais je le savais. Mais je ne voulais pas le ressentir à nouveau ce sentiment d’inadéquation. Je n’avais pas envie de me remettre, moi et ma sexualité en question. C’était vraiment pas ce dont j’avais besoin. Je voulais juste me dire que c’était temporaire et que je finirai par trouver quelqu’un qui ferait battre mon coeur plus vite. J’étais normal et plein de sentiments. J’avais juste besoin de trouver le bon déclencheur.
Alors je changeais rapidement de sujet. Quelqu’un qui était intéressé par sa soeur, ça ça devrait suffit à détourner son attention. Je m’attendais à ce qu’il m’agresse pour avoir le nom du malandrin qui oserait la courtiser. Ou encore à lâcher une plaisanterie à ce sujet mais non. Au lieu de ça, Monsieur Nails, avec son air de lutin , me retourna la question.
Si j’avais été en train de boire, j’aurai probablement craché. Moi ? Intéressé par Aileas ?! Sans vouloir être irrespectueux, ça risquait pas d’arriver. Enfin...il n’y avait rien de mal avec elle, je respectais certains traits de sa personnalité même mais disons juste… qu’elle n’était mon type. Personne ne l’est apparemment. Par contre qu’est-ce qu’il voulait dire par le fait qu’il était jaloux ?
Je m’apprêtais un démentir fortement cette odieuse accusation et je l’aurai probablement fais si nous n’avions pas été interrompu par un odieux personnage. Un spectre vert qui parlait en rime à la manière d’une petite brute de maternelle avant de répandre de la peinture verte sur nous. Pendant un instant je restais immobile et silencieux, la tête penchée pour éviter d’en avoir dans les yeux. J’en avais plein le dos un peu devant et surtout plein les cheveux. Je sentais le liquide épais et chimique me couler dans la nuque et près des oreilles. Et l’odeur...eurk. Je poussais une exclamation de dégoût profond. Depuis quand on avait de la peinture à Poudlard ?! Tous les murs étaient en pierre. EN PIERRE PAR MERLIN.
J’enlevais mes lunettes tâchées et je frottais mes mains contre une partie encore propre de mon pantalon
« Qu’est ce que c’était que ce truc ?!!!»
Me faire recouvrir de peinture avait de quoi troubler mon calme général; C’était dégeulasse, il y en avait partout. Sur les vêtements, le sol mais surtout dans les cheveux.
« Han c’est répugnant...»
Je parvenais à m’emparer de ma baguette et à faire disparaître une bonne partie de l’excédent de peinture à coups d’Evanesco, un sortilège très pratique quand on est préfet et qu’on doit faire disparaître les résultats d’une farce de mauvais goût ou d’une expérience ratée. J’aidais Kieran à se débarasser de la peinture, du moins sur ses vêtements je ne prenais pas le risque de l’utiliser sur la peau ou les cheveux de peur de faire disparaître autre chose. Donc nous étions là, dans des vêtements tâchés avec plein de peinture sur le visage et dans les cheveux. J’essuyais mon front avec le dos de ma main avant de rabattre mes cheveux désormais vert en arrière. Il fallait laver ça avant que ça sèche et fasse un casque. Et j’étais bien parti pour avoir des reflets verts...Je poussais un long soupir en constatant que mon matériel avait été touché et abîmé. Quant à mon devoir et bien...je pouvais tout recommencer.
« Je vais devoir aller faire un rapport au directeur. Apparemment nous avons un esprit frappeur..Génial... »
Le halo spectral ne m’avais pas échappé. Et qui disait esprit frappeur, disait plus de bêtises et aussi plus de bêtises de la part des étudiants qui pourront désormais blâmer l’ectoplasme pour leur méfaits. La joie, en d’autre termes. Je commençais à rassembler mes affaires, je n’allais pas les abandonner là. Je m’arrêtais soudainement. Il n’était pas un peu tard pour alerter le directeur ? En tout cas je ne pouvais pas y aller comme ça.
«On devrait aller se laver les cheveux avant que ça sèche. J’espère que t’es pas allergique.»
J'attendais sa réaction avec une certaine impatience, prêt à le voir hausser les sourcils en rétorquant avec force que je m'étais planté sur toute la ligne. Peut être même qu'il allait ce mettre à rougir ou bafouiller à force de s'offusquer. Mais il n'eut pas tellement le temps de faire quoi que ce soit. Quelque chose de bizarre s'était produit. Je senti quelque chose me glacer la peau et le corps sans trop savoir ce que c'était, c'était pas une sensation super agréable en tout cas, j'en avais eu le souffle coupé quelques secondes avant de voir que quelque chose venait tout simplement de me traverser. Quelque chose m'a traversé ! Je tâtais mon torse du bout des doigts simplement pour m'assurer que mon corps était toujours bien là et bien matérialisé dans cette dimension. Tout avait l'air normal, enfin pour mon corps, parce que pour le reste c'était autre chose. Un fantôme grassouillet volait sous notre nez et semblait s'exprimer qu'en rimes, je l'avais jamais vus avant mai je sais pas pourquoi je crois qu'on va le regretter. Mon regard glissa sur Rief le temps de sa tirade avant de sentir un truc me couler sur la tête et le reste du corps. Froid, visqueux, j'en retenais mon souffle en crispant mon corps alors que la substance verte dégoulinait de partout sur nous.
« Aaaaah du sliiime.. »
C'était dégueulasse mais c'était quand même assez cool, du moins ça l'aurait été si ça avait réellement été un genre de mucus ectoplasmique plutôt que de la vulgaire peinture verte, mais quand même, qu'est ce que c'est que ce bordel ?! J'avais envie de rire mais j'avais peur d'avaler de la peinture si j'ouvrais la bouche alors je le contentais de pincer mes lèvres dans un sourire alors que Rief montait en mayonnaise tout seul comme le bon préfet qu'il était. Je crois qu'il a pas aimé la petite blague de l'esprit frappeur. Il était ou ce crétin quand j'ai repeint le bureau du concierge en rose hein ? J’aurais carrément put lui demandé un coup de main ou juste le faire accuser à ma place. Bon au final on s'était bien marré avec Tullie et Joyce mais quand même.. Je bougeai à peine, toujours tendu mais pas moins amusé, je laissais Rief se débarrasser de la majorité de la peinture d'un coup de baguette et tenta de libérer ma bouche d'un revers de la manche. On était beau tien.
« J'savais pas qu'on avait ce genre de fantômes ici ! Ça sort d’où ? »
Visiblement il savait pas plus que moi qui était ce fantôme chelou, une chose est sûr c'est qu'il me donnait envie de sortir mon vieux costume de ghostuster pour courir après cet esprit et avoir ENFIN l'occasion de placer la réplique fétiche «Tu réfléchiras avant de tout engluer un mec qui a un positionneur désintégrant hein mon salaud ! » j'ai attendu ça toute ma vie, ou presque quoi... mais y'a vraiment qu'à Poudlard qu'on a l'espoir de voir un truc comme ça arriver en faite. Les esprit frappeur y'en avait pas tellement, pour pas dire aucun, juste des fantômes un peu snob et chiant qu'on toujours trois milles truc à raconter sans la moindre importance. La c'était de inattendue. Libre de parler sans m'étouffer, je riais enfin de cette bêtise en essayant d'enlever la peinture de mon visage sans grande réussite. Rief était à bout, faut dire que ce machin avait ruiné son devoir et son matos, ça c'est pas cool, mais bon si on enlève ça le reste c'était quand même plutôt amusant. Il parlait déjà d'aller voir le directeur pour ce plaindre, moi j'étais trop occupé à coiffer ma tignasse en me servant de cette peinture comme d'un gel coloré. Un vrais punk, les cheveux en l'air ou plaqué sur le coté, j'étais pas capable d'être sérieux deux seconde mais au moins comme ça j'avais la classe.
« Oh non t'inquiète avec toute les color run que j'ai fais et les fluo party ma peau est totalement immunisé contre la peinture et le reste.. Moi je les trouve bien comme ça mes cheveux. Hum ? T'en dis quoi ? OH MAIS ! Attend, il faut absolument immortaliser ça ! »
Je savais que Rief était pas le garçon le plus patient du monde surtout après qu'on l'ai teint en vert alors je fis au plus vite pour pas lui laisser le temps de s'enfuir. D'un coup de baguette j'attrape mon sac et y plonge le bras entier pour en sortir le vieil appareil photo sorcier qui ne me quittait jamais. Ce truc avait l'air d'avoir traversé les siècles mais visiblement chez le sorciers c'était la dernière mode. D'un coup de lévitation il flotta juste devant moi et Rief, la magie c'est mieux qu'un perche à selfie, j'attrape mon compagnon d'infortune par les épaule et colle mon visage prêt du sien en offrant une pause ridicule à l'objectif, mains en l'air et grimace collé au visage. Au moins ce fantôme a eu le bon goût d'assortir sa peinture au piercing que je portais aujourd'hui, à croire que c'était fait exprès. Le flash aveuglant captura l'instant pour le graver sur la pierre de l’immortalité. Je pouvais pas passé à coté de ça c'était juste pas possible. D'un coup de baguette l’appareil vola de nouveau jusque dans mes mains pour que je puisse le ranger en lieux sur avec mon nouveau trésor. Content, un peu trop peut être, mon sourire avait retrouvé sa place habituel sur mes lèvres et j'en avait quasiment oublié le reste.
« J'prend une photo de chaque truc dingue ou juste bizarre qui m'arrive et après je les colle sur le mur de ma chambre. Bon évidement ici c'est plus compliqué de prendre des photo mais ça empêche pas. J'espère que t'as fais un sourire sinon je devrais te le rajouter au feutre, ce serait dommage quand même. »
Je lui tirais une langue taquine avant de ranger mes affaires. La plaisanterie avait certainement assez duré pour lui. C'est dommage, pour une fois qu'un truc fun arrivait fallait que ça le mette dans cet état. On aurait put s'écrire des truc idiot sur la tête ou ce dessiner des débilité partout sur le coups ou les fringues, peut être même sur ce balcon, mais je pense pas que ce soit le genre de fantaisie qui branche le préfet. Un jour faudra vraiment qu'il me raconte ce qu'il fait dans la vie pour s'éclater un peu ou relâcher la pression.. parce que j'avoue que je suis curieux. Des fois c'est désespérant et c'est pour ça que je me devais de rétablir l'ordre des choses avec un peu de légèreté et de stupidité dans tout ça. Ma baguette s'agita quelques secondes pour inscrire Mr.Prefet sur son front à l'aide de la peinture verte. Voila. Puis pour pas qu'il ce vexe trop je fis de même sur mon débardeur en inscrivant un trés gros « I'm with stupid » ainsi qu'une flèche pointant vers ma tête. Comme ça il est quasiment venger. On était bien comme ça tien, mais pour une fois qu'on y était pour rien on va pas s'en plaindre.
« Mince c'est comme ça que j'aurais du la faire la photo. »
On était vachement mieux comme ça mais puis peut être que ça lui aurait étiré un sourire, ou l'ombre d'un sourire, ou d'une grimace tien ! Mais fallait pas trop croire aux miracles.
Je me souviens de la première fois que j’ai vu un fantôme. Hmm… comment on appelle cet état émotionnel où on est à la fois impressionné, effrayé mais aussi complètement fou de joie ? En gros c’était sublime de découvrir l’existence de vrai fantômes, mais par la suite j’avais assez vite déchanté : les fantômes de Poudlard se contentaient d’errer dans un quasi silence, presque dans l’oubli, sans rien dire ou faire d’intéressant. Mais les esprits frappeurs, c’était une autre histoire et je pouvais déjà prédire que ça allait rendre mon travail au moins...10x plus difficile. Quelque minutes après être aspergé, mon esprit et mon corps s’agitaient déjà pour réparer les dégâts en pensant déjà aux problèmes futurs. Kieran semblait surpris lui aussi. Mais pas dans le même sens.
«J’en sais rien....Et c’est pas juste un fantôme...c’est un esprit frappeur..»
Moi, évidemment j’étais beaucoup moins enthousiaste et ça s’entendait dans le ton de ma voix. Son halo verdâtre et son humour douteux ne me trompait pas. Par contre je me demandais vraiment comment Kieran faisait après 3 ans à Poudlard pour être encore émerveillé par ce genre de trucs. Il connaissait l’existence des fantômes et des esprits frappeurs quand même et puis il avait cours… Oh wait. J’oubliais qu’il n’était pas particulièrement studieux. Alors que le rouquin semblait s’amuser avec ses cheveux, moi je craignais avoir des mèches vertes pendant des semaines. Au pire, je me referai une colo à l’avance. Par contre, c’était à mon tour d’être dans le flou pendant que Kieran parlait dans une langue que je connaissais pas. On pouvait lire un point d’interrogation sur mon visage.
« Hein ? Color Run ? Fluo Party ? C’est quoi ça ?.»
Il était en train de mettre ses cheveux en forme, iroquois et autre, comme un gamin pendant que je commençais à ranger mes affaires. Je n’allais pas m’attarder ici, j’avais un bain à prendre et puis je devrai préparer un rapport pour le directeur demain matin. J’avais pas vraiment envie de rigoler là tout de suite. Mais contre mon gré, je me laissais embarquer dans la folie du Gryffondor, qui trouvait ça trop marrant d’être recouvert d’une substance chimique et verte avec une odeur insupportable. S’il voulait prendre un selfie, grand bien lui fasse. Ce que je n’avais pas calculé c’est qu’il comptait sur moi pour apparaître dessus. Malheureusement l’effet de surprise et sa taille qui égalait la mienne lui donnait l’avantage.
« Hey attends, qu’est ce que tu -»
Le flash me rendit à moitié aveugle. Je ne sais pas de quoi cette photo avait l’air, avec nos cheveux verts et coiffés n’importe comment, avec mon visage tâché alors que j’étais en train de parler et sûrement un oeil fermé. Mais soit ce n’était pas le but je pense. Kieran m’expliqua alors qu’il avait l’habitude de prendre une photo pour chaque bon moment, pour chaque chose qu’il devait considérer comme extraordinaire ou importante. Je l’imaginais bien, dans sa chambre avec un mur couvert de photo illustrant chaque bêtise, chaque découverte, chaque moment de joie. Un patchwork de sa vie. C’était ce que j’aimais chez lui, on ne s’ennuyait jamais et pourtant, à chaque fois que j’en découvrais un peu plus je réalisais qu’il avait de la profondeur. Comment est-ce qu’il avait pu être déprimé quand il devait être entouré de ces souvenirs ? Et si je voulais vraiment relativiser, je pouvais dire que cette attaque soudaine à la peinture verte avait eu un moins un résultat positif : le jeune homme avait retrouvé le sourire. Le vrai, le sincère, celui que je n’avais pas réussi à lui rendre. Il peigna sur mon front désormais libéré de mèches bleues, vu que ma chevelure était tirée vers l’arrière, comme un yakuza avant de peindre sur son T-shirt. Avec un léger sourire je me contentais de dire.
«Oui, t’es un idiot.»
Je sais. Je commençais à me répéter. Mais maintenant que Kieran avait retrouvé son état normal, j’avais un poids en moins sur le coeur. Et je comptais bien lui faire payer pour sa photo. Je passais une main dans mes cheveux, récoltant de la peinture dans les sillons. Avant de m’approcher dangereusement de lui avec un sourire moqueur.
« Ah ouais ? Peut-être que ça aurait été mieux comme ça ~»
Et d’un geste du pouce, je lui collais deux traces de peinture verte sous les yeux, comme des peintures de guerre. J’en récupérais plus et je lui écrasais carrément mes paumes sur les joues en les massant bien pour étaler la peinture et puis juste une trace sous le menton pour m’essuyer le pouce. Et tiens, prends-en de la peinture dégeulasse.
Un jour faudra vraiment que je prenne le temps de faire l'éducation moldu de Rief, et pas que celle basique du comment ce servir de son ordinateur efficacement ou quelle fringues sont à la mode en ce moment. Non la je parlais plutôt de toutes ces choses un peu dingue et folle que les Moldu font de temps en temps pour s'amuser ou juste parce qu'ils aiment ça. Quelqu'un de curieux comme lui, je suis certain qu'il aurait adoré m'écouter parler même si la plupart de ces truc servent juste à rien, sauf à s’évader et à oublier le monde quelques temps. Rien qu'avec le jeu de rôle grandeur nature il aurait de quoi en resté sur le cul. Les sorciers réagissent toujours bizarrement quand on leurs explique que certains moldu s'amusent à jouer à êtres des sorciers justement. Dans leurs tête on a due tous resté coincé au temps de Salem et des bûchers. M'enfin faudra que je m'arme de patience et de motivation avant ! Ce soir je préférais faire l'idiot à nous prendre en photo sans lui demander sa permission. Je le fais pas parce que je savais qu'il dirait non, et je suis pas d'humeur à accepter ce caprice de sa part. Heureusement, il avait l'air de bien l'avoir prit.
Il avait toujours ses cheveux en arrière, l’inscription sur son front lui allait comme un gant et il me complimenta sur la mienne en me traitant d'idiot. Il me traite tout le temps d'idiot mais dans sa bouche ça sonnait pas forcément insultant, c'était plutôt le genre « t'es cool mais t'es quand même un crétin », alors je l'accueillais avec un sourire en tirant quand même la langue histoire d'appuyer ses propose. J'suis effectivement un idiot. J'étais content que mes bêtises aient réussit à ramener cette atmosphère légère entre nous. C'est comme s'il avait jamais été fâché et que j'avais jamais été triste. Finalement ce fantôme avait du bon, quoi que le simple fais de repenser à mon père je senti de nouveau cette boule ce loger au creux de mon ventre. Il aurait adoré cette photo. Il m'aurait posé tout un tas de question sur l'esprit frappeur et m'aurait donner trois millions de conseils sur comment l'attraper efficacement je crois même qu'il aurait put aller jusqu'à la demande d'un portrait exclusive rien que pour lui. Il aurait aussi posé des questions sur Rief comme à chaque fois qu'un nouveau visage apparaît sur mes photos. Il s’intéressait tellement à notre vie que ça servait à rien de tenir un journal intime. On l'avait en live, enfin c'était vrais pour moi, Aili elle elle ce contentais de balancer des ragots ou des remarquer mais 'Pa était bien la seule personne au monde à qui elle confiait des trucs. Maintenant j'imagine qu'on allait devoir réparer tout ça.
J'en aurais presque soupiré, j'en aurait presque perdu mon sourire mais Rief avait pas l'intention d'en rester là. Je relevais à peine le regard vers lui qu'il passait à l'attaque en venant collé ses doigts pleins de peinture sur mon visage. J'avais vaguement protesté dans un « non » en fermant les yeux et fronçant le nez. C'était pas juste ! Et c'était surprenant de sa part mais j'étais pas contre une bataille de peinture. Il m'avait tout étalé partout. Je gardais les yeux fermé en crispant chaque parcelle de mon visage avant de me risquer à le déridé en ouvrant les yeux dans un sourire riant légèrement en tenant l'indexe vers lui pour le menacer presque sérieusement.
« Là.. Là tu cherche. Monsieur le Préfet.. »
Ma vengeance sera terrible. Elle est toujours terrible et elle est fulgurante en plus de ça. S'il pensait que j'allais abandonner comme ça c'est qu'il me connaît pas encore assez bien. Avec Aili on avait une technique secrète en cas de « truc crado sur la peau ». On attrape le visage de l'autre, les bras ou n'importe quelle autre parti du coup pour venir s’essayer dessus. Alors je lui saute dessus pour attraper son visage ou son bras et y frotter ma joue contre la sienne pour partager cette horreur gluante et verte. J'en riais bêtement et le libéra de mon emprise quand j'estimais avoir assez tourmenté le préfet.
« On joue on perd! Mais on va dire qu'on est quitte d'accord »
Je tend les mains en face de moi tel un ninja prêt à riposter s'il tentait une nouvelle attaque. Pire que des gosses, enfin surtout moi. Je fis quelques moulinets du bras avant de reprendre un minimum de sérieux et planté mon regard sur le Serdaigle décoiffé et barbouillé. Ça faisait longtemps qu'on avait pas fait les con. En faite ça faisait une éternité puisque c'était juste la première fois, c'était peut être à immortalisé ça aussi.
« Tu veux bien qu'on refasse une photo ? Tu pourrais sourire dessus, ou même... je sais pas faire une grimace ? Comme ça si jamais je me sens encore.. tu sais.. mal à cause de tout ça.. bah je la regarderais et je me rappellerais quel gros gamin immature tu es quand tu veux et ça me fera forcément sourire. »
J'avais bien appuyé le « gros gamin immature », sourcils froncés et l'air faussement outré de ce comportement, bien sûr c'était pour rire, quoi qu'il avait pas l'air très mature là tout de suite mais ça lui allait bien de temps en temps aussi, il allait pas ce vexé pour si peu. J'en avait déjà sorti mon appareil photo en accrochant un léger sourire à mes lèvres.
« Enfin, t'es pas obligé de dire oui. J'en ferais une tout seul avec mon beau t-shirt de gros idiot. »
Ça aurait carrément perdu de son intérêt d'être tout seul sur la photo mais au moins ce sera mieux que rien, et puis j'avais de la pellicule à user autant que je voulais alors..
Pas la peine de me le dire, je le savais. Je me prêtais un peu trop à son jeu, je le laissais trop faire….C’était probablement ma faute, mais je n’avais pas le coeur à être dur avec lui alors que je l’avais engueulé plus tôt et qu’il semblait au plus bas pour d’autres raisons. Alors quand ce sourire candide réapparaissait, je ne pouvais résister. De toute façon Kieran c’était un peu une tornade rousse, même si on ne voulait pas être entraîné dans son vortex de bonne humeur et d’énergie, on y était happé de toute façon. On n’avait pas le choix. Et donc, il méritait rétribution. Une petite bêtise contre une autre, tout droit tirée de “Monsieur le préfet” qui oui, quand je voulais bien je savais m’amuser un peu. Mais ces moments étaient rares. Parce que pour être comme ça, il fallait que je sois à l’aise avec quelqu’un. Ce qui était assez facile avec Kieran. Et j’appréciais ma lente mais implacable punition pour lui couvrir les joues de peinture verte malgré ses faibles protestations. Je ne craignais pas de revanche puisqu’au final c’était le but, de faire une petite bataille rien qu’entre nous. Mais si mes attaques étaient lentes et inévitables, celles de Kieran étaient rapides et foudroyante. J’avais pas le temps de dire ouf qu’il me collait déjà en frottant sa joue contre moi, tel un parasite que je secouais un peu pour me libérer de son emprise. J’éclatais de rire alors qu’il prenait une pause défensive de ninja, menaçant de réitérer l’action si jamais je l’agressais de nouveau. Je levais les mains en l’air en signe de reddition :
«Okay...okay on est quitte.»
Après cette petite bouffonnerie entre amis, je m’apprêtais à réunir mes affaires pour repartir, après tout j’avais du pain sur la planche. Mais Kieran me retenait pour une dernière photo. Il en avait déjà une, pourquoi en réclamer une autre ? Je poussais un soupir, hésitant un peu avant d’accepter. Ce n’était pas 5 minutes qui importait vraiment. Alors je cédais. Avec sa façon de me faire culpabiliser il ne me laissait pas vraiment le choix.
« Allez. D’accord, mais rapidement. Et…à une condition. Fais-en une copie pour moi.»
Cela me semblait juste que s’il avait droit à un morceau de moi, j’aurai droit à un petit peu de lui chez moi. D’habitude je souris sur les photos. Les lèvres serrées d’un sourire pâle et forcé. En même temps comment peut on avoir l’air naturel et spontané sur ce genre de choses si convenues ? Mais faire une grimace, ça revenait à m’arborer dans tout son dortoir. Et même si j’étais assez content, voire même fier d’être présent sur une de ses photos pour qu’il puisse les regarder et que ça lui rende le sourire. Mais les autres… je ne tenais pas particulièrement à devenir un sujet de plaisanterie dans les dortoirs des Gryffondors. Enfin bon.. c’était sûrement déjà foutu. J’attrapais Kieran par l’épaule et j’attendais d’être devant l’objectif pour assurer un bon sourire de vainqueur, en montrant les dents et en levant deux doigts en signe de victoire. C’était un peu forcé aussi, mais c’était le mieux que je puisse faire. Les sourires sincères sont réservés au live, où aux photos prises à mon insu. Le flash m’éblouit une fois de plus. Je remontais mes lunettes et je récupérais mes affaires. Chaque minute avec cette substance sur la tête devenait de plus en plus insupportable.
« Tu ferais mieux de retourner à ton dortoir et te laver avant que ça sèche, sinon les serpentards vont te prendre pour leur mascotte.»
Je récupérais mon téléscope et j’avançais vers le couloir. La salle de bain des préfets était la plus proche et j’avais hâte de me plonger dans un bon bain d’eau savonneuse. Je lui adressais un dernier sourire et un petit signe de main
Au moins ça l'avait fait rire, il avait bien tenté de me repousser mais fallait avouer que mes attaques étaient quasi imparable. On avait l'air bien maintenant avec de la peinture plein la tronche tout les deux. La bataille s'était achevé sur un match nul plutôt satisfaisant. Maintenant le tout c'était de faire partir tout ça, je pensais pas devoir reprendre une douche aujourd’hui mais c'est clair que je pouvais pas me coucher comme ça. Enfin, avant d'envisager une douche Rief accepta contre toute attente de prendre une photo. Il avait soupiré, hésité et commençait même a ranger ses affaires. Mais il était d'accord ? Il en voulait même une copie si ça c'était pas surprenant. Je cachais à peine ma surprise mais la maquilla d'un grand sourire ravie avant de simplement secouer vigoureusement la tête de bas en haut pour lui répondre que j'étais d'accord.
D'un coup de baguette l'objectif flotta de nouveau devant nous, cette fois c'est Rief qui prit l'initiative de m'attraper par l'épaule, je suis certain que cette fois il allait sourire histoire de lui éviter la photo de la honte, un œil fermé et la bouche ouverte. Une fois ça suffit. Pour ma part c'était simple, je montrait les dents en levant les main devant moi tel des griffes pour illustrer le bon lion que j'étais. Je suis certain qu'on allait être parfaitement idiot sur cette photo mais c'était justement le but. Le flash nous aveugla une nouvelle fois avant que l’appareil n’atterrisse dans mes main. Maintenant j'avais hâte de voir le résultat, j'en venais même à regretter une fois de plus de ne pas pouvoir bêtement utiliser un polaroid. On aurait eu les photo tellement plus rapidement.. Mais bon, l'avantage des cliché sorcier c'est qu'ils étaient animé et ça franchement, quand on en a une bonne centaine sur un mur, ça rend carrément cool.
Pendant que je me débattait avec mon appareil et sa pellicule, Rief avait ramasser ses affaires couvertes de peintures avec une certaine impatience. Je crois que c'est le genre de garçon qui n'aime pas être sale trop longtemps. C'est vrais que ça sentais fort et que l'odeur était entêtent et désagréable, la sensation de la peinture qui sèche sur la peau n'était pas non plus des plus cool mais vraiment, c'était une habitude à prendre, moi ça ne m gênait plus même si mes cheveux finissaient par être aussi dure que les pierres de ce balcon. Puis le vert ça me va bien non ? Même si comme l'a dit Rief, j'avais carrément la tronche pour postuler comme mascotte des serpents.
« Ils sont déjà tous fous de moi j'suis certain qu'ils appréciaient l'idée. »
Surtout ce blondinet de Green, je crois même qu'il aurait été content de voir ce que cet esprit frappeur nous avait fait. Il en aurait ricaner quelques secondes avant de voir qu'une fois de plus c'était pas le genre de blague qui m'atteignait vraiment. Je crois que la plupart des gens trouvent ça chiant. Aujourd'hui encore, Rief n'avait pas apprécié l'humour alors que moi j'en avait fait un très bon prétexte pour faire n'importe quoi. Bon, ce petit écart allait certainement pas l’empêché d'aller faire un rapport au directeur demain matin, mais au moins il ira ce coucher de bonne humeur, du moins meilleurs humeur que s'il avait été seul ici à ce faire agressé de peinture et à rentrer en tapant des pieds comme une vrais furie ! On dors trés mal après ça. J'attrapais de nouveau mon sac et mes affaires et lui adressa un signe de la main dans un sourire en le regardant s'éloigner pour de bon cette fois ci.
« Bonne nuit Rief ! T'endors pas dans la salle de bain.»
A sa place c'est ce que j'aurais fais. Un grand bain interminable et bouillant dans la salle de bain des préfets. Pas grand risque de croiser quelqu'un à cette heure ci. Je suis certain qu'on peu y dormir tellement le bassin est grand, du moins c'est ce qu'on raconte, un jour faudra que j'aille y faire un tour, comme ça, juste pour voir. Après tout suffisait d'un mot de passe. Je crois que j'aimais beaucoup cette idée même si elle ce fit vite balayé par l'ombre des derniers événements qui planait encore un peu trop au dessus de ma tête. On va éviter de ce faire ce genre de conneries pour le moment. Rief avait disparu dans les couloirs et je fis rapidement de même pour regagner ma salle commune. Traîner avec Rief dans les couloirs me pausait pas de soucis vus qu'il était préfet et que donc, c'était un peu comme une immunité... Seul c'était une autre histoire et c'était pas le moment de faire perdre plus de points aux rouges. Une douche et au lit, pour une fois j'avais pas tellement envie de me risquer à autre chose.
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