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 Farther Away — [Demeter]

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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Farther Away — [Demeter]
22.09.16 0:37


« Si ce n’avait pas été toi je n’aurais pas réussi à maintenir ce sourire, à me raccrocher à un autre pour mieux sortir de cette douleur, de cette terreur. Mais n’est-ce pas également à cause de toi, que je me sens ainsi ? Si il s’était agi d’un autre, rien de tout cela ne serait arrivé. J’aurais perdu mes jambes mais pas ma volonté, je n’aurais pas flanché. J’aurais mimé, avoué un drame : aurais demandé à ce qu’il parte ou me porte. Mais toi Demeter, que puis-je dire de toi ? Que t’ai-je dit puis caché, que n’as-tu pas relevé ? Nous sommes tous les deux si lâches, à une différence : je me sens si désespérée. Enfin. Qu’y a-t-il donc à rajouter, quand nos noms sont mis à côté ? Nous ne voulant ni voir ni entendre, nous que je distinguerais une nouvelle fois en disant : moi je le fais pour toi. Ou peut-être pas.

Peut-être que je suis toute aussi tordue que toi, peut-être qu’il ne s’agit là que de moi. Peut-être oui n’ai-je tout simplement pas envie que tu te détournes de moi comme ça, que tu me voies différemment. Peut-être suis-je le seul problème, mon seul problème. Pourquoi ai-je rendu ma maladie si grosse, si énorme ? Pourquoi ai-je si peur qu’elle vous influence, qu’elle vous fasse voir ce que je ne suis pas; alors que j’en deviens sa victime, son esclave ? Je veux que vous me voyez telle que je suis mais que reste-t-il de Louise Agatha Ryan ? Dans ces instants je ne sais plus. Et toi tu me racontes ta vie et tu sembles si heureux de le faire, alors comment rester dans mes pensées, dans mes horreurs ? Je préfère de loin tout oublier pour t’écouter, refuser d’entendre ma vérité pour mieux saisir la tienne. Je m’en veux tellement d’ainsi me réfugier à tes côtés, de te dire si égoïste et si méchant : si voué à te lasser. Je m’en veux tellement de te diaboliser alors que c’est moi la coupable, la pire des personnes. Je ne m’en rends compte que maintenant Demeter mais sache-le je suis désolée.

Je ne sais plus si tu vas m’abandonner ou si je veux que tu le fasses. Je ne sais plus rien si ce n’est que tu es la seule personne à ce jour me regardant. Tu es mon ami et t’imaginer disparaitre ne m’engoue aucunement. Au contraire je ne peux imaginer un seul instant le vide qui naitra, le rien qui se créera en moi à l’instant où tu ne seras plus là. Et c’est peut-être car je vais mourir que je me dis que ça ne me dérange pas, qu’il faut que tu le fasses. Car j’aime mieux souffrir que vous imaginer en peine. J’ai lâché Duke car j’étais lassée de lui mais également car il m’aimait, je crois. Car il me considérait comme cette soeur qu’il n’avait jamais eue, comme cette figure maternelle mais également; je ne sais pas… Espiègle ? Je le rendais plus gamin qu’il ne l’était, et je crois que des fois il venait à moi pour mieux se vivre. Ne fais-je pas la même chose avec toi ? Non pas que je te considère comme de la famille, Demeter; mais car je t’aime, car je te considère comme un être proche. Enfin. Je ne sais plus à quoi je pense et mon esprit est trop flou, trop brouillon. J’ai mal à la tête de toutes ces idées qui s’entremêlent sans jamais me laisser. Je veux que ton prénom disparaisse car ainsi je ne regretterai ni ma vie ni mon départ, car ainsi je n’aurai plus rien à perdre si ce n’est le froid de la solitude, de l’abandon.

« Je ne savais pas, Demeter; et je crois qu’avec ces explications tu as fait taire toutes mes questions. » Alors je te regarde, car je ne sais faire que ça; n’est-ce pas ? Tu m’as surprise de tes mots, de ce récit un peu intime concernant ce que tu aimes et ce qui t’animes. Je ne peux m’empêcher de sourire, de céder à la tendresse qui me submerge; ne me laisse d’autre choix que de t’accepter comme tu es. J’aurais avancé si tu m’avais demandé de répondre à ta place, que peut-être tu avais choisi ce cursus car Argus l’avait fait. « Je suis contente d’avoir demandé. Je devrais te demander plus de choses, à présent; et non pas que sur tes journées. » Et cela me faisait un peu rire, un peu rougir. Pourquoi nous sommes-nous, toi et moi; contentés de si peu pendant toutes ces années ? Je ne sais rien de toi, au final : ni le pourquoi de tes choix, ni le comment de tes préférences. Cela ne me frappe que maintenant mais j’aurais du être plus curieuse, plus audacieuse. Pourquoi n’ai-je jamais osé ? Je me souviens de ces soirs où tout m’intriguait et où pourtant ne filtrait qu’un murmure, qu’une affirmation : aucune interrogation. Aussi je me le jure, si demain vient je ne me laisserai plus laisser aller; je ne me cacherai plus derrière des excuses. Si demain vient, oui; je serai Louise car Louise a bien le droit de vivre, non ? Je ne sais pas pourquoi mais en cet instant sans le vouloir tu me le fais le réaliser; moi qui n’avais jamais osé.

Et ta question terrible me terrasse en même temps que tes mains quittent les miennes. Mais je ne sais pas pourquoi mais je n’ai pas peur. Je n’ai ni honte ni mensonge qui viennent ourler mes joues ou déchirer mes lèvres. Je n’ai que ce sourire ténu mais réel, s’élargissant lorsqu’alors que j’avais baissé les yeux vers nos doigts séparés remontent et te retrouvent. « Au droit. » Et je ne peux empêcher ce soupir un peu rêveur, car il sera toujours là lorsque je parlerais de ça. Et en ai-je déjà parlé à quelqu’un, d’ailleurs ? Où es-tu le premier, encore une fois ? Demeter, Demeter l’explorateur ! Dire que tu t’en fiches, dire que tu ne réalises pas; dire que c’est moi qui glisse et me perds : me donne entière quand tu ne suggères qu’un morceau, une parenthèse ? Il y a sans doute eu du spontané dans ma voix, et je conçois que cela te semble absurde; mais ne m’en veux pas : là a toujours été mon choix. « Mais je suis quelqu'un d’un peu idiot Demeter, alors je me suis coupée les ailes et j’ai opté pour la médicomagie. Je ne sais pas si tu connais mes parents mais nous savons où nous allons, et quand je dis nous je m’inclus bien évidemment dedans. Je voulais devenir procureur, tu sais ? Je suppose que maintenant hm… Le ministère comme St-Mangouste… tout m’ira ! »

Et je me sens si sereine, si en paix avec moi-même. Il n’y a aucune révolte dans mon ton, pas la moindre trace de faiblesse; je suis calme et il m’est étrange que de l’être à ce point. « Tu m’imagines en blouse ? A arpenter les couloirs de l’hôpital ? Ça me fait tout de même un peu bizarre. » Je plaisante, je te bouscule; je rigole. J’aime cette vision si décalée de ma personne, de mes projets : j’aime ce tableau qui pourtant sonne si faux. « Non vraiment, je suis vouée à évoluer dans les couloirs du ministère. Ce n’est pas grave si ce n’est pas le droit, la coopération magique ne m’a jamais déplu. » Tant que je vis. Je sais que je ne serais pas triste, pas incomplète : je sais que je pourrais être heureuse ainsi. Je sais que le vert et l’argent n’ont pas été mes couleurs pour rien, que je saurai retrouver mon chemin peu importe les obstacles se dressant devant moi. Tout ce dont j’ai besoin c’est d’avoir quelqu'un sur qui compter, il m’aura fallu longtemps pour le réaliser; bien vouloir le penser mais là est la vérité. Ai-je un jour envisagé le futur sans une silhouette non loin de la mienne ? Jeune je m’imaginais fouler le ministère à la même allure que mes parents, nos trois corps ne se quittant trop; se dirigeant vers le même ascenseur, le même département. Il y a toujours eu un homme, une femme : toujours eu une présence pour me rassurer du demain. Pour me dire que tout irait, car je ne serai juste Louise; mais Louise et un autre. Pourtant le silence ne me dérange pas, pourtant j’aime avoir ces instants de rien; si ce n’est mon esprit face à lui. Mais j’imagine que je suis ainsi, que mes ambitions n’ont de limites : qu’au-delà d’une vie professionnelle je veux également une personnelle bien remplie. Je ne demande pas mille amis, juste un persistant; restant, m’aimant.

Mais à quoi bon ! Souriant évasivement je ne peux m’empêcher de te taquiner, Demeter; car tu es la source de toutes ces préoccupations qui m’habitent : car tu appuies toujours là où il ne faut pas: « Je ne sais pas si je brillerai mais Demeter j’aime nous voir briller ensemble. Car tu y seras aussi, n’est-ce pas ? Au ministère. J’imagine que je te ferai signe, car je ne pourrai tout de même pas faire comme si tu n’existais pas ! Que serons-nous, tous les deux; dans dix ans ? Nous connaitrons-nous toujours ? Serons-nous deux noms sur lesquels les journaux s’arrêteront ? J’aimerais y croire ! Peut-être même travaillerons-nous ensemble : peut-être même ne nous croiserons-nous qu’une fois par mois. Ah, je ne sais pas ! Dis-moi. » Louise caprice. Car il est simple et bon de te pousser de la sorte, car j’ai envie de venir heurter ton épaule de la mienne; de t'avouer avec tendresse mon affection. Car Demeter que serais-je sans ta présence, tant m’y suis-je habituée. J’ai envie de rire, et je sens mes joues me tirer sous cette esquisse trop large. Peut-être suis-je insouciante, peut-être suis-je pétillante : peut-être suis-je fade, aussi; inintéressante. Je ne sais pas et tu sais quoi ? Je m’en moque ! Car il n’est pas question de moi mais de toi, toi qui dois me répondre. Alors je t’attends, je t’attends et je me demande quel est le monde que tu imagines.

Comment tu nous vois, oui; dans dix ans.
Moi je ne te le dirai pas.

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Demeter H. Green


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Demeter H. Green





Re: Farther Away — [Demeter]
23.09.16 19:31

Il n’était pas du genre à palabrer sur d’éventuels futurs et d’éventuelles carrières. Il y avait certes  quelque chose d’inspirant et d’enrichissant à discuter avec des personnes ayant des buts clairs et précis mais c’était aussi déprimant. Car Demeter n’envisageait que peu ou pas du tout son futur puisqu’il n’avait pas d’idées claires sur ce qu’il avait envie de faire plus tard. Longtemps il s’était dît avec Argus qu’après leurs études, ils feraient un tour du monde et vivraient d’aventures et de rencontres dangereuses comme l’avait fait le professeur McFayden. Mais ces idées adolescentes avaient dépéries dans son esprit et Demeter trouvait à présent cela improbable et la soif de l’inconnu l’avait quitté il y a un bon bout de temps déjà. Mais il ne voulait pas non plus se résigner à une carrière dans les couloirs du ministère, sans cesse à chercher comment gravir les échelons. Enfin quoique les connexions de son grand père lui suffirait à atteindre une position confortable mais là n’était pas la question. Cela lui paraissait cruellement ennuyant et austère comme projet de vie.
Il ne savait donc tout simplement pas et abordait très peu le sujet quand celui-ci se proposait car il n’était jamais à l’aise dans les discussions qui lui faisaient prendre compte de sa propre indécision.
Pourtant en ce moment, discuter de tout cela avec Louise ne le dérangeait pas. Longtemps il s’était fréquenté en se contentant de superposer son existence à la sienne, sans réellement chercher à la comprendre. Il n’en avait jamais vraiment eu l’envie, sans doute trop porté sur lui-même mais il était depuis quelque temps, intrigué par tout ce qui faisait que Louise était Louise. Ses choix d’orientations en faisaient donc partis et il fut heureux qu’elle se livre à lui et de la découvrir un peu plus. Il était indéniable qu’à présent il avait envie de la connaître.
Et Louise voulait faire du droit. Du droit.
Il songea à la discipline, à ce qu’il savait de Louise, sa si brillante Louise et pour une raison ou pour une autre il ne l’imaginait pas en femme de justice. Sans doute car il la connaissait douce et tendre Louise, quand ils discutaient le soir dans la salle commune des Serpentards. Quand il lui délestait tous ses problèmes et qu’elle les faisait disparaître dans l’éclat de son doux sourire. Et le droit avait quelque chose de trop rigide, de trop froid pour lui convenir, songea Demeter. Enfin cela ne collait pas à l’image qu’il se faisait de sa Louise. Et il eut un bref moment de flottement. Une réalisation un peu triste, que Louise existait en dehors de ces soirées et que comme il l’avait réalisé, s’il appréciait grandement sa compagnie elle demeurait emprunte de mystère et d’un voile qu’il n’était jamais venu troubler par ses questions. Cela le troubla et Demeter battit légèrement des paupières comme s’il la voyait pour la première fois en se demandant qui elle était réellement.
Cet intérêt le dérangea. Car si on lui avait demandé il y a quelques semaines s’il connaissait Louise Ryan, il aurait répondu avec assurance et arrogance que oui. Après tout jouissant souvent et fréquemment de sa compagnie il en était toujours venu naturellement à la conclusion qu’il la comprenait. Mais en ce moment il était évident que non et Demeter se rendit compte à quel point Louise le connaissait sans doute d’avantage que lui la connaissait et qu’il ne savait rien d’elle. Hormis sa tendresse, hormis sa douceur, hormis l’éclat pâle et sensible animant le bleu de ses yeux.
Mais il chassa à nouveau cette volée de pensées dérangeantes.
Il n’était après tout que naturel, qu’elle veuille faire du droit. C’était la voie qu’avaient emprunté ses parents dont il connaissait évidemment l’existence mais l’oubliait fréquemment. Il ne lui semblait d’ailleurs, pas une seule fois, avoir appelé Louise par son patronyme, utilisant toujours son prénom. Il se rendit alors compte à quel point cela n’avait rien de surprenant et à quel point cela la seyait. Mais moqueur, il songea à Argus. Qu’il aurait été déçu en apprenant que la fille qu’il convoite, a un jour souhaité se destiner au droit ! Puis il cessa de sourire tout à fait en prenant conscience que ce dernier le savait peut-être déjà, car il s’évadait de temps en temps pour aller justement parler à Louise. Et il n’avait aucune idée de ce qu’il se plaisait à lui raconter.

-        Je ne te vois pas non plus arpenter cet endroit, au milieu des fous, des malades et des grands blessés. Il en faut du courage pour décider d’y travailler. Les Dewittes sont assez spéciaux
.
Et elle lui parla du ministère, des dalles noires, du département de la coopération magique plutôt que le droit. Il songea à lui demander tout simplement pourquoi ne s’y était-elle pas orientée si elle souhaitait mais si elle ne l’annonçait pas d’elle-même, peut-être qu’elle ne voulait tout simplement pas s’étendre sur cette erreur. Chose qu’il comprenait, lui plus que quiconque, cherchant toujours à dissimuler puis oublier la moindre bourde commise. Il n’était en même temps jamais agréable de se rappeler ses fautes. Et Louise lui parut alors humaine en ce moment-là, quand il lui devina une erreur même s’il n’en savait que trop rien.
De nouveau Demeter resta silencieux, car il n’aurait pour rien au monde, souhaité brusquer sa Louise. Il était muet, l’écoutant avec la plus grande des attentions et à nouveau elle lui parla du futur. Il pinça des lèvres mais répondit du tac-au-tac se voulant plaisantin, même si cela ne l’amusait guère de penser au futur que cela fut pour rire ou non.

-        Tu brilleras Louise. C’est dans ton sang. Tu as tout. Deux parents aimants. Belle. Intelligente. Ambitieuse.

Un sourire lui vint puis Demeter se décida à répondre plus sérieusement sans savoir si sa question de base était sérieuse où non :

-        Bien sûr que l’on se connaîtra encore dans dix ans Louise ! Je ne serais sans doute pas au ministère car ça me parait d’un ennui mortel mais je suis certain que nous serons encore amis.

Il lui jeta un regard malicieux, un peu curieux où peut-être elle aurait pu deviner l’ambiguïté des sentiments qu’il avait du mal à faire taire.

-        Les samedi tu viendras dîner à Manchester au manoir. Il y aura Juniper, Argus. Tu viendras avec ton époux et nous rirons tous ensemble en évoquant nos souvenirs à Poudlard.

Demeter ne fabulait qu’à moitié. S’il n’était pas certain de savoir ce qu’il éprouvait envers Louise, il savait au moins une chose ; Qu’il désirait rester à ses côtés le plus longtemps possible. Car elle lui était essentielle et il n’osait à présent imaginer son quotidien sans sa Louise, même s’il l’avait évité des jours durant, il y a encore très peu de temps. Cependant trop pudique il n’aurait jamais pu admettre ce fait sans le déguiser en une plaisanterie. D’où la mention d’un mari, car un homme étranger au bras de sa Louise faisait naître en lui une foule immense de sentiments contradictoires. Lui s’irritant seulement de la présence d’Argus ou de Duke quand il ne la considérait que comme une amie, alors maintenant quand il n’était pas certain du nom que portaient ses sentiments !
Puis il cessa de sourire et prit un air sérieux en fixant les vagues s’écrasant contre la plage. Il venait de se rappeler d’une proposition qu’il avait souhaité lui faire en fin d’année, mais qu’il avait oublié suite à leur dernière soirée. Il était à présent trop tard mais quelques regrets avaient déjà animé ses lèvres sans qu’il songe à les retenir :

-        Plus sérieusement tu devrais vraiment venir au manoir un de ces quatre. Grand-père fatigue de ne voir qu’Argus et James. Je voulais te proposer d’y passer quelques jours durant ces vacances mais on a atterri ici.

Il haussa les épaules. Au fond indifférent.

-        Mais il y a toujours l’année prochaine. Ou celle encore d’après.

Et Demeter se leva du banc, s’étira longuement avant d’y retomber à grand bruit. Il croisa les jambes et coula un regard en biais à Louise. De nouveau il lui adressa un petit sourire discret.

-        Enfin si tu souhaites venir, bien sûr.

Puis il imagina Louise, habiter ce décor si familier qu’était le manoir dans lequel il vivait. Un endroit particulièrement pittoresque où quelques ancêtres peu scrupuleux avaient entassé des montagnes d’ouvrages au contenu qui le faisait frissonner. Il y était exposé aussi divers crânes et autres artéfacts saugrenues. Il imagina alors Louise erré dans son salon au milieu de tout cela. Cette vision le fit doucement sourire car c’était devenu soudainement un peu intime et saugrenu. Mais Louise était avant tout son amie et il voulait qu’elle partage sa vie, tant qu’elle ne prenait pas connaissance de tous ces détails.
Et Demeter repensa à ses « où serons-nous dans dix ans ». Il se fit songeur en essayant de réellement se projeter aussi loin dans le futur mais il n’y parvenait pas, n’ayant encore aucune idée de ce qu’il se destinait à faire une fois son diplôme en poche. Ce dont il avait réellement conscience cependant, était le fait que dans dix ans il ne se voyait toujours pas vivre sans Juniper Green, Argus Jones, James Taylor et surtout Louise Ryan.
Il était douloureux d’imaginer un futur où l’un deux ne figurait pas et cela le plongea presque dans l’embarras. Depuis quand était-il aussi sensible ?
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Farther Away — [Demeter]
26.09.16 10:59


« Demeter nous ne sommes rien. Et cela me frappe alors que tu parles, que tu nous imagines. Nous nous rêvons plus que nous nous savons, n’est-ce pas ? Car comment pourrais-tu ne pas me voir au ministère, si tu me connaissais ? Comment pourrais-tu m’imaginer dans un univers plus doux, alors que je n’ai aucune tendresse à offrir sur le plan professionnel ? J’aime me battre, j’aime exceller : j’aime travailler. Le sais-tu seulement, avons-nous passé un après-midi à réviser ensemble ? M’as-tu un jour vue concentrée ? Sans doute pas. Et moi, moi que sais-je de toi ? Je ne le réalise que maintenant mais Demeter sommes-nous seulement amis. Sommes-nous seulement quelque chose, oui; pouvons-nous continuer à parler de la sorte ? Nous nous semblons si idiots, plus je nous écoute. Nous avons vingt ans passés et nous pourtant ressemblons à deux enfants.

Deux parents aimants que tu dis, et cela me fait sourire mais pas de ceux solaires, non; mais plus amers. Comment pourrais-je te dire que mon amour pour eux est sans fond, mais que le leur est limité ? Qu’ils l’ont coupé pour moins souffrir, pour ne plus avoir à s’occuper de moi; n’étant plus vraiment leur fille ? Je me souviens ces derniers temps si fort de nos moments passés, de ceux où tout allait bien. Puis je me rappelle ces derniers étés brûlants mais pourtant si froids, si distants. Je me souviens de leur regard passant sur moi comme ils passeraient sur un tableau, une table ou un parquet. Ils m’effleurent car à leurs yeux je ne suis plus qu’un décor, l’échec de leur vie; le fruit de leurs entrailles qui jamais ne s’épanouira. Pas comme ça, comme comme ils le souhaitaient : pas comme je le voulais, d’ailleurs; non plus. Et des fois j’aimerais tant venir à eux et les embrasser sur le front, leur dire mon affection : j’aimerais tant oui qu’ils referment leurs bras et que pour un instant je me souvienne de ce que veut dire famille. De ce que ce mot fait ressentir.

Hormis des obligations. Enfin.
Tu me dis que le ministère te semble être d’un ennui mortel et j’ai envie de te dire que c’est toi qui l’es, à ne voir que le vernis; à ne pas chercher plus loin. Je ne m’imagine pas vivre assise, je ne m’imagine pas vivre dans la routine : je ne m’imagine pas vivre mollement, et pourtant ! Mais je respecte ton choix, ta vision; je sais que nombre sont les départements où rien ne se passe, si ce n’est des soupirs et de lents mouvements. Où seras-tu, Demeter ? Que feras-tu si tu ne seras pas là-bas ? Je te vois pourtant si mal partir à l’aventure, comme j’imagine mal Argus toujours rester si explosif; si prêt à tout. Sais-tu ce que tu veux faire, ce que tu veux devenir ? Peut-être pas, et cela expliquerait ce petit quelque chose dans ta voix. Mais je réalise que moi non plus je ne sais pas : où te mettre, où t’envoyer. Je ne sais pas te catégoriser, quel métier pourrait bien t’aller ? Je ne vois qu’un lieu car il est tout ce que je connais, tout ce dont à quoi j’aspire.

Tiendras-tu une boutique ? Seras-tu en perpétuel mouvement ? Seras-tu employé, employeur; à ton compte ? Suivras-tu Argus, car sans Argus tu serais perdu ? Et James, que ferait votre troisième ami ? Lui si flou lorsque je le regarde, lorsque je le croise. J’ai tout d’un coup envie de partir, de te laisser là et de rentrer je ne sais où : retourner à Poudlard. J’ai envie de reprendre mes études, de me perdre aux côtés d’Aymeric; approfondissant plus que ne relisant. J’ai envie d’arrêter de parler de choses qui pourraient se passer, mais pourraient également ne pas se faire. Car tu pourrais mourir demain, car je pourrais également tomber; car nous pourrions tous nous écrouler. Car nous pourrions ne plus nous entendre, toi si sensible sous tes airs de Demeter Hydrus Green. Tu te crois mais te sais-tu seulement, je ne sais pas. Moi-même je ne veux pas admettre tant de choses sur ma personne, alors je ne relèverai pas. Mais maintenant je me dis que je dois vivre tant que je peux vivre, et je regrette ces années passées à ne rien faire. Je me suis ruinée en pensant vous protéger, mais je n’ai plus personne à blesser; n’est-ce pas ? Moi si isolée, à présent; si lasse de tout car je ne voulais plus succomber aux désirs et à la beauté du monde. A la vie.

Je balaie tes propos sur le futur, celui lointain qui un instant plus tôt me faisait sourire : ce n’est plus le cas. Aussi suis-je contente que tu me tendes la main, me permettes de me raccrocher à quelque chose de plus concret; de plus proche. L’été prochain ne semble pas si loin, après tout. « Bien sûr. » Et je te regarde du coin de l’œil, l’air serein. Je ne sais pas quoi te dire de plus mais je pense que tout est dit, n’est-ce pas ? Contentons-nous de cette promesse, Demeter.

Contentons-nous de ce que nous sommes.
Plus de ce que nous voulons voir.
Fatiguée de nos mensonges.

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