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 Définir, penser, concrétiser et terminer [Ft. Zahir]

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Neutre & Sigma
Oscar L'Ourson


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Oscar L'Ourson





Définir, penser, concrétiser et terminer [Ft. Zahir]
14.09.16 23:26

On ne respire pas quand on existe, on manque d'air ft. Zahir
C'est comme s'ils avaient choisi de tout retourner. Du château au bon sens, en passant par la salle d'étude des moldus. Ils ont choisi d'ébranler Poudlard. De montrer qu'ils pouvaient nous atteindre. L'esprit, le corps, le cœur. De notre âme à notre essence magique. Ils pouvaient menacer, mais ils pouvaient agir. Aussi.

Poufsouffle avait perdu son dortoir. Serpentard avait perdu le sien. Nous ne partageront pas nos maisons. Nous étions tout simplement condamné à rester ensemble. J'ai entendu des gens dire que nous devions nous unir. J'ai entendu des gens qui plaidaient pour un rassemblement. Nous devions nous unir sous la bannière du deuil, de la lutte et de la souffrance. Des larmes et de la peine.

J'inspire. Me prends la tête dans les mains. Fait glisser mes cheveux en arrière. Je ne ressens rien. Je ne ressens rien à part un mal de ventre affreux. Comme si on tordait mes entrailles à mains nues. Il y a aussi des tremblements. Dans mes doigts et mes épaules. Discrets et délicats. Tellement que lorsque je marche ils ne voient rien. Et pourtant. Et pourtant mon esprit est un trou noir. Mes épaules restent droite, mais je m'abaisse.

Je ploie. Sur ce que je devrais et que je ne peux. Exécuter, dire, ressentir. Ils disent que je devrais avoir honte. Que mes remarques sont malvenues. Mais pourtant quand j'insiste sur le fait que nous ne pourrons pas tenir objectivement dans un espace aussi réduit ils me disent de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Ma bouche se fige, mes muscles trop crispés font apparaître sur mon visage l'expression déformée de ma consternante insensibilité. Un rictus.

J'ai marché. J'ai suivi. J'ai écouté les autres. J'ai écouté quand ils ont dit que nous pouvions choisir un lit et qu'un rideau séparerait les garçons des filles. J'ai écouté et j'ai observé. Je suis resté à l'écart. Droit et sec. Je n'ai pas parlé et j'ai esquivé toute personne qui essayait de m'adresser la parole. Mon esprit est ténèbres et tempête. Ma bouche une gardienne fidèle et le tombeau de mes protestations. J'ai choisi un lit. Juste en dessous de celui de Zahir.

Zahir qui sait quand il n'aime pas. Zahir qui proteste. Zahir qui pense et qui déclare. Qui continue de détester et de ronchonner. Zahir dont le poing est toujours brandi pour défendre une cause ou faire frémir une foule avec d'étonnante contestation. Et même quand ils sont deux, ils sont une foule. S'il était seul il serait une foule à lui seul. Un mouvement chaotique et imprécis, mais puissant. Zahir qui s'inquiète et qui pense.


Je me suis allongé et j'ai fait semblant de dormir. Alors que je n'étais qu'un frémissement nerveux dont les bruits faisaient sursauter les nerfs et les muscles. J'ai essayé de regardé au-dessus. J'ai essayé de penser. Mais rien ne me venait à part le néant et les idées. Et j'ai pensé.


Le lendemain j'ai attendu. Qu'ils partent manger. Le repas d'hier soir a laissé les estomacs vides et nauséeux. Le mien l'était. Nauséeux. Mais douloureux si douloureux. J'ai attendu qu'ils partent qu'ils oublient. Qu'ils n'y pensent plus et qu'ils me laissent. Et j'ai grimpé pour venir me réfugier sous son lit. Pour y fixer les lattes. Pour compter les rainures.

Ils ne comprennent pas. Ils ne comprendront pas. Jamais. Ils jugent et toisent. Disent « Tu es si insensible. » Ils disent : « Tu es égoïste, Oscar, tu devrais avoir honte. » Comme s'ils savaient mieux que moi ce que je devrais ressentir. Comment je devrai me comporter. Ils ne comprennent rien.  Ils ne savent pas comme j'ai mal au ventre et à la tête. Comme la foule, la mauvaise, celle composée d'élèves, me terrifie. C'est comme l'absence d'intimité et cette cohabitation forcée. Je sers les poings jusqu'à en avoir mal aux jointures. Ils supposent que je ne ressens rien. Moi je ne sais pas. Je ne sais rien. Je n'ai pas envie de pleurer. J'ai juste envie de m'écrouler et de penser. De me crever la peau et de gratter jusqu'à y trouver les os. Inspirer jusqu'à oublier comme c'est difficile de respirer quand le corps est trop confus et incertain.

Ils savent tous comment se comporter. Comment marcher. Comment se tenir. Comment penser. Mieux que moi. Toujours mieux, car ils reconnaissent le chagrin, la peine, la colère, la haine, la frustration, toutes ces choses qu'il est normal de ressentir en ce moment.  

Mais moi. Je ne sais. J'ai oublié depuis longtemps. Je n'ai que l'égoïsme de penser que j'ai mal au ventre. Tellement mal au ventre et que tout ces rites funéraires m'étouffent. Me donnent envie de hurler une confusion. Des insomnies qui impriment des étoiles, des constellations de cicatrices dans mon esprit trop rationnel pour penser à autre chose qu'à la douleur et aux crispations aux mécaniques physionomiques qui m'animent. Je murmure :

 « Suis-je un monstre? »

Je plaque mes deux mains contre mes yeux et j'appuie dessus de toute mes forces. Car je sais. On m'a dit et on me dira encore : Tu es un monstre! Avec la bouche. Les yeux. Les gestes. Le corps. Je comprendrai tu es un monstre quand je dirai : je n'ai pas envie d'être triste. Je comprendrai : Tu es un monstre ! quand ceux pour qui j'importe me diront : Ce n'est pas de ta faute, Oscar. Et ils me le diront quand je déclarerai : J'ai mal au ventre. Pourquoi est-ce que ça importerait moins que des explosions et des morts. Mon esprit s'en fiche parce que tout ce qu'il ressent c'est un mal de ventre.

J'ai encore envie de m'arracher la peau. De trouver le cœur de le remettre en marche. Je suis trop dysfonctionnant. Insensible. Inhumain. Je me recroqueville et je souffle :

 « Probablement. »  

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Re: Définir, penser, concrétiser et terminer [Ft. Zahir]
17.09.16 16:50

Il voudrait être ailleurs. Ailleurs où, il ne sait pas. Ailleurs, c'est tout. Depuis la répartition, il a l'impression d'être en cage. Il suffoque. Où qu'il tourne la tête, il y a quelqu'un pour surveiller. Un professeur ou un préfet qui fait sa ronde. L'ambiance est chaude et lourde, la paranoïa ambiante décuple la sienne. Il a voulu s'échapper dès les premières secondes. Marcher directement vers la sortie. On l'a ramené dans le dortoir, immédiatement. On lui a demandé s'il était complètement stupide. Zahir ne sait pas si il est stupide. Il sait juste qu'il veut sortir. La colère est une sensation habituelle, chaude et ronronnante au creux de son ventre. L'inquiétude, elle, le bouffe et le griffe. Il a envie de hurler dans le vent jusqu'à ce qu'elle s'en aille.

Ça ne le dérange pas de partager, le dortoir commun bruyant de rumeurs. Partager, c'est important. Se serrer les coudes, c'est aussi important. Ce sont des valeurs qu'il sent confusément. C'est de partager son air avec eux, qui le rend nauséeux. Ceux qui supportent la cause des sigmas sans le dire haut et fort. Zahir ne supporte pas de ne pas savoir. Il voudrait que tout le monde déclare son allégeance. Ça rend les choses plus simples, de connaître son ennemi pour mieux partir en guerre.
Il n'a pas dormi le premier soir et s'est écroulé de fatigue le deuxième.
Il  se réveille dans un dortoir vide dans un silence oppressant. Sa montre lui indique que tout le monde est allé manger. Il ne veut pas aller les rejoindre. Il est en colère que personne ne l'aie réveillé, mais sait qu'il aurait fumé quiconque aurait essayé. Il sort de son sac un truc pour s'occuper les mains, un genre de casse-tête en bois aux pièces de géométrie improbable. Il le tripote un temps sans faire mine de vouloir le résoudre. Il sait le faire, résoudre ce genre de trucs. Mais il a toujours envie de les briser, de détacher chaque morceau et les recoller de force dans le bon sens.

Il entend la voix d'Oscar qui rompt le silence par en bas. Suis-je un monstre, il demande. Sa présence le surprend une seconde. Pas plus. Zahir fronce les sourcils comme s'il ne comprenait pas la question, pourtant très simple. Il prend le mot monstre, le décortique et l'observe sous tous les angles comme pour trouver son emplacement dans le puzzle qu'est la personnalité d'Oscar. Il renonce. Il trouve que dans la bouche d'Oscar le mot est soudain très laid et terriblement inapproprié.
Il s'approche du bord de son lit, et se penche, dangereusement, les mains crispées sur la petite barrière en bois. La gravité dégage les mèches de ses yeux. Il regarde Oscar à l'envers. La tête dans les mains et l'immobilité tremblante. On dirait un enfant qui pense être invisible au monde lorsqu'il se cache les yeux. Zahir est frappé d'un coup par l'évidence qu'Oscar va mal. Il hait immédiatement cette idée. C'est le genre de choses qu'il ne sait pas régler. Il attend juste quelques secondes comme ça. La tête à l'envers. Oscar ne relève pas la sienne. Il finit par dire.

« Pourquoi ? T'as fait sauter une bombe, toi aussi ? »

Il est acide et agressif, même si au fond il essaie juste de comprendre. D'où sort ce jugement de valeur. Zahir pense que le mot monstre s'applique très bien aux sigmas qui font des choses graves comme ruiner des vies et terroriser l'école entière. Tout ce dont Oscar peut se reprocher, c'est d'être terriblement bizarre, et il n'y a pas de quoi en faire tout un monde.

« Qui t'a dit ça ? On les emmerde. »

Un réconfort discret, on. Zahir voudrait lui dire que lui non plus n'est pas triste. Et que personne n'ose seulement lui dire comment il devrait se sentir. Le sang lui monte à la tête et bat dans ses tempes dans un tempo brûlant. Ça lui donne chaud.

« Monte. » il dit finalement.

Il pousse sur ses mains pour se redresser. Il s'assied en tailleur sur ses draps froissés, et attend Oscar, dans une immobilité sage qui ne lui ressemble pas.

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Re: Définir, penser, concrétiser et terminer [Ft. Zahir]
17.09.16 18:29

On ne respire pas quand on existe, on manque d'air ft. Zahir
J'ai écouté le silence. Ou plutôt j'ai essayé. Je me pensais seul. Comme si la probabilité que d'autres personnes aient sauté l'heure du repas était hautement improbable. Alors que de toute évidence mon ventre n'était pas le seul à se tordre désagréablement. De toute évidence penser n'était pas un luxe qui m'était réservé à moi et à moi seul. Je décolle mes mains, lentement. Délicatement aussi. Mes paupières tremblotent un peu et je garde malgré tout l'impression d'avoir toujours les mains sur les yeux puisqu'elles y sont restés longtemps et qu'elles ont eu le temps de s'imprimer dessus.

Je vois Zahir. Il demande si j'ai fait explosé quelque chose. Moi je me demande s'il a mal au ventre. J'ai du mal à saisir le rapport entre les deux sentences. Et puis. Je me dis que dans la tête de Zahir les monstres font exploser les choses. Je fixe. Les cheveux qui tombe sur ses yeux. J'entraperçois ses mains agrippées contre le rebord. Je vois des contours, un visage que j'ai observé et côtoyé longtemps. Je ne me demande pas s'il est à sa place. Je ne cherche pas son nom puisque je sais. C'est comme ça que les choses et les gens devraient être dans mon univers. Du silence et une présence familière.

J'écoute et je continue d'observer sa ciller. Les mains sur le ventre. L'immobilité presque immuable. J'attends qu'il termine et qu'il dise. Qu'il jure. Qu'il me raconte ce qu'il n'aime pas pour que je puisse me saisir des mots, analyser, contester. Mais Zahir demande encore et là encore je réponds pas. Il dit aussi qu'on les emmerde. Comme si ce on était naturel. Comme-ci dans le quotidien de Zahir, on désignait automatiquement lui-même et moi-même. Moi qui parle toujours par je et qui n'ai jamais pensé on et nous, cette déclaration m'interpelle. Quand c'est lui qui dit « on » ce n'est pas désagréable. Ce n'est pas non plus surprenant. Agréable ?Considérer ou ne pas considérer une personne. L’inclure ou l'exclure. Former un on ne m'était jamais arrivé auparavant. Un on qui emmerde ceux qui disent et qui pensent. Ça ressemble à Zahir, mais est-ce que ça ressemble à Oscar ?

Je me relève et je vais le rejoindre. Lent et hésitant aussi. Puisque je continue de penser. On peut toujours communiquer depuis nos deux « chambres ». On pourrait, oui. Et ce serait bien aussi. En étant loin tous mes tremblements et mes incertitudes m'appartiendraient et resteraient secrètes. Et toutes les pensées aussi.

Seulement voilà. Je me demande à présent s'il a mal au ventre lui aussi. Je me demande ce qu'il pense aussi de ce qui s'est passé. Des choses qui se passera. Je me demande aussi s'il a déjà vu des monstres et s'ils ne faisaient qu'exploser des choses.

Il est trop tard quand je pose mon pied sur le sol et qu'il est là. Qu'il est assis en tailleurs. Je m'installe moi aussi en tailleurs. J'imite, car j'imagine qu'il serait malvenu de rester debout et qu'il y a des vertiges qui me viennent parfois quand je pense trop. Je dis :

 « Personne, sauf toi, ne dit les choses clairement, ici. Mais ils pensent très fort. Quand ils regardent et quand ils secouent la tête. Comme s'ils étaient les seuls être capable de penser et de faire correctement. » Je ferme les yeux et essaie de me remémorer les événements de la veille. Je demande alors :  «  Ce qu'ils prétendent ne m'importe pas, mais il se trouve que je pense. » Je rouvre les yeux.  « Et certaines pensées me donne mal au ventre. » Il y a d'autres symptômes aussi, des choses qui ne sont pas claires et qui ne peuvent être expliquées. Des douleurs dans mes tempes, le frémissement de mes doigts, quand je repense aux mots.  « Est-ce que tu as mal au ventre, Zahir ? » Quand il pense ou quand il inspire. Quand il vit et que l'univers autour de lui se disloque.  « C'est ce qui est important pour moi. Je sais que j'ai mal au ventre et ça m'importe de savoir si toi aussi tu as mal au ventre. Pas les morts. Pas les explosions. » Je m'abaisse et je redemande en murmurant:  « Est-ce que tu penses que cela fait de moi un monstre ? Même si je ne fais pas exploser les choses. Peut-être qu'un jour ça arrivera. Et est-ce que cette fois-là je serai un monstre ? » Je redemande, mon ventre se tord un peu plus quand je vais chercher son regard avec le mien. Je vais appuyer mon dos contre rebord du lit et je dis :  « Qu'est-ce tu ressens, Zahir ? J'ai envie d'écouter et de comprendre.» Car je serai sans doute incapable de dire et de comprendre si je ressens.
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Re: Définir, penser, concrétiser et terminer [Ft. Zahir]
18.09.16 0:52

Quand il parle à Oscar il a l'impression d'être particulièrement stupide. Comme si c'était à lui qu'il manquait une case. Oscar parle par énigmes. A Serdaigle, c'est peut-être censé faire bander, les énigmes, mais ça le frustre de ne comprendre Oscar que par petites miettes, éléments épars de ce qui se passe sous ce crâne. Zahir ne va pas prétendre tout comprendre aux gens. Mais là, c'est la copie blanche. Il le regarde sans un mot monter sur sa mezzanine, s'asseoir face à lui, et lui parler des autres. Ceux qu'on emmerde.

« Je ne suis pas mieux que les autres », il grogne lorsque Oscar dit qu'il est le seul à parler clairement.

Mais d'un autre côté il est d'accord. Il déteste l'hypocrisie, des gens qui définissent les normes. Ils ont décidé de ce qui était bien et normal, ils secouent la tête devant ceux qui ne le sont pas. Zahir ne l'est pas et Oscar ne l'est pas.
Il soupire et se concentre pour comprendre ce que Oscar raconte. Quand il raconte ce qui est important pour lui. Qu'il se fiche de ce que les autres racontent, mais que ça lui fait mal au ventre quand même. Zahir trouve que ça n'a pas de sens. D'instinct il se plante le pouce dans les côtes à travers son pull comme pour tester un point sensible. Comme si c'était nécessaire pour répondre. C'est toujours compliqué, ces discussions. C'est encore facile de parler des choses qu'il sait, de ses opinions, mais Oscar s'intéresse à des choses dont personne ne s'intéresse et pose des questions d'une absurdité sans nom.

« Oui j'ai mal au ventre. Tu sais ce qui me fait mal ? De t'entendre dire toutes ces conneries. Ça me file la gerbe. Et les gens qui font péter des trucs et qui tuent des gens parce qu'ils pensent que leur vie a pas de valeur ça me file aussi la gerbe. » Il regarde Oscar droit dans les yeux. « T'es pas un monstre, t'es juste égoïste. Ou un espèce de sociopathe à la limite. Ce qui est une condition nécessaire mais pas suffisante. »

Il affirme d'un petit ton vaguement supérieur, indifférent à l'idée de vexer Oscar. C'est bien l'empathie, son problème à l'autre, et il n'y a pas de raison de le nier.
Puis il parle de faire exploser des choses.
Zahir ne sait pas bien si c'est une métaphore.

« T'as l'intention de virer Sigma, Oscar ? » Menace contre menace, sa voix brûle déjà d'un ersatz de mépris mal contenue. Et d'hésitation. « Si ça arrive alors je pense qu'on aura plus grand chose à se dire. »

Il s'appuie sur son côté de barrière, croise les bras. Il fait un effort, pour Oscar, il réfléchit à ce qu'il pense et ce qu'il a envie de raconter, pour que ce soit clair et facile. Il a l'impression de tourner en boucle quand il explique ce qu'il ressent.

« Je suis en colère. Ça fait pas mal je trouve. Ça fait même plutôt du bien. Mais j'en ai marre de rester là à rien faire. Les gens censés nous protéger dans cette putain d'école sont pas foutus de battre une dizaine d'enculés avec des masques. Y a des gens, dans ce dortoir, qui sont d'accord avec les enculés en question. Bande de cons qui pensent mieux savoir que tout le monde ce qui est bien pour le monde. Qu'ils aillent bien se faire foutre !! » Sa voix enfle jusqu'à un nouveau palier de décibels. « Si je pouvais avoir chacun de ces connards, face à moi et sans masque- » pris d'un soudain éclair, il se saisit du casse-tête en bois sur son lit, et l'éjecte de toutes ses forces vers l'autre bout de la pièce. L'objet s’explose contre le mur. « Voilà ce que je ressens putain. »

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Re: Définir, penser, concrétiser et terminer [Ft. Zahir]
18.09.16 13:06

On ne respire pas quand on existe, on manque d'air ft. Zahir
Parler. Parler était important. Parler était le seul moyen de comprendre ce que pensent réellement les autres. Parfois parler soulève plus de questions que de réponse. Parfois parler est difficile. Parfois parler est douloureux.

Écouter c'était comprendre ou se demander. Écouter c'était réfléchir et intégrer. Écouter c'était parfois frustrant aussi, quand les mots se bousculent à mes lèvres et que je ne sais dans quel silence intervenir. Quand couper. Quand exister. Écouter c'est beau aussi, c'est comme assister au spectacle de la vie. Y être convier aussi. Quand les mots se transforment et que le ton y est pour quelque chose c'est saisissant, c'est prenant. Mon esprit se nourrit de ses assertions pour penser, pour construire. Pour avancer.

Quand il dit qu'il n'est pas mieux qu'un autre j'acquiesce. Je n'ai jamais prétendu le contraire. Je ne connais pas encore assez le reste du monde pour le comparer et dire avec certitude qu'il est meilleur. Ce que je sais, c'est que j'aime quand les choses sont dites. Parce que lorsqu'elles sont dites, il n'y a plus de doute, je sais et j'aime savoir. Alors peut-être est-ce là une qualité que j'estime.

Zahir dit qu'il a mal au ventre, j'esquisse un sourire. C'est rassurant de savoir qu'on est pas seul à avoir un trou béant dans l'estomac. Quelque chose qui tord les entrailles. Peu importe la raison. J'essaie de repenser. À mes mots, ceux qui lui font mal au ventre. Je cherche, concentré. Penaud aussi. Perdu. Je dis tellement de chose. Et je n'ai pas conscience de dire ou d'avoir dit des conneries. Alors je pose ma paume sur mon front, je lève la tête. J'essaie de rejouer la scène dans mon esprit. Mais c'est difficile parce que les mots de Zahir s'enfilent eux aussi et il faut que je suive. Zahir qui semble avoir tout compris des motivations des sigmas. Il a compris des choses que je n'ai pas compris. Des choses que j'ai pensé et interprété différemment. L'esprit est trop inconstant. Mes phalanges picotent. Pensaient-ils véritablement cela quand ils ont essayé. Quand ils ont agi. Pensaient-ils que leur vie ont plus d'importance que les autres ?

J'ai de nouveau mal au ventre. À force de penser. Pourquoi mon interprétation est différente ? Je soutiens malgré tout un regard quand il vient jusqu'au mien. Quand il dit avec conviction que je ne suis pas un monstre je le crois. Peut-être que je n'en suis pas un pour l'instant. Et que ce pour l'instant compte plus que le futur et le passé. C'est apaisant.


Et puis, le serdaigle s'exprime. Différemment. Bien trop différemment. Quand il parle et que ses mots s'enfilent, ils se fichent dans ma peau comme des couteaux qui laissent des plaies béantes. À la différence que ces plaies là n'ont rien de plaisantes. Je hoche la tête. Quand Zahir n'aime pas, il ne fait pas semblant et peu importe s'il a raison ou tord. Il est du genre à penser que sa réflexion vaut plus que celle des autres. Mon sourire se tord, désagréablement. Mon ventre se tord encore plus.

Je ramène ma main et mon autre pour les poses en-dessous de mes cuisses. À l'abri. Les tremblements des mes phalanges qui ne peuvent pas être contenus y resteront caché. Malgré cela j'essaie de rester droit. Quand il continue de parler. Quand il fait l'effort de parler de la colère. Je rassemble sous ma paupière close tous les symptômes que je connais de la colère. Quand je rouvre l'oeil alors je vois Zahir se transformer. Sa peau palpiter. Ses sourcils se froncer. Ses muscles se crisper. Sa voix partir dans le grave menace ou la seconde d'après l'aiguë hystérie. C'est de la haine qu'il projette. Qu'il expose. De la frustration ? Sans doute. Sans doute. Et puis. C'est l'escalade. C'est comme si les coutures de ce qu'il pouvait supporter menaçaient de sauter. Une à une. Et alors il attrape son cube pour le lancer.

Le cube finit sa course contre le mur et termine en millier d'écharde. En millions d'étoiles coupantes. Je garde le silence et comme je ne sais quoi fixer je ferme de nouveau les yeux. À l'abri dans mon esprit. Comme si le monde pouvait m'atteindre et me briser à mon tour contre le mur de la réalité. Mes épaules semblent ployer sous le poids d'un monde. Je dis :

«Peut-être que les monstres sont en colères. Peut-être qu'ils explosent des choses parce qu'ils le peuvent et parce qu'ils retiennent trop de choses. » Je rouvre les yeux, la tête dans les épaules.  « Toi aussi tu fais exploser des choses quand tu es en colère. Est-ce que ça fait de toi un monstre, Zahir ? » Je secoue la tête, comme si ma propre question était ridicule :  « Je sais que tu ne l'es pas. » Mais ce n'est pas là le plus dur à dire. Le plus compliqué à exprimer.  « Ils ne font pas les choses biens. Je ne sais même pas s'il a une bonne façon de dire ou d'exprimer. » Je fronce les sourcils.  « Mais détruire pour expliquer. Pour exprimer. Même moi je sais que ce stupide. » Je m'agite un peu, éprouve le besoin de me recroqueviller. Comme si j'avais du mal à me sentir en sécurité dans ma propre peau. Dans mon propre esprit.  « Il y a une probabilité que je finisse par devenir Sigma. » Et cette fois, même si mes paupières tremblent pour se fermer et ne plus jamais voir, je force mon regard vers le sien.  « Il y a une probabilité que je finisse par ne jamais les rejoindre. » Je marque une pause et je dis, après m'être humecté les lèvres.  « L'avenir est fait de probabilité. Des probabilités qui dépendent de facteur humains et situationnels. De l'affect et de l'esprit. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut prévoir, contrairement à ce que notre professeur de divination sous-entend. Mais on peut établir des probabilités. Et j'en établie quelques unes. » J'entremêle mes doigts dans ses draps et je continue de dire sans faillir, même si je continue de ployer. Même si j'ai envie de me cacher. Même si j'ai envie d'arrêter de penser.  « Il y a des idées que je partage avec eux. Des choses qui font écho à ce que je pense. Ça ne veut pas dire que j'ai envie de tout faire exploser pour que les gens en viennent à partager mes idées. Il y a des choses- Personne ne peut comprendre sans le vivre. » Les muscles de mon visage décident de s'étirer. Dans un sourire que je ne saurai qualifier. Mes yeux picotent et mon ventre se tord plus encore.  « Aujourd'hui je ne suis rien. Ni sigma ni anti-sigma. » J'inspire.  « Mais demain ? Après-demain ? » Je me redresse, soudainement et je me désigne de l'index. « Tu as dit que tu aimerais avoir un des sigmas en face de toi. Tu as peut-être un futur membre en face de toi. » Je reste immobile.  « Est-ce que ça fera quelqu'un de bien ? Un héros ? Si tu prenais ta baguette pour venir à bout d'un monstre? » Je n'ai pas assez de force pour soutenir mes mots. Je n'ai pas assez souffle pour oser plus qu'un murmure. « Il y a une probabilité pour qu'un jour tu viennes à ne plus vouloir me parler. Me regarder. » Je n'essaie plus alors de me maintenir droit, mes épaules s'affaissent complètement. Je n'essaie plus de soutenir son regard.  « Ce jour-là ce ne sera pas la fin du monde et ça n'aura d'importance et de tristesse qu'à mes yeux. Et personne ne pourra comprendre. Mais ça ne rendra pas les choses moins terribles. » Je finis par hausser les épaules.  « Tu vois. C'est ce genre de choses qui me fait mal au ventre. » Parce que le malaise, l'inconfort et la peur, cet enchevêtrement de sentiment fait mal au ventre.
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