how quickly the colors change from blue to red to black
c'est la vase de la foi
foi en la non-foi
au pessimisme tourné vers l'humanité qui ne mérite pas son beau grand h et tombe comme un couperet sur le monde l'univers
de la fin l'apocalypse elle a peur cette idiote terrorisée par son propre reflet
cette vase de l'annonciateur de la fin du monde
cette vase qui te pointe de son doigt malodorant
tu es une merde toi aussi
cette vase malodorante lui est passé dessus comme un tsunami et l'a laissé différent transfiguré et indéniablement converti
dieu s'il existe est en lui car lui seul a le pouvoir de décider qui est et n'est pas selon lui
tout est histoire de perception – et si le monde n'était que dans ta tête ?
pourtant terre-à-terre – sous la surface – il a choisi de croire que l'univers commence là où ses yeux se posent car cela lui donne la toute-puissance sur ce qui doit agir et ne pas agir sur lui
ne s'ouvrant qu'à ce qu'il choisit sélectionnant quelle lame a le délice pouvoir se gratter son épiderme malade
malgré ce contrôle ce calme apparent des premiers instants c'est le chaos personnifié qui se dresse devant toi et rapidement tu le réaliseras
Il ne respire plus l'oxygène qu'il avale sans le savourer D'un coup de baguette il balance de l'eau aussi trouble que son âme et se rit de tes os meurtris par la vilaine chute qu'il a provoqué Il rit de ses propres blessures ses coups de soleil sa dissociation sa folie qui l'enfonce toujours plus loin dans l'indécence et le risque
Il n'a plus le goût du vivre alors il a pris le goût de la survivance et frôle la mort toujours plus près car rien n'est plus beau que de la voir tendre les mains dans le vide – Dommage chérie le voilà réanimé à l'hôpital peut-être une prochaine fois ? Il veut courir plus vite que toi et que toi et que toi Il saute sur les dragons en faisant fi des recommandations au grand dam des militants et de leur cause perdue – on finira par crever les dragons ou crever d'eux
s'est pris des avertissements sur la gueule pour avoir fumé et distribué des substances illicites pour avoir un peu trop foutu le bordel en cours comme un funambule sur la corde de l'expulsion
c'est la passion à l'état pur l'auto-destruction à son sommet
car il n'a pas sa place dans ce monde il n'y a pas de place pour un esprit trop conscient des malheurs de l'auto-destruction terrestre qu'il a fait sienne
il n'a de place qu'en trompant manipulant jouant des personnages reflet du trou-noir de sa poitrine qui aspire aspire avec fureur sans jamais mourir vraiment
qui brûle de passion en perd les plumes mais sort la tête de l'eau de ses cendres et renaît à coup de lotions de mots sarcastiques de cynisme cinglant de folies virulentes et même un légilimens pourrait se perdre dans cette tornade passionnelle s'il n'est pas prudent
et vous êtes pareil tous des merdeux plus ou moins évidents et il le pointera alors qu'il pourrait aussi bien fermer sa grande gueule cherchera ton point faible le trouvera peut-être le grattera l'émoussera ô que tu es misérable toi aussi tu fais juste un bel effort pour le cacher quand il se permet de l'exprimer sans retenue
c'est un feu qui hurle sans répit et brûle tout ce qu'il touche
mais l'humain parfois sort de sa léthargie dans les larmes du dégoût
s'il t'aime il t'en voudra car aimer il ne veut pas
s'il rêve il s'en punira car le rêve n'est qu'illusion
pourtant il rêve ce fou il rêve de voyages rêve d'accomplissements rêve de se faire un nom rêve de devenir quelqu'un
il couche son cynisme et son délire sur papier
et peut-être
peut-être
veut-il plonger traverser les eaux troubles pour rencontrer l'abysse de la pureté
la peur lui évoque un brouillard d'où on ne verrait rien brouillard dont on ne pourrait sortir brouillard étouffant toute perception
et l'épouvantard dans la fumée offre un corps mutilé dénudé écorché ce corps misérable amaigri recroquevillé sur le sol yeux blancs le sang coule de ses oreilles car le pire pour lui serait de se perdre dans ce brouillard absent de toute perception
l'amortensia changeante instable déphasée qui évoque le sang ou la mer ou la cendre ou la menthe ou le feu de bois ou sa pommade ou l'orage sur le bitume ou les cheveux de sa mère
garde toujours dans la main son parapluie-ombrelle dans le manche duquel se cache sa baguette en bois d'aubépine longue d'épaisseur moyenne et moins rigide qu'on le croirait elle renferme une épine de monstre du fleuve blanc
a possédé par le passé une baguette en bois d'érable oiseau tonnerre qu'il a cassée en à peine deux mois – trop inexpérimenté pour une telle arme
fait partie de ceux qui font un malaise au premier détraqueur venu à moins qu'il ait le temps d'invoquer son gardien vif argent dont il est fier de la forme de phénix abordée
voudrait se le tatouer dans le dos à l'aide de couleurs chaudes comme la méditerranée mais son épiderme malade ne le lui permet pas
Let me rise against that blood-red velvet sky Let me chase it all Break my wings and fall
comme Dieu au-dessus de ta nuque il braque les siens sur celles de ses parents
ses si beaux parents
tellement parfaits
de purs adhérents
au faux-vrai préfait
et grandissant les voit de mieux en mieux les voit de vrai en vrai les voit tels qu'ils sont réellement
ils sont ce genre de nouveaux sorciers ce sang neuf qui s'affranchit des origines troublées de moldus ce sang neuf qui monte un à un les échelons de la bourgeoisie sorcière ce sang neuf qui tape à la porte des grands noms
tu es une précieuse descendance mon fils précieuse ô comme le diamant et les femmes tu dois plaire de tes longs cheveux de feu de ce feu attirant de ce feu obsédant hypnotique tu dois être et purifier ton sang auprès d'une de ces futures dames
ô qu'il les juge ces gens-là ô qu'il les médit avec leurs faux-semblants et leurs clans de "nouveaux purs" hypocrites dont tous partagent une seule misérable ambition
être acceptés adorés craints célébrés parmi les
meilleursil rit d'eux de cet orgueil malhabile qui donne un sale coup à leur amour propre sans même qu'ils le réalisent
s'abaisser à cela ? quelle bonne farce !
sur ce milieu il a craché et son père l'a rejeté mais ah ! il l'était déjà avant lui
mais la surprise sur ses tympans la surprise dans son crâne quand l'homme dans sa robe de velours lui jette ses quatre-vérités parmi laquelle
sa mère véritable n'est qu'une petite merdeuse noiraude disparue quelque part dans un pays chaud qui borde la méditerranée
et le balance dehors avec à peine assez de lotions pour tenir une semaine sous le soleil d'été ce déchet aux cheveux roux et à la peau qui se décolle qu'il aille s'assécher sur les trottoirs comme les putains de bourbe
alors il doit errer sans nom lui bourgeois aux beaux vêtements rejetés par la vermine les rats de chaque côté du mur sorciers moldus tous les mêmes si bien qu'il doit détruire vêtements bijoux souvenirs
et vivre comme un anonyme dans un orphelinat près de l'hôpital qui lui fournit de quoi garder sa peau et ses beaux cheveux
Poudlard revient il le rejette
va-t-en je ne t'aime pas
va donc dévorer tes jambes
putain de catoblépas
pour moi et moi seul je flambe
seul avec lui-même et ses lotions il traverse la manche il traverse la France aux Français qu'il juge et les peaux mattes se multiplient quand le sud s'approche il admire les chevelures sombres se prend d'amour pour les tignasses indomptables lui possédant un rideau si lisse qui descend entre ses omoplates sous la forme d'une tresse crépue par le temps et les savons bon-marchés
sur le papier les ordinateurs les parchemins il n'existe pas sans nom pour crier son identité sans petite carte minable sans même une baguette semble-t-il juste un vieux petit parasol acheté sur une ville côtière et sa peau blanche asséchée qui l'aide à mendier quelques sous çà et là pendant que les immigrés venus de l'autre côté de la méditerranée sont ignorés comme de la vermine
il fait ami avec les gars de certains villes méditerranéennes partage des ponts obtient des bottines solides pour les longues journées de marche un gros sac pour remplacer le truc usé et troué qu'il se trimbale depuis la manche froide découvre les services sociaux qui veulent mettre leur grappin sur lui les médecins compréhensifs qui d'un anglais fort mal prononcé le soutiennent un peu dans sa quête somme toute étrange
à contre-courant il nage dans une eau trop salée pour lui
croisant les épaules mal alignées des arabes fuyants la misère pour un espoir vain
il se noie dans une quête aveugle à la recherche d'un sang qui ne le rejettera pas
c'était stupide
ça l'est encore
il veut pleurer
il s'est perdu
ils l'ont attrapé
ils l'ont attrapé
il est foutu
la face poussiéreuse et les bandages suspendus il refuse de leur parler
"qui es-tu ? do you speak french? what's your name? where are you from?" non non non non taisez-vous vos questions l'importunent vos regards l'oppressent
il voulait être libre le gamin libre de choisir sa famille choisir sa vie choisir son trottoir choisir son corps choisir son nom choisir son genre choisir sa vie
mais personne est libre
alors il est devenu
personne
s'il doit prier il prie sa personne car il est devenu son propre Dieu
et il juge comme Dieu au-dessus de ta nuque
ô il juge ces adultes qui veulent le caser quelque part
cette société où chacun doit occuper une place définie avoir un nom sur une carte un parchemin un ordinateur un nom sur sa peau un nom dans vos dossiers un nom dans une liste un nom qui doit produire un nom qui doit acheter un nom qui doit être
cette société où il n'est qu'un déchet qui menace à tout instant de partir en poussière
et il juge le gamin de ses yeux bleus comme la houle d'une mère furieuse il juge de sa mâchoire serrée qui ne souhaite que se refermer sur ta gorge comme une bête sauvage et sans nom
l'assistante une incapable derrière un beau bureau de bois reçoit un appel sur son téléphone à la sonnerie stridente
elle se lève et laisse le gamin seul dans ce bureau où soufflait le ventilateur qu'il a renversé d'un coup de pied quelques minutes plus tôt
elle disait vouloir son bien lui offrir un nom une famille une adresse une école
mais le monde sorcier est mieux fait que ça
et son sang marqué par la magie a clignoté comme un s.o.s. sur les pavés avant que les vagues de la solitude ne les recouvre en moussant
et son sang marqué par la magie a répondu au s.o.s. de l'autre côté de la frontière italienne qu'il allait traverser lui-même
passe la porte une silhouette étrange et familière
chevelure sombre et indomptable peau matte lèvres épaisses une atébas sur l'angle d'une mâchoire carrée et ces yeux bleus lumineux qui brillent comme une évidence
maman
il se lève elle vient le prendre dans ses bras
alors la boule dans sa gorge éclate et il fond en larmes
maman
ses cheveux sentent bon le sel de la mer
sa voix chante un anglais doux et malhabile
les larmes noient les émotions volubiles
il n'y croit pas il a retrouvé sa chère
maman
elle l'emmène chez elle une belle maison en haut d'une falaise retenue par rien d'autre que l'ingéniosité de la magie
elle vole presque au-dessus des vagues qui éclatent contre les parois calcaire
d'autres enfants basanés l'accueillent en clignant des yeux surpris d'apprendre que ce pâle étranger partage à demi leur sang pur de sorciers descendance aux couleurs de la mer pure comme l'eau de source
et il rit le rouquin il rit de son père aux origines mêlées qui n'a eu d'autre idée à l'époque que de s'accoupler avec une étrangère à qui il a volé le fils avant de la jeter comme il le jettera treize ans plus tard faisant de lui un étranger comme elle
ah ! il voudrait bien
mais les gamins n'y mettent pas leur bonne foi
le beau-père ne peut s'empêcher de songer à l'homme détestable d'où descend ce roux d'ailleurs
il n'existait pas pour eux jusqu'à ce qu'il s'impose lui-même mais eh ! on ne s'impose pas comme ça dans une famille heureuse
on n'importe pas son odeur
on n'importe pas son malheur
et il échoue à contre-cœur
pour eux il n'est rien d'autre qu'un étranger
et sa mère n'y peut rien sa mère ne peut les forcer à l'intégrer alors qu'ils vivaient très bien sans lui sa mère ne peut effacer les origines du garçon elle ne peut lui assurer une chambre permanente elle ne peut lui réécrire une vie
naïf qu'il était le voilà bien puni
et l'année qui suit Poudlard le rappelle encore envoie un messager tendre la lettre et annoncer d'un air grave madame votre fils aurait dû rentrer à l'école l'année dernière faites quelque chose il doit suivre une éducation
il baisse les bras
déchirant de rancœur la lettre piétinant les morceaux crachant dessus et jugeant ô jugeant cette famille trop belle trop fermée trop pure pour un gars comme lui qui a roulé dans la boue pendant trop de mois en se disant qu'elle saurait faire une petite place pour lui
jugeant ô jugeant ce sorcier qui revient une semaine plus tard pour ramener ce fugueur là d'où il vient
jugeant ô jugeant ce système qui le cadenasse dans un pays gris où il a eu le malheur de naître
très bien
il ira où vous voulez
mais vous le regretterez
vous le regretterez de l'avoir enfermé là-dedans
regretterez de lui avoir appris des sortilèges qu'il retournera contre ses camarades
regretterez de lui avoir collé à la glue son nom sur le front nom dont il voudrait s'affranchir
regretterez seulement de ne pas l'avoir laissé
disparaître comme personne
dans un mélange d'écume et de cendres
parfum de mer parfum tabac
orage sur le bitume
grêlons frelons
il est sournois le rouquin attentif aux cours pour mieux vous jeter les maléfices à craindre
volent les serpents vers vos pieds et les limaces de vos gueules bien pendues
il s'amuse des possibilités infinies qui s'ouvrent progressivement à lui
et rit de ceux qui le pensent cruel ou stupide
quoi ? s'il n'a pas autre chose à faire dans sa vie qu'importer celle des autres ? non il n'a rien d'autre à faire
oui c'est pitoyable misérable en effet il ne vaut guère mieux que la plèbe qui en vient aux mains certes il ne vaut pas la peine d'être regardé d'exister à travers vos yeux vos paroles
d'exister simplement
il est d'accord avec toi qui tentais de le blesser oui tu as raison mais il s'en fout comme il s'en fout de la couleur de tes lacets
et d'un rire flamboyant détruit à néant tes espoirs de le blesser le bousculer le raisonner
il s'en fout seulement
quand arrivent les vacances il tapage dans le beau manoir de son père aux origines auto-déchues crie sur l'elfe de maison casse la verrerie et affronte cet homme du regard
"je réponds au nom de Rhydderch, je suis ton fils aux yeux des dames et des hommes que tu invites dans tes galas de noblesse, ton seul descendant car je sais, oui je
sais que tu n'es pas en mesure d'en produire un autre."
sourire carnassier
fous-le à la porte et tes efforts seront vains jamais tu n'obtiendras reconnaissance parmi les sangs purs jamais tu ne construiras d'héritage
tu as besoin de ce fripon que tu voudrais tant renier pour de bon cette fois
il danse sur les hanches des jeunes prétendantes susurre des mots doux à leurs oreilles et vient embrasser la main de sa propre belle-mère lui chantonnant d'une voix suave à quel point elle lui a manqué pendant ces deux années
ce jeu-là c'est son père en personne qui l'a plongé depuis bien longtemps déjà et ce jeune roux aux yeux rieurs le maîtrise assez bien même toutes ne sont pas dupes
majeur depuis janvier dernier il accepte la bague que son paternel lui offre à contre-cœur et s'incline ostentatoirement pour le remercier
ainsi infiltré dans cette mascarade il observe les agissements du géniteur en échangeant une correspondance avec sa belle-mère dont il a volé le cœur avant de repartir à Poudlard
et fait sans doute parti des premiers tout premiers élèves à entendre ce nom
sigma vient de naître
son père adhère au mouvement aux prémices de celui-ci et participe à son expansion
il ne sait pas où se mettre le roux n'est pas forcément d'accord avec leurs idées leurs agissements
mais
sigma est un volcan de problèmes qui commence à exploser
boum et boum des corps s'écroulent et les gens ont peur ô comme ils ont peur de sortir peur de retourner au chemin de traverse dont l'économie en prend un coup
de cette peur il en rit car
les fous existent depuis la nuit des temps et ne s'éteindront qu'avec l'humanité elle-même
d'ici-là sont à attendre des fusillades des bombardements des fous solitaires ou non tuant leur famille ou tirant sur des écoles des boîtes de nuit roulant sur les passants au volant d'un camion ou explosant l'accès au quai neuf trois-quart
n'avez-vous peur que maintenant ?
vous devriez trembler de peur éternellement si vous craignez les fous qui tuent
au cœur des pierres calcinées
en l'odeur de larmes fanées
déphasé dissocié au nom
de dieu brodant sur son linon
aaren.