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 fortuna mala / clive

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Neutre & Sigma
Clive Bird


Messages : 40

Date d'inscription : 17/09/2016

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Clive Bird





fortuna mala / clive
18.09.16 15:57

14,5 ans (19.11) / anglais bien britannique / famille de sorciers depuis tant de génération qu'on oublie qu'il y avait un moldu dans le lot / première année / buse, option arithmancie / sigma

épouvantard / des toilettes sales
amortencia / citron
baguette / séquoia, 22.8 cm, crin de licorne
patronus / pas encore connu (ce sera un chien)
matière préférée / arithmancie
signes distinctifs / un œil qui voit moins bien suite à un coup serait son seul signe distinctif, mais encore faudrait-il le remarquer
animal de compagnie / une souris appelée radegonde

clive1

Clive Bird

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire
À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux

J'ai parfois l'impression d'être un pantin cassé qui ne demande qu'à être réparé. Mais j'ai beau tendre les bras, il n'y a jamais personne pour me cueillir de ma misère. Je me demande parfois si l'on me voit vraiment. Je pense que non. Je suis comme un jouet que l'on a mis au rebut, et qui n'intéresse plus personne. Trop de brisures, en moi, pour que j'en vaille encore la peine.
J'ai pris conscience de mes problèmes assez jeunes. Je n'ai cependant jamais trouvé la solution qui me permettrait de les résoudre. Je ne suis pas vraiment intelligent - mon intellect est le même que celui d'une personne lambda. La seule différence, peut-être, est que je suis très à l'aise avec les chiffres. On m'aperçoit souvent à déambuler seul dans un couloir, quelques chiffres pendus à mes lèvres. Je compte beaucoup. Les nombres sont à mon sens une forme de langage cryptique, qui me permet de mettre du sens à ce que je ressens. Sinon, lorsque j'essaie de parler, je me sens coincé dans un langage un peu trop littéraire, celui que j'ai fini par adopter à force de lire et de lire encore, à m'en faire saigner les yeux, jusqu'à ce que je me sente capable de déchiffrer correctement les lettres. Malgré tout, cela n'a jamais fait de moi l'être exceptionnel que j'aurais voulu être : je demeure excessivement moyen.
Bien que je sois très sportif, m'adonnant régulièrement à des activités physiques - j'aime pouvoir courir tous les matins, et je rêve de pouvoir entrer dans l'équipe de Quidditch de ma maison, un jour -, je sais que je ne suis que bon. Je n'ai pas le talent de ces garçons qui réussissent tout ce qu'ils entreprennent ; ce n'est que ma détermination pure, et mon entraînement intensif, qui ont fait de moi quelqu'un de sportif. Je sais cependant que je suis vite dépassé par ceux qui ont un talent naturel. J'en conçois une certaine amertume, mais aussi une forme de résiliation. Rien ne changera. Je suis condamné à la médiocrité, mon niveau actuel n'est donc pas si mauvais.
Je suis un mauvais sorcier. Mes pouvoirs sont assez faibles et, pendant les dix premières années de ma vie, on a cru que j'étais un cracmol. Enfant, je ne disais rien ; je n'avais rien pour me défendre, ni les mots, ni les poings, ni même une raison suffisante pour écarter ce qui me semblait être une vérité impossible à nier. A présent, c'est un terme qu'il ne faut pas prononcer en ma présence. Je peux devenir violent, car je contrôle très mal mes colères. J'ai l'air calme, en général, mais cet état d'apathie n'est qu'une façon pour moi d'éviter les soucis. Je suis en fait quelqu'un de colérique, et si je n'explose pas comme d'autres le feraient, je ne me maîtrise plus, et je tends à faire du mal aux autres.
Alors, ai-je un véritable don ? A part l'arithmancie, qui a été une véritable révélation pour moi, pas vraiment. J'ai parfois l'impression d'être né dans le mauvais monde. Si j'avais été moldu, ma vie aurait été plus simple : il m'aurait suffi de devenir mathématicien. Dans ce monde-là, ce monde sorcier, je ne suis rien.
Je suis susceptible parce qu'on me méprise trop souvent ; parce qu'il y a trop de ces êtres exceptionnels qui parviennent à écraser les autres sans même y réfléchir. Je ne leur en veux pas forcément d'exister ; je leur en veux de s'opposer à moi, qui lutte si dur pour être une personne qui en vaille la peine. Je peux prendre des décisions illogiques à cause de cela. Je pourrais sombrer dans le mal parce que je suis empli de rancune - mais je ne suis pas quelqu'un de mauvais. Ceux qui me fréquentent me décrivent souvent comme une personne en or : un garçon qui sait prodiguer des mots d'encouragement lorsque cela est nécessaire, qui propose son aide s'il estime pouvoir apporter quelque chose, qui reste poli en (presque) toutes circonstances, qui ne supporte pas de voir les injustices. Je suppose que je suis véritablement quelqu'un de gentil, mais que j'ai aussi quelques graines de jalousie en moi, qui peuvent me faire mal tourner.
Car il y a autre chose qui me fait souffrir, mais dont je tais l'existence à tous - et surtout à mon frère aîné. Mais je vois mal à l'œil gauche. Je ne suis pas bagarreur, alors quand je me retrouve mêlé à une rixe, cela peut mal se terminer pour moi. Non pas parce que je ne suis pas fort, mais parce que j'hésite toujours à faire du mal aux autres. Un coup sur l'œil l'a abîmé, réduisant mon champ et mon acuité visuels. Je n'en ai jamais parlé à personne. Pas même à mes parents. Je ne veux pas que cela se sache. Je suis déjà si désavantagé, pourquoi devrais-je subir une autre forme de handicap ? Lorsque je suis seul, je porte parfois un cache pour me reposer. Sinon, je subis. Comprenez bien qu'il y a aussi là une sorte de fierté. Cet accident m'a rendu un peu unique dans mon genre, et je chéris ce souvenir bien qu'il me fasse souffrir. Oui, voilà ce qui me distingue des autres. Un don pour les chiffres, et un œil qui voit moins bien.
On pourrait tout aussi bien citer mon obsession pour la pureté et la propreté. Je ne suis pas mysophobique à proprement parler - j'aurais presque aimé, si cela n'avait pas été aussi contraignant, car cela aurait encore fait de moi un être exceptionnel ; mais non, me voilà encore à ne subir qu'un léger défaut qui ne me rend pas différent des autres -, mais j'ai mes habitudes. J'aime nettoyer mon plan de travail avant de m'asseoir, et l'idée d'aller aux toilettes à Poudlard continue de m'angoisser. J'ose tout de même essayer de me contrôler ; ce ne serait pas drôle, si je devais paniquer à chaque fois que je dois me résoudre à y aller.
Tout cela fait de moi un être que l'on ignore, malgré ma taille un peu grande pour mon âge, malgré toutes ces cassures qui lentement me fissurent. Je suis juste un type normal qui doit apprendre à vivre dans une nouvelle école. Pas intéressant. J'ai le visage trop sérieux, je ne souris jamais, alors je suppose que je ne suis pas très engageant non plus. Je me demande parfois ce que l'on pense de moi. Et puis, je crois que je préfère ne pas le savoir. L'ignorance est mère de félicité.

clive2

✗ adore dormir le matin
✗ capable d'occuper tous les postes au quidditch, mais préfère celle de batteur
✗ ne supporte pas les approximations historiques et les anachronismes
✗ a généralement les meilleures notes en arithmancie
✗ a la manie de se mettre à compter quand cela ne va pas
✗ bon dessinateur, il adore réaliser des paysages
✗ n'aime rien chez les moldus, encore que leur technologie soit une bonne alternative à leurs manques. ce sont des gens intelligents sur ce point. sinon, ils n'en valent pas la peine ; la magie, c'est tout de même mieux.
✗ a toujours eu du retard par rapport à son aîné, dans tous les domaines sauf le calcul - mais cela n'impressionne personne
✗ a fait une poussée de croissance ces derniers temps, il approche du mètre quatre-vingt et promet de grandir encore - même de dépasser son frère, ce qui le rend plutôt content de lui
✗ a tendance à mettre tous ses malheurs sur le compte de son ancêtre moldu

Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu’elle expire
S’exhale comme un son triste et mélodieux

Le jour du départ de mon frère pour Poudlard, j'étais le seul à ne pas avoir les larmes aux yeux.
Autour de moi, tout n'était que tristesse. Ma mère avait la gorge serrée, mon père s'était retourné pour qu'on ne puisse pas voir son visage. Leur fils chéri, leur prodige adoré, allait enfin se retrouver dans la fameuse école de sorcellerie. Ce moment de joie était teinté de chagrin, car après quinze ans de vie commune, il était temps pour eux de le laisser partir. Bien sûr, ils pourraient se revoir aux vacances ; nul doute qu'Ansel ne resterait pas à Poudlard alors qu'il avait l'occasion de rentrer à la maison. En attendant, le temps paraissait bien long. Il allait falloir apprendre à vivre sans lui. Pour mes parents, cela promettait d'être dur. Pour ma part, ce ne serait pas très difficile ; à dire vrai, cela sonnait comme une libération.
Je me tenais un peu en retrait, conservant une certaine distance de sécurité, sans oser trop m'éloigner ; j'étais alors encore petit, et je savais que si mes parents ne me voyaient plus, ils allaient paniquer. Oh, bien sûr, tout occupés à papillonner autour d'Ansel, ils ne se souciaient pas de moi ; c'était normal, car mon frère était le héros du jour, et je ne leur en voulais pas pour cela. Je savais cependant que, une fois le train parti, ils se tourneraient vers moi, et s'attendraient à ce que je sois à ma place. Je ne bougeais donc pas, malgré mon envie. J'étais assez curieux ; je savais qu'ayant des pouvoirs, j'avais ma place dans cette école, moi aussi. Il n'y avait guère que mes parents pour oser encore en douter, en me disant mais Clive, tu n'as pas manifesté tes dons avant l'âge de dix ans, tu ne crois pas que c'est inquiétant ? Je n'avais jamais rien eu à leur répondre, parce que je ne m'en sentais pas assez certain moi-même.
Un dernier câlin échangé entre mes parents et mon frère, et l'heure de s'installer dans le train approchait. Les yeux courant le long du Poudlard Express, je prêtais à moitié attention à ce qui se disait. Je fus distrait de ma contemplation par l'audition de mon prénom, lancé sur un ton inhabituellement amical.
Je tournais les yeux vers ma famille.
Ansel arborait un grand sourire - cela ne me disait rien qui vaille.
« Tu veux venir avec moi, petit frère ? »
Je fronçai les sourcils.
« J'ai le droit ?
- Aucune idée. Mais tant que tu descends avant que le train ne parte, ça devrait être bon, non ? »
J'aurais protesté si je n'avais pas deviné que mes parents m'en voudraient si je ne le faisais pas. Je retins un soupir. Ils ne comprenaient décidément rien à rien, ces gens-là. Ils sont adultes, pourtant, ce n'est donc pas un manque d'intelligence. Ils ont sans doute simplement détournés les yeux pendant trop longtemps.
« Allons-y. » : lançai-je avec lassitude.
Ansel et moi montâmes dans le train, et cherchâmes un compartiment vide. A ma grande surprise, il y en avait un certain nombre, et Ansel n'eut que l'embarras du choix. Ôtant son manteau, qu'il déposa sur la banquette à côté de lui, il me fit signe de m'asseoir en face de lui. Je m'exécutai, par habitude. Pendant longtemps - tant que je n'avais pas prouvé que j'étais un sorcier -, j'avais pris le pli de lui obéir sans discuter. Parce qu'il était plus grand et plus puissant que moi. J'avais peur de lui. C'était toujours le cas au moment où je m'installai, serrant les genoux et gardant le dos bien droit. Je devinais qu'il avait quelque chose à me dire. Son rictus narquois - qu'il n'osait jamais arborer en présence de nos parents, mais qu'il ne se privait pas de faire lorsque nous n'étions que tous les deux - m'indiquait qu'il désirait me faire du mal. Comme je le détestais.
« Écoute-moi bien, Clive. Il te reste trois ans avant ta propre rentrée. Ne va pas croire que je vais te laisser tranquille pendant trois ans. Je t'enverrai un hibou dès que je le pourrai, et tu devras me répondre. Compris ? »
J'acquiesçai machinalement. Si cela pouvait lui faire plaisir. Il ne semblait pas se rendre compte que le simple fait de pouvoir me réveiller dans une maison où il ne serait pas là me suffirait.
« A Poudlard, les choses seront différentes. J'entends bien devenir le premier. » Il avait un petit sourire suffisant, et je me retins de soupirer face à son arrogance. « Mais si, quand tu seras là, tu te mets en travers de mon chemin, je me montrerai impitoyable. Entraîne-toi. Je m'en fiche que tu deviennes excellent, tant que tu ne passes pas pour un presque-Cracmol. »
J'avais envie de lui mettre une baffe, là. Je l'aurais fait si cela n'avait pas été Ansel. Au lieu de cela, je hochai la tête, même si je n'étais pas d'accord. Inutile de me disputer avec cet idiot alors que nos chemins allaient enfin bientôt se séparer.
Il voulait peut-être me dire autre chose, mais l'annonce immédiate du train fut sifflée, et je me levais pour partir. Il ne me retint pas. Il ne me dit pas au revoir non plus.
Je m'arrêtais au seuil de son compartiment. Je lui tournais le dos, aussi ne pouvait-il pas voir l'expression de mon visage. Il ne pouvait pas lire la détermination soudaine qui s'y était imprimée, ni la lueur de haine dans mes yeux.
« C'est toujours pareil avec toi. Toujours à me donner des ordres, persuadé que je vais les suivre. »
Et je m'enfuis avant qu'il ne put répondre.
Une fois sur le quai avec mes parents, j'étais en sécurité. Il était obligé de sourire et de faire comme si de rien n'était ; je riais sous cape. Pour une fois, je n'allais pas le regretter. Ma vie de liberté commençait enfin. Et, quand le train partit et que mes parents agitaient leurs bras pour le saluer, je croisais les miens, subitement satisfait. Il était temps de faire quelque chose de concret de mon existence.
De me libérer.



* * * * *


J'avais bien changé en deux ans. J'avais pris une certitude assurance en mes capacités, je savais que j'avais la possibilité de réussir ce que j'entreprenais au prix d'un certain nombre d'efforts - un prix assez lourd, mais c'était un tribut que j'étais prêt à verser, si cela pouvait faire de moi quelqu'un. Même si je ne serais jamais un héros, même si je n'avais pas les moyens de devenir important, je croyais en mes possibilités.
Mais la lettre d'Ansel m'avait foutu en rogne.
J'avais pris l'habitude de sa condescendance épistolaire ; cela faisait partie de son caractère, et il ne m'avait pas vu évoluer, de sorte qu'il ne pouvait remarquer les différences. Je l'avais soigneusement évité pendant tout l'été, refusant de lui donner matière à me persécuter ; il n'avait pas cherché l'affrontement, préférant s'enfermer dans sa chambre pour réviser les matières qui lui avaient paru plus difficiles au cours de sa seconde année (une partie de moi s'était réjouie de le voir en échec quelque part, lui qui n'arrêtait pas de répéter à quel point il était le meilleur partout). Avec la rentrée, tout s'était calmé, jusqu'à cette fameuse lettre où il n'a rien trouvé de mieux à faire que de me rabaisser plus bas que terre.
Je n'aurais sans doute pas dû m'énerver. Je devinais ses motivations inavouées : reporter sa frustration de ne pas réussir comme il le voulait sur plus faible que lui. Oh, il avait de très bonnes notes, évidemment ; mon aîné a toujours été intelligent. Malgré tout, il semblait devoir fournir plus de travail qu'il ne le pensait nécessaire ; cela portait un coup à son ego, de se rendre compte qu'il était humain. Était-ce une raison pour se plaindre de son « Cracmol de frère qui déteint sur lui » ? Cet imbécile. J'avais envie de le frapper.
Je me jurai qu'un jour, je le ferai.
En attendant, j'avais fui la maison en courant. On était fin septembre, mais le temps était encore doux, et à seize heures trente le ciel demeurait clair. Mes cheveux bruns, secoués par le vent, me volaient dans les yeux, et je songeai avec agacement que je devrais probablement les couper. Je ne voyais pas vraiment où j'allais. J'avais super peur de trébucher et de m'étaler de tout mon long ; j'étais dans le monde moldu, et le sol avait une fâcheuse tendance à être recouvert d'un macadam impersonnel et inélégant. Je préférais, pour ma part, les pavés de pierre des rues sorcières, ne comprenant guère pourquoi les moldus avaient estimé que ceux-ci n'étaient plus assez bons pour eux. A ma gauche, des champs de tournesol s'étendaient à perte de vue ; à ma droite, une prairie qui s'achevait par une forêt me faisait face. Je vivais dans la campagne et cela m'avait toujours convenu. Je n'aimais pas devoir aller à Londres, trop d'agitation, trop de bruits.
Perdu dans mes pensées, ne regardant plus vraiment où j'allais puisque je ne le voyais de toute façon, les oreilles emplies de vent et du martèlement de mes pas, je ne remarquai pas qu'un obstacle se dressait devant moi, et j'y fonçai tête baissée. Mon dos heurta le sol un peu violemment, et j'en eus le souffle coupé. Lorsque je relevai les yeux, je découvris que l'obstacle en question était en fait un garçon un peu plus âgé que moi, plus grand que moi, et surtout beaucoup plus fort que moi - parce qu'il était accompagné de ses amis au regard mauvais. Je me demandais comme j'avais fait pour ne pas les remarquer. Je les connaissais un peu. Des Moldus qui habitaient dans le village voisin. Ils ne valaient pas mieux qu'Ansel.
« Hé, toi, fais attention où tu vas, grogna celui que j'avais heurté en faisant craquer ses doigts.
- Désolé. » : marmonnai-je en me relevant péniblement.
Je connaissais ces types. Ils n'étaient pas du genre à laisser tomber les choses ; ils étaient un peu comme ces clichés de délinquants que l'on trouvait dans la littérature moldue, ceux qui se croient les plus malins jusqu'à ce qu'ils se font rétamer par le héros. J'ai lu pas mal de littérature moldue, vu qu'il y avait une bibliothèque gratuite à deux kilomètres de la maison ; cela coûtait moins cher que d'aller acheter des livres sur le chemin de Traverse.
Je savais donc qu'ils allaient chercher la bagarre. Je ne les écoutais pas vraiment alors qu'ils me reprochaient mon manque de savoir-vivre, et le fait que je ne m'excusais pas assez à leur goût. J'étais un sorcier, ils ne l'étaient pas. Je devais être plus fort qu'eux. L'idée de donner des coups ne me plaisait guère, mais je savais que je ne pourrais pas y couper. Un jour, je devrais mettre une raclée à Ansel. Si je me défilais maintenant, cela me serait tout simplement impossible.
Aussi pris-je l'initiative en envoyant un crochet en pleine mâchoire. Je m'étonnais moi-même du beau mouvement circulaire que j'avais réussi à exécuter.
J'avais eu l'élément de surprise, mais hélas, cela ne dura pas longtemps. J'aurais dû le frapper dans la tempe, me dis-je, sans savoir si c'était vrai ou si je m'imaginais des choses. Je parvins à délivrer d'autres coups, mais j'en recevais également, dans les bras, dans les jambes. C'était supportable, mais ça faisait quand même mal. Je ne sais guère quelle énergie m'animait alors ; était-ce le besoin de vengeance ? La frustration de n'être pas reconnu pour ce que je valais ?
Sans surprise, je fus vite débordé. Je vis un poing fermé voler en direction de mon œil, mais je n'eus pas le temps de m'esquiver suffisamment. Le choc me fit tomber en arrière. Du sang coulait dans l'œil, je ne savais pas d'où il venait ; mais cela m'obligeait à le garder fermer. Grognant de souffrance, je ne pus rien faire, sinon d'attendre qu'ils en aient fini avec moi.
Je gisais sur la chaussée, vulnérable, blessé, à compter le nombre de tournesols devant moi. J'avais encore la force de me lever et d'avancer pour rentrer chez moi ; mais ce qui me manquait, c'était la volonté. J'avais les larmes qui coulaient sans que je ne puisse les retenir. Jamais défaite n'avait eu un goût aussi intense.
Ansel était un idiot. Il n'avait jamais réussi à me faire ressentir cette amertume.



* * * * *


Angoisse à la maison - que va-t-on faire contre ces vauriens qui bouleversent le monde au nom de leurs idéaux dont nul n'en a rien à faire ? Peut-on se protéger ? Comment faire taire ces pseudo-pacifistes qui n'hésitent pas à tuer ceux qui s'opposent à eux ?
Toutes ces questions, je les ai entendues maintes et maintes fois alors que la rentrée approchait - ma première rentrée. Je ne comprenais pas vraiment cette atmosphère de psychose qui régnait sans cesse. Oui, la rentrée serait perturbée. Et ? J'avais bien du mal à comprendre en quoi cela allait bouleverser mon existence. Bien sûr, je me trompais.
Il n'y avait que deux personnes calmes dans cette fébrilité ambiante : Ansel et moi. Pour des raisons différentes. Ansel se faisait une joie d'avoir un ennemi à abattre ; il ne cessait de répéter qu'il se porterait volontaire pour lutter contre les SIGMAs, et il avait l'air si enthousiaste que les parents, malgré leur boule au ventre, n'osaient pas le contredire. Quant à moi, je me taisais ; on attribuait ma sérénité à une forme d'indifférence. Ce n'était ni juste, ni faux.
Nous avions acheté le matériel nécessaire début juillet. Pour ma part, je récupérais bon nombre des affaires d'Ansel, notamment ses manuels ; en revanche, il avait bien fallu me trouver une baguette magique, une nécessité qui n'avait jamais paru urgente aux yeux de mes parents, dans la mesure où ils doutaient presque de voir le courrier de Poudlard arriver. Je ne pouvais pas non plus utiliser ses vieux uniformes, car j'étais plus grand qu'il ne l'était pendant sa première année - c'était là une véritable satisfaction personnelle, que de voir que je pouvais enfin l'égaler quelque part. Je ne faisais qu'un centimètre de moins que lui, pour mon plus grand bonheur, et je savais que je finirais par le dépasser. Bien sûr, j'avais toujours une bouille de gamin, mais mon air sérieux pouvait toujours m'aider à me vieillir un peu. Bref, cela ne changeait rien au fait qu'il avait fallu me commander de beaux uniformes, de ma taille actuelle et un peu plus grand également, afin de prévoir ma croissance. On ne savait pas jusqu'où j'allais aller.
Nous étions donc prêts pour la rentrée. Depuis la nouvelle de l'attentat, nous ne sortions plus. Mes parents étaient cloîtrés à la maison, et Ansel et moi avions interdiction de sortir. Il était majeur, il aurait sans doute pu désobéir, mais il avait la générosité de ne rien en faire. Parfois, mon frère était capable d'une véritable compassion - simplement, jamais à mon égard. Il se doutait bien que, si les parents n'allaient plus travailler, c'est qu'ils se sentaient vraiment mal.
Vu que j'étais trop jeune pour transplaner, nous devions emprunter les voies de cheminette pour se rendre à Poudlard. Ansel s'en plaignait secrètement, mais n'osant pas montrer à nos parents que nous ne nous entendions pas, il avait gentiment acquiescé quand les parents lui avaient annoncé la décision. Je sentais cependant le regard noir qu'il me lançait quand ils avaient le dos tourné. Il devait penser que j'étais déjà un boulet qui se plaçait en travers de son chemin. Pour ma part, j'étais satisfait. Ma première rentrée s'avérait singulière. Pour moi, c'était un signe que les choses allaient changer, que j'allais me sortir de la médiocrité. Oh, oui, j'en avais bien hâte, désormais - je ne voulais plus être ce sorcier si faible qu'on l'appelle cracmol pour le taquiner.
C'était à Ansel d'y aller en premier. Il embrassa rapidement les parents, avant de partir. Je regardais les flammes vertes avec un soupçon de déception ; quel dommage qu'il ne fût pas en train de brûler dans l'âtre, ou de partir loin de moi. Cette fois, cependant, je ferais tout pour que l'enfer cesse. Nous ne serions pas dans la même maison, j'en étais persuadé ; et je trouverais les forces de lutter contre ce frère ingrat qui ne m'avait causé que des misères. Mes adieux à mes parents furent encore plus expéditifs. Je n'étais pas triste de les quitter, et je ne voyais pas de larmes dans leurs yeux. Uniquement de l'inquiétude à l'idée de se séparer de leurs enfants - quoique je me demandais s'ils se préoccupaient également de moi. J'articulais clairement Poudlard, et me voilà parti.
La première chose que je vis de ma nouvelle école fut le visage d'Ansel - vision ô combien déprimante.
Il m'attendait, sans doute pour me prévenir.
« Qu'on soit bien, clair, Clive. On ne se connaît pas, et c'est une coïncidence si on a le même nom de famille.
- Tout à fait d'accord. » : répondis-je d'un ton glacé.
Il parut surpris, n'ayant guère l'habitude de me voir répondre avec tant de fermeté. Mais il allait devoir apprendre, Ansel. Oui, j'étais un minable, surtout comparé à lui. Toutefois, je savais que je pourrais devenir quelqu'un. Peut-être pas un grand homme, au sens figuré du terme ; mais au moins quelqu'un.
Je dus me retenir de sourire alors qu'il me dévisageait froidement, et attendis qu'il s'éloigne, ne m'accordant plus la moindre attention, pour éclater de rire.
Il y avait tant de choses qu'il ne comprenait pas, Ansel. Il n'avait même pas remarqué mon adhésion aux idées des SIGMAs. Il n'avait pas remarqué que je n'avais jamais frémi à leurs exactions, estimant que c'était normal - il y avait des victimes dans toutes les guerres. Il n'avait pas compris que j'avais le désir de me battre, cette fois - non plus seulement contre lui, mais contre la communauté sorcière qui ne comprenait pas le drame de mon existence.
Sans les Moldus, un échec tel que moi n'existerait pas.
Est-il nécessaire de développer un autre exemple, alors que j'en suis le meilleur modèle ?
Il me tardait vraiment d'arriver à la cérémonie de répartition. J'étais curieux de savoir comment les gens allaient réagir, désormais.
Je voulais lire la peur dans leur regard.

DC de Lancelot / trop d'inspiration / je vous aime
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Invité


Anonymous





Re: fortuna mala / clive
18.09.16 16:41

Re-Bienvenue parmi nous ♥️
Ton codage est magnifique drool
J'ai pas encore tout lu mais Clive me fait de la peine (si, si)
On veut voir ton vava **
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Neutre
Demeter H. Green


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Demeter H. Green





Re: fortuna mala / clive
18.09.16 17:13

Lanceeee

tu écris toujours aussi bien et ce perso est vraiment trop géniaaal wtf ♥ J'ai vraiment hâte de le revoir inrp.

Et du coup rebienvenue !
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Neutre & Sigma
Clive Bird


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Clive Bird





Re: fortuna mala / clive
18.09.16 19:25

Oh mais merci, vous êtes adorables fichtre. ♥️ Je suis touché au plus profond de mon cœur, vous êtes des amours, des beautés, je ne vous mérite pas. swag
Hélas, je n'ai pas d'avatar, car plus de logiciel, je viens supplier votre mansuétude de m'en offrir un, pour que je puisse vous (re)rejoindre enfin. huh
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Hibou & Sigma
Cecil Manor


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Double Compte : Cyrian Aefferden

Cecil Manor





Re: fortuna mala / clive
19.09.16 1:52

Re-bienvenue !

Ce perso a un horrible grand frère mdr
(Et un caractère intense ♥)
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Neutre & Sigma
Clive Bird


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Feat : kaizuka inaho (a.z)

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Double Compte : lancelot thompson

Clive Bird





Re: fortuna mala / clive
19.09.16 18:14

Merci. ♥
Je crois qu'il y ait un peu pour quelque chose aussi, en vrai. Même si c'est pas dit.
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Préfet & Duelliste Légal
Darwin J. Moore


Messages : 590

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Crédits : Anton ♥♥

Darwin J. Moore





Re: fortuna mala / clive
19.09.16 20:22

Je te souhaite une nouvelle voir la bienvenue ! ♥️♥️ Je suis désolée d'avoir pris tant de temps à te valider, j'espère que tu me pardonneras ! Clive est un énorme coup de coeur, ou devrais-je dire la manière dont tu l'écris ? J'ai adoré cette présentation à la première, je croyais que j'allais prendre six heures à tout lire vu que je suis une tortue mais c'était tellement fluide que boum je suis arrivée à la fin j'étais what déjà HOW COME arghhh !! sparkle Je suis amoureuse je vais ta stalker forever je crois, comment on peut faire une telle merveille et être aussi douée et jpp VOUS ALLEZ ME TUER sur ce forum je vous jure ! Bon jeu, j'espère que tu t'amuseras bien avec lui; et qu'il s'épanouira au mieux dans sa maison et à Poudlard ♥️♥️♥️ LOVE ♥️




gryffondor !


Félicitations ! Le choixpeau a bien lu dans ton esprit et t'as réparti dans la maison des malins qui arrivent toujours à leur fin. Tu peux maintenant te balader sur le forum comme tu le désires. Nous te conseillons de suivre Être un sorcier pour les nuls qui te guidera pour faire des premiers pas sur le forum !

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Neutre & Sigma
Clive Bird


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Double Compte : lancelot thompson

Clive Bird





Re: fortuna mala / clive
19.09.16 20:47

Tu es tout pardonné voyons je, je ne sais pas quoi dire, omg omg omg je suis en train de décéder là donc on peut mourir ensemble si tu veux.
Et je m'y attendais pas au groupe.
Juste que dans ma tête ça fait "ça va faire tellement chier ansel" j'ai hâte. ♥♥
Et merci mille fois oh la la. ♥
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Re: fortuna mala / clive

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