don cali

Un cri. Ton esprit se brise sous l'énième intrusion auquel il fait face. Tu prends ta tête entre tes mains en gémissant de douleurs. Trouvant la sensation d'avoir une personne pénétrant ton espace privé ignoble, dégoûtante. Tu as la nausée rien que de repenser à cela, à toutes ces fois. Cette impression que tes pensées et tes souvenirs sont de plus en plus souillés par cet indésirable. Indésirable qui se trouve être ta mère, qui te regarde d'un œil sévère et agacée, ayant plus que marre de tes échecs. Tu te prends un coup de règle en fer de cette femme qui t'a donné vie, mais sans aucun amour, une naissance par intérêt. Tu as l'habitude depuis, des coups et des remarques, mais cela fait toujours aussi mal. Trois ans que tu es initié à l'Occlumencie, trois ans que tu souffres jour après jour aussi bien physiquement que mentalement. Ta mère t'enseigne la chose à la dure et un échec vaut un coup de règle ou un sort à ton encontre.

Cela fait trois ans que ton esprit n'a jamais eu la paix, toujours violé, souillé, par celui de ta mère qui ne cesse de te montrer sa déception et sa frustration envers toi. Pourquoi faut-il que mon fils soit un incapable ? Se dit-elle. N'est-il pas l'héritier de la génération future Boswell ? Ne devrait-il par être ma fierté, la raison pour laquelle je devrais me sentir heureusement d'avoir été mariée à cette famille de monstres ? C'est ce qu'elle pense tout le temps. Tu le sais, car elle ne te les caches aucunement quand elle écrase ton fragile esprit. Elle te les montre même, pour ainsi annihiler tes pensées et tenter d'y imposer les siennes. Pourtant, pourtant tu tiens bien. Tu-

▬ N'as-tu donc pas fini de me décevoir, fils indigne ? Rappelle-toi ce que je t'ai dit il y a un an. Tu t'en souviens, n'est-ce pas ? Bien sûr que tu t'en souviens, mais ne sait-on jamais, ta manie à me dégoûter de ton inutilité est plutôt légion.

Elle t'avait dit ces dures mots avec une douce expression, avant de se rétracter pour en afficher une plus sombre, plus exaspérée, mais restant dans un sourire n'est en moins crispé. Tu sens une de ses mains manucurées te tirer la chevelure avec force et l'amenant vers elle, afin que ton visage et le sien ne soient qu'à quelques centimètres. Tu peux aussi ressentir sa seconde main sur ta joue, la caressant de ses fins doigts avant de la griffer violemment. Te laissant ainsi une marque de griffure pour au moins des semaines. Tu tiques de douleurs, mais ce n'est pas comme si ce n'était pas devenu ton quotidien avec elle en tutrice. Après t'avoir griffé la joue jusqu'au liquide écarlate, jusqu'à sang, elle continue sur sa lancée en te répétant ce qu'elle t'avait déjà dit il y a trois années :

▬ Le savais-tu, Lucius ? Si tu refuses l'éducation qu'on t'impose, que tu t'opposes d'être à l'image de la famille Boswell... Autant en finir là avec ta vie. Ton sang est maudit. Ton destin n'est que miséricorde. Tu n'as et tu n'auras aucun avenir loin de tes pairs. Tu ne serais qu'un monstre, qu'une bête de foire face à un public avide de désespoir et de souffrance. Est-ce donc ce que tu souhaites ? Non. Tu n'es pas comme ça... Tu préfères la mort n'est-ce pas, mon ange ?

Ces dires ont été prononcé d'une manière amusée, si ce n'est impatiente. Tu sentais ses mains quitter ton visage pour rejoindre ton cou. Qu'elle entoure de ses longs doigts et commence petit à petit à serrer. Elle ne va t'étrangler... N'est-ce pas ? Tu en as des sueurs froides, des frissons qui te montent à l'échine. Tu n'as que onze ans à tout casser et on te fait déjà face à la mort. Tu as peur. Tu as si peur. Tu ne veux pas mourir. Tu veux... Tu veux qu'elle te fiche enfin la paix !

▬ Legilimens !

▬ Occlumens !  

Tu attends une douleur venir, mais tu ne sens rien. Aucune douleur. Aucune autre présence dans ton esprit. Rien de rien. Tu fixes ta mère brièvement, qui te lance un regard te faisant comprendre un 'ce n'est pas trop tôt, bravo quand même.' Et elle quitte la pièce sans rien dire. Cela signifie que le cours du jour est terminé. Tu te laisses tomber au sol en soupirant lourdement. Un sourire aux lèvres. Tu as réussi, pour la première fois. Tu as réussi.