Lancelot Thompson Messages : 106
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 | Et je vais disparaître, épars dans l'infini. (Lancelot) | lancelot thompson the most delightful and choicest pleasure is that which is hinted at, but never told.  | | SURNOM d'aucuns l'appelleraient lancelot du lac. d'autres seraient tentés d'abréger son prénom en lance. & pour sa part, il n'en a que faire ; un surnom, ce n'est jamais qu'une autre dénomination, affectueuse ou moqueuse, il n'y accorde guère d'importance.
ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE : il a fêté son dix-neuvième anniversaire le 12 février, loin de la suède natale qui l'a vu naître.
NATIONALITÉ ET ORIGINES quelle nationalité plus appropriée à un lancelot que la nationalité britannique ? hélas, pas la moindre goutte de ce sang-là dans ses veines ; ses ancêtres investissaient les étendues froides de scandinavie, et pour sa part, il est suédois.
SANG DE SORCIER sang-mêlé.
GROUPE il est de ceux dont l'allégeance est complexe ; bras droit du leader des duellistes illégaux, il caresse pourtant le doux rêve de le renverser, alors même que son cœur le retient ; membre des hiboux, il se rit néanmoins de leur naïveté qui les a poussés à accepter un espion dans leurs rangs.
ANNÉE D'ÉTUDE quatrième.
PARCOURS droit magique.
MAISON serpentard.
BAGUETTE MAGIQUE.
32 centimètres, bois d'aubépine et ventricule de dragon.
PATRONUS un guépard.
ÉPOUVANTARD une cage recouverte d'un tissu noir.
AMORTENCIA une odeur de bois brûlé.
DON MAGIQUE aucun don.
QUALITÉS ET DÉFAUTS.
lancelot ne supporte pas l'échec + lancelot aime être premier en tout, il a besoin de l'être même pour un truc à la con, sinon son orgueil en prend un coup + il est instable + il se veut manipulateur et il y réussit la plupart du temps, mais parfois, il explose + ses colères sont légendaires - exceptionnelles dans les deux sens du terme : rares, mais d'une violence extraordinaire + il a des hauts et des bas, un jour il rit, et ensuite pendant plusieurs jours il est déprimé, presque du mal à sortir de son lit + il se contredit souvent + il est beaucoup trop gentil avec arthur white + il est manipulateur, mais de ces manipulateurs faillibles qui finissent inlassablement par révéler leur jeu + il hésite trop, et ne se donne pas les moyens de ses ambitions.
SIGNE DISTINCTIF une grande cicatrice qui lui court le long du bras droit, rappel d'un temps où il était plus turbulent encore.
ANIMAL DE COMPAGNIE aucun.
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MATIÈRES OPTIONNELLES CHOISIES rhétorique des sorciers au XXIème siècle. NIVEAU SCOLAIRE résultats irréguliers, sa volonté d'étudier dépendant fortement de son humeur ; il réussit quand il travaille, et échoue quand il abandonne. APPRÉCIATIONS élève inconstant, et parfois difficilement à gérer lorsqu'il est au plus mal, mais agréable dans d'autres circonstances. REDOUBLEMENT il a redoublé une classe chez les Moldus (mais je n'ai pas encore décidé de laquelle). MÉTIER ENVISAGÉ : futur président du Magenmagot ; il en a, de l'ambition.
LES B.U.S.E : {x} Obtenu {} Recalé {} Trop jeune
BREVET DE TRANSPLANAGE : {} Obtenu {x} Recalé {} Trop jeune
un Molière, pire que tout cela, habillé en Sganarelle, qui se moque de Dieu et du Diable, qui joue le Ciel et l'Enfer, qui souffle le chaud et le froid, qui confond la vertu et le vice, qui croit et ne croit pas, qui pleure et qui rit, qui reprend et qui approuve, qui est censeur et athée, qui est hypocrite et libertin, qui est homme et démon tout ensemble. Un diable incarné comme lui-même se définit.   Lancelot est l'éclair qui déchire le ciel.
Lancelot est la pluie qui de ses larmes adoucit les misères.
Il est ce phare qui scintille dans le noir, et si sa lumière vous aveugle, ce n'est point parce qu'il est soleil ; il vous brûle les rétines parce qu'il ne fait jamais ce qu'il faut. Lancelot, il vous perdra. Il n'est pas signe de fin, il n'est pas point d'accueil - il se contente de vous montrer le chemin, l'ironie accrochée à son sourire égaré sur son visage. Il n'y a point de bonnes intentions en lui, il est personnel et aspire à être vu. Mais parfois son flambeau vacille et faiblit ; sans jamais totalement s'éteindre, car Lancelot n'est pas ténèbres ; mais il sombre dans les remous de la mer, sans pour autant se naufrager.
Mais ses mânes sont tempête, et la destruction coule dans ses veines. Sa propre destruction. Lancelot a des hauts, des bas. Parfois il tend les bras vers le soleil et se réchauffe de joie ; parfois, il renfonce dans les recoins sombres de son âme et se refuse à bouger. Dynamique, ses gestes forment une danse contemporaine mais grâcieuse ; taiseux, il se complaît dans l'inertie totale. Des passages à vide qui lui surviennent parfois, sans doute lorsqu'il prend conscience de la fatuité de ses aspirations. Il se morfond de sa lucidité qui le pousse à comprendre ; car non, Lancelot, il n'est pas ce qu'il voudrait être. Il est trop instable pour cela.
Il ne se comprend pas lui-même.
Il n'est pas capable de résoudre ses propres paradoxes. Oxymore qui se contredit sans cesse, Lancelot a perdu l'espoir de contempler un jour une mer apaisée. Il devra lutter jusqu'au bout de lui-même, jusqu'à la fin du monde, jusqu'à ce que le néant reprenne ses droits. Même la mort ne saurait mettre un terme à son inconsistance. Mais que cherche-t-il, au juste, Lancelot ? Est-il cet ambitieux qui ne saurait supporter l'échec, au point de souhaiter mourir plutôt que de retrouver l'amer goût de la défaite ? Est-il ce protecteur qui tend à placer les autres au dessus de lui, quitte à se sacrifier lui-même, quitte à en oublier ses propres rêves ?
Ah, mais Lancelot a besoin des autres, il a besoin de ces âmes satellites qui l'admirent et le respectent, qui l'aiment et le connaissent. Alors même qu'il affectionne la solitude, Lancelot ne peut être seul. Car le phare n'est jamais qu'un témoin d'une civilisation. Lancelot se veut en marge, et il se veut inclus.
Asocial alors même qu'il joue le jeu.
Lancelot est l'épée qui protège.
Lancelot est aussi l'épée qui détruit.
Il est forgé dans un acier souillé, et l'éclat de sa lame est ternie par les ombreuses volutes qui s'esquissent sur son flan. Mais sans doute n'est-ce-pas un mal. Il a l'âme d'un chevalier, Lancelot.
Il est forgé dans un acier souillé, et l'éclat de sa lame est ternie par les ombreuses volutes qui s'esquissent sur son flan. Mais sans doute n'est-ce-pas un mal. Il a l'âme d'un chevalier, Lancelot. Il est dévoué et loyal, mais n'abhorre les coups portés dans le dos. Sa loyauté s'est tordue comme une lame courbe, dans une vaine tentative de s'adapter. Toutefois, Lancelot n'est pas fait pour se conformer à un moule. Il n'est pas loup sauvage non plus. Éthéré, sans doute, sans avoir réussi à adopter une véritable forme. (Car il ne sait ce qui lui convient.)
Lancelot est un judas en puissance. Parce qu'il ne désire pas être un traître, dans le fond, mais le sera sans doute un jour, s'il continue sur cette lancée. A ne pas se servir du tranchant, celui-ci s'émousse. Il a conscience que l'inaction est nuisible ; et il souffrira de ses manigances. Il manipule, alors. Cela ne lui est pas aussi naturel que de respirer ; il se force un peu. Et parfois, tout éclate comme un fruit trop mûr. Et sa rage balaie ses efforts comme on effondre un château de cartes.
La jeunesse est un péché, parfois.
Et peut-être Lancelot est-il cette violence mesurée, contenue sous des dehors glacés ; une colère froide qui ne se réalise point, condamnée à brûler son essence jusqu'à ce qu'il n'y ait rien à consumer. Et il ne sait pas encore ce qu'il se passera, à ce moment-là. Ce sera peut-être la fin. Sa perte. Lancelot n'est pas suicidaire, mais peut-être considère-t-il qu'il n'a qu'une durée de vie limitée. On ne peut survivre si longtemps quand on est plein de contradictions.
Lancelot était la paix.
Lancelot est désormais champ de bataille.
Car il n'y a qu'un nom qui le rend fou, six lettres à lui faire perdre la tête, à lui ôter toute idée des convenances. Parce qu'il y a ce gamin dans sa vie, Lancelot se délite. Dans les lambeaux de sa volonté, il s'interroge. Lui qui désire être premier en tout, pourquoi n'arrive-t-il pas à prendre la place de celui qui se tient à côté mais surtout au dessus de lui ? Quel est ce sentiment d'amitié qui étouffe ce dont il a toujours été fier ? Lancelot s'oublie, il n'est plus lui-même.
Et tout cela, c'est de sa faute.
Celle de son roi Arthur.
Comme il aimerait ne pas être son Lancelot du Lac.
Mais certaines luttes sont vaines dès le départ. ô mon cœur, garde ta nature ; que jamais l'âme de Néron n'entre dans cette ferme poitrine ! Soyons inflexible, mais non dénaturé ; ayons des poignards dans la voix, mais non à la main. Qu'en cette affaire ma langue et mon âme soient hypocrites ! Quelques menaces qu'il y ait dans mes paroles, ne consens jamais, mon âme, à les sceller de l'action.   Vous vous retrouvez face à un épouvantard, et vous vous rendez compte que vous avez oublié votre baguette — heureusement, vous avez votre cerveau et vos jambes. Que faites-vous ?
Lancelot se fige dans un moment de panique. Statue de pierre blanche, il serre les lèvres pour retenir la symphonie de ses hurlements. Entre frissons et inertie, ses pensées sont en alerte. Si l'obscurité de son cœur ne l'a jamais ému, les ténèbres des alentours le bouleversent. Lancelot est un colosse aux pieds d'argile. Lancelot est en larmes et il se laisse aller.
L'aviez-vous cru fort ? Il l'est, assurément.
Mais il a aussi ces faiblesses profondes qui le paralysent. L'enfermement et la noirceur le terrifient tel un enfant s'accrochant désespérément à la clarté. Dans une vision manichéenne du monde, inexacte, Lancelot sait qu'il ne peut qu'être le bien ou le mal. Cependant, sa vigueur n'est jamais si grande que lorsqu'il est le noir lui-même. Le blanc de ses cheveux ne lui sied guère comme vêtement. Il s'empêtre dans sa cape de lumière, et ne sait réagir.
Vous avez déçu votre baguette qui a décidé de ne plus vous obéir et qui n'en fait plus qu'à sa tête. Que faites-vous ?
Lancelot n'a pas de temps à perdre avec une baguette récalcitrante. Le maître, c'est lui. S'il se révèle incapable d'imposer sa volonté à un vulgaire bout de boit, comment espérer étendre les bras sur le monde tout entier ? L'ambition dévorante de Lancelot l'oblige à ne jamais céder devant les impératifs de la bataille. Mourir au champ d'honneur, l'épée à la main - voilà la seule issue possible pour un jeune homme à la trop haute fierté. Sa baguette devra s'accommoder de lui, de ses humeurs changeantes, de ses fluctuantes aspirations. D'ailleurs, peut-être est-ce cette trinité qui l'a conduite à élire ce troublant sire.
C'est enfin les vacances d'été ! Vous êtes prêt à partir dans le sud de la France avec vos amis, mais votre père s'est cassé une jambe et vous demande de travailler pour lui à sa boutique de balais magiques. Quelle est votre réaction ?
Il partira, Lancelot, sans un regard en arrière. Car la bonté ne fait guère bon ménage avec son temporairement, et l'argent est la clé universelle de tout problème. Il l'abandonnera, Lancelot, sans y songer plus. Et ses vacances seront comme les autres, et uniques dans leur genre. Tendre la main vers chaque opportunité, penser à lui avant tout autre - alors, pourquoi pense-t-il à Arthur, pourquoi se dévoue-t-il pour lui ? - et ne rien regretter, tel est son credo.
Vous êtes en cours de potion, et la potion du jour explose à la moindre maladresse. Vous avez soudainement un trou de mémoire vis à vis du prochain ingrédient, que faites-vous ?
Advienne que pourra. C'est en serrant les doigts que Lancelot se prête à cette danse mortelle. On ne vit qu'une fois ; mais on ne meurt aussi qu'une fois, ce qui réduit considérablement les probabilités malchanceuses. Lancelot essayera ; il a cet espoir fou que tout se passera comme lui le désire. Avec une volonté de fer, on peut plier le hasard, le faire ployer sous ses coups de ses fleurets. S'il échoue dans cette quête, Lancelot est prêt à en assumer les conséquences ; ce n'est de toute façon point la douleur physique qui l'effraie, mais la souffrance d'une âme déchirée qui le conduit sur les périlleux sentiers de la fortune.
 | | On dit que Lancelot est le chef des duellistes illégaux. Du moins, c'est ce que pensent certaines personnes, et Tris Williams en particulier. Cela fait partie de ces rumeurs dont on ne fait pas grand cas, et dont Lancelot se joue.
On dit que Lancelot était un délinquant dans le monde moldu, qu'il a participé à des agressions, des petits vols et qu'il a même envoyé un de ses camarades de classe à l'hôpital. Tout cela à la seule force de ses poings.
On dit que Lancelot aurait en réalité quelques sentiments pour Arthur White, car on ne l'a jamais vu être aussi adorable et attentif qu'avec le petit rouquin. (Pour votre gouverne, Lancelot n'en a pas, même lui peut se montrer sympa à l'occasion.)
On dit que Lancelot avait autrefois un animal de compagnie (les versions ne s'accordant guère, certains disent un chat, d'autres un rat), mais qu'il l'a accidentellement tué en déchargeant ses nerfs sur lui. (Toujours pour votre gouverne, c'est parfaitement faux, Lancelot respecte les animaux.)
On dit que Lancelot triche quand il a des bonnes notes, car ses résultats mauvais sont si catastrophiques qu'on ne comprend guère comment il pourrait réussir par ses propres moyens. |
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Lancelot Thompson Messages : 106
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| Re: Et je vais disparaître, épars dans l'infini. (Lancelot) | histoire Il se peut qu'un enfant unique soit gâté, non pas tant en cadeaux qu'à cause du temps consacré à ses problèmes, mais croyez-moi, il y a des moments où il souhaiterait avoir un frère ou une soeur pour essuyer les chocs avec lui. --- La pomme jamais ne tombe loin de l'arbre.
Et lorsque le ver s'infiltre dans le fruit, il sied d'abandonner tout espoir. Tel est le rôle, au fond, des parents : ils tentent de préserver leur enfant de la pourriture qui menace de les assécher, s'efforcent de l'offrir au monde sain et bien portant, vierge de tout stigmate, empli de discernement, et de lui fourbir ses armes pour lui permettre de se défendre.
Car l'enfant devra un jour évoluer en solitaire, telle une marionnette privée de ses fils.
Dans le cas de Lancelot, les erreurs se multiplièrent dès le départ. Et qu'importe à qui incombe la responsabilité ; exige-t-on des comptes au fleuve qui détruisit les preuves de votre existence en ces terres inondables, demande-t-on au soleil de briller moins pour apaiser les rougeurs disgracieuses de notre épiderne, essaie-t-on de se venger du feu qui réduit à néant le cycle de la vie ? Il suffit parfois de se dire que le hasard est maître à bord ; et que nul n'y pourra rien si un jeune garçon fut précipité dès son plus jeune âge dans ce vivier.
Car ses parents vociféraient à toute heure ; ils se déchiraient figurativement par leurs égosillements orduriers, ils se déchiraient littéralement à la force de leurs poings. Lancelot ne fut jamais acteur ; ce monde était comme étranger à ses yeux, il l'observait à travers une vitre figée, sans jamais se dire qu'il devrait franchir l'obstacle. Il n'était pas calme pour autant, Lancelot ; il joignait ses clameurs au concert de ses parents, mais il se faisait l'effet d'un écho : il n'était pas le son lui-même, uniquement un simple reflet qui imitait son modèle. Vide de toute pensée, Lancelot croyait que le monde était une cacophonie, et le bruit était plus fort que la vue. Lancelot n'avait pas de couleur préférée ; lui, ce qu'il préférait, en revanche, c'était le vacarme d'une assiette qui se brise. Il aimait entendre les éclats lui emplir l'oreille. Lancelot n'avait alors pas peur du noir ; il ne redoutait que le silence.
La pomme jamais ne tombe loin de l'arbre.
Et l'arbre étend ses branches protectrices sur le fruit échoué, en attente d'une main étrangère pour le ramasser et lui faire découvrir le monde. Tel est le rôle, au fond, des parents : ils tentent de retarder le saut dans l'inconnu, ils s'efforcent de maintenir l'enfant dans leur orbite, ils veulent simplement attendre le moment opportun.
Car l'enfant est comme une poupée que l'on emplit d'amour.
Ils avaient leur propre façon d'aimer, les Thompson ; il n'y a rien à comprendre. Ils étaient instinctifs et se consolaient de leurs misères par de grandes cajoleries. C'était un foyer où le brasier ne faisait pas que détruire ; il réchauffait aussi l'air de ses flammes insolantes. Car ils s'aimaient tous les trois, les parents et le fils, les acteurs et leur public ; de leur façon sinueuse et bancale, un mystère que l'univers tout entier ne parviendrait jamais à résoudre, comme une zone d'ombres sur la trame universelle.
Lancelot avait ce qu'il voulait, et même plus. Il ne manquait rien ; car si ses parents se disputaient, ce n'était dû qu'à leur seul sens du danger. Leurs alarmes étaient constamment tiraillées, car leur business n'était pas de ceux dont on se vante en public. Lancelot ne sut jamais ce qu'ils trafiquaient exactement en Suède. Le domaine illégal ne fut jamais une question que l'on aborda ensuite chez les Thompson. Tout se fondait sur ce silence qui n'était pas censé en être un.
Le bruit, au fond, ne recouvrait jamais que le vide. --- La tempête s'abat un jour sur l'arbre, et pour protéger la pomme, celui-ci se consume tout entier. Il arrive que parfois, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Un imprévu qui survient tel un caillou se glissant dans l'engrenage.
Lancelot était encore trop jeune à l'époque. Son monde ne se composait que de ses parents et des fracas du quotidien, et s'y substituèrent tout à coup un mutisme aveuglant. Dans les ténèbres du silence, Lancelot se perdit. Ses parents ne l'arrachèrent pas à ce vide sonore ; des sourires assassins aux lèvres, et les yeux perdus dans le néant, ils agitaient les bras pour conjurer le mauvais sort. Mais rien à faire ; leurs affaires étaient au point mort, et ils risquaient d'y perdre la vie eux-mêmes, car ils avaient parié avec ceux pour qui l'existence humaine n'est qu'un chiffre au bas d'un tableau. On la perdait plus vite que tout le reste encore.
Peut-être se seraient-ils laissés mourir s'il n'y avait pas eu Lancelot.
Peut-être est-il l'ancre à laquelle ses parents se sont accrochés, peut-être fut-il leur sauveur.
On le glissa un jour dans un sigèe de l'une de ses grandes machines volantes ; Lancelot n'avait jamais vu la terre d'en haut, il n'avait jamais pensé que l'on pouvait s'envoler dans les cieux, c'était presque comme une hérésie. Pourtant, la curiosité le gagna, et Lancelot se pencha vers le hublot. Ce fut une étendue azur qui accueillit son regard, parsemée de quelques fils de coton. Ce fut sans doute la première expérience du sublime de Lancelot, la première fois qu'il se sentit petit face au reste du monde. Il comprit que l'univers était plus vaste qu'une maison emplie de cris, qu'il y avait de la beauté même dans le silence. Il y avait autre chose que du vide autour de lui.
Alors qu'il s'acheminait vers l'Angleterre, Lancelot était prêt à ouvrir les yeux.
Quel enfant difficile, que ce blondinet aux moues ravageuses, profitant de sa dizaine de centimètres supplémentaires pour regarder les autres garnements de haut. Il ne s'habituait pas facilement, Lancelot ; il était inadapté social, car il avait appris que l'on ne pouvait vivre en groupe que par la force de ses cris. Et il clamait ses humeurs, Lancelot ; il ne se taisait que lorsque sa voix s'éreintait à rugir, ou lorsqu'il s'éteignait subitement. (Ces instants où, toute couleur quittant son visage d'une blancheur scandinave, son regard se ternissait, et il gisait dans un coin dans la classe comme un mort au fond de son caveau.)
Il parlait mal anglais ; alors il voulait imposer sa propre langue. Il jaspinait en suédois à longueur de temps, s'offensant qu'on lui demandât de traduire ; sa mère nation était comme le centre du monde, un eden qu'il aurait voulu ne jamais quitter, et qu'il invoquait telle la terre promise. Il s'enfermait en ses propres murailles ; peut-être s'effrayait-il du changement. Le foyer était devenu muet ; c'était une grande demeure parcourue de courants d'air, où les murmures étaient rois. Tout s'apaisait ; les adultes se chuchotaient des promesses d'avenir du bout des lèvres, comme de sensuelles déclarations que l'on adresse à son seul amant ; ils réservaient leurs doutes au moment où Lancelot pouvait les attraper en vol. Paradoxe insoluble. Si terrible que Lancelot se déchargeait de ses alarmes pendant les cours.
(Le nom de « moldu », une fois, s'échappa de ses lèvres. Sa mère était sorcière, mais son père non, et Lancelot grandissait entre les deux cultures. Devant les enfants moldus, la magie était tabou, et il gardait à grand-peine le silence ; du moins attribuait-on ses affirmations à des babillages d'enfant croyant encore à la magie. Le mot « moldu », au demeurant, fut pris comme quelque insulte suédoise, et l'on n'en parla plus.) --- Ce fut avec une année de retard, et l'orgueil malmené par ce délai que Lancelot mit pour la première fois les pieds à Poudlard.
Ses sourires ne se brisèrent pas même au moment où le choixpeau se posa sur la tête. Vous savez déjà dans quelle maison le jeune homme a été réparti ; c'était, paraît-il, l'évidence même. Et si d'aucuns devaient se plaindre de son ascendance, il trouvait toujours de quoi faire taire les insatisfaits. Lancelot avait fini par apprendre l'anglais, et il maîtrisait la langue presque comme un natif - tout au plus souffrait-il de quelques écarts, de significations cachées dont il n'avait pas conscience, s'embrouillant parfois sur des termes trop complexes.
L'incongru le surprit au moment où il s'y attendait le moins. Après un an d'errance - car il a flâné, Lancelot, il a déambulé dans les corridus glacés à se chercher, à se découvrir comme sorcier, gamin de quinze ans entouré de marmots de quatorze, à traîner sa pâleur dans les recoins de son donjon -, la délivrance se manifesta en l'identité d'un jeune rouquin au regard malicieux. Une rencontre hasardeuse, aussi aberrante qu'une scène d'absurde au théâtre, mais qui suffit à ravir Lancelot. Le jeune homme se prit d'affection pour un enfant qui n'était pas comme les autres, un enfant dont l'esprit brillait comme une luciole dans la nuit noire de son existence, et qui le convainquit de déployer ses propres ailes. Il laissa le roux prendre les devants ; et, peut-être pire encore, il entreprit de faire ce qu'il n'avait jamais osé auparavant.
Il s'effaça derrière lui.
Il le laissa s'approprier un de ses rêves.
(Peut-être manqua-t-il de se briser face à lui.)
Mais Arthur avait le don de s'attirer sa sympathie, et Lancelot l'aimait comme un frère. Au point de supporter ses humeurs et de ne désirer que son bonheur. Au point de considérer que, peut-être, ses désirs étaient plus importants que les siens.
(A un moment, Lancelot s'est rendu compte de ce problème. Il a cherché à s'en défaire. Mais il se sent prisonnier de son affection pour le Serdaigle, comme si celui-ci réclamait en silence un chevalier. Pourquoi se sent-il disposé à lui offrir ? Pourquoi doit-il supporter le poids de ces chaînes ? Il l'ignore. Mais il sera toujours là pour lui, semble-t-il. Malgré son désir de lui voler sa place.) kaër COMMENT ÇA VA ? je sais pas, et toi ?
C'EST QUI SUR TON BEL AVATAR ? prussia / aph
ET TU AS QUEL ÂGE ? ça commence par un deux et finit par un deux.
COMMENT AS-TU TROUVÉ FW ? via demande de partenariat.
FILLE, GARÇON OU ESCARGOT ? escargot.
CRÉDIT plein de gens qui n'ont pas été crédités eux-mêmes donc je ne sais pas qui ils sont + l'avatar d'anton, je présume ?
UN COMMENTAIRE ? j'aime trop écrire petit.
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Anton V. Lawliet Messages : 839
Date d'inscription : 08/09/2015
 | Re: Et je vais disparaître, épars dans l'infini. (Lancelot) | BIENVENUE Merci de t'être inscrite sur le forum, et de t'intéresser à Lancelot qui oooh — est giezhkbfsdjnfea admirablement parfait. Genre vraiment; je suis amoureuse. Tu l'as très bien cerné tout à l'adaptant à ta sauce, je suis amour et joie; Lancelot est entre de bonnes mains, et avec un style d'écriture comme ça, tu ne peux que déchirer. Il nous faut un Arthur maintenant  Merci encore et...  Bon courage pour ta fiche ! PS : j'aime quand c'est écrit petit aussi |
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