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 Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo

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Militant contre les Dragons à Poudlard & Préfète & Sigma
Rosabel Northrop


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Rosabel Northrop





Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
08.05.16 0:24



Be like a ballet dancer. Have discipline.
Rosy & Jo
Une épaule appuyée dans l’encadrement d’une des baies vitrées, Rosabel tournait tout à fait le dos à la grande salle, un bras lâche sur la taille, l’autre croisé sous sa poitrine. Sobrement vêtu d'un pull noir qui laissait apparaître son nombril et d'un pantalon en cuir moulant qui tombait parfaitement sur sa silhouette, épousait si bien les contours de ses hanches que, sans avoir besoin d’occuper le milieu de la vaste pièce, Rosabel en devenait néanmoins le centre, son postérieur comme unique point d'ancrage. Le regard relevé vers l’extérieur, bien au-delà des balustrades, regardant sans voir, l’œil ennuyé dans le petit jour somnolant encore de ces rayons timides sur le tout Poudlard endormi.  

Et derrière le regard vague scrutant un point au loin, et vraiment derrière cette tranquillité un peu austère que sa silhouette noire imposait au lieu, les battements réguliers du coeur, c'était le souvenir d'une rencontre piquante qui l'animait, la façon dont il lui avait cloué le bec surtout ; elle n'avait eu de cesse de se ressasser l'instant, de remâcher ses mots en pensées sans jamais pourtant atteindre ce point de saturation. Elle n'en gardait étrangement aucune acidité, seulement une obsession qu'elle taisait dans des silences un peu lourds, imperméables. Et cette promesse d'entre deux origamis, on se serait étonné de la voir accepter ce marché, après l'humiliation qu'il lui avait fait vivre, on se serait étonné de la savoir là si matinale. Et Rosabel aurait répondu qu'elle n'aurait fait que le rendre tributaire, tout plutôt qu'avouer qu'elle avait eu cette soudain impulsion, celle de revoir. Un physique qui hantait de trop son esprit ; et elle se le figurait tellement ingrat, puisqu'elle n'aurait su justifier autrement cette monomanie.

Et elle avait choisi le pire horaire possible, huit heure un samedi matin, au sixième étage. Mais ce n'était pas tant pour l'embêter sinon pour occuper sa matinée, Rosabel se levait toujours aux aurores. Elle détestait les grasses matinées, elle détestait paresser, s'alanguir dans un lit, le contre-productif. Elle était donc toute disposée, un rouge bordeaux collé aux lèvres, un unique trait de crayon et de mascara sur les yeux, le capiteux parfum flottant si tôt autour de son cou. Elle n'avait pas l'air de s'être levée à six heures du matin.

La porte s'était ouverte en un léger grincement sonore, tandis qu'elle pouvait entendre ses pas dans la salle, mais elle ne s'était cependant pas retournée. Ou plutôt s'était forcée à ne pas le faire, ignorant cette pulsion idiote qui l'enjoignait expressément de lui faire face ; elle se le refusait, ne supportant pas l'impatience que son corps semblait exprimer à l'idée de découvrir le sien.

_ Nous allons commencer par la valse. Les mots lui étaient sortis d'un ton las, la voix faussement détachée malgré le tourment qui l'animait de l'intérieur. Elle allait cependant droit au but, il n'y avait ni bonjour ni autres fioritures, c'était bon pour les autres aristocrates, elle estimait cependant que Joakim ne valait pas tant d'effort, pas tant d'artifices. Il voulait apprendre à danser alors il apprendrait. Mais d'abord je veux voir comment tu te tiens. Elle eut alors pour son reflet dans la vitre un sourire chafouin, comme elle ne put s'empresser d'ajouter. Il faudra sans doute qu'on te débarrasse de certaines manières, on ne danse pas avec la grâce d'un troll.

Alors seulement elle pivota, estimant que cela servait plus au besoin du cours qu'au service de ses propres envies. Et ses yeux le dévisagèrent alors dans son entièreté, de cette froide intensité, car c'était ce qu'ils souhaitaient depuis un moment déjà.

_ Pour que ce soit clair, je ne fais pas de miracles. Tu obtiendras ce que tu auras mérité. Si tu veux apprendre, il faudra faire ça sur plusieurs séances. Et je n'aime pas les plaintes, si tu n'y arrives pas tu recommences jusqu'à ce que tu y arrives, si c'est trop difficile pour toi... Non, ça n'a aucune importance ; je déteste l'échec donc je ferai de toi le meilleur danseur de tout Poudlard, avec ou sans ton avis. Naturellement tu me dois un service ; je viendrais récupérer mon dû le moment opportun. Elle marqua une pause, les bras croisés sous sa poitrine, le port altier. Sévère. Une pointe d'acidité lui remonta lentement à la gorge lui dessinant un rictus moqueur. Est-ce que je peux venir voir ça de plus près ou tu comptes encore prendre la fuite ?
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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
09.05.16 0:31

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La sonnerie du réveil fait vibrer les oreilles de l’endormie qui gémie violemment faces aux braillements de l’objet maléfique. Ça y est, il en était sûr maintenant, cette harpie le détestait. Pendant toute la nuit, il s’était posé la question de plusieurs manières, dans tous les sens. Pourquoi. Oui, pourquoi avait-il envoyé ce message. La drogue ? Non, il savait ce qu’il fumait après tout. Il s’était trompé de destinataire ? Impossible, vu la manière dont il se souvenait avoir écrit le mot, ça ne pouvait que s’adresser à elle, ou à Caligula, mais il s’imaginait mal lui envoyer un origami pour faire une valse. Il était maso. Ça devait être ça, oui. Le blond se lève alors, lentement, telle une larve sortant de sous terre. Ses longues jambes trainant, il se dirige le plus rapidement qu’il le peut vers le fameux réveil pour ne pas faire chier encore plus longtemps les autres qui déjà rouspétaient à tour de rôle.

Il se lave, doucement, très lentement. Pour bien se réveiller. L’eau passant entre chaque pli de sa peau, réveillant chaque parcelle de celui-ci. Joakim n’est définitivement pas du matin. C’était sadique de la part de mademoiselle la duchesse. Dans leur intérêt à tous les deux, n’était-il pas mieux qu’ils soient mieux réveillés ? Apparemment, le réveil tôt un samedi ne dérange pas la brune à moins qu’elle n’aime juste le faire souffrir pensait le gryffon en se brossant mollement les dents. Il n’avait rien mangé, il ne voulait rien manger, pas si tôt. Il avait peur de régurgiter toute sa bile s’il avait la mauvaise idée d’ingérer une petite tartine. Et qui dit à jeun dit no smoke. Et voilà, une raison en plus pour ne pas supporter cette Rosabel.

Lorsque Joakim commençait à fumer, il devenait une vraie usine à grillage de cigarettes, alors pas la peine de le rendre malade en étant à jeun et en fumant comme un pompier. Le blondinet est un peu plus réveillé, il peut au moins placer deux mots l’un derrière l’autre. C’est pas mal déjà. Le blond se dirige calmement vers la salle des fêtes, il avait cinq minutes pour y aller, s’il se dépêchait un peu, il serait pile à l’heure. Les escaliers qui n’en font qu’à leurs têtes ne l’aident pas trop, les fenêtres défilent alors qu’il se met à courir, faut pas avoir du retard qu’elle a dit hein. Le jeune homme arrive enfin devant les deux grandes portes, il jette un rapide coup d’œil à sa montre, huit heures, une. Alohomora. Les grandes portes s’ouvrent et alors le bonhomme rentre, fier, ne montrant pas ses émotions. La femme qu’il a en face de lui pourrait les utiliser contre lui, il la jouerait fine.

Tournée dos à lui, il s’approchait tel un chat, d’un pas souple et fluide. Il se plaçait derrière elle, ni trop près, ni trop loin. Assez pour pouvoir voir le début de sa délicate colonne vertébrale à travers son pull. Sa voix tranche le silence, une voix détachée. Ni colère, ni joie, elle la jouait aussi sur le détachement, parfait. Sa dernière pique lui donne un petit sourire en coin. Au moins, la brune avait la capacité de le réveiller complètement. Il était prêt à enchainer toute les remarques désagréables de celle-ci. Je suis tout ouïe ma chère.

Et elle se retournait. Et Joakim vint à se dire qu’un si joli visage était totalement gâché par un caractère comme le sien. Le blond fait une tête de plus qu’elle, pourtant, sa grâce l’écrase tellement facilement. Il peut sentir tout ce mépris qu’elle ressent. Elle voulait commencer un combat des yeux. Joakim soutint son regard, à quoi pense-t-elle donc ? Alors elle reprend la parole. Tout ce que tu voudras comme je l’ai promis. Court, rapide, le gryffondor n’était pas très bavard avec elle. Non, il n’était pas avec une amie. Tout ce qu’il dirait serait retenu contre lui, alors il préférait rester bref. Elle enchaîna une petite pique, encore. Comme si Joakim était un petit agneau qui avait peur de la grande méchante sorcière. Les dents du jeune homme grince, Mais viens donc, j’attends que ça. Je suis ta marionnette.

Entre provocations et provocations, la matinée s’annonçait bien. Joakim sentait deux ailes pousser dans son dos, celles de l’assurance. Tel Icare, il voulait voler. Sans retomber comme une chiffe molle si possible.

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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
10.05.16 18:45



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Elle resta quelques secondes à l’observer, avec la même fermeté avec laquelle elle fixait chaque chose, ténacité calme et sans vague aux reflets de pensées impénétrables. Tout ce qu’elle voudrait. Rosabel n’avait ni caprices ni envies à satisfaire, mais c’était la sensation de le tenir là, dans le creux de ses mains, qui l’avait doucement inspirée. Le rendre redevable. Et c'était un lien invisible qui les liait, comprenant qu'ils ne seraient libres l'un de l'autre qu'une fois que chacun se serait acquitté de sa dette. Le fait qu'elle tenait là un prétexte pour le revoir lui effleura momentanément l'esprit, idée qu'elle chassa bien vite comme une grotesque bêtise. Car ce devait en être une, une sottise, une folie insufflée par le jour trop peu avancé et le manque de sommeil.

_ Je n'ai pas besoin d'une si piètre marionnette. Mais si c'est ce que tu souhaites, tu seras traité comme tel.

Et sa haute silhouette s'était éloignée des baies et des rayons chauds sur les vitres, la démarche traînante dans la salle des fêtes, haute en prétention, d'un presque solennel. Elle avait lentement contourné le gryffondor, le talon de ses escarpins noirs accompagnant sa démarche et battant le silence et l'air de petits claquements secs. Un regard hautain s'appliquant déjà à le détailler finement sous différents angles, à le jauger. Il était d'une grande taille qu'on appréciait toujours plus pour les danses de salon, et l'élégance qu'on aurait pu lui trouver finissait engloutie derrière l'absence de maintien. Et le contraste n'était-il alors pas saisissant ? Car ils n'avaient de remarquable que leur taille, tandis qu'ils ne partageaient rien du reste. Deux atmosphères sensiblement différentes, deux mondes qui n'avaient fait que se croiser et se regarder de loin et qui peinaient à ce moment bref à se mélanger. Joakim fleurait l'apocalypse. Elle l'observait avec cette méfiance de l'étrangeté, du bizarre et de l'inconnu, elle le dévisageait comme elle chercherait à se persuader de son insignifiance. Un air de bête curieuse qui en découvrait une autre, une étrangeté venue briser un instant le silence de sa solitude malveillante. De fait leur deux silhouettes ne se tenaient-elles pas mal l'une à côté de l'autre ? N'y avait-il donc pas ce curieux effet de repoussoir ? Et c'était comme deux scènes de deux époques différentes qu'on aurait reliées au même tableau pour n'en faire qu'une. Et on se serait étonné de voir comme l'un allait si peu avec l'autre, comme ce gouffre entre eux était flagrant. Et elle le rudoya une fois de plus, le ton sec et cassant.

_ D'entre tous, tu es sans nul doute le plus disgracieux. La palme te revient, félicitations, tu n'as aucune classe.

Elle y était encore allée d'un pas hésitant, le bout de ses escarpins pointus s'arrêtant contre ses chaussures, si proches soudain qu'ils n'avaient plus qu'à s'imprégner de leur odeur respective, détailler plus finement encore les contours de leurs formes, les traits particuliers de leur deux figures qu'ils ne pourraient bientôt plus ignorer. Sa silhouette noire se laissa couler avec une infinie réserve contre lui, mais d'une gestuelle prudente et presque pudique. Un frisson remonta le long de la fine colonne, paralysant un bref instant la fluidité de ses mouvements. Car c'était ce moment de gêne. Enfin, elle avait cette impression désagréable de ne plus tout à fait être à sa place. Mais elle s'efforçait de garder lever sur lui son visage comme elle savait que détourner la tête serait perçu comme un signe de faiblesse, signe qu'elle n'était pas prête à lui laisser entrevoir dans ce sursaut de retenu. Car ce ne serait assurément pas elle qui détournerait son regard la première. Et malgré une légère appréhension qui ne la secouait vraiment que de l'intérieur, ses yeux restaient de cette paisible accalmie, d'une docilité qui n'appelait aucune hostilité, simplement de cette intensité brûlante qui semblait chercher à transpercer les siens.

_ Une main dans la mienne et l'autre dans mon dos. Le coude relevé. Tiens-toi droit mais les épaules détendues. Ton pied droit en avant vers moi, le gauche qui le rejoint ensuite.

Son bras noir se déploya derrière son dos et enserra doucement son épaule. Elle lui tendit une main ouverte, attendant visiblement qu'il s'en saisisse, comme elle lui donnait les premières consignes. Et elle avait ce sérieux qui ne la quittait jamais vraiment mais qui prenait soudain tout son sens. Et pourtant toujours ce mordant qui ne la quittait jamais et qui ne pouvait jamais s'empêcher de surgir.

_ L'homme conduit, si tant est que tu en sois bien un.
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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
22.05.16 0:08


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Un voile glacée tombe sur ses bras dénudés. Le blond sent tout à coup qu’il a peut-être dit une bourde. Il peut sentir le sourire intérieur que la verte affiche, déjà triomphante de cette partie. Revenir sur ses mots ? S’enfuir en courant ? Un Lain ne revient jamais sur ses mots, foi de Finlandais. De son pas suave, telle une anguille elle avançait vers le gryffondor et jamais jusqu’à ce jour elle n’avait été si proche de lui, c’est lorsqu’elle n’était qu’à un mètre qu’il put enfin comprendre l’étendu réel de sa taille. Un éclair de respect lui passa par la tête, éclair qui le quitta bien rapidement, ou qu’il s’empressa d’oublier. Malgré ses remarques et ses paroles acerbes, elle aurait très bien pu faire régner le respect autour d’elle, sans réelle difficultés. Car sa démarche mélangée à son goût vestimentaire faisait drôlement penser à une diva des années soixante, chose, il fallait l’avouer, plutôt appréciée par le blondinet.

Mes la triste réalité le rattrape et il chasse rapidement cette vague idée, passé en coup de vent, comme un inconnu que l’on dévisage rapidement dans la rue avant de lui frôler l’épaule avant de totalement l’oublier. Quelle belle chose la mémoire sélective, n’est-ce pas ? Northrop scrute le rouge, sans gêne particulière, alors celui-ci fait de même. La détaillant de haut en bas, caressant de son regard azur son visage fin, sa peau couleur crème, sa taille fine, ses longues jambes. Un frisson le parcours de haut en bas alors il détourne les yeux, presque gêné par la certaine proximité qu’il a frôlé.
Retour à la réalité. Une proximité perdue en une seule phrase. En fait, il regrettait presque qu’elle n’ouvre sa délicate bouche. Il aurait pu continuer à la regarder. Longtemps. Pendant plusieurs heures.

Disgracieux, aucune classe, voilà les mots qu’elle lui crache. Il aurait pu se prendre la tête, ronchonner tel un enfant, péter un câble et lâcher des remarques vulgaires, pleurer comme une vierge effarouchée ou encore rire avec la grâce d’un hippopotame. Mais non, il reste sérieux, avec son attitude décontractée. Encore un peu dans les vapes et son dos le piquant pour son blasphème, il ne sait trop quoi répondre de toute façon. Comme s’il comprenait en quelque sorte, pourquoi la brune s’en prend comme ça à lui, à tout le monde. Cherche-t-elle un contact humain ? De l’attention ? Pourquoi essaye-t-il de lui donner patte blanche. Penser à autre chose, voilà ce qu’il doit faire. Abby. Elle lui a foutu un vent. Penser à autre chose, Ana, elle s’en est trouver un autre. Pourquoi lorsqu’il essaie de se changer les idées, les seules qui lui viennent à l’esprit sont les pires ?!

Elle s’approche d’un pas chaloupé, il aurait voulu lui sortir une remarque du style, le plus disgracieux, mais le plus sexy ou encore rend moi parfait alors. Mais trop tard, son moment était passé. Il avait perdu ce round. Sa chance du débutant en matière de répartie était partie ? Il allait cafouiller des choses débiles maintenant ? Parce que la brunette n’allait lui laisser aucune chance, la mangeant comme un petit four.

Sa chevelure couleur brunâtre chatouille ses narines alors qu’elle est toute proche de lui. Avec la certitude d’un professeur, elle pose les conditions de la danse. La posture à avoir, et soudain il sent qu’il ne sera pas à la hauteur. La valse, ce serait la première fois qu’il la danse. Sans attendre, déposant son main sur son flanc pour la faire coulisser lentement dans le dos de la demoiselle, il prend fermement la main de celle-ci. Croisant le regard avec celle-ci. Voilà la seule qu’il savait sur la danse de salon, ne pas lâcher le regard de sa partenaire.
La guerre commençait.

«  Un jour peut-être, tu le sauras. glisse-t-il dans le creux de son oreille, suavement, comme habité »

Il avance alors son pied regardant toujours dans les yeux puis joins ses deux pieds et faisant tourner son corps pour faire pivoter celui de sa partenaire.

« C’est bien comme ça ? »

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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
22.05.16 17:27



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Et cela lui avait souverainement déplu. Et ses yeux s’étaient écarquillés face à l’horreur indécente qu’il lui sous-entendait, de ce timbre de ce suave inapproprié, qu’elle jugeait encore déplacé et malséant. Ce qui confirmait bien la première impression qu’il lui avait faite, ce soir de concert, l’effet d’un grossier personnage auquel elle pouvait dès à présent rajouter l’adjectif obscène. Et quoi ? Osait-il la confondre avec toutes ces petites midinettes libidineuses qu’il devait avoir l’habitude de côtoyer ? Car on ne lui insinuait pas de pareilles lubricités. Car s'il cherchait à lui courir la galipote, alors ça, jamais.

Et Rosabel était de cette tension palpable, jusque dans les extrémités de ses doigts qui paraissaient se crisper sur les siens dans le même temps que son ressentiment grandissait face à l'inconcevable. Le sang-froid ; plus elle fixait son révulsant visage et plus elle sentait qu'il lui échappait. Son corps s'était naturellement raidi et Joakim lui-même aurait pu sentir sous la paume de sa main les légères convulsions qui lui creusaient l'échine, le tremblement colérique de ses membres, les frissons, le galvanisme des muscles. Une intensité noire que son regard s'appliquait à lui rendre, le grondement impitoyable, une austérité dans les prunelles qui se faisait sauvagerie bestiale. Car elle pouvait être de ces paysages un peu surnaturels, un tremblement de terre sous un océan, une coulée de lave sur une calotte glaciaire.

Une bombe.
Charnelle, organique. Psychique.

Mais il y avait de l'excitation trouble dans cet embrasement colérique, qui cachait tout en dévoilant les prémices d'une passion inavouée, une fougue provocatrice en retour, au milieu de cet emportement, de ce début de rage. Rosabel ne portait que trop bien cette impétuosité impudique. La colère la rendait désirable, plus belle que cette sordide austérité, plus vibrante.

_ Qu'est-ce qui te fait croire que je pourrai avoir envie, avec toi. Que ce soit bien clair, tu n'as aucune chance, ni aujourd'hui ni demain. Jamais. Parce que même si tu étais le dernier sorcier sur Terre, je ne voudrais pas de toi. Alors un seul geste déplacé, une main égarée là où elle ne devrait pas être, et je te le ferai amèrement regretter.

Elle avait relevé un peu plus son visage, le regard abandonné et légèrement penché vers l'arrière, comme ses lèvres tendues semblaient vouloir réclamer toute son attention, voluptueuses, n'avaient rien trouvé de mieux à faire que de narguer les siennes. Car Rosabel était d'un charnel presque cruel, d'un envoûtement maléfique, enjôler pour mieux mépriser. Et c'était une toxine, de l'acide qui tombait de la bordure de ses lèvres, un souffle corrosif embaumé par cette senteur, ce surplus de luxure qui s'échappait de la chevelure, de cette fixité impeccable. Rosabel empestait autant la malveillance que son long cou le coco mademoiselle.

_ Une fille comme moi n'a rien à faire avec quelqu'un comme toi ; tu ne m'arrives clairement pas à la hauteur.

Elle n'avait ni rictus infernal ni rire sardonique, seulement la dureté des mots, la sécheresse de sa voix qui raisonnait dans l'air en même temps qu'il faisait pivoter son corps. Et c'était d'autant plus cruel qu'elle ne cherchait pas à se moquer, puisqu'il s'agissait au contraire d'une amère réalité à laquelle elle semblait tenir. Il n'était pas assez bien pour elle

_ Et bien, ce n'est pas suffisant. Car c'était ainsi qu'elle était, exiger le plus pour avoir le meilleur. Car c'était ainsi qu'on lui avait appris. Il pouvait cependant s'estimer heureux, elle ne s'était pas encore résolue à lui donner un coup de bâton dans le dos pour lui rappeler qu'il fallait qu'il se tienne droit. Et maintenant, Lain, qu'est-ce que tu comptes faire ? Pleurer dans les jupes de ton ex ?      
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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
22.05.16 23:52


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Et Joakim kiffe son regard. Et Joakim qui commence à réellement aimer voir son regard mauvais, remplie de courroux. Elle pourrait faire peur, mais Joakim n’en a que faire, il ne pense qu’à s’amuser, il n’a pas peur du certains coup qu’il pourrait se prendre dans le ventre ou autre. Il est tôt, il n’est pas vraiment réveillé, il n’apprécie pas spécialement cette femme qui se trouve en face d’elle est qui a des réactions qui vont dans le sens qu’il souhaite. Alors pourquoi ne pas l’énerver ? Voir jusqu’où ses nerfs et sa langue de vipère pourrait aller.

Ses billes brunes regardent intensément le blondinet qui orne toujours ce sourire en coin qui risquerait très certainement de l’énerver encore plus qu’elle ne l’était déjà. Et alors, avec la grâce d’une vipère, elle vocifère une nouvelle fois, le finlandais aurait pu en rigoler, ce qu’il fit, mais pour lui-même. Ce matin, personne à part lui ne saurait qu’il rigole ouvertement de la brune. Ressentait-elle une quelconque gêne ou était-ce de la méchanceté et du dégout pur et dur ? Tel était la question auquel il essaierait de répondre.

Que pensait-elle ? Que lui, Joakim le fabuleux, était attiré par elle ? Même, pas, en, rêve. Non, tout à l’heure, ce n’était pas de l’attirance. Impossible. Juste qu’il sait différencier une jolie fille d’un cageot. Tout simplement. Il lance un petit rire jaune ; lui, il était né pour s’amuser, elle, apparemment pour être une peste ; il y avait matière de s’amuser là-dedans non ?

« Oh doucement doucement, c’bon, j’ai compris. »


Et c’était réciproque ma chère. Alors elle continue, enfonçant le clou encore plus profond dans la chair. Chair morte, putréfiée. N’ayant aucun effet sur les sentiments du blondinet, est-ce qu’un jour elle pourra l’énerver comme lorsqu’à leur première rencontre ? Sans doute, on ne sait pas, on ne peut prévoir comment va réagir le gryffondor, on ne sait jamais. On n’en est jamais certain.

« Ouais ouais je sais, comment un gueux comme moi pourrait avoir une relation avec une duchesse comme toi blablabla. J’connais la chanson ahah ! »

Son ton peut être aussi dur qu’elle le veut. Miroir miroir, rien ne passe ma cocote, tout se répercute sans qu’il ne soit touché. Un jour le bonhomme sera touché par ses paroles acerbes, mais pas pour le moment. Une pique. Encore. Le blond soulève un sourcil alors qu’il essaie une nouvelle fois de tourner en avançant ses pieds l’un après l’autre. Le couple de danseur s’approche dangereusement d’un des murs, Joakim le remarque, mais continue, attendant que la brune finisse son monologue.

A un mètre du mur. Il fait reculer la verte sans la faire tourner et la plaque contre le mur, sans attendre. Sa main lâche celle de sa partenaire allant caresser le menton de celle-ci pour qu’elle le regarde bien comme il faut, sans détourner le regard. Un énorme sourire s’étire, un sourire remplie de mesquinerie. Et alors, une main encore posé dans son dos, une autre sous son menton, il lance.

« Ahah, t’as pas à t’inquiéter pour Ana, elle est très bien sans moi. Ce que je compte faire… J’en ai pas la moindre idée là, mais je saurai trouver, t’inquiète pas. »

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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
23.05.16 13:38



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La position dans laquelle elle se retrouve lui arrache un gémissement interdit. Tout comme la provocation qu’elle devine derrière la sale courbe de ce sourire qu’il affiche l’insupporte. Il la nargue. Il la nargue de  cette main sur son visage qui n’a rien à y faire, caresse insolite et improbable.
Rosabel est tendue, crispée, et cela se ressent, une vibration contractée qui passe et raidie l’ensemble de ses muscles. Et elle est de ce bouillonnement muet, d’une rage qui naît lentement dans ses pupilles, obscurcie plus encore son regard, saisi. Et on devine alors que sa raison ne tient plus qu’à un fil, un ridicule rien, que la colère s’est fait souveraine,  que l’impétuosité l’emporte plus vite que le reste, une hâte, une fièvre courroucée. Et c’est avec beaucoup de difficultés que les syllabes se forment, s’articulent autour de groupe de mots qui se veulent patients. Mais Rosabel n’est plus patience. Rosabel est irritabilité, empressement, aigreur. Comment osait-il ?

_ Je ne me souviens pas t’avoir donné l’autorisation.

Non, elle ne se souvenait pas lui avoir autorisé pareille familiarité, pareille liberté. Comment osait-il la toucher de la sorte, comment osait-il la traiter avec tant d'impudence, d'effronterie ? D'un geste vif et agacé, sa main chassait brusquement la sienne, de cette intolérance brut, ardente. Ne me touche pas. Tu me débectes.

_ Écartes-toi.

L'injonction était féroce. L'ordre se faisait menace, sonnait comme un avertissement, promesse de turbulences. Et Rosabel était de cette autorité pugnace, de ce genre qui n'admettait aucun refus, aucune rébellion, qui refusait les concessions. Rosabel ordonnait, exigeait. Rosabel était la reine solitaire d'un royaume sans sujets puisqu'elle en avait banni tous les potentiels habitants ; un mur qu'elle avait solidement édifié autour d'elle pour empêcher quiconque de franchir ses frontières. Et il avait réussi là où les autres échouaient lamentablement ; il était parvenu à remplacer tout à fait l'impassibilité de son regard par un formidable élan d'agressivité, une violence qu'on lui reconnaissait peu, d'une férocité poignante.

Elle avait posé une main ferme sur son torse. Elle aurait dû le repousser, car c'était là ce qu'elle souhaitait, briser cette proximité qui n'avait pas raison d'être. Elle aurait dû y parvenir. Mais il ne s'était pas laissé faire.

_ Je t'ai dit de t'écarter !

Et sa deuxième main était venue prêter renfort à son homologue, et elle ne le regardait plus tout à fait, avait dévié son regard sur ce torse qui refusait de répondre à la pression qu'elle exerçait dessus, semblait au contraire la retrancher dans ses limites. Car elle se heurtait enfin à une réalité qu'elle avait jusque là toujours snobé. Elle pouvait sentir cette main dans son dos encore qui la maintenait fermement, elle sentait la poigne, la force qui l'appuyait contre le mur. Et sous ses doigts tremblants, les muscles saillants. Et elle le palpa tout à fait, ses doigts indécents et déplacés s'aventurant et redécouvrant gauchement les contours des très appréciables tablettes de chocolat. Et elle avait relevé son visage vers le sien, une carnation chaude empourprant ses joues sans qu'on ne soit en mesure de définir s'il s'agissait de sa précieuse colère ou de son embarras, d'une confusion, d'un nouveau trouble. Car enfin, Joakim était un homme. Un vrai.

Femme au bord de la crise de nerfs.
Car cette prise de conscience avait fini par l'achever. Car elle ne comprenait que trop bien qu'elle ne pouvait rien contre lui, qu'elle avait perdu le contrôle, qu'elle était tout à fait à sa merci. Et le masque si lisse et si parfait de son visage s'était brisé, défiguré par la nervosité. Une poupée entre ses doigts. Elle ne supportait pas même l'idée d'impuissance, car elle ne s'était jamais sentie à ce point désarmée. Elle n'était pas de cette faiblesse, elle n'était pas de cette faiblesse qu'il semblait pourtant lui faire croire en maintenant cette position, cette scène indécente.

Alors elle n'avait pas cédé, et elle ne céderait pas, jamais. Elle se l'interdisait. Il ne gagnerait pas, elle lui refuserait toute victoire, tout ascendant. Alors elle avait continué à essayer, s'épuisant vainement, sa respiration accélérée, folle, ses lèvres décrivant dans l'air des gémissements effarouchés.  

Espèce de... Espèce de...

Alors seulement elle serra ses poings et laissa sa rage insensée pleuvoir contre lui, battre furieusement ce torse qui la ridiculisait depuis trop longtemps, tempêter, les dents serrés, les yeux alarmés ou tourmentés. Cette angoisse explosive, cette frayeur soudain presque démente. Une transe libérée, délirante. Et ses mains qui frappaient toujours sans cesse. Ses hurlements enragés qui crevaient dans l'air.  

_ ECARTES-TOI ! TU ENTENDS, ECARTES-TOI ! ECARTES-TOI ! ECARTES-TOI !

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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
25.05.16 20:01


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Et entre ses bras, la brune gémit, les deux coins de ses lèvres s’élargissent en entendant ce son qui lui plait, il fallait l’avouer. Elle le rendait bizarre cette fille, il n’avait jamais été du genre à s’amuser comme ça avec les nerfs d’une fille, ni d’un garçon. Le côté forceur ne lui allait pas, en général, lorsqu’il voulait avoir une fille dans sa poche, il souriait, il agissait naturellement. Là, il ne tenait pas à la draguer et encore moins la mettre dans sa poche, mais d’une certaine façon, il agissait normalement, différemment, mais normalement, étrange non ?

Avait-il vraiment d’une autorisation ? Il ne faisait rien de mal, si ? Il l’énervait juste un peu, il la poussait dans ses retranchements, il la poussait à bout. Pour voir quand elle lui pétera une dent, pour voir jusqu’à quel point son visage pourra devenir rouge de colère, ses yeux noir de rage, sa bouche se froisser et ses sourcils se froncer. Maintenant entre les mains du blond, la jeune femme semblait beaucoup plus vulnérable, tellement, telle une fleur que l’on tient entre ses doigts et qui n’attend qu’à se faire arracher les pétales. Une par une.

« Est-ce que j’ai vraiment besoin de ton autorisation ? »

Il se pose la question à lui-même. N’attendant pas de réponse de sa part. C’est vrai, le blond était du genre plutôt chétif par rapport à certains hommes, mais il pouvait tenir tête à une femme, aussi forte soit-elle. Aussi horrible soit-elle, aussi fière soit-elle. Un côté espiègle encore jamais exploité nait chez le finlandais qui ne perd pas son sourire devant la brune qui commence à se débattre en lui gueulant de la lâcher. Il aurait pu mal le prendre, mais il ne faisait rien au sérieux, alors qu’il soit détester par cette femme lui importait peu. Ses mains font pressions sur son torse, elle veut qu’il s’écarte, qu’il se casse loin d’elle. Elle était troublée, Joakim la sentait troublée, Joakim aimait étrangement ça de la voir comme ça. Non comme un mannequin sans émotion. Voir que cette fille pouvait avoir des sentiments. Quelle pouvait s’énerver, pleurer ou sait-on jamais, être heureuse.

Il eut un moment de perplexité lorsque les doigts de la verte s’aventura peut-être un peu trop à son goût sur son ventre. Tentait-elle une future contre-attaque ? Tentait-elle de le séduire ? Ses abdos se contractèrent involontairement lorsqu’elle passa un de ces longs doigts vers son bassin. Et elle le regarda une nouvelle fois, encore plus énervée qu’elle ne l’était.

De la démence. Elle faisait littéralement une crise de démence. Et alors qu’elle commençait à taper ses petits poings sur son torse il attrapa d’un coup ses poignets, laissant ses flans libres, ses sourcils se froncèrent, son visage à lui aussi se défigurait, mélangé entre les remords et le souci. Il se baissa un peu pour arriver à sa hauteur :

« Eh… J’suis désolée, j’voulais pas t’énerver comme ça ! J’voulais… il ne rajouta rien, s’il disait son intention, elle allait le baffer, se main lâchèrent les mains de la demoiselle allant se déposer sur ses jours ; Je le referai plus, j’suis désolée… »

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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
26.05.16 1:56



Be like a ballet dancer. Have discipline.
Rosy & Jo
Jetez un avada kedavra sur quelqu'un et allez lui dire ensuite que vous êtes désolé.
Elle sentait des tambours battre sa poitrine, la respiration affolée, son souffle irrégulier et court interrompu par de légers gémissements éreintés et poussés par l'effort que lui avait demandé ce soupçon de frénésie, et par celui qu'elle fournissait encore. Pour ne pas lui arracher un peu plus que des cheveux. Car c'était encore une accalmie qui n'en était pas vraiment une, malgré ses bras qui avaient cessé de s'agiter entre les mains du Gryffondor. Et son regard malgré qu'il fut troublé, hébété, malgré une confusion qui jouait dans son esprit, la rendait un instant incertaine quant à ce qui était en train de se produire, ne s'était de fait pas complètement dépossédé de cette flamme colérique qui resurgissait soudainement par instant, toujours de cette sublime intensité.
Rosabel oscillait. Elle oscillait entre stupeur et tremblement.

Elle leva une main tremblante vers son visage, qui se posa encore avec délicatesse sur l’une de ses joues, contact qu’elle avait voulu furtif et bref mais qui s’était allongé dans la durée, le temps nécessaire à ses longs doigts de caresser l’épiderme, le temps suffisant afin d’échanger un regard, observer un instant la culpabilité qui barrait son visage. Sans qu'elle ne comprenne vraiment pour quelle raison, pour quel besoin.
Et elle ne chassa pas tout de suite les mains qui encadraient tout à fait sa figure. Et le contact sembla s’éterniser sans qu’elle ne cherche à le rompre.

Et il y avait un certain malaise non dit, une certaine gène à ce qu'il ait vu, ne fusse que brièvement, cet état qui lui venait parfois sans prévenir, de cette ardeur qu'elle ne contrôlait pas, taisait seulement en avalant des calmants censés la freiner, endormir les eaux colériques et amères qui bousculaient ses pensées avant de les voir se déverser tels de gigantesques raz de marée. Mais Joakim avait su couper le débit avant qu'un flot ne se diffuse par violentes vagues. La crise avait été stoppée à temps dès qu'il lui avait fait comprendre que c'était terminé. Ou presque.

Et sa main s'était retirée de son visage pour mieux chercher les siennes qu'elle sentait encore comme une caresse brûlante contre ses joues fiévreuses.
Lentement, sa tête buta contre le torse qu'elle avait mis tant de hargne à repousser.

_ Qui se soucie de tes pseudos excuses ? Tu es insupportable. Deux minutes. J'ai besoin juste de deux minutes. Que tu serves enfin à quelque chose.

Et doucement elle cherchait à retrouver sa contenance, à évacuer les grimaces nerveuses qui lui défiguraient encore le visage. Et elle tremblait encore, non pas émue, non pas de cette fragilité sensible, à fleur de peau, sinon des restes d'une rage qu'elle cherchait à noyer, retrouver cette dignité qui l'avait un instant quitté. Recouvrer tout à fait sa superbe et son inébranlable. Le masque libre et parfait de son arrogance, de sa froide austérité. 

_ Tu m'horripiles. Fais quelque chose.
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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
29.05.16 22:59


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Et l’une des fines mains de Rosabel vint se poser sur le visage plutôt inquiet du finlandais. C’est vrai, il était allé trop loin. Il pensait que par son espièglerie, elle aurait continué dans son sens, ou autre. Mais qu’avait-il fait ? Maintenant qu’il voyait les tremblements de la brune ; il se sentait coupable. Il avait honte de sa bêtise ; de son comportement horrible face à cette femme qui, finalement, n’avait définitivement pas les nerfs pour ses boutades trop poussées. Elle n’était pas son souffre-douleur, elle n’était pas du genre à se laisser faire, ça il l’avait bien compris ; elle n’était autre que Rosabel, duchesse de Poudlard. Femme qui cachait très bien son jeu derrière son masque impassible de femme forte et ayant un horrible caractère. Mais, finalement, il y avait quelqu’un là-dessous. Une personne plutôt agréable à regarder. Et il se perdait dans l’immensité brune de ses yeux, n’éprouvant, lui, aucun malaise comme il pouvait en déceler sur le visage de la brune.

La longue trainée sur sa joue s’était fini et il aurait voulu qu’elle continue, indéfiniment. Puis le corps frêle et emplis encore de spasmes vint se poser contre sa poitrine alors qu’une nouvelle fois, elle redevenait cette personne détestable. Alors la rapide idée de la détruire une nouvelle pour revoir cette personne qu’il appréciait tellement plus que cette fille pervertie derrière son masque. Il ne l’avait qu’entraperçut ; mais il voulait tellement la revoir. Elle était insupportable. Peut-être n’aurait-il dû ne pas l’arrêter. Peut-être aurait-il dû la regarder mourir sous ses yeux. Mais il ne l’avait as fait ; il était trop gentil. Il n’aimait pas voir quelqu’un souffrir. Il était humain après tout et presque tout le monde aurait fait comme lui. A part peut-être ce salaud de Caligula qui ne pense qu’à son cul.

« Tch, c’est tellement mieux quand tu te tais. »

Et il mit ses mains sur ses épaules ; un peu énervé contre lui-même et contre Rosabel qui déjà essayait de reconstruire un masque. Un masque horrible qu’il aurait aimé ne jamais revoir. Il préférait la Rosabel qui était naturelle ; qui était vraie dans ses gestes. Mais elle était partie et peut-être ne la reverrait-il jamais. Il préférait oublier cette idée. La simple idée de voir à jamais cette fille qui l’horripilait était une torture. Et alors qu’il restait un peu dans cette position, une question s’échappa de ses lèvres.

« Dis, j’peux t’appeler Rosabel ? »

C’était vrai, jamais il ne l’avait appelé par son prénom. En même temps, il ne savait pas comment l’appeler. Impératrice du mal ? Cruella comme dirait Perceval ? La reine de la méchanceté gratuite ? A tous les coups, elle lui dirait non. Il en était conscient, mais bon, il fallait bien lui trouver un prénom. Même s’il fallait l’avouer, le ; T’sais la connasse des verts, ouais, celle en talons et une langue plus fourchue que toutes les salopes de Poudlard, ouais elle ; il marchait plutôt bien celui-là. Mais pour s’adresser directement à la concerner, c’était pas le mieux…

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Re: Be like a ballet dancer. Have discipline. |Jojo
03.06.16 0:47



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Rosy & Jo
Et Joakim avait mis le doigt sur une vérité. Car malgré une beauté indéniable, une presque perfection, elle n’était cependant pas de cette pudeur douce, de cette courtoisie tendre qui aurait pu la rendre plus désirable encore. Mais elle était de cet apparat détestable, horripilant. Ni délicate ni sensible. Elle n’avait rien d’une poupée.

Et Rosabel avait détourné le regard, comme elle se défiait de son avis, de sa préférence. Car il était un fait incontestable ; Rosabel était élégante avant tout pour elle-même avant de l’être pour les autres. Du reste, elle était parfaitement au fait qu’elle n’attirait vraiment la sympathie de personne. Ce qu’elle ne cherchait d’ailleurs pas outre mesure.

Bien sûr, elle aurait pu se chercher des excuses, justifier un tel comportement. Mais elle ne possédait rien de la sorte, car rien n’expliquait réellement un tel mépris, un tel dédain dans la voix. C’était malgré tout une partie d'elle qu’il était inutile de renier, qui la constituait. Elle ne s'excuserait pas d'être ce qu'elle était. Et qu'avait-elle réellement à lui dire ? Que lui devait-elle ? Rien. Il n'avait de fait rien qui aurait pu justifier qu'elle se comportât différemment, qu'elle lui montrât ce qu'elle montrait parfois aux autres, à ceux qu'elle estimait suffisamment pour leur offrir autre chose que cet habituel mépris.

_ Tais-toi, Lain.

Elle n'était cependant pas de cette désinvolture, aurait dû l'être, car c'était encore une fois ce qui la caractérisait, la sécheresse antipathique, le détestable orgueil. Elle aurait voulu l'être, car elle se sentait présentement démunie, et nue, nue de ce masque rassurant qui lui collait si bien à la figure, qu'il était de fait tant indissociable de ce qu'elle était, que l'idée même de ne plus l'avoir lui faisait se sentir mal. Mal de cette faiblesse, puisqu'il devait s'agir de cela. Mal, que ce fut lui qui en profitât. Car c'était nécessairement ce qu'il était en train de faire ? Car c'était bien la raison pour laquelle il l'avait coincé contre ce mur ? Pour se délecter de ces intempéries, de ces humeurs contradictoires, de cette déraison qui l'envahissait, de cette difficulté à redevenir soi. Et cela l'excédait. Cette façon qu'elle avait eu de le toucher, de cette main égarée sur sa joue, de ce temps qu'elle avait mis, cette tolérance trop longue de ses doigts autour de son visage, qu'elle n'avait pas même enlevé, et pire, ce désir fou qu'elle s'ordonnait de taire, tant il était stupide, tant il était déraisonné, de découvrir encore les caresses de ses mains, et cette pensée grotesque. Le désirer. Et ses joues s'étaient empourprées, de cette confusion qui la rendait dans un même temps colérique, dans un même temps si nébuleuse. La pragmatique voulait que Rosabel ne ressente pas ce genre d'envies. La réalité voulait qu'elle se laisse un instant submerger par un désordre émotionnel. La raison voulait qu'elle le repousse, car cela ne pouvait être. Et que dirait-on si on la voyait, en pleine étreinte, ses mains sur ses épaules, sa crinière qui lui chatouillait le menton, la tête lovée contre son torse. La vérité inavouée qu'elle refusait encore de reconnaître, mais indéniablement en oeuvre, souhaitait qu'il avait éveillé en elle de nouvelles énergies, torrides.

_ Et là, c'est mieux ?

Ses bras enlacèrent sa taille avec une ardeur soudaine et brusque. Elle l'avait serré si fort contre son corps, l'obligeant à rencontrer, à épouser ses contours, ses formes. Elle devait être névrosée, car il lui semblait qu'elle ne contrôlait plus tout à fait ses envies, et que son corps avait un instant pris une liberté qu'elle ne lui autorisait pas tant. Et de fait elle ne contrôlait plus ses élans. Ses longs doigts étaient remontés vers sa nuque, y avaient brièvement couru, pour le jeu sans doute, avant de l'empoigner, le forçant sans délicatesse aucune à baisser sa tête vers la sienne. Un reste de discernement l'avait empêché de poser ses lèvres sur les siennes, comme elle se refusait encore à franchir le pas avec un presque inconnu, avec lui par-dessus tout. Elle n'oubliait pas. Joakim Salomon Lain n'était assurément pas à son goût. Et la frénésie soudaine qui la reprenait, ne cherchant au contraire plus à l'éloigner mais bien à s'en rapprocher plus encore, ne tenait qu'à cette névrose qui l'enivrait parfois. Elle ne désirait pas Joakim Salomon Lain. Elle se le refusait.

_ Evidemment, c'est encore mon nom que je sache. La question lui avait arraché un rictus moqueur. Mais si tu m'appelles Rosabel, dans ce cas je t'appellerai Joakim. Et donc Joakim. Si tu commençais à jouer les prudes et que tu me demandais de te lâcher, nous pourrions peut-être reprendre cette leçon de danse.

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