Lio - And the message comin' from my eyes says, "Leave it alone."

COUGHLIN LIO.

FEAT original

JE SUIS Lio Coughlin, J'AI dix-neuf ans. JE SUIS irlandaise et anglaise, autant l’un que l’autre ET MES PARENTS SONT moldue, pour ce qui est de sa mère; son père est sorcierJE SUIS EN cinquième année d'étude ET J'ÉTUDIE la Coopération Magique; parcours ambitieux, qui donne du fil à retordre à Lio (celle-ci est intéressée, mais ne se donne pas autant de peine que certains de ses camarades; elle préfère accorder plus d’importance à ses ribambelles d’innovations, qui sait, peut-être qu’un jour elle arrivera à en tirer de l’argent ?)OPTIONS potions et langues des créatures magiques et hybrides. JE FAIS PARTIE DES  Neutres, elle est neutre. Ne vous emballez point. Reste qu'elle ne se prive pas de participer à quelques unes des escapades des Impétueux et des duellistes illégaux, en tant que spectatrice, la plupart du tout: faut pas non plus pousser mémé dans les orties ! ET MA MAISON EST Serdaigle. J'AIMERAIS RAJOUTER QU’ elle bottera les fesses de quiconque prétendra vouloir chambouler son petit quotidien

❝ An old Japanese myth says that if you shut the fuck up, you will be silent. ❞

Caractère.

Lio, ce sont ces bruits de sachet de fruits secs, de crayon s’acharnant nerveusement sur une feuille déjà noircie de schémas compliqués, voire effrayants, d’articulations craquant dans un silence révéré. Lio est faite de tics et de tocs, de bric et de broc. Lio tente de se distinguer parmi cette masse de personnalités et de voix retentissant dans les couloirs de la célèbre école de sorcellerie. Mais Lio n’y parvient pas toujours; il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir; elle s'écarte, elle agace elle s'égare, Lio. A priori calme nature, un brin froide et hautaine, distante, peu encline aux concessions. En terrain conquis, véritable boule d’énergie. Ses cheveux s’agitent autour de son visage tandis qu’elle se penche, le visage concentré, au-dessus d’une de ses innombrables et innommables créations. Lio, insatiable jeune femme, cherche à s’occuper, à défaut de se ronger les ongles; ceux-ci sont déjà bien assez amochés, si bien que la brune se sent obligée de les dissimuler dans ses poches ou contre sa taille, lorsqu’elle croise les bras. Complexée ? Angoissée ? Peut-être un chouïa, sans doute, même. Lio a tendance à se laisser entraîner par un train qu’elle ne parvient pas à freiner. Elle qui aime s’appliquer, méticuleuse créature. Soucis de bien faire à nuancer cependant; si Lio mettait autant d’effort à soigner ses créations qu’à s’atteler à ses devoirs, sans doute serait-elle une excellente élève. Mais Lio a dix-neuf ans, et les lettres incendiaires de ses parents en réponse à un bulletin plus que questionnable  n’y changent pas grand chose. Gênée par toute marque d’attention à son égard, elle n’en est pas moins heureuse de voir ses petits neveux s’attrouper avec excitation autour de ses farfelues inventions, lorsqu’elle leur rend visite. Mine de rien, faire plaisir à son entourage la revigore. Certes, c’est avec maladresse qu’elle accepte de se faufiler entre des bras affectueusement tendus en sa direction, mais elle n’a pas autant de scrupules à enlacer légèrement les gens - et à apprécier leurs courbes - qui colorent son tendre quotidien. Ce qu’il faut avoir à l’esprit, avec Lio, c’est qu’elle se réserve immanquablement le premier pas, voilà tout. Une fois qu’elle a mis de côté ses humeurs grincheuses, fadasses ou chagrinées, elle peut même se révéler être d’une agréable compagnie, à l’écoute, voire enjouée, si le coeur y est, comme si sa jovialité enfantine refaisait surface. Petite, Lio était un adorable petit feu de joie, véritable tête brûlée. Mais les années dures sont passées par là, l’affligeance due aux départs successifs de ses frères et soeurs, les complexes de l’adolescence, la lassitude grandissante face aux pluvieuses et excessivement calmes journées passées à Bath, quelques peines de coeur pour aciduler l’ensemble…  Tout cela a contribué à courber son échine, si bien qu’elle a aujourd’hui quelques problèmes de dos. Pour couronner le tout, Lio a la fâcheuse tendance de souvent s'évanouir en plein milieu de journée. Pas qu'elle manque de nourriture, non, mais sa tension est assez basse. Pour diluer tout cela, il a fallut qu’elle se requinque elle-même à coup de loisirs créatifs et de refuges dénichés tantôt dans le bricolage, tantôt dans la retouche et la création de son. Lio ne se laisse pas marcher sur les pieds pour autant; qui s’y frotte s’y pique, elle exige de chacun qu’on assume les conséquences de ses actes, et n’hésite pas à jouer de ses cordes vocales  (parfois même de claques bien placées) pour faire entendre son mécontentement; son nez se fronce, ses yeux vous incendient sans retenue aucune, sous sa frange hérissée. Mais ce qu'elle est drôle lorsqu'elle s'énerve Lio; elle gesticule, elle rougit, elle tape des pieds, du haut de son petit mètre cinquante-six. Quand elle a ingéré une certaine quantité d'alcool elle peut être drôle aussi, très drôle même. C'est là que son magnifique sens de l'autodérision brille de tous les feux, tandis qu'elle entonne des chants traditionnels irlandais, de sa voix de casserole. C'est que la perfection terrifie Lio. En atteste le coin se son dortoir qu'elle occupe, aussi désordonné qu'il ne pourrait l'être. Tendre nid, à l'image de sa chambre, dans la maison à Bath. Lio se contente de son morne quotidien, s'emporte contre quiconque le lui reprocherait, se terre derrière ses draps et ses montagnes de bricoles.

Histoire.

Entry Hill Park, numéro 39, Bath, Sud-Ouest de l’Angleterre. Une maison pleine de caractère, un tantinet brinquebalante et isolée, ce qui ne l’empêche pas d’encore raisonner de cris et de rires. Effusions de sourires et d’exclamations excitées qui, il y a de cela quelques années, l’animaient toujours. Tendre cocon animé, effluves de poussière et de lait chaud, draps douillets. Joyeux décor de l’enfance de Lio.

Cadette d’une fratrie de cinq enfants, celle-ci a vite appris à y faire sa place, bien que ça n’ait pas été toujours facile. Entre les mauvaises plaisanteries de ses frères qui la faisaient tantôt s’asseoir sur une fourmilière pour compter pendant une partie de cache-cache, tantôt avaler on ne sait quel insecte (des scarabées peut-être ?). Il a fallut un certain temps avant que Lio cesse d’être écartée des escapades fraternelles, sous le prétexte de son jeune âge. Les frères et soeurs surent se faire désirer, de quoi endurcir la petite Lio.

Mais en milieu hostile, on mute, on apprend à se défendre. Bien heureusement, Lio a tôt fait de s’endurcir, au point d’en devenir par moment une véritable petite teigne. Elle a su se faire désirer, elle aussi. À prendre du recul vis-à-vis des jeux de ses semblables, à trouver elle-même de quoi s’occuper et à ne plus rester dans les pattes de ses aînés, tout en appréciant chaque petit moment passé avec les membres de sa famille. En somme, Lio a vécu une enfance paisible; n’ayant pas de problème de démonstrations de magie précoces, contrairement à une de ses soeurs, elle parvint à fréquenter l’école moldue du quartier sans accrocs notables. Dès ses quatre ans, Lio fait preuve d’une grande imagination; elle tresse des figurines en herbe plus ou moins difformes (et effrayantes); elle casse les vases de ses parents un peu plus tard pour en faire des mosaïques artistiques, confectionne de grands tableaux d’art et de céréales, et toutes sortes d’autres péripéties, qui ne manquent pas d’agacer au plus haut point son entourage. Mais la petite Lio parvient sans encombre à apaiser ce dernier à l’aide de ses grands yeux sombres.

Un beau jour de printemps, Lio s’est perchée sur un balai pour la première fois, après avoir soudoyé un de ses frères, Benjamin, pour qu’il lui prête le sien, malgré l’interdiction formelle de leurs parents. Un moment d’inattention et hop! Lio se retrouvait à 7 mètres du sol, les mains crispées autour du manche, le visage rouge de peur et de honte, les joues ruisselantes de larmes. C’est qu’elle était bien incapable, du haut de ses sept petites années, de dompter cette furieuse créature du diable. Quelques secondes plus tard elle était vissée à la gouttière de la maison, après quelques coups au crâne. La petite brune refusait avec aplomb de lâcher cette dernière. Derrière son dos, elle ne pouvait s’empêcher un cruel sourire dissimulé entre les brins de l’odieux et onéreux balais qui s’éloignait. Il fallut pas loin de trois quarts d’heure pour la déloger; même la magie semblait peiner à vaincre la terreur qui la faisait s’agripper au métal. Cette histoire ne refait surface que lors de réunions familiales, à l’occasion de gentilles moqueries destinées à Lio. Il n’empêche que cette dernière s’obstine à affirmer que le balai en question était détraqué. Depuis ce jour là, elle a une peur monstre de ces « maudites créatures du diable et tueuses d’hommes » et refuse de voler. Si l’on prête bien attention à sa chevelure, on peut remarquer à l’arrière de sa tête un épis de cheveux poussant de manière désordonnée, souvenir douloureux de quelques points de suture. Glorieuse blessure de guerre.

La famille Coughlin est assez modeste, mais n’en n'est pas moins heureuse. Les enfants Coughlin ont en outre tous pu réaliser leurs projets d’avenir et même agrandir la famille de quelques bambins aussi bruyants et exubérants que ne l’étaient la fratrie des cinq. Lio s’est cependant vite retrouvée seule enfant entre ses deux parents, ayant trois ans d’écart avec son plus jeune grand frère, qui plus est à une époque où un soutien moral n’était jamais de trop. Du jour au lendemain, La maison sembla brusquement bien trop grande, vide et silencieuse; les activités permettant d’échapper à l’ennui lors des nombreux après-midi pluvieux s’étaient raréfiées. Malgré tout l’amour qu’elle avait pour ses parents -bien qu’elle ne soit pas prompte à de vives démonstrations de cet amour- malgré les cours particuliers de sorcellerie qui vinrent, à partir de ses douze ans, animer un peu ses journées, malgré son imagination, qui lui permettait de s’occuper en bricolant des après-midis entiers, l’atmosphère paisible qui régnait dès lors dans la grande maison, et dans le quartier tout entier commençait à l’opprimer. Son inaptitude à se faire des amis de longue date l’isolait peu à peu. Voilà pourquoi elle accueillit avec un enthousiasme à grand peine atténué la fameuse lettre qu’elle reçut lors de ses quatorze ans, l’invitant à intégrer Poudlard comme l’avaient fait ses quatre frères et soeurs.

Lio fut galvanisée par cette nouvelle profusion de sorciers et se sorts; il faut dire que ceux-ci ne couraient pas les rues dans son paisible quartier natal. À dire vrai, les Coughlin avaient une vie relativement normale, si ce n’était pour les ustensiles enchantés qui animaient la maison, le travail de leur père (alchimiste), ou les histoires passionnantes que racontaient les aînés en revenant de Poudlard chaque année. Mais la jeune femme eut tôt fait de s’accommoder de ces nouveaux jours, tout en prenant soin de rester à l’écart du terrain de quidditch et de tout balai habitant le château (incluez dans cette catégorie les balais de ménage), question de vie ou de mort. Elle développa rapidement un instinct particulièrement bien aiguisé pour deviner parmi son courrier les beuglantes adressées par sa mère. Avec l’âge (de Lio), celles-ci se raréfièrent cependant, pour le plus grand bien des charmantes oreilles de la jeune femme. De moins en moins d’obstacles se dressaient donc sur son chemin pour l’empêcher de s’adonner à son loisir favori; le bricolage d’objets tous plus farfelus les uns que les autres.  

LELE.

Je vais bien. Merci. Je vous aime, aussi.