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 Tell me lies FT. Deborah

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Hibou
Vilmos Thurn und Taxis


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Vilmos Thurn und Taxis





Tell me lies FT. Deborah
11.10.16 3:02

Tell me lies 
Ft. Deborah

                   

Parmi tous les hiboux présents dans la volière, il se demandait pourquoi y avait-il si peu de Petite Nyctale. Il est vrai que les harfangs et les effraies restaient sans doute les plus élégants, et les plus connus. Pour n’importe quel néophyte en la matière, peut-être que cela fait peu de différence, au point de ne même pas pouvoir distinguer une espèce d’une autre. Bref, pour eux, tant que le prix est raisonnable et que ça vole, à quoi bon chercher plus loin? Quel dommage. Mais Vilmos n’était pas un amateur. Il avait choisi la Nyctale pour sa longévité, pour son endurance mais surtout, pour sa discrétion. Elles sont si petites, qu’elles passent aisément dans une fenêtre entrouverte, et même une cheminée. Évidemment, le prix était représentatif à la qualité, mais c’était loin d’être un problème pour lui.

Contemplatif, Vilmos regardait sa chouette virevolter dans les airs, qui était heureuse de pouvoir déployer ses ailes engourdies par le sommeil et l’inaction. Son maître n’envoyait jamais de lettres, faute de savoir quoi dire, à un destinataire manquant. S’il en recevait quelques fois, il ne répondait qu’en recyclant la missive en combustible pour le feu. L’intérêt qu’il avait à propos de ses parents et ce qu’ils pouvaient bien foutre, était nul. Et franchement, ils devaient penser la même chose de lui ; il ne fallait pas se voiler la face. Vilmos savait peut-être mentir, mais il ne savait pas se mentir. Il soupira et secoua la tête. Rester inactif le rendait morose. Lorsque la Nyctale vit son maître se lever, signe que la récréation était terminée, et elle vola jusqu’à lui pour se poser sur son épaule. Marguerite avait de si petites serres qu’il les sentait à peine.

De retour à la volière, la chouette retourna sagement sur son perchoir. Vilmos s’apprêta à redescendre lorsque son regard s’arrêta sur une lettre, couchée près d’un hibou qui dévorait ce qui semblait être un écureuil. Le Serdaigle fronça le nez, mais s’approcha tout de même. En voyant que le hibou n’avait cure de le voir tendre la main et prendre la lettre, Vilmos l’ouvrit sans hésitation. Le message ne disait rien de très intéressant, mais en revanche, le petit sac de plastique au contenu définitivement illégal, l’était sans aucun doute. Ses doigts retournèrent habilement l’enveloppe, ou était inscrit le nom d’un élève qui ne lui était pas inconnu, et en se souvenant de qui il s’agissait, Vilmos eu un sourire carnassier.

Un Poufsouffle. Pas étonnant… C’est peut-être pour ça qu’ils s’intéressent tant à la botanique, ceux-là.

Ça l’aurait bien amusé de faire chanter le futur Bob Marley en lui secouant son sac d’herbe sous le nez, mais Vilmos n’était pas assez fou pour marcher dans les couloirs avec un truc pareil. Il trouverait bien une manière d’exploiter la situation à son avantage, comme toujours. Vilmos cacheta à nouveau la lettre, se servant d’un minuscule incendio afin de faire légèrement fondre le dessous du sceau de cire rouge, et la replaça au même endroit où il l’avait trouvé. Sa cape vola derrière lui en faisant demi-tour, pour redescendre finalement, satisfait, et prendre la direction du salon commun.

D’une certaine façon, le salon lui faisait penser à la volière. Les cadavres d’écureuils en moins. En tout cas, c’était certainement aussi bruyant, plus encore peut-être. C’est incroyable que des gens puissent s’y installer confortablement pour piquer un somme, se dit Vilmos en retirant sa cape. Il la jeta négligemment sur son épaule, la retenant avec seulement deux doigts, crochetés comme des serres autour du tissu noir. Son regard bleu parcouru les visages qui décoraient la salle. Pas de compatriotes Hiboux en vue, mais une certaine Deborah, sur qui ses yeux de glace venaient de passer une plus longue fraction de seconde que d’habitude. Seigneur! Il avait tant de chose à se rappeler qu’il venait presque d’oublier ce qu’il avait entendu l’autre jour à propos de cette fille.

Il était presque absurde de croire que Deborah, tellement candide et légère, faisait partit des Hiboux. D’ailleurs, Vilmos s’était déjà demandé si elle avait été répartie dans la bonne maison. Apparemment, les apparences sont trompeuses… Mais les rumeurs sont souvent éclairantes, et en marchant vers elle, sa curiosité l’emporta sur tout le reste, peignant un sourire déjà victorieux sur son visage. Il saurait la vérité bien assez tôt.

-Bonjour Deborah. Ça me fait plaisir de te trouver ici. Je te cherchais, justement.


Bon. Un plaisir, c’est exagéré. Sa voix, pourtant, n’avait rien de sarcastique. Vilmos désigna la place libre à côté d’elle.

-J’emprunterais un peu de ton temps si tu permets. À moins que tu attendais quelqu’un?

Aussi étrange que cela puisse paraitre, le salon commun était l’endroit idéal pour discuter face-à-face. Il y a tellement de monde, et personne ne se préoccupe de personne. C’est pour cela que Vilmos préférait les grandes fêtes aux petites réceptions. C’est tellement plus intime.

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Hibou
Deborah Bolton


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Re: Tell me lies FT. Deborah
11.10.16 14:10

Les chutes de température de ces derniers jours avaient eu raison de ses amours pour les grandes étendues et les grands espaces, tout autant que la chute des feuilles et le dépérissement des fleurs lui avaient chuchoté que l'automne se traînait lentement à ses pieds. Il lui sembla alors très vite que cette nouvelle atmosphère nécessitait tantôt un recroquevillement. Il s'agissait sans doute là des prémices d'une hibernation, le règne des gilets et de la laine, le succès des boissons chaudes qui laissaient leur fumée écorcher de douceurs les lippes gercées par ce léger froid. Un changement de saison.

Enfoncée dans un canapé, ses petites chaussures vernies touchant à peine le sol, son collant épais et peluché, une robe d’été fleurie de bleu et de minuscules petits points blancs contre laquelle se jetait négligemment un petit pull écru, les doigts fins de Deborah se réchauffaient tantôt d’un contact avec le papier vieilli d’un grimoire sur l’Anatomie, tantôt contre la porcelaine brûlante d’une tasse de thé d’où s’échappaient les volutes régulières d’un parfum de camomille. Ainsi Deborah savourait-elle l’arrière saison dans cette sensation bienveillante de dorlotement.  

Remuant par moment une fine cheville, elle levait encore des regards dulcifiés sur l’assistance dont l’effervescence des conversations retombait furtivement dans ses oreilles traînantes, furetant. Et rien ne se perdait alors, pas complètement, dans une attention partagée entre un cours rébarbatif et quelques potins qui la tenaient éloignée et songeuse. Et on sentait en Deborah cette patience reposée, un détachement, une solitude paisible dans un silence spectateur. Par instant seulement, un frisson la saisissait par les extrémités, des coudes, des genoux, et elle détournait alors le regard, feignant de se concentrer sur autre chose. Mais elle papillonnait si vite dans cette insouciance candide qui lui valait souvent toujours le même sempiternel adjectif. Ingénue.

Et rien n'échappait réellement aux réflexions de Deborah. Naturellement, elle remarqua sa silhouette comme une nouvelle entrée dans son paysage, scrutant l'approche, le détail de la cape glissée dans une attitude presque nonchalante derrière une épaule. Aussi aurait-elle pu ignorer le jeune homme comme elle balayait souvent les visages avec indifférence, si elle n'avait pas seulement constaté que les pas traversaient le salon dans le seul but, saugrenu, de la rejoindre. Et consternée sans doute par ce constat, ses yeux avaient brusquement dévisagé les pages, l'ongle de son pouce coincé entre ses dents, en se demandant vraiment quelle affaire elle pouvait bien avoir avec le très select Vilmos Thurn und Taxis.

Elle ne se souvenait pas tant avoir échangé avec l'énergumène plus que les banalités d'usage.
Aussi lorsque la voix retentissante du garçon parut vouloir la prévenir d'une arrivée dont elle n'avait cependant rien manqué, la figure encore baissée mais les yeux relevés pour mieux le dévisager, un éclat drôle et espiègle avait fleuri accompagné d'un sourire léger mais non factice.

_ Quelle heureuse coïncidence, je pensais justement à toi. Ca me fait très plaisir aussi.

Et l'on aurait trouvé son charme exagéré, quoique le pétillement qui émanait de son minois paraissait assez naturel, assez évident.
Puisqu'elle n'attendait personne, elle ne prit pas non plus la peine de répondre à sa question, sinon de lui en poser une autre, coude sur l'accoudoir, doigt entortillé dans une boucle brune, figure innocente et doucement enjouée. Espiègle aussi.

_ Ai-je donc vraiment d'autre choix que de te le permettre ?

Car il lui semblait que même en lui disant non, et comme il paraissait attendre quelque chose d'elle, il resterait tout de même.
Résignée, quoique cela ne parut pas la déranger outre mesure, d'un revers de main elle ferma le grimoire sur ses genoux et tapota la place vacante à côté d'elle du bout des doigts.

_ Je t'en prie. Assieds-toi. Mais pas trop près, on pourrait se méprendre.
 
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Re: Tell me lies FT. Deborah
13.10.16 19:28

Tell me lies 
Ft. Deborah

                   

Toute une coïncidence, en effet, si on peut appeler ça une coïncidence. Les planètes devaient être alignées en ce moment même pour que deux personnes qui ne s’étaient presque jamais adressé la parole soient soudainement dans l’esprit de l’un de l’autre. Trop surpris pour répondre quoi que ce soit, il accrocha un sourire confiant à son visage et hocha la tête, comme pour faire mine que ce coup du hasard ne l’étonnait pas le moins du monde, que le hasard était un vieil ami à lui et qu’il l’avait prévenu à l’avance. En vérité, Vilmos ne se souvenait même pas avoir déjà eu une conversation complète avec elle. Deborah lui semblait toujours si heureuse, si souriante, qu’il n’avait pas cherché à la connaître. Pour la plupart, les gens heureux sont ennuyeux. Pas de secrets ou de tourments, que du bonheur, et Vilmos avait rapidement classé sa camarade Serdaigle parmi ceux-là. Son opinion ne changeait à peu près jamais, trop borné pour admettre qu’il jugeait assez promptement les gens.

Par contre, elle avait bien deviné son intention : il ne lui laissait pas vraiment le choix de l’écouter, mais nullement elle n’eut l’air de s’en inquiéter. Ses cheveux brun boudiné autour de son doigt, elle avait déjà l’air de bien s’amuser. De quoi? Vilmos n’en avait pas la moindre idée, mais il comptait bien le savoir. Il reposa sa cape sur le bras molletonné du sofa, se joignant ensuite à elle. Et comme elle le suggéra, il resta à distance raisonnable, quoique que sa remarque fit ricaner le jeune homme aux cheveux blancs.


-Ne t’inquiète pas Deborah,répliqua-t-il en calant confortablement son dos contre le siège du canapé,de toute façon, tu n’es pas du tout mon genre.

Il lança un regard railleur à sa camarade de classe, puis croisa les jambes. Sans doute y avait-il meilleur moyen de commencer une discussion avec quelqu’un que l’on connaître à peine, mais il tenait à lui faire comprendre qu’il n’était manifestement pas là pour ses jolis yeux. Content d’avoir retrouvé son aplomb de tout à l’heure, Vilmos devenu sérieux, et perdit son sourire d’apparat.

-Mais ça prouve au moins que tu sais à quelle vitesse vont les rumeurs par ici. Je me demande si la vie privée existe encore. e ou n’importe qui peut être corrompu avec du fric, certainement pas. Vilmos se redressa pour faire face à Deborah. Il se mordait la joue, signe chez lui qu’il réfléchissait à ce qu’il allait dire, à comment il ferait pour lui tirer les vers du nez le plus doucement en sans douleur possible. Elle n’était pas son ennemie, juste une fille sur qui quelqu’un avait certainement dit des faussetés en prétendant son appartenance aux Hiboux. Le problème était qu’il ne voyait aucune raison valable d’insinuer une chose pareille. Même, il trouvait cela sincèrement de mauvais goût, et dommage pour elle. Vilmos commença donc, de son ton le plus vague.

[color=#DCDCDC]-As-tu déjà entendu des ragots à propos de toi? Ça ne t’es jamais arrivé, pas vrai?


Ce n’était qu’une hypothèse. Même une fille aussi innocente que Deborah pouvait être victime de racontars. Il ne suffisait que d’un ex-copain jaloux, une fausse meilleure-amie, et des gens crédules pour faire croire n’importe quoi à n’importe qui.

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Re: Tell me lies FT. Deborah
15.10.16 23:22

_ Oh ! Comme je suis peinée de l’apprendre !

Une petite main était venue appuyer ses propos contre sa joue, gonflant un peu plus l’arrondi de cette dernière, la lèvre légèrement avancée, paupières tombantes ; elle portait ainsi cet air boudeur quoiqu’affligé qu’ont parfois les petites filles qui se sentent tantôt froissées tantôt trahies. Et l'expression de ses sentiments les plus fourbes glissaient donc dans l'apparence de ses traits encore doux pour son âge, puisqu'elle avait dans le regard malgré tout cette tendresse, têtue, qui ne la quittait jamais complètement.
Intérieurement pourtant, Deborah se gaussait bien de savoir si elle était le genre de quelqu'un quand elle appréciait volontiers n'être celui de personne. Et à cette pensée dissimulée, ses fines chevilles firent un petit tour, ignorante du fait que ces petites chaussures vernies donnaient ainsi l'impression d'avoir été grossièrement abandonnées dans le vide, et que le mouvement principalement parce qu'il était propre à son petit gabarie dans cette timidité réfléchie lui donnait l'allure pathétique d'une poupée chiffonnée laissée de côté.

Tirant sur les manches de son pull dans une fausse nervosité, elle jetait par moment quelques coups d'oeil en biais au jeune homme, de ce calme apparent qui pouponnait si bien sa petite figure. Et l'effet que cette petite entrevue très privée avec Vilmos Thurn Und Taxis lui fit, serait resté un mystère bien dense confondu ainsi avec l'insondable bleu qui nappait ses pupilles de quelque lueur badine. Et sans qu'on sache ainsi si sa soudaine présence l'aurait rendu curieuse, Deborah malgré ses silences butés donnait vraisemblablement l'impression de ne s'occuper de rien. Et il y avait alors une insouciance chérie dans la banalité de ses regards papillonnant sur la salle, bercés par les rythmes vocaux de celui qui parlait mais dont elle ne semblait pas faire grand cas, par un petit fredonnement discret et timide d'une comptine sorcière populaire, et jusqu'au bruissement des pages de ce grimoire alors lourd sur ses genoux que ses doigts habiles feuilletaient avec une indifférence que beaucoup aurait qualifié de méprisable s'il n'avait pas été question de Deborah ; aussi à ce propos, on préférait parler de rêvasseries fantasques comme c'était si doux pour cette existence si éthérée. Elle n'aurait pas même semblé méditer sur les mots que le garçon lui offrait pourtant volontiers.

Deborah aurait souhaité le lui dire, je ne suis pas une imbécile. Et les quelques rares fois où elle acceptait bien de croiser ses yeux, cela ne devenait alors qu'une invitation de plus, à batifoler des cils, d'un sourire charmé, de cette courtoisie si courtoise qu'elle en devenait toute vaine, toute absurde. Mais il y avait en Deborah au-delà des apparences et de ses artifices mensongers, un paradoxe, un attrait pour la claire simplicité, et la demoiselle n'aimait alors pas qu'on lui embourbe l'esprit de quelques insinués, de quelques sous-entendus qu'elle comprenait et pour lesquels elle ne répondait qu'en demi-mesure, de quelques vérités déformées, de quelque hypocrisie qu'on n'osait cependant pas appelé. Car l'hypocrisie était un défaut dont la figure si blanche et si pure de Deborah savait tellement bien s'ornementer qu'on en aurait néanmoins soutenu l'exact contraire.

Alors lorsqu'il eut enfin fini de dire ce qu'il semblait manifestement vouloir lui dire, Deborah ne répondit pas, pas de suite, s'autorisa un luxe ; car s'il attendait manifestement quelque chose, la réciproque n'était pas vraie.

Et quelques secondes bien trop longues filèrent ainsi, sans qu'elle ne se sente le besoin de confronter son regard, dans une presque gêne qui n'en avait après tout que l'allure. Tant et si bien qu'on aurait pu penser qu'elle n'avait rien écouté.
Pourtant sa voix s'éleva finalement avec douceur, et quoiqu'on aurait eu du mal à l'entendre, un peu basse, perdue au milieu de toutes ces conversations agitées.

_ Tu es bien curieux. Et cela était tombé comme une conclusion, volontairement décevante, et sans équivoque, d'une manière plus douce, plus insinuée, un reproche. Un reproche pour l'intérêt qu'on portait soudain au fonctionnement de sa modeste quoique vague existence. Enfin. Pour qu'il y ait des ragots, il faudrait qu'il y ait quelque chose d'intéressant à raconter, et je ne suis pas si intéressante.  

Et une fois de plus une fois de trop il y avait eu sur son visage cet air tout à fait peiné, ses yeux clignotant sans rien comprendre, ces cavités rondes d'hébétement qui abritaient son étonnement. Elle dandina volontairement des épaules dans cette confession qui prenait des airs de mascarade.

Et d'un petit pincement de lèvres, elle serra le grimoire entre ses doigts, et tête baissée, s'évertua à ne plus rien regarder d'autre, de ce contact entre eux qu'elle évitait soigneusement et de manière trop évidente sans doute.

_ Je n'ai rien d'aussi trépidant à offrir. Je suppose que l'on t'a mal renseigné.

Elle se laissa aller tout contre l'accoudoir, enroulée sur elle-même, les jambes venant occuper l'espace libre entre eux, et de cette impression un peu sensible un peu fragile qu'elle donnait volontairement, une moue qu'elle désirait soudain accablée glissa et se dissimula contre le tissu du canapé. Et sa voix sembla un instant sur le point de se casser, de cette émotion dont elle jouait si bien, qui éclatait avec tant de commodité, avec tant de sincérité qu'elle aurait eu l'air, oui, troublée.

Et comédienne, elle s'emprisonna entre ses fausses interrogations, dans sa détresse artificielle, dans ce vulnérable erroné d'un jeu, d'un masque sur le reflet même de l'innocence.

_ As-tu donc entendu quelque chose ? Car ce serait si terrible. Je ne comprends pas pourquoi l'on voudrait me faire ça, je n'ai jamais rien fait à personne après tout.

Plongeant son visage dans la nuit froide de ses mains, elle s'évada de la conversation.
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Vilmos Thurn und Taxis





Re: Tell me lies FT. Deborah
21.10.16 20:50

Tell me lies 
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Contrairement à Vilmos, Deborah avait bien déchiffré la personne qui se trouvait à ses côtés. Ironique, puisque le jeune homme était spécifiquement venu lui parler afin d’en savoir plus sur son compte. Il l’avait mal cerné, et ne semblait pas en prendre conscience. Son regard fuyant, sa voix pure et légère comme une plume, et sa manie de serrer entre ses mains le grimoire sagement posé sur ses genoux ; comme elle avait l’air fragile! Il aurait peut-être regretté d’avoir posé sa question si la réponse n’avait pas été aussi intéressante.

Jamais il n’avait entendu quelqu’un dire de soi-même que rien ne pouvait être intéressant chez eux. En tout cas, pas sincèrement. Il y a des cours, des journées, des événements inintéressants, mais pas des personnes.  Le plus souvent, ce genre de réponse faisaient plutôt l’effet contraire, mais le résultat désiré. Vilmos lui-même connaissait bien le stratagème, pour l’avoir vu quelque fois. La seule chose encore plus satisfaisante que persuader quelqu’un de faire quelque chose est de manquer de les convaincre intentionnellement. Comme une enseigne «défense d’entrer» sur une porte qui vous hurle de tourner la poignée.

Vilmos scrutait toujours le profil de sa consœur Serdaigle, presque entièrement dissimulé par un rideau de cheveux brun. Septique que la réflexion de Deborah ait pu aller aussi loin, il se demanda tout de même à quel point la détresse qui l’enveloppait était véridique. Il l’observa remplier ses jambes contre sa poitrine, et se fut à son tour de détourner la tête un instant. La meilleure façon de comment procéder serait peut-être de jouer le jeu. Ensuite, on verra bien, se dit-il en posant de nouveau son regard sur le visage dissimulé de la jeune femme, un sourire rassurant sur les lèvres.

-Bien évidement, Deborah. Il n’a pas de quoi te mettre dans cet état. Je ne suis pas en train d’essayer de te piéger. Cette conversation est strictement entre nous. Je te crois tout à fait innocente.

Et il y croyait de moins en moins maintenant. Il y avait aiguille sous roche. Probablement pas l’anguille du siècle, mais assez pour s’en servir comme appât à poisson. Ce qui suffisait amplement. D’ailleurs, Vilmos était resté aussi immobile et déterminé qu’un pêcheur tendant sa ligne dans un lac dont les eaux devenaient de plus en plus opaques. Et cette fois, il n’attraperait plus d’algues.

-Mais aussi ennuyeuse que tu prétends être, j’ai bel et bien entendu une rumeur à propos de toi. Alors tu ne dois pas être si inintéressante que ça, si ça peut te rassurer. Étonnant! N’est-ce pas?

C’était elle qui l’avait dit, après tout. Vilmos joignit délicatement l’extrémité de ses doigts.

-Mais pas autant que la rumeur elle-même. Apparemment, tu as pris l’habitude de fréquenter les Hiboux, et même de faire partie du groupe. Ils ne sont pas tellement connus pour faire valoir le bien-être des gens. Alors oui, je suis curieux de savoir ce que tu en pense.


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Re: Tell me lies FT. Deborah
30.10.16 18:26

Dissimulée derrière une pluie de larmes fictives, quelques faux tremblements de lèvres, et l’air gauchement apeuré comme une réfugiée de la barricade formée par ses deux petites mains sur ses joues et ses regards, deux doigts s’écartèrent lentement et dévoilèrent une moitié d’œil unique, clair et plein de cet intérêt curieux, opaque et fixe. Et il y aurait eu alors en Deborah un je-ne-sais-quoi de dérangeant et de troublant dans ce contraste qu’elle donnait soudain à voir, entre une apparente peur et l’imperturbable pupille éclairée qui jurait dans un solennel étrange de ne craindre jamais rien ni personne.

Et elle le regarda de cette façon si désagréable que peuvent parfois avoir certaines gens, poètes perdus et artistes anonymes, à balayer les faux semblants et soulever la poussière des âmes. Et il aurait semblé que rien n’échappait à cette clairvoyance qu’on lui aurait volontiers prêtée, et les détails d’un visage, d’un sourire qu’on lui destinait s’imprégnaient alors dans sa mémoire, qu’elle aurait accompagné encore de quelque signification. Mais elle ne lisait pas en Vilmos, et ses observations se perdaient sur les contours de ses lèvres, de ce rassurant qu’il croyait pouvoir lui donner, qu’elle faisait seulement mine d’accepter, avec un sceptique pourtant.

Elle eut pour lui un autre de ces sourires candides. Celui-ci se pressa doucement, et une main au même moment libéra la seconde moitié de sa figure, introduisant son deuxième œil qui ravit alors tout à fait la singularité hypnotique et intense de son insolite homologue, rendant sa glorieuse innocence à une nature qui aurait été plus complexe que supposé.

_ Bien sûr. Tu ne me piègerais pas. Quelle affreuse personne faudrait-il être pour profiter de la détresse de quelqu’un, pour lui faire croire qu’elle est en sécurité alors qu’elle ne l’est pas, alors qu’on espère plus que son faux pas, alors qu’on lui chuchote des sourires doux pour la réconforter, et quel réconfort que celui de se faire piéger. Car c’est ainsi que les prédateurs pratiquent avec leur proie, c’est ainsi qu’ils la chassent, pour mieux la dévorer, ou pire, l’empailler comme un trophée de victoire. Mais toi, Vilmos, tu ne collectionnes pas les trophées n’est-ce pas ? Et je ne suis pas ton innocente petite proie, après tout, un garçon aussi bienveillant que toi…

Sa voix se suspendit, comme cette fausse innocence qui se dénudait pour lui, d’une fossette sur sa joue qui creusait ses traits d’une expression presque narquoise. Elle ne connaissait pas Vilmos, là était une vérité qu’elle n’aurait pas caché, cependant il y avait dans ce soudain intérêt une curiosité déplacée. Et elle reconnaissait les paroles teintées, cette façon si lâche, si libre d’aborder les faits, les rumeurs, les histoires, les vérités, de quelque innocence dont il croirait sans doute la berner. Et lui avouerait-elle seulement le véritable fond de ses pensées, tandis qu’elle comprenait qu’elle avait à faire à un malin. Mais elle désira bien néanmoins sombrer dans cette ruse, dans une toile qu’il semblait si bien filer, et dans laquelle elle voulait bien tomber. Littéralement. Son corps bascula une nouvelle fois, dans sa direction cette fois, et elle laissa retomber sa tête, légère, sur les genoux du garçon, ignorante du reste.

_ Comme tu es gentil, Vilmos. Cela me rassure beaucoup.

La pointe de ses chaussures vernies touchant de nouveau le sol, elle donnait encore de cette ingénuité dont elle paraissait empester, tant elle persistait dans la crédulité. Pourtant et par moment, cet air béat s’étendait volontiers, et d’un regard en biais elle aurait semblé chafouine.
Et l’assemblée ici présente bien trop occupée par ses propres pensées n’aurait pas jugé bon de s’émoustiller devant une jeune fille se reposant bêtement sur un garçon qu’elle devait bien connaître. C’était leur scène, et ce qu’ils croiraient voir, mais ils ignoreraient pourtant que le visage de Deborah ainsi tourné vers celui de Vilmos recelait une lueur de défi. Et dans sa superbe impudence dulcifiée par tout cet adorable qui égayait sa voix et chacun de ses regards, elle demanda, moqueuse.

_ Les hiboux ? Mais qu’est-ce donc ?
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Re: Tell me lies FT. Deborah
07.11.16 18:15

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Que Deborah le qualifie de bienveillant le fit sourire, car il ne pouvait pas se permettre de rire. Autant le petit creux ironique dans la joue de la Serdaigle le faisait grandement  douter du sérieux de sa description, Vilmos commençait à perdre le sien. Leur discussion prenait peu à peu les allures de devinettes, lui semblait-il, dans lequel les joueurs espéraient dévoiler les intentions des autres. S’il aimait bien se prêter à ce genre de jeu, il aimait encore plus y gagner. Ce qu’il avait bien l’intention de faire, à moins d’avoir choisi un poisson trop gros pour lui, et que ce serait son tour d’être ramené vers le fond. Dans ce cas-là, il quitterait le navire. Couler avec était hors de question.
Mais l’on était encore loin de cela, heureusement. C’était avec plaisir qu’il la voyait s’enrouler dans ses filets, qu’elle s’en soit retrouvée là volontairement ou pas. Le résultat était le même. Elle y était peut-être entrée de plein gré, mais elle n’en sortirait pas si facilement.

La tête de cheveux bruns de Deborah s’était déposée sur les genoux de Vilmos, qui décroisa les jambes pour mieux l’accueillir. Cette jolie tête, qui renfermait tout ce qu’il voulait savoir à propos de cette personne plus mystérieuse qu’il ne l’avait cru au départ.  Qui pouvait passer de terrifiée à soulagée, abandonnée, en si peu de temps? Délicatement, la main de Vilmos s’approcha du visage de la jeune femme, et ses doigts dégagèrent une mèche épaisse qui lui traversait le front, comme s’il espérait y voir mieux ce qui se tramait derrière. Mais tout ce qu’il aperçut fut l’air malin que lui lançait Deborah. À son tour, il adoucit sa voix, car son regard bleu rempli de présomption était véritablement celui qui fallait savoir écouter.

-Tu ne connais pas les hiboux? Voilà qui m’étonne, dit-il, feignant visiblement la surprise.

Il aurait mis sa main au feu qu’elle les connaissait déjà. Qu’elle faisait partit de ceux-ci lui paraissait également de plus en plus plausible. Elle avait mentit un peu trop grossièrement en niant les connaître. Elle lui avait donné l’impression d’être le suspect dans ces vieux films d’espions, où l’interrogé  niait connaître quoique ce soit à propos de tout. Heureusement que les moldus n’avaient pas accès au veritaserum, autrement ce genre de film serait probablement beaucoup moins intéressant à regarder…
Vilmos releva la tête et poussa un soupir, comme cherchant les réponses à la question de Deborah sur les tapisseries des murs de la salle commune.

-En toute sincérité, j’avoue que je ne les connais pas beaucoup moi-même, finit-il par répondre d’un ton plat.

Pourtant, lorsqu’il reporta de nouveau son attention sur sa collègue Serdaigle posée sur ses genoux, il lui décocha un clin d’œil et un sourire en coin. Symboles informulés, sujets à interprétations.

- Tout ce que je peux te dire, c’est qu’ils sont si discrets qu’ils sont partout à la fois. Ils sont les oreilles des murs de l’école. Découvrir les petits secrets des gens, c’est ce qu’ils font de mieux. J’imagine qu’il faut avoir un certain talent pour faire partit de ce groupe. Il paraît que certains sont si doués se font passer pour ce qu’ils ne sont pas, et mentent .C’est pour ça que ne fais confiance qu’à ceux qui me sont proches, et je ne suis pas du genre à m’épancher sur ce que je sais ou ce que je fais. J’aime que mes problèmes ne soient pas vendus aux enchères. Et un peu comme toi, je ne suis pas si intéressant.



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Deborah Bolton


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Re: Tell me lies FT. Deborah
09.11.16 23:34

Le temps d’un battement de cils, Deborah était revenue à ces regards emplis de cette émotion vive, sensible et vibrante, et qu’un sourire mutin était venu enjoliver. Et de cette douceur dont elle se laissait volontiers encadrée, elle s’était lentement retournée sur le dos, se calant plus confortablement, engoncée contre le canapé et contre le serdaigle. Un bras abandonné au-dessus de son crâne acheva d’une touche oisive la position lascive. Sa tête dodelinant doucement sur les côtés en signe de négation, elle mordilla sa lèvre, un peu coupable, niant de cette fausse innocence toute implication avec le groupe.

Puis très simplement, laissant cette main étrangère se perdre un instant sous ses yeux, la sienne bientôt l’avait rejoint, jouant ses bouts des doigts contre la paume de sa main. Observant un instant les fines phalanges effleurer celles plus larges, plus hommes du garçon, elle ignora le regard qu’il lui jeta.

_ Moi je ne connais pas grand-chose.

Et soudain lorsqu’elle avait relevé les paupières et qu’un clin d’œil entendu avait envahi tout son champ de vision, et que c’était venu là, soudain et impromptu, comme un zoom, elle en avait tombé un peu de cette mâchoire. Ses lèvres charnues avaient épousé la forme d’un cercle parfait, tendu vers lui, dans ce grand étonnement qui secouait ses traits, ses yeux arrondis devant la surprise. Vilmos était un garçon stupéfiant. L’espace de quelques secondes, il l’avait rendu bête.

Elle étouffa un rire, véritablement amusé derrière une main venue subitement se plaquer contre sa bouche. Vilmos ne la fit pas fuir pourtant, et elle resta dans cet alanguissement, les cheveux répandus comme autant de racines autour de son visage, glissant sur les genoux du garçon.

Deborah ne se sentait pas menacée, tout au plus elle se laissait entraîner dans ce jeu un peu dangereux qu’il lui avait lancé. Et l’étau se refermait progressivement sur elle, mais elle le laissa faire, abreuvée de ses paroles qu’elle écoutait avec cette attention toute particulière, offrant un peu de cette persuasion dont elle usait parfois et qui semblait vouloir signifier que tout, absolument tout de lui, de ses mots, lui étaient à ce moment précis essentiels.

Elle reprit d’un ton léger, feignant de ne pas se sentir concernée.

_ Alors, tu ne crois pas que t’intéresser à un groupe comme ça, fais de toi une cible idéale ? Il pourrait leur prendre l’envie de découvrir tous tes petits secrets, si tu poses trop de questions sur eux. Heureusement que c’est moi, Vilmos, et puisqu’aucun de nous n’est intéressant nous n’avons rien à craindre l’un de l’autre !

Elle aurait pu lui glisser entre deux murmures qu’il mentait, qu’il lui mentait à elle. Comme elle aurait cependant aimé le lui dire ! Qu’on ne pouvait pas la duper de ces manières-là. Puisque la définition qu’il donnait était si pointue, si entendue, qu’elle aurait juré entendre un vrai investigateur. Mais elle n’en fit rien, comme elle avait décidé de tomber bien habilement dans cette subtile comédie.

Elle savait soudain qui était Vilmos. C’était ce beau parleur maître chanteur, de ces illusions, de cet accueil qui vous faisait vous sentir bien.

Deborah ferma les yeux.

Sa voix rêveuse s’élança, et quoique les mots se firent plus doux, plus bas, plus éteints, dans ce rendu confidentiel intimiste et secret.

_ Enfin. Si tu avais tout de même un petit secret, si petit qu’il en deviendrait insignifiant aux yeux de tous, tu pourrais me le dire. Là. En chuchotant. Et je ne le dirai à personne, promis.

Et sur cette promesse enfantine, cette insistance toute douce, dans un désir peut-être d'en savoir plus, de cette curiosité candide, chuchotée, un doigt venu se poser sur ses lèvres avait mimé le secret qu'elle jurait de garder.

_ Dis-moi tout ce qu'il y a à savoir, Vilmos.
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Re: Tell me lies FT. Deborah
16.11.16 6:51

Tell me lies 
Ft. Deborah

                   
-Absolument rien à craindre, tu as raison.

Deux petits moutons inoffensifs n’ayant aucun concept de la malveillance. Ha! Elle est bonne celle-là. A quand remontait la dernière fois où il s’était autant amusé? Probablement lors de sa précédente rencontre avec un hibou. Les gens étaient tellement discrets à ce propos que trouver un membre du groupe n’était pas chose facile. Comme découvrir un trèfle à quatre feuilles, cela arrive rarement, mais c’était son jour de chance aujourd’hui. Jusqu’à maintenant en tout cas.

Étendue de tout son long, sa nouvelle actrice préférée ferma ses yeux. Il la regarda, silencieux, flotté entre deux mondes. Même sans son regard vert, Deborah gardait un certain air mutin. À nouveau elle parla doucement, tandis qu’il se penchait pour mieux entendre sa promesse.
Le plus large sourire éclaira le visage du hibou. Il sentait qu’il la tenait. Au moins assez pour tenter quelque chose. Il adorait ce grand jeu de mensonges, de facettes, de poudre aux yeux et de mots couverts, déformés et inversés à leur guise. En particulier avec elle. Deborah était excellente, vraiment. Tellement qu’il s’était fait dupé par sa tendre naïveté. Sa collègue Serdaigle était si adorable qu’il n’était même pas furieux de son erreur de jugement. D’ailleurs, il ne cessait pas de sourire malgré un soudain changement de tempo dans sa voix. Lent, et rempli de sous-entendus.

-Tu es bien curieuse.

Exactement ce qu’elle lui avait répondu tout à l’heure.

Vilmos ne se lassait jamais de l’hypocrisie, mais une once de vérité de temps-en-temps peut être efficace, surtout quand il avait devait lui une personne avec un masque assurément aussi épais que le sien. Quitte à être déçu par le résultat final, qu’il était de plus en plus intéressé à soulever ce masque. Tout reposait sur la solidité de celui-ci, et dans sa famille, il avait appris à piquer là où ça fait mal. Pour Deborah, les failles étaient encore floues, mais tout le monde en avait. Et la provocation avait tendance à les faire jaillir.

À son tour, il s’adressa à elle, lui dévoilant pour la première fois ses pensées honnêtes, parfaitement serein. La brume provoquée par les machinations constantes de son cerveau était disparue de ses yeux. Un instant, son regard bleu de glace était aussi limpide que l’eau. On y voyait au travers.

-Deborah… Tu as un joli visage, un teint parfait et des yeux magnifiques.

Ça, c’était quelque chose qu’il ne pouvait pas nier. Cependant, aurait-elle été laide que son compliment serait resté le même. Pour la bonne cause.

Heureusement, il était sincère cette fois.

-Ça ne me convainc pas plus de te dire ce que je sais par contre. J’ai un principe clair : je ne donne rien, sans rien. M’amadouer ne se fait qu’avec la monnaie de chez Gringotts, si tu y tiens.

Ah ça. Il n’était pas né dans une famille d’entrepreneurs pour rien. L’information, ça se paye, même quand elle est fausse. Heureusement, Vilmos se demandait qui pouvait bien encore s’attarder à ce genre de détail aujourd’hui. Tant que c’est croustillant et qu’il pouvait ce faire du pognon, où est le mal? Les seuls à qui il ne demandait jamais rien étaient ses amis proches.


Ce que Deborah n’était pas.

Aussi rapidement qu’elle était partie, la toile revenue devant les yeux de Vilmos. Ses iris avaient repris leur teinte froide, calculatrice, et l’eau de tout à l’heure venait de geler, jusqu’au prochain printemps.

-Ne t’attends pas non plus à ce que je te confie mes secrets. Je suis prêt à raconter ce genre de chose à bien des personnes, mais certainement pas à toi. Tu m’as l’air aussi fiable et hermétique qu’une barque trouée, car cette rumeur sur toi n’est peut-être pas vraie, mais elle est révélatrice. Les rumeurs le sont toujours.

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