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 Sleeping Snake [ Rosabel Northrop ]

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Préfet & Président du club de duels
Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Sleeping Snake [ Rosabel Northrop ]
16.10.16 22:42


    Il révisait. Il révisait comme à son habitude, allongé sur son lit, les coudes le soutenant et le regard posté sur ses dossiers. Le statut juridique sorcier. Les lois, décrets et devoirs de ce monde qu’il avait eu la possibilité de découvrir, de ce monde étranger et si familier. Tout n’était que quotidien. Lecture, apprentissage, révisions. Mais quelque chose ce jour là, différait des autres. Outre le fait qu’il était dans le dortoir commun, situé au troisième étage de lits superposés, un dortoir auquel il avait finalement fini par se faire, oubliant que Green partageait le même lit à proprement parler, oubliant même que plus de 1000 élèves partageaient une salle dans ce brouhaha constant, quelque chose n’avait pas sa place dans ce décor si usuel. Frôlant son épaule, une autre épaule. Défroissant ses draps, un corps qui n’était pas le sien. À ses côtés se tenait l’intrigante Rosabel Northrop, plongée elle aussi dans des révisions auxquelles il avait tenté de jeter un oeil en biais. Mais ce fut un texte totalement incompréhensible, et l’énorme dictionnaire qui séparait leurs livres semblait relater du vocabulaire des êtres de l’eau. Il avait un peu souri de travers, se demandant l’intérêt de parler à ceux qui détestaient les sorciers et surtout, comment ils testaient leurs connaissances en la matière. Mais toujours était-il que le langage des êtres de l’eau n’avait rien de notable comparé au fait que Rosabel Northrop révisait aux côtés d’Anton Lawliet. Et il avait noté quelques regards interloqués de deux ou trois élèves qui passaient par là, se demandant surement ce qu’une vipère de la sorte faisait avec l’intellectuel du château. Un soupire s’échappa de ses lippes alors qu’il soulignait avec sa plume une notion qu’il ne connaissait pas encore. Il fallait avouer que lui aussi, s’était un instant posé la question. Elle était simplement venue s’allonger à côté de lui, la plume en main et les bouquins sous le bras, sans un mot. Et il n’avait rien dit non plus, trop peu sûr des intentions parfois louches de la verte. Mais Anton avait été content, à ce moment précis. Il avait senti une énergie soudaine dans son ventre, un léger sourire sur les lèvres et luttait depuis ce moment à rentrer un tant soit peu dans le cours qu’il se devait de connaitre pour espérer comprendre le reste de son année. Il s’était un peu senti heureux car c’était la première fois depuis le début de l’année qu’elle lui montrait une quelconque marque de reconnaissance — car malgré le statut de préfet qu’ils partageaient, ils s’étaient tout bonnement ignorés depuis la rentrée. Alors il aurait suffit qu’elle passe son chemin pour qu’il pense que l’atoll de Nukunonu n’avait été qu’une illusion. Après tout, cela n’avait rien eu de très réaliste. Pourtant ce jour là, à ce moment précis, Rosabel Northrop était simplement, mystérieusement venue s’installer à ses côtés, s’invitant sur son lit, dans sa vie comme si de rien n’était. Et le pire, c’est qu’il ne lui en voulait pas.Mais la réalité des choses était plus profonde qu’elle ne le semblait. Ce n’était pas une question d’adolescents qui ne savaient plus se comporter l’un avec l’autre. Anton l’avait en réalité, volontairement évitée et la satisfaction de le voir à l’instant précis à ses côtés avait ce quelque chose de contradictoire qui le caractérisait si bien. La raison était simple : la raison même qui réunissait tous les élèves du château dans cette même pièce, dans la salle du trône. Sigmas. Un simple nom qui faisait frémir le Serdaigle, qui lui rappelait qu’il appartenait bel et bien à deux mondes différents. Un nom qui le remettait en doute sur lui-même, sur ses origines, sur tout ce qu’il était, depuis maintenant deux semaines. Un nom qui le rendait maussade, méfiant. Et quel autre profil meilleur que celui de Rosabel Northrop pour en faire partie.Il n’avait jamais osé lui demandé directement, n’avait jamais osé même s’adresser à elle depuis leur intervention dans la grande salle. Parce qu’il ne savait pas comment s’y prendre, parce qu’il avait peur d’une réponse qui les séparerait surement, qui leur ferait oublier tout ce qu’ils avaient vécu jusqu’à ce jour. Et Anton s’était honteusement rendu compte, tristement peut-être, qu’il s’était attaché à cette relation sans queue ni tête. Que la présence de Rosabel Northrop dans sa vie lui donnait une certaine confiance, un certain réconfort, l’impression de ne pas être si seul qu’il le croyait. Elle lui avait offert des possibilités, des nouveautés qui l’avaient d’une certaine façon, transformé. L’on ne voyait plus Anton pas coiffé ou le dos courbé, l’on ne voyait plus Anton en jogging mais un Anton apprêté, à la cravate nouée, au dos droit et au regard confiant, parfois séducteur. Sans pour autant qu’il prétende apprécier la gente féminine — mais Rosabel sortait de toute catégorie préparée. Sa plume continuait de gratter le papier vierge d’informations importantes à retenir mais les pensées n’étaient pas là, et Anton se savait pas assez concentré pour continuer à faire quelque chose, aussi utile cela lui sembla. « Tu n’as rien à dire ? » avait-il tonné, peut-être un peu plus froidement qu’il ne l’avait espéré. Son regard ne s’était pas relevé vers elle, finissant enfin d’écrire sa phrase avant de poser sa plume, de se retourner vers le visage raffiné, de sourire. Et à ce moment précis, alors que leur regard se croisait, Anton se sentit soudain se décomposer.


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Rosabel Northrop


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Rosabel Northrop





Re: Sleeping Snake [ Rosabel Northrop ]
04.11.16 0:35

Le dictionnaire sous sa cuisse repliée, les pages tournantes d’un vocabulaire à un autre, le bruit de la plume, légère et bruissant s’écoulant à l’encre bleu sur un parchemin déroulé, le coussin d’Anton dans son dos qu’elle avait à moitié volé, épaule contre épaule, une main qui serrait machinalement le col de son pyjama fermé, toute emmitouflée qu’elle était dans les étoffes trop chers qui drapaient encore élégamment d’un trop chaque parcelle de peau ; c’était le froid aussi, et les pieds d’Anton qu’elle cherchait du bout des orteils. Rosabel envahissait Anton de ces petites manies, de ses livres empiétant sur les siens, de sa silhouette trop longue, étrangement silencieuse et sage, mais qui se rapprochait doucement et de plus en plus de la sienne. Cela lui aurait encore paru tout naturel, et quoique les évènements de ces derniers mois auraient dû la tenir éloignée encore du serdaigle, elle persistait toujours ; Anton Lawliet était un luxe dont elle ne comptait pas se priver. Et à raison tandis que les froides journées d'hiver glaceraient son épiderme d'une solitude nouvelle.

Naturellement, sa concentration restait inchangée. Elle n’était pas de ces impatiences enfantines. Il semblait d’ailleurs qu’elle manquait plutôt cruellement de palpitations, de ces palpitations que les filles ont parfois lorsqu’elles sont seules avec un garçon. Mais la plume de Rosabel crissait sur le papier avec autant de légèreté et de fluidité que si elle avait été seule, dans ce sérieux qui la caractérisait bien, peut-être trop peu cependant en présence d’Anton. Car il l’aurait plutôt connu d’une autre façon, déchaînée, passionnée, de cette ivresse, de ce désir qui berçait encore ses lippes d'une rêverie érotique, d’une douceur sur ses lèvres, d'un flot incessant de mots. Ne le disait-il pas ? Qu'elle était bavarde. Et Rosabel aimait parler, extravagante dans la plupart de ses choix, de ses gestes. N'aurait-on pas encore avoué que le penchant de Rosabel Northrop pour Anton Lawliet tenait d'une faute de goût ou bien d'un vulgaire caprice ? Après tout, quelle justification aurait-on donné ? Et bien malgré eux, ils étaient néanmoins devenus l'attraction touristique d'un dortoir de fortune, l'intrigante Rosabel que l'on suivait d'un oeil discret. La garce et l'intello du château. Le saugrenu, l'improbable.  

Pourtant il y avait un non-dit, comme une ombre au tableau venu déranger l'idylle. Sigma. Et cela sonnait comme une incompatibilité, elle le savait, le regrettait sans doute. Quoique. Anton n'aurait pas été Anton, elle-même ne l'aurait pas désiré. Embrasser l'un, c'était se détourner de l'autre. Et bien que Rosabel avait déjà précipité sa destinée en choisissant l'un, le simple fait de se tenir à cet instant si proche d'Anton montrait qu'elle n'était pas prête, pas prête à abandonner l'autre, pas prête à rejeter ce vibrant attrait qu'elle avait pour lui sachant qu'il était bien le seul à le lui faire ressentir. Anton l'émoustillait.

Anton.
Sigma.

La plume suspendit sa course sur le parchemin. Elle fixa la calligraphie. Cela n'allait pas. Cela la contrariait. Elle désirait les deux.

Si elle avait quelque chose à lui dire. Il la rejetterait instantanément, comme il l'avait déjà fait. Mais semblable à une malédiction suspendue juste au-dessus de sa tête, Rosabel avait le pressentiment, tenace, que cette fois il n'y aurait plus de retour en arrière. La plage, le sable, cela lui paraissait si lointain. Et cette insouciance, ce rêve, tout avait éclaté à leur retour, et résignée cependant à ne pas connaître de fin heureuse, le peu d'éclat que leur étreinte avait fait naître en elle avait fâné. Comme tout le reste.

Défaitiste, elle pensa que rien ne les jetterait jamais plus l'un vers l'autre. Dans cette vie là, Rosabel Northrop et Anton Lawliet étaient voués au rien.

Et paradoxalement, ce banal et chaste toucher, le petit lien entre eux, d'une obstination qu'ils devaient tout de même avoir, elle s'en sentait rassurée.
Alors ses yeux avaient un instant bref quitté la fastidieuse traduction pour trouver ceux d'Anton, tellement moins rébarbatifs. Elle le fixa de ses yeux sombres, et longuement elle s'égara sans doute dans la contemplation de détails, de son visage, d'une mèche de cheveux, du contour de ses lèvres. Elle fut marquée par l'idée que cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas dévoré d'aussi près, car n'était-ce pas ce qu'elle faisait, à le scruter avec une patience presque étrange, de cet intérêt tout silencieux et tout intense.
Un ravissant sourire, un peu drôle, courba ses commissures.

_ Non.

Et ce fut tout. Vif, net. Sans commentaires. Avare. Presque cruel.
Et elle laissa passer quelques trop longues secondes. Et quoique ce ne fut pas assez. Anton la rendait parfois tendue. Si bien qu'elle en devenait brusque. Alors, soudain, et sans crier gare comme elle en avait le secret, elle jeta son parchemin en l'air, retrouva cette extravagance qu'elle se découvrait volontiers lorsqu'elle lui parlait, et se tourna complètement vers lui.

_ Enfin, si. Tu sais bien que j’ai toujours beaucoup de choses à dire. Mais tu n’as pas assez de patience pour ça. Par exemple, je pourrai commencer par ça ; Anton Lawliet, ne prends pas ce petit ton là quand tu me parles.

Et ses longs doigts osseux s'étaient aventurés comme ils l'avaient peut-être si souvent fait sans qu'elle n'en soit trop consciente, sur la joue du garçon. Et elle tira la peau, le pinça. Les yeux légèrement pliés, chafouins, cela lui arracha un petit sourire narquois.

_ Sinon je devrai te demander de te trouver un autre endroit pour réviser. Et te faire virer de ton lit, vraiment, par une pimbêche, c’est bien la dernière chose que tu souhaites.
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Préfet & Président du club de duels
Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Sleeping Snake [ Rosabel Northrop ]
01.02.17 18:03

Vraiment ? Et ses lippes s'étiraient discrètement en une moue caustique, le mensonge et l'ironie mêlés dans la voix de son improvisée compagnie. Il n'osait dire connaitre assez Northrop pour savoir que cette négation, affirmée trop vite surement, était l'une de ces dénégations comme affirmation dissimulée. En revanche, il aurait dit à qui voulait bien l'entendre qu'il connaissait déjà la véritable réponse, et ce "non" envoyé comme une balle de fusil ne faisait que renforcer ses convictions. Elle lui cachait quelque chose; et si cela ne pouvait certainement pas être ses intentions à son égard, ses combinaisons avaient un arrière-goût de sombre pensée. Il y avait un sourire qui s'était égaré sur le visage du garçon et l'on pouvait lire dans ses yeux, possiblement amusés, une forme de regret croquant.  

« Doucement, avec les menaces. » Ravissant sourire. Évidemment, il y avait quelque chose d'un peu prétentieux, envoyé dans ses mots langoureux. Et ses paroles avait été suivies d'un soupire, d'une main attrapant la sienne, la retirant de sa joue rosie par le pincement. Il avait dirigée puis posée cette main, douce et travaillée, sur les draps et avait probablement oublié de retirer la sienne, si ce ne fut pas volontaire. Aussi prolongeait-il ce contact presque futile, dénué de tout intérêt autre qu'une affection involontaire et incontrôlée, d'une volonté de pouvoir, un instant de plus, sentir sa peau contre la sienne. Ou plus indirectement, mais pas moins efficacement, de contrôler ses gestes imprévisibles. « Parce que la dernière chose que je souhaite, c'est de devoir te virer de mon propre lit pour que tu retournes dans le tien. » Certains auraient dit que cela ne lui ressemblait pas, d'autres qu'il n'était plus tout à fait le même. Anton Lawliet n'avait jamais réellement fait preuve d'assurance comme d'insolence, quand bien même reconnaissait-il volontiers que cette petite visite était des plus appréciables. Clin d'oeil exagéré, ironique, habituel, sans surprise.

Il s'ennuyait lui-même.

La méfiance avait pris une place plus imposante qu'il ne l'avait espéré. Cela n'avait pas été voulu, un concours de circonstances était apparu. Et voilà qu'elle était très certainement intégrée dans ce groupe de Sigmas, et qu'il était très indéniablement né-moldu. Et dans ce fouillis d'idéaux, il fallait bien que l'un devienne distant. Il n'aurait pu l'être complètement cependant; elle l'attirait toujours, de ses gestes imprévisibles, du carnet qui avait volé, de son regard ravageur. Un regard qu'il ne tenait plus, qu'il évitait facilement, sans gêne, agrippant ses yeux aux mains plus ou moins enlacées. « J'espérais continuer à t'éviter encore un peu plus longtemps. » L'aveux n'avait rien d'amère, si ce n'était une pointe d'amusement. Une pointe d’Anton Lawlliet.

Les draps s’étaient pliés sous son mouvement, le garçon se redressant, s’asseyant le dos contre le mur, les jambes courbées, genoux en l’air et regard ailleurs. Ses poignées s’étaient posés sur ses genoux, ses mains s’étaient nouées. Ses dents croquaient l’intérieur de ses joues, les pensées tournées vers ses examens qu’il aurait du finir de préparer. Mais Rosabel le passionnait, plus que le droit, aussi incroyable cela sembla paraitre à son entourage, ses professeurs, lui-même. Son parfum le déconcentrait, autant que sa présence insolente, sa position affriolante. Il aurait pu, aurait du culpabiliser; puisqu’un jour il s’était promis d’être le meilleur, avait choisi de sacrifier sa vie affective pour se concentrer sur ce qui le concernait réellement; ambition. Mais les choses le rattrapaient et l’engloutissaient. Rosabel l’enfermait et le faisait dévier. « Je pense que nous ne sommes pas compatibles. » Ongle dans la bouche, regard toujours fuyant.


« Je ne te comprends pas. » Et la seule chose qui les rapprochait, l’argent, n’aurait rien pu y changer. L’attirance, peut-être. Il aurait pu parler de curiosité, d’inconnu, préférait taire quelques pensées orgueilleuses et captieuses. Et se demandait encore, mais qu’est-ce qu’elle lui trouvait, à ce garçon si banal, ni beau ni laid, ni sympathique ni méchant; à cet imbécile discret qui chassait la chance quand elle se présentait. Car n’était-ce pas un honneur, que d’avoir les faveurs de la noblesse, que de pouvoir se vanter de côtoyer la femme qu’elle présentait. Derrière quoi courrait-elle, exactement ? Surement l’aurait-elle déjà jeté, s’il lui avait cédé; surement l’aurait-elle déjà oublié, s’il lui avait accordé ce qu’il pourrait lui offrir. Ses mains se renouent devant lui. Et beaucoup surement l’enviaient de sa proximité avec l’intangible.

« Tu ne devrais pas trop trainer avec des nés-moldus Rosabel, ces derniers temps c’est pas recommandé. » Mâchoires qui se crispent, mains qui se resserrent. Northrop faisait bien entendu ce qu’il lui plaisait; au-delà des préjugés et pensées que l’on pouvait lui accorder. Mais Lawliet semblait plus sérieux que de coutume; elle écrasait chaque milimètre de son humour fastidieux.
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Militant contre les Dragons à Poudlard & Préfète & Sigma
Rosabel Northrop


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Rosabel Northrop





Re: Sleeping Snake [ Rosabel Northrop ]
03.06.19 19:14

« Tu n’en as pas le pouvoir. » Avait-elle simplement dit, énoncé d’une vérité qu’elle croyait inébranlable. Personne ne chassait Rosabel, personne ne se débarrassait de Rosabel si elle-même n’en manifestait pas l’envie. Quand bien même eût-il bien s’agit du lit du serdaigle et non du sien. Peu lui importait. Rosabel faisait ce qu’il lui plaisait. Et il lui plaisait plusieurs choses ce soir. Tout d’abord cette proximité entre eux, un peu simple certes, qu’un banal temps de révisions leur offrait, porté par ce banal caprice qui l’avait emportée. Puis, il ne plaisait pas à Rosabel Northrop de converser. Pas ce soir, non. Il lui plaisait de jouer, il lui plaisait de se moquer, il lui plaisait de contredire et d’autant plus de dire non, d’autant plus d’imposer sa petite volonté. Car elle n’était pas sauvage, ni même dure, ni même trop grave, et soudain elle se sentait gagner par cette douce insouciance qu’elle ne connaissait plus ou bien qu’elle n’aimait plus. Rosabel avait baissé sa garde. Comme une limite franchie, dans ce lit comme dans la vie. Elle était à cet instant, là, bref, succinct et de suite, instantanément, plus légère qu’elle ne le serait plus jamais. Malgré l’ombre menaçante de Sigma, l’évident creuset entre eux, l’évident abyme.

Mais Rosabel prenait parfois ces instants de trêve comme des acquis, de douces victoires dans une vie qui lui paraissait trop s’assombrir. Il lui plaisait alors ces échanges narquois, de sourires, de tendres moqueries. Elle était joueuse, et son corps avachie, alanguie semblait prendre une pause lascive. Son corps était posé comme celui de Kate Blanchett dans Titanic. Il aurait fallu qu’elle soit nue pour réellement parfaire son effet. Mais ce n’était là des choses à montrer à Poudlard, ni même à un Anton trop inexpérimenté. Elle savait de toute façon que son simple décolleté, que la courbe de ses hanches, de son fessier suffisaient à embrumer l’esprit. Mais elle n’était pas là pour cela ce soir. Rosabel Northrop dans toute sa splendeur se tenait là, majestueuse et reine, pour embêter, enquiquiner son Anton Lawliet.

Elle aimait enfin cette main oubliée contre la sienne. Non pas qu’elle y prêta une attention particulière. Rosabel Northrop se plaisait à se convaincre qu’elle n’avait plus rien d’une adolescente ; d’ailleurs elle ne l’était pas. Rosabel était femme et mère. Rosabel était noblesse, pouvoir, séduction, provocation, sensualité, mystère et voltaire.

Alors oui, vraiment, ses phalanges qui jouaient contre la paume de sa main, petite douceur éphémère.
« Alors évite-moi. » Répondait-elle du tac-o-tac, sans toutefois le regarder, sans toutefois se persuader de ce qu’elle lui ordonnait.

Et elle avait eu cet éclat de rire soudain, suave, rauque. Pas ce rire de bécasse dont certaines se targuent parfois, non, juste un éclat bref depuis sa tête légèrement penchée en arrière. Ses cheveux relevés se dénouèrent sous l’effet. Une cascade de cheveux charbonneux s’effondra entre eux.
« Nous ne sommes clairement pas compatibles. » Répéta-t-elle, mais elle avait ce sourire encore, moqueur, comme s’il énonçait là quelque chose d’évident. Ca l’était. Elle se retint cependant d’ajouter qu’elle ne le comprenait pas plus.

« Je devrais peut-être aller dans le lit de Demeter alors. Nous sommes sûrement plus compatibles, dans nos caractères… Je me demande ce qui m’en empêche… » Et elle fit mine de réfléchir, vraiment, guetta une réaction. Ah et puis elle lui jeta un peu vivement, grinçante. « Tu ne trouveras jamais mieux que moi de toute façon. »

Et puis elle se tut. Enfin, presque. « Tu es un nigaud. » Comme un interdit entre eux, comme cette impossibilité qui les caractérisait.

Et serpentant, elle roula entre les cuisses du garçon, s’imposant dans sa posture renfermée. La tête contre son torse, cherchant son regard comme voulant l’empêcher de sombrer. Et puis il avait tort. Elle ne traînait pas avec des nés-moldus, seulement avec un.

« Je pense que tu ne te préoccupes pas des bonnes choses. Tu devrais avoir peur de moi, Anton Lawliet. Qui sait ce qui pourrait t’arriver dans ton propre lit. »

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Préfet & Président du club de duels
Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Sleeping Snake [ Rosabel Northrop ]
22.09.19 16:31

Ah oui – on lui avait déjà parlé du terrible pouvoir des femmes. En politique, on disait souvent qu'il fallait s'en méfier car elle pouvait faire tourner un homme d'un extrême à un autre d'une petite tenue. Alors elle lui disait qu'il n'en avait pas le pouvoir, et c'était bien là quelque chose qui ne lui plaisait pas alors qu'elle s'imposait à lui, l'obligeait à redresser ses lunettes dans un tique stressé. Il en avait le pouvoir; un ou deux mots blessants et elle partirait. Oui, il pouvait la chasser de quelques paroles, au pire d'un sortilège ou d'un mot à un professeur – il n'y avait aucune honte à chercher de l'aide quand on en avait besoin. Mais il n'avait rien dit Anton, dans sa frustration de se sentir un peu impuissant et en même temps, ce plaisir de se sentir totalement abandonné à une femme qui s'imposait. N'était-ce pas si contradictoire? Lui-même ne comprenait pas tout, exactement. Alors quand elle lui demanda de l'éviter, il ne put s'empêcher de répondre d'un sérieux amusé: "C'est ce que j'essayais de faire, figure toi." L'échec était cuisant, indéniablement.

Anton enviait cette confiance en soi gonflée, cet amour propre de sa personne, cette assurance alors qu'elle lui tirait un sourire. Il ne trouverait jamais mieux qu'elle – la pulpeuse, la belle et redoutable Rosabel Northrop. Est-ce qu'elle avait raison? Elle avait clairement raison; il était tout à fait apte de se rendre compte qu'elle était une belle femme, quand bien même n'y connaissait-il rien, en matière de femmes (et honnêtement, ça lui allait très bien comme ça). "Qui sait, les Harpies ont leur charme aussi." Il l'avait dit en redressant ses lunettes et le sourire moqueur aux lèvres. Et si c'est de la jalousie qu'elle avait espéré voir dans les yeux d'Anton Lawliet, il n'y avait eu que de la provocation mêlée à un amusement certain. C'est vrai qu'elle avait plus d'atomes crochus avec Demeter – il le connaissait peu mais sa simple prestance en disait assez pour qu'il le reconnaisse sans aucune honte. Les faits étaient les faits, n'est-ce pas?

Il avait eu un rire éloquent, sincère qui surement avait fait lever la tête de quelques personnes alentours curieuses de voir le bonheur s'échapper de lippes innocentes alors que les temps étaient aux condoléances et aux deuils. Surement avait-elle raison; surement aurait-il du avoir peur d'elle. "Ô, mais je suis terrifié!" Il l'avait dit en ravec une grande ironie dans la voix et un sourire carnassier sur les lèvres, lui-même convaincu que Rosabel Northrop était plus dangereuse que la plupart des élèves ici, et surement parce qu'elle trempait dans un groupe de terroristes sur lequel il n'était pas encore fixé et qui semblait vouloir la disparition de son espèce à lui, ô pauvre né-moldu qu'il était. Pourtant, il ne lui en voulait pas. Il comprenait – lui-même se posait encore la question de savoir où vraiment, ses idées se plaçaient – que l'on puisse vouloir les soutenir. C'était après tout toute la complexité de la politique qui lui avait plu dans ce parcours.

Il y avait quelque chose d'étrange, à sentir sa tête contre son torse alors qu'il avait baissé ses jambes quand elle le manipulait. C'était comme sentir un serpent sur son corps et le laisser grimper – être de ceux qui les possédaient et leur offrait toute leur confiance. Évidemment, on avait retiré leurs crocs à ces serpents. Qu'en était-il de Northrop? Il ne lui semblait pas démunie de défenses; mais les apparences étaient souvent trompeuses. Il n'avait fait aucun geste autre que celui de laisser ses mains pendre contre son propre corps, le regard en l'air, totalement à la merci de la femme qui se délectait de sa propre sensualité. Une fois encore, Anton se sentait totalement démuni de toute force, de toute volonté de vouloir s'en séparer, les instincts masculins étant plus forts que ceux de l'élève studieux qu'il se plaisait à penser être. Alors il ne bougeait pas, Anton. Il restait là le regard clairement dirigé vers les lattes du lit au dessus, les pensées un peu obstruées par des vapeurs de parfum envoutant. "Rien de trop douloureux, j'espère!" La plaisanterie sur les lèvres, il s'était occupé de se redresser comme il le pouvait. Ses mains attrapèrent les épaules de la jeune femme pour l'éloigner assez, qu'il croise son regard.

"Je dois vraiment finir ce devoir."
Le droit l'emporterait toujours sur Rosabel Northrop.
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