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 Colle 1 [PV Austreberthe et Othello]

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Personnel
Cyrian Aefferden


Messages : 108

Date d'inscription : 28/09/2016

Feat : Saitō Hajime - Hakuouki shinsengumi kitan

Crédits : Kieran

Double Compte : Cecil Manor

Cyrian Aefferden





Colle 1 [PV Austreberthe et Othello]
31.10.16 18:24

- Mademoiselle Blacksmith et Monsieur Delor, bonsoir. Je suis Cyrian Aefferden, le professeur chargé de votre colle. Suivez-moi.

Je me suis tué à retenir les noms de mes élèves et pour ma première colle j’ai hérité de deux superbes inconnus. Une petite blonde à chignon haut perché et un brun dégingandé tout en os.

Je traverse la salle de classe de psychomagie – Somme toute une salle de classe banale, avec son lot de craie poussiéreuse, son odeur de vieux bois lustré par des générations de fesses, ses échardes vicieuses et saillantes sous l’effet des griffures des plumes et des talons des jeunes filles en talons hauts.

D’une main déjà habituée, je fais tourner la clef de la porte du fond. Le cliquetis est lourd. Rien de gracieux dans le laiton magique qui grince, crisse, hoquète et soudain accepte enfin de délivrer le pêne.

- Entrez.

L’endroit abrite nombre de créations technomagiques qui, recouvertes de grands draps blancs, ressemblent plus à des montagnes de marshmallows blancs fondus qu’à de sérieuses créations fondues dans le métal et la magie.

Dès l’entrée : les murs rouge foncé. La lumière tamisée. Aucune fenêtre. Murs aveugles et murs ensanglantés par une vieille couleur que le professeur précédent avait choisie pour des raisons propres à lui et à lui seul.

Je leur donne à chacun un bracelet. Deux centimètres de large. Métal rosé. Une pierre oblongue et luminescente comme seule fantaisie.

- Ce bracelet fonctionne à la pierre de lune enchantée. Chacun vient d’être rechargé, pour six heures. La pierre devient noire si vous mentez. La pierre reste blanche si vous êtes honnête. Votre colle est la suivante : dire dix gentillesses à l’autre. A vous.

Je me dirige vers un coin de la salle, je m’assieds dans un vieux fauteuil de velours vert, autant poussiéreux que mou. Je grimace quand je me rends compte qu’il y a probablement quelques acariens momifiés qui entreront dans mon système respiratoire. Et je les laisse se démerder. Ils ne se connaissent pas, qu’on m’a dit. De parfaits étrangers l’un pour l’autre. Ils n’ont qu’à faire connaissance avant. Je ne vois pas pourquoi je leur donnerais toutes les clefs de la colle. Une colle facile, ce n'est plus une colle.
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Neutre
Austreberthe Blacksmith


Messages : 33

Date d'inscription : 14/10/2016

Austreberthe Blacksmith





Re: Colle 1 [PV Austreberthe et Othello]
12.11.16 19:09

Elle n’a encore jamais vraiment approché à ce point le professeur, et le fixe presque impoliment. Bien entendu, elle connaît son nom, elle l’a entendu, à défaut de le retenir avant ce soir, au détour de conversations entre ses condisciples ou deux couloirs. Psychomagie. Un cours qu’elle pourrait suivre l’an prochain. Aussi elle se concentre sur lui, plus que sur son compagnon de punition. Lui, elle le connaît mieux, l’a croisé, parfois, dans la salle commune, sans jamais, vraiment, lui parler.

Serpentard n’est pas vraiment une maison de bavards, ainsi qu’elle l’a vite appris à ses dépens. Ou, si l’on bavarde, on le fait à mots couverts de soie, dissimulant des lames aiguisées. Elle l’a remarqué assez tard dans sa première année scolaire. Trop tard, peut-être. Elle n’avait maîtrisé que l’art du bavardage inconséquent, du bonheur apparente, elle, de l’exubérance joyeuse. Une fausse note dans son parcours, ou, plutôt, toute une mélodie qui, en ces lieux, était en dissonance. Air dodécaphonique en lieu d’harmonie tonale.

Sa voix s’est soudain enrouée. Quelque part en première année. Depuis elle hésite et danse entre deux logiques, deux positions, entravée.

Othello joue sur d’autres partitions que les siennes, elle le sait bien, n’a jamais tenté de mêler leurs airs. Elle a entendu des échos, des murmures, le reflux des bavardages à son sujet. Mais elle le salue d’un hochement de visage poli, tendu, à l’abri de ses lunettes, de ses cheveux haut perchés. Elle entre dans le local, derrière le professeur et sa clé qui cliquette dans l’antre noire de la serrure.

Sur fond de cramoisi, de baies écrasées, sur ces parois sanglantes des fantômes de coton tissé, de blanc fardé de poussières. Un ventre monstrueux avec, pour œsophage une porte étroite où elle s’est faufilée, des murs-estomac sang.A quel acide sera-t-elle digérée ? Sur sa nuque, de minuscules poils, un duvet, se hérisse.

Le bracelet aux reflets rosés, cuivre, brille entre ses doigts effilés, avec sa pierre qui accroche la faible lumière qui capture et couve la lumière en son sein. Autour de son poignet, son poids est étrange, plus lourd qu’elle ne l’aurait estimé.

En entendant l’explication de l’enseignant, son visage prend une expression outragée, elle jette un regard horrifié à son condisciple.

« C’est… »

Elle ravale, avec un effort perceptible, les mots qui lui brûlent la gorge.

« Tu es… mh… Tu as une réputation certaine, dans notre maison. »

Voilà. Premier compliment.
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Neutre
Othello Delor


Messages : 115

Date d'inscription : 20/09/2016

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Double Compte : atlas pendragon

Othello Delor





Re: Colle 1 [PV Austreberthe et Othello]
24.12.16 12:16

LA COLLE
This night probably my soul,
Enslaved, used by the chagrined arms,
Will feel the need to flee from its flesh prison.
Une colle pour punir une cuisine saccagée et un élève au plus mal était sans doute la décision la plus clémente qu’il m’ait été donné de voir. C’est tout du moins ce à quoi je songeais avant que le professeur de psychomagie finisse par nous énoncer les conditions de notre présence. Mon coeur se serre et mon regard s’alourdit. Je ne bronche pas mais mon visage exprime sans nul doute tout le dégoût du monde. Je me rends très vite que cette colle va frôler la torture mentale et l’idée en elle-même est dégradante. J’ai envie de m’offusquer mais je sais déjà ce qui pourrait m’attendre, si jamais je venais à refuser.
Je me tue tout ce temps, ne prêtant pas attention aux détails du bracelet qui scelle mon sort. Mes yeux n’ont pas quitté Austreberthe. Je ne la connais ni d’Eve ni d’Adam. J’ai juste souvenir d’avoir régulièrement vu ce chignon en bataille rebondir par-dessus la foule dans les couloirs, lorsque nous nous dirigions vers nos appartements au sous-sol.

Les premiers mots tombent, elle se lance la première. Je ne peux pas parler de courage : c’était un compliment, ça ? J’ai un sourire en coin et soupire. Lancer des fleurs à qui que ce soit n’est pas dans mes cordes. Naturellement, je suis introverti et détestable. J’ai cependant appris à mes dépends que je pouvais me débarrasser de tout et n’importe quoi en me forçant à faire la pâle imitation du garçon poli et de bonne famille.

« Drôle de compliment… »

Je m’assied sur la chaise la plus proche. Je sais déjà que cela va prendre un bon moment.

« Mmh…Le chignon, ça te va bien. »

Je ne peux pas trouver mieux.
Je me tourne vers le professeur dans la pénombre avant de marmonner.

« Sérieusement c’est une perte de temps. Quel genre de compliment on peut faire à quelqu’un que l’on ne connait pas si ce n’est que son physique ? C’est vraiment des conneries. »
thanks♥
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