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 Cours – La résistance à la peur [PV Lynch]

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Cyrian Aefferden


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Cyrian Aefferden





Cours – La résistance à la peur [PV Lynch]
11.11.16 2:48

J’ai mis de l’eau de rose dans un verre, et dedans, un bouquet d’hellébores vertes.
J’ai froissé quelques secondes dans mon livre, pour tuer le temps et ses sortilèges.

Et maintenant j’attends, avec une poignée de pensées secrètes, dans le grand fauteuil de professeur usé par un autre que moi. Le fauteuil a les griffes d’ongles étrangers, il a l’odeur d’une peau compassée.

20h… Heure d’après-repas et heure de nuit. Déjà, les buissons sont noirs derrière les vitres et le silence ne laisse passer que le bruissement de leurs branches.

- Bonjour Monsieur Lynch.

Je me levai à son approche, déposai mon livre sur le fauteuil. Lynch était prédisposé aux sciences de la psychologie, comme d’autres au dessin et aux langues. Il avait la facilité de lecture, je voulais savoir s’il avait la facilité de contrôle – de lui-même.

- Par ici, entrez et allongez-vous sur le fauteuil.

J’ouvris la porte vers la salle de cours pratique. Ses murs sans fenêtre étaient rouge sang et la faible lumière enveloppaient les gens comme une peau inerte. Pourquoi mon prédécesseur avait-il choisi ce décorum si impliquant ? Je l’ignorais. Je ne l’apprendrais que des mois plus tard…

J’indiquai un fauteuil où les étudiants pouvaient s’allonger. Le cuir était noir, les coussins étaient épais et cousus comme les Chesterfield les plus traditionnels.

- J’ai aménagé ce fauteuil pour qu’il puisse vous plonger dans un état d’hypnose très modifiée… En simplifié, vous serez toujours en partie conscient mais vos sens et une partie de votre esprit vous indiqueront l’état dont nous avons brièvement parlé hier. Ce sera comparable à l'entre-sommeil-réveil. Allongez-vous. Vous pouvez retirer vos chaussures si vous le voulez.

D’un mouvement de la main sur le mur, je descendis l’intensité de la lumière. Je la voulais poche de l’extinction. Dans le noir rougeâtre, dans la quasi obscurité, là où initialement, peut-être, nous avons deviné, à travers nos paupières d’enfant à devenir, que notre mère vivait autour de nous.

Je fermai la porte qui séparait les deux salles, je voulais que la chaleur reste auprès de nous. Je pris une couverture légère que je tendis à mon élève. Elle était blanche et moussue. Une pellicule de nuage doux faite étoffe terrestre.

- Je pense que ceci vous aidera à vous mettre en condition ? Avez-vous besoin d’autre chose ?

Je m’assis à ses côtés, sur une chaise en bois de cerisier raide.

- Je vais vous demander de vous détendre. Prenez votre temps. Le système d’hypnose est progressif.

J’attendis de voir ses muscles de détendre, de voir ses yeux lâcher prise sur l’univers et de sentir l’atmosphère prendre des rondeurs que seuls les rêveurs peuvent entrainer sans y penser.
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Lynch D. Czerny


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Lynch D. Czerny





Re: Cours – La résistance à la peur [PV Lynch]
12.11.16 14:29



for dust thou art,

and unto dust shalt thou return


Mais pour Lynch, céder au sommeil c'est aller un combat.

Et on ne part pas au combat pieds nus ni avec un plaid.

Pour cela qu'il refusa poliment les offres de son professeur à se mettre trop à l'aise. Il n'était pas le moment de se détendre, il était de ces moments à devoir serrer la mâchoire et le poing ; ravaler sa salive et scruter pour la moindre blancheur dans le noir.

Blancheur de dents, blancheur d'un œil ━ ou pire, de plusieurs.

Pourtant il fallait bien devoir se laisse couler jusqu'aux profondeurs, pour pouvoir affronter ses maux. Pour pouvoir chanter le dent pour dent ; oeil pour oeil ;
cendre pour cendre ?

Il fallait bien devoir se détendre.

Il n'allait pas réussir à y échapper toute sa vie.
Et c'est dans cette perspective qu'il s'était présenté à la porte de son professeur ; avec le traque qui lui nouait la gorge et le visage presque aussi blanc que la couverture duveteuse que monsieur Aefferden lui avait proposée.

Il s'était allongé, avait en vain tenté de ravaler son traque avec sa salive ━ mais quelque chose restait coincé dans sa trachée.

Allez, il faut bien devoir se détendre, Lynch.

Lorsqu'il desserra son poing, il crut sentir la froideur cadavérique de son anneau lui enserrer le doigt.
Très narguant, cet anneau.

Allez...

Pense, pense aux hellébores vertes, à leur parfum qui hante encore agréablement tes narines ; pense à la gentillesse de ton professeur ; pense à la beauté du matin ; pense au bon dîner que t'as mangé tout à l'heure. Pense à la douceur de la couverture juste à côté de toi, pense au fait que tu n'es pas seul ?

Pas tous ses muscles se dénouèrent, mais c'était déjà ça ━ il avait fermé les paupières.

Il était prêt, enfin il croyait.


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Cyrian Aefferden


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Cyrian Aefferden





Re: Cours – La résistance à la peur [PV Lynch]
18.11.16 1:13

- Pour vous entrainer, je vais utiliser la rationalisation et la proprioception.

Exotique, le dernier mot devait générer quelques échos dans l’esprit de mon étudiant. J’en avais parlé en classe. J’allais le réutiliser en pratique.

Perception de son corps intérieur… Certaines personnes y étaient conscientes de façon aigue… D’autres y étaient totalement étrangères. Être étranger à soi comme si on portait une armure de fer entre chaque nerf… La chose me paraissait surréaliste… Mais elle existait. Qu’en était-il de Lynch ? Je l’ignorais.

- Peut-être la visualisation… Bien que cela me semble difficile dans le cas de votre peur. Nous verrons ensemble laquelle marche le mieux pour vous. Pour la rationalisation, je vous parlerai.

Pendant les cours et même tout le jour, ma voix avait le gel de la neutralité et les angles d’un professeur qui tenait ses distances. Je paraissais lointain. Avec les étudiants, c’était à la fois une spontanéité et une volonté.

Mais pour la peur… Je ne pouvais rester de granit pour aider les étudiants. Alors je baissai la voix. Je la rendis plus lente, plus tendre, plus murmure.

- Pour la proprioception, je vous demande de vous souvenir d’un événement heureux pendant lequel vous étiez détendu.

J’espérais que Lynch avait au moins un souvenir de la sorte. Un souvenir soleil. Un souvenir lumineux. De l’air cristallin ou des sourires pleins de petites dents blanches plates.

S’il n’en avait pas… Ciel que cela aurait été triste…
S’il n’en avait pas…

- Si vous n’en avez pas, je vous tiendrai la main.

C’était la solution la plus complexe pour moi. Parce que le contact physique m’était devenu rare… Et parce que cela m’enlevait une voie de combat contre sa peur. Mais dans les deux cas, les questions qui allaient suivre et les ressources se ressembleraient.

- Pouvez-vous décrire ce que vous ressentez dans votre corps ? Vos muscles ? Une chaleur ? Un bruit éventuel ? Des lourdeurs ou des légèretés ?
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Lynch D. Czerny


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Lynch D. Czerny





Re: Cours – La résistance à la peur [PV Lynch]
20.11.16 14:11



for dust thou art,

and unto dust shalt thou return

Lynch, tu avais parcouru des kilomètres et des kilomètres dans ta tête (et en dehors), pour arriver à ce que tu es aujourd'hui. Sans doute que pendant un moment ou deux, tu t'es trompé de virage, pour devenir aussi mauvais. (ou peut-être as-tu simplement trop marché, pour en devenir aussi aigri). Mais on n'a pas le temps de regarder derrière soi quand on se fait pourchasser par tout et n'importe quoi. Tu n'avais pas le temps de t'arrêter, de regretter, de regarder où t'allais, jamais, pas le temps pour une pause. On se reposera quand on sera mort - c'était ta rengaine préférée.

Pour cela que tu savais de quoi était faite ton armure usée (de neige et de pyrite à la fois)
Car tu savais ce qu'elle tentait de protéger, ce que tu tentais de garder pour toi.
Et c'était quelque chose d'autre qu'un cœur, qu'un foie, que des intestins et des boyaux.
C'était aussi quelque chose de secret oui.

Pourtant
les secrets trop bien gardés finissent par s'éteindre,
comme s'ils n'avaient jamais existé
et
au fond, tu ne voulais pas emporter les tiens jusqu'à ta tombe ?

Tout à coup tu réalisais, il y avait quelque chose de différent dans l'air. Quelque chose de différent en toi qui battait. Quelque chose de différent dans la voix de ton professeur aussi. Tu sombrais peu à peu dans l'eau tiédit par monsieur Aefferden.

Était-ce la caravane des affres qui s'avançait de là bas?

Non, il te demandait de penser à quelque chose d'heureux. Tu étais tellement entre deux eaux que tu ne réalisais pas à quel point sa proposition t'aurais embarrassé et provoqué ton égo en temps normal - celle de te tenir la main. Tout glissait contre toi à cet instant. Tu étais roche, et le monde était liquide.

Quelque chose d'heureux. Quelque chose d'heureux ?... pissenlits soufflés, couché de soleil contre l'eau de Venise, eau arrivant au bord de la fenêtre ; un rire, de la tendresse, des cheveux longs et bouclés, des cheveux soleil ; un chameau, un oasis, non, pas le désert ; l'irlande oui londres pourquoi pas londres avec ses matins froids comme la charité ; apfelstrudel, croissants, chemise mal mise...cuisses nues ?

cuisses nues, cuisses coupées, jambes sciées, os apparents, pieds enterrés dans la terre la terre de tes ancêtres ; sang et boyaux, sang et broyés ; noir noir noir blancheur maladive

Je

Tes sourcils se froncent, tes cilles tremblent un peu.

Non, non, revenons à londres, londres et ses cathédrales anglo-saxonnes, londres et ses anges statufiés, ses anges salés priant pour toi, pour eux, pour nous ?

pour nous ?

Je sens une autre...présence en moi. Lourde, elle pèse contre mon torse...

Ta respiration se trouble, s’accélère un peu.

Non pas une présence, ça n'a pas de conscience... ça ne vit pas mais... je sens sa trace... une mémoire ?

Tu étais encore trop entre deux eaux pour réaliser ce que tu disais.

Je n'aime pas ça...ma main est morte

Tu voulais dire qu'elle était froide, mais ton subconscient t'a fait dire autre chose. T'essayes de la bouger, mais tu n'y arrives pas - ça te fait rater un battement.

Ma...

Tu n'arrives pas à bouger.

Professeur ? Je n'arrive pas à bouger

Naturellement, vu que tu venais de tomber en état d'hypnose. Et tu commençais à paniquer, car en face de toi, ce n'était plus londres et son horloge, londres et ses parapluies, londres et ses bus rouges. Devant toi se trouvait un chemin londonien, devant toi c'était la nuit, avec une route brillantes par la pluie et les rares réverbères. Et une caravane. Une caravane tirée par des chevaux qui s'approchait vers toi.

...une caravane approche.

Tout ton être te hurlait de te bouger de là.

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