Just leave me your stardust to remember you by - Neptune

PENNYWINKLE NEPTUNE.

FEAT Fieldmouse de Rechargeable (webcomic)

JE SUIS Pennywinkle Neptune, J'AI 20 ans. JE SUIS anglais d’origine inconnue (adopté) ET MES PARENTS SONT moldus JE SUIS EN cinquième année ET J'ÉTUDIE LLCM OPTION l’histoire du pinceau. JE FAIS PARTIE DES militants contre les dragons à Poudlard ET MA MAISON EST Gryffondor J'AIMERAIS RAJOUTER QUE je suis non-binaire - ni une fille, ni un garçon. J’utilise le pronom “iel” et j’accorde au masculin.

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Caractère.

Neptune est le bon ami, celui qui ne fait pas d’histoires, qui vous dit directement quand vous dites une connerie et ne fera pas la tête sans rien dire pendant deux semaines. Neptune aime le bruit, s’amuser, écouter, les discussion pseudo-profondes à deux heures du matin autour d’une bièraubeurre, sortir danser ou faire un détour par la forêt interdite pour un pari stupide. C’est la personne fun qui ne prend pas la tête, qui vous écoute parler de vos chagrins d’amour pendant trois heures en amenant les kleenex ou qui a exactement la potion qu’il faut pour soigner un rhume carabiné dans sa valise. Iel prend soin des gens, se moque vaguement parfois, mais c’est toujours pour rire et tout le monde le sait.

C’est difficile quand on le voit de se dire que Neptune est tout le temps si effrayé de prendre trop de place, avec ses grands gestes maladroits et son éclat de rire à réveiller un dragon. Iel fait mine, comme iel peut, sous une façade bravache et fier, parce qu’iel n’a pas le choix, iel n’a pas droit à l’hésitation. Iel se défend parce que personne ne le fera à sa place. Neptune ne dit pas qu’iel est terrifié que personne ne l’aime jamais vraiment pour qui iel est. Iel sait bien que peu de gens “comprennent” qui iel est, iel voit bien les regards en coin et les éclats de rire sur son passage. Alors iel met une couche de vernis en plus, sourit plus fort, et si ça ne suffit pas, iel tempête et tonne et vous met son poing dans la gueule. Neptune ne se laisse pas faire, iel s’est battu pour être qui iel est, et ne vous laissera pas de pouvoir là-dessus. Ni sur ça, ni sur le reste de sa vie. Alors iel dit tout, tous ses problèmes, avec l’air de s’en foutre joyeusement, iel révèle tout au monde pour n’avoir rien que quiconque puisse lui voler. Ses passions, son avenir incertain, son découragement face à sa scolarité, iel se fait violence pour tout montrer, pour prétendre que tout n’est qu’une vaste blague. Alors parfois, c’en est trop, et iel explose, et vous crie dessus pour une raison toute bête, puis revient deux heures plus tard rayonnant comme d’habitude à vous proposer une tasse de thé.

Neptune ne pleure pas. Iel s’énerve ou se marre, console ou taquine, iel est fier, se montre tel qu’iel est ou tel qu’iel voudrait être. Iel a des avis arrêtés sur tout, et qui les défends avec désinvolte au départ puis se laisse facilement entraîner dans des débats de trois heures.

Neptune est actif. Iel n’arrive pas à rester assis à lézarder quand il y a tant de choses à faire, iel touche à tout et finit peu de chose. Iel sait probablement jouer une mélodie simple sur n’importe quel instrument, mais iel abandonne avant de s’investir vraiment. Neptune a toujours une demi-douzaine de projets en cours en même temps, iel aime faire des choses de ses dix doigts, iel est intuitif plus que logique. Lire et étudier, ce n’est pas son fort, iel apprend sur le tas, et fait tout à sa manière - même si sa manière est moins efficace que la manière des autres. C’est d’ailleurs une chose qui a longtemps fait enrager ses professeurs de potion, et exploser un bon nombre de chaudrons.

En cours, Neptune galère. Iel n’arrive pas à rester concentré pendant toute une heure, alors deux heures, c’est un cauchemar. Iel s’impatiente, est distrait par un nuage d’une drôle de forme, par une fourmis qui se faufile par terre, par la respiration un peu sifflante d’un de ses camarades, et finalement, iel n’a rien retenu, et pourtant il faut faire comme si. Iel prétend qu’iel s’en fout, de passer de justesse chaque année, mais en réalité ça le frustre et ça le terrifie. Mais il faut être fort, il faut faire face, alors iel va de professeur particulier en professeur particulier - parce qu’ils en ont vite marre, tous, de troquer le Neptune jovial pour la boule de nerfs qu’iel devient quand iel ne comprend rien à ses cours et a un examen le lendemain. Après tout, peut-être qu’iel n’est tout simplement pas assez intelligent pour tout ça.

Histoire.

Tout ça commença comme un conte de fée - le roi et la reine, heureux mais désespérés à l’idée d’avoir enfin un enfant à eux, un bambin à chérir, un petit être à leur image. Comme dans un conte de fée, leur voeux fut exaucé - on passera sur les deux années d’embêtements administratifs, qui pourraient ruiner la poésie de la chose - et ils purent serrer dans leurs bras un adorable bébé, tout comme ils l’avaient imaginé - si petit, si paisible, si parfait - et surtout, à eux.

Laura Pennywinkle en particulier était ravie d’avoir une poupée à habiller dans de jolies robes et petits pulls tricotés main. Elle arrêta de travailler pour s’occuper du bébé, qu’elle appelait ma puce, mon trésor, mon amour, ma fleur des îles. C’était un enfant calme comme une image, qui se laissait faire et regardait le monde de ses grands yeux bruns. Laura disait, “elle ferait une merveilleuse danseuse, regarde comme elle est gracieuse!”, Paul disait “non, plutôt une pianiste, avec ses longs doigts fins”.

Ils en avaient des idées, sur ce que deviendrait l’enfant, avant même son deuxième anniversaire, ils avaient tout prévu, tout imaginé. Et l’enfant fit de son mieux pour être la personne qu’ils voulaient, mais très vite, sa maladresse, son incapacité à prêter attention à ce qu’on lui disait plus de deux minutes, ses mauvaises notes à l’école, son inconfort dans le rôle qu’on lui donnait, dans le rôle de petite fille, commença à le faire souffir. De façon insidieuse, sans que personne ne s’en rende vraiment compte.

Et puis, quand l’enfant avait sept ans, un autre miracle vint faire de l’ombre à celui de son adoption. Personne ne s’y attendait, on pensait que c’était impossible, mais il y avait une petite soeur dans le ventre de Laura. Et comme ça, petit à petit, insidieusement, sans que personne ne s’en rende vraiment compte, Ophelia devint la princesse que tous attendaient. Le premier enfant fit son possible, faisait comme si son prénom ne le dérangeait pas, portait les jolies robes roses, ne jouait qu’avec les petites filles, prétendait qu’aucune d’entre elles n’était jolies comme les garçons étaient beaux, jouait la comédie. Et ça marchait, un peu. Jusqu’à ce que son tempéramment sanguin l’emmène dans le bureau du directeur pour avoir frappé son petit camarade, ou le bulletin suivant où ses notes et les commentaires de ses professeurs faisaient pincer les lèvres à sa mère. Ce n’était pas assez, ce n’était jamais assez. Ophelia était toujours plus jolie, plus facile à vivre, plus intelligente, moins dérangeante.

Et puis, au bout d’un moment, le premier enfant commença à vraiment déranger. A l’âge de huit ans, les premières choses étranges commencèrent à lui arriver. Sa longue chevelure noire que sa mère était en train de coiffer avec peine se mit à tomber par poignées, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une fine couche de duvet sur sa tête. Des larmes vinrent remplir ses yeux, et sa mère était trop abasourdie pour consoler son enfant, ou même pour se rendre compte qu’elle n’en avait pas besoin : tout à coup, sans le poids de sa chevelure, sans les barrettes roses pour les tenir en place, sans les longues boucles féminines, c’était la libération. C’étaient des larmes de bonheur.

Il se trouva que ses cheveux poussaient toujours, mais avec une lenteur extrême, et l’enfant, qui priait tous les soirs pour qu’ils restent courts, ne se rendait pas compte que c’était de son fait. Ses parents regrettaient souvent, à voix haute, que le manque de cheveux lui donne un air si masculin, qu’elle était bien laide comme ça, et ça lui serrait le coeur, mais la pensée commençait à pousser dans son esprit que peut-être, son bonheur quand sa main passait sur ses cheveux courts valait le coup.

A ses huit ans, il y eut une aussi une autre surprise : un autre miracle, tout à coup, deux nouvelles soeurs pour le prix d’une. Ophelia était ravie, elle n’était pas proche du premier enfant, trop de différence d’âge, alors c’est elle qui fut la grande soeur. Elle imitait sa maman, faisait sourire tout le monde, comme elle était drôle, une vraie petite mère. C’est à ce moment-là qu’il fut clair que le premier enfant n’avait plus grand chose à faire dans cette famille. Les parents avaient trop à faire avec les trois plus jeunes, et arrêtèrent de vraiment prêter attention à l’aîné - pour prétendre qu’ils ne voyaient pas toutes ses petites bizarreries, ils arrêtèrent de le voir tout court.

C’est un soir d’été, alors que la famille était partie en camping dans la campagne anglaise et que l’aîné avait eu l’autorisation de dormir hors de la tente, qu’iel eut une seconde naissance. Les nuages, contrairement au fog londonien dont iel avait l’habitude, furent poussés par le vent, et tout à coup, iel avait la tête dans la voie lactée. Un milliard de petits points et de grandes traînées blanches et oh, tout à coup, une étoile filante… Iel était tombé amoureux. Iel avait trouvé l’endroit où iel se sentait à la fois tout petit et très grand, l’endroit où personne ne lui demandait de faire un effort, d’être une bonne petite fille. Iel compris qu’iel avait une place, quelque part. Jamais iel ne s’était senti ainsi depuis qu’iel avait perdu ses cheveux, et cette fois, c’était tellement plus fort.

Iel resta éveillé pendant des heures et des heures cette nuit-là, à réfléchir. A devenir Neptune. Ce serait son secret. Iel le murmura aux étoiles, et se sentit moins seul.

Le lendemain rien n’avait vraiment changé, de ce que voyaient les autres. En même temps, ils ne regardaient pas vraiment, et Neptune se rendit compte que ce n’était pas si grave. Qu’iel pouvait vivre dans l’angle mort de ses parents.

Le jour de son onzième anniversaire, Neptune reçut une lettre de Poudlard. Ca n’arrangea rien dans la famille Pennywinkle. Ses parents comprenaient encore moins le monde de Neptune, et il faut dire qu’à ce point, ils abandonnèrent totalement.

Neptune vivait en parallèle de la famille. On ne lui demandait pas, au dîner, si sa journée s’était bien passée, on ne s’énervait plus pour ses mauvaises notes, on ne lui disait plus d’aller se coucher quand iel passait toute sa nuit sur le balcon avec le télescope qu’iel avait acheté avec son argent de poche. On ne l’aidait pas non plus pour ses devoirs, et avec ses problèmes de concentration et la douleur de la puberté qui commençait à arriver, iel passait de justesse au niveau supérieur chaque année.

Iel vécut l’entrée à Poudlard comme une échappatoire. Séparé de ses parents de façon littérale, cette fois, iel se fit des amis pour la première fois, iel se laissa explorer son identité, et même en parler, un peu, à demi-mot. Iel peinait toujours en cours, sauf les cours d’astronomie qu’iel attendait avec impatience toute la semaine. Iel avait plus de liberté pour explorer ce qui l’intéressait, aussi, et iel essayait tout - tous les clubs, toutes les activités possibles et imaginables, même s’iel y restait rarement très longtemps, pris d’une nouvelle lubie. Iel aimait la musique, l’art, le sport (iel essaya - en vain - de rentrer dans l’équipe de Quidditch), iel se fit des amis dans le club de bavboules et joignit le club des militants contre les dragons à Poudlard, club qui, par miracle, ne le lassa pas - surtout parce qu’il y restait par conviction plus que pour s’amuser.

Ce qui n’était vraiment pas une lubie, c’était son genre. Iel prenait confiance, petit à petit, finit par se définir ouvertement comme ni fille, ni garçon - non binaire. Iel déserta le dortoir des filles, qui le mettait mal à l’aise depuis le début de sa scolarité, se mit à alterner les uniformes masculins et féminins, ou même à les porter ensemble. Iel rencontra des pressions, de la part de certains autres élèves et de certains professeurs, pour rentrer dans le rang. Mais Neptune ne pouvait pas s’arrêter. C’était sa libération, iel ne se laisserait pas faire. Alors iel s’endurcit, et fut d’autant plus ouvert à propos de qui iel était qu’iel devait de nouveau prétendre être une fille pendant les vacances d’été. A seize ans, iel changea son prénom pour Neptune sur les registres de Poudlard. A 17, l’âge de la majorité sorcière, iel commença enfin une transition médicale.

Il était aussi temps de tout dire à sa famille, avant que les changements ne soient visible. Ce fut un moment difficile. Ses parents ne comprenaient pas, ils se fâchèrent, il y eut des cris et des larmes. Ce qui en ressortit fut une promesse : Neptune avait intérêt à trouver un travail à la sortie de Poudlard, parce que sans ça, iel serait à la rue. Ses parents n’entretiendraient pas ses “lubies” plus longtemps que ce qui était socialement nécessaire. Que de toutes façons, iel n’avait pas d’avenir et qu’ils ne le regarderaient pas pendant qu’iel gâche sa vie.

Neptune s’était déjà à ce moment là engagé dans la filière LLCM, dans l’espoir d’aller jusqu’au MISS, en espérant pouvoir faire un travail des cartes du ciel enluminées qu’iel faisait depuis son enfance - la seule passion constante dans sa vie. Mais la colère de ses parents fut un dur retour à la réalité. Un avenir aussi incertain signifierait à coup sûr une vie à vivre sous les ponts - iel ne pouvait dépendre de personne. C’était trop dangereux.

Iel se résolut donc à poursuivre plutôt une carrière de correcteur de lois, une carrière de gratte-papier où personne ne se soucierait qu’iel ne soit ni un homme ni une femme, une carrière ennuyeuse au possible, mais qui lui permettrait au moins de survivre et de ne dépendre de personne.

PSEUDO.