"Le mystère de la pièce" / Naïr Aquae

Le mystère de la pièce !
~Crush me a river~

L’entraînement du jour avait été particulièrement éprouvant. On ne ménageait pas nos efforts et on suait tous à grosses gouttes. Les heures d’entraînement c’étaient évaporées en un nuage de secondes, le temps avait filé… Malgré notre manque cruel de sex-appeal à ce moment-là, on avait convenu avec Maïwenn de se rejoindre après tout ça pour se balader. J’étais à la fois impatient et stressé… J’avais vraiment envie de passer du temps avec elle mais, j’avais également, tellement peur qu’elle ne m’apprécie pas en me découvrant… Après, ce n’était pas la première fois que l’on se voyait et aux entraînements on semblait bien communiquer sur le terrain, comme en dehors. Je m’inquiète sûrement pour rien, mais c’est dur de n’avoir aucun doute sur soi-même...

Je l’attendais patiemment à la sortie des vestiaires, prêt à faire route dès son arrivée. Elle arriva quelques minutes après moi, ses cheveux tressés comme des rayons de soleil que l’on aurait réussi à dompter. Dès que je l’aperçus, mon cœur commençait à accélérer, comme à chaque fois. Lorsqu’elle arriva à ma hauteur, on échangea quelques mots, je me tâchais de ne pas dire d’idiotie ou de bégayer et nous partîmes en direction de Castle Combe.

On s’arrêta sur un petit pont aux allures pittoresques, faîtes de grosse pierres grises. D’après les légendes, jeter une pièce dans la rivière, qui s’écoulait juste en dessous, porterait chance. On n’est jamais sûr que la fonctionne mais au moins, ça coûte toujours moins cher qu’un Felix felicis… On se pencha tous les deux sur le rebord du pont pour admirer le joli cours d’eau qui ruisselait sous nos pieds. La vue était splendide ! Le soleil se reflétait sur les galions qui jonchaient le lit de la rivière comme des dizaines d’étoiles qui scintillaient entre les poissons nageant dans cette galaxie irréelle.

La douce voix de Maïwenn me tira de ma contemplation. Elle me regardait avec ses grands yeux bleus aussi enchanteur que le spectacle qui se trouvait en-dessous de ce pont.

"-Euh.. oui, oui tout va bien ! J’étais juste un peu hypnotisé par ce paysage… Tu as raison, c’est tellement magnifique et idéale pour une balade. Et toi tout vas bien ?"

« Et toi tout vas bien ? »… vraiment ! Je n’avais que cela à répondre… Je ne faisais pas vraiment avancé à la discussion… Il fallait que je rajoute quelque chose, vite ! Je sortie une pièce de ma poche et me tourna à nouveau vers ma partenaire de balade.

"Tu penses qu’outre la chance, cette rivière pourrait exhausser des souhaits ?", fis-je en lui montrant la pièce que je tenais entre mes doigts.

Le mystère de la pièce !
~Crush me a river~

Cet après-midi était décidément idéale pour notre petite balade. Le soleil brillait continuellement et avec force au-dessus de nous, en nous inondant de ses rayons qui se plaisaient à se réfléchir sur la pierre, sur l’eau, sur ses cheveux dorés, ses yeux bleus, sa peau pâle… Elle brillait tellement à mes yeux, littéralement et figurativement, que je ne pouvais n’être que pâle à ses côtés… Je m’imaginais, là à ses côtés, les joues rosées par l’appréhension, l’air maladroit, les mains ne trouvant pas de place idéale, le regard gêné. Je devais dégager quelque chose qui était en total opposition avec la séduction, quelque chose repoussant toute attraction potentielle. M’enfin, à quoi bon se torturer, malgré que j’ai pourtant travaillé sur moi-même, je suis toujours mal à l’aise avec ces situations… Ma sociabilité et ma légère aisance relationnelle s’envole complètement dès que les palpitations se font plus intenses et je redeviens alors le petit garçon qui va de paire avec mon fasciés.

Malgré mes questions d’une importante banalité, elle m’avait répondue avec ardeur. J’aurais tant voulu en apprendre plus sur ce monstre mangeur de pièce mais, elle se tut aussi vite qu’une enfant qui en aurait trop dit à propos d’un secret. Elle s’était comme, censurée et la raison de cette coupure m’échappait complètement. En l’observant de plus près, elle ne semblait pas beaucoup plus détendue que moi. Serait-ce possible que ? Serait-on dans la même situation ?
Enfin, je pense qu’il ne sert à rien que je me torture à ce sujet, je n’ai pour le moment pas assez d’informations, de certitudes pour lui parler de quoi que ce soit, enfin, surtout pas assez de courage…

Elle me proposait maintenant d’accompagner mon interrogation, à propos de la rivière, d’un essai pour y répondre. Je me préparai à lancer ma pièce, perdant mes yeux dans les siens afin de pouvoir me synchroniser sur son lancer, tout en souhaitant en boucle dans ma tête, que tout cela devienne bien plus ou alors, dure éternellement…

Le silence avait suivi notre lancer, comme une ombre penché au-dessus de nous que ne pouvait pas laissé s'approcher d'avantage.

" Bon, je ne vois pas de créature mangeuse de pièce dans les parages… ", fis-je en scrutant nos pièces immobiles sur le lit de la rivière.
" Je veux tout de même en apprendre plus sur ce dernier, tu l’imagines comment toi ? Moi je vois un gros poisson avec une énorme bouche ronde, des écailles multicolores, avec un air las et mollement tranquille ", continuais-je en m’adossant contre la paroi du pont, en me tournant dans sa direction, histoire de faire sortir ma prestance du trou dans lequel elle était tombée.