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 ashes remain × ft. Batholomew

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B. Perceval Mcdonald


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B. Perceval Mcdonald





ashes remain × ft. Batholomew
02.04.16 22:00


   
Ashes remain.

   



Une énième fois, Perceval se pencha et vérifia les sangles de sa selle et la stabilité de ses jambes. C'était devenu un réflexe auquel il n'avait même plus besoin de penser. Toujours s'assurer plusieurs fois que l'équipement tenait bien en place et était correctement mit. C'était le cas ; il laissa sa main glisser sur les écailles rugueuses. La créature s'ébroua et un grondement mauvais fit vibrer tout son corps. Des frissons parcouraient les ailes noires à la fine membrane si délicate. La dragonne commençait à s'agiter — pas bon. « Désolé Suif. Encore un peu de patience s'il te plait. » souffla son cavalier. Mais elle n'avait plus envie d'écouter. Elle était bridée et ne pouvait faire autrement que d'attendre les ordres, même si elle ne désirait qu'une chose — s'envoler.

Suif était une femelle au caractère compliqué, comme la majorité des représentantes de son espèce — et elle était bien une des rares 'demoiselles' que Percy pouvait tolérer, voir apprécier. C'était une magnifique représentante de la race Noir des Hébrides et elle avait tapé dans l’œil de Perceval dès le premier jour ou il avait approché l'enclos des dragons, son diplôme de dragonrunner fraîchement obtenu serré entre ses doigts. Peut-être à cause de ses origines écossaises, comme lui. Ou bien ses écailles noires qui lui avaient valu ce surnom trompeusement inoffensif — alors que Suif était beaucoup de choses certes, mais certainement pas inoffensive. À moins que ce soit cette espèce de rage et cette domination qu'elle essaie, sans succès, d'exercer sur les autres dragonnes, alors qu'elle était bien plus légère que les énormes boutefeu chinois et moins dangereuse tout de même que les Magyars.

En tout cas, c'est elle que Perceval avait réclamé pour courir.
Car pour lui, l'enfant de moldu qui avait baigné quatorze années dans un monde sans magie, les dragons étaient la chose la plus incroyable et fascinante qu'il avait découvert en arrivant dans cet univers. Il avait rêvé de ces bêtes, subjugué par les récits imaginaires que les moldus adaptaient en contes ou en film. Alors les découvrir si réels, si parfaits — dès qu'il avait su, Perceval avait comprit. Il voulait les approcher, il voulait les chevaucher.

Il n'était pas bête, mais pas très intelligent ou assidu dans ses études, comme Darwin pouvait l'être par exemple. Le respect qu'il éprouvait pour son ami à suivre un double cursus était à la hauteur de sa certitude qu'il ne pourrait jamais réussir à faire ce genre de choses. Il n'était pas bûcheur, il brillait plus dans les activités physiques. Perceval n'était pas né dans le monde magique, il y avait encore des jours ou ça lui paraissait fou, improbable. Il n'avait pas le réflexe de régler tous ses soucis avec un sortilège. Mais les dragons — avec les dragons, agiter sa baguette ne servait à rien.

Avec les dragons, il n'avait besoin que d'être lui.
D'être honnête avec la créature face à lui et de l'accepter.

Cette envie, ce désir si fort, était devenue une certitude sitôt que son regard avait croisé les yeux de Suif, d'un violet étincelant — hypnotisant. Il n'était pas un sorcier ; pas complètement pas naturellement. On le lui avait trop souvent rappelé en lui crachant des « sang-de-bourbe » au visage. Mais un dragon lui — un dragon se fiche de qui étaient ses parents, sa lignée. Le dragon ne voyait que lui. Perceval.

Suif remue une fois de plus, plus violemment. Si elle n'avait pas sa bride imprégnée de sortilèges d'entraves par les soins des dragonmasters pour l'empêcher de cracher des flammes — en fait Perceval ne préférait pas penser à ce qu'elle pourrait faire si on lui laissait son entière liberté. Elle atteignait les limites de sa patience. Percy se tourna sur sa selle, se redressant un peu. Il élève la voix vers son camarade. « Eh, Bartholomew ! T'es prêt, c'est bon ? » Il n'avait pas envie de se faire désarçonner et secouer comme un jouet qui couine pour chien, juste parce que son partenaire d'entraînement était plus lent à se mettre en selle.
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Re: ashes remain × ft. Batholomew
06.04.16 16:25

Bâillement. Lenteur chronique. Léthargie maladive. Rythme soporifique. C'est ce que renvoyait Bartolomew aux quelques curieux qui s'étaient regroupés près du champ d'entrainement. Il trainait des pieds, les dernières sangles de sa selle pendant au bout de ses bras ballants. Il avait étouffé un bâillement, s'approchant de Clud. Il aimait son dragon, car d'aussi loin qu'on lui avait confié, ils avaient toujours été relativement semblables. C'était un opaloeil des antipodes. Un des rares spécimens à s'être acclimaté aux températures anglo-saxonnes. Mais au delà de la beauté du spécimen, ce dernier était, à l'image de son maître, relativement lent. Lent et paresseux en général. Il n'y avait guère qu'en course que le duo semblait se réveiller, comme reprenant subitement vie.

Mais en l'instant, Clud somnolait, attendant tranquillement d'être équipé. Et Bartholomew ne se pressait pas plus, malgré l'agitation du côté de son partenaire d'entrainement. Il n'aimait pas trop le public lors de ces séances d'entrainement. Sans leur présence, il pouvait prendre sa forme animale et somnoler dans une poche de sa selle pendant la course. Parce que oui c'est ce qu'il lui arrivait de faire. Après tout ce temps à côtoyer son dragon, ils avaient pris certaines habitudes. Comme cette sorte de confiance mutuelle, qui faisait que Clud savait pertinemment qu'il pouvait être libre de ses mouvements pendant qu'il courrait s'il le désirait. Mais ce ne serait pas pour cette fois. Il finit enfin d'installer tout son fatras sur le dos de sa monture, vérifiant une dernière fois les sangles. Paresseux, mais pas totalement inconscient non plus. Il plaça un pied dans l'étrier, poussant sur sa jambe pour monter en selle, dans un effort qui sembla surhumain. Le poids de sa tenue, accordé avec le manque de sommeil, était relativement fatiguant. Du moins pour Bartholomew, qui se gratta la tête une seconde une fois installé. Il avait l'air de tout sauf d'un coureur prêt au départ, avec les épaules affaissées, des cernes sous les yeux et cet air mal à l'aise dans une tenue bien trop lourde et chaude à son goût. Il aimait la chaleur, mais la supportait mal. Encore une magnifique contradiction de Loque Calhart, avec sa dégaine si peu crédible.

    C'est bon, c'est bon. Quand tu veux !


Il s'était alors mis en position de départ. Et encore une fois il ne faisait pas comme les autres. Si la plupart des coureurs étaient à l'affut lors du départ, Bartholomew avait pris appui sur ses étriers, poussant ses jambes vers l'arrière, une jambe légèrement pliée, opposée à la patte dominante de son partenaire écailleux. Il s'était à moitié allongé sur sa monture tout en faisant attention à ne pas s'écorcher sur la crête de sa monture, ne tenant même pas les rennes, passant ses bras autour du cou de son dragon. Oui, Bartholomew courrait comme ça. Parce qu'ainsi, il pouvait parler à son dragon sans avoir à élever la voix. Dangereux ? Oui, si l'on veut. Mais il attachait toujours ses jambes à sa selle, ayant modifié cette dernière pour avoir les cuisses et les mollets sanglés à son dragon, évitant ainsi les chutes. Lorsqu'ils courraient, ils n'étaient alors plus deux modèles de fainéantise. Ils n'étaient plus juste un coureur et son dragon. Ils étaient comme un seul être, et même s'ils n'étaient pas toujours synchronisés, leur entente était assez surprenante.

    Allez mon vieux, on fait comme d'habitude, okay ?


Il sentit son dragon s'ébrouer. Alors ils feraient ainsi. Ils n'avaient plus qu'à attendre le départ, cette fois tous deux plus éveillés que jamais.
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B. Perceval Mcdonald


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B. Perceval Mcdonald





Re: ashes remain × ft. Batholomew
07.04.16 11:03


Son regard glissa vers les gêneurs qui s'étaient approchés du terrain d'entraînement, en respectant cependant les distances de sécurité. La langue de Perceval claqua avec désapprobation. Il n'aimait pas avoir du public. Suif non plus ; cela la rendait plus nerveuse encore que d'ordinaire. Mais ils n'étaient pas nombreux, les dragonrunners. Et il pouvait comprendre qu'ils attisaient la curiosité, l'envie peut-être même. Mais mince — c'était pas un jeu. Quoiqu'il soupçonnait que certains venaient uniquement pour voir les cavaliers se faire désarçonner et se casser un os ou deux. Il faut dire que les blessures étaient monnaie courante — ce n'était pas un jeu.

Enfin, la voix de Bartholomew résonne à ses oreilles et il tourne la tête. Perceval, comme beaucoup, prends un instant pour admirer l'élégance lumineuse de Clud, le partenaire favori de son camarade. Là ou sa propre monture était noirceur digne d'un morceau de charbon et nervosité, l'autre dragon n'était que blancheur immaculée et calme. Mais il ne fallait pas se fier à l'apparente somnolence de l'opaloeil des antipodes ou à celle de celui qui le montait. Perceval était bien placé pour savoir que lorsqu'ils courraient, les deux rivalisaient de vitesse avec Suif et lui-même. Il adressa un hochement de tête à Bartholomew, et eu un coup de menton agacé vers les spectateurs. « Ils me soulent un peu n'empêche, ceux-là, tch. » Sa main caressait les écailles de Suif, évitant par habitude les pointes qui ornaient l'échine de la dragonne. « Allez, allons-y et nous occupons pas d'eux — »

La Noir des Hébrides balança sa tête et claqua des mâchoires en signe de défi à l'attention de son adversaire, ce qui fit lever les yeux au ciel de Perceval. Elle agissait toujours ainsi, toujours à se la jouer dominante et au fond Perceval se disait que c'était vraiment ce qu'il aimait le plus chez cette créature qu'on dirait recrachée par les portes de l'Enfer même— cette fierté et cette manière de se dresser face à la vie, de se tenir droite avec la rage au ventre. « Vantarde, va. » souffla-t-il, l'affection faisant rouler ses paroles jusqu'à la dragonne qui détendait ses ailes pour les agiter un peu et se les dégourdir.

Le ventre de Perceval commençait à se tordre de cette sensation si particulière, teintée d'impatience.
Cette sensation à laquelle il avait aspiré si longtemps et à laquelle il avait fini par devenir accro. Cette addiction à l'adrénaline.
À la vie.

Il se tourna vers Bartholomew, admira silencieusement la façon si particulière que son camarade avait de s'installer en selle, plus en avant et aplati que la norme. Mais chaque cavalier avait sa manière de s'adapter, de trouver la position la plus adéquate, celle qui leur permettait d'atteindre l'harmonie parfaite avec le dragon. Pour Perceval, c'était les paumes à plat sur l'encolure de Suif et les jambes plaquées contre ses flancs, mais avec les épaules droites de manière à voir correctement le parcours et guider la dragonne. Il s'était débarrassé des étriers classiques à force de les perdre constamment au début de ses entraînements, sanglant ses jambes en les remontant un peu. Avec Suif c'était d'autant plus nécessaire qu'elle avait la fâcheuse manie de faire des vrilles et il ne comptait plus le nombre de fois ou il était tombé à cause des acrobaties aériennes de sa dragonne — au moins réduisait-il le nombre avec cette technique.

Se positionnant auprès de Clud, les dragons s'ébrouaient d'impatience. Perceval lança un coup d’œil à son camarade alors qu'il rabattait sur son nez ses lunettes de protection — autrefois utilisées lors de ses matchs au Quidditch, mais il leur avait trouvé une seconde vie désormais. « Alors, prêt à perdre ? La dernière fois c'est toi qui a gagné si je me souviens, mais Suif l'a en travers de la gorge, aha. » Son sourire n'était ni supérieur, ni feint — il appréciait vraiment la compétition amicale qui les opposait. Un coup c'était Bartholomew qui gagnait, un autre Perceval. C'était motivant.

Percy se pencha, ses doigts caressant les écailles frémissantes. Il sentait Suif, sa force, son impatience. Son cœur battait ; plus vite, plus fort.
Le coup de sifflet retentit. L'instant suivant, la dragonne n'était qu'une masse sombre s'élevant dans les airs tel un boulet de canon — une flèche filant vers le ciel.
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Re: ashes remain × ft. Batholomew
09.04.16 2:11

Il avait ajusté ses lunettes une dernière fois, laissant un léger sourire se dessiner sur ses lèvres. Cette petite compétition avait toujours été amusante, toujours rafraichissante. Ils étaient à la fois si proches et si différents l’un de l’autre que c’en était presque étrange, et pourtant. Pourtant, leur entente était appréciable. Elle lui changeait les idées, le tirait d’un quotidien parfois trop morne. Oui, au fil des années, il avait fini par donner à son camarde Poufsouffle une place particulière dans son entourage. Un ami, mais aussi tellement d’autres choses. Tellement plus qu’une simple amitié, et pourtant il n’aurait probablement pas su le définir clairement. C’était amusant. C’était rafraichissant. C’était… Rassurant. Et à la fois un peu effrayant. Il aimait cette vigueur, et craignait de perdre ces moments. Il aurait voulu pouvoir toujours revoir ces instants, tout en sachant que ses yeux pouvaient l’abandonner sans crier gare. Mais il fut bien vite arraché à ces pensées, Clud commençant à s’agiter, il avait fini par affermir sa prise autour du cou écailleux.

Et le départ fut donné. Le son du sifflet fendit l’air un court instant, puis plus rien. Plus rien sinon l’air qui grondait à ses oreilles, interrompu à intervalles réguliers par les battements d’ailes des deux dragons. Et il se sentait comme électrifié. Comme si l’adrénaline avait connecté tous ses neurones, comme si tous ses sens lui étaient rendus. Il se sentait libre. Il se sentait brave. Il se sentait vivant. Et un rugissement bestial vint parfaire la transformation qui venait de s’opérer chez Bartholomew et son dragon. Il ne cilla même pas en entendant l’Opaloeil rugir à son oreille. Il sentait seulement le vent le secouer, avec cette impression de respirer vraiment pour la première fois. Comme à chaque course, il avait cette impression d’inspirer à s’en couper le souffle. Cette impression de liberté presque criminelle. D’être à la fois tout puissant et minuscule. Et comme à chaque fois, il observait le ciel, le monde qui se dessinait sous lui, comme s’il le voyait pour la première fois, comme s’il voulait le graver dans sa mémoire, le graver au fond de ses pupilles.

Puis vinrent les premières complications. Le premier obstacle volant se dressait devant eux. Il ne comprenait toujours pas comment pouvait se dresser un tel parcours devant eux. Même par magie, c’était beaucoup trop invraisemblable. Beaucoup trop fou. Et il ferma les yeux, sentant le violent contact avec l’eau lui couper le souffle, détruisant tout signe de torpeur possible, alors qu’il grelottait en retrouvant le contact de l’air. Une barrière aqueuse en plein ciel, un mur d’eau qui se dressait sur le chemin des coureurs, et que les dragons mal dressés ou trop douillets tentaient d’éviter au dernier moment. Et ce genre de manœuvres finissait souvent en une acrobatie non préparée, qui faisait chuter le cavalier.

    Graaaaaaaaaaaaaaah !


Il avait hurlé, l’eau imbibant ses vêtements et le glaçant jusqu’aux os tandis qu’ils continuaient à fendre les cieux. C’était un cri un peu spécial. Parce que c’était totalement dingue. Totalement illogique. Parce qu’il détestait ce genre de surprises purement aléatoires. Il les détestait autant qu’il les adorait. C’était un cri de rage et de joie. Un cri de colère et de bonheur. Il se sentait serein, à fendre ainsi les airs, tout comme il sentait son sang bouillir d’excitation. C’était purement contradictoire. Totalement malade. C’était la folie inexplicable de ces courses. La folie des dragonruns.

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B. Perceval Mcdonald


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B. Perceval Mcdonald





Re: ashes remain × ft. Batholomew
11.04.16 15:05

De tout temps, l'Homme, qu'il soit moldu ou sorcier, de noble lignée ou né d'inconnus, avait désiré conquérir les cieux. Il parvenait, grâce à des technologies avancées comme les avions, ou bien des concentrés de magie inexpliqués comme les balais volants,  à s'en rapprocher, à effleurer ce territoire interdit et désiré du bout des doigts. Il s'illusionnait ainsi en avoir le pouvoir, le contrôle.
Mais les seigneurs et maîtres incontestés étaient, et demeureraient toujours, les dragons.

Comme à chaque fois que Suif faisait ses démarrages foudroyants, pareil à des bombes qui explosent d'un seul coup sans prévention, Perceval se retrouva plaqué contre son encolure, tout proche des piques aiguisés comme des dards ornant celle-ci — trop proche même ; chevaucher un dragon à pointes n'était pas sans danger et par moment il enviait Bartholomew et son dragon tout en finesse et en élégance. Mais toujours brièvement ; car nul n'égalait la fougue et la sauvagerie qu'il se dégageait de Suif et qui avait conquit son coeur. La dragonne semblait crier, à chaque rugissement de défi lancé au ciel “je suis libre”.

Le cavalier se redressa et trouva rapidement sa position à force d'habitude et de pratique, guidant la dragonne et l'accompagnant dans ses mouvements à l'aide du poids de son corps qu'il faisait pencher selon des signaux connus d'eux seuls, acquis alors qu'ils s'apprivoisaient mutuellement. Lorsqu'il prit le risque de renverser la tête en arrière, laissant Suif prendre la tête, il eut le souffle coupé parce la vision qui s'offrait à lui.
Le ciel — le ciel dans son immensité absolue, incontestée. Il l'attirait, l'engloutissait dans sa grandeur éternelle. Perceval se sentait tout et rien à la fois — être microscopique dans un univers de géant. Libéré de toutes attaches, de toutes craintes ; libre d'exister.

Suif poussa un rugissement tonitruant ; en réponse à ce cri faisant écho à son cœur, Perceval ouvrit les bras, droit sur sa selle. Vas-y Ciel ; dévores-moi, absorbes-moi. Laisses-moi rêver à rejoindre ton royaume et te dominer, laisses-moi croire un instant aux possibilités infinis qui s'offrent à moi.
Et pendant un instant, une seconde même, si brève qu'il doutait presque de l'avoir vécu ; Pendant cet instant, Perceval n'était plus humain — Il était dragon.

Un sursaut le ramena à la réalité de sa situation et le força à reposer ses mains sur l'encolure de Suif et se concentrer, alors que la dragonne s'agitait face au premier obstacle. Une barrière aquatique — un classique. Cependant, bien que s'étant préparé au choc, Perceval faillit se faire désarçonné en sentant l'eau les envoler alors que Suif traversait l'obstacle sans hésitation. La pression de l'eau le plaqua d'avantage contre sa monture et l'eau glacée imbibait ses vêtements et glaçait ses os. Il entendit vaguement un rugissement, tout proche ; mais impossible de dire s'il s'agissait de Bartholomew ou de sa monture.

Dans ces instants, les dragonrunners devenaient animaux à leur tour — des créatures sauvages, hypnotisées par les sensations de la course folle et démente qu'ils vivaient.

Suif émergea de la barrière et la dragonne battit furieusement des ailes pour prendre d'avantage de hauteur encore. Le vent frappait Perceval comme des coup de fouet. Un sourire dévorait pourtant son visage, le sang battant furieusement ses tempes et pulsant dans son corps. Il leva les yeux alors que l'obstacle suivant leur faisait face, presque botte à botte avec Bartholomew.

Des cercles de feu. Trois cercle de flammes parfaits, flottant dans les airs, juste assez larges pour laisser passer les dragons en leur cœur. « Ils sont sérieux — » marmonna Perceval, avant d'hausser la voix pour que son camarade l'entende. « Tâches de pas griller, aha ! »

Suif poussa un rugissement et d'un battement d'ailes, s’engouffra dans l'enfer de flammes se présentant à eux.
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Re: ashes remain × ft. Batholomew
15.04.16 2:33

Bartholomew n'aurait su dire si les inventeurs du dragonrun étaient de dangereux psychopathes ou de véritables génies. Mais dans un cas comme dans l'autre, les organisateurs restaient d'excellents sorciers pour arriver à installer de tels obstacles sur leur chemin. Et il n'en restait pas moins que trois cercles de flammes se dressaient à présent devant eux. Il avait beau savoir à peu près à quoi s'attendre dès l'instant où il montait sur le dos de Clud, Bartholomew n'arrivait toujours pas à s'habituer à des obstacles de ce genre. C'était comme si le Gryffondor redécouvrait les surprises du dragonrun à chaque nouvelle course. Mais ce n'était pas comme s'ils étaient des vétérans, habitués à toutes les combines ou tous les obstacles tordus qu'ils pouvaient rencontrer. Il avait tourné la tête vers son partenaire d'entraînement, percevant la raillerie de ce dernier, qui parvint à lui arracher un sourire malgré lui. Il s'était contenté de resserrer ses jambes autour des flancs de son dragon : cette pression était un de ces ordres informulés qu'ils avaient mis au point au fil du temps, pour ne plus avoir à hurler aux oreilles de son compagnon écailleux pour se faire comprendre. Il lui avait simplement indiqué la manoeuvre aérienne à suivre pour passer l'obstacle. Du moins celle qu'il jugeait la plus appropriée.

Il avait alors senti les muscles de son dragon se tendre et se détendre sous ses jambes, tandis que celui-ci forçait l'amplitude de ses battements d'ailes pour prendre de la vitesse. Il avait alors rattrapé son camarade Poufsouffle, retenant son souffle. Sa prise autour du cou de son dragon s'était raffermie, et il avait à son tour élevé la voix pour répondre à Perceval.

    Toi aussi ! Sinon, on mangera du Poufsouffle rôti ce soir !


Non, vraiment, il n'était pas doué pour les piques. De toutes façons, la fin de sa phrase s'était perdue dans le vent, Clud ayant entamé sa manoeuvre avant la fin de sa phrase. Le dragon avait profité de sa prise de vitesse pour replier ses ailes au dernier instant, frôlant le premier anneau de flammes, et vriller pour traverser l'obstacle brûlant. Bartholomew n'avait alors pu s'empêcher de fermer les yeux durant cet instant où toutes les indications en terme de haut, de bas, de gauche et de droite s'étaient entremêlées. C'était un coup à avoir des haut-le-coeur. Et ce n'était pas la meilleure chose au beau milieu d'une course. Il avait rouvert les yeux, entendant derrière lui le crépitement du brasier, avant de se rendre compte d'une sensation étrange dans son dos. Il s'était rapidement contorsionné, constatant alors avec horreur que des mèches de ses cheveux étaient en train de brûler. Il avait beau les avoir attachés en une sorte de catogan, les pointes avaient visiblement rencontré les flammes.

Il avait alors du intimer à Clud de ralentir un peu alors qu'il sortait sa baguette pour lancer un Aguamenti dans son dos pour calmer les flammes. C'était tout de même incroyable. Quelques instants auparavant, il était trempé, l'instant suivant, il brûlait, et le voilà qui était de nouveau trempé. S'il n'attrapait pas un rhume après tout ça, il pourrait s'estimer heureux. Mais le plus important n'était pas là. Le plus important était qu'il avait pris un peu de retard. Et dieu sait comme quelques battements d'ailes pouvaient faire toute la différence lors d'une de ces courses infernales. Infernales et pourtant si grisantes. Il faut croire que l'adrénaline faisait bien sa part des choses. Ces courses avaient un don pour réveiller Bartholomew, comme si le fait de parcourir les cieux à dos de dragon arrivait à lancer la machine à plein régime. Comme si l'adrénaline arrivait à connecter tous ses neurones d'un seul coup. Comme pour le duel en somme. Sauf que lorsqu'il échangeait des sorts dans les couloirs en pleine nuit, il n'avait jamais trop de mauvaises surprises. Pas comme ici. Pas comme maintenant.

Il n'avait pas fait attention à l'espèce de brume qui avait commencé à les envelopper. Et il se retrouvait maintenant la tête en bas. Le ciel en dessous de lui. L'immensité bleue totalement ouverte sous le ventre de son dragon. Ils avançaient dans une zone où les directions étaient inversées. Et il ne put alors s'empêcher de se sentir minuscule, comme oppressé par cette magnifique étendue nuageuse. Cette fois l'obstacle n'était plus excitant comme les deux précédents, il était nettement plus étrange, plus bizarre. Plus stressant surtout. Bartholomew avait alors commencé sa lutte contre cet étrange sentiment qui lui écrasait la poitrine, ce sentiment de malaise, alors qu'il serrait son dragon. Il avait penché la tête sur le côté, se raclant la gorge pour lâcher un crachat. Ce n'était certes pas très propre mais cela avait rapidement confirmé ce mal-être qu'il ressentait, alors qu'il découvrait avec une sorte de fascination mêlée d'horreur que sa salive ne retombait pas vers le sol, non. Elle fusait vers le ciel, comme happée par les nuages. Il avait alors déglutit difficilement, son coeur ratant un battement. Vraiment, les inventeurs du dragonrun étaient tout sauf sains d'esprits.
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B. Perceval Mcdonald


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B. Perceval Mcdonald





Re: ashes remain × ft. Batholomew
19.04.16 12:29


Brûlant — l'air été brûlant autour de lui ; étouffant même. Oppressant. Perceval, malgré les lunettes de protection, avait dû fermer les yeux en franchissant les cercles de flammes. Suif avait replié les ailes, fondant tel un oiseau de proie. Et lui semblait se consumer, dévorer par la chaleur cuisante, les flammes venant lécher les ailes de sa dragonne et son dos — merci le sort d'imperméabilité jeté sur ses vêtements avant chaque entraînement sinon il aurait rôti.

Il a vaguement conscience que Bartholomew lui a crié quelque chose, mais la moitié de sa phrase s'est perdue dans le vent. Tant pis, ce n'est pas important. Perceval serre ses jambes, presse les flancs de Suif. Plus vite, lui dit-il avec son corps. Sors-nous de cet enfer de feu. La dragonne gronde, s'agite et tend ses muscles. Elle veut pouvoir de nouveau ouvrir les ailes, mais pour cela il faut déjà sortir d'ici. Le premier cercle est franchit, elle s'engouffre dans le second, un peu trop vite. Les bords enflammés crépitent au contact de ses écailles.

Mais Suif est un dragon — elle ne craint pas le feu.
Elle le domine, le maîtrise, le fait naître de ses entrailles.
Elle est le feu.

Perceval en revanche, c'est une autre histoire et il serre les dents, endure la chaleur telle qu'elle en devient douloureuse, sur son visage et tout son corps. Mais c'est une douleur bienvenue, il l'accueille et la supporte sans dire un mot. Il a l'impression d'être vivant — il l'est. Cette cuisante sensation veut dire “j'ai mal donc je vis”. Il est vivant. Sarah est morte, son grand-père est mort, des gens meurent en ce moment même ; à cette seconde précise. Mais lui non, lui est toujours là, il vit et respire et il vole. Il vole dans son cœur et dans le ciel. Et Perceval lutte contre cette envie de pleurer, de hurler qui lui monte à la gorge. Il ravale ses sentiments comme sa salive et garde tout en lui, parce que non. Ce n'est pas le moment — peut-être bien qu'il n'existe pas d'ailleurs, ce moment idéal ou il pourrait lâcher prise, lâcher tout ce que son cœur d'enfant à amasser et garder en lui, tel le trésor d'or sur lequel veille le dragon jaloux.

Finalement, Suif s'extrait du cercle, avale le dernier d'une dernière poussée de son corps et enfin — enfin elle déploie ses ailes. La dragonne pousse un rugissement et Perceval rouvre les yeux — la bulle éclate. Retour à la réalité, retour à sa vérité. La course. La course n'est pas fini, non pas encore. Pendant ce temps, Clud à prit quelques longueurs d'avance, mais qu'importe. Elle le rattrapera rapidement. Perceval frisonne un peu, jette un regard derrière lui vers les anneaux de flammes magiques. C'était loin d'être son obstacle favori celui-là. Une secousse de Suif le ramène à la réalité. Se concentrer, il devait resté attentif à ce qui allait suivre.

D'autant que la dragonne approchait d'une zone brumeuse ; le prochain obstacle. Percy était désormais presque couché sur sa monture, sa joue collée contre les écailles rugueuses de son encolure. Clud avait une avance d'environ une tête et demi et venait de s’engouffrer dans le brouillard mystérieux. « Allez ma grande, rattrapes-le. » Son murmure l'attends, malgré le vent hurlant. Suif fouetta l'air de sa queue, donna une poussée avec ses ailes et s'élança à la poursuite de son congénère. En un coup d'ailes, elle était à sa hauteur.

Perceval baissa les yeux. En dessous, le ciel. Il leva le nez ; au dessus de lui, la terre.
Monde inversé.

Ok — c'était probablement dans le top dix des trucs les plus bizarres qu'il avait vu jusqu'à présent.

Il voit du coin de l’œil le crachat de Bartholomew. Lequel semble se faire aspirer par le ciel. Mais avec ces perturbations, Perceval ne sait plus bien ou est l'envers et l'endroit dans cette dimension brumeuse. Sa voix s'élève un peu pour franchir la barrière de vent créer par les battements d'ailes des deux créatures. « Mec — t'es crade. T'as de la chance que ça te sois pas revenu en pleine face, j'me serai marré tiens. » Il sent Suif se contracter entre ses cuisses Ah, c'est le signal ça. « Bon bah — j'crois que c'est le moment. »

Et d'un coup la dragonne file. D'une poussée d'ailes, d'un battement plus fort, plus violent, elle dépasse Clud. Elle est pareille à une flèche lancée qu'on gardait tendu contre la corde jusqu'à présent et qui désormais s'envole. Elle s'extrait hors de la brume, retrouve leur monde ordonné, à l'endroit comme il devrait l'être. Perceval lève les yeux — au dessus de lui, le ciel. Le ciel rassurant, immense et qui le dévora si jamais il se relâche. Mais c'est rassurant.

Devant eux, l'obstacle suivant. Ils ont atteint les falaises, géantes centenaires voir millénaires qui sait ? Demoiselles sages de roches, qui forment un véritable parcours d'obstacle naturel. Un léger sourire en coin fleurit sur les lèvres de Percy ; il était né dans ce pays. Les Highlands écossaises n'avaient aucun secret pour lui. Il n'avait pas peur ; il était un Téméraire par Merlin.

Le cavalier redresse quelque peu ses épaules, serre ses mollets pour encourager sa monture.
Suif s’élève tout d'abord et pique ensuite, plongeant vers le premier rocher pour slalomer autour de celui-ci, agile comme l'oiseau de proie qu'elle était.
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Re: ashes remain × ft. Batholomew
16.05.16 21:09

Bartholomew n'avait pu s'empêcher de lâcher un soupir en voyant la suite du parcours. Merveilleux. Il détestait ce genre d'obstacles. C'était typiquement le genre de choses pour lesquelles il n'était pas fait. Pour lesquelles lui et son dragons restaient tout sauf à l'aise. Pas qu'il avait peur de ce genre d'obstacles. Ou du moins si, il en avait un peu peur. Il savait, d'expérience, qu'un rien suffirait à tout faire basculer. Que la moindre erreur d'inattention de sa part pouvait mettre leurs deux vies en péril. Alors il appréhendait l'approche de ce dédale naturel. Il avait encore ce souvenir, datant de ses débuts, d'une rencontre un peu douloureuse avec un pan de falaise alors qu'il avait lancé sa monture trop vite au milieu de ce dédale rocheux. De toutes façons, Clud, contrairement à Suif, n'était pas fait pour les manoeuvres vives. Par sa nature même, dragon de vallée et non de montagnes, il n'était pas dans son élément. De plus, les caractères du Gryffondor et de son dragon s'accordaient plutôt bien, en faisait un animal assez docile et relativement peu vif. Par son envergure également, il était désavantagé. Cela leur faisait bien trop de contraintes par rapport à leurs partenaires d'entrainement. Et le Gryffon avait senti les muscles de son compagnon se tendre et se détendre avec plus de force qu'à son habitude, alors qu'il prenait de la hauteur pour s'élever au dessus des montages, tandis qu'il voyait Perceval zigzaguer entre les pics et les cols.

Il laissa sa monture s'élever encore un peu, avant de finalement reprendre la trajectoire en main, forçant un peu la main à son compagnon de vol. S'ils ne voulaient pas prendre trop de retard, ils devraient manoeuvrer un peu. Ils ne rencontreraient que quelques pics, rien de très méchant vu de loin. Mais c'était typiquement ce que pouvaient penser tous les spectateurs, ou novices. La vérité, c'était qu'une fois lancé en pleine course, ce n'était plus aussi simple qu'on pourrait le croire. Lui aussi, à ses débuts, avait pu croire que ce serait simple. Que ces obstacles n'étaient que de la poudre aux yeux. Mais c'était un exercice de concentration, ainsi que d'adresse à mener son dragon. Les premières blessures dues à l'inattention et aux excès de confiance lui avaient vite appris. Et même si quelques obstacles rocheux pouvaient paraître un jeu d'enfants, c'était une toute autre chose une fois que l'on y était confronté. A la moindre erreur, il risquait de voir son dragon se fracturer, ou pire, se déchirer un aile. En l'entrainant dans sa chute par la suite. Alors il fallait qu'il se concentre, qu'il mesure chaque ordre et chaque virage. Clud était fait pour les trajectoires fluides, pas les à-coups.

Il avait donc pris les rennes en mains, tirant légèrement d'un côté pour faire tourner sa monture, esquivant le premier obstacle. Il devait absolument rester concentré. Tout se déroulait plutôt bien, bien qu'ils n'arrivaient pas tout à fait à rattraper leur retard. Puis vint le drame. Un passage étroit entre deux pics, qui approchait bien trop vite. Si son dragon était doué pour les trajectoires relativement lisses, il avait l'habitude de prendre de la vitesse petit à petit. Et il n'aurait probablement jamais la place de passer entre ces deux pics. C'est pour cela que Bartholomew avait sorti sa baguette, légèrement paniqué. S'ils ne pouvaient passer, alors ils se créeraient un passage. Il avait visé la roche, le bras tremblant légèrement. Appréhension, ou simple résistance au vent ? Probablement un peu des deux. Ils approchaient. Ils approchaient vite. Il n'aurait probablement pas le temps. Il aurait du s'y prendre un peu plus tôt. Mais il fallait tenter. Il n'avait rien à perdre maintenant. Et il avait hurlé, à plein poumons :

    Confringo !


Eclair. Explosion. Eboulement. Il avait vu les roches commencer à s'effondrer alors qu'ils approchaient dangereusement. Il s'était tourné sur le côté, lançant sort sur sort pour essayer de dégager les plus grosses roches, risquant de tomber sur l'aile de Clud, qui avait pris l'initiative de son virage. Mais il ne vit pas la roche qui tombait dans sa direction. Il ne comprit que trop tard, levant son bras pour se couvrir la tête. Crac. Flash. Douleur. Il sentait la douleur se diffuser dans son bras droit, alors qu'il était emporté sur le côté par le morceau de roche. Bras cassé ? Epaule démise ? Côtes fêlées ? C'était probablement un mélange de tout ceci. Mais comment continuer la course dans ces conditions ? Il voyait son bras ballant, les doigts fermés sur sa baguette, serrant les dents, sa tête lui hurlant de s'arrêter immédiatement, la douleur le vrillant de part et d'autre. Mais... Abandonner ? Etait-ce seulement une possible éventualité ?
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B. Perceval Mcdonald


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B. Perceval Mcdonald





Re: ashes remain × ft. Batholomew
04.06.16 17:02


« Barth ! » Il avait vu. Le sort, l'erreur de Clud, le rocher. Tout. Perceval avait envie de stopper sa monture, de faire demi-tour — règle numéro 1 des dragonrunners ; à moins d'être en course officielle et d'avoir les mesures nécessaires de prévue, ne jamais abandonner un cavalier blessé derrière soi, seul avec son dragon. Mais Suif était lancée. Parviendrait-il à la convaincre de stopper son élan ? Il en doutait fortement.
Portant son bras dans son dos, il se saisit de sa baguette et la tendit vers le ciel, illuminant ce dernier  d'un éclat de lumière rouge. Le signal d'alerte pour un dragonrunner blessé — ainsi, les superviseurs de l'entraînement ne tarderont à venir stopper le destrier de son camarade pour le prendre en charge.

L'étincelle ne fut cependant pas du goût de Suif ; la dragonne fit un brutal écart, se retournant entièrement dans le but de lui faire comprendre qu'elle n'appréciait pas qu'il s'interpose entre elle et la victoire. Pourquoi se soucier d'un adversaire déjà à demi-vaincu ? Pourquoi rebrousser chemin pour lui porter secours ? La Noir des Hébrides ne comprenait pas le sens des valeurs de la camaraderies ; elle était un prédateur solitaire, une dominante qui se tenait seule, au sommet de la chaîne alimentaire.

Serrant les dents, Perceval s'accrocha aux sangles et à l'échine de sa monture. La ligne d'arrivée (ou plus exactement le retour au début de la piste, le parcours suivi faisant une boucle) était toute proche — peut-être tiendrait-il jusque là. À peine cette pensée lui traversa-t-elle l'esprit que la dragonne fit un nouveau tonneau pour le mettre à mal, virevoltant tel la ballerine des airs, la reine des hauteurs, qu'elle était, écrasante dans sa supériorité absolue. «  Suif, arrêtes ça ! » cria le jeune homme, serrant les jambes pour rappeler sa monture aux ordres. Mais elle n'écoutait plus, jugeant que puisque son rival était déjà derrière, elle pouvait se permettre quelques fantaisies.

Perceval fut éjecté à sa troisième roulade aérienne, le système de sécurité des sangles faisant que ces dernières se détachèrent pour lui éviter de finir empaler sur les piques de sa monture.

S'étant préparé à ne pas finir sa course sur le dos de sa dragonne, Perceval avait toujours sa baguette entre ses mains — et la présence toute proche des superviseurs lui auraient assuré d'être secouru à temps. Le choc avec la terre fut douloureux, malgré qu'il parvint à ralentir sa chute de dix mètres de haut (une chance que les sortilèges de secours soient les premiers qu'on enseigne aux dragonrunners, bourrant leurs crânes avec ces nécessités à leur survie). Sa mâchoire cogna et ses dents s'entrechoquèrent alors qu'il rentrait la tête entre les épaules. Un goût de fer le saisit — il s'était probablement mordu la langue. Perceval cracha pour éviter de s'étouffer avec le sang qui commençait à emplir sa bouche.

Il déroula avec prudence les jambes, entendant vaguement en bruit de fond qu'on rattrapait et calmait Suif avec quelques sortilèges visant à l'endormir. Remuant d'abord les doigts et les pieds, il récita mentalement son nom, son âge et le lieu ou il se trouvait, comme on lui avait apprit à faire en cas de choc de ce type. Apparemment rien de cassé — ou presque. En redressant les épaules, Perceval nota que son coude formait un angle étrange. « Et merde... » l'adrénaline l'empêchait de ressentir trop la douleur, mais c'était une question de minutes. Il était bon pour un passage à l'infirmerie.

Se relevant, sa main valide tenant son bras blessé, il avisa un regroupement sur la zone de préparation, là ou ils harnachaient les dragons et donnaient le départ des courses d'entraînement. Clud était arrivé et on semblait déjà s'agiter entre endormir la monture et s'occuper du cavalier blessé.
Quelques Dragonmasters plus âgés arrivèrent au niveau de Perceval, qui assura aller bien. On lança tout de même un sort d'anti douleur sur son bras par précaution et l'escorta jusqu'aux autres.

On le fit asseoir à même le sol en lui disant d'attendre là. Bartholomew était juste à côté, dans un état tout aussi admirable semble-t-il. « Eh mec. Alors ce bras, il est aussi beau que le mien ? » demanda Perceval en désignant son coude désaxé avec un sourire engourdi. « Bon. Suif a battu ton précieux endormi, moi j'suis pas certain de pouvoir en dire autant par contre pour cette fois. »

Un rire.
Les dragonrunners étaient réellement des masochistes inconscients, tout de même.
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Re: ashes remain × ft. Batholomew

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