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 Tell me — [Anton]

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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Tell me — [Anton]
07.08.16 17:11


« Louise s’était étirée tout contre la table, les poings serrés.
Aussi avait-elle saisi de cet acte que plus rien n’irait : qu’aujourd’hui venait à terme et qu’elle ne pourrait plus qu’attendre demain. Vouée au rien, elle s’était redressée contre sa chaise, laissant son regard flotter tout contre ses livres; refermant l’épais ouvrage d’histoire magique trainant à ses côtés d’un geste las. Avait-elle suffisamment avancé ? Elle était à jour pour les trois jours à venir, mais aurait aimé se libérer pour quatre. On était jamais à l’abri d’un imprévu, que répétait toujours son père; le regard absent. Il était toujours ainsi, à énoncer des évidences tout en nouant sa cravate, se dévisageant dans le miroir. Se voyait-il seulement ? Ou la routine avait-elle fini par effacer ses propres traits ? Peut-être avait-il perdu la faculté à s’imaginer, piégé dans le reflet de sa propre connaissance. Enfin.

Passant une main distraite dans ses cheveux, la brune s’était laissée couler sur ses affaires; le bras pendant. Que se passerait-il, à présent ? Hormis ce soleil rougeoyant perdant au travers des fenêtres ? Hormis ces personnes la quittant, s’enfuyant de cette pièce trop sérieuse ? Qu’allait-elle bien pouvoir faire ? Elle n’avait pas particulièrement faim, ne se sentait pas de descendre tous ces escalier pour aller manger. Elle voulait discuter. Désirait de tout son être tomber sur une merveille, s’en prélasser et l’aimer. Elle voulait découvrir une nouvelle âme, la parcourir et se dire que c’était bien. Alors elle avait levé les yeux, oui; ne cherchant plus loin.


Était tombée sur Anton Vinicious Lawliet.

Et quelle découverte.
Elle aurait pu écrire, aurait pu décrire et raconter cette image pour un millénaire entier. Celle de la rigueur et du travail, du visage penché et des pages encrées. Ce n’était pas que Louise ne le connaissait pas : elle avait passé trois ans dans sa classe, à partager cours et leçons. C’était juste qu’il était là, présent; face à elle. Présent et plongé dans un monde sérieux, où rien n’avait plus d’importance. Elle savait que le brun garçon était rigoureux, mais le voir toujours assis entre ces rangées, de jour comme de pluie — à des fois la voir, à des fois lui sourire sans pourtant la cerner. Il y avait quelque chose, oui; d’indescriptible. De beau, peut-être; mais de saisissant surtout.


« Anton. » Son appel s’était fait simple, Louise; « J’aime te voir travailler. » Et elle n’avait rien ajouté, dévisageant cette table les séparant comme il s’agissait d’un océan. Ils ne restaient qu’eux et ce soleil de feu — que ces poussières figées dans l’air. Peut-être aurait-elle dû commencer autrement, souligner son amour des études. Peut-être aurait-elle dû demander tu aimes les livres; mais cela aurait sonné comme une évidence.

Peut-être n’aurait-elle dû pas parler, mais l’avait fait.
Et ne pourrait rien changer.
Sourire.
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Préfet & Président du club de duels
Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Tell me — [Anton]
07.08.16 18:00

Ft Louise Agatha Ryan
Tell me —

Il y avait des ombragés doux qui se voulaient violents. Il y avait une chaleur qui s’installait dans la pièce à mesure que le soleil s’effaçait, se colorait de ces nuances enflammées — se perdaient dans les cheveux tantôt de ce rouge, tantôt de ce châtain chaud; qui semblaient faits pour ce décor particulier. Louise Ryan avait attiré son attention sur le détail de sa voix, sur l’appel de son nom, sur un sourire spécifique. « Merci ? » Et il ne savait pas quoi dire; car n’était-ce alors pas étrange, que de recevoir compliment d’inconnue, si encore cela en était un — il n’était pas certain. Alors cela le frappa comme une évidence; comme si ces années de silence se réduisaient à un mot, un qualificatif. Elle lui semblait comme intouchable; un souffle soudain qui l’avait frôlé, et qui peut-être disparaitrait. Elle n’avait pas l’air tout à fait réelle, alors qu’elle flamboyait de ce sourire auquel il n’aurait pu donné d’adjectif; ce n’était pas sympathique; ni amical, pas emphatique ou ironique; ni même méchant — cela avait quelque chose d’incernable, quelque chose de doux sur lesquels les mots ne semblaient pouvoir se poser.

Et pour la première fois depuis peut-être trop longtemps, Anton était désarçonné.

Main dans ses cheveux, il avait ri un instant; sincèrement. « J’avoue que je ne sais pas trop quoi dire. » Et son regard avait flotté de la jeune fille à ses notes, fuyant la douceur et la dureté qu’elle abordait; il s’en sentait presque intimidé. Pas de cette intimidation dont un jour il avait été victime face à Rosabel, pas de celle qui hérissait les poils et accélérait les battements d’un coeur, non — cela avait quelque chose d’apaisant. Son regard s’était cependant reposé dans le sien, et le sourire avait repris ses droits — ses sourcils froncés et les yeux séduisants de malice. « En général les gens me demandent plutôt comment je vais ou — » et il lui fallut quelques secondes pour réfléchir, les yeux perdus vers le plafond. « — ou autre chose. » Conclusion attisant le rire, il avait finalement fermé son livre et avait levé les  bras, s’était étiré paresseusement. Et une main sur sa nuque, il avait fermé les yeux — s’était détendu, légèrement.

Et la question avait effleuré le bout de ses lèvres sans qu’elle ne puisse complètement s’échapper — pourquoi aujourd’hui, pourquoi maintenant; alors qu’ils s’étaient toujours aperçus, qu’il l’avait saluée, qu’il lui avait souri; l’avait gratifiée de quelques attentions parfois évasives. Cela apparaissait soudain évident; Louise semblait venir et s’en aller sans qu’on ne puisse même l’effleurer. Était-elle seulement palpable ? Peut-être n’était-ce qu’illusoire. Il ne savait pas, ne la connaissait pas. Dos contre dossier, main sur le crâne, il lui avait souri — « Je donne ce spectacle sept jours sur sept, du lundi au vendredi de dix sept heures à vingt heures, et le week-end toute la journée. » Rire.  Et il se demandait, si réellement elle l’avait observé; ou si elle avait simplement choisi ces mots pour parler, à lui ou à un autre, pour passer le temps, comme si elle en avait trop. « C’est gratuit. » avait-il souri, la gratifiant d’un clin d’oeil ralenti, d'un doigt vers elle garantissant la vérité, complice.


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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Tell me — [Anton]
09.08.16 11:34


« Louise riait rarement.
Aussi n’avait-elle trop bronché aux propos du brun, se contentant d’afficher une moue un peu tordue; un peu espiègle. Il était intéressant : avait un sourire oscillant entre deux nuances. Comment faisait-il pour ainsi venir et partir, s’afficher et rayonner tout en se montrant plus intime, réservé ? Était-ce de l’hésitation ? Elle ne savait pas trop, ne cherchait à découvrir; se contentait de témoigner. « Anton je te connais. » avait-elle finalement répliqué, l’esquisse plus calme; plus posée : presque sincère. Mais il y avait ce quelque chose de toujours un peu trop privé, secret; empêchant de briser le visage de la brune serpentarde dans son entièreté. Même quand elle ne le désirait pas, une part d’elle restait hermétique; imperméable aux rires et confidences. Peut-être était-ce la douleur, sourde; qui l’anesthésiait de moitié, l’empêchant ainsi de vivre. Enfin.  

« Devenons amis. » Et tout dans ces quelques mots avait sonné comme une sentence. Il y avait eu ce mouvement lent, son corps se redressant; venant lui faire face. Il y avait eu Louise se disant aimer Anton, tout simplement. « Car en étant amis, tu ne seras pas un spectacle; mais une routine. Et n’est-ce pas plus beau, que de parler d’habitude ? Que de venir ici, et de me dire qu’Anton Vinicious Lawliet le sera aussi ? Qu’il sera sans doute pour une énième fois assis en face de moi, plongé dans ses ouvrages ? Je pourrai le regarder sans honte, presque avec affection. Il n’y aura pas de secret dans ma contemplation, mais du naturel. » avait-elle pensé tout haut, les yeux perdus dans un flou brumeux, flottant. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle disait tout cela, avait juste voulu parler; discuter. S’était entrainée dans un jeu où à tout instant il pourrait la lâcher. S’en souciait-elle vraiment ? Avait-elle réellement quelque chose à faire de ce garçon ? Il n’était pas Duke, ni même Demeter. Il était juste lui; juste Anton. Il était son propre mystère, et peut-être ne voudrait-il pas d’elle.

Peut-être n’étaient-ils voués à être réciproques.
Peut-être son gris à elle n’irait jamais avec son gris à lui. Son humour décalé contre son humour dépassé. Ils étaient deux humoristes incompris, de deux scènes rapprochées et pourtant si éloignées. Louise n’avait alors aucune envie de rire, de se laisser aller à la chaleur des émotions; elle ne pouvait s’empêcher de se sentir ici mais ailleurs. Surtout ailleurs. Dans ce demi monde qu’Anton et elle partageaient à cet instant. Se lasserait-il d’elle comme elle se lassait d’elle-même ? Car l’ennui n’était pas source de soi ? Car ne disait-on pas je m’ennuie ? N’insinuait-on pas que nous étions victimes de nous-mêmes ? Plongés dans un vide, dans une connaissance si profonde de soi; du rien — qu’il fallait que l’on s’en sorte.

Il était donc sa solution. Enfin.
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Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Tell me — [Anton]
10.08.16 22:21

Ft Louise Agatha Ryan
Tell me —

« Tu es une sorte de pervers déguisé ? » avait-il ri un instant, une main frottant maladroitement sa nuque de la droite à la gauche; malaise. Sourire étrange, dos relaxé sur dossier, regard baissé sur ses ouvrages; il ne savait quoi en penser. Et qu’en penser, alors qu’elle brillait de ce surréalisme illusoire, qu’elle semblait tout juste venue d’ailleurs. Il avait laissé son souffle s’échapper — « Je ne sais pas. » Et il avait voulu rire, mais le sourire s’était bloqué dans l’hésitation. Main qui glisse sur le rebord de la table. Pour la deuxième fois, Anton était privé de réaction entièrement appropriée; peut-être cette conversation ne l’était pas tout à fait, pour des étrangers. Peut-être tout n’était qu’imagination, que dérisoire. Il avait redressé son regard dans le sien — dans un bleu si étrange, semblant si rempli d’un tout et pourtant, si hermétique qu’il n’aurait su en déceler une émotion; un message. « Tu es un peu terrifiante. » avait-il avoué, laissant un rire s’échapper avec cette phrase, laissant ce malaise s’évacuer d’un souffle amusé.

Ce n’était pas de cette peur qu’il pouvait ressentir avec Rosabel, ou de celle qu’il avait de l’échec, du vide — cela avait quelque chose de rationnel. Un brin qui le gênait, qui lui donnait envie de se faire petit; et Anton, ô grand Anton, n’y était que peu habitué; fourmi aux allures de géant. Ses manières, la façon des cheveux de couler sur épaules charismatiques — son regard, perçant; sa voix, douce; ses paroles, éloquentes. Et qu’y avait-il à rajouter ? Il lui semblait perdre pied à toute répartie, à tout sarcasme; à son lui à lui. Car quelque chose l’empêchait de rester tout à fait Anton Lawliet. « Un peu bizarre, aussi. » continua-t-il, se rapprochant de la table; la collant. Coudes posés, avant-bras avancés; il prenait appui. Ses yeux se plissent volontairement, il tache d’y voir plus clair, dans ce regard imperméable; d’y voir plus que cette douceur voilée d’un glacier. Il avait alors souri. « Tu as de la chance, j’ai une certaine attirance pour tout ce qui est bizarre et étrange. » Alors il avait ri, penché sa tête sur son épaule; les yeux toujours si curieux.

« Je veux bien. » avait-il déclaré, et un instant, il savait faire une erreur indescriptible; se disait que quelque chose était bien peu banal; pour que cela devienne un jour normal. « Si tu me dis qui tu es, miss Ryan. » Et ce n’était pas un nom, ce n’était pas une maladresse qu’il attendait — certainement le saurait-elle, alors que la curiosité battait de plein fouet son crâne fatigué dans une migraine certaine qui se manifestait soudain. Yeux rivés dans les siens, sourire amusé. « Et ne me dis pas que tu n’es personne; ou simplement quelqu’un. C'est trop facile. » Car dans cette illusion, elle semblait bien plus, comme l’un rêve égaré.

Il aimait savoir où il allait — savoir dans quoi il s’engageait.
Prudence.

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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Tell me — [Anton]
11.08.16 16:28


« Avait-elle déstabilisé Anton ? Le grand mais pourtant si simple Anton Vinicious Lawliet ? Quelle surprise; suffisante pour lui arracher un sourire plus doux — authentique. Car il y avait de l’affection en Louise pour ceux sachant être eux tout en étant fragiles. Quel homme, oui; quel homme pouvait se prétendre invincible ? Ne mourrait-on pas dès la naissance ? N’était-on pas face à un fait, celui d’une fin venant ? Il n’y avait pas d’immortel sur cette terre. Ce n’était pas une fatalité, ni quoique ce soit de pathétique ou de sombre. C’était juste ainsi. Et c’était peut-être pour ça, oui; que Louise aimait tant dire c’est comme ça. C’était l’histoire de la vie, ou plutôt de l’existence. C’était leur présent, leur passé et leur futur. Tous vivaient, se vivaient et se vivraient. Tant bien même avait-on le choix de s’incarner ou de s’oublier. Enfin. Pourquoi épiloguer ? Alors que tous riraient de ses pensées ? Se braqueraient à cette idée ? Était-ce si compliqué, oui; que de voir un départ et son arrivée ? Était-ce si terrible, que de s’imaginer absent ? Il y avait tant à vivre, tant à éprouver ! Il y avait la vie, oui; la vie se situant entre le début, le milieu et la fin. Il y avait cette vie que les invoquait, les épuisait : il y avait cette vie battant. Ce coeur jamais trop ne s’arrêtant, ces émotions explosant, se calmant. Il y avait l’homme et le monde; créatures et fantômes. Il y avait la merveille des autres, mais surtout de soi. Car n’était-ce pas fantastique, que de se sentir ? Que de se dire je suis, j’ai été et je serai ? Que de bouger ses mains et de les voir réagir ? N’était-ce pas beau oui; que d’être humain ?

Et il l’avait qualifiée d’horrifiante, de perverse puis de bizarre : l’avait dégradée de son statut de femme. Il l’avait mise sous boite, pour peut-être mieux l’appréhender, mieux la contrôler. Soit. Que pouvait-elle y faire ? Elle n’était pas dans sa tête, ne pourrait venir y crier « réalise-moi, Anton; je ne suis que Louise ». N’était-ce d’ailleurs pas ce qu’il demandait ? Alors que se rapprochant, il l’avait invitée ? Avait laissé trainer un défi, acceptant sa requête ? Il lui demandait qui elle était, l’interdisait de faire le moindre détour. Il lui demandait d’être franche, et elle se surprenait de le savoir si curieux; si hésitant. N’était-ce pas évident ?

Louise était Louise.
Elle ne serait jamais rien d’autre.

« Louise, Louise Agatha Ryan. » N’était-il pas étonnant, n’était-il pas déroutant ? Que voyait-il donc en elle pour lui poser de telles questions ? « Qui veux-tu que je sois d’autre ? Je ne suis que moi, Anton. » Et peut-être cela avait-il sonné flou, nébuleux. Car jamais Louise ne réaliserait plus que son prénom. Car jamais elle n’aurait l’ambition, la volonté d’être plus que ce qu’elle n’était. Il lui semblait naturel que de viser l’excellence, mais étrange que de se l’approprier; se le qualifier. Elle n’était pas de ces êtres ayant besoin de se chercher, ni de ceux s’égarant en eux. Elle était son mystère et ses réponses; et son innocence toujours l’empêcherait de sonder ses abysses. Il faudrait l’y forcer, la mettre face au mur et lui faire réaliser qu’il y avait des options existantes; que jamais elle n’avait pensé à effleurer. Aussi était-ce peut-être pour ça, oui; qu’elle semblait si absente. « Et il s’avère que je suis dès aujourd’hui ton amie. » Moue taquine, presque féline; invitant au rire. Qui voulait-il donc d’elle ? Pourquoi ne serait-elle personne, quelqu’un ? Pourquoi serait-elle des qualificatifs alors qu’elle avait déjà un prénom; alors qu’elle incarnait déjà des valeurs ? Il était si différent. « Il n’y a pas de mal au facile, penses-tu ? J’aime me dire qu’à présent il y aura Louise, mais aussi Anton. Que nos prénoms se juxtaposeront ainsi que nos existences. »


Et tant bien même avait-elle tenté de le regarder, son regard avait dérivé.
« Je trouve ça bien, que tu aimes le bizarre et l’étrange. Moi j’aime le différent; quoique : j’aime te voir un ouvrage à la main. » Louise était peut-être Louise dans sa capacité à lier deux choses n’allant pas ensemble. Cela semblait clair, pourtant; dans son imagination. « Quand je vois Anton le studieux j’ai l’impression de voir Anton. Anton purement Anton. Anton qui ne réfléchit pas à être, mais Anton qui se vit. J’ai l’impression de voir l’homme tout entier, et cela me donnerait presque envie, oui; que d’en devenir un. Un livre, j’entends. » Sa tête était venue se poser sur ses mains, alors que fermant un instant les yeux; elle avait réalisé que l’ennui l’avait quittée.

Merci.
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Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Tell me — [Anton]
13.08.16 9:34

Et Anton s'était demandé à l'instant, quel genre de livre Louise aurait été, dans son reflet - dans ces couleurs d'automne; car surement était-elle l'automne, entre la chaleur de l'été et le froid de l'hiver, couverte d'un quelque chose de si chaleureux, de si rouge qu'elle lui aurait rappelé ces arbres de soleil; qui le temps passant, perdaient de leur feuille, devenaient fragilité; comme ces bougies allumées, à la fête des morts; un 1er Novembre d'Automne. Et Anton se connaissait, se savait livre de sciences, se serait défini formule; physique, mathématique. Anton se savait bouquin de savoir, se savait logicien, logique - droit. Mais elle n'était pas que Louise non; n'était pas qu'un nom, qu'un prénom - qui l'aurait été, qui Anton se serait alors permis de qualifier; d'un attribut social oui - Anton aimait à croire qu'elle serait plus; qu'elle ne se contenterait pas d'être Louise mais d'être la Louise; celle faite de contrastes, celle qui ne se contenterait pas de Louise Agatha Ryan, mais d'une infinité de lettres; Louise aurait surement du être un livre. Elle lui semblait dans cette beauté, un peu poèmes, un peu indescriptible; un peu philosophie - peut-être. Elle lui semblait faite pour être de lignes, lignes de pensées; de douceur, surement oui. De cette caresse chaleureuse qu'elle déposait de son regard délicat. Anton en aurait presque été flatté; fier, que le sien dérive; qu'ils ne se fixent sans se fixer - qu'elle le dévisage quand lui ne la regardait pas. Louise avait quelque chose de mystique, l'un de ces romans d'amour qui pouvait faire pleurer; parfois sourire; l'un de ces recueils de poèmes, peut-être était elle "Poésies" de Rimbaud oui. "Trois baisers" lui serait allé - et c'est dans cette douceur qu'il l'imaginait; la pensait.

Et elle lui avait arraché ce sourire nostalgique; ce sourire heureux, triste et peut-être un peu timide, aussi. "Pourquoi ?" Pourquoi lui, pourquoi maintenant - pourquoi; pourquoi vouloir être un livre quand elle se contentait de n'en être que le titre oui: Louise semblait incomplète. Il s'était demandé ce qu'il lui manquait; n'aurait pu mettre un mot sur ce qui la rendait si particulière. Le temps. Alors il se demandait ce pourquoi, ce pourquoi de tout, ce pourquoi de rien; Et n'était-ce pas la question des enfants; celle qui en demandait toujours plus; qui voulait toujours comprendre; savoir. Lire plus que le titre; en découvrir la suite. Et ne disait-on pas philosophie et sciences indissociables; complémentaires.

Anton s'était levé, avait fait le tour de la table; sac à bandoulière sur épaule; s'était assis à côté d'elle - glaçait la distance de proximité. Comme elle avait brisé toutes ses barrières d'un regard, d'une parole et s'il ne se sentait pas entier, derrière un livre comme elle le voyait, s'il lui aurait dit qu'elle se trompait; qu'elle ne le connaissait pas tout à fait - il s'était tût d'un silence; bienveillance. Et d'aussi prêt qu'il était, les yeux un peu plissés, juste assez il l'observait - ne s'était pas soucié; qu'elle soit malaise ou gêne non; il la regardait, la décortiquait comme l'on creusait un livre; tentait de le comprendre. Et c'était tout à fait évident : elle le percerait - le casserait de quelque chose - elle aurait le pouvoir de le ronger d'une rouille agréable et douce oui; alors Anton l'avouait facilement : il ne l'aimerait pas. Se refuserait un autre caprice; une autre victoire oui - celle de pouvoir partager. Il avait touché sa joue d'un doigt, un poke amusé et il avait mimé quelque chose de surpris, de trop éloquent pour etre tout à fait sincère; n'aurait pas démenti. "Tu es palpable !" Recul, rire. Surprise. . Elle n'était pas irréelle non; elle faisait partie du même monde - il la détestait; redoutait.
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Tell me — [Anton]
14.08.16 17:00


« Pourquoi la dévisageait-il ainsi, le regard brouillé par deux nuances ? Pourquoi semblait-elle alors si belle, et pourtant si lointaine ? C’était à peine si elle se reconnaissait, oui; dans le reflet des yeux d’Anton. Aussi aurait-elle aimé, oui; lui demander : Anton à quoi penses-tu. M’imagines-tu ? Je crois que l’on ne m’a jamais imaginée, tu serais donc le premier. Et quel honneur cela aurait été, que d’avoir pensé à rêver Louise ! Elle se serait sentie si elle mais pourtant si autre; si confortable à cette idée. Car ne le faisait-elle pas avec les autres ? Ne les dessinait pas comme elle l’entendait ? Ne les voyait-elle pas au-delà de ce qu’ils voulaient ? Ne les noyait-elle pas sous ses désirs, sous ses idées et innombrables images ? Elle disait Duke si méchant, si perdu mais attachant — esquissait Demeter si distant, si poli et déchirant.

Alors comment la voyait-on ? Louise n’avait jamais vraiment pensé à cela, certaine qu’il n’y avait que les autres et jamais elle. Qu’elle ne pourrait, oui; devenir l’autre d’un autre. Qui était-elle, pour qu’on la regarde ? Pour qu’on la saisisse, s’en empare et se la dérobe ? Elle n’était qu’elle, n’était que Louise; une Louise étant Ryan, une Louise malade vouée au rien ! Alors comment pourrait-on, oui; personnaliser Louise ? Comment pourrait-on accrocher des adjectifs tout contre ses joues, le long de ses cheveux et au dessous de ses lèvres ? Cela lui semblait si absurde, si impossible. C’était incohérent.

Et elle avait fermé les yeux, sous l’approche d’Anton. N’avait tardé à les rouvrir, pour les laisser partir à la dérive; si loin de ce corps l’effleurant. Pourquoi avait-il décidé, oui; de réduire la distance ? De franchir l’océan ? Elle aurait aimé qu’il reste si loin, si distant. Car tout était si différent, quand on pouvait sentir un souffle étranger caresser son visage; quand on pouvait parler d’intimité. Et  peut-être que Louise était insaisissable car jamais elle n’avait songé à être saisie. « Pensais-tu que je n’étais pas Louise, Anton ? » Et elle l’avait dévisagé, venant ancrer ses yeux si bleus dans ceux si faussement surpris du garçon. Son contact avait d’ailleurs été si vif et rapide qu’elle n’avait pensé à le relever; désintéressée. Il avait franchi les frontières et s’était aventuré sur son territoire, avant de repartir en arrière; se réfugiant dans l’humour et le dérisoire.

Il était retourné sur son continent; celui Vinicious Lawliet. Un empli de barrières, de barricades et de secrets. Sans doute bourré d’une pudeur que lui-même ne réalisait pas. Mais qui avait-il de mal, oui; à être soi ? Où était la honte, la peur à avoir ? Peut-être le rejet, le jugement. Elle même le savait tant. Enfin. « Je ne suis pas de la brume, tu sais. Même si tu me serres tout contre toi, je ne disparaitrai pas. » Moue amusée, main venant chercher sa tête pour qu’elle puisse s’y reposer. « Je ne sais pas comment tu me vois, Anton; mais ta vision me semble bien particulière. Peut-être sommes nous voués à nous penser ! Peut-être ne pourrons-nous jamais voir en l’un et l’autre ce que nos connus comme inconnus jugent évident. Peut-être ne pourrais-je jamais m’arracher de cet Anton si Anton alors qu’il étudie. Et peut-être ne pourras-tu jamais voir autre chose que la Louise palpable qui ne le semble pourtant pas ! » Et jamais elle n’avait cessé de le dévisager, sa voix paisible quoique pétillante tranchée par un rire abstrait mais content. Qui aurait cru, oui; qu’elle serait un jour intéressée plus que par sa silhouette ? Que par son visage si concentré, perdu dans des ouvrages que trop épais. Elle voulait, tout à coup; poursuivre sa discussion : la reporter à un lendemain, et peut-être même à une éternité.

Savait que ce ne serait pas possible.
S’en moquait.

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Préfet & Président du club de duels
Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Tell me — [Anton]
17.08.16 9:35

Il avait posé son coude sur la table - lui aussi, s'appuyant sur ce bout de bras comme si la paresse devenait source de bonheur incertain. Ou bien était-ce Louise; Louise et sa douce voix, Louise et son regard perçant; cette vision un peu floue, un peu incertaine de ce qu'elle laissait paraître. Qui était-elle, il le savait, comme si l'évidence attrapait ses tripes d'une acidité langoureuse. Elle était l'aurore de nouveaux jours. Anton la regardait, oubliait le soleil, ses reflets d'ambre, son odeur naturelle si fraîche; il oubliait ce qu'il voyait et se plongeait dans l'océan qu'elle recouvrait de son regard. Anton s'effondrait - barrières, colères, il n'y avait plus rien - juste ce brun de rien, de curiosité. La jugeait-il dangereuse, la jugeait-il fragile; sourire. Je pense que tu n'es pas que Louise, en effet. Car comment une seule personne aurait-elle pu vivre dans ce mélange d'émotions qui passaient dans ses yeux, comment l'une seule facette pouvait échanger tant et si peu en un instant infini. Louise n'est que le titre de ce que tu es; comme un livre.

Et Anton n'aurait su dire à l'instant s'il se sentait professeur, philosophe ou scientifique; logicien. Il n'aurait su mettre un mot sur ses pensées si fermées, si ouvertes; sur sa différence d'opinion. Sur ce qui les séparait, mais le regard dans le sien, il avait voulu lui expliquer; lui montrer peut-être; qu'un être humain n'en était pas qu'un, qu'ils étaient une infinité; comme l'était l'univers, le temps; comme si rien de ce monde aurait pu être compté; défini. Et je pense qu'il y a une infinité de Louise; comme une infinité d'Anton - l'être humain s'adapte, se module aux autres. Et aurais-je la prétention de dire que je serai le même Anton face à toi que face à un autre inconnu ? Car je n'essaye qu'à peine de ne os me montrer, comme si tous ses secrets pouvaient lui être révélés - et alors il s'était demandé; qu'en aurait-elle fait ?

"Bien sûr que non." Et la sentence tombe, sa voix grave claque dans le sourire mélancolique qui s'est formé, qui habille son visage d'un quelque chose de trop mature. "Et je ne me limiterai pas à Louise Ryan - je veux découvrir le bout d'humain que tu es dans son intégrité." Et n'était-ce alors pas si arrogant, de s'imposer comme il s'imposait à lui même, de vouloir la connaître comme lui se connaissait sans secrets. N'était-ce pas prétentieux que de prétendre vouloir comprendre comme il se comprenait; de vouloir la voir dans son entièreté, de ne pas vouloir que de ce regard, que de cette pensée. Et n'était-ce pas osé, que de la menacer. Mais Louise considérait-elle avoir des choses à cacher ? Peut-être était-elle là, assise, entière; peut-être se révélait-elle complète oui, dans son élégance froide. Il ne voulait pas y croire. Son regard avait balayé la pièce aux couleurs chaudes. Son regard s'était perdu un instant, peut-être deux - car Anton, toujours si attaché au présent, n'aurait su définir si l'instant était déchiffrable, dénombrable.

Et elle ne disparaîtrait pas; peut-être pas; pourtant c'est en la touchant qu'il avait eu cette confirmation si peu évidente; et alors, alors il avait eu envie de se justifier, de lui montrer. "C'est juste que tu semblais trop belle pour être réelle. Presque mystique. Alors évidemment quand j'ai vu Mystique (X-Men !) je me suis dit : waw, elle existe ?! Et je me devais de vérifier que je ne rêvais pas." Rire. Et ce n'était pas là sa barrière qui parlait, c'était Anton dans l'une de ses facettes; car ses barrières étaient à terre, ses barrières étaient déjà oubliées oui; car ses barrières faisaient partie de lui, car son humour, sa colère, son sérieux pouvaient être vues de bien des façons; mais restaient une part de ce qu'il était. Il lui avait souri, se doutant qu'elle ne comprendrait certainement pas la référence, sachant pertinemment que moldus et sorciers garderaient toujours une distance réelle. Et quand bien même tentait-il de n'être que sorcier, que d'être aussi bon qu'eux, aussi naturellement magique; pouvait-il réellement nier son amour de sa culture première. "Et tu n'es pas une illusion, tu es bien réelle, bien là." Son regard toujours loin du sien, posé sur l'extérieur, sur le paysage qu'offrait les fenêtres, le lac, la forêt, il avait légèrement souri. "Et si tu veux devenir mon amie Louise; je ne m'en tiendrai pas qu'à la vision d'un titre. Les titres ne m'intéressent pas, donnent simplement l'envie à la lecture." Douce menace, il avait finalement reporté son regard dans son océan, pincé les lèvres d'un air faussement désolé, avait hausse les épaules; toujours appuyé sur sa main. "Alors - es-tu sûre de vouloir devenir mon amie ?" Engagement.
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Tell me — [Anton]
17.08.16 11:26



« Tu me trouves belle, Anton ? Avait-elle pensé, un peu émue un peu perdue. C’est la première fois qu’on me dit ça. Et qui était-il, oui; pour innover ainsi Louise ? Jamais on ne l’avait imaginée, mais lui l’avait fait. Jamais on ne l’avait décrite, mais lui s’était lancé. N’avait-il donc peur de rien ? Hormis de lui, des autres ? Comment vivait-il les échecs ? Les vivait-il seulement ? Ou faisait-il tout pour les fuir, les éviter ? Enfin. « Anton tu parles beaucoup, mais tu parles bien. » Et elle lui avait souri avec simplicité, un rire sensible ourlant ses lèvres. Il y avait là de l’humour, mais également un fond de vérité : Anton. Et qu’attendait-il d’elle ? Qui avait-il à révéler ? Elle ne se jugeait pas si importante, pas si complète; se contentait juste de passer les jours, de se vivre et s’incarner. Devait-on à ce point délimiter l’homme, même dans son infinité ? Peut-être ne parlait-il pas de ça; peut-être voulait-il juste ressentir, oui; expérimenter Louise sous toutes ses humeurs. C’était si abstrait, presque insensé. Mais il y avait un certain charme, à être si audacieux.

« Je suis Louise Agatha Ryan, et tu es Anton Vinicious Lawliet. » Et comme on commençait une longue narration, le regard de Louise s’était perdu; sa voix prenant un air absent, rêveur. « Nous sommes amis. » Ses yeux étaient revenus à lui pour une seconde, vérifiant sa présence; avant de repartir au loin. « Et tout en étant des prénoms, nous sommes des hommes. » Car n’était-ce pas ce qu’il insinuait ? Que cherchait-il à lui apprendre, alors que c’était si évident ? Tant de personnes se vivaient sans se vivre; se contentant d’une poignée d’émotions. Tant de personnes, oui; qu’elle ne verrait jamais — car ils la dépassaient. « Je ne te demanderai pas si toi, tu es certain de vouloir devenir mon ami. » Car lui que dirait-il, la repousserait-il ? Elle aimait cette sensation de ne pas lui laisser le choix; tant bien même était-ce un peu absurde. Se redressant, elle avait récupéré ses affaires; un sourire toujours vague sur le visage. « Il est temps de nous lire, ne crois-tu pas ? Mais j’ai l’impression que tu as triché; et que tu as déjà effleuré la préface du bout de tes doigts. Alors comme tout bon lecteur, je nous propose de faire une pause. » Moue joueuse, presque capricieuse : car Louise avait cet humour là. Car Duke la connaissait d’ailleurs ainsi, dans ses revers et ses protestations; dans son amour, oui; empli d’affection. « Continuons donc à nous voir, Anton; comme le font les bons amis. » D'un geste de la main, elle avait commencé à s'éloigner. Car si il voulait à ce point la voir autrement qu'en cet instant, il en faudrait un autre. Car Louise le savait bien, que toute personne était vouée à être : qu'elle n'était déjà plus celle d'hier, ni-même celle de leur conversation.

Alors ils attendraient, puis poursuivrait.
Elle n'en avait que faire, étrangement.

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