ÉPREUVE 2 — Plouf, à l'eau !

Toute l’équipe se retrouvait dans la barque, soigneusement rangé par ordre de grandeur : d’abord Oliver, ensuite Aileas, Bastia et moi. Pour cette épreuve j’étais bien motivé. Non, détrompez vous, je me fichais bien de la terrasse et du jacuzzi mais….une visite privée chez les natifs ! Pas moyen que je passe à côté de ça sans me battre, quitte à devoir attraper des méduses volantes à main nues. Pas de baguette pour cette épreuve, on était seulement armés de rame et on avait besoin de rien d’autre. je portais mon bermuda de bain, une chemise et les lunettes de soleil adaptée à ma vue et c’était parti. Bastia restait silencieuse, j’avais l’impression qu’elle était un peu fatiguée mais je n’osais pas demander pourquoi. L’important c’était de capturer des méduses !

J’étais méga motivé et à l’affût quand soudainement on est tous parti vers l’avant. Un regard en arrière pour distinguer la barque de l’équipe 4 qui nous était clairement rentrée dedans causant par ailleurs un trou dans la barque. Panique. Un réparo aurait fait l’affaire mais voilà, pas de baguette, c’était franchement ennuyeux. En plus c’était sans compter sur Demeter Green et sa tête à claque qui faisait le malin. J’étais trop occupé à boucher le trou avec ma chemise pour trouver un truc intéressant à lui répondre. De toute façon ça n’en valait pas la peine. J’attendais que quelque chose d’autre attire son attention pour l’appeler.

«Hey Green !»

J’attendais qu’il se tourne vers nous pour donner un grand coup de rame dans l’eau et l’éclabousser. C’était que de l’eau, rien de bien méchant mais ça avait quelque chose de satisfaisant.

«Ben alors, regarde où tu vas.» répondis-je d’une voix douce avec un large sourire.

Voici donc les preux paladins du bungalow six, perdants parmi les perdants de la précédente épreuve, de retour sur le devant de la piste. Perceval aurait bien aimé passé son tour, entre la commotion cérébrale de la dernière fois et la virée à la boîte de nuit ou l'avait trainé Anton et qui l'avait laissé avec la bouche pâteuse au lendemain et la honte des souvenirs — non vraiment, s'il était là c'était bien parce qu'il ne pouvait pas en toute connaissance de cause laisser ses compagnons seuls.

Les voici donc à pagayer bravement. Le jeune homme jetait quelques coups d'oeil aux autres équipes, qui semblaient galérer quelque peu de leur côté. Enfin — ils n'étaient pas beaucoup mieux. « Lio, je rêve ou tu fais exprès de pas voir les méduses ? » avança Percy en voyant sa camarade en laisser passer une à leur portée pourtant. Entre ça et la chouette de son amie qui s'était invitée, ils étaient bien parti. Il n'aurait manqué que Khrûh tiens, son propre volatile. Mais la chaleur accablait son compagnon à plumes qui dormait toute la journée et ne sortait l'accompagner que pour quelques promenades nocturnes afin de se dégourdir les ailes dans la fraîcheur du crépuscule. Percy soupira, évitant un coup de plumes de la part de la chouette de Lio « Fripouille sérieux t'y met pas aussi », marmonna-t-il « Bon au moins si on tombe à l'eau, ça sera toujours agréable de faire trempette, ahah ». Bon, autant s'y mettre histoire d'éviter le même fiasco que lors de la précédente épreuve, ce serait au moins ça de ce qui leur reste d'honneur de sauver. Même s'il y croyait moyen, bizarrement —

Tu avais passé toute la première épreuve à éviter tes coéquipiers, et voilà maintenant que tu te retrouves avec les trois en même temps. Raah pourquoi tu ne pouvais pas t'échapper ? Une barque, en plein milieu d'une graaaaande étendue d'eau. Si tu avais été tout seul, tu aurais pris la rame, aurais trouvé les 5 méduses d'air direct et serais parti bronzer au soleil, la tête à l'ombre d'un cocotier.

Tu observes tes camarades de galère. Edern a l'air en position foetale dans un coin, à se demander ce qu'il fout ici. A croire qu'il allait vous vomir dessus à n'importe quel moment. Les autres n'ont pas l'air plus enjoués. Tu es un peu comme eux, tu aurais préféré une équipe en solo avec toi-même. Tu attrapes ta rame et hausse les épaules, après tout, autant le faire, tu ne peux rien n'y changer. Tu tends la deuxième au blondinet dépressif-trouillard-vert :

Prends ça, j'ai pas envie qu'on perde à cause de toi.

Hop, petit encouragement sympathique et c'est parti. Tu commences à ramer, promenant ton regard autour de toi, recherchant la moindre petite couleur anormale dans l'océan.