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 Il n'est que perversion de nous - Ft. Spencer Mark.

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Il n'est que perversion de nous - Ft. Spencer Mark.
16.10.16 20:19



Il n'est que perversion de nous.


CHAPTER I : Granted Grant.



La couverture bleue en cuir laissait les lettres dorées ressortir d’elles-mêmes, jamais je n’avais vu d’ouvrage si époustouflant tant par son titre que par son esthétique. Les pages glissaient entre mes doigts comme de la soie jusqu’à ce que j’atteigne enfin la page sur laquelle j’avais buté la fois précédente. Des lignes serrées, une écriture mécanique et noire que même le temps n’avait su effacé, je ne saurais dire l’âge de ce livre tellement la magie s’en était imprégné. Ironie quand on lisait le titre. Ma vie de moldu.. Un ouvrage entre l’autobiographie, la fiction et un manifeste. Passionnant et enivrant, mes yeux ne s’en détachaient pas, mon temps libre se résumait donc à cela ? Lire pour comprendre des pulsions, des envies irréversibles et m’abandonner à cette vie que ma mère a toujours rêvé. J’en suis conscient, encore aujourd’hui son sourire hante mes souvenirs, encore aujourd’hui je méprise cet établissement qui ne pousse que les enfants de sorciers à se mettre en file, qui ne les pousser qu’à devenir des parfaites copies de leurs géniteurs.

Clap.

Les larmes des nuages claquaient sur les vitraux majestueux, et si ternes derrière ce ciel gris, de cette pièce oubliée, pourtant si belle. Le granit sur les murs taillé en trompe-l’oeil pour donner l’illusion de briques, les dalles de marbre et les décorations faussement dorées. Tout ce travail pour des toilettes, alors que certaines pièces manquaient de rafraichissement, c’était certain. Bercé par ce son pitoyable d’eau frappant violemment les façades externes, mon fessier se posa sur le rebord d’un des vitraux, laissant ma nuque se perdre sur sa froideur si sensuelle. Je ne vis que du noir durant quelques instants, mon index parcourant délibérément la page, telle une lecture aveugle que je connaissais par coeur. Tous les mots, je les buvais comme une liqueur forte appréciable, je les apprenais un à un pour me souvenir. Pour tenter de comprendre.

J’avais fuis les couloirs arpentés par de centaines d’idiots gloussant sur les autres, j’avais fuis ces jardins pollués par des arracheurs de plantes, j’avais flâné dans cette salle d’eau si longtemps que je pouvais savoir quelle avait été la porte de cabinet choisie au moindre grincement. Les gens n’aimaient pas les sang-purs, ils n’appréciaient guère plus les moldus mais encore moins ceux qui se souciaient de l’autre monde. J’avais déjà entendu des critiques à mon égard, c’était devenu une habitude. Des inconscients qui me crachaient à la gueule pour ce que j’étais, mes avis et mon opinion qui en déplaisait à plus d’un. Qu’ils aillent voir ailleurs. Qu’ils aillent se faire voir. Un long soupir s’essouffla d’entre mes lippes pendant que mes jambes se croisaient le long des lignes du sol, la nuque toujours froide. Le volume à lire s’était nettement rétrécit, plus que quelques pages qui me faisaient toujours sourire. Toujours ces mêmes pages que je connaissais sans doute même mieux que l’auteur lui-même. Comme si j’étais moi-même l’auteur de ce morceau de papier.

Des pas me firent relever la tête : deux jeunes femmes ricanant qui stoppèrent leur activité tout comme j’arrêtai la mienne lorsque nos regards se croisèrent. Piètre vie, la curiosité était perçue comme une perversion. J’ébouriffai mes cheveux dans un tambourinement sur les dalles, toute ma masse se décida à faire face aux vitraux livides et sans vie. Ma paume se faufilait entre les différentes malformations de ceux-ci, l’humidité glaciale s’infiltrant dans mon épiderme comme par sciences, qu’ils disaient. Nous n’étions finalement pas si différents les uns des autres, seules nos pensées et nos convictions nous changeaient. Que dire de plus ? Que penser de ces abrutis qui s’emprisonnaient dans leur conscience ? Les talons des demoiselles revinrent vers moi, bruit auquel je ne pris pas la peine de m’intéresser par peur de les faire fuir de nouveau.

Même si elles ne m’intéressaient point.

Les vallées, les astres et l’inconnu : tout était là sous mes yeux, polarisé par ce verre teinté et trop ancien pour être réel. Je fixais le tout avec envie, une envie qu’on pourrait nommer d’évasion, celle de conquérir ce que je ne connaissais que par les livres. Ce monde qui n’était pas le mien. Ce monde si détesté de certains, si admiré par d’autres. Les sang-purs ne se ressemblaient pas et ne se ressembleraient jamais. La salive s’accumulait dans ma bouche et je finis par la jeter au niveau des grilles d’évacuation de l’eau. Saleté. Mon index ne suivait plus les lignes, même les pages ne tournaient plus sous son joug. Tout était déjà appris.

« Et dans ces moments… » commençai-je « quand je revois avec émotion le peu d’objet gardé, je finis par me dire que là est la catharsis de tout sorcier… » Je passai la buée liquéfiée sur mon visage en accompagnant mes paroles. « Le véritable achèvement de sa vie. » Je souris aux rayons du crépuscules qui timidement caressent mes joues. « Il faudra sans cesse apprendre au rythme des moldus sans que ceux-ci n’apprennent de nous afin de pouvoir au mieux les protéger des conflits magiques. »

Un bonheur pur que de réciter cela comme un livre bénit. Il n’y avait pas de meilleur moment que d’être seul face à ce paysage, pour peu d’être véritablement seul.

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