Histoire.
Jean-Jacques Bosart + Agathe Bosart = Serge Bosart.
Fou amoureux du Royaume-Uni et de l'Ecosse plus particulièrement. Jean-Jacques était un sorcier documentaliste audiovisuel animalier et Agathe une moldue dirigeante d'un cabaret populaire en France. Paf, gros coup de foudre, pourtant les deux personnalités sont bien différents. Quand sa mère lui a raconté leur histoire, Serge aurait préféré ne
pas savoir. Jean-Jacques était un grand séducteur qui charmait les femmes par sa passion, il était sorti avec l'amie de sa mère. Sauf qu'il l'a largué et s'est finalement marié à Agathe. Tout a été très difficile. Mais Serge préfère ignorer les détails de leur vie intime, leur passé ne l'intéressait pas dans sa totalité. C'est gênant d'entendre tout ce qu'on ignorait sur son père qui nous parait si différent (ou pas) aujourd'hui.
Dès son plus jeune âge, ses parents lui apprennent le français et l'anglais au même niveau : il était bien obligé, puisque ces deux-là parler le franglais - et son père souhaitait minimiser les aller-retour pour s'installer définitivement en Ecosse. Peu comment, mais assez répandu chez les Bosart. Et forcément, plus on grandi, plus c'est embarrassant lorsqu'il invite des amis chez lui.
Tes parents sont bizarres, ils sont même pas anglais. ça fait mal à la tronche, d'entendre ça quand même
c'est comme quand tu entends Afida Turner, c'est gênant. Pourtant, il a su en faire un atout. Mais sa vie en France fait désormais partie de ses souvenirs et de son passé. Ils s'envolent pour le pays - celui que son père ne faisait qu'en parler nuit et jour. Serge l'idéalise et le voit comme un paradis.
Quoi.
« C'est ça l'Ecosse ? Mais c'est moche. » « Sssshhh Serge n'exagère pas, laisse lui une chance, écoute le vent, respire l'air, regarde autour de toi. » Agathe le dévisage. « Je me demande pourquoi je t'ai épousé. » « Tu étais more beautiful than Justine. » le petit français roule des yeux et c'est reparti pour une baston entre maman ultra vexée que papa reparle de son ex. Serge regarde autour de soi, mais il ne se sent pas spécialement à l'aise, il est assez déstabilisé puisqu'il n'a aucun repère. Cette ville lui est inconnu. Jean-Jacques pose ses deux mains sur les petites épaules de son fils. « Les filles sont toujours charmées par les français, crois-moi ici tu aurais la moitié de la gente féminine dans ta poche. » « Jean-Jacques et si tu nous amenais dans un café au lieu de dire des bêtises, vraiment ? Serge, n'écoute pas ton père, les filles ne sont pas des jouets et c'est inutile d'en avoir plusieurs. » Il dévisage ses parents, comprenant vraiment pas pourquoi ils abordent le sujet, puis passe une main dans ses cheveux. « Si ma chérie ne plait pas à maman ça sera non. » « Oh mon amour tu es adorable ! Viens là que maman t'embrasse ! » Il observe la réaction de son père qui hausse les épaules et leur tourne le dos. Le contredire et réagir l'inverse de ce qu'il attend, une vraie passion.
Quelques années après, vient Poudlard. Ah, Poudlard, un vrai bordel. Il n'avait pas beaucoup d'amis, mais il en avait quand même. Il était fier de sa maison qui lui correspondait absolument. Serge, Serpentard. Une vraie petite ordure qui paraîssait bien angélique aux yeux de ses parents. La peste de Serpentard, premier à mettre des battons dans les roues des autres maisons mais même chez ses propres camarades.
Parce que Serge était aussi appelé,
moi je.
Serge, qui était ton ami puis ton ennemi le lendemain sans même que tu ne sois au courant ??
Serge, était celui qui coupait toute conversation ou qui parlait de lui alors que tu parlais de pomme de terre.
Serge, était celui qui balançait les rumeurs.
Serge, était celui qui te criait dessus en français.
Serge, était celui qui se recoiffait toutes les deux minutes.
Serge, était celui qui te posait un stop pour se regarder dans un miroir.
Serge, était celui qui caftait, même contre ses prétendus amis.
Serge, était celui qui quand il tombait amoureux de toi, tu pensais qu'il te détestait.
Et Serge, était celui qui faisait tout pour être le chouchou des professeurs.
Mais Serge a tout compris : il est toujours parvenu à ses fins. Et c'est pour ça qu'on le l'aimait pas. Il n'était pas digne de confiance puisqu'il était capable de trahir n'importe qui : ses années passées à Poudlard ne se résumait qu'à la compétition, au point d'en oublier le point le plus important, les bonnes valeurs.
Ses années enfin complètes, Serge retrouve une vie normale et retourne au chaud chez ses parents. Il fait alors le choix de s'orienter dans des études supérieurs de littérature sans but précis. C'est au fur qu'il finit par se décider : professeur de français. Il avait un avantage alors autant s'en servir, puis, il a toujours aimé apprendre et transmettre son savoir aux autres. Le métier, les élèves, rien ne lui faisaient peur. L'oiseau prend son envole, et le jeune français se trouve un petit appartement... pas très loin de ses parents pour être honnête - sa mère était une folle inquiète, Serge n'était pas encore un homme à ses yeux, mais encore son petit bébé.
Serge n'a plus de temps pour les autres. Il s'acharne, il apprend, s'entraîne : il y passe ses nuits pour être sûr réussir tout en se mettant une pression pas possible durant plusieurs années. L'échec lui était impensable, pas question de se reposer sur ses acquis : il fallait mettre toutes les chances de son côté.
Serge finit par obtenir son diplôme haut la main. Il était beaucoup plus fier du regard et de la réaction de ses parents que sa propre réussite. Quelques mois après, il finit par remplacer des professeurs dans trois écoles pour ensuite devenir officiellement un professeur intégré dans un lycée.
Les journées étaient facilement épuisantes selon les élèves qu'il avait. Mais il ne se décourageait pas, il s'y était préparé et avait généralement suffisamment d'autorité pour se faire respecter. Cependant il gardait bien une classe particulièrement à l’œil. « John, tu peux attendre quelques minutes avant de partir ? » L'élève s'arrête l'air dubitatif puis se tourne vers le professeur de français. « Est-ce que tout va bien ? » Silence. « Oui pourquoi ? » Serge s'avance et pose ses deux mains chaleureuses sur ses épaules et le regarde droit dans les yeux. « Tu as changé ta copie avec celle de Mark ? » Les yeux de l'adolescent s’agrandissent. « Non ce n'est pas vrai ! J'ai pas révisé c'est moi qui ait eu 4 ! Mark a peut-être eu un coup de chance je ne sais pas ! » « Mais ce n'est pas ton écriture ni la sienne sur la copie qu'il m'a rendu... est-ce que Mark t'oblige à faire ce que tu fais ? » Silence à nouveau puis. « Non. » « Est-ce que tu es ami avec Mark ? » John baisse les yeux. « Oui... » Serge soupire, comprenant parfaitement qu'il ne souhaitait rien dire. Il se redresse et prend une craie. « Bien, on va jouer à un jeu. J'écris la question en français et tu réponds en français. »
Les yeux de l'homme s'arrêtent sur ceux du jeune garçon.
L'adolescent fond en larme. A cet instant, Serge replongeait à l'époque où il était encore jeune sorcier à Poudlard. Il n'était peut-être pas le plus sympathique à l'époque, mais il n'avait jamais forcé quelqu'un à faire quoique ce soit. Il n'avait jamais agressé ni jamais harcelé quiconque. Se sentant dans l'obligation de le rassurer, il prend l'élève dans ses bras et lui caresse le dos pour le réconforter. « Je n'en parlerais à personne, ça restera entre nous, d'accord ? »
Depuis ce jour, Serge épiait faits et gestes de l'élève, dans les couloirs, en cours et même à l'extérieur. Il n'attendait qu'une chose : prendre Mark en plein flagrant délit. Et ce jour, est arrivé. C'est en se dirigeant sur le parking des professeurs qu'il repère Mark et John. L'agresseur le saisissait par le col, et Serge courait pour arriver à temps. Il saisit brutalement l'élève par ses bras « Toi tu me suis. John, viens avec moi aussi. »
[...]
« Quoi ?! Mais mon fils ne ferait jamais ça ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? »
« Donc vous insinuez que moi, professeur de cette école, raconte des bobards sur des faits que j'ai vu de mes propres yeux ? Madame, êtes-vous seulement consciente que c'est assez grave ? Votre fils menace et agresse physiquement mes élèves. J'en ai fait part à la direction, il semble vouloir lui donner une chance mais je ne suis absolument pas d'accord. Je ne prends absolument rien à la légère et il est hors de question qu'un de mes élèves arrivent avec la boule au ventre à cause de l'attitude de votre fils. D'autant plus que ce n'est pas la première fois que je vous convoque concernant son comportement... »
« Mark tu m'expliques ? C'est vrai tout ça ? »
« Oui je suis désolé..... John, Maman, je ne le referais plus jamais. »
« Tu ne t'en sortiras certainement pas aussi facilement, crois-moi je t'ai bien à l’œil. Le directeur veut te voir, tu peux reconnaître tes torts, mais je lui ai déjà fait une belle liste sur ta personne. »
« Je suis désolée monsieur, vraiment je ne pensais pas qu'il était aussi... Mark tu peux dire adieu à tes jeux vidéos et à tes petits barres chocolatées les soirs ! Et Privé de sortie ! Je vais raconter tout ça à papa on verra qui sera la victime ! »
Les deux énergumènes quittent la salle, et John fixe ses mains sans dire un mot. « Cette histoire n'est pas terminée mais tu peux te rassurer, il est sous observation et n'hésite pas à venir m'en parler, d'accord ? Si jamais il recommence, je ferais tout en mon pouvoir pour qu'il quitte l'établissement. Et n'en rougis pas, tu n'as pas à avoir honte, c'est à lui e se sentir coupable, il n'est absolument personne pour te dire ce que tu dois faire, tu es maître de ta propre vie, tu décides. Pas cet abruti privé de barre chocolatées par sa maman. » Serge réussit à arracher un petit rire de son élève. A cet instant, il se sentait si fier d'être professeur : il avait trouvé la raison du pourquoi il aimait tant ce métier.
Quelques années plus tard, le professeur assez lassé de devoir travailler toujours au même endroit, choisit de changer un peu de paysage à la recherche d'un autre établissement, et lui vient en tête le vieux château : Poudlard. Il semblerait en effet qu'il y ait quelques nouveautés : les échanges scolaires. C'est sans hésitation qu'il y postule comme professeur de français, en espérant qu'on ne se souvienne pas trop de lui....