❝ little red riding hood meets big bad wolf; Elyon {SETH}

Point de vue de Seth.

Quelle idiote. Elle mordait totalement à l’hameçon, ne se doutant pas une seconde que la personne qu’elle avait en face d’elle ne puisse pas être celle qu’elle s’imaginait être. Elle représentait tout ce qui te dégoûtait le plus au monde, après les épinards bien sûr. Une personne inutile, stupide et dépendante des autres pour exister.

Patience. Pour l’instant, tu te devais de jouer le gentil rôle de ta moitié. C’était un exercice dur car tu te devais de parler poliment sans agressivité, voir de ne presque pas causer en fait. Plutôt pipelette de nature, c’était difficile pour toi de ne pas attaquer tout ce qui bougeait et ce qui semblait trop heureux à ton goût dans cette salle.

Elle ne tient pas en place, comme un petit chien qui ne serait pas sorti depuis un moment. Tu réprimes un grognement agacé pour te forcer d’un sourire factice.
— “Ah. De la bouff.. de la nourriture.” Tu tousses un peu en riant à moitié. Tu te sens ridicule mais tu sais que ça vaut le coup d’attendre car la chute de cette soirée n’en sera que trop merveilleuse. Tu en jubiles d’avance.

— “Oui, allons-y si tu veux. Je commence à avoir la da.. à avoir très faim.” Tu continues de sourire innocemment comme si tout était absolument normal, comme pour la rassurer sans rien dire.
Une fois devant les grandes tables opulentes qui constituaient le buffet, tu t’arrêtas quelques secondes pour la détailler. Hormis sa tenue qui lui donnait un air de gamine, tu notas tout de même qu’elle n’était pas trop dégueulasse.

— “Tu ne te mets pas trop en valeur j’ai l’impression.” Tu avais pris un gobelet en pensant que c’était de l’alcool, mais c’était du jus de citrouilles. Hum. Tu ne savais pas si Sidney aurait dit ce genre de choses mais c’était trop tard. Connaissant ce genre de personne, elle devrait plus déjà ruminer ton commentaire avant de se poser des questions sur ton identité.

Point de vue de Seth.

Apparemment, elle semblait être au courant du problème en lui même. Tu t’amuses intérieurement de l’expression choisie par cette dernière : Pas ce genre de fille. Peut-être qu’elle n’était pas ton genre de fille, tout simplement.
A peine arrivée qu’elle se goinfrait déjà comme une gloutonne. Tu t’adosses à la table du buffet avec un charisme titubant, pour siroter ton jus de citrouille, le regard un peu dans le vague.

— “Fais attention ou tu vas t’étouffer.” C’était dur d’agir normalement. C’était presque comme si on devait te donner une médaille pour ton remarquable talent d’acteur. A ce niveau là, c’était même un oscar que tu méritais. Tu t’avanças vers elle pour lui prendre des mains son morceau de tarte et lui apporter lentement et sensuellement aux lèvres.

— “Mâche correctement.” Tes yeux froids la détaillaient sans sourciller, la déshabillant presque d’un seul regard acerbe.
Soudain, tu trésaillis sur place. Elle parlait de toi là ? Tu n’avais même pas imaginé que cette mascarade puisse t’amener à en savoir davantage sur ce qu’elle pensait de toi. De la peur sûrement. Du moins c’est ce que tu espérais.

Elle ne semblait pas du tout apeurée, au contraire et parlait de toi avec bienveillance et sérénité, ce qui t’agaça particulièrement. Tu devais canaliser toute ton énergie et tes chakras pour ne pas lui balancer sa part de tarte dans la figure afin de l’humilier publiquement. Non. Plus tu attendais, plus son désespoir sera jouissif. Patience Seth. Patience.

— “On s’en fiche de Seth, nous sommes tous les deux n’est-ce pas ?” Tu posas le reste de tarte sur le buffet et lui prit la main comme pour l’inciter à danser.

— “Je ne m’ennuie pas du tout. Tu veux danser ? A moins que tu ne saches pas, je ne voudrai pas t’embarrasser publiquement tu sais…” Un sourire bienveillant déguise parfois le diable lui même.

Point de vue de Seth.
Tu n’aimais pas danser. Tu le savais, car Sidney prenait des cours quand il était enfant et tu y as été forcé pendant deux années. Certes tu n’étais pas danseur né et tes pas étaient parfois maladroits mais concernant la valse il te restait des bases. Par contre c’était une activité que tu détestais profondément. Heureusement le spectacle qu’elle t’offrait ne pouvait pas mieux tomber. C’était d’une hilarité tel qu’au moment ou elle trébucha, tu te tins le ventre pour en pas pouffer de rire devant tous le monde.

Self control parfait, tu t’abaissas pour lui tendre la main. Un sourire amusé aux lèvres tu la tiras doucement contre toi avec bienveillance.
— “Je pense qu’on va arrêter le massacre. Je tiens à sauvegarder mes pieds en bon état !”
Tu voulais t’amuser mais pas finir au sol et handicapé non plus. Et avec cette gourde, c’était pas gagné. Tu l’entraines un peu à l’écart des danseurs, près d’un des grands murs couleur or.
Un peu essoufflé d’avoir fait autant d’effort, tu reprends un peu ta respiration.

— “Finalement tu es plutôt divertissante comme fille. C’est amusant de te voir faire n’importe quoi.” Ta véritable personnalité ne peut s’empêcher de ressortir malgré tous les efforts que tu puisses faire. “Je ne regrette pas d’être ici avec toi.”

Point de vue de Seth.

Ton impatience te ronge de l’intérieur. Tu commences à avoir du mal à la supporter. Cependant, une dualité naît en toi comme une flamme en été, comme une fleur en hiver, comme de la pire des manières. Un sentiment de plénitude contradictoire à l’amertume acerbe de ton mépris envers elle. Comment se faisait-il que tu t’amusais presque en sa présence ? La voir aussi ridicule te remplissait d’une joie intérieure indéfinissable. Tu ne te sentais pas supérieur non non, tu te considérais toi même comme un déchet humain. Mais elle n’était ton égal que par le pigeon au corbeau. Tu ne dis de plus, réfléchissant à la manière la plus grandiose de te dévoiler à elle. Il fallait qu’elle pose tous ses espoirs, toute sa confiance en toi afin de la briser totalement.
— “On s’en fiche s’il est blessé. Il a failli te casser un bras en te rentrant dedans. S’il a quelque chose à dire je lui ferai passer un sale quart d’heure.” Tu te pinces les lèvres, tu avais failli dire que tu lui exploserais la cervelle à coup de batte dans la tronche. Mais ça ne serait que très peu Sidney n’est-ce pas ?

— “Ouai, j’ai besoin de respirer. On étouffe ici, ils transpirent tous et il fait trop chaud.” Tu étais un animal nocturne Seth. Tu respirais et transpirais la liberté au travers de chacune de tes pores.
Tu la suis dehors en silence, s'étirant de façon peu gracieuse une fois rafraîchi par le vent frais et et nourri à la clarté de la lune.

— “On est meilleur à l’extérieur que dedans.”

Point de vue de Seth.
Les gens ? Tu les détestes, tu les méprises. Tu les emmerdes surtout. Avec leurs amours et leurs émois, ils ne sont que plus pathétiques à s’accrocher à des espoirs vains. Et cette superficialité à vomir qui se dégageait de cette soirée n’en était que le reflet. Innocente peut-être, mais surtout effrontément trop gentille à tes yeux. Tu as envie de la secouer, de la tirer vers les ténèbres avec toi, qu’elle sombre.. dans l’ombre. Et perde ce sourire dégueulasse qui te ronge.

— “En effet. J’ai tendance à étouffer en présence de tout ces guignols.” Ils ne méritent pas de vivre. Alors que tu regardais au loin le jardin du château faiblement éclairé.. on ne distinguait pas grand chose, seulement quelques fleurs, un banc. Des lampadaires illuminaient des petites parcelles de terre, tous le long de l’allée principal du jardin. Le reste était imperceptible.
Elle te sort de ce mirage, te questionnant sur quelque chose qui concernait Sidney. Sans réfléchir, tu ne pu t’empêcher de lâcher nonchalamment un :

— “Quel livre ?” Automatiquement tu te pinces les lèvres dans un tic nerveux et agacé. Quel livre putain ? Ce con de Sid ne t’en a jamais parlé. Et comment ça heureusement qu’elle a pu lui donner vite fait ? Vexé dans ton égo, et surtout énervé de ne pas être au courant, tu siffles d’un air plus menaçant. Tu la chopes par le col, trahissant de plus en plus ta vraie nature.

— “Raconte moi tout. De quoi tu parles, sang-de-bourbe ?”