HOLY SHIT UN STYLO BILLE !! ~ Alyah Nottsen [Fini !]

J'ai appris cette règle de vie très tôt, à mes dépens.

Je suis née le 18 Juillet 1997 à Reading, une ville située à quelques kilomètres de Londres, dans une famille qui n'était ni spécialement riche, ni véritablement pauvre. L'enfance que j'ai passé là-bas n'a pas été spécialement marquante: j'ai essayé de m'intégrer comme je le pouvais aux moldus, qui n'hésitaient cependant pas à se moquer de l'enfant que j'étais. Pourquoi? Tout simplement parce que ce qui était normal pour eux était extraordinaire pour moi. Je m'émerveillais d'un micro-ondes, d'un stylo (d'où ma passion pour ceux-ci), etc... Et ça les faisait rire. Alors ils se moquaient de moi. Ces moqueries m'ont beaucoup fait réfléchir. Eux qui n'étaient que de faibles moldus sans aucun pouvoir, qui n'avaient aucune idée de ce que les sorciers étaient capables de faire, et qui n'étaient en fait même pas conscients de l'existence des sorciers... Eux se moquaient de moi. Eux vivaient tranquillement, tandis que nous autres devions nous cacher.

Je me souviens avoir demandé à mon père pourquoi nous devions rester cachés. Il m'avait alors expliqué la peur folle des sorciers que les moldus avaient, et qui les poussaient à vouloir nous exterminer. Nous nous cachions pour notre propre survie... Quel gâchis. Quelle bêtise. J'avais à peine 8 ans, et je rêvais déjà d'être Ministre et de brûler symboliquement un parchemin avec le décret du Secret Magique écrit dessus. Les sorciers méritaient de vivre en paix sans se cacher, car, bien que je suis partisane de la discrétion volontaire, celle des sorciers n'était justement pas volontaire.

Mais bref, revenons en à mon passé. Ma onzième année fût sûrement la pire de toutes. Durant celle-ci, alors que je croyais être enfin débarrassée de la torture que représentaient les cours moldus, au profit du début de ma scolarité à Poudlard, la réforme du système scolaire fut lancée. Et mes rêves de cours de botanique, de défense contre les forces du mal et autres merveilles... s'envolèrent en un instant. J'étais sur le point de retourner pour 4 ans parmi ces horribles personnages. 4 ans de plus à attendre. 4 ans de silence. Je croyais que mes parents auraient pu me soutenir et m'aider, en me donnant des livres ou quoi que ce soit à propos du monde magique, pour que ma tristesse soit noyée dans des connaissances... Chose faite, bien sûr, mais seulement d'une part.

En effet, mon père se vit proposer un travail en Norvège. Lequel, je n'en sais rien, il ne me l'a pas dit. En vérité... Il est quasiment immédiatement parti. Deux jours après l'avoir entendu parler de ce possible poste avec ma mère (discussion qui avait abouti sur une dispute), il était parti. Sans me dire un mot, et sans en parler à ma mère, apparemment. Il nous avait abandonnées, sans honte, avec pour seul "explication" une lettre chacune. Dans la mienne, il y avait écrit ceci:

Alyah,

Je m'en vais. Tu vas me manquer. Ne m'en veux pas. Dans la vie, il y a deux types de gens: ceux qui osent tendre la main pour saisir les occasions qui se présentent à eux, et ceux qui n'ont pas le courage de le faire. Sois du premier type. Peut-être que tu comprendras alors ce qui me pousse à partir.

À bientôt, j'espère.

Depuis, plus aucune nouvelle.

Ce fut véritablement comme un coup de massue. Déjà, je n'avais pas accès à Poudlard, mais en plus, mon père disparaissait, et ma mère subissait rudement le contrecoup émotionnel de ce départ... Elle qui était greffière au ministère, elle était alors distraite au travail, ce qui provoqua une augmentation de stress, ce qui fit qu'elle était encore plus distraite... Elle finit par perdre son travail, et, au prix de nombreuses négociations, elle put finalement garder un petit emploi de secrétaire. Un boulot miteux. Tout ça en l'espace de 2 semaines après le départ de mon père.

2 semaines. Voilà ce qu'il me fallut après la lettre de mon père pour comprendre ce qu'il avait voulu dire. Bien que c'était une étrange manière de présenter ça, leur rupture était une occasion qu'elle aurait dû saisir pour se lancer dans une nouvelle vie. Sauf qu'elle faisait partie du premier type de gens. En la regardant, je voyais une femme déchue, faible et au bord de la dépression. Je n'avais aucunement envie de devenir comme elle, de finir comme elle. Ce fut là que je pris ma décision: je devais tout faire pour être parmi les meilleurs, pour que ma vie soit une belle vie. Je voulais saisir les occasions qui se présentaient à moi, quelles qu'elles soient.

Je développais alors une froideur constante, doublée d'un visage blasé et légèrement dédaigneux, aussi bien envers ma mère qu'envers mes camarades de classe moldus. Même si les ustensiles moldus me passionnaient toujours autant, je préférais faire de mon mieux pour ne saisir que les occasions utiles à mes rêves. Or, se rapprocher des moldus n'était en rien utile pour mon projet d'intégrer les Aurors. Oui, car au début je souhaitais devenir Auror. Les plus hauts postes n'étaient pas ce que je visais, seule la reconnaissance de mon importance pour les sorciers avait de la valeur pour moi. Mais finalement, je développai un attrait singulier pour la vie en solitaire, ainsi que pour le savoir. Les secrets m'intriguaient beaucoup trop pour que j'ignore les Langue-de-plomb qui, en plus de détenir des secrets importants sur la magie, disposaient de la confiance aveugle du ministère et vivaient tranquillement leurs vies recluses sans qu'on les embête.

Qui, exceptés des gens extrêmement importants pour les sorciers, était digne d'une confiance aveugle? Je devais entrer parmi eux pour prouver que j'étais du second type de gens.

Je passai donc mes années suivantes à me renfermer dans les livres (et dans ma collection de stylos bille). Plus de connaissances signifiait plus de pouvoir, plus de chances de réussir en cours et donc d'intégrer les rangs du Département des Mystères. De même, je me lançai dans une collection de galets. Vous trouverez sûrement ça étrange, mais je les trouve reposants. Ils sont... mystiques. Durs, immobiles, dépourvus de sentiments... Et éternels. C'était une forme de force qui était pourtant totalement contraire au principe de force que j'avais enregistré. Ils ne saisissaient aucune occasion, car aucune occasion ne se présentait à eux. Et pourtant, ils étaient forts. Ma fascination commença là.

Puis vint enfin le temps de Poudlard. Le début de la route vers le Département des Mystères. Mon chemin était tout tracé, je n'avais plus qu'à courir en sautant par dessus les obstacles qui n'étaient au final qu'insignifiant face à ma détermination.

Aujourd'hui, je suis en cinquième année, et mon rêve se rapproche de plus en plus.