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 Palm tree — [Anton]

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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Palm tree — [Anton]
22.08.16 9:18



« Il était l’histoire d’un homme aimant une femme, d’un assassinat et de terribles révélations. Il était, oui; question de Louise perdue dans un tout autre monde. Aussi se demandait-elle distraitement qui était le coupable, qui avait osé à ce point ruiner le bonheur de deux innocents. Était-ce un malade ? Un jaloux ? Un cousin ? Elle ne savait vraiment, ne cherchait à savoir avant la fin. Car si elle devinait ainsi, au bout de six chapitres et demi; comment vivrait-elle la suite du roman ? Serait-elle heureuse de vérifier sa théorie, d’y noter les indices ? Ou se lasserait-elle, déçue par la simplicité de l’intrigue ? Mystère.

On pouvait alors dire que Louise rêvait plus qu’elle ne lisait : qu’à chaque ligne ce n’était pas une scène qui fleurissait dans son esprit mais des centaines. Lorsque James fermait les yeux, elle se demandait à quoi il pensait; lorsque Cassie plus timide rougissait — elle réinventait les teintes de ses joues. Elle se perdait dans le flot de l’histoire, créant sa propre intrigue; se posant des questions avant même de chercher à en lire les réponses. Qui feraient-ils, lorsque tout serait fini ? Comment vivaient-ils leur présent, dormaient-ils ? Quelle était leur première pensée, lorsqu’ils se réveillaient ? Aimaient-ils, oui; voir leur aimé ? Se sentaient-ils détresse, lorsqu’il n’était pas là; ne laissait derrière lui que des draps froids ? Elle l’aurait sans doute été, déjà si triste dans sa solitude; sa douleur. Et quelle surprise cela aurait été ! Que de se réveiller un jour aux côtés d’un autre, et de se dire qu’il y resterait pour une vie entière, un bout d’éternité ? Que chaque matin elle aurait cette vision de lui, ce visage à portée de mains ?

La pluie avait commencé à tomber sans qu’elle ne pense à s’en rendre compte.  
Car Cassie venait d’être attaquée, et baignant dans son sang; proie à d’immenses blessures elle perdait espoir. Où était passé James ? N’avaient-ils pas promis de se retrouver quelques instants auparavant ? Ah, il arrivait ! Et quelle mine décomposée il devait avoir, oui; à voir ainsi sa fiancée le quitter. Quelle horreur cela devait-il être, que de sentir une personne si proche et pourtant si loin. Il pouvait la saisir, la prendre dans ses bras : mais jamais ne pourrait la retenir. Il pourrait lui parler, l’abreuver de son amour; de ses croyances — pourrait lui murmurer les plus beaux poèmes que rien n’y ferait. Cassie était vouée à l’impossible, tangible quoique au bord de l’effacement. Peut-être était-ce pour cela que son regard était si frappant, si vivant : si plein d’étoiles et de larmes mêlées. Car elle ne voulait le laisser seul mais se sentait disparaitre, car elle ne pouvait lutter contre son propre corps, contre son coeur lentement s’endormant. Et n’était-ce pas là la pire des agonies ?

Louise s’était alors dite qu’elle ne voudrait dépérir ainsi. Elle voulait s’éteindre comme un éclair, être puis d’un coup ne plus l’être. Enfin. La pluie était venue toucher ses pommettes et sursautant elle avait réalisé le ciel tonnant au dessus de sa tête. Combien de temps était-elle restée à lire, les genoux remontés vers elle; son livre effleurant ses jambes ? Ses cheveux tombaient tout autour de son visage, s’emmêlant sur ses épaules, entrainés par le vent. Il faisait un peu froid. Et quelle idée elle avait eue, d’aller s’installer ainsi sous un parasol ! Pourquoi avait-elle enfilé un short, mis cette chemise sans manches ? Elle aurait dû écouter ses désirs, opter pour un jean moulant; un style plus chic, plus Ryan. Mais rien à faire, les vacances l’avaient saisie; la rendant impuissante, incapable de sérieux. Aussi avait-elle serré son bouquin d’une main, venant saisir sa baguette d’une autre : créant tout autour d’elle un fin bouclier. Car si les feuilles de palmier séchées protégeaient le haut de son corps, tout autour d’elle il y avait tempête. Comment cela avait-il pu tomber si vite, si fort ? Alors que ce matin le soleil rayonnait de mille feux ? Que s’aventurant plus tôt sur la plage tout avait semblé aller, quoique un peu trop chaud ? Était-ce cela, les averses des îles ? Quelle découverte ! Regardant la baie puis derrière son dos, elle avait réalisé le vide l’entourant. Il n’y avait personne. A des kilomètres à la ronde, il n’y avait que son corps et le sable bruni par les flots. Sourire, soupir.

Se mettant en tailleur, Louise avait repris sa lecture.
Sauvez Cassie, je vous en prie.

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Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Palm tree — [Anton]
22.08.16 14:39

    Ce n'était pas la première fois qu'Anton se retrouvait sur une île non, il lui semblait qu'elle n'avait que pour secret la magie qu'il ne connaissait pas tout à fait, les curiosités mondaines de l'endroit. Il n'y avait rien d'extraordinaire à ses yeux, ni la mer à portée de vue, ni les palmiers, ni même le sable chaud. Tout était tout à fait normal, aussi avait-il envié Darwin et ses couleurs rouges. Etats-Unis, France, Espagne, Caraïbes, Italie - et les autres aussi, ses parents l'avaient déjà tellement fait voyager qu'il ne s'impressionnait plus non, il n'avait plus que l'impression de s'enrichir; cette notion d'extraordinaire, de pas commun lui manquait. Il n'avait pas été surpris en voyant le ciel si noir, si lourd de nuages - avait su qu'une tempête arrivait en voyant le vent se lever, avait aidé le teneur du bar à tout ranger de quelques coups de baguette: matelas, tables, tout avait été protégé juste avant qu'un bruit fort retentisse sur l'île. Et c'était donc l'orage qui se déclarait. Anton avait d'ailleurs appelé d'un sort sa veste ni trop chaude, ni pas assez; cette veste un peu sport, de ce tissu tombant qu'il n'avait pas fermée, chaude. Grise, elle lui donnait cet air décontracté, cet air qui le caractérisait; contrastant un peu avec le sérieux qu'il affichait oui - il n'avait rien de particulier.

    Il n'avait pas tout à fait eu le temps de rentrer au bungalow, puisque les gouttes, fortes et innombrables, avaient commencé à tomber sans préavis, aussi s'était-il mis à courir le sourire aux lèvres et la main au dessus de sa tête - comme si ça allait le protéger. Il aurait pu, oui - avoir le réflexe d'un sort, mais l'idée d'être totalement sorcier avait quelque chose d'un peu triste, d'un peu fade; pourquoi se priver de la pluie si réelle; pourquoi décider de se protéger face à un élément si naturel ? Aussi avait-il réalisé : il était bon que de vivre avec la réalité. L'on ne voyait pas à 5 mètres, l'on ne voyait que cette brume d'eau; et il était déjà trempé. Appercevant un parasol propre aux îles légèrement plus loin, il y avait trotiné avant de s'y abriter. Et soudain il n'y avait plus de pluie, il n'y avait plus d'eau qui le menaçait ou l'allourdissait, il n'y avait que ce rideau d'eau et Louise Ryan assise là.. "Hey !" avait-il dit souriant le regard sur elle, en passant une main dans ses cheveux pour les ébourrifer, chassant quelques gouttes de sa chevelure assombrie. Il était trempé. Il s'était alors retourné vers le gris du paysage, ou du rideau, une main en visière sur son front. Le regard dans le vide, il avait soudainement soupiré. "Ca ne devrait pas durer très longtemps." et le commentaire avait plus été pour lui-même que pour lui - car on le savait, Anton n'appréciait pas rester statique.

    Il s'était de nouveau retourné vers Louise, s'était laissé tomber assis à côté d'elle, les genoux en l'air et les avant-bras posés dessus. Il avait penché la tête sur le côté, tachant de lire le titre du bouquin qu'elle lisait. Et la question; si banale était-elle, avait franchi ses lèvres. "Tu lis quoi ?" Il ne savait pas qu'elle aimait lire, quoi que l'avoir croisée l'autre jour à la bibliothèque l'avait ensuite laissé un peu perplexe, un peu de marbre. Il s'était encore demandé, un peu plus tard en la croisant aux alentours d'un couloir, qui était elle, de cette démarche si détachée et si droite, si classe. Puis il avait oublié d'y penser, comme les aléas de la vie étaient revenus, comme si la routine avait alors repris ses droits oui - Louise n'avait été qu'un petit apparté, pouvaient-ils alors dire qu'ils étaient amis, comme ils se l'étaient promis ? Ce n'avait été qu'une chose dite un peu en l'air, Anton s'était demandé pourquoi sans jamais en trouver une réelle réponse. Ce n'était pas grave, vraiment - cela avait quelque chose d'amusant. Un doigt était venu se poser sur le livre pour le pencher légèrement, qu'il puisse en lire le titre, en voir l'image; s'introduire un peu dans sa vie - et il avait souri. Les romans lui allaient bien.
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Louise A. Ryan


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Re: Palm tree — [Anton]
23.08.16 1:14



« Cassie parlait, mais James la suppliait de ne pas le faire. Il avait peur, oui; qu’elle succombe en persistant dans ce terrible effort. Car n’était-ce pas toujours ainsi ? Les voués au rien s’élançant dans de longues tirades ? Pour une dernière fois. Lui ne désirait qu’une chose, qu’elle prenne sur elle et reste éveillée; attende les secours et en reçoive les soins nécessaires. Ce n’est pas grave, lui murmurait-elle cependant. Mais comment cela ne pouvait-il pas l’être ! C’était horrible, atroce ! C’était son monde qui s’écroulait, son avenir qui chavirait ! C’était la femme de sa vie qui menaçait de disparaitre, le laissant seul; désemparé : l’abandonnant dans son amour, dans sa volonté de vivre à ses côtés. Alors il lui répondait égoïstement ça l’est. Alors il ne voyait pas mêmes les larmes brillant dans ses yeux, tant il était en colère de ce destin; de cette attaque. Qui avait bien pu leur souhaiter tant de malheur ? Quelle avait été leur faute ? Qui avaient-ils donc bien pu blesser ? Était-ce une question d’héritage, de sang; de famille ? Était-ce de l’honneur, un hasard ? C’était si cruel ! Comment pourrait-il continuer à respirer, si elle partait ? Alors qu’elle était tout ce qu’il avait; lui coupant le souffle, affolant son coeur. Je ne veux pas te perdre, répétait-il; s’étouffant dans ses propres sanglots. Je sais, riait-elle distraitement; l’air mort au visage. Et il avait saisi sa main avec force, ne voulant qu’elle la lève; vienne effleurer ses joues. Car tout aurait alors eu un goût de fin, d’espoir se brisant; s’émiettant.

Et Louise s’était demandée, si James n’était pas en train de mourir à la place de Cassie. Sa tristesse était après tout si immense, n’allait-elle pas finir le consumer ? Si elle le laissait ainsi, peut-être ne s’en remettrait-il jamais. Il vivrait en reflet de sa personne, de leurs souvenirs ensemble; ne serait que la coquille vide d’un couple s’étant éteint. Mais qui, qui avait soufflé sur eux ? Qui avait décidé de couper leur lumière, de chasser leur chaleur ? Soucieuse, elle n’avait entendu Anton approcher; avait quelque peu sursauté lorsqu’il s’était mis à parler. « Anton ! Tu es trempé ! » Se tournant vers lui, encore entre deux mondes; elle lui avait souri. « Un sortilège, peut-être ? » Il n’allait pas rester comme ça, si ? Quel intérêt aurait-il eu à se réfugier, si c’était pour continuer à trembler de froid; rongé par l’humidité ? Enfin, c’était son choix. Regardant distraitement son livre bien entamé, elle n’avait trop réagi à sa question; ne le faisant que lorsqu’il y avait laissé trainer un doigt, curieux. « C’est un policier. » Sa moue se faisant nostalgique, elle l’avait abaissé pour qu’il puisse y voir le titre : Cosmos. « Je ne comprends pas encore le lien ? Mais il est plutôt sympa. » Si on enlevait ses fabulations, songes étranges et questionnements. Si on ôtait, oui; tout ce qu’elle lui avait ajouté : romance, désespoir et agonie. L’aimerait-il ? Serait-il intéressé, lui aussi ? Voudrait-il trouver les affreux, si habilement dissimulés ?


Réussirait-il à supporter le passage qu’elle était en train de lire ? « Cassie va mourir, ne trouves-tu pas ça terrible ? » Et elle avait susurré ça sans trop s’en rendre compte, l’air absent. Car il y avait là un réel conflit en elle, une envie de la voir sauvée; secourue. J’aimerais tant qu’elle reste, tu sais. Qu’elle soit ramenée d’un moyen comme un autre à celle qu’elle avait été un jour. Ses joues rouges lui manquaient, son rire discret quoique un peu maladroit aussi. Quoique, si elle disait à James qui l’avait attaquée avant de lâcher un dernier soupir… Cela ne serait pas si mal non plus. Il aurait alors une raison de se redresser, une vengeance à accomplir ! Il pourrait ainsi se focaliser sur ces assassins, ces meurtriers du bonheur ! Se recueillerait une fois la tâche accomplie et verrait ce qu’il resterait, oui; de lui.

Venant replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille, elle s’était penchée; regardant Anton du coin de l’œil. Pétillante.

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Préfet & Président du club de duels
Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Palm tree — [Anton]
23.08.16 14:12

L'expression d'Anton s'était alors montrée intéressée, le regard remonte dans celui de Louise Ryan et un léger acquiescement ne cessant de s'effectuer. Depuis combien de temps Anton n'avait-il pas lu ? Depuis quand ne s'était-il pas laissé traîner dans des aventures étranges, parfois loufoque; n'avait-il pas cherché à trouver le meurtrier avant le protagoniste, ou versé une larme à la fin d'un vers ? Il lui semblait que l'éternité fut bien courte en comparaison au dernier bouquin tenu entre ses mains; pas l'un de ceux qui instruit, mais l'un de ceux qui détend. Il lui semblait de ne plus avoir le temps de rien; comme si tout s'effaçait derrière ses études, comme si rien ne pouvait le toucher d'autre que ses études. Alors il se demandait bien, Darwin - comment les doubles cursus faisaient. Avaient-ils du temps pour eux, pour souffler; pour découvrir des gens et leur parler ? Il lui semblait d'ailleurs que Louise en faisait partie; de ces gens qui avaient choisi de suivre deux voies, qui ne s'étaient pas décidé le moment venu - et elle semblait si calme, si détachée qu'Anton aurait tout à fait pu lui trouver un pouvoir enfoui, caché.

Et il avait refusé le sort de séchage d'un mouvement de main, d'un "Non merci" souriant. Le considérait-elle alors comme un alien ? Surement. Il n'avait pas froid - pas réellement, et quand bien même les frissons auraient parcouru son corps, il n'aurait pas accepté. Les sorciers ne vivaient pas assez avec le monde qu'on leur offrait; ses bons côtés comme ses mauvais. Combien avaient marché 1 heures pour rentrer chez eux un soir de pluie, plutôt que de transplaner ? Combien s'étaient-il réellement inquiétés d'avoir trop chaud ou trop froid; le confort qu'ils s'offraient était si fade, aux yeux de l'enfant élevé dans cet environnement moldu, qu'il préféra refuser poliment. Lui aimait cette sensation, celle de la vie, de se sentir vivant - d'avoir froid, chaud, d'être mouillé ou sec, d'avoir mal aux jambes à force de marcher oui; il aimait vivre simplement, en harmonie avec le monde qu'on lui offrait; avec les mondes qu'on lui offrait. Les potions qui lui permettaient de ne plus être malade, la possibilité d'être à un endroit puis un autre, de partager de nouveaux sorts, de se défendre oui; il trouvait du bon de partout; du mauvais, aussi.

"Je ne sais pas - peut-être est-ce nécessaire à l'avancée de l'histoire." avait-il répondu en haussant les épaules, le regard accompagné d'un sourire dans le sien. Il ne savait pas réellement qui était Cassie, avait déduit instinctivement qu'elle appartenait au bouquin, puisqu'après tout là était le centre de leur conversation. "Et si elle vivait, il n'y aurait alors pas de coupable à trouver et l'histoire en serait une autre - ce ne serait plus Cosmos." Et n'était-ce pourtant pas évident, pourtant. L'histoire de chacun les rendait unique, aussi la mort faisait partie de la vie, d'histoires et de biographies. Personne ne semblait y échapper un jour complètement; sa mère avait perdu son meilleur ami, son père son frère. Anton se demandait bien qui, dans sa vie, disparaitrait du jour au lendemain. Peut-être serait-ce lui. L'idée le fit sourire alors que son regard se reportait vers le rideau gris, il avait posé le côté gauche de son crâne dans sa main, penchant un peu sa tête pour y trouver un confort particulier; coude posé sur genou.

La conception de la mort d'Anton était si distante; si insensible - et il l'aurait dit facilement: c'était parce qu'il n'avait jamais aimé. Et si Rosabel Northrop venait à décéder demain, il ne fut pas même sûr de verser une larme (elle était celle qui à se jour, se rapprochait le plus d'une conception de couple incertaine, quoi qu'il y avait un goût de distance acide) et en réalité, il savait bien que cela ne le ferait pas pleurer. Ses grands-parents, surement, ses parents, certainement. Mais combien de temps avant que leur souvenir, plutôt que d'attirer tristesse, attisent sourires ? Oui - la mort était une part intégrale de la vie. Anton avait laissé un peu de silence s'installer, rien qui ne mette trop mal à l'aise non; l'on sentait un moment simple, discret, de réflexion ou de lassitude. "Cosmos - cela veut dire monde organisé." avait-il dit simplement, le regard un peu perdu dans le vide, dans ses pensées. Et s'il n'y avait qu'un monde, si l'on aurait pu dire que sorciers et moldus vivaient dans le même; alors Anton l'aurait dit avec un rire amère : il n'y avait pas de cosmos - car rien ne semblait réellement organisé. Et ne fusse pas un murmure pour lui-même ? Il avait un peu plus penché sa tête, se calant confortablement dans le creux de sa main, le regard dévisageant la jeune fille si châtain, aux reflets éteints, en ce jour de pluie. Etait-ce naturel ? "Tu lis souvent ?" Et la question ne semblait pas intrusive ni mal pensée non; c'était envoyé naturellement, une voix simple. Et cet instant, celui-là même qu'ils vivaient - était d'une simplicité déconcertante. Agréable, surement.
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Palm tree — [Anton]
24.08.16 0:55



« La proximité d’Anton avait ce quelque chose d’un peu dérangeant, mais de follement redondant. Aussi Louise le sentait tout proche, pouvait imaginer leurs épaules se toucher : mais n’éprouvait au-delà de cette gêne un peu floue qu’une terrible habitude. S’étaient-ils connus, lors d’une vie antérieure ? Avaient-ils combattu côtes à côtes ? S’étaient-ils aimés ? Peut-être. Souriant à l’idée, elle était venue replacer ses cheveux derrière son oreille. A quoi ressemblait Anton, lorsqu’il désirait ? Était-il quelqu’un de doux, de joueur; ou de plus direct ? Elle espérait qu’il trouverait, oui; la personne le rendant les trois à la fois. Serait-ce une Rosabel ? Une Clementine ? Ou une de ces existences un peu perdues, un peu éteintes. Elle l’imaginait pourtant si brillante, dans son décalage; dans son unicité. Authentique.

« Il y a déjà eu quelques morts tout au long de l’histoire. » Avait-elle lâché, lui adressant un regard peiné; quoique un peu scientifique. « Cassie ne serait donc pas obligée de mourir, vu que leur cousin Harold a déjà du subir ce sort ! Pire, je crois même qu’il a été torturé. » Continuant sa narration, elle était venue compléter le tout de quelques petits gestes de mains; moues dramatiques. « Mais tu as bien raison, Cassie me semble destinée à mourir. Il faut savoir se détacher de ceux que l’on aime, pour mieux se redresser. Je suis certaine que James réussira à trouver le vrai coupable; qu’importe soit-il ! » Et il pourrait s’agir de la faucheuse en personne qu’il en aurait obtenu vengeance. Il serait si détruit, si déterminé; si ombre de lui-même ! Vivrait pour une éternité le décès prématuré de sa promise, se battrait pour son souvenir; pour panser ses propres plaies. Lui abimé, écorché; au bonheur foudroyé, arraché. Enfin. Anton était un garçon intéressant, à ainsi lui poser des questions; à participer de la sorte à sa lecture. On retrouvait sans doute là celui qu’elle avait croisé à la bibliothèque, quoique en un peu plus différent. Il semblait calme, mais également attentif; pensif. Lisait-il encore souvent des romans, ou avait-il arrêté; par manque de temps ? Il travaillait si durement, elle le savait ! L’avait croisé maintes et maintes fois à la bibliothèque, entre deux tables et six ouvrages. Ne s’arrêtait-il donc jamais ? Était-ce cela, que d’être serdaigle ? Chercher, encore et toujours le savoir, sans jamais s’arrêter ? Juger qu’il n’y avait d’excellence, juste du travail ? Peut-être. Et quelle vision c’était ! Un peu charmante, un peu folle; infinie.

« Je lis souvent, oui. » Et elle lui avait souri, cherchant son regard; penchant sa tête pour mieux le percevoir. Monde organisé. Dit comme cela tout faisait sens ! Il y avait comme une toile, dans cette histoire : toile sur laquelle une araignée dansait; ligotant puis tuant une à une ses proies. Cependant, elle ne les dévorait jamais. Pourquoi ? « Tu sais quoi, Anton ? » Se redressant avec vivacité, elle avait eu cette moue mortelle; oscillant entre malice et sérieux : « Je te l’offre. » Et presque religieusement, elle était venu tendre Cosmos à son ami d’un jour; d’un caprice et pourquoi pas au final, de toute une vie. « Je ne saurai jamais si Cassie s’éteint ! Ne saurai si James vainc; si tous deux finissent heureux ! Je ne saurai pas la fin de l’histoire, ni même son milieu ! » Quel drame. Combien de jours allait-elle passer dans le doute ? Elle serait si tiraillée ! Ne pourrait se concentrer sur ses autres bouquins, trop perdue dans la sensation d’inachevé du dernier. « Quoique tu pourras peut-être me le prêter ? Ou me raconter. Je ne sais pas ce que tu préfères. Car ce serait tout de même un peu triste que de ne pas finir un tel policier ! » Elle pétillait. Dans sa nonchalance, dans son monologue un peu tout; surtout rien. Sa voix n’avait rien de particulier, si ce n’était une excitation tamisée, une joie balayée, effacée. Ramenant ses jambes à elle, elle les avait serrées de ses bras; venant y faire tomber sa tête.

Elle se sentait bien.
Se demandait, d'ailleurs; si la pluie allait vraiment s'arrêter.

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Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Palm tree — [Anton]
24.08.16 19:24

    Il avait été surpris, se laissant aller à un léger sursaut; se redressant un peu, soudain intrigué car Louise s'était alors emballée, de cette vivacité inattendue — elle était si vivante, si prompte. Aussi Anton avait ri légèrement. « Merci. » Et son sourire s'était fait sincère alors que ses yeux dans les siens, il lui avait adressé un clin d'oeil en attrapant le bouquin. « Mais je préfèrerais que tu le finisses, » avait-il avoué sans honte, le posant à ses pieds, une autre main posée dans le sable frais pour prendre appui. « Et que tu m'en racontes l'histoire, plus tard. » Car elle racontait bien; car sa voix était assez douce pour être transportante; car Anton n'avait pas de temps à perdre avec les romans — préférait passer du temps à discuter avec quelqu'un, à s'éloigner de la solitude des études pour sourire à l'écoute d'une histoire, d'une voix. Ne s'en serait-il pas voulu, de la priver de ce savoir; de l'empêcher de connaitre la suite à laquelle elle semblait déjà si attachée, si détachée ? Et pourtant, ici sur l'île, n'aurait-il eu pas le temps de lui dire si Cassie survivait ? Il aurait voulu le lui dire; elle semblait le vouloir réellement. Aussi aurait-il pu lire le livre et lui raconter une fin alternative, une fin qu'il aurait inventée, avec Cassie vivante et James heureux mais — oui mais. L'aurait-ce alors enchantée, ou vexée ? Une deuxième main s'était glissée dans le sable, légèrement derrière son dos, et son visage s'était redressé vers le haut du parasol; vers cette paille séchée, vers ce il ne savait trop quoi.

    Jambes allongées, chevilles croisées. Louise Ryan. Le nom l'avait un jour interpellé, dans un cours de droit banal, l'un de ceux qui n'ont rien de particulier, qui sont faits de notes et de quelques questions — les Ryan était connus, en droit. Avaient une réputation de taille, l'une de celles que l'on redoute — aussi Anton n'avait jamais pensé possible en rencontrer un dans sa vie; fut même étonné de savoir que Louise était de leur descendance. Car ne l'était-elle pas ? Silence. Anton se trouvait étrangement bien, étrangement calme; n'était-ce pas la présence de Louise, si reposante, si loin de celle de Rosabel ou de Kieran; si turbulantes, qui le rendait ainsi ? Presque fatigué, presque avec cette envie de juste se caler ici un peu plus longtemps, se reposer — de tout, de ses pensées, de son épuisement. Aussi peut-être se perdait-il un peu dans ce silence, le regard vers le ciel couvert. « Hey Louise » tonna-t-il en même temps que l'orage, qu'un éclair. Éclairs; combien avait-il pu en compter, depuis le début ? Il fut heureux qu'un sort les protèges du vent et de la pluie; car surement était-ce grâce à Louise qu'il ne grelottait pas, à l'instant présent. Il avait un peu mordu sa lèvre inférieure avant de laisser tomber sa tête sur son épaule pour fixer la demoiselle. L'observer un peu plus.

    Oui, Ryan était un nom imposant en droit — avait participé aux plus grandes affaires que le monde sorcier ait connu ces dix dernières années. Il s'était demandé, ce que cela faisait, que de vivre avec eux, que de faire partie d'une famille de prestige. Lui était fils d'artiste, fils d'absence et de divorse; n'était qu'à moitié conscient de la droiture dont elle avait surement du faire preuve pour rendre à ses parents ce qu'ils lui donnaient. « Pourquoi tu n'as pas choisi droit ? » Suivi la trâce de tes parents oui — que s'était-il passé pour qu'elle choisisse deux cursus et pourtant, d'aucun des deux n'ayant un rapport avec les procureurs, les juges et avocats. D'aucun n'ayant un rapport avec son nom. La pression, peut-être.

    Anton se sentait enfant, curiosité. Il posait des questions, toujours des pourquoi. N'avait jamais de réponse complète — aussi ne comprenait-il pas le monde. Mais peut-être pourrait-il comprendre quelqu'un.
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Palm tree — [Anton]
24.08.16 22:51


« Et Louise avait eu si mal, en cet instant. Son sourire s’était perdu dans mille émotions, son regard tombant à terre; dérivant vers la mer. Pourquoi n’as-tu pas choisi le droit ? Pourquoi, oui; ne l’avait-elle pas fait ? Alors qu’elle en avait toujours eu si envie ? Que pouvait-elle bien lui répondre, hormis qu’elle n’était qu’une imbécile ? Que pour cesser de souffrir elle avait choisi de mourir. Et il ne s’était agi là de sa maladie, mais d’une conséquence de cette dernière : une sentence des plus volontaires, condamnation avant l’heure. Elle avait tout envoyé en l’air, renonçant à son idéal, s’arrachant à sa destinée; perdant sa famille. Je suis désolée, se murmurait-elle des fois en dévisageant son reflet, les poings serrés. Qui était-elle, à présent ? Hormis un corps voué au rien, si ce n’était une fin ? Il n’y aurait plus jamais de Ryan, à peine une Louise; Agatha. Et peut-être pourrait-elle guérir, finir médicomage; s’orienter dans l’économie. Mais ce ne serait pas pareil, resterait à jamais cette fracture en elle, ces espoirs devenus poussières. Enfin. « Pourquoi l’ai-je fait, hm ? Je me le demande. »

Elle se souvenait encore du dos de ses parents, si froid; presque écrasant. Tu n’es plus personne, à présent; lui avaient-ils assené sans la regarder. Et si ils l’avaient fait, qu’aurait-elle vu ? Froideur, irrévocable; regrets. Qu’avaient-ils fait pour mériter cela, après tout ? Comment avaient-ils pu, oui; s’imaginer un instant qu’elle serait quelqu'un ? Qu’elle marcherait à leurs côtés, traversant le ministère d’une quiète fierté ? Ils étaient si déçus; d’eux mais surtout d’elle : elle qui aussi y avait cru. Et elle s’en voulait tant ! D’avoir abandonné, cessé d’exister. Que restait-il de Louise, Louise Agatha Ryan ? Celle qui avait désiré le droit, la robe de procureur : celle qui avait voulu l’anneau au doigt, le bonheur ? Un soupir, sans doute.

Jamais elle ne pourrait oublier ce jour où à l’encre noire elle avait barré son premier choix; le réinventant. Louise tu n’as plus le droit à rien, s’était-elle persuadée; tremblante. Si tu persistes, tu ne réussiras à lâcher prise avait-elle conclu; sachant qu’elle serait alors incapable d’accepter son sort. Il fallait qu’elle s’assassine, qu’elle se perde une bonne fois pour toute : qu’elle renie sa vie, oui. Alors elle l’avait fait, troquant les larmes perlant à ses yeux pour une mine plus placide, détachée. Il n’y aurait plus de lendemain. Juste le présent, celui s’écoulant à l’infini; avant la chute.

Elle se détestait tant, parfois.

Souriant à Anton, elle avait finalement admis : « Car j’ai décidé d’arrêter de rêver. » Car sans rêves il était plus facile de partir. Car sans un but à atteindre sa détermination, son ambition sans faille se muselaient; s’effondraient. Et dans sa moue il y avait eu ce quelque chose d’un peu fragile, surtout absent : ce point d’interrogation. Cessant de le dévisager, elle était retournée à sa contemplation du vide; la joue blottie contre ses genoux. Mais ce n’est pas grave. D’autres vivaient bien comme elle ! Peu importait, qu’elle se sente triste; affolée ou au bord du précipice. Elle avait choisi de se faire mal, devait en assumer les conséquences; se contenter du reste, de ceux qu’elle aimait. Cela ne la dérangeait pas tant, ses cursus actuels lui plaisant d’ailleurs énormément. Au final, plus rien n’avait de sens. Elle se fichait de n’avoir pu continuer, désirait juste profiter de ce qui lui restait; était amour de Demeter, contente d’Anton. Elle était bien, oui.

Avait repris son roman, l’ouvrant dans son milieu; y notant l’absence de Cassie. Les fins heureuses n’étaient qu’un mensonge, après tout : une rare exception.
Pas pour elle.

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Préfet & Président du club de duels
Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Palm tree — [Anton]
25.08.16 21:52

    Elle avait arrêté de rêver. Et il y avait eu ce quelque chose qui l'avait fait la fixer, un instant — la regarder se réfugier dans ce livre, peut-être l'éviter. Silence; orage. Était-ce réellement possible d'arrêter de rêver, quand l'on avait commencé ? Anton ne se souvenait pas non; avoir un jour voulu faire quelque chose — comme si tout semblait trop réel, comme si l'instant était trop présent pour s'imaginer ailleurs, dans un futur ou un passé un peu modifier; il savait bien que la mémoire se voulait un peu mensongère, parfois. Aussi avait-il passé une langue sur ses lèvres avant de reporter son attention sur le plafond. « S’il existe une réalité qui dépasse le rêve, c’est ceci : Vivre. » Et l'on aurait pu lui repprocher son ambition. Il se souvenait vaguement, avoir voulu être un clown, plus jeune — parce qu'il n'avait que son humour à l'époque, que ce besoin de faire rire pour exister; comme si ce fut alors la seule chose qui lui permis de se sentir vivant. Le temps avait passé.

    Et l'ambition s'était effacée avec; Anton ne savait pas ce qu'il ferait; n'avait pas la prétention de se prétendre futur juge ou procureur, président de Mangemagot ou simple assistant non. Il ne savait pas, n'espérait rien du futur que là où le mènerait l'instant oui; Anton ne savait pas rêver, pas réellement. Avait peur même, de découvrir l'amour; de perdre ses moyens oui — le pragmatisme le faisait prisonnier. Il avait souri, fait tomber de nouveau sa tête pour la fixer. « Victor Hugo. » Encore un français. Le seul rêve qu'il aurait pu assumer fut celui d'être un sorcier entier; ne l'était-il pas déjà ? Que signifiait être sorcier, réellement — en avoir les origines, les pouvoirs, être compétant — Green n'était pas meilleur que lui en cours. Alors; il ne connaissait plus trop ses raisons. L'habitude, certainement. Les Misérables, aurait-il voulu citer, mais la voix ne s'était pas faite décidée, ne s'était pas déclarée non; il préférait laisser tomber le silence, il préférait l'observer, se sentait bien et pourtant, si intrusif, si curieux — peut-être était-ce la seule chose qu'il ne fut jamais : curiosité.

    Et si vivre voulait dire dépasser les rêves; alors. « Alors Louise — quelle chance que nous soyons vivants. » De pouvoir vivre, respirer, être ici à cet instant, se voir, se parler — sans rêves, sans ambitions. Sans rien d'autre que ce parasol pour les protéger, un sort aussi. Et il lui semblait soudain si génial, de vivre ! Comme s'il ne s'était pas senti si vivant depuis trop longtemps; comme s'il avait oublié cette chance, de pouvoir découvrir; voir de nouvelles personnes, imaginer leur vie aussi. Et comment était celle de Louise ? Était-elle douce, faite d'amis importants, faite d'amour et de joie; ou bien était-elle plus solitaire, plus discrète; un peu plus dure aussi, mais toujours présente. Car la vie ne les quittait pas, pas encore; et là était une veine que l'on pensait si rare — l'on pensait trop souvent que l'on ne savait pas vivre. Mais vivre ne s'apprenait pas non; la vie était là — il suffisait de s'en rendre compte. Et soudain, il lui semblait évident de ne plus vouloir se sécher, de ne plus vouloir se protéger oui; de profiter de tout ce qu'on pouvait lui offrir.

    Alors Anton s'était relevé, soudainement. « Pose le livre Louise — viens. » Et il lui avait tendu les deux mains, un sourire sur les lèvres. « Je suis sûr que tu veux voir ça. » Et un clin d'oeil s'en était suivi.
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Louise A. Ryan


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Re: Palm tree — [Anton]
25.08.16 23:09


« Je sais, Anton, je sais; avait souri Louise, le regard absent. Vivre était la plus belle des choses, après tout ! Elle aurait tout donné pour rester, se serait damnée; oui, pour continuer ne serait-ce qu’un instant à exister. C’était peut-être pour ça qu’elle ne regrettait pas tant son orientation, ses cursus actuels : se disant que renoncer à son rêve n’était rien en comparaison de ce qui l’attendait. Mais qui était-il, pour comprendre ? Qui était-il pour sonder son âme, la juger et l’orienter ? Il ne pouvait que conseiller sans savoir, commenter à tâtons. Ne pouvait qu’etre lui, lui Anton Vinicious Lawliet : lui qui jamais ne serait Louise Agatha Ryan. Il ne saurait pas.

Et c’était mieux ainsi.

« Anton tu es un bon ami. » avait-elle lâché d’un sourire, les bras toujours serrés contre ses jambes. Elle était contente qu’il soit lui, soit venu se réfugier à ses côtés sous cette lourde pluie. Merci. Et elle s’était sentie si épuisée, si reflet de sa personne ! Avait voulu s’allonger, dormir et ne plus rien penser. Aurait aimé les bras d’un aimé l’entourant, lui disant que tout irait : même si ce n’était pas vrai. Elle voulait d’un mensonge ne se sachant pas, d’une chaleur ne lui appartenant pas. Voulait trop. Car à ainsi désirer un autre elle aurait pu se dire que ce n’était pas grave, qu’elle soit malade : car lui ne l’était pas. Car lui serait heureux, continuerait; vivrait — respirerait. Car il créerait des souvenirs à l’infini, aimerait et peut-être même se marierait. Ça lui suffisait.

Louise n’était égoïste, ni même difficile. Souhaitait juste le meilleur à ses amis, ses proches et favoris. Enfin. Prenant la main d’Anton elle avait retenu un soupir; se redressant. « Tu ne vas tout de même pas m’emmener sous cet orage, si ? » Riant faiblement, elle avait replacé une mèche derrière son oreille : « Quoique ne réponds pas, je connais déjà la réponse ! » Se soustrayant à lui, elle avait avancé sans son aide, traversant le bouclier. Ah, elle était trempée. Sentait l’eau s’abattre avec violence sur ses cheveux, descendre le long de ses joues; imprégner ses vêtements. « Tu sais Anton, même si je suis sorcière; je le fais souvent. » Rester des heures ainsi, sous le vent; sous les goutes et la tempête. On y sentait toujours un air de liberté. Alors souriant; elle l’avait dévisagé, ouvrant les bras : « Sais-tu danser ? » Moue taquine, pétillante. Elle lui faisait face.

Sans te soucier de rien, ni de toi ni de moi ni de nous. Juste de cet instant, si fort et si présent qu’il en semblerait irréel. Laisse-moi tourbillonner. Laisse-moi m’oublier.
Laisse-moi tomber.

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Anton V. Lawliet


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Anton V. Lawliet





Re: Palm tree — [Anton]
26.08.16 11:48

    Et ce fut venu de nul part, comme une confession un peu inventée, un peu fausse dans sa vérité. Anton n'était certainement pas un bon ami; aussi cela l'avait-il sourire. Dans son égoïsme ou son incapacité à réellement être présent, à aider oui; il n'y avait rien qui aurait qualifié le Serdaigle d'ami sur lequel on pouvait compter. Et certainement ce trait l'avait éloigné des jaunes, contrairement à Perceval oui - il n'avait rien de l'ami idéal. Evidemment n'avait-il rien répondu, 'était levé et lui avait tendu ses mains de mauvais ami; si encore était qu'il la considérait comme une amie - ou comme une connaissance. Darwin était son ami, Darwin était l'un qui le supportait chaque année, qui le connaissait, surement presque entier, de chacune de ses facettes, de chacun de ses sourires. Aussi n'avait-il pu s'empêcher de rire en la relevant; ne lui répondant pas comme elle le lui avait demandé, son regard pourtant, oui son regard amusé lui avouant bien sûr, que tu vas finir trempée. Et elle n'avait pas eu besoin de lui; elle y était allée, courageuse et libre - il l'avait suivi.

    Anton était de ce contraste qui parfois le surprenait lui-même; il était de ce paradoxe qui le rendait si libre et pourtant, si sérieux, si dépendant de ses études, du droit. Louise aussi, semblait libre. Il l'observa un instant, la suivant sous l'eau, riant et grimaçant, se protégeant le visage d'un avant-bras un peu devant; les yeux à demi-fermés - il était définitivement beaucoup moins beau que Louise sous l'eau; beaucoup plus ridicule, aussi. Cela faisait partie de mon charme, aurait-il plaisanté. Il fut heureux de savoir qu'elle le faisait souvent, son sourire s'agrandissant encore - car quelle déception avait-ce été lorsque Rosabel avait sorti un parapluie de son sac, que Louise lui avait proposé de le sécher ! Il pensait parfois que les sorciers étaient ennuyants - peut-être alors pas celle-ci, dont les reflets parfois rouges s'étaient effacés sous le gris du ciel oui. "Le meilleur danceur de cette décennie !" avait-il déclaré en riant à moitié, attrapant une main de Louise pour la lever, la faire tourner sur elle même, l'autre encore positionnée dans sa poche.

    Et il y avait quelque chose d'immortel, d'irréel dans cette danse mouillée, sous une pluie d'été. Un nouveau rire s'était échappé - car n'étaient-ils pas bien, ici, coupés du monde, comme invisible, comme si personne jamais ne les verrait. Et cet instant ne lui appartenait plus non; il leur appartenait. Aussi d'une pression dans sa main Anton avait rapproché Louise de lui; avait enroulé un bras dans son dos - l'on aurait dit une scène de film romantique. Rire. Il ne ressentait pourtant rien de romantique non; rien d'amoureux ou d'attirant. Ce n'était rien de plus que ce moment si irréel; comme si Louise ne lui offrait toujours que cette impression d'illusion, le coupait de la réalité. Et ça lui faisait du bien - de déconnecter. Plus de droit, plus de Rosabel Northrop ou de responsabilités de préfet - juste Louise, juste la pluie, juste lui et un rire. Il l'avait alors exagérément balancée; d'une énergie nouvelle, de droite à gauche, la serrant peut-être un peu trop fort, assez pour que cela veuille dire que non, il ne la laisserait pas tomber - combien même le voulait-elle; assez pour que cela veuille dire que oui, il la tiendrait. Et puis il y avait eu tous ces mouvements, celui de l'éloigner et de la rapprocher, ces mouvements parfois rapides, parfois lent. Et un sourire. "Je reconnais : j'ai menti. Peut-être pas le meilleur de cette décennie." Regard amusé; moue joueuse. "Mais presque !" s'était-il exclamé en riant une nouvelle fois; et alors alors; deux mains dans son dos, les bras tendus - il l'avait un peu faite tourner. L'avait rapprochée une nouvelle fois.

    Ils étaient trempés.
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Palm tree — [Anton]
30.08.16 19:37



« Ce n’est pas grave si tu n’es pas le meilleur danseur. » Avait souri Louise, suivant docilement les mouvements d’Anton. L’important était d’essayer, de se laisser aller : de rire et d’aimer. Qui se souciait des détails, lorsqu’il pleuvait autant ? Il n’y avait pas de robe, ni de champagne : juste eux et l’orage. Ça lui allait. Car ainsi elle n’avait à s’inquiéter de tomber, de mourir sur le champ; de disparaitre puis plus rien. Il n’y aurait pas de cri d’horreur, pas de déçus : pas de tâche sur ce beau nom qu’était le sien. Ryan. Et quelle chance elle avait eu que de naitre dans cette famille ! Que de pouvoir un jour rêver grand, d’en avoir les moyens et l’argent. Il ne lui avait manqué que le temps, oui. Mais ce n’était pas si grave, n’est-ce pas ? Au final Louise se souciait-elle vraiment de son sort ? Elle aurait tout donné pour un autre, se serait sacrifiée pour un aimé. Il lui paraissait juste injuste que ce soit elle, elle sans choix sans option sans l’avoir demandé ! Cela lui était arrivé sans justification ni préavis : elle l’avait juste été, oui; malade. Condamnée.

Et n’était-ce pas révoltant ? Que de savoir qu’un jour elle serait là puis le lendemain n’y serait plus. Ses amis eux continueraient comme si de rien n’était, s’acclimateraient à son absence; rêveraient et se marieraient : s’épanouiraient. Ils trouveraient leur voie que cela leur prenne six mois ou dix ans, atteindraient le bonheur tant bien même des fois oscillerait-il tout devant eux, taquin. Ils pleureraient, s’énerveraient; s’embrouilleraient : se haïraient. Mais jamais non ne seraient ainsi condamnés, privés d’un futur et d’une longue avancée. Tant pis. Tant pis, oui ! Elle s’en fichait, ne voulait plus vivre ! Voulait juste s’effondrer sous cette pluie, être noyée puis emportée par les vagues ! Elle n’avait rien à perdre, rien à gagner : n’avait plus rien à donner. On lui avait tout pris, elle avait tout jeté. Avait renoncé, s’était damnée. Et même ceux qu’elle aimait ne le lui rendraient ! Et à quoi bon, si ils le faisaient ? Ils n’en seraient que blessés, punis comme elle l’avait été ! A trop vouloir, à trop rêver : à trop croire en un avenir pourtant si flou. Qui avait-elle été, pour se croire heureuse ? Pour se dire qu’elle méritait la vie comme tout autre ? Elle était si stupide, n’était qu’une imbécile. Se détestait tellement, des fois; lorsque son reflet n’arrivait à lui renvoyer un sourire. Enfin, ce n’était que des foutaises; et elle le savait bien. Louise n’était que proie à un énième caprice, et tournant aux côtés d’Anton elle s’était pour un instant laissée aller.

Bien sur qu’elle aimait la vie, les gens; qu’elle avait à donner. Qu’elle ne voulait ainsi périr, tout abandonner : elle voulait évoluer à leurs côtés; se faire plaisir et accepter. Il y avait tant de choses qu’encore elle imaginait, dont le bruit de ses épais talons tout contre le sol du ministère. Elle s’y voyait déjà, le regard perdu au loin; des fois se courbant pour venir effleurer la silhouette d’un de ses parents. Il y aurait aussi quelques amis, et sans doute Anton; oui ! Car à étudier le droit, n’y finirait-il pas ? Quel bon choix il avait fait, en se réorientant; quitte à perdre un an ! « Dans quelques années Anton nous nous saluerons. » Et elle lui avait souri avec innocence, un court rire ourlant ses lèvres : « Nous sommes amis, n’est-ce pas ? Quand je te verrai traverser le ministère, je te ferai un geste de la main; viendrai à toi : nous parlerons. » Continuant à danser à ses côtés elle avait resserré ses doigts tout contre les siens; quelque peu fébrile. « Tu porteras peut-être la cravate. Moi, je me demande bien ce que je porterai. Pourquoi les femmes n’en ont-elles pas, hm ? J’aborderai une robe, alors; noire et prêt du corps ! J’aurai un collier en argent pour compenser. » Vois-tu ce tableau ? Vois-tu ce que nous pourrions être; si tout était différent. Vois-tu comme j’aimerais y être, et comme déjà j’y suis; dans notre univers. « Nous ne danserons plus sous la pluie, tu t’en rends compte ? C’est inadmissible ! Il faudra qu’on continue à le faire de temps en temps; s’égare dans le Londres nuageux, orageux. On entendra alors à peine le bruit de nos pas claquer sur les pavés. » Le visage clair, quoique couvert de gouttelettes; elle l’avait dévisagé, rêveuse : l’avait entrainé dans quelques pas de valse, tournoyant puis s’arrêtant. Dis-moi.

Réalisait-il, alors ? A quel point elle n’avait pas peur.
De demain, de la fin. Hoquets.

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