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 BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson

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Darwin J. Moore


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Darwin J. Moore





BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson
19.08.16 20:53

ÉQUIPE 10


Votre équipe est formée ! Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford & Sören Vilhjálmsson; vous allez devoir vivre ensemble pour le reste de l'été — et réussir à créer un esprit d'équipe afin de remporter les épreuves qui vous attendent.

Nous vous laissons le temps de vous installer dans votre Bungalow et de faire connaissance avant les premières épreuves.

Tous les RPs dans votre bungalows doivent se dérouler à la suite de ce poste, et vous pouvez venir et sortir comme vous le désirez, interrompre des conversations comme bon vous semble.

Bon jeu !  
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson
20.08.16 14:38


« On lui avait dit qu’elle mourrait, si elle allait. Avait répondu qu’alors elle mourrait; qu’elle se fichait de leurs avis car leurs avis ne faisaient de sens. Qu’ils ne le feraient que lorsqu’ils lui apporteraient une solution, une délivrance. Que dans tous les cas elle était vouée à ça, à ce rien qu’était la mort — à cette disparition instantanée, comme si tout à coup on l’avait radiée. Alors que maintenant ou demain, cela ne faisait pas de différence. Elle voulait juste s’amuser, s’imaginer sur les plages comme elle ne l’avait jamais été.

Evidement ce n’était pas vrai, car Louise ne voulait pas mourir. Mais ça, ça qui le saurait ? Hormis elle, elle et sa conscience ? Alors elle avait souri, embarqué sa valise si légère; si calme à ses côtés. Ses parents n’avaient d’ailleurs pas bronché, trop préoccupés par leur travail. Elle était allée les voir, les avait embrassés sur la joue; leur avait dit qu’elle les contacterait par un moyen comme un autre — puis s’était échappée.

Son arrivée sur l’île l’avait étrangement bouleversée, aussi était-elle longuement restée au bord du sable; assise sur son blanc bagage. C’était donc ça, l’océan ? Le bruit des vagues, les coquillages ? La destination préférée de nombreux sorciers ? Il lui avait semblé qu’ici, elle pourrait tout oublier. Qu’il ne lui faudrait suivre son traitement, qu’elle pourrait faire comme bon lui semblait; rire jusqu’à ne plus pouvoir marcher. Et elle voulait, oui; que ce soit le cas ! Voulait avoir mal au ventre, se tordre sous les crampes; celles du bonheur. Quels souvenirs se ferait-elle, ici bas ? Elle avait entendu que Duke serait là, ainsi qu’Anton et Rosabel : que quasi toute l’école participerait à cet immense voyage. Il était presque obligatoire, après tout; et Louise en était heureuse. Elle savait que si on le lui avait laissé le choix elle aurait hésité, peut-être renoncé. Et sans doute ignorait-elle sa propre audace, mais elle ne s’en souciait vraiment. Se disait qu’il allait être bon, que de vivre ainsi pendant un mois. Un mois à rencontrer le soleil tous les matins, à sentir la brise contre sa peau : à découvrir de nouvelles personnes. Et à passer du temps, oui; avec ceux déjà connus, aimés. Elle ne pouvait attendre.

Se redressant, elle avait levé la main; faisant flotter sa valise derrière elle. Quel numéro, lui avait-on dit ? Le 10 ? Slalomant entre les bungalows, elle était finalement arrivée à destination : la porte était fermée. La poussant discrètement, presque avec timidité; la brune y avait passé sa tête. Il ne semblait y avoir personne, si ce n’était le silence et des lits fraichement faits. Bien. S’aventurant dans la chambre, elle était allée s’asseoir sur un des matelas bordant la fenêtre; pas trop loin de l’entrée ni de la salle de bain. Repère stratégique. Il ne lui restait à présent plus qu’à attendre, vu qu’elle se voyait mal défaire ses affaires et les ranger comme si de rien n’était. C’était intime, et elle ne s’y sentait pas, non; en intimité.

Pas pour l'instant.

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Deborah Bolton





Re: BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson
21.08.16 22:58



 


Bungalow

Deborah savait que l'eau de mer ne se buvait pas, pourtant, à la voir là, si juste devant elle, sa bouche s'était soudain asséchée. De tous mots, maux. Il n'y avait que sa gorge un peu dans le besoin, ses lèvres un peu maudites, un peu gercées. La soif aussi, d'un soleil resplendissant, des vagues. Elle espéra que l'eau ne fut pas chaude, ne fut pas bonne, mais bien fraîche tout contre sa peau ; elle voulait un choc thermique, le feu dans la pluie, la contraction des muscles, quelques glaçons dans sa bouche. Elle rêvait de fruits, d'un jus de papaye, un plateau avec de la goyave.

Elle avançait le long du petit chemin clôturé de planches de bois, une paire de tongs à la main, et dans l'autre une mallette rose et délavée si légère qu'elle semblait voler entre ses mains, et dont on devinait, parce qu'elle était mal fermée, quelque tissu fin qui s'échappait, comme elle débordait de fait de robes en mousseline légère, de motifs fleuris. Et cela aurait paru si étroit, aussi cela l'était-il, peu pratique, elle avait ordonné les affaires, solidement pressées les unes contre les autres dans cette valise qui était cependant plus grande à l'intérieur qu'elle ne l'était à l'extérieur.
L'épaisse chevelure plaquée contre sa nuque lui tenait chaud, et on devinait sur ses tempes, dans son cou, les premières chaleurs de l'été. On devinait le parfum fruité, une eau gazeuse parfumée à la framboise entre deux doigts. Deborah pour visiter l'été avait ramené en cadeau... L'été. Beaucoup de rêves, beaucoup de désirs aussi.

Le monde à ses pieds.
Elle aurait eu tellement à lui dire.

S'arrêtant finalement au bout de l'allée, au bout du chemin, Deborah avait fait face à l'habitation de bois. Et l'endroit lui plut instantanément, de ce charme étroit qu'elle imaginait déjà cosy, et même si ça ne l'était pas ; elle mettrait un bouquet de fleurs sauvages ici ou là, quelques verres orangées, quelques sachets de lavande dans les placards pour que les vêtements sentent toujours bons, et les tais d'oreilles, ses propres draps qu'elle avait apporté ; sa mère le lui avait dit, si jamais ce n'est pas propre. Elle y mettrait les couleurs du confort minimal, beaucoup de fleurs exotiques aussi, des fleurs séchées qu'elle collerait dans ses livres aux pages vierges. Deborah dirait le monde avec des fleurs, pour le rendre plus beau.

Alors, elle était entrée, avec cette idée, puisqu'ainsi il n'y avait plus grand chose à craindre, plus grand chose que sa simplicité champêtre n'aurait pas calmé.
Ainsi, elle lui était apparue, comme meublant le lieu de sa seule présence, comme donnant vie à la solitude de cet exil. Son nom avait crevé ses lèvres.

_ Louise !

Elle en avait lâché sa valise qui s'était ouverte à ses pieds, et puis le reste aussi. Et Deborah avait enjambé, ce sourire estival, ce sourire élevé aux rayons de soleil. Et ses pieds nus avaient dansé sur le parquet, virevoltant jusqu'à Louise, de cette grâce légère. Sa silhouette avait retrouvé la sienne, s'était laissée choir à son côté, épaule contre épaule, bras dessus bras dessous, une tête penchée, et toute une cascade de pluie noire qui se laissait couler, du charbon serré contre des éclats d'auburn. Un sourire finalement un peu doux sur ses lèvres ses yeux rivés vers le sol, et cette spontanéité envahissante mais bienveillante. Et elle n'avait rien dit d'autre, que cette espèce de joie étrange, du connu, du méconnu, du vivant, d'une existence, le bonheur sans prétention de connaître son nom. Louise Agatha Ryan.



(c) naehra.

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Louise A. Ryan


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Re: BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson
13.09.16 11:28


« Le regard de Louise s’était perdu sur les doux quoique flous contours de Deborah et elle avait su, oui; que rien ne serait calme de cet été. « Deborah ! » avait-elle souri doucement, tendant une main distraite vers elle. Combien d’années qu’elles se connaissaient ? Elles qui partageaient le même cursus, les mêmes cours et tant d’activités. Toutes deux en sixième années, il était difficile de ne pas les remarquer. La brune était venue à elle, et ne réagissant trop elle n’avait chassé ces bras qui l’attrapaient, l’accaparant : n’avait soupiré de cette épaule toute contre la sienne.

Comment aurait-elle pu lui en vouloir ? Deborah si forte, si fragile ! Si menteuse, aussi; mais surtout si rêveuse. Des fois Louise se perdait dans sa contemplation, l'assimilant à un nuage; se demandant si soudainement elle allait disparaitre, s'évaporer. Elle était si vive, si intelligente; si abstraite. Était une forme de liberté dont on ne se lassait pas, venant et partant sans qu’on ne puisse rien décider. Deborah la sauvage, Deborah l’insoucieuse ! « Comment vas-tu ? » Sa main était venue toucher distraitement le poignet de sa camarade, l’effleurant inlassablement; ses yeux flottant en direction des siens. « Je suis contente de te voir ici, tu sais ? Nous nous voyons souvent mais jamais assez. » Et Louise n’avait pas d’amie, pas de fille étant sa moitié, sa confidente. Elle ne savait pas s’attacher à celles partageant son sexe et sa condition, préférait de loin le pragmatisme des hommes; leur désintérêt pour les commérages et potins. Il y avait certes Rosabel mais était-elle qualifiable de proche ? Plus d’habitude, sa seule coutume; son unique rituel féminin : elle et son serpent.

Deborah, Deborah elle aurait pu, peut-être. Devenir si forte, si importante.
Mais elle était si vague, si intangible.
Si volage.

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Re: BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson
15.09.16 18:15



 


Bungalow

Elle avait laissé flotter quelques secondes avant de vraiment apporter une réponse définitive, puisqu'il lui semblait qu'elles avaient le temps pour ces choses-là, que cet aparté unique entre elles, comme il y en avait peu, méritait bien de durer. Fallait-il ainsi qu'elles soient ailleurs pour finalement s'épancher l'une auprès de l'autre ? Sans doute. Sans doute le soleil de ces vacances d'été avait manqué jusqu'alors, apportait avec sa chaleur, le lot des vêtements flottant, les senteurs exotiques, l'opportunité enfin qui permettrait à Deborah Bolton de s'abandonner auprès de la belle quoique distante, quoique mystérieuse, puisqu'il était bien connu que l'inconnu intriguait toujours, de l'énigmatique Louise Agatha Ryan.

« Mais je me sens bien, Louise. Il fait trop bon, et chaud, si chaud mais enfin, tu sais, c'est agréable. » et ce disant, sa main libre était venue tâter de ses doigts sa propre joue, rose et pleine, gavée et gorgée, attestant bien d'un fait ; elle avait bonne mine. Avec simplicité, son bras accolé à l'autre, il y avait eu ce contact qui semblait vouloir durer longtemps, sans prétention, et peut-être indescriptible, comme elles n'étaient pas intimes, ou que Deborah semblait parfois trop l'être sans qu'on ne se l'explique, d'une drôle de façon, douce et incohérente. « C'est que je crois que le temps a filé depuis la première année, il est parti sans nous, et avec tous ces moments que nous n'avons jamais eu. Tu sais, tous les instants où toi et moi on aurait pu s'apprendre. » 

Et cette explication simple bien sûr voulait bien lui convenir, car ça n'avait pas été un manque d'envie la concernant. Seulement, Louise et Deborah peut-être n'avaient jusqu'alors jamais échoué sur la même rive.

« Mais ce n'est pas si grave, Louise, parce que maintenant nous sommes là. » alors la jeune fille avait dévié son regard de celui de sa nouvelle comparse, car elles auraient semblé si proches, si accoutumées l'une de l'autre, par ce simple rapprochement des corps, de cette façon d'être, de se tenir. Mais ce n'était malgré tout pas le cas. Et pour qui savait oui, ce bras qui les liait, cette épaule qui touchait naturellement l'autre, qui s'y reposait presque, cela oui aurait paru singulier. Mais cela n'était ni supercherie ni hypocrisie. Cela venait de la part de Deborah d'un élan, d'un brusque et soudain élan qui l'avait projeté dans l'existence de Louise, dans ce besoin de tendresse et d'affection. Car elle avait besoin oui, de donner, de partager, comme elle débordait d'amitié.

« Voilà Louise ! » Dans un rire furtif et doux, elle avait déposé contre le haut de l'épaule de la jeune fille la petite fossette de sa joue, comme si l'endroit réellement lui avait été tout désigné. Les yeux s'attardant sur la lumière entrante du jour dans l'encadrement de la porte, elle avait murmuré encore. « L'un des moments de notre vie, à toi et à moi. Et puis regarde, je te tiens. Et je ne te lâche plus. Parce que moi aussi je suis contente. »


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Re: BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson
17.09.16 18:37


« Et peut-être que Louise aurait aimé, oui; saisir le temps avant qu’il ne soit trop tard. Aussi les propos de Deborah l’avaient un peu remuée, émue. Aussi lui avait-elle souri avec fragilité, se disant que s’apprendre était là une belle expression. « Cela fait déjà six ans. » Elle ne s’en était pas rendue compte, le réalisait pour la première fois. Six ans. Était-ce réel, possible ? Avait-elle réussi à tenir bon ? Elle n’en revenait pas, se demandait soudain ce qu’elle avait accompli pendant ces milliers de jours passés en vie. Elle avait rencontré Duke, vécu Olympe; saisi Demeter. Elle avait effleuré de ses doigts les flous contours d’Argus venant à elle, s’était questionnée sur les occupations d’Aymeric. Était-ce tout ?

Pourquoi se sentait-elle si vide, quand elle y pensait. Elle aurait du se dire c’est bien, aurait du sourire et admettre que rien n’était à refaire : qu’elle ne regrettait rien. Mais il y avait encore tant de choses qu’elle voulait expérimenter, créer; tant de choses qu’elle s’interdisait dans l’envie de ne pas faire de mal, de ne pas déranger ou blesser. Et c’était là le secret le plus intime de Louise : cette incapacité à se mettre en avant. A préférer partir, subir; à préférer s’incarner grande méchante plutôt que victime. Elle ne voulait s’arracher à ses proches, préféraient s’enfuir, les abandonner : préférait qu’ils l’oublient tous aujourd’hui car elle n’en valait pas la peine… Plutôt que demain où ils penseraient tout un futur avec elle.

On disait Louise égoïste, on disait Louise volage; Louise indifférente. Mais qui savait vraiment ? Qui pourrait clamer haut et fort, oui; qu’elle était secouée par la peur ? Par l’envie de ne jamais trop tourmenter, pas comme ça : de ne pas créer de vide, d’absence. Elle vivait si mal l’attente, des fois. Se souvenait de ses pensées se perdant, alors qu’échouée sur un canapé elle tentait de deviner quand Demeter arriverait. Était-elle devenue incapable de se vivre, de se suffire ? Avait-elle sombré dans la dépendance, celle que l’on éprouve vis à vis des autres ? La solitude pourtant ne l’avait jamais trop dérangée. Pourquoi aujourd’hui lui semblait-elle si insoutenable, inimaginable ? Peut-être car il ne lui restait rien, si ce n’était eux. Peut-être car l’ultimatum l’empêchait de se recroqueviller complètement, d’oublier ses rêves d’enfants.

Louise voulait aimer, Louise voulait être entourée : Louise rêvait d’un café pris avec eux, tous réunis. Elle s’imaginait des fois dans un long manteau gris, poussant la porte d’un quelconque bar ou restaurant pour y retrouver tous ses amis. Que feraient-ils à vingt-cinq ans ? Puis à trente ? Qui serait le premier à se marier, à avoir des enfants ? Qui serait le premier, oui; à décrocher le travail qu’il occuperait pendant une partie de sa vie ? Elle voulait tant y être. Comment aurait-elle, d’ailleurs, appelé ses enfants ? En aurait-elle voulu plusieurs, ou un aurait-il été suffisant ? Elle se serait contentée de tout, peut-être; quoiqu’un garçon lui aurait fait plaisir. Enfin.

Perdue dans ses pensées elle en avait oublié ce qu’avait dit Deborah, et secouant doucement sa tête pour ne pas la déranger elle était venue poser ses doigts une énième fois sur les mains de la jeune fille. « Vivons-nous donc, Deborah. Moi non plus je ne te lâcherai pas : comme ça, si l’une de nous trébuche… Nous nous rattraperons, ou tomberons ! Puis nous rirons, car ici il n’y a que du sable et je ne vois pas comment glisser dessus peut-être douloureux. Je te regarderai ramasser des coquillages car je t’imagine si bien le faire, et si tu veux je les prendrai avec moi quand tu en auras trop dans tes bras. Tu pourras peut-être même lire avec moi, qui sait; à l’ombre du soleil quand il sera trop brûlant. » Sourire, large quoique un peu rêveur : elle s’y voyait déjà. N’y croyait pas, mais voulait le faire; continuer à parler ainsi comme s'il n’y avait plus de soucis sur terre.

Comme si juste raconter permettait de vivre, d'expérimenter.

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Deborah Bolton


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Re: BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson
10.10.16 19:19

Un soupir ému, nostalgique avait étreint ses lèvres qui s’étaient suspendues dans un début d’arrondi, la bouche à demi-éclose, entrouverte sur une respiration retenue. Elle sembla s’éteindre sur cette pensée qui leur parlait, à toutes les deux, et sans doute sans qu’aucune ne s’en aperçoive vraiment. Deborah contemplait le passé avec une certaine douleur, Deborah regrettait ces existences détournées, un abandon surtout. Elle se rappelait avoir été amoureuse, elle se rappelait avoir aimé la tendresse et la passion, ces deux états qui devaient être souverains dans leur discipline de bonheur. Mais elle ne les ressentait plus à présent, se souvenait uniquement des contours, d’une apparence. Des songes éphémères qui remontaient en elle dans un flot d’émotivité qui n’aidait bien à présent que pour la création d’un patronus. Pour s'émerveiller parfois aussi, peut-être, sans doute.

Sa voix avait doucement tremblé, de douceur.

_ Tu sais, Louise. On dit que la mélancolie rend triste, mais je ne peux pas m’empêcher parfois de regarder derrière moi, et de regarder ce que j’avais, et ce qui me manque maintenant. De me dire que certaines choses ne reviendront plus. Parfois, cela me cause du chagrin.

Mais Deborah chérissait ses souvenirs, chacun de ces moments où l’extase avait pointé timidement. Et si l’idée de la perte la rendait plus timorée, taisait l’éclat de ses pupilles toutes luisantes de couleurs estivales et fortunées, elle gardait jalousement sur les bordures de ses commissures ce sourire qui jamais ne voulait se flétrir, qui jamais ne s’enlaidissait de ces quelques chagrins, de ces quelques déplaisirs que même les plus ingénus finissaient toujours par rencontrer.

Elle se demanda si Louise comprendrait, si Louise pouvait savoir que derrière quelques rires ravis, il lui restait une ou deux pensées moroses qui venaient corrompre le portrait idyllique qu’elle offrait malgré tout avec une impudeur renversante.

Mais elles ne se connaissaient pas bien sûr, et comment Deborah aurait-elle expliqué avec ses propres mots qu’elle éprouvait à cet instant un attachement passager mais sincère pour cette autre qui lui était si étrangère, si différente. Et dans ce sentiment un peu brut qu’elle imaginait renforcé par l’espace clos de la hutte et de la chaleur qui s’infiltrait toujours, elle pouvait apprécier le contraste entre une mèche charbonneuse qui avait glissé sur l’épaule tout contre un cheveu auburn dont l’éclat semblait s’assombrir sous l’effet d’un éclairage étrangement tamisé.

Elle ferma les yeux, l’esprit bercé par les jolis mots de Louise. Elle s’imaginait tellement alors, souhaitait que cela se produise. Et cela d’une façon extravagante comme elle savait si bien le faire, cela ne se produisait-il pas déjà ? Et l’imagination dessinait avec une douceur fluide des rêves, avec Louise.

Un sourire élargi, emporté, baisa l’air d’un nouveau souffle candide.

_ C’est tellement beau, Louise. Dis-tu toujours des choses aussi belles ?

Ses doigts caressants étaient venus saisir ceux de Louise, d’un lent mouvement, à peine réfléchi. Elle s’était tue ensuite, non pas parce qu’il n’y avait rien à dire car Deborah aurait eu une foule de mots, des idées rebondies pour épouser les merveilles que lui promettait Louise. Mais Deborah se taisait pour méditer. Deborah dans son insouciance rêvait merveilleusement. La voix de Louise lui avait semblé si douce, et presque lointaine dans sa tête. Elle paraissait si proche pourtant.

Deborah aurait aimé d’autres histoires, Deborah alors aurait pu rester quelques heures sans ne rien dire, en s’imaginant seulement. Elle n’aurait pas la prétention de dire qu’elle apprendrait Louise ; cela avait été un mensonge formulé comme tant d’autres. Mais Deborah pensait fermement qu’on ne devait pas nécessairement bien connaitre une personne pour aimer un instant. Deborah croyait en une force qui dépassait l’habitude, elle aimait le spontané. Elle aimait croire que l’on pouvait se donner rien que quelques secondes, voler odieusement un bout de l’autre, d’un sourire naissant, d’une émotion donnée, avant de s’envoler vers d’autres contrées.

Et malgré tout, si Deborah avait un regret, ce n’était pas celui d’exister comme elle le faisait.

Sa frêle silhouette se laissa aller un peu plus contre celle de Louise, dans une rêverie. Et la vie cette après-midi là lui semblait alors si douce.

_ Quelle solitude chercherions-nous alors à cacher, en devenant ainsi. Car ce serait si étrange que ce soit toi et moi. Pourtant je voudrai bien y être, non attends, je crois que j'y suis déjà. Et toi, Louise, est-ce que tu y es, est-ce que tu veux bien un peu de moi, un peu de nous, un peu d'un rien, un peu d'un tout ?
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: BUNGALOW 10 — Louise A. Ryan, Deborah Bolton, Olympe H. Crawford, Sören Vilhjálmsson
22.10.16 21:52


« Et Louise s’était laissée aller à ce moment où il n’existait plus qu’elle et Deborah. Il était un peu étrange de la sentir tout contre elle, jouer avec ses doigts puis poser sa tête tout contre la sienne. Elles se connaissaient sans se savoir, s’imaginaient plus que ne se cherchaient; se devinaient en silence. Et n’était-il pas amusant que de se dire qu’elles n’étaient vouées qu’au vide ? Que jamais la vie ne les avait rapprochées, et que cet instant n’y changerait rien ? Toutes deux étaient si lasses, si étrangères à leurs propres promesses. Elles ne faisaient que supposer, que se raconter ce qu’elles auraient pu être : ne faisaient que se distraire et se rassurer. Aussi Louise avait-elle continué à caresser dos de ses mains la peau si douce de son amie du moment. Car demain elles ne seraient plus rien, se souriraient comme si elle étaient le monde de l’une et de l’autre sans qu’il n’y ait pourtant réellement quelque chose. « Ah Deborah. »

Elle avait soupiré et s’était dite que c’était bien dommage. Que se serait-il passé si entrant dans le train allant les mener pour la première fois à Poudlard elles s’étaient croisées ? Auraient-elles accroché, seraient-elles devenues inséparables ? Ou au contraire se seraient-elles avouées ne pas être faites pour s’entendre, ne pas venir du même monde ? Deborah si floue, si belle et si absente. Deborah aux mensonges si nombreux qu’on la laissait parler sans ne plus rien entendre, qu’on la laissait prendre possession de tout sans jamais rien chercher à lui donner. Deborah dont les bruits toujours courraient dans les couloirs, dont les hommes étaient épris. Car elle était douce, douce et énigmatique comme peu d’autres femmes l’étaient. Car ses yeux étaient si immenses que même Louise aurait pu s’y perdre, si pailletés qu’on se demandait ce que venait faire l’univers ici. Deborah dont les fleurs semblaient faites pour elle, dont les sourires vaporeux donnaient envie de ne plus se soucier de rien : Deborah la sorcière envoutant les âmes des plus sérieux. Elle aurait pu conquérir le monde, qu’avait soudainement admis Louise, aurait pu faire céder les astres et poussières. Enfin. Louise s’était égarée et difficilement revenait au présent. Que lui avait-elle dit, déjà ? Ne lui avait-elle pas demandé d’accepter un peu d’elle, un peu de ce qu’elles représentaient toutes entières, toutes à côté ? Sourire. « Comment pourrais-je ne pas vouloir de toi, de nous. Comment pourrais-je rejeter ces tièdes affections, ces folles conversations ? Je me sens si calme Deborah et je me dis que m’allonger là et ne plus quitter ce lit quoique celle île aussi ne serait pas une mauvaise idée. » On lui avait dit qu’elle n’en reviendrait pas, après tout : alors elle ferait tout comme. Ferait de ce sort une bénédiction, créerait un château de sable dans lequel s’enfermer et demeurer. Et basculant sur le lit elle avait entrainé avec elle la brune serdaigle, la serrant distraitement de ses doigts; cédant à la fatiguée liée au voyage, à ces choses qui toujours étaient là sans jamais trop faire de bruit.

Elle s’en serait presque endormie.
Et les autres n’étaient pas là mais ce n’était pas grave mais ses yeux s’étaient fermés et elle s’était dit que cet été serait loin d’être le pire. Soupir. Qu'il était bon de vivre, qu'il était bon d'aimer : qu'il était bon de ne pas être seule, de ne rien subir de trop terrible. Qu'il était bon d'avoir Deborah tout contre elle, le monde à refaire. Qu'il était bon se se sentir si molle, si bonne à ne plus se soucier de rien. Le sommeil l'avait saisie avec paresse et s'accrochant tout doucement au corps tout près du sien Louise n'avait plus eu envie de parler.

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