Speed Dating [Bastia & Kieran]

La nuit tombe lentement sur le château et un calme serein s'installe avec elle. C'était le moment parfait pour une balade, profiter de la demis obscurité pour dégourdir les pattes de mon crabe de feu. La pauvre n'avait pas l'air d'aimer le changement de climats, peut être que c'était pas une bonne idée de l'avoir amener aussi loin de son île. Mais elle m'aurait manqué, et avec le temps je sentais qu'elle s'habituait à la vie grisâtre de l'Angleterre. La balade du soir était devenue un rituel. Une façon simple de s'aérer l'esprit avant le couvre feu. Couve feu complètement abusif d’ailleurs. 21H franchement, la moitié des élèves présent dans cette école avaient la vingtaine, pourtant on nous impose une horaire pareil. C'était pour notre sécurité, certes, mais c'était royalement casse burne.

Je soupir vaguement en y repensant et continue d'arpenter le parc en gardant un oeil sur A'tuin qui explorait les herbes et buissons qui s'offraient à elle. Une véritable aventure. Je lui parlais sans gêne, m'adressant à elle comme si les tortues à six pattes orné de pierres précieuses pouvaient réellement me comprendre. J'étais certain que oui, et de toute manière ça m'arrivais de parler à des objets, alors tout le reste était forcément moins étrange.

Une petite brise soufflait soudainement. J'en frissonnais un instant, jugeant qu'on avait suffisamment gambader dans le parc pour la journée et qu'il était peut être temps de rentrer, surtout si je voulais avoir une petite chance de croiser les bleu que j'aime tant avant de me retrouver coincé dans la salle commune pour le reste de la nuit. C'est la première fois que je regrettais de ne pas être un Bleu. Depuis la rentrée, les cours, les révisions, le couvre feu, je me sentais un peu trop loin d'eux. Ça me rongeait lentement, j'en était conscient mais j'essayais de taire ce sentiment.

Perdu dans mes pensées, j'en avait oublié le monde autour de moi. Tout, même cette fille sous mon nez que je venais de percuter grossièrement alors qu'elle avait rien demandé. Prise de plein fouet, j'en perdait étrangement l’équilibre alors qu'elle venait s'avachir sur moi soudainement. Un vrais culbuto humain. Finalement on s'était juste rétamé par terre, l'un contre l'autre comme si nos corps n'avaient plus envie de se détacher.

« ...Heu..  what the fuck ...»

Voilà. C'est la seule chose constructive qui me venait à  l'esprit là tout de suite. J'avais du mal à comprendre, de plus, la proximité d'une étrangère était plutôt déstabilisante sur le moment. Son visage m'était vaguement familier, des cheveux clairs, des yeux perçant. Je crois qu'elle était chez Serpentard. Je ne connaissait pas son nom bien entendu mais ça ne m’empêchait pas de lui sourire en guise d'excuse même si la situation m’échappait complètement.
C'était bizarre. Ça aurait put être drôle d’ailleurs.. si je n'étais pas entièrement nu.

Pourquoi je suis nu au juste ? J'en avait rougit de la tête au pied en posant le regard sur mon corps toujours collé misérablement à celui de la jeune fille. Qu'est ce que c'était ce truc encore ? La honte totale. La panique aussi.. qu'est ce qu'elle allait penser de moi ? J'ai carrément l'air d'un pervers ou je sais pas quoi.. et je sais même pas comment expliquer ça.

« Je ! C'est pas ! Enfin ! Désolé ! Je sais pas ce qui ce passe je suis désolé ! »

La panique et la précipitation me font toujours dire des choses complètement incompréhensible. Au moins je m'excusais, même si c'était maladroit et que ça ne voulait absolument rien dire. J'avais trés envie de mourir. Là. Ici, tout de suite... et tout nu.