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 Deuxième après-midi [LIBRE]

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Neutre & Sigma
Arcturus Dewitte


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Arcturus Dewitte





Deuxième après-midi [LIBRE]
10.09.16 14:11

Deuxième après-midi — Libre



J’exalte la fumée, admirant l’accélération lente de ma mort entre mes doigts. Quelle honte pour un Dewitte. Quel sacrilège pour un médecin. Quel gâchis, pour une jeunesse. Il y avait les imprimés encrés dans ma peau. Quel blasphème. Une véritable injure au sang si pur. Assis à même l’herbe, les rotules  relevées, je prends mon temps. Il n’y a pas de temps à perdre, le temps est voué à être perdu. L’existence est destinée à être regardée. Toutes, à être oubliées. Vaines.

Et j’envie. J’envie ceux qui ne pensent pas. J’envie ceux qui ne font que vivre, sans savoir qu’à côté, les autres se meurent. J’envie le sentiment d’être signifiant. De penser que finalement, nos malheurs sont importants. J’envie le manque de pensées. J’envie la stupidité. Parfois oui, comme à cet instant, je les envie tous. Déteste penser. Le pitoyable me fait envie. Pourtant, il y a ce malheur dans lequel je me complais. Des moments de solitude qui m’embellissent de cette nostalgie osée. Le bonheur ne m’a jamais été destiné, c’est la punition des grands hommes qui savent se maitriser. Condamné à un mariage arrangé, à une vie déjà tracée. C’est un mode de vie, d’existence répétée. Médecin Dewitte. Sang-pur Dewitte. Vie Dewitte.

Automate.

Le mégot entre les lèvres, j’aspire la faucheuse d’une expiration venimeuse. La recrache. L’heure n’est pas encore arrivée. Le temps est gris. Terne. L’orage se prépare dans des bourrasques de tonnerre et de vent puissant. N’aurait-ce pas été un beau tableau, mon manteau noir au milieu de cette herbe éteinte. L’illustration de l’isolement, de celui qui s’adonne à une minute de repos, qui se tue lentement. Voilà bien longtemps que je n’ai plus pleuré cette solitude; comme devenue une part de moi. Le feuillage des arbres s’agite; certaines feuilles tombent de leur couleur rouge, grisonne par le temps.

J’aperçois une silhouette. C’est un des nombreux autres valets du temps. Esclave des secondes, condamné à errer dans le parc repoussant. Pourquoi ici, alors que les coussins du salon commun étaient si accueillants. Chauds, entourés. Agréable même, pour ceux qui n’aiment pas penser. Certainement n’ose-t-elle pas s’approcher, peut-être veut-elle s’abouter à mon tableau si fade.

- Viens donc, je t’en prie. Je m’ennuie.

Amuse moi de ta stupidité, ou distraie moi de ton intelligence. Piaille des conneries ou murmure quelques idées. Le temps avait de cruel qu’on ne pouvait y échapper. J’appréciais avoir l’illusion qu’il se consommait à la vitesse d’une cigarette, lorsqu’une compagnie, qu’elle soit celle d’un magnifique ou d’un boudin, m’était donnée. Une nouvelle bouffée d’air meurtrier s’imprègne de mes poumons, je pourrais presque les entendre crier leur souffrance. La silhouette s’est arrêtée, ma main se place à côté de moi, tapote l’herbe.

- Allons, je ne tue pas.

N’aurais-je causé que quelques cloques ou pustules, dans cette vie d’incompris. Mais tout ça, c’est du passé. Mes années d’emportements soudains se sont tassées. Je ne suis plus que cette lassitude blasée, le ’méchant’ des idiots qui ne voient que le bout de leur nez. D'un geste certain de ma main, j'ouvre le paquet de cigarettes attrapé dans ma poche et le lui tend, lui proposant silencieusement l'une de ces délicieuses meurtrières. Je ne tue pas. Fumer, en revanche...
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Neutre
Daphné De Lange


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Daphné De Lange





Re: Deuxième après-midi [LIBRE]
10.09.16 18:38



Encore une fois elle n’a pas trouvé Demeter. Ne le trouve plus, comme s’il passait son temps à la fuir depuis le soir de la rentrée scolaire.

C’est bien dommage. Elle aime le rose qui colore les joues  du garçon et les humeurs soudaines qui éructent sous son masque faussement détaché. Au milieu d’un monde si inintéressant, elle le trouve fascinant. Mais il n’est pas là. Alors Daphné, vaque dans son ennui, s’égare à la recherche de quelque chose d’intéressant.  Ses pas l’emmènent dans le parc, un peu déserté aujourd’hui. Le temps est orageux, il fallait s’y attendre. Elle remonte ses doigts au niveau de son col, tire doucement sur le nœud de sa cravate émeraude qu’elle délasse comme pour mieux respirer. Elle défait un peu ensuite le premier bouton de sa chemise, entrouvre cette dernière au niveau de sa clavicule puis continue d’avancer. Elle coule un regard à droite, à gauche ; Se fige en apercevant une tête brune.
Une voix résonne et l’interpelle. Daphné sourit. Elle aussi s’ennuie un peu, cette fois comme toutes les autres. Amusée, elle feint le désintérêt alors que sa curiosité et bel et bien piquée. Car jamais encore on a utilisé un ton aussi impérieux pour parler à la si charmante et si fragile Daphné. Voilà le genre d’audace ou de désintérêt qu’elle apprécie. Pour une fois qu’on lui épargne les politesses trop mielleuses et inepties du même genre.
On tapote le gazon comme une invitation. C’est un peu bourru, un peu impoli, presque un signe de dénigrement. Pourtant, Daphné accepte, se rapproche lentement, reconnait à présent Arcturus Dewitte que Demeter lui avait présenté l’autre soir. Elle se rappelle alors l’avoir trouvé vaguement intéressant. Le jeune homme lui offre une cigarette et en a une échouée entre les lèvres. D’un geste lent de la main elle en attrape une et la glisse à sa bouche. Daphné s’échoue à côté d’Arcturus, clope pendouillant doucement au coin du bec. Toujours lentement elle saisit sa baguette dont le bout s’embrase et vient embrasser son bâton de mort. Daphné tire un petit coup, inhale puis exhale une dizaine de secondes plus tard. Un nuage de fumée à l’odeur âcre s’élève. Un sourire absent apparait sur son visage ; Comme Louis elle s’est habituée aux Gitanes et dédaigne avoir quoique ce soit d’autres. Mais en voilà un, de caprice bien inutile sans queue ni tête, que d’avoir une marque préférée pour s’empoisonner. Elle s’amuse alors de sa propre stupidité et se complaît à s’auto-châtier, Sotte Daphné, pense-t-elle.
Elle glisse un regard de côté vers Arcturus.

-        Merci…

Elle s’interrompt pour tirer à nouveau, écarte paresseusement sa main, inhale. Enfin entrouvre ses lèvres pour laisser la fumée s’échapper. Elle imagine alors leurs deux corps perdus sur une étendue de gazon, au couvert de cet horizon houleux. Quel cliché romanesque parfaitement pathétique. Elle achève enfin sa phrase restée en suspens, légèrement espiègle.


-        Je m’ennuyais.
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Neutre & Sigma
Arcturus Dewitte


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Arcturus Dewitte





Re: Deuxième après-midi [LIBRE]
11.09.16 21:58

Deuxième après-midi — Libre



Je referme le paquet de cigarette, le glisse de nouveau dans ma poche. Mon regard s’égare sur la plaine grisâtre qui s’offre à nous. Il ne lui suffit d’un mot pour attirer mon attention, pourtant mon regard s’égard ailleurs, je ne veux pas trop lui en donner, pas encore. L’ennui a quelque chose d’étouffant, comme le silence que je laisse tomber entre nous. Je récupère la clope pendante à mes lèvres entre mon pouce et mon index, m’intéresse à la fumée qu’elle dégage.  

Je prends le temps de penser. Les manières sont françaises. L’accent, aussi. C’est la nouvelle qu’on a réparti à la dernière rentrée, qui parlait — parlait avec qui, déjà ? Était-ce Green, Thompson ?  Ce n’était pas bien important, l’un ou l’autre avaient des qualités à reconnaitre. Je prends une nouvelle bouffée. La cigarette entre ses doigts contraste avec le velouté qu’elle aborde. J’attends encore, un peu, assez, rien de trop long; si encore le temps pouvait se compter. Des milliards de millièmes de secondes, des dizaines de secondes, une minute et cela aurait pu être une infinité.

- Beaucoup de gens détestent ça.

Je daigne la regarder. Et la mort aux lèvres, elle a un interdit éloquent. Cela faisait partie du charme des françaises. L’accent, la cigarette et un goût indiscutable de la mode. Je ne pouvais parler du dernier, l’uniforme étant le costume répétitif de nos jours (et quand bien même, une omoplate découverte suffisait à en conclure qu’elle en savait plus que beaucoup, en Angleterre). Mais quant à l’accent et la façon de fumer, je me contentais de l’observer pour pouvoir tout à fait en constater l’atticisme. Une alliance d’élégance et de sobriété poignante, le naturel qui ne se force pas, qui n’appuie pas comme le ferait Northrop. Qui ne fait ni plus, ni moins que ce qu’il faut.

- Les silences quand on ne se connait pas. Cela met mal à l’aise.

N’était-ce pas trop vrai, que de les voir faire connaissance, de trouver ces sujets pour espérer échapper au terrible silence qui s’annonçait. Il m’arrivait aussi, d’envier ces conversations badines, haïssant les migraines qui se manifestaient trop régulièrement pour les oublier. Ma langue claque sur mon palet; un tic auquel j’espérais encore échapper.

- Comme s’il y avait besoin de se raconter tout un tas d’absurdités pour se sentir bien.

Ils étaient doués, pour le faire.

- En vérité, je les trouve réconfortants. C’est comme cela que l’on voit si l’on se plait avec une personne. Quand on peut se taire une minute et profiter du moment.

Je n’étais que rarement mal à l’aise; ces silences s’éprenant de mon être comme un temps de réflection. Car il y avait toujours de quoi penser, les défauts et qualités des personnes se manifestant souvent trop rapidement. J’entreprend une dernière bouffée, approchant du filtre dangereusement, le chaud des cendres enlaçant mes doigts dans le froid de l’environnement. Je n’avais pas été mal à l’aise avec elle non, comme je ne l’aurais pas été avec un autre; aurait-elle pu en dire autant, un léger sourire espiègle apparait sur l’encolure de mes lèvres.

- Mais surement devrions nous commencer par nous raconter tout un tas de conneries; nous cherchons, après tout, à fuir l'ennui.

La fumée s’extirpe un peu plus rapidement de ma bouche, le mégot s’écrase dans l’herbe fraiche, chatouillant mes doigts d’une brise légère. Elle s'ennuyait. Cette parole m'avait interpellé, les gens qui s'ennuyaient devenaient trop rare. Ils ne prenaient plus le temps, de s'ennuyer, comme si quelque chose les dérangeait dans l'attente. L'incertitude existe à quelque degré dans toute attente. La rend inquiétante car elle permet de penser un peu trop loin, permet de se voir vieillir. Si assuré que soit l'avenir, il n'est pas assuré, il n'est pas présent, il n'est pas donné. Il est à construire.

Ne l'est pas pour moi; déjà tout tracé.

- Pourquoi venir en Angleterre quand une guerre s’y prépare, Frenchie ?


Hrp : merci d'avoir répondu love j'espère que cette réponse t'ira Arctu est spécial /meurt
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Neutre
Daphné De Lange


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Daphné De Lange





Re: Deuxième après-midi [LIBRE]
11.09.16 23:41

Deuxieme après midi.


S’il fallait décrire Daphné, on parlerait sûrement de discussions courtoises, de manières polies, on rajouterait des bavardages frivoles et des remarques affables. On raconterait une jeune fille aimable et lisse, sans fioritures ni craquelures.

Parce qu’il ne connaisse pas ce dédain dont enflent ses mots. Ils ne perçoivent pas ce désintérêt moqueur bien caché dans le fond de ses yeux. Ils ignorent tout de Daphné si lasse, qu’elle se joue d’elle-même comme des autres, dans un rituel bien inutile afin de se défaire de l’attendu et du prévisible. Elle aime surprendre, piquer, taquiner, ravir, détruire et un peut tout ça à la fois, dépendant de ses envies du moment. Parfois comme à présent, il lui arrive d’être lasse de tout et d’attendre alors qu’on l’extirpe de cet ennui un peu trop poisseux. De cette existence préconfigurée qu’est la sienne. Sa tête dodeline imperceptiblement face à l’horizon qu’elle ne fixe pas. Elle a les prunelles rivées sur son voisin. Il a cet air propret, un peu narquois et un peu caustique de l’arrogance. C’est presque une allégorie silencieuse à lui seul. Il lui rappelle alors ces gens dont s’entourent ses parents, à l’intelligence aiguë et à la conversation pointilleuse.
Daphné a  raison ; Cette première impression est la bonne alors qu’il se met à parler. Elle l’écoute attentivement mais fait mine d’être distraite. Le discours acéré du jeune homme l’amuse même si elle n’opine pas. Elle tapote sa cigarette pour en faire chuter les cendres du bout, laisse finalement le bâton fumant entre ses deux doigts, le poignet courbé en arrière.
 
-        Ce n’est pas faux. Mais je préfèrerais toujours les stupidités surfaites au silence. Au moins on ne cultive pas de faux espoirs à imaginer d’avantage de matière qu’il y en a réellement.
 
Mais de toute manière, la plupart sont si fades, qu’ils aient la gueule ouverte et fermée, il y a si peu de différences qu’au final ce détail est insignifiant. Arcturus lui, semble échapper à cette distinction. Sa tirade a définitivement attisé l’attention de Daphné qui s’est décidée à l’écouter pleinement et entièrement. Et elle aurait presque eu cette supplique silencieuse, ne me déçois pas Arcturus, tu es si bien parti. Enfin de toute manière cela importe peu, qu’il soit mortellement ennuyant ou furieusement divertissant, il ne serait au final qu’un éclair dans sa vie. Il n’est qu’un détail insignifiant qu’elle peut à loisir, embellir ou avilir selon son humeur.
Mais Arcturus se suffit à lui-même. Il n’a ni besoin de ses piques candides, ni de ses remarques désagréables pour se rendre intéressant. Voilà qui promet.

-        Oh oui, abreuvons nous de ces bêtises, minaude-t-elle, imitant le ton énamouré et enthousiaste d’une demoiselle entichée.

Et c’est un sourire plein de dédain qui tapisse le rose de ses lèvres alors qu’elle a tourné son visage vers celui Arcturus pour battre des cils telle une bécasse. Elle cesse son manège de mauvais goût au bout de quelques secondes à peine. Le fantôme d’un rire faible et satirique la traverse. La clope vient retrouver ses lèvres et Daphné en tire une bouffée moyenne. Elle expire aussitôt une épaisse vape, qui à peine évadée, est humée avec douceur. La fumée acrimonieuse à l’odeur distincte de tabac envahit alors son nez, puis sa gorge. Elle exhale un peu plus tard, le regard étrangement rêveur.
Frenchie. Combien de fois y a-t-elle eu droit ? Elle ne relève pas et répond simplement sur le ton de plaisanterie :

-        Parce que j’aime la pagaille

Elle aime le chaos, l’inattendu et le désordonné. L’anarchie où tout s’éparpille, où les cœurs hurlent et s’entre-déchirent. Où l’homme n’est plus qu’un homme, nu, face à la violence, impuissant face à ses pulsions.
Il n’y a rien de plus divertissant à ses yeux. Rien de plus palpitant. Et c’est là, une idée bien malsaine, bien immature. Elle en a parfaitement conscience et se moque d’elle-même à nouveau, sotte Daphnée qui ne connait rien du chagrin. Elle enchaîne :

-        A vrai dire, c’est une malheureuse coïncidence. La paperasse est faite depuis des mois.

Guerre ou non, Daphnée serait venue à Poudlard. D’une part au nom de la sacro-sainte notion d’enrichissement personnel, d’une autre pour revoir Demeter, lui à qui elle n’avait toujours pas trouvé de semblable. Mais le conflit serait presque arrivé à point nommé. Elle rajoute, pleine de candeur :

-        Mais la guerre tombe bien.

Elle ne sourit plus tout à fait. Daphné cesse enfin de regarder l’horizon et son visage pivote vers celui du jeune homme.


-        Je m’appelle Daphné. Et toi tu es Arcturus Dewitte, n’est-ce pas ?
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