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 Remember me — [Libre, pv]

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Louise A. Ryan


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Date d'inscription : 06/08/2016

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Crédits : penguin factory

Louise A. Ryan





Remember me — [Libre, pv]
15.09.16 0:20


« Des fois je me souviens papa passant derrière moi, remontant sans que je le lui demande la fermeture éclair de ma robe en soie noire. Je me souviens de ses doigts un peu absents soulevant mes cheveux, les rabattant sur mon épaule : commentant qu’ils étaient trop longs. Mais maman en avait des tous pareils, non ? Si ce n’était ces belles boucles qui m’étaient étrangères, toujours oscillant à la cadence de ses pas. Je me souviens de ces scènes oui et je me demande si nous n’étions alors pas heureux. Je n’étais pas si fragile, si sous la menace du rien; du vide si particulier de la mort, du néant. Nous étions différents des autres familles, mais pas creux pour autant. Des fois je percevais un sourire sur le visage de mon père, et un geste tendre quoique séducteur chez ma mère.

Savaient-ils ce que c’était, que de vieillir ? Eux au visage si lisse de toute imperfection, aux épaules droites et au ventre plat. Ils me semblaient parfois si étrangers, si reflets d’un idéal. Eux tableaux. Et de mes yeux de spectatrice je n’arrivais à m’imaginer avec eux, quoiqu’il me paraissait normal de les rejoindre un jour ou l’autre. J’aimais d’ailleurs cette sensation, lorsque je me dirigeais vers leur lointaine silhouette pour les suivre à je ne savais quel énième diner. Complet. Il ne me manquait plus qu’un diplôme, un poste au ministère : une personne à aimer et m’aimant. Allais-je être heureuse ? Que me demandais-je souvent, mon regard se perdant dans le lointain. Cela m’avait semblé si possible, si réalisable.

Et pourtant on m’avait tout pris, sans que je ne comprenne bien pourquoi. Encore je me réveillais la nuit en sursaut, trempée de sueur : à me demander quel était mon tort. Avais-je été méchante, avais-je été injuste ? Avais-je fait des misères à quiconque, sans bien m’en rendre compte ? Où était-ce purement gratuit ? Pourquoi. Et j’avais tant envie de crier, dans ces moments-ci; de tout jeter à terre. Ne l’avais-je d’ailleurs pas déjà fait ? Je me souvenais de ce soir ou n’acceptant encore mes malaises j’avais de mes bras fauché tout ce qu’il se trouvait sur la table du salon. Personne ne m’avait reprise, j’avais moi-même fait disparaitre les débris; les bouts de verre éparpillés sur le froid bois du plancher. Mes libres éparpillés, le vin renversé. Enfin. Il s’était agi de mon plus violent caprice, après ça tout avait été si calme, n’est-ce pas ?

Je me souviens de tant de choses, mais peut-être est-ce car je n’ai pas vécu assez longtemps. Si j’avais cent ans de plus, m’en souviendrais-je de la même manière ? A seulement vingt ans tout me semblait si prêt, si concret. Et pourtant. Pourquoi avais-je devancé mes médecins, lorsqu’ils étaient entrés, ce jour-là ? Pourquoi leur avais-je dit que je n’allais pas m’en sortir : peut-être m’étais-je condamnée moi-même. Absurde. Et je n’aimais trop penser à mon sort car il était irrévocable, car ça ne servait à rien de se révolter à l’infini contre quelque chose de pour l’instant immuable. Un sort coupant des sorts cela existant, mais un sort coupant la magie même; était-ce réalisable ? Soupir. Car c’était la seule chose que je pouvais faire, me vider de toutes ces pensées ne servant à rien; macérant. Car il fallait que je me redresse et continue à avancer, à sourire comme si tout allait bien.

Je n’étais pas malheureuse.
Aussi la luminosité de la cour m’avait surprise. Pourquoi étais-je ici ? J’avais devant moi quelques rares heures à user mais je ne me sentais pas d’étudier. J’avais déjà bâclé les devoirs de la semaine et avancé ceux pour celle à venir. Je m’ennuyais et j’avais envie d’imprévu, de voir quelqu'un et de lui dire de venir : où plutôt de le voir venir à moi, pour une fois. Il n’y avait qu’Argus pour avoir un jour décidé de venir me parler. Et il m’avait tant surprise de sa singularité, de sa spontanéité. Quel imbécile, aimais-je me répéter; car il me semblait doux de le charrier de la sorte. Enfin. M’asseyant sur le rebord d’un muret, au-dessous d’une de ces immenses arches j’avais levé la tête; admirant les sculptures m’entourant. Les gargouilles étaient bien silencieuses, aujourd’hui, et c’était là tout à mon avantage. Je n’aimais le chahut, n’aimait l’agitation quand elle n’était pas nécessaire : et jamais elle ne l’était vraiment. Sourire.

L’homme était si décevant.
Pourquoi l’aimais-je tant.

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Hibou & Sigma
Cecil Manor


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Cecil Manor





Re: Remember me — [Libre, pv]
16.09.16 0:47

Les gargouilles gargouillent.
Et c’est bien.
Quand la décoration se tait, cela présage toujours de quelque mauvaise chose. Comme la vérité qui s’annonce tambours battants. La vérité rude. Ou la réalité qui éclate avec un rire gras. La réalité rustre.

Cecil observe les êtres qui bougent. Au-dessus de lui, les gargouilles. Là-bas, une fille. Les statues ne font pas attention à lui. C’est normal. Il est trop petit. Trop blond. Trop enfant. Il est hors monde. Hors maturité. Hors influence. Qui s’en soucierait ?

Les gargouilles devisent sans lui.
Tant mieux.
Quand la décoration bruisse, les mondes se colorent d’eux-mêmes. Les contes des cathédrales éternelles émergent. Les enfers beiges sans pitié s’illuminent. Le gothique et la féérie ont besoin de la dureté des pierres pour naitre.

Derrière les yeux de Cecil, dans son âme assoiffée de fables, des foules de gargouilles musent un chant tribal. Bientôt, elles s’envoleront pour la grande migration, vers le nord, là où le soleil tapera moins fort leurs ailes de sable platiné. Les femelles enceintes ont des ventres ronds et mignons. Derrière les yeux de Cecil, dans son âme assoiffée de fables, une gargouille se penche vers lui et lui propose de migrer avec elle. Il fait non de la tête. La gargouille insiste, avance son doigt près de son visage.

C’est un doigt lisse, tacheté de bruns chauds. Couleur vanille aux minuscules pépites de chocolat. La gargouille des rêves est-elle si bonne à manger ?

Il referme ses lèvres.
Le minéral entre sa langue et son palais.

Un doigt de pierre entre ses dents de perle.
Il mord.


Un cri.


%#@!§&!!!

Une injure dans une langue barbare.

Dans la cour intérieure de Poudlard, une gargouille curieuse avait remarqué un étudiant qui lui semblait bien menu. Il paraissait l’observer, le regard perdu dans ses pensées. Elle avait tenté de lui sourire, en vain.  Elle avait tenté de lui parler. Peine perdue. Elle avait avancé son doigt. Morsure.

Maintenant, la gargouille de la réalité, qui ne veut ni migrer ni emporter Cecil avec elle, vocifère des noms d’oiseau.

Cecil ne comprend ni la langue des gargouilles ni les gestes étranges qu’elle lui dédie. Ses joues rosissent. Il remonte son grand livre sur son torse. Il baisse un peu la tête. Entre deux souvenirs flous, il comprend plus ou moins ce qu’il a fait. Une honte légère chauffe son corps. Il se demande si quelqu’un a vu la scène. Ah oui, il y avait une jeune fille.

Elle est toujours là-bas. Elle a dû entendre les injures de la gargouille. Sa petite honte grandit. Il rougit tout à fait.

Son visage lui est familier. Son nom reste muet. Qui est-elle ?

A moitié caché derrière son livre sur les sans-magies, Cecil se mord les lèvres, autant par embarras que par effort de réminiscence.

Et puis…
Et puis tant pis.
Il s’ébroue les sentiments.

Cecil a le cœur palpitant. De ces palpitations qui sur-réagissent et qui lui donnent l’esprit fébrile. Et qui peuvent aussi changer leur rythme comme elles l’entendent. C’est l’avantage de l’inconvénient. Le revers doré de la médaille noire.

Il s’avance vers la jeune fille.

Elle parait vingt ans. Lui, à peine quatorze. Entre elle et lui, les apparences ont mis six ans de différence.

Son visage à elle, vraiment, lui est familier.
Où…

Oh.

Il ralentit le pas. Le nom lui revient.

Ryan…

Les Sigmas ont dit son nom. Et après, les élèves, entre eux, ont dit son nom… Ryan, Ryan, Ryan… Ça sonne comme un mantra de colère. Il n’a pas pu l’oublier.

Il s’arrête à deux mètres d’elle. Tiraillé entre l’envie de justifier les cris de la gargouille, l’envie de la sonder et l’envie de fuir. Tiraillé… Mais il choisit. Au moins, pour commencer…

- Les gargouilles sont fâchées. Elles sont toujours fâchées.

Il rabaisse son livre. Parler plus librement.

- Ça t’a dérangée ? Je suis désolé.

Il piétine un peu sur place. Il a présenté ses excuses. C’est une sorte d’aveu de culpabilité pour le cri et la fâcherie. Tant pis. Tant pis. Tant pis.

- Je m’appelle Cecil. Et toi ?

Il feint de ne pas connaitre son nom à elle. Il ment. Mais les rêves ne sont que mensonges, et Cecil adore les rêves.
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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Remember me — [Libre, pv]
17.09.16 17:59


« Elles ne l’étaient pas, pourtant, avec moi. » avait murmuré Louise, le regard dérivant au loin. Qui était-il pour les agiter autant, pour se montrer si imprudent ? Avait-il eu besoin d’attention, avait-ce semblé trop compliqué de les ignorer ? Pourquoi l’homme toujours devait s’agiter, se dévoiler : se démarquer ? Était-ce pour cela, qu’il était si bruyant ? Car incapable de rester dans son silence, dans ce rendez-vous intime entre lui et sa conscience ? Soupir. Et ce n’était pas qu’elle n’aimait pas la présence du garçon, juste qu’elle s’en sentait tout à coup lassée. Ils n’avaient rien commencé que déjà elle voulait s’en aller, s’allonger; faire comme si cet instant n’avait jamais existé. « Ne t'inquiète pas. »

Lui souriant distraitement, elle avait fait taire ses émotions. Il n’avait pas commis de crime, s’était juste montré maladroit; avait même pris la peine de venir s’excuser alors qu’il ne lui était en rien coupable. Ce lieu ne m’appartient pas. « Je m’appelle Louise. » Et se concentrant sur ce nouvel ami, cette nouvelle connaissance elle avait hésité à lui tendre sa main. Quand même pas. Elle ne savait trop quoi ajouter, ne se sentait dans l’envie d’entamer la conversation : préférait qu’il la mène, la surprenne, aussi; peut-être. Qui es-tu, Cecil ? Hormis ces cheveux blonds, ce petit gabarit et ces grands yeux ? Hormis cette cravate aux couleurs de poufsouffle ? Elle ne voyait que de l’impatience, qu’un rêveur aux airs indifférents. Quoique. Pourquoi être venu se justifier, si c’était le cas ? Il semblait bien compliqué, pour un jaune.

Et cela pouvait passer pour des propos racistes, elle n’en avait que faire. Le système de maison était discriminatoire et amenuisant, c’était un fait. Il suffisait de voir les regards des autres élèves sur elle, lorsqu’elle marchait dans les couloirs. Il suffisait d’entendre les messes basses le soir, lorsqu’ils étaient tous réunis dans la grande salle. Serpentards par ici, par là. Tant de soupçons tournaient autour d’eux : eux méchants, eux terribles ! A croire qu’ils n’avaient pas d’âme, ne s’épanouissaient que dans le malheur des autres. C’était pourtant si faux, elle ne se sentait pas si froide; si dénuée d’amour : était juste certaine de ses envies, trop pleine d’ambition, peut-être. Mais quel était le mal à savoir où on allait, ce qui nous attendait ?

Alors peut-être qu’un jour elle se lèverait, et le dirait, oui : je suis sigma.

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Hibou & Sigma
Cecil Manor


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Cecil Manor





Re: Remember me — [Libre, pv]
03.10.16 16:03

Les rencontres sont comme les nouveaux bonbons. Certaines sont tout de suite agréables sur la langue… D’autres sont d’une saveur impalpable à laquelle les papilles gustatives n’accrochent pas.

Au soupir poussé la jeune fille et à son regard dérobé, il faut croire que cette rencontre-ci fait partie de la seconde catégorie pour elle. Si vite ? Cela ferait presque bouder les enfants. Cecil est un peu enfant. Il boude un peu, au fond de lui-même. D’une bouderie sous-marine, qui émet un clapotis doux et régulier dans son lac intérieur.

Mais il n’est plus tout à fait enfant. Il est un peu adolescent, sur le bord de son âme. Poudlard est une école bien peuplée. Les bonbons et les rencontres y sont nombreux. C’est un grand marché de bonbons et de rencontres. Les gens peuvent y choisir au premier coup d’œil. Après tout, cela doit être courant.

Elle lui donne malgré tout son prénom. Louise…
Louise, elle porte un grand manteau de lassitude et un détachement quasi armurier…
Louise… C’est un loup avec une fin de cerise.
« Ça lui va bien » pense Cecil en imaginant un loup fatigué se cacher sous une chose mignonne, rouge et brillante.

Puis il se dédit.

Serait-elle fatiguée d’un cours trop long, trop lourd ? Certains ainés ont un double cursus. Une double torture, diraient certains. Une double curiosité, diraient d’autres. Mais tous s’accordent à dire que cela impose une double dépense d’énergie.

Mais elle s’arrête là, Louise. Ses paroles ne vont pas plus loin. Un silence s’installe. Cecil l’observe s’installer. Cela dure trois secondes. C’est long, trois secondes, quand un ange passe. Parce qu’on ne voit ni l’ange ni ses ailes.

Alors Cecil n’insiste pas. Il faudrait quelque lourdeur de caractère ou quelque extravagance egocentrique expulsée vers le monde pour imposer une suite à un dialogue indésiré par l’autre.

Il lui sourit aussi.  D’un sourire peut-être moins distrait. Un sourire qui étire les lèvres, en tout cas, mais qui ne fait pas pétiller les yeux. Un sourire poli, plutôt. Mais la politesse est un vernis bien pratique pour lisser les rides éventuelles du bois des relations.

- Bonne journée, Louise.

Dit Cecil en s’en allant. Si un autre jour elle lui semble moins lasse et moins indifférente, si un autre jour il a envie de lui parler à nouveau, alors il verra bien. La vie est longue, Poudlard dure longtemps, il ne s’en inquiète pas davantage.
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