Entrainement — du 23/10/2016 au 30/10/2016

« Dépité par ses performances passées, Darwin était arrivé dans la salle d'un pas lourd. A ses côtés Anton essayait de se faire léger mais il fallait bien se rendre à l'évidence : ça n'allait pas. Aussi lorsqu'il entendit le sort le blond n'eût aucune réaction, il le connaissait et avait déjà eu des examens pratiques où il avait du l'exécuter. Se mettant face à son meilleur ami il avait tendu son bois, et en soupirant une énième fois il avait fait apparaitre le bandeau d'un informulé sur les yeux du brun serdaigle. Surpris que tout aille bien il avait haussé un sourcil jusqu'à sentir une pluie glaciale tomber sur sa tête et sur l'ensemble des autres élèves.

... Génial.
Il baissa les yeux avant de les remonter en direction de ceux de son ami de toujours et fit comme si il n'était responsable de rien.

Lorsque Louise avait fait face à son partenaire pour lui faire apparaitre un bandeau devant les yeux, il s'était mis à pleuvoir dans toute la salle. Surprise, elle avait raté son sortilège et levant les yeux en direction du plafond elle s'était dite que décidément rien ne se passait jamais comme prévu dans ces entrainements. Elle avait froid et se demandant si quelqu'un était déjà tombé malade suite à ce genre d'échec elle avait tenté une seconde fois de lancer son sort mais rien n'y faisait : elle n'était plus concentrée. Quelque peu irritée elle avait lancé un regard circulaire pour y deviner le coupable mais personne ne semblait s'excuser et il y avait tant de monde qu'il lui sembla vain de continuer. Souriant au garçon elle lui avait dit d'y aller le premier le temps de reprendre consistance puis la chose faite elle s'était remise à l'exercice et avait finalement réussi à exécuter son obscuro.

Il y avait eu ce sourire ravageur. Grand et frais. Les canines serrées, parfaitement alignées. Sous cette pression maxillaire, tes yeux se plissent. Rendant ce sourire si moche. Si inquiétant. Si trompeur. Baguette en main, ton regard ne le quittait pas. Jamais. A chaque fois que tu le remarquais, tu n'y arrivais pas. Tes yeux y étaient toujours attirés. Tu le suivais du regard, jusqu'à ce qu'il disparaisse de ton champs de vision. Alors à longue durée, on aurait pu penser que tu étais simplement habité par une triste chiasse. Mais non, tu étais effrayant. Effrayant et effrayé à vrai dire. Parce que tu étais inquiet ; inquiet de lui, inquiet de tout. Inquiet de ses actions passés et de celles futur. Pourtant, il n'y en avait aucune raison. Mais tu étais là ; Orion sans aucune logique. Pourquoi te sentais-tu si menacé ?

Cette touffe blonde. Celle qui te hantait toujours, qu'importe où tu voulais le fuir. Il était toujours là. Toujours. Tu arrivais même à croiser son chemin dans la salle du trône alors que vous y étiez pourtant si nombreux. Malchanceux. Orion, oui toujours. Main levé vers le plafond, comme si les foudres pouvaient s'abattre sur ce garçon, mais seul la pluie commença à tomber. Alors par innocence ou bien même par peur. Rapidement, ta baguette retourne le long de ton pantalon. Chaque semaine, il y avait des débordements, encore et encore. Alors pourquoi pas toi? Pourquoi pas cette fois ? Ton regard en disait long, évidemment. Médisance. Médisance extérieur mais qu'au fond, rien n'est plus pareil. « Obscuro. » Rire gêné, faible. Tu ranges ta baguette à sa place habituelle avant de te frotter l'arrière du crâne. Vraiment ?

Alors c'est un pas en arrière. Comme pour se préparer à quelque chose. Comme pour disparaître ou reculer de son erreur ; se rendre innocent en clair. Sauf que non. Ta chère Joan. Bien sur que tu la connais ta Joan. C'est d'ailleurs pour ça que ce pas de recule disparaît. Tu retournes à ton emplacement d'origine pour attendre que ta copine lance son obscuro à son tour. L'enlacer de dos pour y poser ton menton sur son épaule « Il semblerait, oui. » et la pousser rapidement jusqu'à la sortie de la salle de duel.

Parce que oui. Quand on touche la professeur McFayden en entraînement. Lorsqu'on la rend aveugle. La meilleure chose à faire était inconditionnellement de prendre la fuite.

Le dernier entrainement a été une catastrophe totale. Tu espères que celui-ce se déroule autrement. Mais en même temps tu en doutes ; toi ? réussir un jour un sortilège correctement ? Tu ne crois pas non.

Néanmoins tu es là, au milieu de cette salle où les sorts fusent et les yeux se couvrent. Il pleut déjà quand tu rentres, ce qui n'annonce rien de bon. Pourtant tu vois Louise et Cecil s'exécuter avec brio et cela te redonnes un peu confiance. Te redonne un peu espoir.

Aussitôt après Orion rate le sien et le noir s’abat sur le regard de Madame McFayden. Tu ne peux empêcher un rire (presque discret) de t'échapper. Il est bon de rire. Puis tu te tournes vers ton partenaire et lance ton sort à ton tour et tu comprends que tu n'aurais pas dû.

- Obscuro.

La professeure s'est à peine débarrassée du premier bandeau que le tien vient à nouveau lui masquer la vue. Tu fais une grimace désolée, avant de te rappeler qu'elle ne peut la voir, et cours t'excuser auprès d'elle. Quand ta vision s’obscurcit à son tour, tu comprends que le même sortilège vient de s'abattre sur toi.

Bon, au moins tu n'es pas la seule à l'avoir raté.