Histoire.
25 juin 2010Hei Mamma,Joyeux anniversaire! J’espère que tu aimeras ton cadeau. Quand je l’ai vu, il m’a vachement fait penser à toi.
Je sais que tu t’en veux encore pour ce qui est arrivé quand j’avais sept ans; je sais que je te l’ai répété plusieurs fois, mais tu n’as pas à t’en vouloir.
Je t’aime, et c’est oublié. Tu ne pouvais pas savoir que j’étais une sorcière.
J’imagine que ça aurait beaucoup changé si Eóghan n’avait pas été là, surtout si tu ne lui en avais pas parlé. Nous n’avons pas besoin de revenir sur le passé. Pense au présent! Je suis épanouie, maintenant; même si je sais que mes cheveux bleus te causent toujours de la misère. Qu’est-ce que je peux dire? Je m’y suis habituée.
Tu t’y habitueras aussi, un jour.
J’ai hâte de vous voir. Je passerai quelques jours avec vous lorsque je serai en congé.
Comment va
Pappa? Son projet de rénovation de la clôture avance bien ou les Fjords du voisin continuent d’empiéter sur ses efforts?
Garde-moi au courant!
Je vous aime,
Aignéis.
10 Avril 2012Hei Mamma,Comment vas-tu? Il fait beau, à Olden? J’ai entendu dire qu’il y a beaucoup de touristes en ce moment. Tu ne te sens pas trop encombrée?
Ici, c’est calme. La bibliothèque est pleine de sorciers divers faisant des recherches. Certains laissent leurs plumes virevolter d’elles-mêmes sur leurs feuilles au fil de leur pensée. Pour ma part, j’ai toujours préféré écrire. Ça me rappelle un peu mes origines, bien que je dois dire que j’adore tout particulièrement les plumes d’oiseau et l’encre… On ne changera pas de vieilles habitudes.
Il ne me reste que quelques pages – quelques heures encore avant que je n’envoie ma recherche à l’Institut littéraire magique. Espérons que toutes les heures acharnées passées sur ce document feront leurs preuves et me permettront d’avoir un certain nom dans le domaine.
J’ai revu Eóghan récemment. Il se porte bien. Il vous dit bonjour.
Vous me manquez. J’ai hâte de vous voir, toi et Papa. Comment va-t-il? A-t-il toujours mal au dos depuis son accident? Je n’en ai pas réentendu parler depuis ta dernière lettre.
Au plaisir de recevoir un hibou de vous bientôt,
Aignéis.
Septembre 2015Hei Mamma,Me voilà de retour à Poudlard! Les années ont passées depuis que j’y ai mis les pieds et beaucoup de choses ont changées depuis… J’avais onze ans lorsque j’y mettais les pieds pour la première fois, et, maintenant, les élèves y rentrent beaucoup plus tard.
Je t’avais déjà expliqué la raison pour laquelle le Ministère de la Magie avait pris cette décision; je n’ai pas besoin de revenir sur le sujet. Je sais que ça te lasse quand j’en parle trop longtemps.
Je commence un contrat pour enseigner aux élèves la rhétorique des sorciers du vingt-et-unième siècle. C’est un nouveau cours – enfin, pour moi, qui ne l’a jamais eu en tant qu’élève – et, bien que sa matière soit intéressante, j’aurais de loin préféré enseigner la littérature sorcière au cours des âges et pas seulement la rhétorique. Peut-être que j’aurai l’occasion de convaincre un jour le directeur – mais pas maintenant. Je viens d’entrer, je ne vais certainement pas essayer de tout changer!
Le corps professoral a aussi beaucoup changé. Je ne connais pas beaucoup de professeurs et je préfère me tenir à distance pour l’instant. Monter un cours, malgré le certificat en enseignement que je me suis déniché, n’est pas de tout repos… surtout vu l’ampleur de la tâche et le nombre d’élèves sous ma charge. Par contre, j’aime ma matière et j’ai des manuels à portée. Tout devrait donc bien aller.
Il commence à faire froid, à Olden? J’ai pensé à vous lorsque j’étais à la gare de Londres; je vous ai pris de votre chocolat chaud préféré. Le paquet venu avec Týr devrait en contenir une bonne quantité.
Donne-moi de tes nouvelles et salue
Pappa de ma part.
Aignéis, qui vous aime beaucoup.
20 Septembre 2016Hei Mamma,Je suis désolée : je sais que j’aurais dû écrire avant, mais je n’ai pas eu le temps – ni le courage – de le faire avant maintenant.
Beaucoup de choses se passent à Poudlard en ce moment – je n’ai pas envie d’élaborer. Ce serait dangereux; ce serait vous mettre à risque sans raison.
Sachez, toi et
Pappa, que je vais bien, et que je fais en sorte que tout aille bien ici aussi. Il y a une tension palpable qui règne dans l’établissement : beaucoup de choses semblent se mettre en place… Et ce ne sont pas de jolies choses.
L’école a été attaquée. Vous ne devez pas être au courant. Mais tout va bien.
Je vais bien. Ne vous inquiétez pas.
Je vous recontacte dès que j’aie la chance.
Aignéis.