A l’expression qui se peignit sur le visage de Kieran lorsqu’il me regarda, je pouvais presque apercevoir la compassion qui suintait de sa personne et qui voletait dans l’air ambiant. C'en était presque irritant. Cela me ramenait brusquement à ma condition de petite première année, un peu empotée et gauche face à son ainé, et ayant surtout encore beaucoup à apprendre. Je fis la grimace, désolée. Le rouquin fit mine de me remonter le moral, à coup de dictons préconçus sur les erreurs et de la probabilité qu'elles touchent en priorité les meilleurs. Ce geste me toucha tout particulièrement. C’était à la fois gentil et mignon de sa part, je ne l’aurai jamais pensé capable d’autant de bienveillance. J’avais encore du mal à cerner sa façon d’être, tant il pouvait être contradictoire dans ses dires et ses gestes. Il m’adressa un clin d’œil encourageant et j’y répondis avec un sourire contrit. Puis, soufflant un grand coup je me décidais enfin à m’appliquer. Ça ne devait pas être sorcier, après tout.
Kieran me remontra une seconde fois comment m’y prendre, se concentrant sur l’un des murs peinturluré de rose. Dès que les mots outrepassèrent ses lèvres -fines et roses elles aussi- ledit mur se mit instantanément à changer de couleur dans une myriade de petites étincelles dorées. C’était fantastique, je m’émerveillait encore face aux prouesses de la magie. Petit à petit, tout le mur recouvra son allure d’origine. Mes yeux s’agrandirent de curiosité. Je venais de remarquer une petite rotation du poignet, chez Kieran, que je n’avais pas pris en compte jusque-là. Je me sentais brusquement capable d’y arriver à mon tour. Mon envie s’était réveillée comme revigorée. Comme si voir la prouesse de ce sortilège avait suffis à souffler mes incertitudes.
« — D’accord, d’accord, j’ai compris !! De l’assurance et de la concentration... C’est dans mes moyens ! Laisses moi essayer maintenant. »
Prenant exemple sur Nails, mes ongles allèrent grattouiller gentiment ma glotte pendant que je déglutissais pour me donner plus de contenance. L’air appliquée et sérieuse, j’entreprise les mêmes gestes que Kieran, allant jusqu'à copier son rythme. A vrai dire, lorsque je prenais la peine d’y mettre du mien, j’assimilais très vite et j'étais même capable de recopier un peu n’importe quoi avec beaucoup de minutie. La mémoire quasi-instantanée m'aidait énormément.
Néanmoins, je retins brusquement mes gestes. Une idée me venait, maintenant que j’étais persuadée d’y arriver à mon tour.
« — Mais avant ça… (murmurais-je en me retournant à demi vers Kieran) Dis-moi, tu ne saurais rien sur le mouvement des duellistes illégaux par hasard ? (Fis-je soupçonneuse, tout sourire.) »
En y réfléchissant à deux fois, les chances qu'il soit au courant pour toute cette affaire n’étaient pas si minces en vue de son profil ; et l’idée de lui poser la question dans de pareilles circonstances n'était pas si mauvaise que cela. Depuis le temps que j’espérais en apprendre plus sur le sujet, je tenais peut-être là l’occasion rêvée pour y voir plus clair. Rien qu’à cette idée je sentais l’excitation monter en moi.
« — Je te préviens, si j'arrive mon sortilège du deuxième coup, et en tant que petite première année qui n’y connait rien et qui mérite donc d’être récompensée, tu me devras une bierre-au-beurre. Je t’en tiens pour prévenu. »
Mon sourire s’agrandit un peu plus. C'était fou cette aptitude que j'avais à pouvoir m'amuser peu importe la situation dans laquelle je me trouvais.
Puis, me retournant pour la énième fois en direction du mur de gauche, je remis ma mémoire en marche et prononçais un « Recurvite » affirmé. Le mur à l’ouest de la pièce, celui-là même vers lequel je venais de pointer ma baguette en Prunellier, se métamorphosa lui aussi sous une myriade de gerbes étincelantes. Seule une fine nuance rosée persistait par-dessus le motif kitch qui était d’origine. Mon sourire s’élargit encore –si c’était possible- tandis que j’esquissais un geste victorieux bientôt suivit d’un « Yeees » aiguë et tonnant.
« — Alors ? Pas mal hein ? (Balançais-je à Kieran tout en formant un ‘v’ avec mon index et mon majeur droit – tenant toujours ma baguette de l’autre main.) Et on fait quoi maintenant ? On se la joue fine ou on poursuit sur notre lancée ? Et comment on va expliquer le rouleau inutilisé qui nous reste sur les bras ? (Je marquais une pause.) C’est quand même bien dommage tout ça. J’aurais bien voulu m’y essayer moi, à ce collage de papier peint version moldue. »
Tout sourire, je tendis un index sous son nez comme pour le mettre en garde.
« — N’essayez pas de vous esquiver à ma première question, jeune homme, sachez que je suis tenace. »
Ce fut à ce moment-là que des bruits de pas, trainants, retentirent au loin. Cela semblait venir du tournant juste à l’angle du couloir. La surprise s’afficha sur mon visage, je n’étais pas certaine que cela sonnait le retour du concierge – ça pouvait être n’importe qui à cette heure de la soirée.
« — Oupsy, j’espère que tu es doué pour trouver d'ingénieuses idées à la seconde, Kie-ran. »
Je venais de forcer sur la fin de la première syllabe de son prénom comme pour appuyer un peu plus l’importance de mes dires.
« — Parce que moi pas. »
C'était de notoriété publique que je n'étais pas très douée pour ces choses là. Les pas s'approchaient toujours. Je me mordis la lèvre inférieure par réflexe anxieux.
Elle avait l'air assez agacée de pas réussir. Mais maintenant que je lui avait montré comment faire j'étais certain qu'elle allait y arrivé. Elle avait l'air facile à motiver en plus, ça c'était super. Je supportait pas trop les gens qu'il fallait rassurer constamment pour qu'ils ce décident à ce lancer, c'était frustrant ça donnait juste envie de les secouer très fort en leurs demandant d’arrêter d'être aussi moue et indécis ! Mais le sourire de la jeune fille et cette flamme dans son regard étaient encourageant. Faut dire que j'avais réussit un coup de maître là, un peu plus et je me serais mis à parader dans la salle en bombant le torse mais heureusement je suis très modeste comme garçon. La demoiselle sourit et ce tourne vers moi, elle ne ce décide pas, elle me regarde avec un peu de malice, un peu trop même. Sa question tombe comme une grenade en pleine émeute. Ça explose, on s'y attend pas, ça surprend et on reste un moment à ce demander ce qui vient de ce passer.
« Heu... »
Sur le coup je crois que j'avais juste rien trouvé d'autre à dire. C'est trop spontané là.. c'était pas possible.. Je suis tellement mauvais menteur que les mots : « Regardez ce gros mytho » devaient s'afficher en fluo au dessus de ma tête à chaque fois que j'essayais.. Alors je me contente de la regarder dans les yeux avec une expression proche du hareng frit. Heureusement elle tourne la tête et ce concentre sur son sort. Je préfère, ou du moins ça me laisse un peu de temps pour réussir à me préparer à sortir un « J'en ai vaguement entendu parlé je sais pas ce que c'est », le tout en étant le plus crédible du monde. C'est pas gagné.. Du coup je la regarde faire comme si c'était la chose la plus passionnante que j'avais jamais vus histoire de détourner toutes attentions de cette question.
« Ok, ça me va complètement même si j'suis pas fan de la bièraubeurre. Désolé mais j'sais pas qui a eu l'idée de foutre du beurre dans d'la bière mais il avait un sacré problème dans sa vie pour en arriver à ça... »
Ce sacrilège de gâcher d'la bonne bière avec des idées pareilles. Au moins ça avait balayé la question précédente. Elle lance le sort, cette fois c'était mieux, elle avait parfaitement reproduit mes geste ce qui était assez satisfaisant. Le sort manquait peut être un peu en puissance mais elle avait tout de même obtenus un meilleur résulta que la fois d'avant. Mais faire mieux que le néant c'était pas tellement difficile en faite.. Mais l'effort était honorable, je l'avais même brièvement applaudit alors qu'elle ce réjouissait de sa victoire, au moins cette expérience aura servie à quelqu'un ! C'est pas si désespéré que ça ! Par contre elle marquait un point pour le rouleau. Quoi qu'avec un petit sort tout ça pouvait disparaître rapidement mais ça commençait à faire beaucoup de sort pour des gens qu'on promis de pas utiliser de baguettes. C'est chiant. Et en plus elle revient sur cette histoire de Duelliste. J'm'en étouffai à moitié.
C'est une phrase qui veux rien dire, mais c'était juste le temps que je trouver une parade pour pas avouer sans remord que j'en faisais parti et que c'était trop cool. La première règle du Fight Club c'est qu'on parle pas du Fight Club, tout le monde le sait. Ça s’appelle pas Duels illégaux pour rien !. ; mais en même temps ce serait amusant de voir Tullie là bas, alors une petite voix me chuchotait que c'était peut être pas si grave que ça... dans le fond.. non ? Je craque à moitié, j'ai l’aveu qui me brûle les lèvres.. Heureusement, ou fatalement ça dépend.. le concierge décide de revenir. Merde. Qu'est ce qu'on fait. On panique déjà, comme toute personne normal, puis on ce met une bonne beigne mentale pour ce ressaisir. Action, réaction, ni une ni deux je m'étais dépêché de lancer le même sort sur le mur partiellement nettoyer. Comme ça ça en fait deux sur quatre... Maintenant que le Concierge était là on allait pas pouvoir continuer et j'avoue que je manquais assez d'idées pour le faire disparaître une fois de plus.... C'est chiant, même si deux murs c'était mieux que quatre, on en avait pour plus d'une heure là.
« Je crois que j'ai une idée.... »
Oui j'en était pas certain. Parce que c'était loin d'être l'idée du siècle mais y'avait bien une personne qui pouvait nous aider dans cette situation.. c'était la même qui nous y avait mis. Jouer sur la culpabilité des gens c'était complètement bâtard, mais à situation désespérée, mesure désespérée. Avant que le concierge ne passe la porte je pris un des rouleau et le lança vaguement à Tulli en lui désignant le mur et la colle. Histoire d'au moins faire semblant de travailler quoi... en attendant je pris un de mes papier d'origami et y gribouilla quelques mot avant de le faire partir dans un coup de baguette. Il 'envola par la porte au moment ou le concierge fit son apparition. Quasi sauvé.
Je souris comme l'innocence en personne et fais mine d'aider Tullie avec le papier. Le concierge posa un œil sur nous puis sur les murs, il semblait avoir l'esprit ailleurs ce qui était pas trop mal .. peut être qu'il voulait juste que ça ce finisse pour aller manger lui aussi, ou juste faire autre chose que de surveiller des morveux comme nous. Honnêtement, ça peut ce comprendre.. Discrètement je m'étais approché de la Poufsouffle et en profita pour marmonner quelques mots sans que notre geôlier les entendent.
« T'inquiète, la cavalerie arrive... On finira à la main mais on finira pas seul.. Oh et .. pour cette histoire de Dueliste.. Il ce peut être être que je sache.. deux trois truc... ça sert d'être collant et de mettre son nez partout... quand le moment sera plus approprié.. peut être que je t'en parlerais.. ça dépendra de ta rapidité à poser du papier peint. »
Du chantage, adorable comme tout et même pas honteux en plus ! Je lui fis mon plus grand sourire en laissant une langue taquine et percée venir ce moquer avec toute la bêtise que j'avais l'habitude de montrer. Elle va commencé par avoir l'habitude, mais si ce petit chantage peut la motiver assez pour qu'elle passe en mode Berserk du papier peint.. c'est tout bénef.
Ses yeux s’agrandirent et elle resta bêtement figée sur place, le pot de colle dans une main et un pinceau dans l’autre, complètement abasourdie. La réaction du troisième année l’avait troublée. Alors qu’elle pensait avoir une avance sur lui et ainsi pouvoir plus facilement lui soutirer des informations, c’était finalement lui qui avait retourné la situation en l’espace de quelques secondes. Il lui avait suffi d’une phrase.
« — Ta maman ne t’a jamais dit que le chantage est une pratique honteuse ? (grommela-t-elle entre ses dents) »
Après avoir détourné les yeux vers l’un des deux murs qu’il leur restait à remettre à neuf, Tullie gonfla les joues tout en esquissant cette petite mimique boudeuse dont elle avait le secret. Elle accorda même quelques minutes à ses pensées négatives qui, étrangement, se liguaient toutes contre Kieran. Si ce dernier avait été doué de dons propres aux médiums, surement qu’il aurait pu ressentir en cet instant le picotement de toutes les pensées révoltées de Tullie. Après un long soupir et un regard courroucé jeté en biais vers l'intéressé, elle s’attaqua finalement à la lourde tâche qui leur incombait toujours.
« — Je vais rallonger la liste des choses que tu me dois, tu vas voir. »
D’un geste brusque Tullie arracha tout un pan de l’ancien papier peint, tirant de façon assez colérique aux endroits où le motif faisait mine de mieux accrocher. Elle se hissa sur la pointe des pieds puis, ayant préalablement badigeonné une bonne dose de colle forte à même le mur, elle fit de son mieux pour fixer le nouveau papier-peint. Il lui fallut s’y reprendre à trois reprises avant de réussir à coller le bord haut à la perfection. C’était toujours dans ce genre de situation que la petite Tullie en venait à détester sa taille. Que voulez-vous qu’elle fasse du haut de son mètre cinquante - à peine dépassé de quelques centimètres ? Pourtant, elle était toujours la première à vouloir faire comme les autres afin de ne pas se faire railler pour ce désavantage génétique.
Après quelques minutes de bataille laborieusement menée, la jaune commençait à se sentir un peu mieux. L’irritation s’évacuait. Elle se rapprocha donc de Kieran pour lui chuchoter :
« — Donc, l’origami, c’était pour Joyce. C’est ça ? (elle jeta un œil vers le concierge pour vérifier si ce dernier les épiait toujours, ou non, ce qui n'était pas le cas) J’espère qu’elle ne fera pas d'ombre à sa réputation de préfète plus rapide que son ombre… »
Puis elle se remit consciencieusement au travail.
hs; j'ai atteint les 66 pts de popularité, héhé, le nombre du diaaable, muahaha, craignez moiiii
Elle tirait une de ces tête, c'était mythique. Rien que pour ça j’étais fier de mon petit effet, mais ça n'avait pas duré très longtemps. C'était pourtant rien. Une phrase, une petite phrase lancer comme ça, par raillerie ou juste par indignation mais ça m'avait fait le même effet qu'une douche froide. C'était une peu trop brusque, je m'y attendais pas tellement et comme toujours je restais un peu idiot face à ça. Idiot et triste. Le sourire sur mon visage tout comme l'éclat malicieux de mon regard s'étaient envolé l'espace d'une seconde pour y laissé un mélange de surprise et de chagrin. Juste le temps que ce pincement au cœur passe et que je me reconstitue un sourire dans un haussement d'épaule en guise de réponse. Effectivement, on peut pas dire que ma mère m'avait apprit grand chose. La gêne de cet instant passa plutôt rapidement, elle s'était retourné vers le mur pour bouder, l'avantage c'est que je le sentais un brin calmé et donc décidé à quand même bosser.
Je réfléchissais à comment procéder le plus simplement possible. Bien sûr j'avais déjà posé du papier peint dans ma vie, et de façon purement moldu en plus, mais j'avais un super 'Pa pour m'aider et simplement dire quoi faire, là j'étais même pas certain que le concierge sache comment faire pour que ce soit mis correctement sans l'usage de baguette.. C'est la merde. Tullie boudait toujours et marmonna quelques mots de plus qui cette fois ci me firent plutôt sourire.
« Oh mais fais toi plaisir ! Enfin... ça dépendra des choses que tu demande, mais j'ferais un effort. »
Je lui rend un sourire à ses bouderies et la laissa s'acharner sur le pauvre papier peint meurtri. Elle en arracha de grandes lanières et je préférais ne même pas parler des fois qu'elle décide de faire pareil avec ma tête. Je pris le mur d'à coté pour faire de même. Moi je n'avais pas de problème à atteindre celui en haut, elle par contre, elle était sur la pointe des pieds, c'était trop mignon, l'idée de lui proposer de l'aide me traversa brièvement l'esprit mais elle était capable de s'en vexer en faite. En mode : Non mais je suis pas handicapé je sais le faire. Ou ce genre de choses. Puis arracher furieusement des trucs ça semblait la calmer alors on va rester sur cet optique. Mon regard glissait de temps en temps vers le concierge et la porte. Joyce n'était toujours pas venue, en faite je savais même pas si elle allait ce pointé, je voyais ps trop de raison de le faire sauf sa culpabilité légendaire.. ça passe ou ça casse.
Après quelques minutes de silence à juste enlever ce papier peint couvert de rose, je senti la petite Poufsouffle s'approcher de moi pour venir me chuchoter quelques mots. Le dos bien droit, je pris le temps d'observer le concierge occupé à gribouiller deux trois truc sur son bureau... décidément il ne faisait pas tellement attention à nous..
« Ouais.. j'me suis dis que peut être.. tu sais comme elle avait pas l'air tellement à l'aise de m'enlever des points, elle aurait pitié de nous... et à trois on ira plus vite, avec de la chance on aura finit avant le couvre feu... et si elle vient pas bah.. Je pense réussir à convaincre le concierge de finir seul. »
Je lui fis un clin d’œil discret en reprenant mon déchiquetage de papier. Après tout elle avait rien fait, c'était injuste de la laisser ici avec moi toute la soirée. Je suis certain que je pourrais embobiner l'autre pour qu'il laisse partir la jaune sans trop râler, puis elle aura cas lui faire ses yeux mignons je suis certain que ça fait craquer tout le monde, même quelqu'un comme lui. Mais vraiment, j'espère que Joyce ce pointera.
Il fallait croire que la gentillesse de ses mots étaient toujours entendue. Mais elle espérait tout de même que ce n'était pas les seules paroles qu'ils avaient écouté, et que les deux cadets ne reproduiront pas une erreur similaire à l'avenir. Joyce n'avait pas pensé une seule seconde que Kieran lui enverrait un origami aussi rapidement. Au final, elle n'avait pas eu le temps de faire ce qu'elle avait besoin de faire. Et elle c'était retrouvé avec une réplique de X-Wing dans son décolleté. En fait, la préfète n'avait même pas eu besoin de l'ouvrir pour savoir de quoi il s'agissait, mais surtout de à qui il appartenait. Elle ne le connaissait peut-être pas énormément, mais elle savait que les Nails, né-moldu, avaient une affection particulière dans toutes ces sciences-fictions qui appartenaient au monde dépourvu de magie.
Évidemment que Joyce, cette étrange Serpentard était beaucoup trop gentille. C'était quelque chose que l'on savait. Qui ne pouvait pas être ignorée, son cœur était définitivement trop pure pour être une verte. Du moins, si l'on ne touchait pas à son cher Kenji. Alors Joyce avait abandonné sa tâche non sans soupir, pour prendre la route vers le bureau du concierge. Entre temps, elle se permit tout fois de faire un léger détour, se qui pouvait explique le pourquoi de son temps d'arrivé légèrement plus long qu'il ne devrait l'être.
Lorsqu'elle arriva enfin a destination, la demoiselle ne fut pas surprise de remarquer que le concierge semblait surveiller les « deux personnes qui avaient causé ce désastre ». L'adulte semblait pourtant surpris de voir la préfète arrivé, mais ne pu s'empêcher de la remercier d'avoir attrapé les deux imbéciles qui étaient en train de réparer leur tord. Joyce lui expliqua pourquoi elle était venue ; simplement que comme elle était celle qui les avait punit. Il lui semblait normal qu'elle les surveille. Un mensonge comme un autre au final. Mais ça l'avait rendu content, parce que c'était clair qu'il n'avait pas que ça à faire. Un peu comme toi. Et comme Kieran et Tullie.
Ainsi le concierge les abandonna et Joyce entra dans le bureau. A peine rentrée dans la pièce, Joyce déposa sur le sol un objet minuscule qui ne pouvait pas être identifié sous cette taille. Et elle lança un amplificatum sur cet objet. Celui-ci regagna sa taille d'origine, laissant place à un escabeau.
« Je me suis dis qu'ils vous seraient plus facile d'atteindre les parties les plus haute de la pièce avec ça. Vue que vous ne pouviez pas utiliser la magie. »
Elle laissa son regard d'émeraude parcourir les murs du bureau. Évidemment. Elle soupira.
« Bien qu'il me semble que réussir à faire deux murs en aussi peu de temps et surtout sans élévator, est un véritable exploit. Je me demande si vous avez vraiment besoin de mon aide pour finir dans les temps du coup ? »
Bien sûr qu'ils en avaient besoin. Joyce n'était pas naïve à ce point, elle savait pertinemment que les deux avaient utilisé leur magie pour finir beaucoup plus rapidement. Sûrement lorsque le concierge ne les regardait pas, ce qui expliquait en quelque sorte l'origami de demander d'aide : maintenant que l'adulte était revenu, ils ne pouvaient plus réutiliser leur baguette. Après tout, Joyce se doutait bien que sa punition était peut être un peu trop dur pour les deux plus jeunes. Même si Kieran l'avait amplement mérité en décorant le bureau.
Cependant la préfète ne leur avait pas menti en les abandonnant la dernière fois, si ils avaient besoin de son aide. Elle les aiderait. Mais avant ça, elle voulait juste voir ce qu'il avait à dire pour avoir mit ce papier peint aussi vite sur deux murs en si peu de temps. Bras sur les hanches, elle attendait simplement.
Invité
Re: Dommage collatérale | [Tullie]
28.05.16 15:08
Tullie se préparait à répondre négativement à la proposition de Kieran - celle de finir seul le travail déjà commencé – lorsque la préfète des verts et argents fit son apparition à l’entrée du bureau. La plus jeune élève présente rabaissa son pinceau et, vérifiant que sa baguette était bien à l’abri des regards coincée entre son chemisier et la ceinture de sa jupette, coula un regard interrogateur vers Joyce. Cette dernière semblait avoir réussi à négocier la surveillance des deux zigotos avec le concierge qui s’éloignait déjà, surement dans l’optique d’embêter d’autres troubles-faits dans leur genre.
Toujours mue dans un silence respectueux Tullie écarquilla les yeux devant l’ingéniosité dont avait fait preuve son ainée avec un escabeau auquel elle venait de redonner sa forme d’origine. Surement qu’elle l’avait rapetissé pour pouvoir l’emporter avec elle plus facilement. C’était le genre de situation où la magie pouvait se montrer admirablement utile et, bien évidemment, c’était aussi dans ces cas-là que Tullie avait tendance à penser plus comme une moldue que comme une sorcière. Elle, n’aurait surement pas songé à faire ça et surement qu’elle se serait trimbaler l’escabeau dans sa forme originelle sur tout le chemin. C’était l’un des inconvénients à grandir dans un foyer où la magie était quasiment proscrite. La mère de Tullie, pour sûr, était une sorcière aguerrie. Néanmoins elle avait jugé préférable que sa fille apprenne à se débrouiller par elle-même sans forcément avoir recours à la facilité propre à la magie.
Passé l’émerveillement, la jeunette fut en proie à un soupçon d’envie et de jalousie, réalisant le gouffre qui la séparait des autres élèves de Poudlard, plus âgés certes, mais aussi beaucoup plus compétents. La demoiselle née Fitzgerald fit remarquer son scepticisme et presque instantanément sa cadette pointa Nails d’un index accusateur.
« — C’est Kieran qui s’est chargé des parties en hauteur. Qu’il est grand, ce Kieran alors… Ses derniers mots flottèrent un instant tandis que Bertoni sautillait en direction de l’escabeau pour se l’accaparer. Merciiiii Joyyyce !! S’exclama-t-elle. Un peu qu’on a besoin de ton aide ! Plus on des de fous plus on rit ! Son visage adopta un air penaud, celui-là même que Tullie utilisait pour amadouer son monde. Tu ne voudrais pas rater un tel moment de rapprochement inter-maison quand même ? »
Une main sur l’escabeau, Tullie tendis son autre paume libre qui vinrent agripper les doigts que Joyce venait de poser sur sa hanche dans une posture défensive.
« — Aller, dérides-toi, je suis sûr que passer ta soirée avec deux imbéciles sera plus sympathique que de la passer le nez dans des parchemins ennuyeux... »
Sa main quitta selle de la préfète. Nouveau regard de chien battu puis, changeant d’humeur comme de chemise, la petite poufsouffle s’éloigna en direction de l’un des murs encore peinturluré pour s’y attaquer. Elle lui fit face et abandonna ses deux ainés à leur sort sans se mêler de leur conversation future. Tullie espérait que sa petite mise en scène aurait l’effet escompté sur l’humeur de son ainée. Car malgré ses dons d’actrice née, la cadette espérait vraiment que leur soirée à tous les trois rimerait avec bon temps et amusement partagé.
« — Bon ! A l’attaque. »
Cela sonna tel un cri de guerre, comme si la poufsouffle défiait le mur qui lui faisait nouvellement face. A défaut d’être efficace, celui permit néanmoins de remonter sa motivation à bloc.
Elle monta donc sur l’escabeau, bien décidée à déloger ce vieux papier peint tout moche.
Après quelques minutes à ce battre avec notre mur, la préfète pointa enfin le bout de son nez. Je commençais à désespérer moi ! Je m'étais même fait à l'idée de devoir finit tout seul jusqu'à ce qu'il fasse nuit noir, mais la vert arriva à point nommé pour raviver la flamme de l’espoir. Bon, sa présence ne nous garantissait pas qu'on soit sorti d'affaire. Elle pouvait très bien être ici pour botter des culs comme elle l'avait fait un peu plus tôt. Mais j'avais quand même espoir qu'elle soit sympa et qu'elle ai pitié de nos deux pauvres petites carcasses et qu'elle nous enfonce pas trop pour avoir utilisé la magie. Même si elle avait pas d'autres preuves que notre efficacité hors norme.
Tullie et moi l’accueillons d'un sourire, le concierge lui ce contenta d'un regard septique sur la jeune fille. Je crois qu'il en avait assez de voir des élèves allez et venir dans son bureau, mais la proposition de la préfète sembla l’intéresser. Faut dire qu'il avait pas tellement l'air motivé à l'idée de passer sa soirée à nous regarder tapisser les murs dans le silence le plus complet. Joyce lui proposa de quitter son post de gardien pour vaquer à ses occupations pendant qu'elle nous surveillait, il accepta, peut être un peu méfiant mais trop content de pouvoir nous abandonner là. C'était mieux comme ça.
Une fois dehors, Joyce avait sorti un escabeau miniature avant de lui rendre sa taille normal sous les yeux émerveillés de Tullie. C'est vrais que c'était pratique la magie et Joyce était de loin la plus expérimenté de nous trois, en plus d'être notre aîné elle était également de sang pur. Elle avait des réflexe que les nés moldu ont pas, ou ceux pas tellement habitué à la magie. Heureusement j'avais de plus en plus le réflexe de sortir ma baguette, parfois même plus que les élèves de sang mêlé, ça simplifie beaucoup la vie, on s'en passe plus, même pour les petites choses.
Je fis un grand sourire à notre sauveuse avant qu'elle ne passe au sujet qui fâche. Évidement elle nous soupçonnait d'avoir triché et d'avoir utilisé la magie, j'avoue qu'on était grillé sur ce coup là, mon regard glissa sur la petite pouffy après les accusations de la préfète, heureusement pour moi elle avait l'air plus doué en mensonge que je ne l'étais. J'y peux rien c'est un truc que j'arrive pas à faire, je panique et je dis n'importe quoi dans l’espoir que ça passe, et ça passe jamais. Je me contentais de secouer la tête de bas en haut aux dire de la demoiselle. On allait amadouer la verte en un clin d’œil avec elle et ses grand yeux ! J'eus un sourire en la voyant bondir vers Joyce, lui demandant de ce détendre pour une fois et de pas trop ce coincé dans les formalité d'usage des bon préfets. Après tout elle m'avait retiré des points et on était en punissions. Tout rentrait dans l’ordre.
« Elle a raison ! Allez.. Je suis vraiment désolé et puis.. Moi je trouve ça plutôt marrant qu'on ce retrouve ici, manquerait plus qu'un Serdaigle et on peut presque faire passer ça pour une expérience sociale inter-maison ! »
Fallait voir le bon coté des choses après tout non ? Tullie était déjà parti comme une flêche visiblement décidé d'en finir avec ce mur en face d'elle. L’escabeau lui servie grandement, c'est vrais qu'elle était quand même petite en faite, c'est maintenant qu'elle était perché sur ce truc que je le remarquais. Mon regard glissa vers Joyce une seconde fois, je m'étais approché d'elle pour lui sourire et la remercier comme il ce devait.
« Merci d'être là.. Honnêtement je m'attendais à un vent.. mais je suis content de voir que t'as eu pitié de nous. Je t'en doit une du coup. Y'a pas de raison que Tullie soit là seul à profité de ma culpabilité maladive. Tu viendras avec nous boire une bièreaubeurre ? Promis, on seras sage.»
C'était une tentative de paix ! Puis de toute façon Joyce était sympa quand elle ce déridait comme l'a si bien dit Tullie. Ca reste une préfète c'est certain mais il y avait bien quelqu'un sous cet insigne, il suffisait d'avoir envie de voir un peu plus loin que ça. Je pris u rouleau pour commencer les mesures et les découpes pendant que Tullie restait perché sur ses hauteurs.
« Heureusement que tu nous a apporté ça, j'aurais été obligé de la porter sur mes épaules sinon ! Remarque ça aurait été amusant.. Tu veux que je le porte Joyce ?»
Un sourire amusé et une langue moqueuse plus tard, j'entrepris de remplacer le papier peint comme il ce devait. A la main, sans magie, vraiment tout serait tellement plus simple avec une baguette ! En deux trois coup on en parlait plus, mais ça nous priverait de cette instant de galère entre maison à ce foutre de la peinture et de la colle partout. On en sortira pas indemne, ça elles pouvaient compter sur moi mais je préférais d'abord avancer un minimum histoire de sortir d'ici.. alors je me content juste de me tourner vers la préfète et de poser mes doigts encor rose sur sa joue et son nez pour l'affubler d'une trace de peinture.
« Voilà. Comme ça t'es officiellement membre de cette galère ! »
J'allais peut être m'en prendre une, mais j'ai visé le visage et pas les fringues ! J'suis gentil quand même !
Accueil
1, 2, 3
