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 Le coeur éléphant |Louise

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Militant Contre les Dragons à Poudlard
Duke E. Osborne


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Duke E. Osborne





Le coeur éléphant |Louise
07.08.16 21:24

Le coeur éléphant
Je mettrai tout mon poids pour faire pencher la vie du bon côté, le coeur léger voir les hommes comme les doigts d’une main qui construit, pour toi et moi
nos utopies.



_ Je suis appuyé contre l’arbre, et toi Louise, tu es appuyée contre moi. Mais si l’arbre n’était pas là, je fléchirai. Et si je fléchissais, Louise, tu fléchirais aussi ; ce qui signifie que je dépends de l’arbre. Mais si je dépends de l’arbre, alors il y a une autre conclusion possible, Louise, tu dépends aussi de l’arbre.

Il n’avait pas quitté le grimoire des yeux ; et croyez bien que rien à l’intérieur ne faisait allusion à ce qu’il venait tout juste de dire, et que rien n’expliquait vraiment le cheminement de cette réflexion à laquelle il avait à peine eu le temps de songer. Son timbre ne trahissait aucun humour, aucune gravité non plus, seulement une énième platitude sans nom. Seulement le but d’attirer une seconde ou deux l’attention de Louise. Et c’était bien là l’unique prétention de la chose, tandis qu’il n’y songeait pas réellement, tandis qu’il ne guettait pas même une réaction. Aurait-il seulement entendu Louise, si celle-ci répondait, si celle-ci décidait de lui donner un peu de son attention, comme elle était pourtant l’une des seuls à lui en donner. Peut-être le savait-il d’ailleurs, peut-être était-ce la raison pour laquelle il pouvait bien chasser ses regards, son affection, peut-être savait-il qu’elle lui en donnerait. En avait-il seulement besoin ? Il n’aurait pas non plus voulu être gavé.

Duke n’aurait pas dû savoir lire.
Peut-être parce que la lecture était une activité qui ne lui ressemblait pas, qui ne lui allait pas, qui ne le comprenait pas. Car s’il parvenait à suivre les lignes, à deviner les mots, il n’en ordonnait ni le sens ni la pensée. Les mots ne restaient que des mots. Il les aurait laissés vagabondés hasardeusement. C’était un enchevêtrement incompréhensible de courbes, et ce n’était pas une écriture qu’il lisait, mais bien le tracé de l’encre. Duke ne lisait pas. Il fixait, observait, comprenait sans faire de lien avant d’oublier à la phrase suivante ce qu’il avait compris de la précédente.
Et la vie de Duke allait ainsi, elle filait dans un parfait fleuve tranquille, mais ce fleuve ne se jetait pas dans l’océan. Non. Il le fuyait, il courrait à contre courant. Et rien alors ne semblait avoir d'emprise sur lui, puisque même l’ordre naturel des choses ne pouvait rien. Duke était une forteresse imprenable, une inébranlable ; les armées à ses pieds même les plus accoutumées aux longs sièges ne résistaient à son assaut. Elles finissaient indubitablement par mourir d’ennui.

_ Louise. Et il avait fermé doucement son livre, sans la regarder encore, comme il guettait tantôt les environs sans jamais fixer son attention, puisqu’il préférait les points imprécis et tout ce qui n’était pas assez évident pour les autres mais qui retenait toujours son attention. Autrement dit, le vide. Si tu restes toute l’après-midi là, alors tu passeras toute ton après-midi là. Et si c’était ennuyeux ?

Et sa main s’était un instant emparée du livre qu’elle tenait, de ses cours dont il n’avait que trop l’habitude mais qui sans doute n’avaient jamais retenu trop longtemps son esprit. Alors il l’avait débarrassée de quelques secondes seulement de ce savoir qu’il jugeait présentement inutile, qui ne lui échapperait pas dans tous les cas. La littérature avait un goût d’éternel qui l’avait toujours fasciné mais dont il avait fini par se détourner, puisqu’elle ne disparaitrait pas, puisqu’il savait que les mots restaient, qu’il n’aurait jamais aucune raison d’être pressé de les lire.
Duke voulait croire que ce serait pareil avec Louise, comme avec les gens en général. Il aimait se dire que les gens ne disparaitraient pas si vite, si brutalement, bien qu’il fut malgré tout assez bien placé pour savoir que cette pensée était pitoyablement utopique, irréaliste. Mais il aimait. Il aimait se dire qu’avec les gens il avait le temps. Il voulait avoir le temps avec Louise, le temps pour rire, pour s’amuser, pour travailler, pour s’ennuyer. Le temps d’être ensemble.

Mais il ne savait pas, Duke, que Louise n’avait pas le temps.

Il remua ses jambes, juste assez pour déranger la jeune fille, juste assez pour qu’elle continue à sentir peut-être que la place lui appartenait momentanément, mais bien suffisamment pour l’inconforter. Et alors seulement il baissa sa tête, se noya sans même s’en rendre compte dans le bleu immense, profond et sans fin de ses yeux.

_  Louise, je crois qu’il y a un tremblement de terre sous ta tête.



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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Le coeur éléphant |Louise
07.08.16 22:44


« Il y avait eu ce soleil flottant au-dessus d’eux, cet arbre les protégeant et ces quelques livres les accompagnant. Il y avait eu Louise et Duke; Duke et Louise — leur simplicité à sembler ne pas exister et leurs conversations bien étranges. Aussi des sourires paisibles traversaient le visage de la brune serpentarde, alors que sa tête posée tout contre les jambes de son ami elle étudiait. Enfin. C’était là bien un grand mot, lorsque son compagnon se mettait à parler sans plus s’arrêter. Ils pouvaient passer une éternité dans le silence, à ne rien faire d’autre qu'être eux; à ne rien faire d’autre qu'être en pause, immobiles — puis tout reprenait. Il y avait alors l’action de l’un, ou encore de l’autre : il y avait une irruption dans l’esprit de celui tranquille. Et tout partait, s’envolait; et c’était fini des apprentissages et des moments à soi. Il fallait alors se montrer distrait de son occupation principale; pour ainsi mieux pouvoir se diviser : écouter l’autre, le comprendre et réagir à ses remarques.

C’était ainsi que Duke avait parlé de l’arbre. Ou du tronc, elle ne savait pas trop; n’avait pas entendu l’entièreté de la phrase à ses débuts. Elle avait pourtant voulu parler, Louise; lui faire remarquer qu’à cet instant, elle dépendait surtout de lui. Que même si il était allongé, basculé; elle serait toujours là : qu’il ne pourrait pas la jeter ainsi, comme ça. Le savait-il seulement ? Rire. Inaudible, chuchoté; dissimulé sous son épais ouvrage. Comment pourrait-elle un jour se lasser de ce personnage ? Qu’avait-elle bien fait pour qu’on le lui envoie, pour qu’ils se rencontrent et ne se lâchent pas ? Elle ne savait pas, n’y pensait plus : était juste reconnaissante pour ce présent passé à ses côtés. Avec lui, elle arrivait oui; à se sentir hors du temps. Car Duke était si abstrait.

Il n’était pas consistent.
Ou l’était trop; elle ne pouvait se décider à le juger.

« Duke. » Avait-elle alors répondu machinalement à son prénom; ne pouvant rester si paisible alors qu’il était si lui; si agité dans son immobilité. La regardait-il à cet instant précis ? Sans doute pas, n’est-ce pas ? Pourquoi ne voulait-il pas la regarder ? Pourquoi déviait-il, pourquoi fuyait-il ? Louise, elle; voulait qu’il la regarde : qu’elle puisse le voir, qu’elle puisse le voir et témoigner qu’il la voyait — et même se voir dans son regard. Enfin. Peut-être était-ce égoïste, mais elle aurait aimé qu’il le fasse; aurait aimé deviner la présence de ses yeux la cherchant, ne l’oubliant. Peut-être alors aurait-elle pu se dévisager en leur travers et réaliser qu’elle allait. Soit. Ce n’était pas le cas.

Et elle avait sursauté, Louise; de manière imperceptible. « Mais, Duke, comment rester là avec toi pourrait-être ennuyeux ? » Ses doigts s’étaient abaissés, permettant à son regard de venir le chercher; tout aussi surpris que consterné : « Tu es si bavard. » Tu es si absent. Et on sentait le rire au travers du placide, et on sentait cet humour un peu cynique sous cette couche de vide; sous ce ton qui ne valait rien. « Tu es si tout ce qu’il ne faut pas faire, Duke. » Un sourire avait éclos sur sa bouche, incapable de rester neutre alors qu’elle s’aventurait à ce point dans le grotesque, dans le touchant. « C’est très distrayant, ne t’en rends-tu donc pas compte ? » L’innocence avait inondé l’océan de ses pupilles alors que se mordant le bout des lèvres, la brune avait fixé celui qui ne la fixait pas. Mais même sans cela, elle se doutait qu’il saisirait — car il n’avait pas le choix.

Voulant retourner à sa lecture, pensant la joute verbale finie; la Louise avait de nouveau redressé les centaines de pages au dessus de son visage. Il était question d’histoire de la magie compreniez-vous; mais également d’études des moldus. C’était fou comme on pouvait allier deux matières en un seul bouquin — comme si ils n’étaient pas déjà assez épais.

Et elle avait été bien naïve, Louise, de croire au répit.
Bien naïve d’oublier son ami un instant.

« Duke, tu me déranges. » avait-elle maugréé dans le silence qu’ils formaient; trop bruyant pour appartenir aux autres. Quoique, peut-être ne la dérangeait-il pas vraiment — peut-être l’aimait-elle ainsi. Car ne l’accaparait-il pas, dans ces moments-ci ? Ne la faisait-il pas penser qu’à son agacement; à lui ? Aussi avait-elle ri, incapable de le stopper; trop dans l’amour de ce qu’il était. Elle voulait qu’il continue à s’incarner jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place pour rien. N’était-ce pas beau, que de se vivre soi ? L’idée l’avait fait sourire, d’un sourire un peu doux; un peu absent — au-delà de tous ces mouvements. Il remuait tant, à remuer si peu; à faire ballotter sa tête tout en se penchant. Ah.

Il y avait Duke.
Son regard; ses paroles — son humour si décalé et si plat qu’il en devenait affligeant, rayonnant.

Et elle l’avait dévisagé un moment sans comprendre, Louise; les yeux écarquillés. Quoique. « Il y a une autre conclusion possible, Duke : je crois que tu es un tremblement. Ou qu’il y a ma tête sur un tremblement. Ou que tu es diabolique, oui : je crois que ça doit être ça. Tu es très très méchant. » Tirade s'achevant sur un sourire solaire, presque innocent. Allait-il saisir, d'ailleurs; qu'elle n'allait pas bouger ? Qu'il lui faudrait la faire rouler pour qu'elle disparaisse de son corps ? Qu'elle s'arrache à sa chaleur ? Que ferait-il si il n'était pas lui-même ? Et que deviendrait-elle, oui; si Duke devenait un disparu de son nom. Elle ne pourrait jamais accepter de ne le voir que reflet de souvenirs passés; désirait conserver cet être un peu absurde tout contre elle. Qui était Duke si il n'était pas perdu, perdu sur ce chemin qu'il maitrisait pourtant si bien ?

Elle aurait aimé se noyer dans leur amitié; et ne jamais plus s'en échapper.
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Duke E. Osborne


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Duke E. Osborne





Re: Le coeur éléphant |Louise
08.08.16 19:42

Le coeur éléphant
Je mettrai tout mon poids pour faire pencher la vie du bon côté, le coeur léger voir les hommes comme les doigts d’une main qui construit, pour toi et moi
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Comment oui ? Comment aurait-elle pu ne pas s’ennuyer ? Telle était la question qu’il se posait. Il ne voulait pas qu’elle s’ennuie, mais il songeait seulement qu’elle le devait. C’était sans doute tout ce qu’il avait à attendre d’elle, qu’elle s’ennuie. Cependant il la croyait. Il croyait à cette question qui différait légèrement de la sienne. Comment rester avec lui pourrait être ennuyeux ; en toute honnêteté il ne connaissait pas la réponse, on ne le lui avait probablement jamais expliqué. Car Duke, parfois, ne savait pas deviner.
Il n’était pas bavard, ne savait pas d’où elle tirait cette affirmation, cette information. Il avait alors l’impression qu’elle ne lisait pas un manuel sinon une notice ; la notice d’utilisation de Duke Osborne. Nul doute qu’elle le gavait d’options et de fonctionnalités ! Soudain, il devenait bavard, lui, Duke Earl Osborne, il était bavard ! Il n’avait certes jamais rien entendu de tel !
« Louise et sottise » s’était-il écrié, si seulement il savait s’écrier. Alors cela était tombé plutôt comme une sentence. Il n'était pas homme à inspirer les points d'exclamation, il était un homme sans ponctuation et sans virgule, un presque point de suspension, voilà ce qu'il était, plutôt un point et demi que trois. Et c'était fou comme ce mot ne lui allait pas. La sottise ne caractérisait pas Duke Osborne, il était certes un peu étrange mais certainement pas sot. Cependant il trouvait que ce mot brillait avec harmonie, une fois placé avant le prénom de Louise, n'avait-on d'ailleurs pas inventé ces deux noms pour aller l'un avec l'autre ? La rime aurai juré que si. Le timbre de sa voix aurait juré que si. Duke se satisfaisait parfois de bien peu de choses, Louise et sottise. Car dans sa bouche, cela devenait toute une expression.  

_ Tout ce qu'il ne faut pas faire ; ça a l'air long. Si tu me faisais une liste de tout ce qu'il ne faut pas faire, je pourrai peut-être apprendre à être si tout ce qu'il faut faire.

Délaissant sa fausse lecture, il avait joint deux mains derrière sa tête, et quoique sérieux, il avait cette légère prétention qui lui allait bien dans cette attente, dans cette attente de Louise. Il n'avait pas besoin de ces sourires, puisqu'il possédait la nonchalance dans l'absence d'expression.

Oui Louise, apprends-moi. Invente-moi. Reboot moi. Je suis comme un programme effacé, le virus dans ton disque D le vieux windows 98 qui a tout sauvegardé sur une épaisse disquette noire que personne n'a pensé à étiqueter. Parce qu'à cause de toi, je suis un automate défectueux, j'ai la matrix qui raille et qui déraille. Parfois, j'ai besoin d'un formatage.

Il ne voyait pas la beauté de Louise, parfois il l'effleurait, mais elle lui échappait soudain, peut-être parce qu'il ne l'avait jamais désirée. Et comme la beauté de Louise, comme la beauté de toute chose, il n'appréciait pas réellement. Il ne s'émerveillait pas devant les parterres de fleurs, devant la nature éclose. Il n'étouffait pas sous cette chaleur tombante, ne rayonnait pas sous elle non plus. La ramure des branches lui offrait au contraire l'ombre, l'ombre dans laquelle il résidait toujours, pas l'ombre inquiétante qui serpentait les murs, pas l'ombre comme le crépuscule, mais bel et bien l'ombre rassurante des gens, d'une silhouette qu'il connaissait bien, la sienne. Il était l'ombre de sa propre existence. Et c'était bien là tout ce qu'on lui aurait trouvé de remarquable. Et si Louise était le soleil comme un sourire étalé sur ses jambes, il ne l'avait pas reconnu.

_ En fait, Louise. Je crois que tu t'ennuies, mais que tu cherches le distrayant en moi pour oublier que tu t'ennuies.

Avec Louise, il décidait toujours d'avoir réponse à tout, il décidait toujours de prétendre le contraire exact de ce qu'elle affirmait. Il aimait la déranger. Déranger Louise était que dis-je l'un de ses rares passe-temps, si l'on avait vraiment dû lui en prêter un. C'était bien là une activité qui revenait souvent. Et s'il lui accordait quelques secondes de répit, de silence, c'était pour mieux la déranger d'une autre façon.
S'ils avaient été un roman, cela aurait commencé par une phrase seule. Camus avait écrit maman est morte, on aurait plutôt couché leur existence en écrivant Duke dérange Louise. point à la ligne. Et cela aurait été aussi connu, car il n'y aurait eu rien d'autre sur la page.

Il la fixait toujours à l'envers, et c'était comme s'il cherchait mentalement à la remettre à l'endroit. Que faisait-elle ainsi à l'envers ? Que ne donnait-elle pas comme sens à son visage ? Duke regardait toujours les figures dans leur ensemble ; c'était un tout. Il ne comprenait pas ne pas retrouver cette globalité chez Louise, il ne comprenait pas de détailler d'abord son front. Son front, au delà de ses yeux, c'était la première chose qu'il voyait, puis il suffisait d'aller encore comme de la lecture, de gauche à droite. Quel effort ne lui demandait-elle pas alors ! De lire sa figure de gauche à droite !

Il n'avait pas de sourires, puisqu'il en était avare, puisqu'il les avait silencieux et invisibles, puisqu'il préférait observer ceux des autres. Peut-être Louise aurait-elle dû aussi le lui apprendre, à sourire. Comme elle le faisait si bien, comme il le distinguait sans trop y accorder d'importance. Il n'aimait pas le sourire de Louise, il aimait l'idée que Louise sourit, et cela était tout à fait différent, et puisque Louise souriait alors tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Et puisque tout allait bien, il avait naturellement dévié son regard, encore, pour s'attarder sur les jardins qui ne lui inspiraient que le plus épuré des sentiments, le rien. Car nul doute que chez Duke, cela s'apparentait bien à une émotion.

_ Je suis très très méchant parce que quelqu'un ne paie pas le loyer de mes jambes.

Et il avait froncé les sourcils ; trop intrigué par cette histoire de page. Le signe caractéristique aussi qu'il était peut-être ici sans trop l'être.

_ Je suis pauvre de mes jambes.


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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Le coeur éléphant |Louise
08.08.16 23:49


« Louise et sottise, qu’avait-il prononcé. Et elle aurait aimé répliquer que ce n’était pas très gentil; qu’elle ne trouvait même pas de rime pour riposter : que tant bien même y arriverait-elle qu’il se moquerait d’elle. Car elle ne le ferait pas très bien, confondrait un p pour un k et que plus rien n’irait vraiment. Aussi la brune avait-elle eu sur le visage une vague expression boudeuse, faussement fâchée; vite remplacée par l’indifférence du vide. A quoi bon mimer, oui; si il ne la regardait pas ?

Duke ne serait jamais témoin de ses orages, de ses peines et frémissements.
Il ne serait qu’un aveugle, une oreille perdue; que trop distraite.

Peut-être n’était-il voué à être bon ami; enfin. Duke était terrible, et un jour Louise le lui dirait. « Mais Duke, c’est car tu ne sais pas faire et que tu fais si mal que tu es si toi — comment pourrais-je t’aimer, si tu ne faisais pas ça ? Comment pourrais-je t’aimer, oui; si tu n’étais pas toi ? » avait-elle pensé distraitement, le regard perdu sur le visage du brun. Il était presque beau, sous cet angle; quoique peut-être encore trop plat. Rire. Elle aimait se moquer de lui, le rendre aussi fade qu’il la voyait incolore. Ils étaient deux maladroits habitués à se pousser, deux âmes anciennes que trop rodées, incapables de se surprendre trop fort : de se dissocier sans plus jamais n’y penser. Aussi se demandait-elle des fois, Louise; si Duke était un être indifférent. Pourrait-il un jour se mettre à ressentir, brutalement ? Aurait-il le hoquet de surprise, de douleur ? Aurait-il l’égoïsme facile, ou effacé ? Serait-il capable de rire, aussi; si bien et si fort qu’il en gémirait d’horreur ? Elle ne savait pas. Avait envie de lui ouvrir la porte des émotions, comme elle-même y était si souvent étrangère.

« Duke, ta réflexion est ridicule. » Pause, sourire se réprimant pour tête se tournant une énième fois vers lui — le dévisageant sans le voir. « Je ne m’ennuie pas, je travaille. Et tant bien même pourrais-je m’ennuyer en étudiant que tu me l’empêcherais : m’arrachant à ma lecture. Me secouant, me remuant : me parlant et oui, bien sur; me distrayant. » Et peut-être était-ce pour cela qu’elle se sentait si bien, oui. Il était son chevalier, cette personne formidable venant chasser l’ennui et le gris avant même qu’ils ne l’atteignent. Avec lui, elle n’avait besoin de penser à rien : juste à sa présence, ses propos et sa douce chaleur. A ses côtés, elle se sentait paisible, oui. Elle se sentait Louise; Louise à Duke — Duke vers Louise. Elle se sentait tout un tas d’adjectifs, tous trop éloignés de ce jugement dorénavant sans fondements. « Mais c’était brillant. »

Car il fallait bien l’admettre. « Tu t’en rends compte, Duke ? Tu es brillant. » Et elle aurait aimé lui demander ce que ça faisait, oui; que d’être brillant. Si tout d’un coup il se sentait bien, mieux : si il se vivait univers. Mais c’était absurde, aussi s’était-elle contentée de continuer à penser; à imaginer de viles répliques sans jamais les lancer. As-tu songé à t’enregistrer, Duke ? Je suis certaine que tu serais très inspirant. Celle-ci semblait bien, assez piquante pour retenir l’attention; assez vive pour engendrer une réflexion. Quoique. Il y avait quelque chose d’un peu dérangeant, une ombre de vérité à peine dissimulée. Une épine pouvant faire mal, blesser : et là jamais ne serait l’intention de Louise.

Elle souhaitait à Duke tout le bonheur du monde. Le voulait heureux et non détruit, affligé; se l’imaginait des fois plus tard, un sourire évasif sur le coin des lèvres. Si infime, oui, qu’elle serait à seule à le savoir. Et Louise le savait, d'ailleurs, qu'elle emporterait avec elle un monticule de connaissances et de secrets : mais son plus intime serait certainement Duke Earl Osborne. Un intitulé savant, n’est-ce pas ? Pour décrire un homme. Cet homme. Un peu perdu un peu tout un peu rien — surtout lui. Il n’y avait pas d’adjectif pour qualifier Duke si ce n’était son prénom. Il s’incarnait plus qu’il ne se vivait, et se pensait sans doute reflet de lui-même alors qu’il était lui-même avant d’être reflet. Son reflet devait sans doute porter du Duke Osborne, oui; et non l’inverse. Qui était Duke pour porter du reflet ? C’était sans sens.

Il se devait de devenir quelqu’un, l’était déjà tant : Duke.
Et elle se le promettait, Louise; qu’elle serait à jamais son admiratrice. Sa notice, son cadre et son paysage; elle serait tout ce qu’il voulait qu’elle soit — ne savait même plus qu’être, à force de se vivre. Enfin. C’était là un bien bel égarement, digne de celui à qui elle pensait. Pour une seconde, peut-être; elle avait vécu Duke avant de se vivre elle-même. N’était-ce pas fascinant ?

Rire. « Si un jour nous avons un livre d’école, tu sais ceux avec notre photo et une phrase en dessous ? Je veux qu’il soit marqué sous la mienne Louise aimait Duke et pour la tienne, que dirais-tu de… mais Duke n’aimait pas Louise ? Je trouve l’idée rafraichissante, non ? » Ainsi tout aurait commencé par elle, et tout se serait terminé par lui. Il y aurait eu un début puis une fin; non : un avortement. On aurait jugé et imaginé; on se serait demandé ce qu’on avait raté. Mais eux, oui eux sauraient pour l’éternité. Et elle avait sorti ceci avec un sourire abstrait, ses yeux venant flotter tout contre les siens à lui.

Duke l’effleurait toujours, avant de s’en séparer. Aussi la brune se demandait-elle souvent pourquoi, si il n’osait la regarder trop souvent ou si il n’y pensait pas assez. Peut-être voulait-il juste s’assurer qu’elle était juste là, ou réalisait-il qu’elle l’était encore; avant de repartir dans sa contemplation du vide, comme si tout était bien. Allait bien. Elle ne savait pas trop; aimait se dire qu’il était juste lui et qu’elle n’était qu’elle et que jamais ils n’y pourraient rien. Elle ne deviendrait pas quelqu'un d’autre pour lui; et jamais il ne songerait à changer pour elle.

« Ne penses-tu pas que tu es très très méchant pour une autre raison ? Je suis certaine que tu offrirais tes jambes à quiconque te le demanderait ! Pourquoi à moi, et seulement à moi demandes-tu un paiement ? Suis-je donc vouée à te louer ? … Quoique, je pourrais peut-être te voler. » Courte pause, sourire satisfait; moue contente : « Duke, à partir d’aujourd’hui tu n’as plus de jambes : je les ai volées, conquises; dérobées… Elles m’appartiennent. » Et à cet instant Louise s’était sentie génie, génie de penser à signer ainsi un changement de propriété. Elle s’était étirée longuement; bras en arrière, étouffant presque un ronron. « Mais tu sais, Duke; si tu es gentil peut-être que je te les rendrai. »

Le serait-il seulement un jour.
Rire. Il l'était déjà tant.
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Duke E. Osborne


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Re: Le coeur éléphant |Louise
09.08.16 20:10

Le coeur éléphant
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Et que ne savait-il pas faire ; aurait-il encore interrogé. Que savait faire Louise qu’il ne savait pas déjà faire, qui le rendait si lui. Et à quoi ressemblait-il, ce lui. Quel était ce secret le concernant qu’il ignorait mais que Louise semblait savoir si bien connaître, dans la moindre de ses extrémités, de ces regards étiolés, fanés dans le nulle part. Qu’avait-elle bien pu apprendre à aimer tandis qu’il détournait le regard, qu’il ne regardait pas, tandis qu’elle restait son oubliée, son éphémère de tendresse amicale.

Il n’avait jamais voulu mal faire. Duke était le contraire même dans sa bonne volonté de vouloir bien faire. Il n’était pas maladroit pourtant ; seulement Duke demeurait ignorant, ignorant des habitudes et des coutumes, ignare de sa Louise. Il était analphabète de cette dernière, ne savait ni la lire ni l’écrire et au demeurant n’avait jamais cherché à savoir. Il n’aurait pas su. Il n’aurait pas su l’aimer, lui donnait cette affection qu’il possédait malgré tout à son égard mais qu’il avait égarée en chemin, sur la route loin derrière. Louise était la départementale du non-retour, qui serpentait son esprit comme ces vieux chemins de campagne qu’on n’avait jamais répertorié sur une carte, un raccourci oublié, celui où il avançait encore à tâtons incertain de ce qui déboucherait au coin du tournant, sans jamais excéder la limite autorisée et qui invitait pourtant à flâner comme au détour d’un virage on tombait parfois sur une éclaircie entre deux arbres, avec en paysage la Vallée. La Vallée Louise. Duke la regardait comme il regardait un panorama, sans contemplation, la vie s’écoulait. Louise s’écoulait. Et il aimait la savoir s’écoulant paisiblement au rythme de la vie, empêtrée sur ses jambes et lourde de sa merveilleuse et fantastique existence.

Alors il ne savait pas si elle pouvait l’aimer ; cela lui paraissait abstrait.
Son affection lui était imperceptible ainsi que microscopique. Louise devait être un insecte, de ceux qu’il aurait pu écraser sans même s’en rendre compte, de ceux qui fourmillaient sur le grain de sa peau sans qu’il ne s’en aperçoive. Quoiqu’elle devait bien le chatouiller parfois.  

Et qu’aurait-il pensé encore si il avait su, qu’elle se plaisait à le rendre plus fade qu’il ne l’était déjà.  

_ Je suis pas ridicule ; je pense à toi. Mais n’était-ce pas injuste de lui dire ça, quand on ne savait déjà pas ce que signifiait le verbe penser chez Duke. Il ne pensait pas Louise, il s’interrogeait sur la raison de sa présence, sur ce qui ferait son confort. C’est parce que tu es plus jolie à regarder quand tu es distraite.

Et il avait souri sur ces mots, sans la regarder pourtant, parce qu’il n’y pensait que trop rarement, mais parce que lorsqu’il baissait sa tête, pour ces rares fois, il aimait que ses yeux tombent dans les siens, et non pas sur ces pages, comme il trouvait les études un peu trop tristes pour Louise, un peu trop encombrantes.
Duke se plaignit alors, et cela survenait assez peu, et ce fut remarquable qu’il devint brusquement jaloux de ne pas être plus encombrant qu’un livre.

_ Tu aimes la littérature plus que tu n’aimes ton Duke.

Il n’avait pas la voix boudeuse, juste un peu ennuyée, juste un peu dérangée. Car parfois cela lui arrivait aussi, de se rendre compte que les choses lui échappaient. Louise lui échappait.    

_ J’ai pas le choix ; si je ne te dérangeais pas alors ce serait comme si je n’existais pas. Car tu ferais comme si je n'existais pas.

Et ses paupières s’étaient légèrement affaissées comme elle lui soumettait une nouvelle définition de lui-même auquel il n’avait jamais songé, et croyez bien qu’il n’était pas vraiment sûr de la véracité de la chose.
Duke ; adjectif brillant.

Son regard quitta un instant le néant pour chercher dans le paysage Louise l’insolite qui n’allait pas, puisqu’il y avait dans tout paysage toujours un insolite qui attirait plus ou moins l’attention et souvent parce qu’on se disait que cette bêtise-là n’avait rien à y faire. Car cette définition était un polluant de la nature, de sa nature de Duke. Elle ne lui allait pas.

_ Tu t’en rends compte, que tu mens ?

Et même si l’accusation n’aurait jamais été un reproche, n’aurait jamais réclamé de procès de coupable ou de sentence, elle demeurait un peu trop présente dans le son de sa voix, de cette fermeté, de ce regard qui s’il n’était pas dur restait néanmoins chargé, et écrasant aussi, comme il irradiait soudain de sa présence, comme son regard s’ancrait enfin dans le sien, s’y écrasait de tout son poids, de tout son brun, l’observait, le détaillait, le vivait. Et comme Duke devenait soudain conscient, soudain consistant, alors Louise le devenait aussi dans son imaginaire. Alors Louise existait en même temps que lui. Alors Louise ne lui était jamais apparue aussi vivante.
Mais elle avait ri, et l’éclat avait tout emporté sur son passage, sa volonté d’être, sa volonté d’être coloré dans ce paysage, et il était un peu redevenu endormi, de cette discrétion un peu caméléon, cette capacité à se fondre. Louise était aussi un facteur d’apaisement ; elle apaisait son existence en plus d’être l’une de ses métaphores favorites.
Il s’était reculé un peu vivement contre son bout d’arbre, contre la seule chose qui l’empêchait vraiment de se casser la figure, de disparaître dans l’herbe, le regard brûlé par le soleil. Louise aimait Duke. Comment, elle l’affirmait ? Et il avait ouvert la bouche, mais aucun son n’en était sorti, mais aucun mot n’aurait pu expliquer le sortilège de terrassement qu’elle venait de lui lancer si sauvagement. Louise aimait Duke mais Duke n’aimait pas Louise ? Comment cela ? Comment cela pouvait-il être ? Comment Duke aurait-il pu ne pas aimer Louise, même pas un peu ? Sacrilège, il ne voulait pas que l’on croit qu’il était capable d’aimer huit milliards d’individus et d’en laisser un de côté. Et il s’était secrètement indigné de cette grotesque idée. Il aimait Louise, il l’aimait seulement différemment, à sa manière à lui, puisqu’elle était un peu plus que les autres mais puisqu’il ignorait comment rendre concret cet un peu plus. Et à quoi bon le prouver quand il était déjà bien que cette vérité là soit ? Il ne ressentait aucun besoin de lui dire qu’il tenait à elle, précisément parce qu’il tenait à elle et que puisque c’était un fait avéré il n’avait nul besoin de s’attarder sur le sujet. Duke aimait Louise mais il n’avait pas besoin de lui faire savoir.
Voilà. Il ne lui dirait pas.
Alors il ne lui restait qu’une seule chose à faire : la regardant de nouveau, il lui pinça soudain les narines ! Et précipitamment :

_ Duke n’aimait pas Louise parce que Louise n’aimait pas assez Duke !

Elémentaire ma chère Ryan.

Duke savait qu’elle comprendrait. Duke savait qu’elle devinerait. Derrière ce sérieux un peu étrange, un peu pressé, derrière le soucis de son front plissé, de ses sourcils froncés, il savait qu’elle comprendrait l’humour plat et monotone qu’il lui confiait.
Mais il ne l’avait pas lâchée, enfin. Il venait de lui donner toute son existence depuis quelques instants, et elle l’accaparait soudain, elle le devait pour qu’il s’égare en elle comment il s’égarerait dans le gigantesque décor d’un paysage. On faisait de la peinture, on faisait Louise aussi. Elle était son Monet de l'Impressionnisme.

_ Mais tu es la seule qui me demande mes jambes, les autres n’en ont pas besoin. Je ne suis utile qu’à toi Louise, tout le temps. Dès que tu es là, je deviens utile. Mes jambes n’ont jamais eu une raison d’être plus vive, une utilité plus remarquable que celle de te servir ! Sais-tu à quoi servent les jambes, Louise ? A marcher. Mais les miennes ont une deuxième vie ; elles portent ta tête !

Ses doigts malhabiles de garçon avait filé dans la chevelure de Louise, non pas dans ce plaisir de caresser de toucher mais seulement dans ce désir brut de déranger. Il ne cherchait pas à être vraiment désagréable, seulement, il n’avait jamais réellement su s’y prendre avec les filles, même avec leur chevelure. Il se concentrait pourtant, sur ce beau flamboyant.

_ Tu n’as pas besoin de les voler, d’ailleurs tu ne peux pas les voler. Car, Louise, comment volerais-tu quelque chose qui t’appartient déjà ? Tu vois, Louise, je n’ai plus besoin de mes jambes à partir d’aujourd’hui. Je te les donne. Tu peux les garder, ou les jeter si tu n’en veux plus. Alors je crois que tu devrais me remercier.

Et sur ces derniers mots, l’observant s’étirer, il avait eu ce sourire subtil, épuré de satisfaction, de cette impression aussi d’avoir gagné.






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Louise A. Ryan


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Re: Le coeur éléphant |Louise
12.08.16 21:11


« Et le visage de Louise s’était fermé, se sentant trop blessé. Comment pouvait-on la qualifier de menteuse ? Quel intérêt aurait-elle; oui, à tromper ? Réalisait-il l’étendue de ses propos ? Les épées qui pouvaient en jaillir, l’assaillant sans qu’elle ne s’y attende ? Aussi aurait-elle aimé le dire, oui, Duke tu es violent. Mais elle n’avait pu s’y convaincre, tant elle se sentait furieuse; tant la colère tout d’un coup avait bouilli en elle. « Si tu n’es pas brillant, Duke; tu es saisissant. » Et personne ne lui enlèverait ce jugement. Son ton s’était fait absent, étrangement creux : presque sans voix. Il y avait eu ce sérieux, cette envie de ne pas être oubliée. Elle voulait qu’il se souvienne à jamais de ces mots, les grave en lui et les cultive; pour ne plus jamais s’oublier. Car si Duke était perdu, il l’était toujours en lui; jamais chez les autres. Car la fois où enfin il se perdrait ailleurs que dans sa tête, dans son coeur; il serait guéri. Guéri de cette incapacité à aimer, à ressentir et à brûler — brûler pour un autre. D’un désir si ardent et si désespéré qu’il rendait idiot, aveugle, aussi; peut-être.

Elle-même ne savait pas trop.
Voulait juste qu’il soit heureux.

Et elle n’avait que faire d’avec qui Duke se marierait : ce serait sans doute quelqu'un de bien. Elle l’imaginait douce et pétillante, innocente. Elle l’imaginait comme le soleil du matin, peu avant midi; dessinait déjà dans son esprit ses cheveux blonds comme le blé et ses grands yeux perdus en lui. Et Duke aurait alors d’autres routes à explorer, oui. Il n’y aurait plus que sa constellation à lui, que son univers et ses pensées : car il y aurait à présent une inconnue. Il y aurait quelque chose qu’il remarquerait sans même s’en rendre compte. Il n’y aurait pas de paysage, non; mais une femme. La sienne, sa destinée.

Car si Duke devait aimer, n’aimerait-il pas qu’une fois ?
Allait-il s’accoutumer à l’amour comme au changement ? Allait-il jongler comme il le faisait déjà ? Ce serait inacceptable. Car Louise voulait, oui; que Duke reste une bonne personne. Une n’étant plus maladroite dans ses changements, dans ses attentions et dans son temps. Une sachant s’ordonner et se focaliser. Enfin. Duke était un prince charmant qui ignorait l’existence d’une unique princesse : la sienne. Il pensait qu’il fallait toutes les sauver, toutes les aimer; mais jamais n’arrivait à différencier. L’affection, la contemplation; puis l’amour, le vrai.

Elle même ne savait pas, mais ne cherchait pas.
Car il était impossible, oui; que l’on aime et regarde Louise ainsi. Car elle n’était qu’elle et qu’elle savait que ce n’était pas suffisant. Mais là n’était pas la question. La question était que Duke était un imbécile, et qu’il ne semblait pas prêt à être autre chose. Il était Duke, mais Duke l’idiot, oui. Duke qui tout d’un coup elle n’aimait plus. Car comment pouvait-il dire tout ceci ? Comment pouvait-il assener de telles sentences ? La connaissait-il vraiment ? Pour affirmer qu’elle aimait quelque chose plus que quelqu'un ? Était-ce seulement possible ? Comment pouvait-on préférer l’éternel d’un ouvrage à l’éphémère d’un homme; de Duke ?

Comment pouvait-il être certain qu’elle ne l’aimait pas assez ?

Ne réaliserait-il donc jamais ? Que Duke n’aimait pas Louise car il demandait à Louise d’aimer plus qu’elle ne pourrait jamais ? Car il était impossible de lui arracher plus d’amour, car Duke était le seul — le seul avec Demeter. Car elle avait si peu de gens à regarder qu’elle ne pouvait en retirer qu’un amour plus grand, presque désespéré. Car elle les appréciait si fort que des fois, elle avait l’impression que tout cet amour allait la consumer. Car quand elle regardait Demeter, elle se sentait si faible et si fragile. Car quand elle imaginait Duke, oui; il y avait ce sourire ourlant ses lèvres. Car il ne lui avait jamais été donné d’aimer autant ! C’était grotesque, grotesque que de la juger ainsi.

Duke était grotesque, oui. Aplatissant.

Mais quoi de plus normal, oui; alors qu’il ne laissait rien paraitre ? Alors qu’il était si simple, si lui ? Si perdu à s’incarner qu’il ne pensait plus aux autres ? Duke était égoïste, égoïste dans ses envies et sa volonté d’aider — il ne s’en rendait pas même compte ! Et il osait, oui; osait lui dire qu’elle mentait ? Qu’elle était sèche, incapable de tendresses ? Savait-il seulement que plus d’amour la propulserait dans un univers terrifiant ? Enfin. Inspirant elle avait repris son calme, quoique son visage toujours scellé dans l’absence n’avait rien trop laissé paraitre. Duke était Duke, et Duke restait attachant.

Quoique encombrant.
« Duke, j’étouffe ! » avait-elle gémi d’un faible cri, reprenant pied dans la réalité. « Tu es un envahisseur, Duke, tu es le véritable conquérant ! » s’était-elle laissée aller, sous l’emprise de ces doigts inquisiteurs qui lui pinçaient le nez. Il n’y avait bien que lui pour la maltraiter de la sorte ! Elle voulait un divorce, voulait se séparer de lui comme on se séparait du rien. Elle voulait lui jeter ses valises par la fenêtre, et y oublier par la même occasion les siennes : celles contenant toute son affection. Car qui était Louise, sans son Duke ? Duke vivrait toujours en paix, toujours bien; sans sa Louise. Mais Louise ne pourrait jamais oublier Duke car il était le seul avec lequel elle se sentait si elle, si bien et si mal en même temps.

Il était son ami, tout simplement.
Un très très méchant ami, aussi. « Et quel honneur, que de porter des têtes ! » Son rire s’était perdu dans l’air, si doux qu’elle en avait elle-même oublié sa colère. Car il était le reflet de tout ce que Duke incarnait, et que jamais elle ne lui en voudrait. « Mais Duke je ne veux plus de tes jambes. » Tout s’était de nouveau arrêté, replongeant dans le grave; dans le dur et le sérieux. Dans le cérémoniel. Ce tant bien même avait-elle été touchée, Louise; par tout ce que Duke avait dit. « Je ne veux plus tes jambes car si tu me les donnes, tu ne pourras plus marcher. Et car sans elles, Duke, je ne pourrai plus te croiser. » Qui serait-il, sans sa liberté ? Comment pourrait-il survivre; ainsi piégé ? « C’est pourquoi je ne veux pas te remercier, Duke. » Sourire, soupir : « Je ne veux pas que Duke ne soit plus rien sans moi, qu’il n’ait plus d’utilité lorsqu'ailleurs qu’à mes côtés. Car Duke est Duke et que Duke vit sans moi et vivra sans moi, car il n’a pas besoin de ma présence ni de ma tête pour respirer. Car je ne suis qu’un accessoire, qu’un habit tenant compagnie à Duke : mais qui jamais n’incarnera ce dernier. » Que ferait-il, sinon; lorsqu’elle serait partie ? « Moi j’aime Duke quand je le vois dans les couloirs, quand il se vit — quand je peux l’observer sans le rejoindre. Certes, je finis toujours par le faire; par t’embêter et t’encombrer, mais c’est car nous sommes liés. Nous ne sommes pas rien l’un sans l’autre; mais Duke faisant partie de la vie de Louise, Louise effleure l’existence de Duke. »

Car Duke un jour devrait l’oublier, et qu’il le ferait. « Alors Duke tu n’as pas gagné. Tu ne gagneras jamais à te sacrifier. Qui est vainqueur, si il n’est plus ? Je trouve ça idiot. » avait-il seulement parlé de jeu ? Avait-il seulement insinué un gagnant et un perdant à ce dialogue, à cet échange ? Y avait-il de quoi perdre, en amitié ? Louise ne savait pas. Mais savait qu’un jour il n’y aurait plus que lui. Lui et les autres, sans elle. Alors il ne devait rien lui donner, tout lui prêter : alors c’était mieux qu’elle lui vole. Car un voleur s’appelant Louise finissait toujours par restituer.

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Duke E. Osborne


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Re: Le coeur éléphant |Louise
12.08.16 23:25

Le coeur éléphant
Je mettrai tout mon poids pour faire pencher la vie du bon côté, le coeur léger voir les hommes comme les doigts d’une main qui construit, pour toi et moi
nos utopies.



_ Non, je ne suis pas saisissant ! et il avait répondu un peu vite, un peu abruptement, comme il n’était pas d’accord, comme on ne lui avait que trop peu dit, comme il n’acceptait pas cette réalité, cette vérité de Louise qu’il ne comprenait pas. Car il croyait que, s’il avait été si saisissant, alors il s’en serait rendu compte, alors la vie même l’aurait perçu, alors il n’aurait pas été si lui, n’aurait pas été si ignorant des gens, et on se serait accroché à lui comme on s’accroche à la vie. Et il ne voulait pas de cette obligeance, il ne souhaitait pas devenir si important pour les autres ; il avait accepté l’insignifiance, il avait accepté de n’être que de passage, il avait accepté de n’être retenu ou reconnu qu’au dernier moment.

_ Pourquoi est-ce que tu insistes Louise ? Oui, comment pouvait-elle insister, comment pouvait-elle lui faire croire qu’il aurait pu être cet adjectif, qu’il aurait pu compter même dans une vie, même dans la courte existence de Louise ? Comment cela avait-il pu devenir. Et soudain, Duke ne savait plus, Duke ne savait plus ce que faisait Louise ici. Et c’était bien la première fois qu’il se posait la question, car il avait toujours vécu Louise comme une habitude, comme une douce routine, comme une normalité dans son univers, mais soudain, il ne comprenait plus. Soudain Duke ne comprenait pas comment Louise était arrivée sur ses genoux. Un peu étonné par cette pensée, par un songe, que si Louise était arrivée elle pouvait aussi repartir. Repartir ? Et quelle idée saugrenue, d’ailleurs. Il avait murmuré, plus pour lui-même que pour elle ; « Louise, tu es mon cadeau. »

Et si Duke n’avait pas été Duke, il en aurait eu des larmes d’émotion. Mais Duke n’était pas émotion, il était un mystère comme l’énigmatique Louise dont la tête reposait sur ses jambes, comme elle était soudain ce présent merveilleux qu’il n’avait alors jamais remarqué avant, qu’il n’avait peut-être jamais aimé à sa juste valeur non plus.

Il lui aurait pincé le nez cent fois pour entendre ce gémissement, pour cette réaction qui lui allait si bien, pour ces réactions vives, cette sincérité, cette spontanéité formidable ; Louise était un élan. Il la regardait, se rendait compte qu’il aimait la regarder, s’interrogeait encore sur la raison qui faisait qu’il ne le faisait pas plus souvent. Et oui, il existait tellement par moment qu’il lui arrivait de penser normalement, de se dire qu’il aimait la voir rire. C’était si vrai, c’était si doux. Il s’en sentit satisfait, satisfait de ce rire, satisfait en se disant que si Louise riait alors Louise allait bien, car c’était son seul tracas de l’après-midi, que de faire en sorte que Louise soit bien, et tellement bien, d’avoir les jambes les plus confortables possibles et mêmes tremblantes, et mêmes bancales, mais que surtout elle n’ait jamais envie de les quitter et de le laisser. Car si Louise n’était pas là, Duke serait seul contre son arbre, et ce ne serait plus lui qui reposerait contre l’arbre, mais bien le tronc qui reposerait le poids entier de la Terre contre le pauvre dos de Duke. Car Louise était son quotidien, et puisqu’elle était si bien journalière, il ne s’interrogeait jamais sur sa présence. Elle était une évidence, comme les jours passent et s’écoulent, comme les dates défilent sur les calendriers, aussi sûrement qu’après le lundi vient le mardi, aussi sûrement qu’un proverbe dit qu’après la pluie vient toujours le beau temps. Louise faisait parti de l’ordre naturel de son monde, comme le soleil se levait chaque matin, il n’avait pas besoin de la chercher puisqu’il savait qu’elle existait, puisqu’il savait qu’elle l’éclairerait, même sans y être sensible, juste parce que c’est ce que la lumière fait. Louise était le Lumos de sa vie.

Louise.
Louise.
Louise.

Il avait répété son nom, Louise de Misère, c’était le nom qu’elle aurait dû porter, car elle lui menait parfois la vie dure, car lui-même se demandait ce qu’il devrait bien faire de sa vie, quand Louise s’y incrustait si bien, quand Louise s’y accoutumait si bien, quand Louise vivait si bien avec lui. Peut-être cela serait toujours ainsi, croyait-il, puisqu’il n’imaginait pas que Duke puisse devenir un Duke tout seul sans sa Louise.

Il avait haussé un sourcil. Comment ne voulait-elle plus de ses jambes ? Qu’allait-il donc bien pouvoir en faire, maintenant que Louise ne les voulait plus ? Et il l’avait écouté sans jamais dévié son regard, sans jamais fixer autre chose que ce sérieux qui lui allait si bien mais qu’il aimait si peu. Comment pouvait-il savoir si Louise était satisfaite si elle le dévisageait ainsi, si ses yeux ne lui renvoyaient rien que le reflet de son propre vide, de ses propres pensées renoncées. Car il aurait renoncé à bien des choses, rien que pour cette fille. A ses jambes pour commencer, au peu de logique qu’il avait, au peu qu’il avait à lui offrir, le peu de lui, peu qu’il était, qu’il représentait. Et sans doute cela aurait-il mieux valu, il s’imagina un instant qu’être réinventé par Louise, on y gagnait à devenir plus intéressant. Il ne l’avait pas interrompue, car il n’interrompait jamais personne, se faisait toujours cette oreille attentive quand bien même tous ses mots auraient pu avoir cette impression de tomber dans le vide intersidéral de son esprit, la grande voie lactée de ses rêveries dérobées.
Tu parles trop, Louise ; aurait-il voulu lui dire. Tu ne dis que des bêtises. Tu ne sais pas toi comme je suis déjà rien sans toi, presque rien, et que Duke sans Louise est un garçon qui s’ennuie, que Duke avec Louise est plus heureux et plus vivant que Duke tout seul, tu sais pas toi, Louise, comme Duke a l’air d’un con sans sa Louise, comme il tourne en rond, comme il a besoin de sentir ta vie sur ses genoux, de respirer le parfum de ta présence, de tes cheveux comme preuve de ton existence, comme Duke est tellement habitué à toi que, en secret, quand tu n’es pas là, il se demande quand tu arriveras, il se demande combien de temps tu prendras pour revenir encombrer sa vie, que c’est trop facile de venir et puis de dire que tu n’existes pas alors que ta tête est si lourde sur mes genoux, et que si je t’oublie une seconde, un instant, un moment, une éternité, je me souviens toujours de la sensation de ton corps, de la sonorité de tes rires, de ton poids sur moi, car Louise, il faudrait que tu sois bien légère pour que je t’oublie. Malheureusement pour toi, Louise, tu es si grosse.

_ Alors heureusement, Louise que ce n’est pas toi qui décide pour moi ; avait-il dit un peu légèrement, car quand bien même il n’était pas d’accord, quand bien même il refusait obstinément ses jugements, ses avis, il ne parvenait pas à s’agacer, pas même un peu alors qu’il n’aimait clairement pas ce qu’elle sous-entendait. Il souriait pourtant, de ce sourire fin qui lui ressemblait tant, de cette taquinerie petite et légère, de ce rictus qui semblait dire ; tu n’as aucun pouvoir sur la façon dont je veux mener mon existence. Et si je décidais d’être malheureux sans toi, alors je serai malheureux. Si je décidais d’être inutile, alors je serai inutile. Et si c’était donc bien le cas, Louise, tu n’aurais d’autre choix que de me sauver de mon inutilité. Car il se sentait si bien avec Louise, qu’il n’hésitait jamais dans ses mots, qu’il ne prenait même pas de tact.
Et avec une vivacité surprenante, quoique toujours douce, car s’il avait voulu la brusquer il n’aurait jamais voulu la malmener, il l’avait délogée et s’était retiré pour mieux se retourner sur elle, et penché au-dessus de sa tête, un genou à terre ; dis-le, Louise, que je suis plus confortable que cette vilaine herbe verte. Tu crois qu’elle pourrait tâcher tes beaux cheveux, tu crois que je pourrai te laisser là comme ça et aller vivre sans toi, plus loin, là où tu ne serais pas, là où tu n’existerais pas, tu crois ? Et ses yeux s’étaient pliés, une infinie douceur, et il l’avait regardée de son visage le plus fervent, le plus tendre ; il caressait Louise de ses pupilles gentilles et aussi brunes que du chocolat fondu.

_ Ce n’est pas à toi de décider si tu effleures mon existence ou non.

Et ses bras étaient passés sous ses épaules, sous ses jambes, et sans lui demander son avis il l’avait portée, il l’avait soulevée comme la chose la plus précieuse du monde ; une demoiselle, une princesse, peut-être pas la sienne, juste comme il se devait de porter une Louise et sottise.

_ Je gagnerai toujours à me sacrifier, Louise, si je peux rendre heureux les autres. Et tu es la personne pour qui j’ai le plus envie de me sacrifier présentement, alors dis-moi comment je dois te rendre heureuse.

Et tout en parlant, debout avec sa princesse dans les bras, il avait commencé à faire le tour de cet arbre, et à tourner en rond comme ce qu’il faisait toujours, comme à son habitude, attirant au passage les regards curieux des quelques gens présents.

_ Tu comprends Louise, si tu es un habit, alors je dois te porter. Et en te portant, tu fais partie de mon existence. Je t’amènerai partout avec moi, je ne t’échangerai ni ne te donnerai jamais. Tu fais partie de moi maintenant, Louise.

Et il tournait toujours en rond, un sourire aux lèvres, amusé véritablement par la situation.

_ Tu as bien fait de me rendre mes jambes, Louise. Grâce à elles, je peux te promener. Grâce à elles, je viens tout juste de te kidnapper ; tu es ma prisonnière Louise. Et oh, bien sûr je ne t’ai pas dit, tu sais l’arbre, il y a une autre logique. Si Louise ne dépend plus de l’arbre, alors Duke non plus. Parce que sans Louise, Duke n’aurait aucune raison de dépendre d’un arbre, et si nous ne dépendons plus de l’arbre, alors l’arbre ne dépend plus de personne non plus. Et si je tournais à l’infini, Louise, et si tu n’étais pas là, qui me dirait d’arrêter, qui passerait ses après-midi avec moi, qui m’aimerait Louise si tu n’étais plus là ? Ne vois-tu pas Louise, qu'on t'a envoyé à moi pour m'éviter de faire n'importe quoi.







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Re: Le coeur éléphant |Louise
14.08.16 21:00




« Et Louise avait voulu pleurer mais seul le rire avait percé. Mais seul son amour soudainement si infini pour Duke s’était fait ressentir, alors qu’émue elle n’avait pu s’empêcher de céder. Car jamais, non; jamais elle ne pourrait être Louise colère face à ce Duke. Ce Duke ami, ce Duke qui pour une éternité elle voulait voir à ses côtés. Il forçait ses remparts, lui offrait une jeunesse qu’elle n’avait jamais connue. Et elle se sentait si tendre, lorsqu’elle pensait à lui : comment pouvait-on être si plat et pourtant si fort ? Comment pouvait-on être si simple, et pourtant si tout ? Si soi que lorsqu’elle pensait à lui toujours ses lèvres s’étiraient en un rire muet. Car il y avait cette malice que jamais elle n’aurait avec un autre, cette enfance retrouvée; jusqu’alors égarée. Car il y avait Duke aimant Louise et Louise aimant Duke, tout simplement !

« Tu es quelqu'un de bien, Duke. » Et ses bras étaient venus s’accrocher à ce cou s’offrant à elle; alors que marchant autour de cet arbre ils avaient l’air de rien si ce n’étaient deux imbéciles. Et c’est pour ça que j’aimerais que je ne sois plus rien; plus rien pour toi. Sourire scintillant, pétillant; mais également si triste, si résigné dans son attachement. Car elle ne voulait le blesser, car elle ne voulait plus être si égoïste — car qui était-elle, pour être heureuse ? Alors qu’elle s’apprêtait à lui faire si mal. Elle n’avait pas le droit au bonheur ! N’était que Louise allant mourir, Louise cherchant Duke et attendant Demeter. Et il lui était interdit de vouloir une place dans leur vie, et dans celle de tout autre ! Car par la suite elle ne laisserait qu’un vide, la trace diffuse de sa présence. Et qui voulait, oui; laisser une absence derrière soi ? Aussi se demandait-elle, Louise : si il était au courant, que dirait-il ? Lui dirait-il, oui; qu’elle pouvait être heureuse ? Que c’était son droit de profiter de la vie qu’il lui restait ? Ou aurait-il peur, si tétanisé à l’idée de la perdre qu’il ne verrait plus Louise mais la maladie de Louise allant lui enlever sa Louise ?

On ne voit jamais une fin, Duke; on la réalise.
Alors que ferais-tu, à me réaliser si tôt ? Moi Duke je t’aime tellement que je me sens égoïste, que je ne me sens pas Louise amie de Duke mais Louise voleuse de Duke ! C’est douloureux, quand tu parles si gentiment; quand tu me fais me sentir si importante. T’en rends-tu seulement compte ? Car elle avait alors si peur, si peur de croire en ce qu’il disait. Si peur de croire en elle; car cela impliquerait des choses qu’elle ne pouvait comprendre, mais surtout oui surtout de l’arracher à elle. Et elle ne le voulait pas, ne voulait lui faire du mal mais allait inéluctablement le faire; c’était évident. Car il n’en était pas conscient mais qu'un jour il la verrait sans la voir, et ses yeux prendraient alors cette nuance un peu flouée; embuée qu’elle-même avait eu quand on lui avait tout avoué.  

Comme quand on lui avait dit, oui; avec l’air misérable qu’elle ne s’en sortirait pas.
Et peut-être, peut-être oui trouverait-on un remède; une idée pour la sauver. Car tout malade avait sa solution, tant bien même ne comprenaient-ils toujours pas à ce jour; même après toutes ces années. Savaient-ils seulement à quel point cela ne la dérangerait pas, que d’être médecin ? Tant bien même avait-elle rêvé si longtemps à autre chose, s’était dédicacée au droit ? Si ils lui donnaient la vie, la rallongeaient; oui, elle serait toutes leurs envies ! Se moquerait que de vivre un métier n’étant son préféré; adorerait sauver ceux qui comme elle semblaient ne plus avoir d’espoir. Et elle se disait, oui; que si on lui donnait la chance elle pourrait faire une merveilleuse guérisseuse. Que toujours elle se dédicacerait aux autres, mais jamais trop à elle. Car elle pourrait ne consacrer, se contenter que d’un couple d’heures pour aimer, pour vivre de son côté. Pour retrouver Duke qui même si vieux serait toujours si jeune ! Pour attendre Demeter si occupé, si absent mais pourtant si présent. Car elle pourrait même embêter Anton, rêver Olympe ! Car elle pourrait, oui; venir à Argus comme lui venait toujours à elle.

Elle aurait tant aimé.
Se surprenait d’y croire encore, tant tout était voué. Elle savait au fond d’elle qu’était sa maladie, avait appris à connaitre son corps plus qu’aucun autre ne le pourrait. Et peut-être, oui; peut-être aurait-elle la solution à tout. Mais qui réussirait à la faire parler ? A appuyer sur des plaies si immenses dans le seul but de la sauver ? Personne. Et là était bien le problème, au-delà du fait qu’il fallait déjà deviner; oui, qu’elle savait. Alors pouvait-on se dire, oui; que Louise ne voulait pas tant être sauvée ? Ou qu’elle était si effrayée à l’idée de se connaitre sans se savoir, de s’imaginer plus que de se sentir; qu’elle ne voulait oser espérer. « Duke, Duke Duke Duke ! »

Son exclamation s’était faite si simple, alors que riant elle était venue réfugier son visage dans la nuque si salvatrice de son ami. « Duke continue de me parler, car quand je suis avec toi j’ai l’impression de réapprendre à rêver. » Et elle avait tout oublié : sa frustration, ses maux et tout ce qui ne lui plaisait pas chez lui ! Car de nouveau, oui; elle se sentait prête à aimer Duke. Car elle ne voulait plus signer les papiers de leur divorce, mais exigeait qu’il revienne; lui rapportant ses valises si pleines au passage. « Tu sais Duke, j’aimerais passer ma vie à tes côtés ! » Se délogeant un instant de ce corps la portant, elle habit; elle lui avait offert le plus resplendissant des sourires : « Je veux que même dans trente ans nous vivions comme nous vivons aujourd’hui. Je veux qu’après le travail nous nous retrouvions; que tu enfiles tes lunettes de soleil et moi le chapeau de paille : je veux que nous partions, oui; voyager ! Je veux redécouvrir le monde, je veux que tu me taquines car je ne suis pas Louise sottise; mais bien Louise caprices ! Et au diable les rimes, car c’est bien ainsi que nous sommes; Duke. Tu es Duke n’étant bon qu’à taquiner Louise et je suis Louise n’étant que caprices envers Duke ! »

Elle avait semblé être le soleil, si brillant; si pétillant quoique apaisant. Car si Louise était un moment de la journée, peut-être était-elle ce soleil se couchant : enveloppant le monde pour une dernière fois de ses chauds rayons. Il avait alors sa couleur, se mariait si bien avec ses cheveux; son sourire un peu tordu, un peu amer. Car Louise était un soleil couchant, oui; et car dans sa joie infinie avaient brillé des larmes. « Duke, si tu veux à ce point que je me montre égoïste avec toi, que je t’aime sans plus jamais m’arrêter alors ne me lâche pas ! Crois toujours en moi, et ne m’oublie pas. Car moi Duke je ne le pourrai pas, tu es bien trop important pour moi. » Et son esquisse si sincère, si époustouflante d’amour était venue se cacher une seconde fois tout contre Duke. Car il ne s’agissait plus de bulles ourlant ses yeux, mais de deux rivières silencieuses sillonnant tout contre ses joues. Car Louise pleurait comme elle ne pleurait jamais; et que ses sanglots invisibles se trahissaient par d’infimes sursauts.

Ne me méprends pas, Duke. Si je pleure ce n’est pas car je suis malheureuse; mais car je suis trop heureuse. Mais qui l’aurait cru ? Si ce n’était le monde; oui, alors qu’elle ne se croyait pas ?
Louise menteuse.

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Duke E. Osborne


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Re: Le coeur éléphant |Louise
15.08.16 13:09

Le coeur éléphant
Je mettrai tout mon poids pour faire pencher la vie du bon côté, le coeur léger voir les hommes comme les doigts d’une main qui construit, pour toi et moi
nos utopies.



Et cela lui paraissait si étrange, qu’on apprenne à rêver dans ses bras, qu’on puisse seulement s’y sentir si bien pour qu’elle n’ait plus envie d’en partir. Et il avait souri, Duke, imperceptiblement, en se disant que s’il devait toujours la porter, il devrait bien finir par la lâcher, que son souhait dépassait bien sa force physique, mais que malgré tout il voulait bien se déchirer  les muscles, le plus loin , le plus longtemps possible avant de devoir la lâcher, et que même lorsque ses bras ne le lui permettraient pas, ce serait ses jambes qui la soutiendraient avant de s’écrouler à leur tour. Duke se désarticulerait, Duke se briserait si elle lui demandait, s’il le fallait. Et il le faudrait. Quelles larmes ne cacherait-il pas à un soir, lorsqu’elle lui aurait avoué que Duke serait voué à être ce Duke tout seul qu’il ne désirait tant pas être. Parce qu’il ne pourrait pas pleurer devant elle, car cela était montre de faiblesse et Duke ne serait jamais faible pour les autres, car pour porter le monde comme il désirait le porter, il lui faudrait être fort, il lui faudrait être fort pour supporter Louise dans tous les moments de sa vie, pour l’aimer et la chérir. Il apprendrait. Il apprendrait à devenir ce pilier qu’il voulait tant devenir, il serait son ange sur Terre, il serait tout ce qu’elle désirerait, sauf son ennemi, sauf son ignoré, sauf son oublié, car elle ne pourrait jamais le forcer à ne plus l’aimer, à ne plus vouloir d’elle.

Et ce que voulait Louise était si beau. Lui avait-on demandé un jour la permission de vivre à ses côtés ? Lui avait-on seulement porté autant d’intérêt ? Et cette question lui revenait ; comment Louise l’avait-elle remarqué ? Comment Louise en était-elle venue à l’aimer ? Avait-il seulement fait quelque chose pour ça, sinon la tourmenter de mille affections dissimulées, de mille mots à moitié gentils à moitié taquins à moitié joueurs, sinon répondre à ses caprices par de la tendresse, sinon lui dire qu’elle pouvait avoir besoin de lui et qu’il serait là, qu’elle pouvait avoir confiance en lui parce qu’il ne lui ferait jamais rien qui lui causerait du tort, et que s’il pouvait parfois l’embêter, c’était toujours pour lui faire sentir qu’elle était là, près de lui, qu’il pouvait la sentir, qu’il pouvait la voir aussi, qu’il pouvait la regarder parfois même quand elle ne savait pas. Et il aimait les caprices de Louise, comme elle était bien la seule à lui en faire, comme elle était bien la seule à désirer quelque chose de lui, même si c’était un peu trop tout un peu trop rien, et qu’il n’avait encore de desseins plus grands plus beaux et plus nobles que de répondre aux caprices de sa Louise. Car elle ne le savait peut-être pas, mais en de rares fois où il pouvait se permettre d’être égoïste, lui qui demandait si peu de choses, lui qui l’était si peu, il pouvait bien parfois réclamer, se l’approprier.

_ Il faudrait donc que je te porte toute la vie ! Louise, ne grossis pas trop vite. Et cela l’avait fait rire, l’avait ému aussi, quoiqu’il n’en montrait rien, quoiqu’elle réveillait de douces émotions, quoiqu’il les cachait si bien, quoiqu’il avait l’air si tranquille à côté de l’euphorie soudaine de Louise, de ses rêves qui lui caressaient la peau, le visage aussi, qui lui brûlait de chaleur. Car si Duke donnait de la chaleur, Louise la lui rendait dans un échange de bonheur. Pour la première fois de sa vie, il eut le sentiment qu’il n’était pas seulement bien, qu’il n’était pas seulement content d’être là, mais qu’en plus de ça il était heureux. Et il avait la sensation que cela durerait, et il n’avait plus jamais ressenti cela, depuis la dernière fois, depuis que petit garçon il avait appelé sa mère maman et son père papa et que les deux lui avaient souri en lui tendant les bras. Et en se sentant si bien, comment aurait-il pu accepter que Louise ne passe pas sa vie à ses côtés, que Louise ne soit jamais là pour partager les petits plaisirs de sa vie, qu’elle ne l’aiderait pas plus tard, même s’il devait être prêtre, même s’il devait organiser des chants, s’il ne l’obligerait à chanter de sa si jolie voix.

_ Je t'aime un peu, Louise.

Et cela lui avait échappé, et il ne s’en était pas rendu compte, s’était lui-même oublié dans ces sourires que seule Louise était pour l’instant capable de lui provoquer. Oui, Louise seule savait bien s’y prendre, comme elle le lisait si bien. Et comment faisait-elle ? Et comment faisait-elle pour se rendre si indispensable ? Comment aurait-il pu gérer cela, lui qui n’avait jamais eu besoin qu’on reste trop longtemps dans son existence. Lui qui l’aimait malgré tout. Il n’avait rien demandé, il s’en serait souvenu sinon puisqu’il ne demandait jamais rien mais qu’il se surprenait à présent à demander Louise.

Et elle lui avait coupé ses pensées, les avait arrêté nettement. Louise était une brute de sentiments, elle le malmenait de ses mots qui trouvaient le chemin jusqu’à la mécanique de son cœur trop lent, trouvait les mots qui l’auraient rendu vivant. Et cela lui prenait tellement de temps, pour comprendre, pour assimiler. Et savait-il que cela était une démonstration d’amour, se rendait-il seulement compte de l’impact que ces mots auraient dû avoir sur lui, sur un autre ? Mais Duke était Duke, et il ne mesurait pas l’entière mesure. Il ne savait pas le débordement que cela représentait, il ne savait pas que c’était sincérité poignante, il ne se rendait pas compte que Louise l’inondait d’amour. Mais il avait senti les larmes, il avait vu son visage lui-même inondé, alors il s’était bêtement stoppé pour regarder, comme un spectacle ambulant qui aurait attiré son attention en marchant. Et Duke ne s’était pas senti pudique de ces larmes, pas mal à l’aise, il ne s’était pas demandé ce qu’il aurait dû faire. Il les avait accueilli avec tendresse contre lui, il aurait étouffé son corps contre le sien, l’aurait presque brisé d’affection sans même s’en rendre compte, et son sourire s’était élargi. Louise pleurait et Duke souriait. Car Duke avait compris, car Duke était heureux de se voir porter tant d’intérêt.

Et il ne l’aurait pas lâché non ; il s’était rapproché de l’arbre avec Louise dans ses bras, s’était appuyé dessus et s’était lâché contre sans jamais cependant lâché Louise, et même lorsqu’il s’était retrouvé assis dans l’herbe, retour à sa place initiale, Louise n’avait pas même foulé le sol, et comme Duke relevait ses jambes, et comme malgré tout Louise aurait pu se plaindre d’être mal installée, ainsi serrée entre le torse de Duke et contre ses jambes, ses pieds n’auraient malgré tout pas toucher le sol, comme il l’avait renversée, comme un bras resté sous ses genoux l’obligeait à se plier au rythme de ses envies.

_ Mais je ne te lâche pas regarde, je te sers si fort que même si tu voulais partir, tu ne pourrais pas. Enfin Louise, je t’ai dit que tu étais prisonnière, je n’ai pas menti. Mais j’ai oublié de te dire que tu étais prisonnière pour toute la vie. Mais je crois que je vais quand même t’oublier, Louise, je vais t’oublier dans mes bras. Et quand je penserai à toi, et que je me souviendrai de toi, tu seras encore là comme ça, et je pourrai me réjouir de te retrouver.

Et il avait pressé plus fort Louise contre lui pour l’étouffer, pour l’incommoder, pour ré-entendre son petit cri, pour ce j’étouffe qui le faisait si rire. Et comme elle était à sa merci, de sa main libre, il était venu l’embêter, l’embêter alors qu’elle pleurait, et il avait commencé à lui tirer gentiment les joues. Car oui, Duke était intenable avec Louise, gentil, affectueux de sa façon mais grandement intenable. Et même terrible.

_ Mais tu pleures Louise, comme un bébé. Tu es vraiment capricieuse. Qu’allons-nous faire de tes larmes ?

Mais il savait Duke ce qu’il allait faire de ses larmes, il savait Duke qu’une fille, ça ne devait pas tant pleurer, même si c’était de joie.
Et ci fait, il pencha de nouveau sa tête vers la sienne, observa encore ces petites rivières, de cette insistance qui lui était propre, puis soudain, sans demander l’avis de personne, il posa ses lèvres sur sa joue, bu directement à la source, et avala dans un ridicule bruit de succion les larmes de Louise et caprices.








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Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: Le coeur éléphant |Louise
16.08.16 0:58



« Mais Duke, on embrasse pas les filles ! Avait voulu crier Louise; pas comme ça — pas sans prévenir, pas dans le but de se faire plaisir ! Mais elle ne l’avait pas dit, car Duke était Duke et qu’il lui aurait sans doute répondu qu’elle n’en était pas une. « Tu es un idiot. » S’était-elle alors contentée de bougonner, un sourire embarrassé sur le visage. Car il était si lui, imposait tant sa présence qu’il l’empêchait de penser ! Car elle ne pouvait se noyer plus longtemps dans sa tristesse, tant il l’encombrait ! C’était grotesque. Alors elle l’avait quelque peu poussé, pour qu’il se détache d’elle. Non car cela la dérageait d’être compressée contre lui, comme une feuille dans un presse papier; mais car elle voulait néanmoins pouvoir le voir. Se fichait de le sentir, de se savoir contre lui; lui demandait juste de respecter ce périmètre un peu intime, d’offrir quelques centimètres à son visage pour qu’il reste sien et ne se transforme en un visage volé par un autre. « Mais je t’aime quand même. » Car il y avait de la pudeur en Louise, et que jamais on ne l’avait embrassée. Car ses lèvres toujours étaient restées scellées, inconnues de cet amour romantique; passionné. Car elle n’avait ressenti le besoin de les donner, peut-être trop gênée pour y penser. Et puis, qui était-elle pour vivre un tel amour ? Qui était-elle pour qu’on veuille d’elle, oui; de cette manière ? Elle ne savait pas, n’y pensait même pas.

Cela lui semblait si abstrait.
Comme Duke !

« Tu n’as pas le droit de me voler mes larmes, Duke. Car je sais ce que nous allons en faire ! » Et le regardant, elle lui avait souri. « Nous allons laver tes habits ! Mais surtout, oui; nous allons repeindre le monde avec. » Tout lui semblait si irréel, à cet instant. Il n’y avait plus cette maladie la rongeant, ni même le temps passant. Il n’y avait que son ami qui toujours parlait, ne la lâchant. Il y avait ces rêves qui peu à peu se dessinaient tout autours d’eux. « Car ne te l’ai-je pas dit, Duke ? Mes larmes sont colorées ! Colorées de mille souvenirs à tes côtés, et qu’ainsi en les utilisant jamais on ne pourra les oublier ! » Et il y avait là des mensonges sans importances, des paroles jetées d’un ton si convaincu qu’on aurait pu les croire; tant bien même ne voulaient-elles rien dire. C’était absurde, mais l’absurde leur allait bien. A Duke et sa Louise; Louise et son Duke. Enfin.

Au fond d’elle, elle se sentait encore si triste : ne pouvait s’empêcher de songer à ce je t’aime un peu ou encore ce pour toute la vie. Comment pouvait-il dire ça si aisément, si distraitement ? Comment pouvait-il poser sa bouche tout contre ses joues, l’envahir sans réfléchir ? Comment, oui; pouvait-il être si Duke, si inconscient ? Ne réalisait-il pas, qu’on ne faisait pas ça ? Que si il aurait été un autre, jamais elle n’aurait réagi ainsi ? N’aurait fermé ses yeux face à ce comportement si étrange, déroutant ? Il n’avait pas le droit d’y croire si simplement ! A leur bonheur, futur ensemble. Mais elle, elle qu’aurait-elle fait à sa place ? Sans doute n’aurait-elle été si différente. Car quand on ne réalisait pas sa mort, comment pouvait-on songer à celle des autres; à ceux nous entourant ? Comment pouvait-on regarder ses proches et se dire « il pourrait mourir demain » ?

Et que ferait-elle, oui; si Duke partait avant elle ? Si un accident emportait Demeter, lui arrachait Olympe ? Que ferait-elle si la vie les délaissait avant de la jeter elle ? Elle ne le supporterait sans doute pas, briserait tout autour d’elle : jetterait les affaires de son bureau; déchirerait nombre de cahiers. Car ils n’avaient pas le droit ! Car elle voulait se montrer égoïste et les obliger à être heureux. Ils se devaient de vivre ce que jamais elle ne pourrait, de rire aux éclats et d’aimer si fort une personne qu’ils la marieraient. « Tu as raison, Duke; finalement Louise est sottises ! La preuve, je ne fais qu’en dire ! » Moue amusée, quoique encore un peu brouillée. Et elle s’était redressée, s’arrachant de son emprise; forçant un peu pour se dégager. Elle avait besoin d’espace. « Le ciel est si beau, aujourd’hui. » Et quelle journée ils venaient de passer ! Quel après-midi, oui; qui resterait gravé en eux.

Elle avait alors fait quelques pas, ne tardant à tournoyer lentement sur elle-même; bras écartés. « Duke, Duke je crois que je suis heureuse. » Car tant habituée à son malheur, à ses peurs. Mais aurait-elle pu l’avouer, oui; qu’elle en désirait encore plus ? Qu’au fond d’elle elle ne voulait qu’être aimée ? D'un amour si pur et si réel qu'elle en aurait tout oublié, qu'elle aurait accepté; oui, de croire en elle ? « Et je crois que nous devrions tout ranger. » Rire absent, alors que revenant elle s’était accroupie; fermant d’une main ses ouvrages. Il était temps de retourner au normal, à l’habituel. Il était temps de se dire au revoir, oui.

De penser à demain, aux examens.
Au rien. A la fin.

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