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 ÉPISODE #7 — Le Commencement

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Hibou
Deborah Bolton


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Deborah Bolton





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
10.09.16 0:13

Ses doigts jouent un peu avec la nourriture dans son assiette, s'attachent à la graisse, d'un ongle qui touille, qui se noie dans l'huile. Les phalanges bientôt se retrouvent tachetés, de toute cette abondance qui recouvre sa peau d'un liquide jaunâtre.
Aujourd'hui, on lui dit de se taire. Il n'y a aucune raison de le faire, mais elle le fait pourtant, de bonne grâce, en détournant le visage. Elle a ses deux dents, ses deux grosses dents écartées de devant qui viennent mordre sa lèvre inférieure. Ce tic ne la quitte jamais vraiment, que ce soit lorsqu'elle ment, lorsque les mots s'efforcent toujours de dépasser sa pensée, lorsque ses fâcheuses manies, toujours, prennent l'ascendant sur ses fonds de vérité, cachées. Il y a cette complexité qui se partage, partagée oui, entre l'envie de dire à Aileas qu'elle n'a certainement pas d'ordre à recevoir de sa part, et notamment lorsque les mots ne s'adressent pas à elle, l'envie de lui rappeler qu'elle est plus âgée, qu'on ne dit pas ces choses-là à ses aînés. Et puis il y a ce silence qui vient après tout, un soupir non feint, le choix encore de l'ignorance. Aileas a cette grossièreté déplaisante, qui elle n'a rien de factice. Est-ce donc cela, Deborah, qui dessine tes lèvres d'un o parfait ? Est-ce l'indignation, ou bien le doigt serti de gras que tu enfournes dans ta bouche comme unique réponse consentie ? Tu ne sais pas, naturellement.

Elle se sentait dépassée, par les évènements, par les gens. Elle n'y pouvait rien en vérité, elle n'était pas comme cela avant, l'était moins sans doute. Elle se souvenait d'une passerelle qui la connectait encore au monde réel, elle se souvenait d'un pont qui ne demandait qu'à faire la liaison entre sa rêvasserie, entre cette conscience, et ce tête à tête avec le monde tangible. Mais elle avait égaré le chemin qui y menait depuis bien longtemps sans doute, trop peut-être pour avoir seulement envie de retrouver ne serait-ce qu'un bout de cette route. Il y avait une sécurité, dans cette errance chimérique ; celle de ne pas se confronter aux autres et à leurs maux.

Alors comme souvent lorsqu'elle ne s'y retrouvait plus, elle cherchait le visage familier qui aurait su détricoter son amas d'émotions, ses sentiments exaltés qui ne savaient jamais dans quelle direction aller, qui souhaitaient seulement exister. Deborah était désordonnée. Deborah tremblait, non pas de peur, non pas de gêne, non pas de tristesse, non pas de rien. Elle tremblait de ce désordre, de cette contrariété, noyée dans ses propres pensées qui ne lui murmuraient jamais les mêmes choses. Alors elle cherchait l'épaule oui, rassurante, contre laquelle se cachait, contre laquelle s'apaisait, qui aurait fait éclater en elle le meilleur, contre laquelle elle aurait voulu crier ses émotions les plus pures, qui n'aurait réclamé et pour laquelle elle aurait confié, oui, toute sa félicité. Hélas. Il n'existait pas de telle épaule connue à ce jour suffisamment large pour accueillir tout le poids de ses exclamations attendries.
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Personnel & Sigma
Sakutarō Koga


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Sakutarō Koga





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
10.09.16 1:00

ÉPISODE #7 — LE COMMENCEMENT
Chiant.

C'était juste chiant. Tes vacances avaient été d'un bordel sans nom et maintenant tu devais supporter ce genre de discours. Inutile. Puéril. Enfantin. Un simple petit rire, semblable à un hoquet avait traverser tes lèvres. Si tu n'avais pas été aux première loges, assis derrière cette table seulement entourée des professeurs de Poudlard, tu n'aurais sans doute pas pris la peine de cacher ton engouement.

Règlement de compte. Pleure. Chamboulement. Révélation. Bagarre. Tout pouvait être représenter dans cette grande salle commune. Les maisons, pourtant assises à leur table s'entremêlait pour divers raisons. La perte de deux des étudiantes et la réaction de certains en était pour la plupart la raison. Mais du côté des professeurs, personnes ne semblaient vouloir engager la conversation. Préférant sans doute penser aux meilleurs actions qui pouvait être prise pour protéger les élèves de cette soudaine apparition d'êtres pensants et nouveaux. Ils avaient juste peur de la vérité. Peur de ce rendre compte que les SIGMAs avaient agit pour le bien de l'ensemble de cette communauté fragile.

Et c'était pour ça que les né-moldus t'étais guère appréciés. Ils étaient les premiers à être en désaccord, tandis que l'autre majorité, prônant les sang-purs ne semblaient pas si désemparer par les événements. Personnellement, tu avais déjà fait ton choix.

Et tu ne reviendrais pas en arrière. Qu'importe ce qu'ils pouvaient arriver aux autres personnes qui n'étais pas une clé importante de ta vie. Lio Coughlin et Arya Lambergson. Lorsque tu avais appris la nouvelle, tu avais d’abord soupiré. La mort de Mademoiselle Coughlin te rendait totalement indifférent, après tout elle n'était qu'une vulgaire née-moldu. Tandis qu'à tes yeux, la disparation de Mademoiselle Lambergson te semblait être une réelle perte. C'était, en ton sens, une élève vraiment remarquable remplit d'idée. Il était certain que tu regretterais son absence compte tenu de son implication vis à vis des dragons dans l'école, ce sentiment de tristesse qui pouvait vouloir effleurer ton cœur n'était sûrement qu'en lien avec un centre d’intérêt bien précis. Peut-être bien.

Mais au fond. Tout ce qui l'importait n'était autre qu'Adlona. Cette chevelure rose assise parmi la table de cette maison qu'il dirigeait. La seule chose qu'il ne pouvait pas ignorer, qu'importe ses origines.

Parce que si elle savait.

Qu'importe l'évolution vers laquelle les SIGMAs pouvaient partir, même si certains membres avaient sans doute la même ouverture d'esprit que toi par rapport aux nés-moldus, il ne lui arriverait rien. Jamais. Pas à elle. C'était tout.

Puis tu ne faisais que supporter par tes yeux se qui semblaient se dérouler de l'autre côté de ta table. Bien qu'évidence, les serpents semblaient être une fois encore, le centre d'attention. Après tout, avec de telle histoire cela semblait être plutôt normal. Et si cela finissait vraiment par dégénérer, ils vous faudrait sûrement agir.

C'est d'ailleurs pour cela que tu avait lancé un sourire charmeur à ton collègue Fitzgerald pour lui faire comprendre que ce ne serait pas toi. Si jamais cela devait arriver, même si ta maison était l'un des déclencheurs.

Dommage que tu n'étais pas du bon côté.
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Neutre
Demeter H. Green


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Demeter H. Green





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
10.09.16 2:30

Une voix bien étrange le tira de son malaise.
Il se retourna et son visage se figea le temps d’un instant, comme s’il venait de voir une apparition soudaine. C’était en fait presque le cas. Voilà bien quatre ans qu’il n’avait plus vu les boucles blondes et le nez retroussé de Daphné De Lange. Voilà bien cinq ans qu’il n’avait plus entendu cette voix aux accents étrangers et aux tons suaves.
Elle avait changé depuis ; Légèrement plus grande, avec un air plus mature mais il reconnaissait toujours en son regard, cet éclat de malice que les autres prenaient pour de la candeur.
Daphné prit place à ses côtés le plus naturellement du monde. Dans tout ce remue-ménage il avait dû manquer sa répartition mais à vrai dire, il ne s’attendait pas du tout à la voir ici. Si Juniper excitée lui avait annoncé la venue de Louis, cette dernière n’avait pas précisé qu’il prenait dans ses bagages son encombrante mais délicieuse cadette de sœur. Encore surpris par son apparition soudaine, Demeter la dévisagea quelques instants sans savoir s’il était content ou pas de la revoir, parce qu’elle savait des choses cachées de tous, même Juniper. En se remémorant ces souvenirs trop intimes, il sentit un malaise l’envahir.
Daphné détaillait leurs voisins de tables, son regard échappant au sien alors qu’elle donnait encore et toujours cette exaspérante impression d’innocence. Puis elle reporta soudainement son attention sur lui et une question qui le laissa un peu muet. Quoi de neuf ? Sérieusement. Il était si difficile de savoir ce que Daphné pensait, parce qu’elle ne disait jamais rien pour rien. Parfois il était fatiguant de ne pas comprendre où elle voulait en venir. Et Demeter fut bien content d’avoir un morceau de viande dans la bouche pour ne pas avoir à répondre tout de suite. Il mâcha avec une lenteur délibérée alors qu’il passait en revue tous les sous-entendus du quoi de neuf de Daphné et quand il eut compris, il lui lança un regard assassin mais répondit d’un ton badin.

-        Pas grand-chose depuis ces quatre ans Daphné.

Ses lèvres s’étirèrent en un sourire sardonique dont elle connaissait parfaitement le sens, quand il la dévisageait de la sorte. Mais il savait que cela ne suffirait pas à la dissuader de continuer à le titiller, alors il l’attrapa par l’épaule et l’attira vers lui afin de murmurer dans son oreille.

-        Ne commence pas j’ai déjà assez de soucis comme ça.

Et il se détacha en faisant semblant d’épousseter l’épaule de la jeune fille, comme s’il y enlevait une saleté. Puis il enroula ses doigts autour de son gobelet qu’il leva à la hauteur de leurs regards.

-        Bienvenue à Serpentard mademoiselle De Lange.

Désireux de la forcer immédiatement sur un sujet de conversation choisi par lui, il enchaîna aussitôt d’un ton affable :

-        Le roux là-bas c’est Calvagh O’Griffin notre préfet, un chic type s’il n’était pas aussi épris des sangs de bourbe. Là, c’est Joyce Fitzgerald, préfète aussi. Ne lui tourne jamais le dos, sinon elle risque de te mettre un coup de bouquin.

D’un air moqueur il lui pointa du menton deux jeunes filles.

-        Ces deux-là ne valent pas la peine. Une sang-de-bourbe et une vélane. Et plus loin c’est Tris Williams, ne te fie pas aux apparences c’est une vraie vipère. Le nabot à la mèche blonde se nomme Yasha, il est exaspérant. Celle qui est pâle et plutôt jolie s’appelle Bastia Sengel, je ne la connais pas vraiment. Et là, celui qui est pâle et plutôt beau aussi, c’est Lancelot Thompson. Connais pas non plus mais il traîne avec un sang-de-bourbe. Oh, là, tu as le très effrayant Caligula Boswell. Pas loin avec des lunettes, Terrence Ziggler.

Demeter prit des accents narquois en continuant sa rapide présentation de ses condisciples.

-        Avec les cheveux roses c’est Adlona, la fille du professeur Koga, qui est notre directeur de maison. Il enseigne la métamorphose.

Il reporta son attention sur ses camarades les plus proches qui discutaient toujours avec animation d’un sujet le dépassant comme il n’avait pas écouté un mot de leur conversation. Par politesse il baissa d'un ton ne souhaitant pas les interrompre pour leur présenter Daphné.

-        Voilà la redoutable Rosabel Northrop, notre troisième préfète. A côté Louise Ryan. Et celui qui s’est fait lyncher par ces abrutis de jumeaux Nails, c’est Arcturus Dewitte.
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Préfet & Duelliste Légal
Darwin J. Moore


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Darwin J. Moore





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
10.09.16 23:36


« Était-ce donc ainsi que les gens mourraient ? Serait-ce aussi son cas ? Marcherait-il un jour dans les rues de Londres, et foudroyé s’effondrerait-il, Anton à ses côtés ? Sourire, main se passant sur son front puis dans ses cheveux, derrière sa nuque; moue abstraite. Enfin. Aussi Darwin avait-il répondu à son meilleur ami qu’évidemment tout irait, qu’ils étaient voués à réussir : à s’épanouir. Ses yeux l’avaient cherché, puis le trouvant avaient laissé s’échapper un court rire d’entre ses lèvres. Sur ce, il était retourné à son assiette, au vide.

Il y avait eu des attentats. Il y avait eu l’essor des sigmas : avait eu la disparition de deux de leurs camarades. Qui suivrait ? Et lui, les aurait-il rejoint, si celui à ses côtés n’était pas le seul en lequel il croyait ? Aurait-il opté pour la séparation, étant de nature conservatrice ? Certains de sa famille avaient-ils raillé leurs rangs ? Qu’allait devenir Poudlard, à présent ? Rosabel serait huée, Demeter source de mille jurons : et Arcturus, ô Arcturus. Les avaient-ils suivis ? Avaient-ils tous trois cédés face aux masques dorés ? Qu’en était-il de Ryan, fille des plus illustres ? Des Boswell ?

Comme si les rumeurs ne suffisaient pas.
A présent il y aurait les soupçons, les jugements : à présent il y aurait l’hostilité. Et Darwin lui n’aimait pas ça, n’aimait cette scission se créant dans l’enceinte même de l’école; alors que déjà les maisons coupaient en quatre la population. « Quoique après réflexion, Anton, je ne sais pas si c’est nous qui allons tout déchirer où si ce n'est pas l'atmosphère actuelle qui va tenter le faire : nous arracher, dissocier. » Et il n’avait pu s’empêcher de se reprendre lui-même, sa fourchette en main; le sérieux scellant son visage. Navré de ne pas réussir. De ne pas être à la hauteur de tes espérances, de ne pas réussir à faire semblant : comme si de rien n’était. « Mais nous avons la peau dure, alors je ne me fais pas de soucis. » Œillade complice, ricanement absent : qui s’en souciait.

Qui était-il, oui; pour s’inquiéter de l’avenir du monde.
De tous ces pourris qui n’en faisaient qu’à leur tête, de tous ces égoïstes; ces moutons de Panurge. Ces égarés, perdus de leur propre personnage; plus capables de se retrouver ni de s’écouter.
Qui était-il pour être si affligé, si inquiet : si aimant, dédicacé ? Hormis Darwin, Darwin le gris; Darwin le sombre. L’altruiste, l’idéaliste.

Enfin, il ne savait pas et ne voulait plus y penser. Silence.

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Sigma


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Sigma





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
11.09.16 19:09


Intervention



(Alors que vous mangez tranquillement, vous entendez d'énormes bruits sourds et sentez le sol trembler. Puis — plus rien. Après quelques minutes cependant, le directeur disparait, emporté par une fumée grise soudaine. Le corps enseignant est entièrement stupefixié sans ne rien voir venir. C'est alors que les portes de la Grande Salle se ferment et que se trouvent, postés devant chaque mur, des dizaines d'hommes aux masques d'ors vous menaçant d'un stupefix au moindre geste. L'un d'eux monte derrière le pupitre où se tenait le directeur quelques minutes auparavant.)


Élèves de Poudlard ! Jeunesse de notre monde ! Avenir !
Bonjour. Je me présente. L'on me nomme l'Alpha; j'ai créé les Sigmas. Vous ne me connaissez pas, mais je vous connais. Je sais que vous avez peur de nous et que vous ne comprenez pas. Et à qui la faute ?! Votre directeur; qui nous cache de vous pour vous mentir ! Il ne veut pas que vous nous voyiez car il sait qu'au fond; nous avons raison, que vous nous rejoindrez. Alors, élèves de Poudlard, Ryan, Irving - Green ! Pourquoi devrions-nous vous cacher de nous ? Pourquoi devrions-nous vous mentir ?

Nous sommes ici pour la vérité.

Et elle est sous vos yeux. Chaque jour, chaque nuit elle est ici; puisque vous êtes la vérité. Vous avez vécu avec les moldus plus de temps qu'il ne l'aurait fallu, peut-être avez-vous été persécutés, peut-être pas. Vous avez grandi en leurs lieux, en leurs écoles, et pour quoi ? Quel intérêt ? Ils nous ont rejetés. Vous, enfants de moldus, n'êtes-vous pas bizarres, dans votre famille ? Leurs yeux ne sont plus les mêmes depuis qu'ils savent, le sont-ils — car au fond d'eux-mêmes, ils ont peur.

Nous voulons les protéger de nous — les politiques bientôt voudront les coloniser. Nous voulons aussi nous protéger d'eux; nous voulons départager nos mondes, en faire deux. Nous avons invité, déjà, les sorciers à s'installer à Pré-Au-Lard, ainsi qu'à Maidenhead, un village et une ville totalement sorciers. (rictus)
Aujourd'hui, 16% des sorciers de Londres se sont déjà éloignés. Nous ne voulons faire de mal à personne — nous voulons simplement garantir la paix que votre directeur menace; en emmenant des dragons à Poudlard, en vous demandant de fréquenter ces moldus plus longtemps — à quand nous demandera-t-il de nous montrer ?

Élèves de Poudlard, nous voulons votre bien. Nous voulons que vous grandissiez dans un monde en paix, sans guerre et sans peur: nous vous voulons avec nous pour défendre ce qui nous est cher, notre nature; notre sang.

Notre héritage.


(Et tous disparaissent dans une fumée grise.)


note : Au moindre mouvement trop brusque ou suspect, les masques dorés vous envoient un stupefix.
Sinon, ils ne vous feront aucun mal.
Il se peut que vous ayez réussi à en stupefixer un avant de vous faire stupefixer : dans ce cas, le sigma sera immédiatement récupéré par l'un de ses collègues avant de disparaitre.
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Neutre
Louise A. Ryan


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Louise A. Ryan





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
11.09.16 23:55


« Le monde était si vain. Et il y avait là une inconnue venant s’asseoir aux cotés de Demeter, un visage qu’elle ne connaissait pas mais que lui semblait savoir : un nouveau mur les séparant. Et il y avait Artcurus qui toujours parlait tant, sans jamais se demander si ses monologues intéressaient quiconque; si ils avaient un sens. Il y avait la colère, des ta gueule puis le silence. Il y avait cette jeunesse révoltée, ces âmes ne savant supporter la mort; vivre le deuil. Que feraient-ils, quand elle ne serait plus là ? Que feraient-ils, sans leurs parents, leur famille ? Pourraient-ils survivre, construire un monde meilleur ? Eux qui déjà suivaient les autres, n'agissaient qu’au travers de la masse. Où étaient passées la détermination, les nobles convictions ? Où s'étaient donc cachées vertus et indépendance ?

Et elle se sentait si lasse, Louise; si fatiguée de ce bruit.
Mais tout s’était stoppé. Mais il y avait eu ce creux soudain, ces exclamations étouffées quoique étranges; ce corps enseignant tétanisé puis un directeur s’effaçant, disparaissant. Il y avait eu l’Alpha et sur ses lèvres son nom coulant, suivi d’un qui ne lui disait rien et d’un autre qu’il ne fallait pas prononcer. Aussi crispée la sixième année avait lentement sorti sa baguette, attentive aux sigmas l’entourant — la posant sur la table, l’air de rien; sa main droite reposant dessus. Certains avaient tâché de lancer des sorts, des stupefixs : mais la plupart avaient été impuissants, trop peu expérimentés face à ces experts de la magie. Face à ces vrais sorciers. A ces soi-disants sauveurs qui voulaient révolutionner l’univers, protéger les valeurs et les deux communautés.

Ils n’étaient pas si sots. N’étaient pas déplaisants, n’étaient si radicaux. Combien d’années depuis que le mouvement grandissait ? Que les gens se terrifiaient à l’idée de voir autant de sang de bourbe sortis de nulle part ? Combien avaient-ils été à se révolter de l’arrivée du collège, de cette folie mêlant la différence et le multipolaire au banal, au rationnel ? Qu’y avait-il pour les moldus de réel en la magie, de concret ? Eux qui ne pouvaient l’expliquer et donc l’assumer, l’accepter. Et l’idée de couper en deux les deux populations n’était une si mauvaise idée. Mais Louise était une Ryan et dans son nom pouvait-on entendre branche principale. Et dans ses traits soudainement figés pouvait-on saisir toute la dignité et la fierté l’incarnant, son envie de bien faire tant bien même n’en aurait-elle pas le temps. Elle était l’héritière des plus grands, éminents; n’avait la moindre seconde à consacrer à un tel parti.

Quoiqu’elle aurait pu le faire, elle reniée; jetée. Elle qui n’avait pourtant pas besoin de les rejoindre pour lutter, pour convaincre : pour vivre ses propres idées. L’union faisait la force que disait-on, mais agir car les autres commençaient à le faire n’était qu’une excuse; que le prétexte des lâches. Aussi Louise savait-elle qu’un jour peut-être elle finirait par céder, ce dans le seul but de protéger ses aimés. Car n’étaient-ils pas tous voués à succomber, à adhérer ? Elle se doutait déjà que Remsus Ryan et le reste de sa branche avaient saisi le masque, venant le coller à leur visage. N’avaient-ils que ça à faire ? N’étaient-ils pas occupés par leur travail, par le foyer qui chaque soir les attendait ? Soit. Elle ne les retiendrait pas. N’avait rien à redire sur leurs agissements, tant ils étaient succincts pour le moment.

Ils avaient disparu.
Et incapable de se contrôler Louise avait lâché un soupir, le visage fermé. Sa main gauche était venue chercher ses cheveux, les replaçant derrière ses oreilles : « A quand arrêtera-t-on d’user de mon nom. » Marmonné plus à elle-même qu’aux autres, tant elle en était lasse. Se redressant elle était allée rejoindre Demeter, lui susurrant au creux de l’oreille si il allait bien; mais surtout ne disparais pas avant moi. Et lui souriant distraitement, hochant la tête en direction de sa partenaire elle s’était dirigée vers un de ses amis; s'asseyant à ses côtés tout en lui lâchant un infime « Nous ne sommes pas prêts de sortir ». Tous semblaient si déboussolés, apprêtés à pleurer; à juger. Déjà elle sentait la suspicion se diriger vers leur table, tout contre sa nuque : déjà elle sentait les ils doivent être membres également. Comment étaient-ils entrés, d'ailleurs ? Avaient-ils fracassé une partie du château ? Leurs affaires étaient-elles en sécurité ? Ses yeux affligés s'étaient alors fermés pour un instant, ses paumes venant saisir ses tempes; son épaule effleurant celle de son voisin de banc.

C’était si épuisant.
Et il ne s'agissait que du commencement.

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Neutre & Responsable du club de duels
Florence McFayden


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Florence McFayden





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
12.09.16 1:04

Une scène inattendue prit place sous ses yeux. Tirée de ses contemplations, Florence leva un regard pour voir la raison de tout ce remue-ménage. Ce qu’elle vit l’offusqua, elle d’habitude si détendue.
Un serpentard, Arcturus Dewitte, venait d’être pris à parti pour les jumeaux Nails. Kieran, un élève de Gryffondor, lui avait jeté une tomate, sous son nez. Un tel comportement de la part d’un étudiant de sa maison, le soir de la répartition était inadmissible. Même si elle ne doutait pas qu’il n’avait pas agi sans bonnes raisons, cela ne l’excusait en rien, lui comme sa sœur. En tant que directrice des rouges, Florence ne pouvait pas laisser cet écart de comportement se produire en toute impunité. Même s’il lui en coûtait de sévir et que cela ne lui plaisait pas du tout, elle ne pouvait pas tolérer un agissement de la sorte. Elle exigeait de ses élèves de la droiture, de la noblesse et pas des lancers de tomates suite à des provocations. Avec un air sévère, Florence se leva de sa chaise mais se dirigea d’abord vers la table des Serdaigles, décidée à parler à Aileas en tout premier.
Elle s’arrêta devant elle et la tança aussitôt :
« Mademoiselle Nails. Le Professeur Dewitte ne semble pas avoir vu ce qu’il s’est produit mais sachez que je lui en parlerais. Tachez de faire preuve de plus de tenue à l’avenir, aussi provocant que puisse être votre camarade. »
Et elle tourna vivement des talons se dirigeant cette fois tout à droite. Elle s’arrêta devant Kieran Nails qui venait d’échanger quelques mots avec Argus Jones, un autre élément perturbateur qui pour une fois, n’était pas celui qui lui causait des soucis. Irritée, Florence croisa les bras et son ton pour une fois n’avait rien de détendu.
« Quant à vous, Monsieur Nails. En dix ans d’enseignement, je n’ai jamais vu un élève jeter le moindre aliment sur l’un de ses condisciples le soir de la répartition. J’espère que vous vous rendez bien compte qu’en agissant de la sorte vous ne faites pas honneur à la noble et fière maison de Godric Gryffondor… Même si on vous a provoqué, c’est à vous d’être plus intelligent que cela. »
Toujours aussi sévère elle poursuit.
«  A l’aube d’une année aussi importante pour vous, j’attends un comportement exemplaire de votre part car si je commence à devoir vous mettre des retenues, vous allez couler avec ce double cursus. Malheureusement je souhaite vous voir dès samedi dans mon bureau. Et pas de… »
Elle s’interrompit alors brusquement. Une sensation vive de brûlure la traversa. Et stupéfixiée Florence s’effondra.
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Invité


Anonymous





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
12.09.16 13:23

le commencement - et mon échec
Moi feat des gens en masque


C'était la première fois qu'un repas à Poudlard me gonflait. Beaucoup trop de silence. Je n'avais qu'une envie, balancer des sorts à tout va, faire exploser des pétards, lancer de la purée dans les yeux de ces saletés de Serpentards, toujours moqueurs.

Les Poufsouffles et Serdaigles semblaient toujours aussi moroses et tristes. Je me demande comment j'aurais réagis si des membres de ma maison étaient décédés dans un accident aussi sombre. J'aurais eu envie de tout casser. J'ai envie de tout casser quand même. Pour qui ils se prennent, ces soit-disant bienfaiteurs qui ne veulent que ruiner la vie de tout le monde ?! J'allais me les faire, ouai ces foutus Sigmas, ces masques dorés, j'ai qu'une envie, leur péter la tronche. Ils doivent pas être si supérieurs qu'on le dit. Ils nous prennent juste par surprise. C'est n'importe quoi. Tout le monde se prend la tête pour que dalle, avec le directeur à la tête de Poudlard, on ne risque rien, et de toute façon, ces pseudos héros ne sont rien aux yeux du monde. Qui voudrait donc les rejoindre ?
Je jette un regard foudroyant à la table des verts. Sans aucun doute ces horribles personnages. Toujours là à se pavaner tels des rois. ça ne m'étonnerait pas qu'ils soient des sigmas eux-aussi.

Puis soudainement, l'ambiance change littéralement, me glaçant le sang. Le sol tremble, tout le monde s'arrête de manger. Quand le directeur disparaît, les professeurs se font stupéfixer. Qu'est-ce qu'il se passe ? Des fumées grisâtres surgissent de part et d'autres de la salle. Mon premier réflexe est de porter ma main à ma baguette, devinant l'entrée d'intrus. Des dizaines de mecs au masque doré nous encerclèrent. Je suis pas de nature trouillard, mais ceux-là me faisaient bien plus peur que je n'ai voulu l'admettre après coup. Je compris finalement ce que ressentaient ceux qui les avait vu, probablement pour la dernière fois. j'étais crispé sur ma baguette, mais mes doigts ne voulaient pas bouger, encore moins lorsque je vis les Sigmas nous pointer de leurs baguettes. Je ne veux pas mourir. En cet instant, je ne savais pas ce qu'ils voulaient. Le corps enseignant était tombé si facilement, que je me sentais aussi faible qu'un gamin de cinq ans.

Certains voulurent riposter, et se firent aussi avoir de stupéfix, alors que les adversaires partaient avec les leurs. Le discours de l'Alpha fit bouillir mon sang. J'avais vécu avec des Moldus, je savais mieux que quiconque qu'ils n'étaient pas à considérer comme un bout de viande détestable, ni comme des étrangers. Nous vivons dans le même monde. Pourquoi vouloir le séparer. Dans ma tête, j'avais toujours ce rêve secret qu'un jour, nous serions acceptés par eux, et que nous vivrions ensemble. Mais ce rêve était brisé par Mister Mask, et sa tirade dramatique.

Mes doigts se crispèrent sur ma baguette et décidèrent finalement de se lever vers le Sigma le plus proche. Allez, je pouvais le faire, je le savais. Je criais un "STUPEFIX", me levant d'un bond, avant de retomber moi même sur le sol, sentant ma tête heurter la pierre froide et dure. Finalement, je pourrais dire que je ne suis pas si trouillard que ça. Je ne sais même pas si j'en ai touché un. J'ai juste eu le temps d'apercevoir le partenaire de ma cible qui me lançait le même sort. Lui, il m'a touché.
Putain.
Ce fut le dernier mot que je murmurais avant de perdre connaissance, plongeant dans les ténèbres.






© ASHLING DE LIBRE GRAPH'




+20 pts Gryffy
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Demeter H. Green


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Demeter H. Green





Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
12.09.16 14:04

Il avait à peine cessé de parler que le sol se mit à vrombir. Des bruits assourdissants résonnèrent alors et alerté, Demeter tira soigneusement sa baguette, la faisant rouler entre ses doigts. Cette précaution se révéla judicieuse, quand soudain des éclairs rouges fusèrent de toutes parts. Le temps qu’il comprenne ce qu’il venait de se passer, des hommes aux masques d’ors braquaient sur eux leurs baguettes et l’ensemble de leurs professeurs étaient à terre. Bogeyman avait disparu.
Il reconnut dans ses robes blanches et ses masques d’ors, Sigma. Et celui dont on parlait sans cesse dans la gazette, l’Alpha, monta au pupitre occupé par le directeur un peu plus tôt et se mit à discourir. Demeter grinça des dents à la mention de son nom et de celui de Louise. Pour lui qui avait décidé de faire profil-bas afin d’éviter toutes suspicions inutiles, il n’y avait rien de pire. Tout cela lui promettait des jours loin d’être tranquilles. Et même si Demeter trouvait leurs intentions de louables et qu’il songeait évidemment à les rejoindre, il était soudainement angoissé. Parce qu’il sentait déjà des regards accusateurs dans son dos, parce qu’on braquait toujours sur eux des dizaines de baguettes.
Des sorts fusèrent de la part des élèves. Certains se révoltaient. Ils récoltèrent des maléfices en retour, des stupéfix. Demeter serra les dents. Ce qu’il comptait faire lui déplaisait fortement mais si cela pouvait lui assurer la confiance de ses camarades pour les jours à venir. Qu’il en soit ainsi.
 
-        Quel joli ramassis de conneries.
 
Et il se leva d’un coup, pointa sa baguette sur un sigma au hasard d’un geste vif. Il eut à peine le temps de lancer son sort que déjà un éclair rouge fusait vers lui, le touchant de plein fouet.
 
[…]
Enervatum.

Il cligna des paupières, grogna doucement alors que le contre-maléfice lancé par il ne savait qui avait fait son effet. Toujours aux côtés de Daphné, il constata que Sigma n’était plus là et qu’on s’affairait dans la Grande Salle. Demeter alla se rasseoir comme s’il ne s’était rien passé, se recoiffa machinalement et attrapa son gobelet pour en boire le contenu. Un peu hagard, il espérait que ce petit manège ait été suffisant pour dissiper les doutes à son égard.
Louise apparut et se pencha vers lui. Il lui adressa un sourire un peu penaud, qui se voulait rassurant.
 
-        Oui ne t’en fais pas.
 
Et il tourna la tête pour cette fois chuchoter à son tour dans le creux de son oreille.
 
-        Jamais.
 
Puis Louise s’éloigna pour aller s’asseoir un peu plus loin. Il l’observa le temps d’une seconde, se demandant où allait son allégeance. Car même Ryan, pour lui Louise était avant tout Louise. Douce avant tout et il n’aurait pu l’imaginer avoir des opinons aussi extrêmes.
 
Il relégua cependant ses questions à plus tard et Demeter au travers de la foule qui remuait à présent, tentait d’apercevoir les visages de Juniper Green et d’Argus Jones, mais ne parvenaient pas à les distinguer. Il vit James Taylor par contre et se contenta d’hocher la tête sombrement en se mordant les lèvres.

Tout cela n’était que le début.
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Isabeau Leroy


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Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
12.09.16 20:19


Bo ne s'était jamais sentie trop à sa place, assise à cette table. Après tout c'était dans le titre, table des professeurs et elle était loin d'en être une. Mais le directeur avait depuis longtemps décidé que le personnel minime du château avait bien lui aussi le droit à sa chaise au festin de la Grande Salle et elle n'avait pas rechigné beaucoup plus. Après tout, la nourriture y était excellente, abondante, et elle était assise en périphérie, le plus loin possible de l'hypothétique animation des discussions du corps enseignant. Sans compter que le vin coulait à flots, alors que demander de plus.

Cependant ce soir-là, malgré tous les avantages que lui offrait cette place, Bo aurait volontiers tout abandonné pour une boite de raviolis dans la tranquillité de sa chambre. L'ambiance habituelle si joyeuse de la rentrée avait été emportée en même temps que les deux vies innocentes fauchées lors de l'attentat. Les élèves ne se chamaillaient plus, les applaudissements à chaque nouvelle répartition étaient faibles, le cœur n'y était pas. Les quelques rires sonnaient faux, les sourires se faisaient coupables et Bo pouvait presque sentir la tension environnante s'infiltrer dans les muscles de ses épaules et de son dos. Elle serrait sa fourchette avec beaucoup trop de force, piquait son repas avec beaucoup trop d'ardeur, engloutissait les verres de vin avec beaucoup trop de rapidité. Elle espérait s'assommer suffisamment avec l'alcool pour s'effondrer sur son lit et y dormir d'un sommeil sans rêve. Ne pas penser aux deux dossiers qui l'attendaient, délicatement rangés sur le coin de son bureau. En vain.

Il y eut de l'animation dans la salle, quelques échauffements entre gamins, de quoi rappeler l'espace d'un instant ce à quoi cette salle aurait ressemblé si deux noms ne manquaient pas à l'appel, puis ça s'éteignit aussi faiblement que ça avait commencé. Bo ne les connaissait pas, Bo ne s'intéressait à personne de cet âge-là, mais Bo n'avait pas besoin de les connaître pour en être affectée. Deux enfants étaient morts et, peu importe à quel point notre cause nous semble juste, peu importe à quel point les enfants sont des calvaires permanents, rien ne justifiait un prix à payer aussi élevé. Rien. À la table des professeurs le mutisme semblait de mise, à l'exception peut être de la directrice de Gryffondor qui se leva pour aller sermonner les quelques fauteurs de troubles. Bo avait plutôt envie de les applaudir, eux qui rendaient ce lieu moins morne, mais elle était trop occupée à être avachie au-dessus de son assiette et à ignorer le monde qui l'entourait en attendant que le temps passe. Elle en était encore là lorsque les Sigmas apparurent, et elle eut à peine le temps de lever la tête que le sort volait déjà dans sa direction.

La fourchette tomba de ses doigts figés, ses yeux restés grands ouverts dans leur horreur.
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Daphné De Lange


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Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
13.09.16 0:53

Le commencement


Elle fait mine de l’écouter, hoche poliment la tête à chaque nouvelle tête qu’il lui présente, chaque nouveau nom qu’il lui découvre, mais Daphné n’en a pour l’instant, que faire de ces gens dont l'existence l'indiffère. Toute l’année elle pourra les côtoyer à tout son bon plaisir. A présent, seul Demeter Hydrus Green l’intéresse, alors elle prend son mal en patience mais s’amuse déjà du garçon dont elle comprend chacune des réactions. Bon danseur, il l’a pris à contre-pied, mais Daphné aime le voir mener leurs pas. Il n’est jamais aussi intéressant que lorsqu’il croit tout maîtriser.

Enfin il se tait et achève ce petit discours de circonstances, mais alors qu’elle entrouvre ses lèvres, retentit un bruit assourdissant dont l’écho tapageur fait vrombir les murs. Sous leurs pieds le sol tremble. Bientôt, l’agitation cesse tout à fait et des hommes masqués apparaissent. En un éclair ils se défont des professeurs de l’école et dans leurs besognes emportent même le directeur dans un épais nuage de fumée. Les lèvres de Daphné dessine un ‘O’ parfait, pour une fois muette et stupéfaite, choquée comme tant d’autres par cette apparition soudaine. Mais son cœur ne saurait s’emballer et battre furieusement, parce que Daphnée si détachée, si indifférente n’a pas l’effroi de toutes circonstances. Et elle doute que Sigma souhaite frapper Poudlard et ses élèves, l’avenir de leurs sociétés, un cœur essentiel de leurs projets. Ils ne vont pas se planter un couteau dans le pied.
Un homme monte et se met à discourir. Ses mots se perdent dans l’écho tumultueux de ses pensées, alors qu’elle a glissé un regard innocent vers Demeter dont le visage ne trahit aucune émotion. Elle comprend alors aisément la raison de son malaise, cette réaction emprunte de gêne par laquelle il lui a répondu un peu plus tôt. Elle s’en veut légèrement d’avoir tâté du bout de l’ongle un terrain aussi accidenté. Daphné va même jusqu’à s’inquiéter pour lui. Elle le connait assez pour savoir que son profil en fait un sigma tout désigné et que l’on prononce son nom, ne fait qu’accentuer sa position déjà délicate.
C’est à ce moment que Demeter se lève brusquement avant de s’effondrer presque immédiatement après avoir lancé un sortilège qui a manqué sa cible. Daphné se précipite alors à ses côtés. Son ami, victime d’un stupéfix est amorphe et inerte contre le sol de la Grande Salle. Une position douloureusement honteuse pour quelqu’un comme lui, mais elle loue sa ruse, cette instinct de conservation dont il est doté. Demeter est définitivement toujours autant de ressources. Et elle sourit faiblement en pointant sa baguette contre la gorge de ce dernier. Lentement elle murmure l’incantation.
Cela fait elle l’aide à se relever et à regagner le banc, où il prend place. Sigma a disparu comme ils sont venus ; En un coup de vent. Mais les affaires ne reprennent pas leurs cours habituels, perturbées par ce pavé jeté dans la marre. Pourtant Demeter superbe d’indifférence, mange, s’abreuve comme si rien ne s’est passé. Daphné a alors un sourire légèrement ironique mais alors qu’elle s’apprête à lui parler, une crinière auburn les sépare. Et Louise Ryan murmure des mots qu’elle n’entend pas. La réponse de Demeter se fait étouffer par le bruit ambiant. D’une curiosité insatiable, Daphné dissimule son insatisfaction soudaine et offre son plus ravissant sourire à Louise. Cette dernière s’éloigne d’eux et Daphné attrape le regard de Demeter accroché dans son sillage. Intéressée par l’échange silencieux elle se penche vers le garçon, dans l’intention de lui murmurer quelques plaisanteries aux oreilles. Il l’ignore avec aplomb cependant préfèrent fixer la foule, sans doute à la recherche de sa cousine, elle devine. Pas vexée pour un sou, Daphné contente de s’éloigner de lui en douceur et porte son gobelet en étain aux lèvres.

L’année ne fait que débuter.

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Hibou & Sigma
Cecil Manor


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Re: ÉPISODE #7 — Le Commencement
13.09.16 1:02



C’était il y a quelques heures à peine… Cecil était entré le cœur aérien et les ventricules palpitants. Poudlard lui semblait si loin des morts qui gèlent les joies et qui tuent les sourires.

Mais dans le train, déjà, une bulle glacée l’avait enveloppé. Les silences des amis, les regards gris des gens. Les espoirs de gaieté s’étaient brisés contre les tristesses, comme du cristal contre les pierres.

En réalité, dans le secret de ses viscères, il l’avait toujours un peu su. Un peu prévu. Beaucoup rejeté. Il connaissait mal les défunts et ne voulait pas les connaître. Pas s’en inquiéter. Pas s’en affliger. Pour la rentrée, il désirait être égoïste quelques instants. Il voulait le bonheur et la lumière.

Maintenant, à la table de la loyauté et du travail, les pensées vont à Arya. Une des leurs. La loyauté ne peut se réjouir quand une amie est perdue. La loyauté demande le deuil et la peine.

Cecil lève les yeux vers le plafond. Les halos des bougies. Les voûtes séculaires. L’envie de disparaître… De flotter. Et lentement, survient la privation de sens. La privation de sons, d’odeurs et de toucher. Le goût du rêve et de l’ailleurs. Dans sa bouche. De l’herbe folle fraîchement coupée. Le minéral des cailloux rieurs. La neutralité des rivières claires.

Le discours du directeur… le tire de sa torpeur. Les dragons, Cecil adore ça. Il pose ses coudes sur la table, enfonce son visage dans ses mains. Il veut sourire sans blesser les autres.

Au loin, on parle. La table des aigles et des serpents… Toujours, ont les dialogues en ombres. Qui opacifient, qui réfrigèrent, qui martèlent leurs ternes. Les bleus et verts, même dans leurs couleurs, portent les sentiments blafards et la froideur.

Il soupire.

Les aigles, il peut les comprendre. Les aigles sont comme les blaireaux : ils ont perdu une des leurs. Mais les serpents ? A quoi bon ?

Vient le temps de manger. Il mange.

Un fracas de tremblement de terre.

La panique sur le bord des yeux, l’indécision sur le bout des lèvres. Les élèves laissent tomber leurs couverts. Par instinct, Cecil cherche ses professeurs du regard. Il se repose sur eux. Les grands, les adultes, doivent savoir quoi faire… Mais les grands ne peuvent rien faire. Immobiles. Statues de chair.

« Monsieur Solberg… ! »


Monsieur Solberg ne peut plus bouger. Une étoile de givre envahit la cage thoracique de Cecil. Elle se répand à la vitesse de la peur. L’absence de souffle fige ses côtes. Si Monsieur Solberg ne peut rien faire… Les autres encore moins ?

Des hommes apparaissent. Blancs et dorés. Ils ressemblent à des fantômes échappés d’un songe étrange, comme le point d’orgue d’une autre réalité. Cecil sursaute. Ils ressemblent aux êtres qui peuplent ses mondes imaginaires. Que font-ils là, dans la réalité et l’éveil ? Et eux, les élèves, sont pris entre ces êtres sans visages. Celui qui se dit l’Alpha parle. Ce nom est horrible. Alpha… Le nom des loups mâles. Des bêtes, des sans-âmes, pour avoir ainsi tué deux élèves. S’ils viennent d’un rêve, ce ne pouvait être que d’un cauchemar.

Mais l’air se tord. Les sentiments mutent. Perdent leurs peaux gluantes et sales. Le dégoût quitte le cœur de Cecil. La surprise prend la place. Bizarre, singulière, cette politesse. Cette quasi empathie. Cette interpellation d’élèves. Cette… Proximité soudaine.

Les sans -magies. L’Alpha semble ne pas les aimer. Cecil n’a pas le temps de comprendre chaque parole que déjà, des élèves s’agitent.

Le sort de pétrification est lancé.

Pendant une fraction de seconde, il espère que ses frères ont été touchés. Ses muscles se relâchent. Un fantasme coupable. Un plaisir imaginaire. Le goût du sucre et du miel. Et si ses frères pouvaient disparaitre ?

Les fantômes disparaissent dans une fumée.

Pendant une fraction de seconde, il est déçu. Ce sont les mauvaises personnes qui ont disparu…

Tant pis. Ce ne sera pas sa première déception pour ce premier jour de rentrée à Poudlard. La morale et la logique veulent qu’il se sente soulagé. Il hausse les épaules à lui-même. Qu’importe la normalité et les sentiments coupables, à présent ? Il efface ses envies visqueuses avec la facilité de ceux qui acceptent les recoins sombres de leurs âmes. Il les force à disparaitre pour laisser la place aux bonnes intentions et aux élans qui font l’essence de sa Maison.

Il se lève. Porte secours à ses amis. Les autres… Les autres ont d’autres amis.

(c) Never-Utopia


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